Alexis Posté(e) le 6 avril 2021 Share Posté(e) le 6 avril 2021 il y a 23 minutes, Shorr kan a dit : À la fin de la seconde guerre mondiale, Churchill croisant De Gaulle lui dit quelque chose comme : " vous avez été les alliés qui nous ont causé les plus grandes difficultés" Ce à quoi De Gaulle répondit " j'espère bien, nous sommes une grande nation ! " J'ai ouvert l'édition Plon de la Bib... pardon je voulais dire du Cor... flûte, je vais y arriver : des Mémoires de Guerre. Et voici la citation exacte Comme nous évoquions les multiples affaires que le Gouvernement britannique avait traitées avec moi : "Savez-vous, me dit M. Eden avec bonne humeur, que vous nous avez causé plus de difficultés que tous nos alliés d'Europe ?" - "Je n'en doute pas", répondis-je, en souriant, moi aussi. "La France est une grande puissance" (fin du chapitre "Comédie" p 374) 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Alexis Posté(e) le 6 avril 2021 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 6 avril 2021 Cette longue analyse est intéressante, à la fois par ce qu'elle dit de la France et de la politique de Macron, et (surtout) par ce qu'elle dit de l'Allemagne et de la politique de Merkel. J'ai été frappé - je n'irais pas jusqu'à dire "irrité" - de la récurrence d'un mot : l'irritation, justement. Je ne pointe que deux exemples, il y en a d'autres Le 01/04/2021 à 22:29, Picdelamirand-oil a dit : Il analyse six dossiers dans lesquels l'Allemagne a manifesté son irritation à l'égard des politiques de son partenaire pendant la présidence de Macron : la position de la France en Libye, la réorientation de sa politique russe, sa relation conflictuelle avec la Turquie, sa critique de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), la remise en cause des propositions franco-allemandes pour la poursuite du développement de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l'Union européenne (UE), et la critique flagrante des politiques allemandes dans l'Union économique et monétaire (UEM). Le 02/04/2021 à 09:55, Picdelamirand-oil a dit : D'autre part, Paris est un acteur qui irrite régulièrement l'Allemagne et d'autres pays européens en formulant des exigences élevées, en faisant cavalier seul et en faisant des propositions perçues comme provocatrices, ce qui, dans certains cas, les surcharge et rend les approches communes plus difficiles. Je trouve ce mot intéressant : - D'abord, cette analyse pose beaucoup moins (presque pas en fait, sauf en filigrane au détour de telle phrase) la question symétrique de quand Berlin a t il irrité la France ? On dira sans doute qu'il s'agit d'un regard allemand sur la France, mais cela ne justifie pas de s'abstenir de tenter de prendre en considération la question en miroir. Et du lâchage de la Grèce en contravention frontale avec les obligations de l'article 42 alinéa 7 du Traité européen par mansuétude envers l'histrion d'Ankara au refus de regarder en face la vacuité des garanties de sécurité américaines, en passant par la surdité volontaire à tous les appels à rendre l'UEM un peu moins outrageusement favorable aux intérêt allemands aux dépens de beaucoup des autres pays... il y aurait pourtant bien des choses à dire ! - D'autre part, on peut être irrité dans au moins deux cas. 1) Parce qu'on a affaire à un importun, un casse-pieds par nature ou un maladroit perpétuel gaffeur. 2) Mais aussi parce qu'on se voit rappelé des réalités que l'on préfère négliger - et qu'on trouve la lumière un peu forte, et celui qui l'a allumée un vrai casse-pieds justement. L'analyse me semble à l'occasion suggérer ce deuxième cas... mais je dirais que pour la plupart des sujets c'est plutôt la première situation qui est suggérée : la France qui voulant faire bouger les choses n'arriverait qu'à faire tanguer le navire sans guère d'autre résultat qu'au mieux d'affichage. Non seulement c'est souvent une présentation tendancieuse de l'attitude française - voire carrément fausse en ce qui concerne la Libye - mais est-on suffisamment conscient à Berlin qu'une des raisons pour lesquelles Macron s'agite tant est que malgré ses appels de phare et de klaxon, l'Allemagne reste lourdement posée sur son séant, avec à peu près autant de volonté de s'adapter à un monde qui change rapidement qu'un bovin sous somnifère ? L'autre attitude française envisageable serait bien sûr de laisser Berlin à son sommeil et de construire l'ensemble de la politique étrangère et économique de la France sans attention aucune à l'Allemagne, ni d'ailleurs à l'UE. C'est peut-être ce que décidera un futur dirigeant français, notamment si Macron venait à être remplacé l'année prochaine. Est-on sûr à Berlin que ce serait préférable pour l'Allemagne ? Dit autrement : Emmanuel Macron était le candidat d'assez loin le plus européiste parmi les 11 qui se sont présentés à l'élection présidentielle de 2017. Si devant un président français de ce genre, on fait la moue à Berlin parce que "y a du bon et du moins bon"... j'ai bien peur qu'il ne soit temps de se préparer à faire une assez grosse moue ! 4 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 4 hours ago, Alexis said: Dit autrement : Emmanuel Macron était le candidat d'assez loin le plus européiste parmi les 11 qui se sont présentés à l'élection présidentielle de 2017. Si devant un président français de ce genre, on fait la moue à Berlin parce que "y a du bon et du moins bon"... j'ai bien peur qu'il ne soit temps de se préparer à faire une assez grosse moue ! C'est parce que tu parts d'un postulat faux ... le fait que les allemands aimeraient les européistes. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) le 7 avril 2021 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 7 avril 2021 (modifié) Surprenante revalorisation du rôle politique Cependant, malgré toute la continuité, il y a aussi des signes de changement sous le président Macron : Il a étonnamment revalorisé le rôle politique de l'OTAN. Ce faisant, il se démarque de la vision traditionnellement minimaliste de ses prédécesseurs, qui voyaient l'alliance comme une organisation militaire plutôt que politique. Dans le domaine militaire, la France cherche à apporter des contributions visibles. Certes, les engagements nationaux restent une priorité. Mais Paris, après des hésitations initiales, participe de manière substantielle aux mesures de dissuasion de l'OTAN contre la Russie, que les alliés ont adoptées à la suite de l'annexion de la Crimée. Cela inclut la participation à la police aérienne de la Baltique et à la présence avancée de l'OTAN dans la Baltique ; la France fournit à cet effet 300 soldats stationnés en Estonie et en Lituanie sur une base de rotation. Dans le même temps, Paris conserve des capacités telles que les chars de combat "Leclerc", qui conviennent à la défense territoriale en Europe mais ne sont guère nécessaires à la planification de la sécurité française. La France considère qu'il