Teenytoon Posté(e) le 15 août 2023 Share Posté(e) le 15 août 2023 Il y a 2 heures, Bechar06 a dit : Pas le temps de chercher mais Lufthansa Technics , qui en principe fait du MCO est il encore lié à Lufthansa compagnie aérienne ? J’en sais rien mais de toutes façons c’était une blague. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 15 août 2023 Share Posté(e) le 15 août 2023 (modifié) Il y a 5 heures, ksimodo a dit : On peut se moquer, c'est le jeu. Mais ça fait beaucoup en une fois et forcément ça prête le flanc. Plusieurs tentatives infructueuses, le kéro largué, la maintenance en difficulté ( révélatrice du parc machine en général ??? ) et in fine impossibilité d'aller à l'autre bout du monde par des moyens commerciaux ( un séjour de 1 semaine peut se ré-agencer d'une autre manière qu'un AR express de 24 heures ). A ce degré, peut on mettre en cause les avions uniquement ? Mon côté conspi' me susurre en effet qu'il y a autre chose que ces histoires rocambolesques de problèmes techniques derrière "l'impossibilité". Je rappelle par exemple que l'Australie vient de choisir un blindé sud-coréen au détriment du KF-41 de Rheinmetal il y a trois semaines. https://www.defensenews.com/land/2023/07/27/australia-selects-south-koreas-hanwha-in-military-vehicle-competition/ La ministre, tout en prétendant le contraire, serait-elle en train de bouder pour esquiver un exercice humiliant? Ou bien essaie-t-elle de faire passer un message à ses parlementaires pour leur signifier que la disponibilité des matériels est un sujet majeur dans le cadre des ventes d'armes? Disponibilité pas encore assez prise au sérieux semble-t-il. Modifié le 15 août 2023 par Patrick Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
clem200 Posté(e) le 16 août 2023 Share Posté(e) le 16 août 2023 Il y a 13 heures, Titus K a dit : Bonne polémique de merde... je les sens venir : "regardez comme les allemands se font du soucis pour les 80 TONNES de kérosene, vraiment quel pays écologiste, ces medias prêts a mettre en lumière le moindre écart écologique de leur personnalités politiques" Sinon leur centrales au charbon et au gaz rejettent combien de fois par secondes la pollution équivalente à 80 tonnes de kerosene ? Bha heu ... Tu brodes à mort la Dès que c'est allemand le forum perd pied 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 16 août 2023 Share Posté(e) le 16 août 2023 Il y a 8 heures, clem200 a dit : Bha heu ... Tu brodes à mort la Dès que c'est allemand le forum perd pied la tendance "le monde entier conspire contre la noble France" est fatigante aussi. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Chimera Posté(e) le 17 août 2023 Share Posté(e) le 17 août 2023 Zeitenwende, episode 36. 1 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 18 août 2023 Auteur Share Posté(e) le 18 août 2023 https://www.marianne.net/economie/allocs-ou-credit-dimpots-aux-entreprises-en-allemagne-la-coalition-se-fissure-entre-verts-et-liberaux (16 août 2023) En Allemagne, la ministre écologiste de la Famille, Lisa Paus, a mis son veto à l'adoption d'une loi diminuant les impôts des entreprises de 6 milliards d'euros, portée par le très libéral ministre des Finances, Christian Lindner. Si elle en accepte le principe, elle conditionne son accord au développement accru d'une sécurité sociale pour les enfants. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Titus K Posté(e) le 22 août 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 22 août 2023 (modifié) Dans la Bundeswehr, on raccourcit à nouveau https://www.faz.net/aktuell/politik/inland/kippt-zwei-prozent-ziel-bei-der-bundeswehr-wird-schon-wieder-gekuerzt-19120724.html La Bundeswehr aurait besoin de beaucoup plus d'argent pour atteindre durablement l'objectif convenu de deux pour cent de l'OTAN. Mais au lieu de cela, son budget devrait diminuer. Selon la planification financière actuelle de la coalition des feux de signalisation, il manquera des dizaines de milliards d'euros à la Bundeswehr dans les années à venir pour qu'elle redevienne une armée opérationnelle. L'objectif de deux pour cent convenu avec l'OTAN serait donc à nouveau très éloigné au plus tard après 2027. La planification actuelle à moyen terme du ministère fédéral des Finances ne prévoit guère d'augmentation du budget pour le ministère de la Défense. Au contraire, le budget devrait même légèrement baisser en 2027. L'augmentation continue des frais de personnel et d'exploitation réduira la part des investissements provenant du budget ordinaire. C'est déjà le cas aujourd'hui. Ainsi, les dépenses pour les achats militaires dans la section 14 sont déjà passées de 9,8 milliards d'euros en 2022 à 7,8 cette année. Elles ne devraient plus s'élever qu'à 2,7 milliards d'euros pour le prochain exercice budgétaire. Leur part dans le budget passe ainsi de 19,5 % à environ 5 % du budget de la défense. En revanche, la part des dépenses pour le personnel et les autorités a augmenté de près de 20 pour cent au cours des deux dernières années. Le poste de dépenses "ministère fédéral", c'est-à-dire l'autorité de tête des forces armées, a également augmenté depuis l'arrivée des ministres de la Défense SPD Christine Lambrecht puis Boris Pistorius, passant de 264 millions d'euros à bientôt plus de 300 millions. Pistorius estime qu'une augmentation du budget est nécessaire Comme il ressort de la planification financière à moyen terme que le ministère des Finances a transmise au Bundestag en début de semaine, aucune augmentation notable du budget n'est prévue pour 2025 et les années suivantes. Le ministre de la Défense Boris Pistorius (SPD) avait estimé - en vain - qu'une augmentation du budget de dix milliards d'euros était nécessaire pour la seule année prochaine. Selon le ministère des Finances, dirigé par le FDP Christian Lindner, 52 milliards d'euros devraient être prévus pour 2025 et 2026. Pour 2027, le budget devrait tomber à 51,9 milliards. Les investissements nécessaires dans l'armée allemande proviennent actuellement en partie d'un paquet de dettes de 100 milliards d'euros, appelé "fonds spécial". Rien que pour l'année prochaine, 19,2 milliards sont prévus à partir de ce budget annexe. Ces fonds, qui doivent également permettre d'atteindre l'objectif des deux pour cent de l'OTAN en 2024 et en 2025, année d'élections fédérales, arriveront toutefois à échéance à ce moment-là. Selon les indications de la maison Lindner, il en résultera un besoin financier supplémentaire de plus de 20 milliards d'euros par an à partir de 2028 au plus tard. Un déficit de 15,5 milliards d'euros Pour atteindre l'objectif convenu de deux pour cent des alliés de l'OTAN, l'Allemagne devrait dépenser dès l'année prochaine un total d'environ 85,5 milliards pour la défense. Mais l'écart entre le budget de 51 milliards plus une sortie du fonds spécial de 19 milliards prévue est encore d'environ 15,5 milliards d'euros. Ils proviendraient d'une forte augmentation de "dépenses hors section" non définies qui sont déclarées à l'OTAN comme étant liées à la défense. Fin juillet, le ministère de la Défense a refusé de donner des détails aux députés de l'opposition. Ils sont "d'une importance capitale pour la sécurité" et sont soumis au secret. En réalité, les livraisons d'armes à l'Ukraine, par exemple, sont prises en compte pour un montant d'environ quatre milliards d'euros. Il s'agit d'un montant considérable, mais loin de la somme mentionnée. Fin juillet, le ministère lui-même ne savait pas encore comment il pouvait arriver à la somme de près de 15,5 milliards. En réponse à une question du Parlement, il a été répondu qu'une "enquête sectorielle avait été lancée" à ce sujet. Ingo Gädechens, membre de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) en charge du budget, a reproché au chancelier Olaf Scholz (SPD) d'avoir la résolution suivante : "L'essentiel est de calculer les chiffres avec toutes les astuces possibles jusqu'aux prochaines élections, après quoi le gros morceau viendra". Scholz refuse de mettre suffisamment d'argent à la disposition de la Bundeswehr "comme il l'avait promis des milliers de fois", a déclaré Gädechens. Modifié le 22 août 2023 par Titus K 1 2 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SLT Posté(e) le 23 août 2023 Share Posté(e) le 23 août 2023 Oh bah tiens, mais ça alors quelle surprise ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Chimera Posté(e) le 23 août 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 23 août 2023 Cela confirme mes hypothèses exprimées récemment sur le fil SCAF : le worshare 30%/30%/30% ne triendra pas avec un budget équipement aussi faible et pas d'augmentation du budget hors fonds special. L'Allemagne bleuffe totalement depuis le départ. Face à cet état de fait, la France augmente massivement et progressivement son budget pour atteindre 70 Mrds en 2030. L'écart va se creuser considérablement. 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 23 août 2023 Share Posté(e) le 23 août 2023 il y a une heure, Chimera a dit : Cela confirme mes hypothèses exprimées récemment sur le fil SCAF : le worshare 30%/30%/30% ne triendra pas avec un budget équipement aussi faible et pas d'augmentation du budget hors fonds special. L'Allemagne bleuffe totalement depuis le départ. Face à cet état de fait, la France augmente massivement et progressivement son budget pour atteindre 70 Mrds en 2030. L'écart va se creuser considérablement. Comme pour la Pologne qui investit considérablement dans le matériel, mais on n'a pas encore les budgets de formations du personnel ni celui de la MCO de tous ces investissements. L'Allemagne a une remontée en puissance à financer mais elle au moins voit la montagne qui se dresse face à elle contrairement aux polonais. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SLT Posté(e) le 23 août 2023 Share Posté(e) le 23 août 2023 Il y a 2 heures, herciv a dit : L'Allemagne a une remontée en puissance à financer mais elle au moins voit la montagne qui se dresse face à elle contrairement aux polonais. Sauf qu'elle a aussi ses problèmes propres à gérer, et les finances risquent d'en faire partie. The Economist (qu'on ne peut pas vraiment accuser d'être pro français) a sorti une petite série d'article sur la santé économique allemande, et l'ensemble n'est pas réjouissant. Pas catastrophique, mais on est loin du meneur incontesté vendu par certains publics pro allemands justement. N'y ayant accès sans paywall qu'au bureau, je vous mets le lien public vers l'un des articles, celui au titre le plus putaclic à mon avis. Mais ce n'est pas le seul, il donne juste le ton général. (C'est bien évidemment en anglais, désolé. Je ne crois pas avoir vu de publication du même genre en français pour le moment) https://www.economist.com/leaders/2023/08/17/is-germany-once-again-the-sick-man-of-europe 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Desty-N Posté(e) le 23 août 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 23 août 2023 Le Monde aussi consacre un article à ce sujet (il n'y a que le début d'accessible librement) : Citation L’Allemagne découvre, démoralisée, les fragilités du « made in Germany » https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/08/23/l-allemagne-doute-de-sa-capacite-a-sortir-de-la-lethargie-economique_6186240_3234.html Révélation A Berlin, la rentrée politique devait pourtant marquer un nouveau départ. Le gouvernement voulait faire oublier les nuages qui s’amoncellent sur l’économie, les inquiétudes sur la compétitivité du pays et les querelles incessantes au sein de la coalition tripartite qui minent depuis des mois le bilan de l’exécutif. Las ! Deux