s'agit d'un engagement européen et fait également valoir que ses autres déploiements, comme au Sahel, ses capacités militaires, ses dépenses de défense (qui sont conformes aux 2 % requis par l'OTAN) et ses propres propositions, comme l'initiative européenne d'intervention, contribuent également à la défense de l'Europe et devraient donc être reconnus pour le partage du fardeau de l'OTAN. Le diagnostic de Macron sur la "mort cérébrale" de l'OTAN a été officiellement désapprouvé - mais officieusement, presque tous les États membres ont partagé cette analyse. Plus remarquable, cependant, est la réévaluation politique de l'Otan que Macron a véhiculée précisément en critiquant sévèrement l'alliance dans une interview au magazine The Economist fin 2019. Tout en reconnaissant que l'Otan fonctionne militairement, il a décrié son blocage politique par la Turquie, les États-Unis et la désunion européenne. Ce faisant, il s'est écarté de la ligne traditionnelle de la France qui considère l'OTAN avant tout comme une alliance militaire. Macron a formulé sa critique de manière dérangeante - en certifiant que l'alliance est en "mort cérébrale" - et a ainsi irrité non seulement les alliés mais aussi sa propre administration. L'intention était d'attirer l'attention sur ce qu'il considérait comme des griefs fondamentaux au sein de l'OTAN, qui auraient autrement été balayés sous le tapis. Officiellement, les Alliés ont réagi par un rejet unanime ; beaucoup ont déclaré ostensiblement leur soutien à l'OTAN et ont vivement réprimandé le président français. De manière informelle, cependant, presque tout le monde partageait l'analyse de Macron. Les principales plaintes concernaient la forme et le moment de la déclaration. La critique fondamentale de Paris est intervenue peu avant le sommet du 70e anniversaire de l'Otan en décembre 2019, de nombreux États craignant que des querelles publiques fassent exploser la célébration et causent des dommages durables à l'Otan - et donc à la défense de l'Europe. En réponse, le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas, a proposé la création d'une commission d'experts. Il reprend ainsi une suggestion qui venait de Paris mais qui avait peu de chances d'aboutir en raison de la position critique de la France dans l'alliance . Le comité devait élaborer des recommandations sur la manière dont l'OTAN pourrait redevenir un lieu de débat politique. Ce coup de pouce a sauvé la réunion des chefs d'État et de gouvernement de décembre 2019 de toute controverse publique, car les questions sensibles pourraient être confiées au groupe d'experts, canalisant ainsi les tensions. La déclaration finale de la réunion a chargé le secrétaire général de l'OTAN de faire des propositions pour un processus de réflexion sur la manière de renforcer la dimension politique de l'alliance. Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a ensuite lancé un processus dont les travaux pratiques ont été dirigés par Thomas de Maizière et Wess Mitchell. Le résultat a été un rapport final avec 130 recommandations en décembre 2020, que de nombreux alliés ont salué. En fin de compte, le processus est également un gain du point de vue des acteurs fortement orientés vers le transatlantique, comme l'Allemagne, en particulier parce qu'il va maintenant conduire à une révision du concept stratégique de l'OTAN de 2010, que de nombreux alliés avaient précédemment demandé en vain. Sans le choc de la critique de Macron, cela ne serait pas arrivé. La France est largement satisfaite du résultat et considère l'orientation de fond comme un succès. Par exemple, le rapport souligne l'importance de la cohésion politique et d'une communauté de valeurs, de la dissuasion nucléaire, de la coopération UE-OTAN et du terrorisme en tant que menace. Dans une déclaration, M. Macron a fait l'éloge du journal peu après sa publication. Dans le même temps, il a averti que les développements de l'OTAN et de l'UE - tels que le processus de la boussole stratégique lancé en 2020 sous la présidence allemande du Conseil de l'UE - doivent être coordonnés et que la voie de la souveraineté européenne doit être poursuivie plus avant. Le problème de la Turquie à l'OTAN Dans le cas de la Turquie, la France se voit également dans le rôle d'un admoniteur qui ose aborder les problèmes de manière disruptive si nécessaire afin de motiver les partenaires à agir. Alors que pendant longtemps, certains alliés ont voulu identifier des difficultés purement bilatérales entre Paris et Ankara, tous les autres membres de l'OTAN s'accordent désormais à dire que l'alliance elle-même a un problème avec la Turquie. La seule différence est de savoir comment y faire face. Alors que certains mettent en garde contre le risque de perdre la Turquie (notamment l'Espagne, le Royaume-Uni et les institutions de l'OTAN), d'autres optent pour une pression discrète (comme les États-Unis) ou une approche conflictuelle (notamment la France et la Grèce). Les tensions dans la relation entre Paris et Ankara ont plusieurs causes, tant au niveau bilatéral qu'international. Sur le plan bilatéral, la France se voit comme la cible d'une campagne organisée et soutenue par la Turquie contre l'État , qui utilise la désinformation, l'instrumentalisation des minorités musulmanes, les insultes personnelles du président Macron et le boycott des produits français. Sur le plan international, Paris critique de nombreux aspects de la politique turque : ses actions en Syrie, son soutien militaire illégal au gouvernement d'unité internationalement reconnu en Libye, l'accord sur le droit de la mer conclu par Ankara avec Tripoli, ses explorations de gaz naturel en Méditerranée orientale qui ont violé les droits souverains maritimes de la Grèce et de Chypre, et son soutien à l'Azerbaïdjan contre l'Arménie dans le conflit du Haut-Karabakh à l'automne 2020. Du point de vue de la France, il s'agit de revendications de pouvoir et de violations des droits que l'Europe doit rejeter. Face aux ambitions turques dans la région méditerranéenne, importante sur le plan géopolitique, Paris affirme que l'Europe doit défendre ses intérêts de manière plus affirmée. En juin 2020, les tensions entre Paris et Ankara ont connu une escalade quasi-militaire. Dans le cadre de l'opération "Sea Guardian" de l'OTAN, l'équipage de la frégate française "Le Courbet" a voulu inspecter le cargo "Çirkin", soupçonné de livrer des armes non autorisées à la Libye. Le cargo était accompagné de navires militaires turcs qui ont empêché un contrôle et ont visé la frégate française battant pavillon de l'OTAN avec son système d'acquisition de cible. Ce dernier a fini par se retourner. La France a alors suspendu sa participation à "Sea Guardian" et a exigé que l'incident fasse l'objet d'une enquête par l'alliance. Au fur et à mesure que les choses évoluaient, Paris a exprimé son irritation face à la réticence des autres alliés et de la structure militaire