impairs humiliants ont, en quelques jours, suffi à doucher les bonnes résolutions : le voyage entrepris en Australie et en Nouvelle-Zélande par la ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a été interrompu, puis carrément annulé le 15 août… à cause d’une panne de l’avion gouvernemental. Le 16 août, un plan d’allégements d’impôt pour les entreprises, proposé par le ministre des finances libéral, Christian Lindner, a été bloqué par la ministre écologiste de la famille, Lisa Paus. Il faudra faire mieux pour dissiper la morosité qui s’est abattue sur le pays. « On a l’impression d’être en 2002 », confiait, mi-juillet, un responsable social-démocrate proche du gouvernement, déjà aux affaires à l’époque. La croissance était alors anémique, le pays comptait 5 millions de chômeurs, la réunification pesait lourd sur le budget de l’Etat et l’industrie souffrait de graves problèmes de compétitivité. « Je crains que nous ne retombions dans une tendance typiquement allemande à nous autoflageller et à broyer du noir », poursuit ce responsable, inquiet de voir la progression du parti d’extrême droite AfD, à plus de 20 % dans les sondages. Depuis quelques semaines, la peur du décrochage est lisible partout. « Made in Germany, c’est fini ! » lançait l’hebdomadaire Die Zeit le 3 août. « Au secours, notre économie s’effondre ! » titrait Bild, le quotidien le plus lu du pays, le même jour. « Le succès de l’Amérique est le déclin de l’Allemagne », renchérissait Die Welt, le 16 août. Production industrielle en repli Principale raison de cette déprime : la stagnation de l’économie au printemps, après deux trimestres de croissance négative, qui a refroidi les espoirs d’une reprise vigoureuse de l’économie à l’été, une fois passé le choc énergétique de l’hiver. Cette stagnation pourrait se transformer en vraie récession si les chiffres définitifs de la croissance du produit intérieur brut au deuxième trimestre, publiés vendredi 25 août, basculaient dans le négatif. De son côté, le Fonds monétaire international anticipe désormais une récession (– 0,3 %) en 2023, et place l’Allemagne dernière du classement des grandes économies, derrière les Etats-Unis, l’Italie et la France. En cause, l’inflation toujours élevée (6,2 % en juillet, contre 5,3 % en zone euro), qui pèse sur la consommation. La production industrielle est en repli et la construction en chute libre, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt et de la cherté des matières premières. Quant à l’industrie automobile, elle subit une concurrence sur le véhicule électrique bien plus agressive qu’anticipé. (...) Je dois avouer qu'il y a un passage de l'article qui m'a particulièrement frappé : Citation « Je crains que nous ne retombions dans une tendance typiquement allemande à nous autoflageller et à broyer du noir » Ils nous ont piqué le concept ! Blague à part, j'ai vu passer une autre info qui m'a plus interpellé que les articles relativement classiques sur les soucis économiques de nos voisins: Citation L’Allemagne pourrait payer cher la non-atteinte des objectifs européens d’émissions de CO2 L’Allemagne émettra probablement 150 millions de tonnes de gaz équivalent CO2 en plus que ne le permettent les règles de l’UE, ce qui pourrait entraîner une très lourde amende de l’ordre de 30 milliards d’euros.https://www.euractiv.fr/section/energie-climat/news/lallemagne-pourrait-payer-cher-la-non-atteinte-des-objectifs-europeens-demissions-de-co2/ Révélation Le règlement européen sur la répartition de l’effort (RRE), révisé pour la dernière fois en mars, couvre 60 % des émissions dans l’Union européenne. Il s’agit d’une mesure complémentaire au système d’échange de quotas d’émission (SEQE), qui couvre l’industrie et le secteur de l’énergie. Le règlement RRE répartit la charge des mesures de protection du climat en fonction de la richesse de chaque pays. Les cinq États membres les plus riches, dont l’Allemagne, doivent réduire leurs émissions de 50 % d’ici 2030. Les pays plus pauvres ont un seuil plus bas : la Bulgarie, par exemple, doit réduire ses émissions de seulement 10 %. Étant donné que les secteurs du bâtiment et des transports en Allemagne ne devraient pas atteindre leurs objectifs climatiques de manière significative, on s’attend à un écart de 150 millions de tonnes d’équivalent CO2 par rapport aux objectifs du RRE. Dans ce cas, l’Allemagne devra acheter des quotas à d’autres pays pour combler le déficit. Le prix de ces quotas est encore inconnu. Le coût du carbone « Nous avons non seulement des obligations nationales, mais aussi des engagements européens », a expliqué Brigitte Knopf, vice-présidente du groupe d’experts allemands sur le climat, mardi (22 août). Ces engagements ont apparemment été ignorés par Berlin lors de la révision de sa loi sur le climat, a-t-elle ajouté. Au printemps, l’Allemagne a décidé d’abolir les objectifs climatiques sectoriels individuels et d’opter pour une approche globale. Malgré les déclarations publiques des hauts fonctionnaires du gouvernement selon lesquelles les objectifs climatiques globaux seraient atteints, un dépassement significatif de plus de 200 millions de tonnes est attendu d’ici 2030, ont constaté les experts. Si cela peut entraîner des problèmes juridiques pour Berlin, les conséquences financières de l’incapacité à réduire les émissions d’équivalent CO2 risquent également de peser lourd. En 2022, l’Allemagne a été contrainte d’acheter 11 millions de quotas de carbone à la Bulgarie, à la République tchèque et à la Hongrie pour la période allant de 2013 à 2020. À l’époque, ces quotas étaient relativement bon marché en raison de leur abondance, la plupart des pays disposant d’un excédent. Cependant, pour la période 2021-2027, l’écart entre l’objectif de l’Allemagne et ses émissions réelles devrait être 15 fois plus important. Entre-temps, les objectifs devenant plus ambitieux pour tous les États membres dans le cadre du paquet climatique « Fit for 55 » de l’UE, il est probable que moins de pays disposent d’importants excédents de quotas d’émission. « Le prix des quotas d’émission dans le cadre du règlement de l’UE sur le changement climatique est encore totalement incertain », a déclaré Jakob Graichen, expert principal à l’institut allemand Öko. Toutefois, on peut s’attendre à ce que le prix soit basé sur le futur système européen d’échange de quotas d’émission pour les bâtiments et les transports, ce qui, selon l’expert, correspondrait alors à des prix de « plus de 50 euros par quota d’émission, peut-être même plusieurs centaines d’euros ». Un coût de 30 milliards d’euros ? Avec un écart de 150 millions de quotas, la sanction en cas de non-respect des objectifs de répartition de l’effort pourrait être lourde : plus de 7,5 milliards d’euros au minimum. Les 30 milliards d’euros pourraient facilement être atteints. En fin de compte, les prix des quotas sont le résultat de négociations bilatérales entre les États membres — par exemple, la Bulgarie pourrait, une fois de plus, offrir ses quotas à l’Allemagne à bas prix. Que se passerait-il si l’Allemagne n’était pas en mesure de se procurer des quantités suffisantes de quotas d’émission, étant donné qu’il est peu probable que les excédents des autres États membres se réduisent ? « C’est précisément la grande question. Personne ne le sait avec certitude », a souligné Mme Knopf. Fin octobre, l’Agence européenne pour l’environnement devrait publier des analyses plus concrètes de la capacité des États membres à atteindre leurs objectifs en matière de répartition de l’effort. Que nos voisins aient du mal à remettre en cause leur modèle économique, pourquoi pas. Comme il a fonctionné pendant près de 20 ans, au début des problèmes les dirigeants ont pu se dire "on ne change pas une équipe qui gagne, ça va finir par s'arranger". Mais les quotas de CO2 constituent un objectif européen annoncé depuis des années et concernent la protection de l'environnement, un sujet particulièrement sensible outre-Rhin. On pourra m'expliquer que les rejets de dioxyde de carbone concernent l'industrie teutonne, un sujet aussi délicat là-bas que l'agriculture en France (et qui nous a amené nous aussi à négliger quelques cas troublants, comme les algues vertes par exemple) Sauf que chez nous les écologistes ne siègent pas au gouvernement. Et accessoirement, face à la sécheresse, nous avons lancé un premier plan d'adaptation pour les cultures (concernant l'eau) Il est peut-être insuffisant, mais nous avons réagi. En Allemagne, je ne vois pas grand chose qui change. G. Schroeder avait ses défauts-à commencer par une sympathie quelque peu excessive pour la Russie- mais ses réformes ont remis le pays sur ses rails. En cela, il est le digne continuateur de Kohl. Par contre en ce qui concerne Angela Merkel, je cherche la grande réforme qu'elle aurait impulsé, qui aurait propulsé sa nation vers de nouveaux sommets et qui, accessoirement lui auraient une place dans l'histoire. Révélation J'ai déjà donné mon avis sur le sujet, alors pour faire court : arrêter le nucléaire en se reposant principalement sur le gaz russe était une c...ie revenant à transformer Poutine en fournisseur critique, un concept qu'on enseignait déjà dans les IUT au milieu des années 90, pour en souligner les dangers mais aussi pour expliquer quelles parades mettre en œuvre. Il faut croire que l'enseignement supérieur français n'a finalement pas grand chose à envier à son homologue allemand. Et accessoirement le gaz naturel rejette plus de CO2 que le nucléaire accueillir un million d'immigrés du Proche-Orient, en mettant ses électeurs devant le fait accompli, a peut-être bien joué un rôle dans la montée des intentions de vote pour l'extrême-droite. (AFD à 20%, n°2 dans les intentions de votes) Olaf Scholz risque de devoir prendre des décisions difficiles, qu'il aura le plus grand mal à faire accepter à sa coalition et qui pourraient lui coûter sa réélection. Mais c'est à ça qu'on reconnait les hommes d'état. Et je crains que ce genre de dirigeants n'aie fait défaut à la RFA depuis 2005... 2 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Benoitleg Posté(e) le 23 août 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 23 août 2023 Il y a 2 heures, Desty-N a dit : Le Monde aussi consacre un article à ce sujet (il n'y a que le début d'accessible librement) : Révéler le contenu masqué A Berlin, la rentrée politique devait pourtant marquer un nouveau départ. Le gouvernement voulait faire oublier les nuages qui s’amoncellent sur l’économie, les inquiétudes sur la compétitivité du pays et les querelles incessantes au sein de la coalition tripartite qui minent depuis des mois le bilan de l’exécutif. Las ! Deux impairs humiliants ont, en quelques jours, suffi à doucher les bonnes résolutions : le voyage entrepris en Australie et en Nouvelle-Zélande par la ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a été interrompu, puis carrément annulé le 15 août… à cause d’une panne de l’avion gouvernemental. Le 16 août, un plan d’allégements d’impôt pour les entreprises, proposé par le ministre des finances libéral, Christian Lindner, a été bloqué par la ministre écologiste de la famille, Lisa Paus. Il faudra faire mieux pour dissiper la morosité qui s’est abattue sur le pays. « On a l’impression d’être en 2002 », confiait, mi-juillet, un responsable social-démocrate proche du gouvernement, déjà aux affaires à l’époque. La croissance était alors anémique, le pays comptait 5 millions de chômeurs, la réunification pesait lourd sur le budget de l’Etat et l’industrie souffrait de graves problèmes de compétitivité. « Je crains que nous ne retombions dans une tendance typiquement allemande à nous autoflageller et à broyer du noir », poursuit ce responsable, inquiet de voir la progression du parti d’extrême droite AfD, à plus de 20 % dans les sondages. Depuis quelques semaines, la peur du décrochage est lisible partout. « Made in Germany, c’est fini ! » lançait l’hebdomadaire Die Zeit le 3 août. « Au secours, notre économie s’effondre ! » titrait Bild, le quotidien le plus lu du pays, le même jour. « Le succès de l’Amérique est le déclin de l’Allemagne », renchérissait Die Welt, le 16 août. Production industrielle en repli Principale raison de cette déprime : la stagnation de l’économie au printemps, après deux trimestres de croissance négative, qui a refroidi les espoirs d’une reprise vigoureuse de l’économie à l’été, une fois passé le choc énergétique de l’hiver. Cette stagnation pourrait se transformer en vraie récession si les chiffres définitifs de la croissance du produit intérieur brut au deuxième trimestre, publiés vendredi 25 août, basculaient dans le négatif. De son côté, le Fonds monétaire international anticipe désormais une récession (– 0,3 %) en 2023, et place l’Allemagne dernière du classement des grandes économies, derrière les Etats-Unis, l’Italie et la France. En cause, l’inflation toujours élevée (6,2 % en juillet, contre 5,3 % en zone euro), qui pèse sur la consommation. La production industrielle est en repli et la construction en chute libre, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt et de la cherté des matières premières. Quant à l’industrie automobile, elle subit une concurrence sur le véhicule électrique bien plus agressive qu’anticipé. (...) Je dois avouer qu'il y a un passage de l'article qui m'a particulièrement frappé : Ils nous ont piqué le concept ! Blague à part, j'ai vu passer une autre info qui m'a plus interpellé que les articles relativement classiques sur les soucis économiques de nos voisins: Masquer le contenu Le règlement européen sur la répartition de l’effort (RRE), révisé pour la dernière fois en mars, couvre 60 % des émissions dans l’Union européenne. Il s’agit d’une mesure complémentaire au système d’échange de quotas d’émission (SEQE), qui couvre l’industrie et le secteur de l’énergie. Le règlement RRE répartit la charge des mesures de protection du climat en fonction de la richesse de chaque pays. Les cinq États membres les plus riches, dont l’Allemagne, doivent réduire leurs émissions de 50 % d’ici 2030. Les pays plus pauvres ont un seuil plus bas : la Bulgarie, par exemple, doit réduire ses émissions de seulement 10 %. Étant donné que les secteurs du bâtiment et des transports en Allemagne ne devraient pas atteindre leurs objectifs climatiques de manière significative, on s’attend à un écart de 150 millions de tonnes d’équivalent CO2 par rapport aux objectifs du RRE. Dans ce cas, l’Allemagne devra acheter des quotas à d’autres pays pour combler le déficit. Le prix de ces quotas est encore inconnu. Le coût du carbone « Nous avons non seulement des obligations nationales, mais aussi des engagements européens », a expliqué Brigitte Knopf, vice-présidente du groupe d’experts allemands sur le climat, mardi (22 août). Ces engagements ont apparemment été ignorés par Berlin lors de la révision de sa loi sur le climat, a-t-elle ajouté. Au printemps, l’Allemagne a décidé d’abolir les objectifs climatiques sectoriels individuels et d’opter pour une approche globale. Malgré les déclarations publiques des hauts fonctionnaires du gouvernement selon lesquelles les objectifs climatiques globaux seraient atteints, un dépassement significatif de plus de 200 millions de tonnes est attendu d’ici 2030, ont constaté les experts. Si cela peut entraîner des problèmes juridiques pour Berlin, les conséquences financières de l’incapacité à réduire les émissions d’équivalent CO2 risquent également de peser lourd. En 2022, l’Allemagne a été contrainte d’acheter 11 millions de quotas de carbone à la Bulgarie, à la République tchèque et à la Hongrie pour la période allant de 2013 à 2020. À l’époque, ces quotas étaient relativement bon marché en raison de leur abondance, la plupart des pays disposant d’un excédent. Cependant, pour la période 2021-2027, l’écart entre l’objectif de l’Allemagne et ses émissions réelles devrait être 15 fois plus important. Entre-temps, les objectifs devenant plus ambitieux pour tous les États membres dans le cadre du paquet climatique « Fit for 55 » de l’UE, il est probable que moins de pays disposent d’importants excédents de quotas d’émission. « Le prix des quotas d’émission dans le cadre du règlement de l’UE sur le changement climatique est encore totalement incertain », a déclaré Jakob Graichen, expert principal à l’institut allemand Öko. Toutefois, on peut s’attendre à ce que le prix soit basé sur le futur système européen d’échange de quotas d’émission pour les bâtiments et les transports, ce qui, selon l’expert, correspondrait alors à des prix de « plus de 50 euros par quota d’émission, peut-être même plusieurs centaines d’euros ». Un coût de 30 milliards d’euros ? Avec un écart de 150 millions de quotas, la sanction en cas de non-respect des objectifs de répartition de l’effort pourrait être lourde : plus de 7,5 milliards d’euros au minimum. Les 30 milliards d’euros pourraient facilement être atteints. En fin de compte, les prix des quotas sont le résultat de négociations bilatérales entre les États membres — par exemple, la Bulgarie pourrait, une fois de plus, offrir ses quotas à l’Allemagne à bas prix. Que se passerait-il si l’Allemagne n’était pas en mesure de se procurer des quantités suffisantes de quotas d’émission, étant donné qu’il est peu probable que les excédents des autres États membres se réduisent ? « C’est précisément la grande question. Personne ne le sait avec certitude », a souligné Mme Knopf. Fin octobre, l’Agence européenne pour l’environnement devrait publier des analyses plus concrètes de la capacité des États membres à atteindre leurs objectifs en matière de répartition de l’effort. Que nos voisins aient du mal à remettre en cause leur modèle économique, pourquoi pas. Comme il a fonctionné pendant près de 20 ans, au début des problèmes les dirigeants ont pu se dire "on ne change pas une équipe qui gagne, ça va finir par s'arranger". Mais les quotas de CO2 constituent un objectif européen annoncé depuis des années et concernent la protection de l'environnement, un sujet particulièrement sensible outre-Rhin. On pourra m'expliquer que les rejets de dioxyde de carbone concernent l'industrie teutonne, un sujet aussi délicat là-bas que l'agriculture en France (et qui nous a amené nous aussi à négliger quelques cas troublants, comme les algues vertes par exemple) Sauf que chez nous les écologistes ne siègent pas au gouvernement. Et accessoirement, face à la sécheresse, nous avons lancé un premier plan d'adaptation pour les cultures (concernant l'eau) Il est peut-être insuffisant, mais nous avons réagi. En Allemagne, je ne vois pas grand chose qui change. G. Schroeder avait ses défauts-à commencer par une sympathie quelque peu excessive pour la Russie- mais ses réformes ont remis le pays sur ses rails. En cela, il est le digne continuateur de Kohl. Par contre en ce qui concerne Angela Merkel, je cherche la grande réforme qu'elle aurait impulsé, qui aurait propulsé sa nation vers de nouveaux sommets et qui, accessoirement lui auraient une place dans l'histoire. Masquer le contenu J'ai déjà donné mon avis sur le sujet, alors pour faire court : arrêter le nucléaire en se reposant principalement sur le gaz russe était une c...ie revenant à transformer Poutine en fournisseur critique, un concept qu'on enseignait déjà dans les IUT au milieu des années 90, pour en souligner les dangers mais aussi pour expliquer quelles parades mettre en œuvre. Il faut croire que l'enseignement supérieur français n'a finalement pas grand chose à envier à son homologue allemand. Et accessoirement le gaz naturel rejette plus de CO2 que le nucléaire accueillir un million d'immigrés du Proche-Orient, en mettant ses électeurs devant le fait accompli, a peut-être bien joué un rôle dans la montée des intentions de vote pour l'extrême-droite. (AFD à 20%, n°2 dans les intentions de votes) Olaf Scholz risque de devoir prendre des décisions difficiles, qu'il aura le plus grand mal à faire accepter à sa coalition et qui pourraient lui coûter sa réélection. Mais c'est à ça qu'on reconnait les hommes d'état. Et je crains que ce genre de dirigeants n'aie fait défaut à la RFA depuis 2005... 30 milliards, ils auraient pu se payer presque 4 EPR pour ce prix là. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 24 août 2023 Auteur Share Posté(e) le 24 août 2023 Le Monde a aussi consacré un éditorial à l'Allemagne : https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/23/allemagne-retrouver-l-elan_6186289_3232.html Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 26 août 2023 Auteur Share Posté(e) le 26 août 2023 https://unherd.com/2023/08/wolfgang-munchau-the-end-of-the-german-era/ (26 août 2023) Wolfgang Münchau sur l'économie allemande et la montée de l'AfD Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) le 27 août 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 27 août 2023 Il y a 21 heures, Wallaby a dit : https://unherd.com/2023/08/wolfgang-munchau-the-end-of-the-german-era/ (26 août 2023) Wolfgang Münchau sur l'économie allemande et la montée de l'AfD Wolfgang Münchau : la fin de l'ère allemande Les électeurs de l'AfD se rebellent contre une économie défaillante PAR FREDDIE SAYERS Pendant des décennies, l'Allemagne a été un symbole de stabilité politique centriste. Au cours de ses 16 années de présidence, Angela Merkel a dirigé une succession de grandes coalitions qui ont neutralisé les extrêmes politiques, et a piloté son pays à travers une ère de croissance économique régulière. Aujourd'hui, cet accord politique s'est dissout. La dépendance de l'Allemagne à l'égard du gaz russe a dévasté son économie industrielle, tandis que la tranquillité superficielle de l'ère Merkel n'est plus qu'un lointain souvenir. Alternative für Deutschland, un parti populiste d'extrême droite, a profité de ce chaos, montant en flèche dans les sondages pour devenir le deuxième parti le plus populaire d'Allemagne. Pour comprendre ce retournement de situation et ce qu'il signifie pour l'Europe et le monde, Freddie Sayers s'est entretenu avec Wolfgang Munchau, ancien co-rédacteur en chef de FT Deutschland, fondateur et co-directeur d'Eurointelligence. Vous trouverez ci-dessous une transcription éditée. Freddie Sayers : La montée de l'AfD représente-t-elle un retour au passé d'extrême droite de l'Allemagne ? Wolfgang Munchau : Si vous regardez les partis d'extrême droite européens, l'AfD est tout à fait particulière. La plupart des partis d'extrême droite sont dirigés par des leaders forts : Le Pen, Meloni, Geert Wilders aux Pays-Bas. Ils sont façonnés à l'image de leurs leaders. Ce n'est pas le cas de l'AfD. Ainsi, si vous vouliez établir des parallèles historiques avec les nazis en particulier, ils sont très différents à cet égard. J'oublie souvent les noms des dirigeants - ils ont des chefs de parti communs - et ils changent constamment. Il y a beaucoup de rébellions internes contre eux. C'est un parti qui a été très insurrectionnel contre ses propres dirigeants. Mais ils sont à l'extrême droite : ils ont des objectifs que je considère comme incompatibles avec le droit constitutionnel. Par exemple, l'un des objectifs qu'ils ont récemment énoncés n'était pas seulement la sortie de l'Allemagne de l'UE (ce qui est légal), mais le