de l'OTAN à tenir la Turquie pour responsable. Du point de vue de la France, il s'agit d'un problème fondamental de la Turquie et de l'OTAN, qui concerne également tous les autres membres, et en aucun cas d'une question bilatérale entre Paris et Ankara. La France, par exemple, souligne qu'elle n'est pas le seul allié à rejeter la demande d'Ankara de classer les milices kurdes YPG - autrefois alliées dans la lutte contre l'EI - comme terroristes. Les États de l'OTAN d'Europe centrale et orientale ont, quant à eux, critiqué le blocage par la Turquie des plans de défense actualisés pour son flanc oriental. Et l'alliance condamne unanimement le fait qu'Ankara se procure des missiles antiaériens russes et sape ainsi la défense aérienne intégrée de l'OTAN22. Dans le même temps, la France a de plus en plus l'impression que les autres Européens ne perçoivent pas ou ne veulent pas relever les défis urgents de l'évolution de la politique de sécurité - qu'il s'agisse du nouveau rôle des États-Unis ou des ambitions de puissance de la Turquie - ou préfèrent d'autres moyens que Paris. La France se sent donc obligée d'agir seule, si nécessaire, et sous différents formats, afin de persuader ses partenaires européens d'agir et de défendre les objectifs européens. Modifié le 7 avril 2021 par Picdelamirand-oil 1 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 Il y a 4 heures, g4lly a dit : C'est parce que tu parts d'un postulat faux ... le fait que les allemands aimeraient les européistes. En effet, les dirigeants allemands aiment avant tout, non seulement une certaine stabilité mais même un franc immobilisme - du moins sur les sujets UE, OTAN et politique étrangère. Mon postulat non formulé était plutôt que dans les conditions actuelles, l'immobilisme est la seule chose que la France ne peut offrir à ses voisins et partenaires. Je peux imaginer les Français choisir un mouvement dans un sens, dans un autre ou dans le sens opposé... mais pas le statu quo. Si ce postulat est faux, alors il ne reste en effet aux dirigeants allemands qu'à faire le gros dos en attendant que Macron soit remplacé par un président français qui, s'étant endormi pour une longue sieste, les laissera eux aussi ronquer tranquillement. Mais je ne crois pas qu'il soit faux. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) le 7 avril 2021 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 7 avril 2021 Conséquences sur les relations franco-allemandes La forme et le contenu de sa politique de l'OTAN font que la France a des difficultés avec les autres alliés. Certes, la plupart d'entre eux partagent officieusement les critiques françaises et apprécient l'engagement militaire du pays. Mais il existe d'importantes divergences de vues sur la manière de traiter la Russie, le rôle des États-Unis et l'avenir de la défense européenne. La majorité des membres d'Europe centrale et orientale de l'OTAN rejettent l'objectif de la souveraineté européenne parce qu'ils y voient une menace pour les relations transatlantiques. Et de nombreux États de l'OTAN perçoivent comme contre-productive la manière dont la France prend position, défend ouvertement des positions impopulaires et lance des initiatives, parfois de manière non coordonnée. Cela a conduit à un durcissement des positions et a donné à la France la réputation d'être un allié inconfortable. Ses propositions au sein de l'OTAN souffrent de cette image, car elles sont parfois considérées de manière critique simplement en raison de leurs origines. Les idées françaises auraient plus de chances d'être mises en œuvre si Paris cherchait à l'avance le soutien des autres membres de l'alliance à leur égard. Récemment, la France a essayé de le faire, notamment avec l'Italie et l'Espagne, mais l'état d'esprit général ne changera qu'à long terme. Le schéma décrit peut également être observé dans de nombreux autres dossiers concernant l'Alliance ou le cadre plus large de la politique française de l'OTAN. Cela vaut, par exemple, pour la réponse accommodante de Macron à la proposition de la Russie, à l'automne 2019, de convenir d'un moratoire sur les armes nucléaires de portée intermédiaire en Europe après la fin du traité FNI. Du point de vue des autres alliés, qui n'ont pas voulu répondre à l'offre de Moscou, Paris a sapé le consensus de l'OTAN par son comportement et a courtisé la Russie. Selon les perceptions françaises, en revanche, le fait de ne pas réagir ne fera pas avancer le débat sur l'après-FIN. L'Europe doit formuler sa propre position au lieu de s'en remettre aux négociations entre Moscou et Washington. En outre, à Paris, le dialogue avec la Russie, puissance nucléaire, est considéré comme nécessaire pour la sécurité européenne. Ce schéma était également évident dans le contexte de l'offre de tenir un dialogue stratégique sur le rôle des armes nucléaires françaises dans la sécurité de l'Europe, que le président Macron a faite en février 2020. De nombreux alliés ont réagi à cette invitation avec réserve car ils y voyaient une remise en cause de la dissuasion nucléaire américaine pour l'Europe. Paris, en revanche, a compris son offre comme l'expression d'un engagement envers la sécurité du continent - après tout, il est considéré comme essentiel de réfléchir ensemble à la défense et à la souveraineté futures de l'Europe. Pour l'Allemagne, l'approche de la France, sûre d'elle, parfois perturbatrice, unilatéraliste et peu encline aux conflits, est difficile. Même si Berlin partage de nombreuses appréciations de Paris, par exemple sur le rôle critique de la Turquie, elle est irritée par le choix des moyens. On peut toutefois supposer que les conditions-cadres actuelles perdureront tant qu'il n'y aura pas de changement politique dans les deux pays. Un changement de l'approche française nécessiterait une analyse des erreurs que Paris pourrait au mieux accepter sur la forme, mais rejeter sur le fond. Dans le même temps, l'Allemagne et la France soulignent la nécessité de coopérer et leur volonté de le faire. Pour Paris, la République fédérale reste un partenaire de choix - au-delà de l'OTAN - mais aussi parce que la Grande-Bretagne et, dans une moindre mesure, l'Italie sont largement absentes en raison de leur situation politique intérieure. Du point de vue français, l'Allemagne et la France ont une responsabilité encore plus grande pour l'Europe et surtout l'UE après le Brexit. En conséquence, l'impératif de surmonter les conflits connus dans la relation mutuelle en faveur d'un développement ultérieur de l'Europe prend également du poids. Les exigences en matière de relations bilatérales augmentent donc, alors que les différences structurelles et politiques entre les deux États n'ont pas diminué. Au contraire, l'impression grandit en France que la coopération bilatérale avec l'Allemagne s'avère difficile - de l'OTAN au secteur industriel. Bien que la partie allemande partage le contenu de nombreuses