démantèlement de l'UE, ce qui n'est évidemment pas quelque chose qu'un pays peut faire. Certains membres du parti se sont montrés ouvertement antisémites. Je ne dirais pas que le parti est officiellement antisémite ; ce n'est pas comme s'il s'agissait d'une plate-forme antisémite. Mais il contient des néo-nazis. FS : Les partis marginaux attirent toujours des personnalités marginales. Est-il juste de juger un parti entier - ou dans le cas de l'AfD, 20% de la population générale qui dit qu'elle pourrait les soutenir - en se basant sur ces quelques personnages ? WM : Non, je ne pense pas que l'on puisse le faire. Il n'est pas utile de caractériser un parti par un mot ou un adjectif. Ils sont à l'extrême droite, c'est clair. Ce n'est pas un parti conservateur. Les qualifierais-je de fascistes ? Non, et je ne qualifie pas non plus Meloni de fasciste. Il est évident qu'elle a des racines dans l'extrême droite, dans le mouvement fasciste en Italie. Mais elle s'est éloignée et, d'après ce que nous voyons, elle gouverne au centre-droit. L'AfD est différente dans la mesure où ses politiques sont très différentes de celles de quelqu'un comme Meloni, si l'on considère Meloni comme l'autre parti d'extrême droite, celui qui a réussi à entrer au gouvernement. Ils veulent que l'Allemagne quitte l'OTAN, ils veulent que l'Allemagne quitte l'UE - et l'euro, bien sûr. FS : L'AfD s'est d'abord appuyé sur la question de l'immigration, en particulier en 2015, alors qu'Angela Merkel a accepté plus d'un million de réfugiés. Comment le soutien du parti a-t-il évolué depuis lors ? WM : C'est en 2015 que son soutien a commencé à croître. Mais lors de l'élection de 2021, ce soutien s'était déjà estompé et le parti était surtout occupé par des conflits internes et des luttes de pouvoir entre les membres du parti. Il n'a atteint que 10 % aux élections de 2021, c'est-à-dire il y a seulement deux ans. Ce qui s'est passé entre 2021 et aujourd'hui, c'est que le parti a doublé son nombre de voix, pas beaucoup en Allemagne de l'Ouest, mais de façon spectaculaire en Allemagne de l'Est. Pour passer de 10 % à 20 % dans toute l'Allemagne, le parti a dû obtenir d'excellents résultats en Allemagne de l'Est et, dans certaines régions de ce pays, il est aujourd'hui le premier parti. Il a remporté sa première élection de maire. Il a remporté ses premières élections régionales. Auparavant, avec un système de représentation proportionnelle, lorsque vous avez 20 % et que personne ne veut former de coalitions avec vous, vous pouvez avoir beaucoup de députés et de conseillers, mais vous n'êtes jamais au pouvoir. Cela commence à changer - ils ont maintenant leurs premiers élus. FS : Vous avez déjà écrit que l'Allemagne de l'Est est le parallèle allemand du flyover country, les centres industriels qui ont souffert au cours des dernières décennies dans des endroits comme les États-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres pays. Cela suggère que l'économie est un élément important de l'attrait de l'AfD. WM : C'est la raison pour laquelle l'AfD gagne aujourd'hui du terrain. Les performances économiques de l'Allemagne sont faibles en ce moment, pour des raisons liées au modèle économique allemand. L'histoire générale est que l'Allemagne se portait très bien jusqu'à récemment et qu'elle se porte maintenant très mal. Mais les racines de cette situation remontent à bien longtemps. L'Allemagne s'est rendue dépendante du gaz russe et, par conséquent, elle s'est également rendue dépendante de l'industrie, car c'était son secteur le plus fort. Elle a enregistré d'énormes excédents à l'exportation - pendant de nombreuses années, l'Allemagne a eu un excédent de la balance courante de 8 % du PIB, ce qui, pour un grand pays industriel, est tout simplement ahurissant. FS : Cela a été rendu possible, peut-on dire, par l'Union européenne ? WM : C'est exact. Nous avons un marché intérieur, et la monnaie aide aussi l'Allemagne, parce que ce que l'Allemagne fait toujours lorsqu'elle est dans une union monétaire avec d'autres, c'est essayer d'obtenir un avantage compétitif en réduisant les salaires, de sorte que les coûts par rapport aux autres soient plus bas, et ils ne peuvent pas s'ajuster parce que le taux de change est fixe. Pour l'Allemagne, les taux de change fixes ont toujours fonctionné à merveille. Un autre facteur important a été l'apogée de la voiture à carburant, de la voiture diesel, l'apogée des chauffages au mazout et de toutes les choses que l'Allemagne faisait bien. C'était aussi l'époque de la mondialisation massive, lorsque des pays comme la Chine et d'autres pays en développement avaient besoin d'équipements, de machines et de machines-outils. Ils les achetaient à l'Allemagne. Maintenant qu'ils sont dans une phase beaucoup plus mûre de leur développement économique, ils en ont moins besoin. Pour la première fois, la Chine a inversé la balance commerciale en sa faveur. FS : Vous avez mentionné l'énergie. De toute évidence, l'Allemagne s'est habituée au gaz russe et, dans le même temps, elle a complètement abandonné son énergie nucléaire. Dans quelle mesure ces politiques énergétiques sont-elles à l'origine de l'AfD et de l'instabilité politique ? WM : C'est certainement un facteur. Les Verts ont insisté sur l'abandon progressif de l'énergie nucléaire, et les autres partis ont reconnu qu'ils ne voulaient pas se battre sur ce point, car en Allemagne, on a tendance à perdre ce genre de combat. Merkel et le SPD étaient tous deux favorables à l'abandon progressif de l'énergie nucléaire, ce qui s'est produit cette année. La dernière centrale a été arrêtée en avril. Et cela n'a aucun sens. L'Allemagne a augmenté la part d'électricité provenant du charbon - en particulier du lignite, qui est une version incroyablement sale - et les émissions de CO2 augmentent à nouveau. FS : De ce point de vue, les électeurs peuvent donc être légitimement en colère - ils ont l'impression de marquer un but contre leur camp ? WM : La situation s'est aggravée au début de l'année lorsque le gouvernement a présenté le projet de loi sur le chauffage domestique. La même chose va se produire au Royaume-Uni : le passage du chauffage traditionnel au gaz et des systèmes de chauffage aux pompes à chaleur. Les pompes à chaleur fonctionnent très différemment des chauffages au gaz. Elles ressemblent davantage à des systèmes de climatisation en termes de technologie et de fabrication. Le gouvernement a introduit une loi initiale qui obligerait chaque propriétaire à installer une pompe à chaleur à partir de janvier de l'année prochaine. Je pense que la date limite était fixée à 2030 pour les habitations existantes, alors que la date limite de l'année prochaine ne s'appliquait qu'aux nouvelles habitations. Depuis, la loi a été un peu édulcorée, mais tout de même : combien cela coûte-t-il de changer le système de chauffage de sa maison ? En fonction de la maison, entre 20 000 et 50 000 livres, payées par le propriétaire. FS : Qui a entre 20 000 et 50 000 livres ? WM : Tout à fait - en particulier les Allemands de l'Est, dont la valeur des maisons ne dépasse pas 50 000 £. Le gouvernement a très mal géré la situation. La montée de l'AfD s'est faite par vagues, et celle-ci a été la dernière - la mauvaise gestion. C'est de là qu'elle est partie, passant de 15% ou 16% de soutien à environ 20%. FS : Voyez-vous cela comme un rejet des politiques de gauche, idéalistes mais peu pratiques, dont les effets dans le monde réel commencent à se faire sentir ? WM : Je dirais que ce n'est pas fondamentalement une question de gauche contre droite. Il s'agit d'une coalition de trois partis incompatibles qui tentent de trouver un compromis - n'importe lequel d'entre eux aurait pu faire mieux. Par exemple, s'il s'était agi de la Grande-Bretagne ou des États-Unis, ils ne se seraient pas imposé les mêmes contraintes budgétaires, qui ont conduit à un sous-investissement chronique. À l'époque où j'ai grandi, ce pays était un pays de haute technologie. Aujourd'hui, c'est un pays à faible technologie. Il a des difficultés avec les technologies numériques, il n'investit pas dans les industries modernes. C'est pourquoi sa dépendance à l'égard des anciennes industries s'est renforcée, y compris sa dépendance à l'égard des vieilles voitures diesel. FS : Ce géant de l'industrie automobile est particulièrement vulnérable aujourd'hui, parce qu'il n'est pas aussi bon dans la fabrication de voitures électriques qu'il ne l'était dans celle de voitures à essence. La Chine les a dépassés. WM : C'est un euphémisme. Les Allemands ont été choqués de voir que la Chine sortait de nulle part et qu'en l'espace de trois ans, elle était devenue le plus grand exportateur de voitures au monde. Et les entreprises allemandes se battent pour vendre leurs voitures en Chine. Ce fut une grande surprise pour eux. En fait, les Chinois aiment leurs propres voitures. Elles sont moins chères et présentent des caractéristiques que les Allemands ne peuvent pas offrir. La raison en est que la Chine joue dans l'industrie des voitures électriques le rôle que l'Allemagne jouait dans l'ancienne industrie automobile, où l'Allemagne possédait la chaîne d'approvisionnement. Ce n'est pas seulement que les voitures étaient fabriquées en Allemagne - c'était presque un détail. L'Allemagne possédait également les usines de la République tchèque, de l'Espagne et de nombreux pays d'Europe de l'Est, et les achetait en Asie, puis aux États-Unis. Il s'agissait d'un gigantesque réseau de fournisseurs. Les Allemands étaient les champions de la production en flux tendu et ils possédaient l'ensemble. Aujourd'hui, la Chine possède la chaîne d'approvisionnement de la voiture électrique. Les batteries, les aimants en terres rares et tous les éléments qui comptent pour le lithium - le nouvel or. Les Allemands ont paniqué et ont demandé à Intel de construire une usine de puces. Mais elle reste essentiellement axée sur les voitures. C'est un pays qui avait les moyens et la capacité d'être un acteur majeur du monde numérique et qui y a renoncé. FS : Où se situe donc la responsabilité de cette situation ? Peut-on dire que l'ensemble de l'accord de ces décennies était intrinsèquement fragile, et que l'Allemagne a surtout été naïve de croire qu'il durerait éternellement ? WM : C'est exact - et à la base, il y a un système de néo-mercantilisme, une dépendance à l'égard de l'industrie pour les exportations et un gouvernement qui suit les souhaits de l'industrie. Vous vous souvenez du scandale du diesel, qui a donné lieu à l'introduction de dispositifs de tricherie. La raison pour laquelle cela s'est produit aux États-Unis et non dans l'UE, c'est que l'UE a détourné le regard. Les tests des voitures dans l'UE ont été défaits, essentiellement, par rapport aux États-Unis. Le gouvernement allemand a donc aidé des entreprises - indirectement, peut-être sans le vouloir - à commettre des crimes. Il a également adapté sa politique étrangère aux besoins des entreprises. La politique étrangère de l'Allemagne était une politique commerciale. Elle n'était pas motivée par des intérêts géopolitiques ou d'autres intérêts de sécurité, elle était motivée par les affaires, et cela a changé avec ce gouvernement. Le modèle allemand dépendait de la mondialisation, le type de mondialisation que nous avons connu de 1990 à 2020 environ, et qui s'affaiblissait déjà dans les années précédant Covid. L'Allemagne dépendait du gaz russe pour toujours et de la mondialisation pour toujours. FS : Ces réactions populistes, la montée de partis comme l'AfD, sont d'une certaine manière compréhensibles, des réactions de colère à des décennies de naïveté et d'incompétence.WS : C'est exactement cela. C'est le résultat de l'effondrement du modèle économique d'un pays. Si vous travaillez dans une entreprise industrielle qui fournit l'industrie automobile, vous savez que votre emploi n'est pas assuré. Il y a beaucoup de craintes pour l'avenir. Et à juste titre - si vous avez une formation de technicien en mécanique, vous avez raison d'être inquiet parce que le pays pourrait ne pas être en mesure de soutenir suffisamment d'emplois pour ce segment particulier, hautement spécialisé. FS : Que pourrait-il se passer ensuite ? Parce que l'ordre mondial auquel nous avons été habitués pendant toutes ces décennies repose sur des pays comme l'Allemagne qui remplissent ces rôles. WS : L'ironie de la situation, c'est que plus l'AfD se renforce, plus les gouvernements ont des difficultés, car dans les systèmes de représentation proportionnelle, il est difficile pour les partis centristes de former des coalitions classiques de gauche ou de droite. Personne n'accepterait de former une coalition avec l'AfD. Il y a donc la droite dure, mais aussi le Parti de gauche, qui pourrait disparaître. Mais il est possible qu'un autre parti de gauche voie le jour, qui se concentre spécifiquement sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, un parti de gauche qui est contre l'OTAN, contre les livraisons d'armes à l'Ukraine. Ce parti bénéficie d'un large soutien en Allemagne. Le pays est vraiment divisé sur cette question. FS : Avez-vous une idée de la proportion de la population qui partage ces doutes sur la politique en Ukraine ? WM : Je pense que c'est environ la moitié ? Un sondage récent portant sur la prochaine étape de l'armement, les livraisons de missiles de croisière, a révélé une forte majorité contre. Il s'agit là d'une question spécifique. Les autres sondages que j'ai vus se situaient dans la zone 50/50 et s'affaiblissaient. Un peu comme aux États-Unis, le soutien a été très fort au début, et il l'est toujours, mais il s'affaiblit, même s'il ne s'est pas complètement inversé. Mais plus cela durera, plus ce sera difficile. FS : Ne pourriez-vous pas avancer un argument similaire, à savoir que les électeurs voient les conséquences de cette politique - sur les prix de l'énergie, sur la division de l'économie mondiale, sur l'apparition d'une sorte de nouvelle situation de guerre froide avec la Russie et la Chine - et qu'ils pensent que cela n'en vaut pas la peine ? WM : Oh, absolument, c'est exactement la raison. Ils font le lien entre le soutien à l'Ukraine et le fait qu'ils savent que l'Allemagne est dépendante de la Chine, du Japon et de la Russie. Et ils voient qu'il s'agit d'une politique, ou d'un changement dans l'environnement mondial, qui n'est pas en faveur de l'Allemagne. Les électeurs ne sont pas tout à fait stupides. Lorsqu'ils votent pour l'AfD ou pour des partis qui s'y opposent, il se peut qu'ils soient dépendants de cette ancienne structure, ou qu'ils n'aient rien connu d'autre. On a le sentiment que cette structure est maintenant interrompue, et qu'elle est interrompue pour des raisons politiques, et que le gouvernement fait quelque chose de déraisonnable en soutenant l'Ukraine. FS : C'est donc rationnel, que vous soyez d'accord ou non. WM : L'AfD en représente une grande partie. Mais il pourrait bientôt y avoir un parti de gauche dirigé par Sahra Wagenknecht, une sorte de politicienne anticonformiste, qui a quitté ou qui est sur le point de quitter le Parti de gauche, et qui pourrait former un nouveau parti de gauche. Et ce parti pourrait représenter 20% de l'électorat selon les sondages d'opinion. FS : Quel programme un nouveau parti pourrait-il proposer pour obtenir un soutien plus large ? WM : Je pense que le programme le moins probable est celui que je suggérerais, à savoir : nous traversons une transition et elle sera difficile. Nous devons remédier au manque d'investissement dans les technologies modernes et nous devons accepter que l'avenir ne réside pas dans les machines-outils. Nous devrions donc déréglementer notre bureaucratie et laisser les entreprises agir comme elles l'entendent, déréglementer leurs impôts et, même si nous ne les subventionnons pas, nous les laisserons certainement prospérer. Le pays dispose de suffisamment de talents pour qu'ils soient en mesure de trouver une solution. Ce que je suggère est très ennuyeux à bien des égards - je pense que cela fonctionnerait, mais cela n'arrivera pas. Mais s'il y avait un personnage semblable à Trump avec une approche "Germany First" de la politique industrielle, quelque chose comme ce qu'était Gerhard Schröder. J'ai toujours pensé que lui et Berlusconi étaient les premiers populistes européens. Ils étaient centristes et n'avaient rien d'extrême en termes d'opinions politiques. Ils étaient simplement très favorables aux entreprises. Et je pense que certains personnages de ce genre pourraient réapparaître, pour dire : "C'était une erreur, le soutien à l'Ukraine, notre soutien aux Etats-Unis". Je pense que cela commencerait par devenir plus américano-sceptique. Les Allemands détestaient tellement Trump qu'ils pensaient que tous ceux qui venaient après lui étaient bons. Et ils n'ont pas vraiment vu à quel point Biden serait dangereux pour eux. Tout d'abord, il y a la politique anti-chinoise qui n'est vraiment pas dans l'intérêt économique de l'Allemagne. La loi américaine sur la réduction de l'inflation est un programme massif de subventions destinées aux entreprises qui quittent des pays comme l'Europe pour s'installer aux États-Unis. Un tel programme cause d'énormes difficultés aux entreprises allemandes. Volkswagen, au lieu d'investir dans une énorme usine en Allemagne comme elle l'avait prévu, le fait maintenant aux États-Unis. Il se passe énormément de choses de ce genre. Ce que je pourrais voir se produire, c'est qu'un personnage s'opposerait aux États-Unis, et je pense que ce serait probablement l'élément central, en disant : "Nous ne sommes pas une nation géopolitique, nous ne sommes pas une nation politique : "Nous ne sommes pas une nation géopolitique, nous ne sommes pas doués pour ce genre de choses. Faisons du commerce, faisons ce que nous avons toujours fait, soyons amis avec nos entreprises et laissons les besoins de notre industrie dicter notre position politique". Un point de vue pragmatique. Et si la guerre se termine, ce n'est pas notre affaire de savoir qui dirige la Russie ou la Chine. FS : Cela aurait d'énormes ramifications pour le monde, si un parti devenait populaire en Allemagne et disait explicitement : "Soyons pragmatiques. Redevenons amis avec la Russie. Redevenons amis avec la Chine. Occupons-nous d'abord de notre économie, de nos prix de l'énergie et de nos centres industriels, et laissons de côté les aventures internationales." WM : Exactement. Je pense qu'ils le formuleraient probablement de la même manière que vous, mais pas dans la langue de Trump. Ce serait essentiellement ce que Merkel a fait. Ce n'est pas fondamentalement différent. Merkel a en quelque sorte tâté de la géopolitique, mais en fin de compte, c'est la politique qu'elle a déployée. Son principal défaut, pour lequel on se souviendra d'elle historiquement plus qu'autre chose, est le fait que le déclin économique que l'Allemagne connaît actuellement trouve son origine dans les politiques qu'elle a entreprises mais qui n'ont pas eu de conséquences immédiates. Pendant la crise de la zone euro, nous avons toujours parlé d'un coup de pied dans la fourmilière et utilisé des métaphores de ce genre. Mais c'est exactement ce qui s'est passé. Tout ce qu'ils ont fait n'a résolu aucun des problèmes. Il y avait toujours un long calendrier pour tout. FS : Si la trajectoire de déclin actuelle se poursuit, que pensez-vous qu'il adviendra de l'Allemagne et de l'Europe, sans une Allemagne forte en son centre ? WM : Les gens font souvent l'erreur de penser que l'Europe va exploser. Les médias britanniques eurosceptiques me posent toujours des questions du genre : "Cela signifie-t-il qu'ils vont partir ? Y aura-t-il un autre Brexit ?" Le plus grand danger pour l'UE n'est pas qu'elle explose. Nous avons vu avec le Royaume-Uni à quel point il est difficile de le quitter. Et si vous avez l'euro comme monnaie, il sera dix fois plus difficile de la quitter. Je ne pense pas qu'un pays puisse le faire. Le plus grand danger pour l'UE est qu'elle devienne inefficace. FS : Nous parlons souvent du déclin de l'Occident, mais il semble que l'Europe en particulier soit confrontée à un avenir difficile. WM : Ce sera une période difficile, c'est certain. Ces périodes ont une fin et certains pays ont connu des périodes de déclin avant de se redresser. Le Royaume-Uni a été un exemple dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Je ne peux pas exclure que nous ayons à nouveau de la chance à un moment donné. Mais cette période sera difficile et ce qui me rend particulièrement sceptique, c'est que je ne vois personne qui ait une idée, une idée brillante, sur la manière de résoudre le problème, même si cette personne n'était qu'une figure politique marginale. La plupart des débats politiques opposent ceux qui veulent subventionner l'industrie et ceux qui veulent subventionner les technologies vertes, mais il n'y a jamais personne qui essaie d'arrêter le déclin pour voir comment on pourrait changer et innover ce modèle économique, ou réformer ce modèle économique. C'est toujours la même chose. Il y a un déclin de la domination occidentale dans le monde. L'UE, qui est très dépendante des États-Unis pour sa protection, mais aussi de la mondialisation pour sa réussite économique, se trouve dans une position impossible. Et elle n'a même pas encore commencé à discuter de ce qu'elle doit faire pour survivre dans ce nouveau monde. FS : En vous entendant parler de la trajectoire probable de l'Europe, la question du Brexit prend une couleur légèrement différente. Dans l'ensemble, au moins au Royaume-Uni, nous sommes libres d'opérer un nouveau pivot économique radical si nous le souhaitons ? WM : Sauf que ce n'est pas le cas ! J'aurais accepté un seul bon argument valable pour le Brexit : "Nous ferons le Brexit parce que nous pouvons améliorer le modèle économique. Nous pouvons faire les choses différemment." Ce n'est pas le cas. Je pense que c'est la grande tragédie du Brexit. Le modèle économique du Royaume-Uni a été façonné par le gouvernement des années 80, avec les zones de développement, et il est très orienté vers le marché unique européen. Vous vous souvenez sans doute de Heseltine, du gouvernement Thatcher, qui essayait de positionner le Royaume-Uni comme un lieu de prédilection pour les investisseurs internationaux qui entraient dans le marché unique européen. L'administration Blair a poursuivi ce processus d'intégration des entreprises européennes. C'était le modèle commercial : la City était le banquier de la zone euro au Royaume-Uni. Le Royaume-Uni ne voulait pas rejoindre la zone euro, mais il voulait être la banque d'une autre zone monétaire. On aurait pu imaginer une nouvelle ère, un modèle numérique, mais le Royaume-Uni a toujours les mêmes vieilles règles - sur les lois de protection des données, par exemple, et bien d'autres. Cela est dû au fait que les gouvernements britanniques ne se sont pas concentrés sur cette question, étant donné que le Royaume-Uni dispose d'une base solide en matière de science et de technologie, tout comme l'Allemagne, et qu'ils auraient pu utiliser ces atouts pour forger un nouveau modèle commercial autour de ces idées. Cela ne s'est pas produit, et c'est pourquoi nous lisons des histoires sur le