analyses françaises, elle critique leur mise en œuvre partiellement unilatérale et leur attribue moins d'urgence. Du point de vue parisien, la coopération franco-allemande ne fonctionne souvent que médiocrement. Il semble n'y avoir aucune autre solution que d'y investir, mais c'est épuisant et souvent peu prometteur. Pour la République fédérale, la France est certainement un partenaire inconfortable qui pose des exigences élevées. Dans le même temps, il est dans l'intérêt de l'Allemagne de renforcer le président Macron - qui s'appuie sur la coopération bilatérale. Cela vaut notamment dans la perspective de la prochaine élection présidentielle de 2022, à laquelle Marine Le Pen, du Rassemblement national d'extrême droite, se présentera probablement contre lui. Il ne peut s'agir d'un chèque en blanc pour les demandes françaises. Mais il est important de formuler plus clairement ses propres priorités ici en Allemagne et de faire prendre conscience du fait que les problèmes de politique étrangère que Paris rencontre avec la République fédérale d'Allemagne ont des conséquences intérieures en France - qui ont des répercussions sur l'Allemagne et l'Europe. 1 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
capmat Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 (modifié) Il y a 11 heures, Picdelamirand-oil a dit : J'en tire qu'il n'y a pas de couple Franco Allemand, ils sont vraiment différents de nous, ils ne pensent pas comme nous, on se fait des illusions. "L'invention" du couple Franco-Allemand date de la RFA du temps où la capitale était Francfort. Après la réunification de l'Allemagne toute l'attention et l'énergie allemande ont été concentrées sur la reconfiguration de "l'Allemagne de l'Est". L'Allemagne de l'Est a été le premier pays "de l'Est" a entrer automatiquement dans "l'Europe" sans être coupée automatiquement de sa connectique de réseaux d'origine "soviétique" avec les autres pays issus du bloc de l'Est. Et bien sûr, ces autres pays de l'Est ont été "introduits" dans "l'Europe". Bien entendu, les connectiques sous-terraines de l'Est ont des prolongements naturels vers la Fédération de Russie et "Berlin" s'en sert très habilement et a beau jeux de reprocher le dialogue Paris-Moscou sans concertation préalable dans le "couple". Modifié le 7 avril 2021 par capmat Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 @capmat Capitale politique : Bonn 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 Il n'y a rien de nouveau dans tout ça En fait le coté nouveau aura été la parenthèse franco-allemande jusqu'à Mitterand-Kolh Je rappelle que l'Allemagne est obnubilée par sa périphérie d'Europe Centrale et Orientale depuis la création du premier Reich et que en dehors de cet espace intégré (sous sa coupe, tant du point de vue économique, industriel que politique) le reste ne l'intéresse pas La France a plus une vocation globale et donc une vision plus périphérique des choses. Deux approches encore rendues différentes par l'opposition France jacobine versus Allemagne Fédérale et l'espace "civilisationnel" Calviniste-Luthérien versus Catholique L'Allemagne, c'est une GB light 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
capmat Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 il y a 4 minutes, collectionneur a dit : @capmat Capitale politique : Bonn Oui, merci du rappel dans ma mémoire Francfort était (et reste ?) la locomotive économique. (D'ailleurs "les réseaux souterrains" se sont plutôt prolongés vers Francfort plutôt que Bonn.) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 7 avril 2021 Auteur Share Posté(e) le 7 avril 2021 Francfort a été à deux doigts de devenir la capitale : https://fr.wikipedia.org/wiki/Capitale_de_l'Allemagne Même les partis allemands se divisèrent sur la question : Francfort avait la faveur du SPD, tandis que Bonn recevait le soutien de la coalition CDU/CSU. Le Ministre de l'Intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Walter Menzel, proposa que les travaux préparatoires de l'assemblée se tiennent d'abord dans la ville natale de Beethoven. C'est toute la force de persuasion de Konrad Adenauer, alors maire de Cologne, ville voisine de Bonn, qui enlèvera auprès de ses collègues la décision finale en faveur de cette dernière, même si on chercha jusqu'aux derniers instants des solutions alternatives à Karlsruhe ou à Celle. Les trois principales raisons officielles de ce choix furent : - que la pénurie de bureaux et de logements d'une ville dévastée comme Francfort (comparativement Bonn avait moins souffert des destructions) aurait posé des problèmes structurels si la ville avait, par la suite, été désignée comme « capitale provisoire » ; - que l'installation du nouveau régime démocratique allemand à Francfort aurait pu causer des problèmes d'indépendance du pouvoir par le fait que la ville abritait également le QG des forces militaires américaines en Allemagne ; - que la Belgique acceptait d'évacuer Bonn qui faisait partie de sa zone d'occupation, les Allemands revendiquant le droit de siéger hors de la présence d'une armée appartenant aux pays vainqueurs, sous peine de voir le nouveau pouvoir allemand soupçonné de ne pas être capable de représenter librement la nouvelle Allemagne 1 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
wagdoox Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 La France joue un jeux bizarre, soit elle se positionne comme une puissance équilibre entre est et Ouest. Soit elle se positionne en protecteur de l’Europe, ca implique de passer par Washington (du fait des autres européens) mais aussi de faire comprendre aux autres que la France étant en Europe, elle ne pourra pas signer une paix séparée avec la Russie contrairement aux usa. Ça demande aussi une armée capable de faire face seule aux armées russes (ça coûterait 8% du pib pour être à parité ppa probablement moins si on la joue intelligemment). Quoi qu’il en soit on peut pas jouer les arbitres et être partit prenante en même temps. ca prend beaucoup plus de sens si on regarde la réalité des dangers, l’Europe du Nord regarde vers la russie, celle du Sud vers l’Afrique et le moyen orient. On ne peut pas rejouer la première guerre mondiale au moyen orient et la guerre froide en même temps. En gros, la France se reproche de la Russie pour contrer la Turquie, alors que l’Allemagne laisse faire la Turquie pour contre la Russie. Il n’y a pas de et en même temps qui tienne dans cette affaire et ces le meilleur moyen pour devenir un partenaire non fiable. Les grands choix sont devant nous et les différences entre Europe du Nord/Allemagne et l’Europe du sud/France sont appelées à devenir de plus en plus importantes. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 il y a 31 minutes, wagdoox a dit : En gros, la France se reproche de la Russie pour contrer la Turquie, alors que l’Allemagne laisse faire la Turquie pour contre la Russie. Il n’y a pas de et en même temps qui tienne dans cette affaire et ces le meilleur moyen pour devenir un partenaire non fiable. Les grands choix sont devant nous et les différences entre Europe du Nord/Allemagne et l’Europe du sud/France sont appelées à devenir de plus en plus importantes. NS2 en Allemagne c'est pour contrer la Russie? La dernière fois que j'ai vu un "contre" pareil c'était un défenseur qui a envoyé un ballon en pleine lucarne à son propre gardien de but... Quant à l'absence de "et en même temps", qu'on le veuille ou pas malgré les rodomontades d'erdo qui parle de boycott, on fait toujours du business avec les turcs. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
wagdoox Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 il y a 15 minutes, Patrick a dit : NS2 en Allemagne c'est pour contrer la Russie? La dernière fois que j'ai vu un "contre" pareil c'était un défenseur qui a envoyé un ballon en pleine lucarne à son propre gardien de but... Quant à l'absence de "et en même temps", qu'on le veuille ou pas malgré les rodomontades d'erdo qui parle de boycott, on fait toujours du business avec les turcs. Si je puis me permettre, c'est tout confondre. Les tensions n'ont jamais empêché de faire du buiz. C'est une théorie très américaine que de faire des sanctions économiques à sens unique et quand ca les dérange pas trop. On attend toujours la fin des relations économiques entre les US et la Chine d'ailleurs. Croire que les liens commerciaux empêcherait une guerre c'est ignorer l'histoire. Le ministre des affaires étrangères britannique mettait justement en avant cet argument en avant pour justifier qu'il n'y aurait jamais de guerre avec l'Allemagne, on était en 1912. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Akhilleus Posté(e) le 7 avril 2021 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 7 avril 2021 il y a 5 minutes, wagdoox a dit : Si je puis me permettre, c'est tout confondre. Les tensions n'ont jamais empêché de faire du buiz. C'est une théorie très américaine que de faire des sanctions économiques à sens unique et quand ca les dérange pas trop. On attend toujours la fin des relations économiques entre les US et la Chine d'ailleurs. Croire que les liens commerciaux empêcherait une guerre c'est ignorer l'histoire. Le ministre des affaires étrangères britannique mettait justement en avant cet argument en avant pour justifier qu'il n'y aurait jamais de guerre avec l'Allemagne, on était en 1912. Sauf que Patrick a raison L'Allemagne est limite plus russophile que la France et ce depuis que elle a une zone tampon Polonaise qui a éloigné sa frontière de la frontière russe. Du coup, plus besoin d'une armée efficace, l'OTAN y pourvoira (d’où le soutien à l'OTAN jamais démenti) Le seul jeu d'équilibriste que l'Allemagne doit jouer c'est avec ses partenaires orientaux (Pologne, états Baltes, Suède, Finlande) pas franchement russophile et brosser l'Oncle Sam dans le sens du poil tout en traitant avec Moscou qui est un marché intéressant pour les biens manufacturés et les produits industriels allemands On est très loin de l'antagonisme (quasi historique d'ailleurs) que peut montrer la GB dans ce cadre là, au contraire .... 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
wagdoox Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 (modifié) il y a 57 minutes, Akhilleus a dit : Sauf que Patrick a raison L'Allemagne est limite plus russophile que la France et ce depuis que elle a une zone tampon Polonaise qui a éloigné sa frontière de la frontière russe. Du coup, plus besoin d'une armée efficace, l'OTAN y pourvoira (d’où le soutien à l'OTAN jamais démenti) Le seul jeu d'équilibriste que l'Allemagne doit jouer c'est avec ses partenaires orientaux (Pologne, états Baltes, Suède, Finlande) pas franchement russophile et brosser l'Oncle Sam dans le sens du poil tout en traitant avec Moscou qui est un marché intéressant pour les biens manufacturés et les produits industriels allemands On est très loin de l'antagonisme (quasi historique d'ailleurs) que peut montrer la GB dans ce cadre là, au contraire .... Non vous confondez deux cadres. le premier datant d’avant 2014 ou la situation géopolitique et stable et propice au commerce et l’après 2014 ou la situation se tend. Le ns est un projet datant d’avant cette date, ns2 n’est qu’une extension. Il faut aussi rappeler qu’à l’époque l’Ukraine prenez en otage l’Europe et son accès au gaz russe. l’antagonisme avec la Russie est évident aujourd’hui. Pour l’Allemagne c’est l’accès au marché de la main d’œuvre pas cher de l’Europe de l’Est et ces resources. je rappels aussi que l’UE et donc l’Allemagne a mis des sanctions sur la Russie. Ns2 est une exception pas la règle. l’allemagne a tout intérêt à agrandir son interland et donc à pousser la Russie toujours plus loin. Modifié le 7 avril 2021 par wagdoox Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 il y a 50 minutes, wagdoox a dit : Non vous confondez deux cadres. le premier datant d’avant 2014 ou la situation géopolitique et stable et propice au commerce et l’après 2014 ou la situation se tend. Le ns est un projet datant d’avant cette date, ns2 n’est qu’une extension. Il faut aussi rappeler qu’à l’époque l’Ukraine prenez en otage l’Europe et son accès au gaz russe. l’antagonisme avec la Russie est évident aujourd’hui. Pour l’Allemagne c’est l’accès au marché de la main d’œuvre pas cher de l’Europe de l’Est et ces resources. je rappels aussi que l’UE et donc l’Allemagne a mis des sanctions sur la Russie. Ns2 est une exception pas la règle. l’allemagne a tout intérêt à agrandir son interland et donc à pousser la Russie toujours plus loin. Si changement, il est récent et timide Je mettrais ça ici : https://www.euractiv.fr/section/l-europe-dans-le-monde/news/deutschlands-zaghafte-haerte-gegen-russland-ein-hauch-von-strategie/ L'Allemagne a besoin de sécuriser ses approvisionnements energétiques (d'ou NS et NS2...au grand dam des USA) Si elle a besoin d'agrandir son Hinterland elle l'a déjà quasi mené à bout (voir l'intégration des économies polonaises, tchèques, roumaines et autres) Oui elle a voté les sanctions sur l'Ukraine mais du bout des lèvres Le changement de braquet a lieu maintenant à cause de l'affaire Navalny ou elle a été directement impliquée et également à cause du maintien au pouvoir par des tours de passe passe parlementaires de VP qui du coup confirme un statu d'autocrate nié jusqu'à présent par la chancellerie de Berlin En fait le statu quo lui va très bien à l'Allemagne. Ce que je vois des soubresauts actuels c'est qu'elle se sent contrainte de réagir mais pas vraiment de bon coeur ... 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