Brexit comme étant un désastre. FS : Il est trop tard maintenant ? WM : Il n'est pas trop tard, c'est possible. J'ai dit que je ne voyais personne dans la politique allemande qui se concentre sur le modèle économique, mais je ne le vois pas non plus dans la politique britannique. Un premier ministre qui pense pouvoir réduire l'inflation, ou une opposition qui veut essentiellement faire la même chose que le gouvernement - mais rien qui ne concerne ce débat. Quelles que soient les différences, elles ne portent pas essentiellement sur le modèle économique. FS : Si vous étiez un parieur, lequel de l'Allemagne et du Royaume-Uni sera, selon vous, dans une position relativement plus forte dans dix ans ? WM : Je dirais le Royaume-Uni. 1 5 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Desty-N Posté(e) le 27 août 2023 Share Posté(e) le 27 août 2023 @Picdelamirand-oil excellent article. Je n'émettrai qu'un seul bémol: Wolfgang Münchau ne mentionne même pas la possibilité que l'accueil d'un millions de refugiés par Merkel aie pu jouer un rôle dans la montée de l'AFD. Sinon, il a raison de dénoncer le manque de vision des dirigeants allemands. Et ça ne semble pas s'améliorer: Citation Pour relancer l’économie, Berlin mise sur une réduction de la bureaucratie et de meilleures conditions pour les start-ups https://www.euractiv.fr/section/economie/news/pour-relancer-leconomie-berlin-mise-sur-une-reduction-de-la-bureaucratie-et-de-meilleures-conditions-pour-les-start-ups/ Révélation Alors que l’Allemagne est la moins performante des grandes économies en termes de croissance économique en 2023, selon le Fonds monétaire international (FMI), les représentants de la coalition tripartite au pouvoir espèrent que la réduction des formalités administratives, les énergies renouvelables et de meilleures conditions pour les start-ups permettront de sortir de ce marasme. Dans ses prévisions pour l’ensemble de l’année 2023 publiées en juillet, le FMI s’attend à ce que l’économie allemande se contracte de 0,3 % cette année, faisant du pays un retardataire par rapport à toutes les autres grandes économies, qui parviennent à afficher des taux de croissance positifs cette année. Si ces chiffres ont déclenché un débat en Allemagne sur la manière de surmonter le marasme économique du pays, les solutions proposées par les membres de la coalition gouvernementale composée de sociaux-démocrates (SPD, Socialistes et Démocrates européens), de Verts et de libéraux (FDP, Renew Europe) divergent fortement. Le ministre des Finances, Christian Lindner (FDP), qui a habituellement une approche stricte en matière de fiscalité et se montre sceptique à l’égard des mesures qui pèsent sur les finances publiques, a proposé un régime d’allègement fiscal annuel de 6 milliards d’euros pour les entreprises. Ce dernier a été temporairement interrompu en raison de différends internes au sein de la coalition. Sandra Detzer, députée et porte-parole des Verts pour les affaires économiques, a déclaré que, bien qu’elle soutienne le paquet d’allègements fiscaux, « plus importantes que les impulsions à court terme, cependant, sont les réformes à long terme visant à renforcer la compétitivité de l’Allemagne, qui ont été retardées depuis si longtemps ». « L’expansion des énergies renouvelables pour une énergie bon marché, la loi sur l’immigration de la main-d’œuvre qualifiée pour lutter contre la pénurie de travailleurs qualifiés et le contrôle des pratiques pour moins de charges bureaucratiques sont des étapes importantes de la coalition pour que l’Allemagne redevienne un lieu d’implantation pour les entreprises », a ajouté Mme Detzer. Bien que les nouvelles sources d’énergie renouvelable, telles que l’énergie éolienne et solaire, aient des coûts de production inférieurs à ceux des autres sources d’énergie, les experts ne croient pas que l’Allemagne bénéficie d’un avantage concurrentiel à cet égard, car elle manque, par exemple, de capacités d’hydroélectricité flexible, contrairement à d’autres pays européens. Libéraux et conservateurs veulent réduire la charge bureaucratique Son homologue libéral, Reinhard Houben, député du FDP et porte-parole pour les affaires économiques, a indiqué qu’après l’adoption du paquet d’allègements fiscaux, « la prochaine étape est un paquet d’allègement de la charge bureaucratique, que [le ministre de la Justice] Marco Buschmann lancera cette année ». M. Buschmann, qui avait annoncé qu’il présenterait une liste de propositions visant à réduire la charge bureaucratique dans le courant de l’année, a déclaré en mai dernier que si son gouvernement « montrait la voie en matière de réduction de la bureaucratie dans notre propre pays, […] de nombreuses exigences et règlementations sont décidées au niveau européen ». Par conséquent, il a annoncé qu’il soutiendrait l’appel du président français Emmanuel Macron (Renaissance, Renew Europe) en faveur d’une « pause » sur la nouvelle législation environnementale au niveau de l’UE. Cet appel du président de la République avait également été soutenu par le Premier ministre belge Alexander De Croo (Open VLD, Renew Europe) ainsi que par les partis d’opposition allemands CDU/CSU (Parti populaire européen), marquant ainsi un contraste avec l’avis de Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et membre de la CDU. Loi sur le financement des start-up Interrogée sur la manière d’améliorer la croissance économique, Verena Hubertz, cheffe de groupe parlementaire adjointe du SPD, le principal parti gouvernemental, a vanté les mérites d’un projet de loi sur les conditions de financement des start-ups adopté par le gouvernement la semaine dernière. « Le format facilité de participation au capital des employés attirera des talents internationaux recherchés vers la scène des start-ups en particulier », a déclaré Mme Hubertz, elle-même fondatrice d’une start-up avant de rejoindre le parlement, à EURACTIV. Tout en saluant globalement la proposition comme « un pas décisif vers de meilleures conditions pour l’actionnariat salarié en Allemagne », l’association allemande des start-up a également déclaré qu’elle regrettait l’absence d’un modèle d’imposition plus simple pour les actions détenues par les employés. « Cela aurait été un instrument puissant, en particulier dans le contexte de la concurrence internationale pour les talents », a affirmé Christian Miele, directeur de l’association, dans un communiqué, ajoutant qu’il espérait des améliorations de la loi au cours du processus parlementaire. « Nous comptons sur les membres du Bundestag allemand. La loi sur le financement futur montrera à quel point la coalition SPD, Verts et FDP prend au sérieux le renforcement de l’implantation des start-ups », a ajouté M. Miele. Les nouvelles règles visent également à faciliter l’accès aux capitaux des marchés boursiers pour les entreprises qui n’y sont pas encore cotées, en leur permettant de créer des sociétés-écrans dont le seul but est de lever des capitaux — à l’instar du modèle des « Sociétés d’acquisition à vocation spécifique » (Special Purpose Acquisition Companies, SPAC) aux États-Unis. « En simplifiant la règlementation, nous améliorons l’accès des entreprises au marché boursier. Cela nous donnera un élan supplémentaire », a expliqué Mme Hubertz. Toutefois, la Confédération allemande des syndicats (Deutscher Gewerkschaftsbund, DGB) a critiqué le projet de loi. « La DGB estime que le projet de loi repose sur une hypothèse erronée : le renforcement des possibilités de financement des entreprises sur le marché des capitaux n’améliorera pas les conditions-cadres pour les investissements futurs tant que les entreprises serviront principalement les intérêts des actionnaires », a écrit la fédération dans un communiqué en mai. « Le passé récent le montre : l’augmentation des bénéfices des sociétés cotées en bourse n’est pas utilisée pour financer de nouveaux investissements, mais pour payer des dividendes et procéder à des rachats d’actions », a-t-elle ajouté. J'adore le fait que le nouveau gouvernement veuille soutenir Macron qui va demander une pause dans la législation environnementale de le l'UE. Mais pour autant, je ne critiquerai pas les grünen allemands, il n'y a que leur porte-parole qui m'ai semblé avoir un début de vision politique pour réorienter l'économie allemande : Citation « L’expansion des énergies renouvelables pour une énergie bon marché, la loi sur l’immigration de la main-d’œuvre qualifiée pour lutter contre la pénurie de travailleurs qualifiés et le contrôle des pratiques pour moins de charges bureaucratiques sont des étapes importantes de la coalition pour que l’Allemagne redevienne un lieu d’implantation pour les entreprises », a ajouté Mme Detzer. Bien que les nouvelles sources d’énergie renouvelable, telles que l’énergie éolienne et solaire, aient des coûts de production inférieurs à ceux des autres sources d’énergie, les experts ne croient pas que l’Allemagne bénéficie d’un avantage concurrentiel à cet égard, car elle manque, par exemple, de capacités d’hydroélectricité flexible, contrairement à d’autres pays européens. Développer une capacité de stockage destinée à faire tampon entre la production d'énergie renouvelable et les besoins de ses consommateurs serait compatible avec la sensibilité environnementale de nos voisins. Et la chancellerie pourrait en profiter pour relancer certains secteurs. Deux exemples: les voitures électriques nécessitent des quantités de batteries. Si au lieu de toutes les branches sur des automobiles, on en relie une partie à des panneaux solaires, on stocke l'électricité photovoltaïque. En plus cette dernière est produite en courant continu, ce que les batteries stockent facilement. Si le gouvernement teuton lançait l'impulsion, ça donnerait une visibilité aux industriels, leur permettant d'investir et donc de lancer une production en grande quantité qui abaisserait le coût de stockage du kilowatt. Je tiens tout de même à préciser que je n'invente rien, Tesla poursuit une stratégie de ce genre depuis 2019 avec ses mégapacs, et il trouve des clients sans difficultés, entre autre en Californie. utiliser l'énergie des éoliennes pour effectuer l'hydrolyse de l'eau et produire ainsi de l'hydrogène en abondance. On doit pouvoir concevoir des électrolyseurs capables de s'adapter aux changements de puissance électrique liés aux variations du vent. Un hydrogène produit de cette manière serait considéré comme "vert" et pourrait rentrer dans la composition des e-carburants. Comme Berlin a obtenu de Bruxelles une exemption et la permission de continuer à fabriquer des voitures thermiques au de là de 2035, à condition qu'elles brulent ce type d'hydrocarbure, ça arrangerait bien certaines de ses entreprises. Et là non plus, je n'invente pas grand chose, Il existe une boite française nommée Lhyfe, qui développe ce type de démarche depuis 2017 J'ai pris volontairement deux exemples que des sociétés privées ont déjà commencé à mettre en œuvre, afin de montrer qu'il s'agit de concepts réalisables. Et je les ai aussi choisi car ils pourraient aider l'Allemagne à réorienter ses industries de prédilection. Cela s'avérerait peut-être des fausses pistes ou des impasses. Mais ça me semblerait mieux d'essayer différentes solutions entablant sur le fait que certaines s'avèreront pertinentes, plutôt que de se contenter de vouloir "réduire la bureaucratie". On croirait entendre un politicien français du milieu des années 90. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