P4 Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 (modifié) L'engagement à l'est de l'Allemagne est bien plus lointain et tout en soft power, que ce soit en Ukraine meme si on s'affiche contre l'entré du pays dans l'OTAN, en Russie avec le soutient au opposants et en Biélorussie. Au dela c'est toute l'Asie centrale et la Chine en ligne de mire pour le commerce Allemand. Vers l'asie nous avons une statégie maritime et les Allemands une stratégie terrestre. Modifié le 7 avril 2021 par P4 1 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 Il y a 1 heure, P4 a dit : L'engagement à l'est de l'Allemagne est bien plus lointain et tout en soft power, que ce soit en Ukraine meme si on s'affiche contre l'entré du pays dans l'OTAN, en Russie avec le soutient au opposants et en Biélorussie. Au dela c'est toute l'Asie centrale et la Chine en ligne de mire pour le commerce Allemand. Vers l'asie nous avons une statégie maritime et les Allemands une stratégie terrestre. L'Ukraine a été une situation je dirais particulière. Une zone de main d'oeuvre formée mais restant à bas cout avec un marché potentiel intéressant. Effectivement l'Allemagne a pas mal lorgné dessus mais je pense (ça n'engage que moi) que vue la réaction russe à l'entrisme EU + OTAN dans la zone et l'antagonisme créé à l'occasion les gains ont été vite vus comme dépassés par les pertes potentielles d'une déstabilisation de la zone. Idem pour la Biélorussie L'Allemagne n'est pas les USA qui eux ont un océan entre les divisions blindés russes et leur frontière. Et puis ce n'est pas (trop) leur habitude de s'ingérer dans les affaires internes d'une grosse puissance Pour le marché Chinois, je ne vois pas où tu veux en venir. L'Allemagne y est déjà solidement implantée (tant que solide soit réellement applicable à ce marché) et une stratégie terrestre demanderait de toute façon de passer par la Russie par le Nord ou par l'Asie Centrale (Turquie-Irak-Iran-les stans d'Asie Centrale, plutot satellites russes) par le Sud; pas vraiment une zone stable pour faire et faire circuler les affaires 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
capmat Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 (modifié) Il y a 23 heures, P4 a dit : Vers l'asie nous avons une statégie maritime et les Allemands une stratégie terrestre. Et aérienne. Air France est associée à Aéroflot via la Sky Team est arête ses services aériens vers l'Est à Moscou, les connexions inter Fédération de Russie étant confiées à Aéroflot. La Lufthansa a des lignes vers les républiques d'Asie centrale et des escales de fret en Sibérie, tout un réseau de relations vers le Sud de la Fédération de Russie est assuré par son groupe via "Austrian" qui est sa possession. Lufthansa dessert directement Oulan-Bator en Mongolie, ce qui n'est pas le cas d'Air France. Pour la stratégie Maritime, l'Allemagne dispose de la Compagnie Hapag Lloyd classée derrière CMA CGM et disposait de la compagnie Hambourg Süd rachetée par la Danoise Maersk. Modifié le 8 avril 2021 par capmat 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
P4 Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 (modifié) Il faudrait vérifier mais la présence des soldats Allemands en afghanistan est la plus grosse opération extérieure depuis un bon moment et je ne lis pas d'article sur une demande de désengagement, cela dénote bien d'un interet particulier. L'Allemagne n'est pas maitre des océans et la Chine non plus, une entente terrestre est mutuellement bénéfique pour leur économie et une bascule devrait s'opérer à moyen terme pour s'affranchir du controle des puissances maritimes sur leur échange. D'ou l'irritation qu'occasione la reprise d'un dialogue bilatéral de notre part avec la Russie, en Allemagne le BND semble etre une maison très solide et le modèle de démocratie parlemntaire de Berlin une source d'inspiration pour les opposants de ces pays de l'ex bloc soviètique. Modifié le 7 avril 2021 par P4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) le 7 avril 2021 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 7 avril 2021 France et Turquie - éloignement et rivalité stratégique À l'été 2020, les différences entre les politiques allemande et française sur la Turquie sont apparues au grand jour. Après la signature d'"accords inacceptables avec le gouvernement d'union libyen dans lesquels les droits légitimes de la Grèce sont niés" et les explorations de matières premières à nouveau "inacceptables" par des navires de forage turcs au large de Chypre, le président français Emmanuel Macron a conclu publiquement le 10 septembre 2020 que "la Turquie n'est plus un partenaire dans cette région". Contrairement à l'appel de la France à mettre un terme à une politique étrangère turque perçue comme de plus en plus agressive en imposant des sanctions et en traçant des "lignes rouges", Berlin s'est concentré sur la résolution des tensions avec Ankara par le dialogue. Dans le différend sur le gaz en Méditerranée orientale, l'Allemagne ne s'est pas clairement rangée du côté de la Grèce. Sous la présidence d'Emmanuel Macron, deux changements structurels récents jouent un rôle important dans les relations de la France avec la Turquie : l'influence turque sur la diaspora musulmane en France et la nouvelle donne en Méditerranée orientale. Dans cette région, la France tente de prendre l'avantage sur la Turquie. L'influence turque sur la diaspora Les relations de la France avec la Turquie sont tendues depuis que l'Assemblée nationale à Paris a reconnu le génocide arménien en janvier 2001 et que, peu après, de plus en plus de dirigeants français ont exclu la pleine adhésion de la Turquie à l'UE. Depuis lors, Ankara a massivement développé son réseau d'institutions, d'associations et de médias en France. Les associations turques de nature laïque, traditionnellement fortes en France, ont été presque entièrement remplacées par des organisations qui représentent et promeuvent le programme nationaliste et religieux du parti turc au pouvoir, l'AKP, dans les écoles, les mosquées et les associations. Dès février 2020, le président Macron avait annoncé que la France imposerait des limites à l'influence extérieure des croyants musulmans sur son territoire. Le 2 octobre 2020, le président a annoncé que le gouvernement français préparait une loi pour s'attaquer au "problème de la France" : "le séparatisme islamiste." Les "cinq actes" de la proposition de loi concernent également la Turquie. La "loi pour le renforcement des valeurs de la République" vise à rendre à la France le contrôle de ses écoles. Il le fait en supprimant l'"Enseignement de langue et de culture d'origine étrangère (Elco)". En 1977, la France avait signé des accords bilatéraux avec neuf pays, dont la Turquie, permettant à ces pays d'envoyer en France des enseignants formés pour enseigner aux élèves dans leur langue et leur culture d'origine. 80.000 enfants profitent de ces offres, dont 14.000 en langue turque. L'inspection des écoles publiques françaises n'a aucun contrôle sur le contenu des cours. Après l'échec des efforts déployés par les autorités françaises pour mieux connaître l'Elco et exercer une plus grande influence sur lui en raison de la résistance d'Ankara, cet arrangement est en train de prendre fin, tout comme le système des "imams détachés". Ce dernier a permis la venue en France d'imams et de prédicateurs, formés dans leur pays d'origine et nommés par leur gouvernement. La moitié des 300 imams détachés en France viennent de Turquie. Enfin, la "loi pour le renforcement des valeurs de la République" doit inclure un passage permettant à la France de contrôler les financements que les institutions musulmanes reçoivent de l'étranger. Rivalité géopolitique En matière de politique étrangère, le gouvernement de Macron tente de limiter l'influence de la Turquie et de donner à la France la primauté, notamment en Méditerranée. Un nouvel ordre est en train d'émerger ici après le retrait des États-Unis. Conflit en Méditerranée orientale La France, comme l'a souligné le président Macron à l'été 2020, se considère comme une puissance méditerranéenne. De plus, elle revendique un rôle de pionnier en Méditerranée. Elle est le seul État côtier à disposer d'un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) et possède les forces armées les plus puissantes de la région méditerranéenne. Son "soft power" dans la région est alimenté par des liens historiques avec les élites politiques des pays riverains de la Méditerranée, ainsi que par un vaste réseau de représentations diplomatiques, culturelles et éducatives. La Méditerranée orientale occupe une place importante dans la politique de sécurité et de défense de la France. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international, les avions de chasse français attaquent les positions de l'"État islamique" (EI) en Syrie et en Irak depuis la Jordanie. Le gouvernement français soutient les acteurs régionaux qui, selon lui, constitueront une aide efficace dans la lutte contre le terrorisme islamiste. En Syrie, elle soutient les Unités de défense du peuple kurde (Yekîneyên Parastina Gel, YPG). La Turquie, quant à elle, classe les YPG parmi les organisations terroristes et leur a infligé de lourdes pertes en octobre 2019, ce que Paris a considéré comme une "attaque grave contre [ses] intérêts de sécurité." Cependant, la position de la France en Méditerranée repose sur le fait qu'un nouvel ordre est en train d'émerger dans sa moitié orientale. Le retrait des États-Unis de la région ouvre la possibilité à Paris d'y poursuivre ses propres intérêts. En cela, la France considère la Turquie comme son plus farouche adversaire. Ces dernières années, Ankara a investi massivement dans le développement de ses forces navales et de ses chantiers navals. Dans sa doctrine navale "Patrie bleue", la Turquie prétend protéger ses intérêts maritimes en Méditerranée, dans la mer Égée et dans la mer Noire. Ankara appelle la Méditerranée orientale la "mer turque". De son côté, la France s'efforce d'y rattacher la Grèce et Chypre. Depuis 2017, la marine française a mené plusieurs manœuvres conjointes avec les marines de ces deux États et avec d'autres partenaires régionaux. Paris a également conclu un accord avec Chypre en avril 2017, selon lequel les signataires entendent "intensifier la coopération entre les deux pays dans les domaines de la sécurité énergétique et maritime, de l'alerte précoce et de la gestion de crise, ainsi que dans la lutte contre le terrorisme et la piraterie." En mai 2019, Paris et Nicosie avaient déjà convenu d'autoriser les navires de la marine française à faire escale et à utiliser la base portuaire chypriote de Mari. Avec Athènes, le gouvernement français a conclu un accord sur des opérations navales, aériennes et terrestres conjointes en janvier 2020. La France se considère comme une puissance méditerranéenne. Elle veut façonner à son avantage le nouvel ordre qui se dessine dans cette région. La France a également réussi à devenir membre du "Eastern Mediterranean Gas Forum". En janvier 2020, elle avait demandé à rejoindre cette jeune organisation régionale, qui comprend l'Égypte, Israël, la Grèce, Chypre, la Jordanie et l'Autorité palestinienne. Le Forum du gaz vise à répondre aux besoins énergétiques de ses membres, mais aussi à exporter le gaz de la région vers l'UE à des prix compétitifs. Avec la société italienne Eni, le groupe énergétique français Total a obtenu des permis de production pour des gisements de gaz dans les eaux côtières chypriotes, grecques et libanaises. En tant que membre à part entière depuis mars 2021, Paris a désormais plus d'influence sur la production, la commercialisation et le transport du gaz. Le Forum du gaz renforce la formation du camp de la Méditerranée orientale : la Turquie se voit refuser l'adhésion. L'influence de la France dans la région porte ses fruits, du moins en matière de politique d'armement. Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé en septembre 2020 que l'armée de l'air grecque achèterait 18 avions de combat "Rafale" à la France (6 neufs et 12 d'occasion). Les efforts de la France pour acquérir une primauté stratégique en Méditerranée (orientale) entraînent une différence d'intérêts flagrante dans sa relation avec l'Allemagne : alors que Paris considère la Turquie comme un rival stratégique, Berlin voit Ankara comme un partenaire problématique mais inévitable et, surtout, l'un des plus importants acheteurs d'armements allemands. Une concurrence croissante sur le continent africain En Afrique également, Paris observe l'influence croissante de la Turquie avec inquiétude et méfiance. C'est notamment le cas en Libye, où le gouvernement français a longtemps soutenu le général Haftar. Elle espérait que sa victoire sur le gouvernement d'unité reconnu par la communauté internationale stabiliserait le pays. Paris partage les réserves de l'Égypte et des Émirats arabes unis (EAU), qui considèrent que le gouvernement de Tripoli est fortement influencé par les Frères musulmans. La France accuse la Turquie d'utiliser les Frères musulmans comme un outil de politique étrangère. L'intervention militaire ouverte de la Turquie en faveur du gouvernement d'unité a inversé le cours de la guerre civile libyenne au cours du premier semestre de l'année. Avec l'aide de la Turquie, le gouvernement de Tripoli a réussi à chasser les forces du général Haftar, équipées par la France, l'Égypte, la Russie et les Émirats arabes unis, de l'ouest de la Libye. La Turquie a déjà profité de ce changement de pouvoir en établissant une présence aérienne en Libye et en signant un accord économique avec le gouvernement. Cela a jeté les bases de nouveaux investissements turcs et d'un accroissement des échanges commerciaux. Ankara sera également autorisée à réaliser les projets de construction convenus sous l'ère Kadhafi. Par ailleurs, il est enregistré à Paris que la Turquie a signé un partenariat stratégique avec l'Algérie en janvier 2020. Au Niger, d'où la France tire un tiers de l'uranium destiné à ses centrales nucléaires, la