MIC_A Posté(e) le 28 août 2023 Share Posté(e) le 28 août 2023 La lecture des échanges est intéressante, néanmoins, la comparaison/compétition entre l'Allemagne et les GB me semble bien "réductrice" , les voisins immédiats de l'Allemagne sont proprement ignorés, or beaucoup de bizness se fait d'abord avec les voisins alors qu'ils sont conscient que les secteurs ou ils étaient "dominateurs/exportateurs se réduisent avec les US et la Chine! Pourtant, rien ne change dans leurs attitudes et on parle d’arrogance Française ! 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Julien Posté(e) le 28 août 2023 Share Posté(e) le 28 août 2023 Le diagnostique me paraît exagéré. L’Allemagne a certes beaucoup à perdre contrairement à nous qui avons déjà tellement perdu notre industrie. Et évidemment leur industrie auto est dans une phase délicate. Néanmoins je ne les vois pas rester les bras ballants si les usines commencent à fermer contrairement à nous entre 2000 et 2010. je rappelle quand même qu’ils se taillent la part du lion pour l’instant sur les investissements industriels étrangers avec Intel, wolfspeed, Tesla… 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 28 août 2023 Auteur Share Posté(e) le 28 août 2023 https://www.handelsblatt.com/meinung/morningbriefing/morning-briefing-peking-schafft-fakten-weniger-deutsche-exporte-nach-china/29357432.html (28 août 2023) Selon l'analyse de l'IfW, les exportations allemandes vers la Chine se contractent depuis plusieurs années déjà. Entre 2018 et 2022, elles ont reculé de 7,5 % en données corrigées des prix. Alors qu'en 2020, 7,9 % des exportations allemandes étaient encore destinées à la Chine, cette part est tombée à 6,2 % au premier semestre de cette année. Cela fait maintenant trois trimestres que la performance économique en Allemagne n'a pas progressé. Vendredi, l'indice Ifo du climat des affaires est tombé à son niveau le plus bas depuis début 2020. La République fédérale est le seul pays de la zone euro à ne pas avoir retrouvé ses performances économiques d'avant Corona en 2019. La production industrielle allemande est même inférieure de cinq pour cent à son niveau de 2019, révèle une étude toute fraîche de l'Institut de l'économie allemande, proche du patronat. La production chimique à forte consommation d'énergie est même inférieure de près d'un quart à son niveau d'avant le début de la guerre en Ukraine. Pour protéger les industries à forte consommation d'énergie, le ministre-président de Basse-Saxe, Stephan Weil (SPD), soutient la demande du groupe parlementaire SPD au Bundestag d'un prix de l'électricité industrielle subventionné à cinq centimes d'euro par kilowattheure. Dans un entretien accordé au Handelsblatt, il déclare : "Cela va exactement dans la bonne direction. On pourra toujours discuter des détails, mais il est urgent que nous ouvrions à nouveau des perspectives à l'industrie à forte consommation d'énergie". Lors de sa réunion de cabinet mardi, le gouvernement fédéral veut également travailler sur un nouvel agenda économique. Selon l'ordre du jour, il devrait d'abord être question de "l'IA en tant que technologie d'avenir" et d'une "amélioration de la numérisation de l'administration". Le deuxième point prévu par le gouvernement est "l'impulsion à l'économie et à la croissance", et à la fin de leur séminaire, les membres du cabinet discuteront d'une "bureaucratie moderne". 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
SLT Posté(e) le 29 août 2023 Share Posté(e) le 29 août 2023 Le 28/08/2023 à 12:20, Wallaby a dit : Pour protéger les industries à forte consommation d'énergie, le ministre-président de Basse-Saxe, Stephan Weil (SPD), soutient la demande du groupe parlementaire SPD au Bundestag d'un prix de l'électricité industrielle subventionné à cinq centimes d'euro par kilowattheure. N'est-ce pas pour une question similaire que la France s'est faite rappelée à l'ordre pour le prix de l'énergie ? Parce que ça constituait une "concurrence déloyale" ?(alors que c'était plutôt ciblé pour aider le public dans le cas français, de mémoire) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Desty-N Posté(e) le 3 septembre 2023 Share Posté(e) le 3 septembre 2023 Le 27/08/2023 à 22:33, Desty-N a dit : Mais pour autant, je ne critiquerai pas les grünen allemands, il n'y a que leur porte-parole qui m'ai semblé avoir un début de vision politique pour réorienter l'économie allemande : A priori, j'avais manqué un épisode en juillet: Citation L’ Allemagne finance sa décarbonation L’Allemagne a lancé début juin son programme de contrats carbone pour différence (CCfD), destiné à soutenir la décarbonation de son industrie lourde. (…)https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-allemagne-finance-sa-decarbonation.N2151987 Révélation Après les Pays-Bas, c’est le deuxième État européen à mettre en place ce mécanisme financier qui permet de compenser sur 15 ans les investissements dans les technologies et les combustibles zéro carbone par rapport à l’achat de quotas d’émission de carbone sur le marché européen. Un projet qui pourrait inspirer la France L’appel d’offres devrait être doté d’une enveloppe proche de 50 milliards d’euros, alimentée entre autres par les recettes tirées du marché carbone européen. Les entreprises émettant plus de 1 000 tonnes de CO2 par an pourront indiquer le montant de l’aide publique dont elles ont besoin pour éviter 1 tonne de CO2. « Ce volume correspond aux émissions typiques de PME productrices d’acier, de ciment, de produits chimiques ou de verre », a chiffré Robert Habeck, le ministre fédéral de l’Économie et du Climat, pour qui « l’appel d’offres ne favorise pas uniquement les grands groupes ». Selon les estimations du ministère, les contrats carbone pour différence pourraient contribuer à une économie de 350 mégatonnes de dioxyde de carbone d’ici à 2045, ce qui représente près du tiers de l’objectif du secteur de l’industrie à cette échéance. Le ministère espère enclencher un effet boule-de-neige sur toute la chaîne de valeur. « Les projets soutenus généreront un nouveau savoir-faire dans le développement et la construction de machines et d’installations innovantes, dans la gestion intelligente de l’électricité, dans les énergies renouvelables... Cela fera baisser les prix de ces technologies neutres et profitera à toute l’économie allemande et européenne », espère Robert Habeck. La France a prévu aussi de recourir aux contrats pour différence pour décarboner son industrie. Une enveloppe de 4 milliards d’euros y est réservée dans France 2030. La France compte utiliser la même méthode de "contrats pour différence", mais elle aura moins d'efforts à effectuer. D'abord parce que la part de l'industrie dans notre PIB est plus faible . Ensuite parce qu'une bonne part des rejets du CO2 dans l'industrie est liée aux productions d'électricité et de chaleur. Et dans les usine de l'Hexagone, pour ces deux choses-là, on se sert le plus souvent d'électricité nucléaire à faible émission de carbone. La méthode de nos voisins est avant tout incitative, aussi je me demande quels pistes leurs industriels privilégieront? Comme la chimie constitue une part importante de leur activité, il y aura sûrement des tentatives de se procurer des composants de base décarbonés, à commencer par l'hydrogène. Ca tombe bien, Berlin a de grandes ambitions en la matière: Citation L'Allemagne double ses ambitions pour l'hydrogène vert Face à la crise énergétique, Berlin adapte sa stratégie concernant l'usage de différents types de ce gaz d'avenir. (...)https://www.lesechos.fr/monde/europe/lallemagne-double-ses-ambitions-pour-lhydrogene-vert-1966021 Je pense qu'il serait intéressant que d'ici 12 à 18 mois, la chancellerie fasse un premier bilan, recense les expériences couronnées de succès ou très prometteuses, puis les partage avec tous les acteurs concernés, histoire de de diffuser la connaissance des bonnes pratiques. Mais bon, c'est sûrement une idée de français jacobin et étatique. Révélation Maintenant si les entreprises teutonnes décident qu'il est plus simple d'acheter en France de l'hydrogène décarboné grâce nos centrales nucléaires, ainsi que de l'électricité du même acabit, je n'aurais rien contre. Tout pour le bien de la planète! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Manuel77 Posté(e) le 3 septembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 3 septembre 2023 Deux Allemands se disputent sur la politique de souveraineté européenne de Macron: https://dokdoc.eu/fr/politique/21709/est-ce-lui-le-probleme/ Markus Kaim suit depuis 2017 la politique européenne de la France. De son point de vue, Emmanuel Macron manque de constance et de sérieux. Sa façon d’aborder les choses est souvent marquée du sceau de l’égoïsme. Hans-Dieter Heumann n’est pas de cet avis. Il affirme : le concept de souveraineté européenne doit être pris très au sérieux. Markus Kaim Après six ans, l’Allemagne a trouvé une manière de gérer Emmanuel Macron. En public, Berlin a cœur de mettre en avant la qualité de la relation franco-allemande face aux grands défis contemporains. En coulisses, le discours est tout autre, animé par la conviction que les multiples initiatives du Président ne peuvent pas vraiment être prises au sérieux : soit il n’y croit pas lui-même, soit il va rapidement se désintéresser du sujet. En tout état de cause, on peut être certain qu’il n’importunera pas les Allemands avec des propositions décrivant précisément les buts, les instruments, les coûts et le calendrier à respecter afin qu’elles puissent voir le jour. De fait, l’Allemagne ne se retrouvera pas dans la situation de devoir plancher sur ses propositions. Car s’il y a bien une chose qui caractérise (malheureusement) le mandat du Président depuis le début et empêche une coopération plus substantielle entre Paris et Berlin, c’est bien son manque de sérieux, sa volatilité et le caractère vague de ses propositions. On en trouve de nombreux exemples dans le domaine de la sécurité et de la défense : En septembre 2017, E. Macron a lancé l’idée d’une Initiative européenne d’intervention (IEI). Le projet visait à créer les conditions permettant de gérer des situations de crise hors du cadre de l’UE, le but étant de lancer des opérations militaires communes plus rapidement. L’IEI devait rassembler des pays décidés à s’engager sur le plan politique ; sur le plan militaire, capables de participer à des opérations communes. Depuis 2017, les occasions de réfléchir à des opérations militaires à la périphérie de l’UE n’ont pas manqué. Pour autant, nous n’avons plus jamais entendu parler de l’initiative de Macron. Inquiet quant à la fiabilité et la pérennité du bouclier nucléaire américain, E. Macron a donné le 7 février 2020 un grand discours sur la stratégie de dissuasion nucléaire française (École de guerre). A cette occasion, il a rappelé que l’indépendance de décision française n’était en aucun cas incompatible « avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens ». Ce faisant, il a proposé un dialogue stratégique à ceux qui souhaitaient une européanisation de la stratégie de dissuasion nucléaire française et les a invités à participer à des exercices des forces nucléaires. De manière peu étonnante, cette proposition est là encore restée lettre morte. En outre, nombreux sont ceux qui, en Europe, sont d’avis que le président français parle beaucoup mais qu’en réalité, il n’est pas disposé à avancer en direction d’une véritable intégration sur le plan de la défense. Les signes ne manquent pas : le soutien apporté aux grands groupes militaro-industriels en lieu et place de la création d’une véritable industrie européenne de la défense ; le peu d’allant manifesté par la France sur la question du vote à la majorité qualifiée