Turquie s'est lancée dans l'industrie minière et forme des soldats nigériens. Conclusions Au cours de l'année 2020, les relations de la France avec la Turquie n'ont cessé de se détériorer. Les insultes mutuelles entre les présidents Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdoğan ont gagné en sévérité. Sous le président Macron, la France répond à deux changements structurels : Sur le plan intérieur, le gouvernement de Paris réprime l'islamisme. Les mesures ordonnées par Macron sont également dirigées contre l'influence croissante de la Turquie sur la population musulmane de France. En annonçant une "loi visant à renforcer les valeurs de la République", il innove : aucun de ses prédécesseurs n'a jamais imposé des règles aussi strictes à une minorité. Dans le même temps, Macron semble enclin à adopter la rhétorique et les méthodes de son prédécesseur Nikolas Sarkozy en vue des élections présidentielles de 2022. Afin d'affaiblir le parti d'extrême droite Rassemblement national (anciennement Front national), ce dernier avait prêché une répression de l'islamisme. Si Macron poursuit dans cette voie, il y aura peu de place pour un assouplissement des relations avec la Turquie. Cela aurait également des répercussions pour l'Allemagne et l'UE : depuis que le président turc Erdoğan a appelé au boycott des produits français à l'automne 2020, Macron a menacé de ne pas approuver l'union douanière prévue entre l'UE et la Turquie. En politique étrangère, la France et la Turquie se disputent l'hégémonie en Méditerranée. Les deux parties veulent utiliser le retrait des États-Unis à leur propre avantage. Le président Macron agit ici dans la tradition de ses prédécesseurs au pouvoir lorsqu'il revendique pour la France une position de primauté dans la région. Afin d'affirmer cette position et de freiner l'expansion de l'influence turque, la France collaborera probablement encore plus étroitement avec l'Égypte et les Émirats arabes unis à l'avenir. La rivalité géopolitique franco-turque continuera également à déborder sur l'OTAN et l'UE, perturbant gravement les relations internes entre les deux organisations. La complexité du conflit bilatéral ne permettra probablement pas aux partenaires de l'UE et de l'OTAN de la France et de la Turquie - surtout l'Allemagne - de parvenir à un équilibre des intérêts. Berlin doit donc se préparer à un difficile exercice d'équilibre en matière de politique étrangère et de sécurité. Néanmoins, après de nombreuses années, elle devrait enfin chercher le dialogue avec la France au sujet de la Turquie. L'objectif devrait être de renforcer les positions sur lesquelles il existe un accord, comme celles sur le respect et le contrôle de l'embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Libye. 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 @Picdelamirand-oil ... je ne lis plus depuis longtemps ces copier-coller sans "aides" à la lecture rapide Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Teenytoon Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 Il y a 1 heure, Bechar06 a dit : sans "aides" à la lecture rapide C'est quoi ça ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 7 avril 2021 Share Posté(e) le 7 avril 2021 Il y a 2 heures, Picdelamirand-oil a dit : Au cours de l'année 2020, les relations de la France avec la Turquie n'ont cessé de se détériorer. Les insultes mutuelles entre les présidents Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdoğan ont gagné en sévérité. Sous le président Macron, la France répond à deux changements structurels : Sur le plan intérieur, le gouvernement de Paris réprime l'islamisme. Les mesures ordonnées par Macron sont également dirigées contre l'influence croissante de la Turquie sur la population musulmane de France. En annonçant une "loi visant à renforcer les valeurs de la République", il innove : aucun de ses prédécesseurs n'a jamais imposé des règles aussi strictes à une minorité. Dans le même temps, Macron semble enclin à adopter la rhétorique et les méthodes de son prédécesseur Nikolas Sarkozy en vue des élections présidentielles de 2022. Afin d'affaiblir le parti d'extrême droite Rassemblement national (anciennement Front national), ce dernier avait prêché une répression de l'islamisme. Si Macron poursuit dans cette voie, il y aura peu de place pour un assouplissement des relations avec la Turquie. Cela aurait également des répercussions pour l'Allemagne et l'UE : depuis que le président turc Erdoğan a appelé au boycott des produits français à l'automne 2020, Macron a menacé de ne pas approuver l'union douanière prévue entre l'UE et la Turquie. En politique étrangère, la France et la Turquie se disputent l'hégémonie en Méditerranée. Les deux parties veulent utiliser le retrait des États-Unis à leur propre avantage. Le président Macron agit ici dans la tradition de ses prédécesseurs au pouvoir lorsqu'il revendique pour la France une position de primauté dans la région. Afin d'affirmer cette position et de freiner l'expansion de l'influence turque, la France collaborera probablement encore plus étroitement avec l'Égypte et les Émirats arabes unis à l'avenir. La rivalité géopolitique franco-turque continuera également à déborder sur l'OTAN et l'UE, perturbant gravement les relations internes entre les deux organisations. La complexité du conflit bilatéral ne permettra probablement pas aux partenaires de l'UE et de l'OTAN de la France et de la Turquie - surtout l'Allemagne - de parvenir à un équilibre des intérêts. Berlin doit donc se préparer à un difficile exercice d'équilibre en matière de politique étrangère et de sécurité. Néanmoins, après de nombreuses années, elle devrait enfin chercher le dialogue avec la France au sujet de la Turquie. L'objectif devrait être de renforcer les positions sur lesquelles il existe un accord, comme celles sur le respect et le contrôle de l'embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Libye. D'une manière générale, l'analyse concernant la Méditerrannée orientale et la Libye est... aux fraises. Il faut chercher pour trouver un unique passage suggérant que la Grèce pouvait être lésée ou attaquée par la Turquie, on y parle d'insultes réciproques entre Macron et Erdogan (je n'ai rien vu de tel venant de Paris), on prétend qu'Haftar a été "équipé" par Paris, au même niveau apparemment qu'il l'a été par la Russie (Wagner & Co.) et par les EAU (la DCA russe qui ne marche pas, là...) et qui serait également comparable à l'aide turque apportée par la Turquie à Sarraj (ses cargos, ses blindés, ses djihadistes..). Curieusement, on a vu aucune trace d'aide française équivalente. En fait, l'analyse entière sur ce chapitre est basée sur des poncifs de type conspirationniste : ignorons le premier degré, voyons ce qui serait caché. Très grosse paresse intellectuelle... 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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