en politique étrangère ; ou bien encore, le refus de penser une européanisation du contrôle des exportations du matériel de guerre. Et comme le président français cherche rarement à forger des coalitions capables de soutenir ses initiatives, sa démarche apparaît souvent comme motivée par la volonté de remodeler l’Europe dans le sens des intérêts français. De fait, le projet de souveraineté européenne est vu par beaucoup comme une tentative visant à contrer la perte d’influence politique d’une France sur le déclin, la puissance européenne devant lui permettre d’arriver à ses fins. Le président français a souvent regretté le peu de soutien que les partenaires européens apportaient à ses initiatives : cela expliquerait pourquoi elles ont échoué. En vérité, c’est bien lui le problème. Avec un peu plus de sérieux et de cohérence, il pourrait certainement réaliser de grandes choses. Hans-Dieter Heumann Les critiques allemands de la politique étrangère de la France ont souvent du mal à comprendre cette dernière parce qu’ils sous-estiment la place des idées et de la pensée conceptuelle. On s’en étonnera d’autant plus qu’au cours de son histoire récente, l’Allemagne a elle-même pu en mesurer l’importance : l’Ostpolitik des années 70 en est un bon exemple. La différence entre la France et l’Allemagne est que les idées jouent un rôle beaucoup plus grand dans le régime présidentiel français que dans le système allemand, broyé par les partis politiques. Le concept de souveraineté européenne présenté par le président français en septembre 2017 doit être pris très au sérieux. C’est justement ce que n’a pas fait la chancelière Angela Merkel. Peu auparavant, elle avait pourtant mis en doute la fiabilité de son partenaire le plus important : les États-Unis. Ce faisant, elle a manqué l’occasion d’en faire l’objet d’une discussion de fond entre la France et l’Allemagne. Emmanuel Macron n’a finalement exigé rien d’autre qu’une Europe consciente de ses intérêts et capable d’agir de manière autonome. Entre-temps, l’engagement allemand en faveur d’une Europe souveraine a trouvé place non pas uniquement dans le contrat de coalition mais aussi dans la stratégie nationale de sécurité récemment adoptée. La question est plus que jamais actuelle : se la poser est une nécessité. La guerre en Ukraine a certes renforcé la relation transatlantique. Le fait est cependant que les États-Unis sont en train de placer le curseur sur leur priorité numéro 1 : la rivalité avec la Chine. Du reste, la relation UE-États-Unis pourrait être amenée à changer de manière radicale avec les élections présidentielles de novembre 2024. L’Europe doit s’y préparer. Ce qui freine la coopération franco-allemande en matière de politique étrangère et de sécurité n’est pas tant le manque de sérieux du président français. Ce sont surtout des incompréhensions. L’Allemagne a affirmé à diverses reprises que le concept de souveraineté européenne développé par la France était dirigé contre l’OTAN. C’est peut-être la raison pour laquelle la Revue nationale stratégique de 2022 insiste autant sur le fait que l’OTAN est le « fondement », le « cadre essentiel » de notre sécurité collective et que la relation transatlantique est « essentielle » pour la sécurité européenne. Rares sont ceux qui en ont pris connaissance côté allemand. Du reste, la France n’a de cesse de rappeler que la relation UE-OTAN est complémentaire. Elle se considère du reste elle-même comme son principal moteur. Cette évolution n’est-elle pas la preuve d’un « changement d’époque » ? Dire que la France n’est pas disposée à pousser vers une « véritable intégration européenne en matière de défense » est sans fondement. On ne peut pas reprocher au Président son « manque de sérieux, sa volatilité et le caractère vague de ses propositions ». Ce qui fait la plupart du temps défaut, c’est une réponse allemande. Cela vaut également pour la proposition française d’une européanisation de la dissuasion nucléaire française. Un certain nombre d’initiatives sont pourtant bel et bien le fruit d’une coopération franco-allemande : la boussole stratégique ou bien encore le Groupe d’amis sur le vote à la majorité qualifiée. Il y a néanmoins une différence conceptionnelle fondamentale entre l’approche française et allemande. Il serait important d’en faire l’objet d’une discussion de fond. Alors que l’Allemagne se concentre sur des questions juridiques et institutionnelles souvent dépassées – par exemple, de savoir si la défense européenne doit être organisée de façon communautaire ou intergouvernementale –, la France, de son côté, fait du renforcement de la capacité d’action de l’Europe sa priorité numéro 1. L’IEI est une initiative pragmatique qui doit pouvoir également fonctionner hors du cadre des traités et être portée par une coalition d’États capables d’intervenir dans certaines situations. La défense européenne est en pleine transformation, ce qui au final, doit la rendre plus opérationnelle. La guerre en Ukraine a donné à voir aux Européens qu’il était urgent de travailler au renforcement d’une industrie européenne de l’armement. La France et l’Allemagne semblent l’avoir compris. Il serait temps que les deux pays en tirent les conséquences qui s’imposent. 7 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 13 septembre 2023 Auteur Share Posté(e) le 13 septembre 2023 https://www.lexpress.fr/monde/europe/en-allemagne-un-tract-se-moquant-dauschwitz-remet-en-lumiere-la-montee-de-lantisemitisme-DFO3VZZJHJAQBOATSULL3JUUWQ/ (30 août 2023) C’est une tempête politique comme il en existe peu en Allemagne. Hubert Aiwanger, vice-ministre-président du Land de Bavière, aurait écrit et distribué un tract antisémite lorsqu’il était en classe de première, en 1987-1988, selon les révélations, le 25 août, du journal Süddeutsche Zeitung. https://www.zdf.de/nachrichten/politik/hoecke-vokabular-afd-gericht-100.html (13 septembre 2023) Le chef de l'AfD de Thuringe Björn Höcke doit être jugé pour avoir utilisé un vocabulaire nazi Lors d'un meeting électoral à Merseburg en mai 2021, Höcke aurait terminé un discours par la formule "Tout pour notre patrie, tout pour la Saxe-Anhalt, tout pour l'Allemagne", sachant que la dernière partie de cette formule était un slogan interdit de la Sturmabteilung (SA) du parti national-socialiste. Dans une déclaration relative à cette accusation, Höcke a "nié la pertinence pénale de ses propos". Avant sa carrière politique, Höcke était professeur d'histoire. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) le 14 septembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 14 septembre 2023 Bruno Le Maire en opération déminage à Berlin Révélation Confrontée à des risques de délocalisation, l'industrie allemande s'inquiète de l'écart de prix de l'électricité avec la France. De passage à Berlin, le ministre français de l'Economie a défendu le modèle tricolore et fait oeuvre de pédagogie. D'abord il y a eu les messages officiels. De passage à Berlin à l'occasion d'une réunion du cabinet ministériel allemand, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a insisté sur la bonne entente du couple franco-allemand et la nécessité d'une stratégie industrielle plus offensive de l'Europe. Une idée qui a gagné du terrain à Berlin, à mesure que le modèle économique du pays s'enfonce dans la crise . Dans une conférence de presse avec le ministre de l'Economie Robert Habeck et le ministre des Finances Christian Lindner, Bruno Le Maire a également pointé le poids de la bureaucratie en Europe et souhaité l'avènement d'une union des marchés des capitaux. Un thème qui avait déjà fait l'objet d'un appel commun en novembre 2022. « Nous avons défini ensemble une feuille de route pour faciliter l'accès des entreprises au marché des capitaux », a souligné Christian Lindner. Un exercice de pédagogie Et puis il y a eu l'exercice de pédagogie. La venue de Bruno Le Maire à Berlin intervient alors que le débat fait rage, en Allemagne, sur les prix de l'électricité. Une entreprise qui achète aujourd'hui de l'électricité pour livraison en 2030 paye environ le double du niveau d'avant-crise, selon la Chambre de Commerce et d'Industrie allemande. Au printemps, Robert Habeck et ses équipes ont donc proposé la mise en place d'un prix plafonné de l'électricité pour les électro-intensifs pour une durée temporaire. « Cette approche ressemble beaucoup à la politique économique interventionniste de l'Etat français, favorisant plutôt les grosses entreprises », note Jacob Ross, chercheur à l'Institut allemand de politique étrangère. L'idée était soutenue par les Verts et nombre de députés socio-démocrates du Parlement allemand, mais elle a été rejetée par le chancelier Olaf Scholz, les PME et PMI allemandes et le parti libéral (de Christian Lindner) proche du Mittelstand. A leurs yeux, subventionner des secteurs électro-intensifs de base comme la chimie ou la métallurgie s'avère dangereux sur le plan économique, parce que cela influe sur toute la chaîne aval et impacte la réalité des prix d'un très grand nombre de produits. Une stratégie dont l'impact social est difficilement maîtrisable, quand on arrête la subvention. Un écart croissant avec la France Dans ce contexte tendu, l'écart avec les prix de l'électricité français s'est amplifié, suscitant des critiques outre-Rhin sur la compétition « déloyale » du voisin hexagonal. Selon la Chambre de commerce et d'industrie allemande, avant la crise énergétique, une PME allemande payait l'électricité en moyenne deux fois plus cher que son concurrent français. Aujourd'hui, ce serait quatre fois plus. Contestable ou pas (selon Eurostat, les entreprises allemandes ont payé un prix moyen de 26 cents du kWh , taxes et redevances incluses, au deuxième semestre 2022, tout secteur confondu, contre 15 cents en France), l'affirmation témoigne en tout cas de l'émoi outre-Rhin. La visite de Bruno Le Maire, qui comprenait des rencontres avec des représentants du patronat allemand, visait donc aussi à dissiper des « incompréhensions » en expliquant que la France ne subventionnait pas son électricité. « L'Allemagne observe la France avec méfiance » Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres. « L'Allemagne observe la France avec méfiance. Les deux pays sont solidaires mais derrière les grandes annonces, quand on rentre dans le dur, chacun défend ardemment ses intérêts », explique Armin Steinbach, professeur d'analyse économique à HEC Paris et chercheur au Max Planck Institute. « Surtout, aux yeux d'une partie de l'administration allemande, il y a cette idée que les aides françaises ne seront pas soutenables financièrement dans la durée. » Alors que l'Allemagne est gagnée par la peur des délocalisations, communiquer s'avère donc indispensable pour Paris. Après avoir affirmé, mardi à Paris, que la France était en train de devenir « le moteur économique de l'Europe », Bruno Le Maire a expliqué mercredi à Berlin qu'il fallait « rester lucide » et qu'il y avait « un long chemin pour réindustrialiser la France ». Le ministre a aussi pris soin de souligner que « notre succès dépend du succès de l'Allemagne. » Dans la vallée de l'Arve, en Haute-Savoie, on ne dit pas le contraire. « Depuis janvier, on ressent des baisses de commandes. Quand l'Allemagne tousse, on s'enrhume », résume Sébastien Gaillard, DG d'Arcom Industrie, une PME de la région spécialisée dans le négoce et l'usinage de pièces. L'heure a beau être au découplage géopolitique dans le monde, en Europe c'est toujours l'industrie allemande qui donne le la. 2 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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