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Ukraine 3


Messages recommandés

 Retour à un fil "Ukraine" plus traditionnel :

Il y a 2 heures, olivier lsb a dit :

Bon en tout cas, défilé et discours sont terminés et pas d'annonce de mobilisation générale ou partielle. 

Côté ukrainien, pas de célébration marquée cette année pour le 9 mai. C'est bien la preuve que l'on a à faire à de véritables nazis.

Plus sérieusement, il semblerait que les autorités ukrainiennes aient pris leur distance depuis un petit moment avec la manière soviétique, puis russe, de célébrer ce 9 mai. Un article pas tout à fait récent, mais avec quelques éléments intéressants : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/En-Russie-Ukraine-9-mai-Jour-Victoire-2017-05-09-1200845777

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Il y a 3 heures, Skw a dit :

 Retour à un fil "Ukraine" plus traditionnel :

Côté ukrainien, pas de célébration marquée cette année pour le 9 mai. C'est bien la preuve que l'on a à faire à de véritables nazis.

Plus sérieusement, il semblerait que les autorités ukrainiennes aient pris leur distance depuis un petit moment avec la manière soviétique, puis russe, de célébrer ce 9 mai. Un article pas tout à fait récent, mais avec quelques éléments intéressants : https://www.la-croix.com/Monde/Europe/En-Russie-Ukraine-9-mai-Jour-Victoire-2017-05-09-1200845777

Le plus symbolique là-dedans, je trouve, c'est que Zelensky ait choisi de faire un discours le 8 mai, soit la date préférée par les Occidentaux, et non le 9, date traditionnelle du monde de l'ancien PAVA (avec l'exception de la Pologne et de la Hongrie, tous les autres le faisaient). Les Bulgares et les Roumains ont déjà fait la transition au moment de leur indépendance.

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Ça va avec le reste, comme l'abandon du terme "Grande Guerre Patriotique"... Le neuf mai (et ça ne date pas de Poutine) est le jour de l'exaltation de l'empire russe et de sa puissance militaire. Tous les pays qui sont devenus indépendants de la Russie l'ont donc abandonné.

 

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  • 1 month later...

Suite de la discussion sur Bandera entamée dans le fil Allemagne :

https://www.dw.com/de/stepan-bandera-ukrainischer-held-oder-nazi-kollaborateur/a-61839689 (22 mai 2022)

"Bien sûr, Bandera voulait un État ukrainien, mais il voulait un État fasciste, un État autoritaire, un État où il aurait été le Führer", a déclaré Rossolinski-Liebe [Biographe et historien de Bandera à l'Université libre de Berlin].

Un sondage de la fondation "Initiative démocratique" a constaté en avril 2021 qu'un tiers des Ukrainiens (32 pour cent) considéraient l'activité de Bandera comme positive, le même nombre - négative.

Des chercheurs du groupe "Rating" ont constaté en avril 2022 que 74% des Ukrainiens avaient une vision positive du personnage historique.           

https://www.researchgate.net/publication/290213535_Grzegorz_Rossolinski-Liebe_Stepan_Bandera_The_Life_and_Afterlife_of_a_Ukrainian_Nationalist_Fascism_Genocide_and_Cult

European History Quarterly 46, janvier 2016

Oleksandr Zaitsev, de l'université catholique de Lviv, recense le livre de Rossolinski-Liebe : Stepan Bandera: The Life and Afterlife of a Ukrainian Nationalist. Fascism, Genocide, and Cult, Ibidem-Verlag: Stuttgart, 2014

Sur plusieurs centaines de pages, l'auteur soutient que Bandera et son OUN faisaient partie d'un mouvement de libération nationale, mais étaient aussi des fascistes, des racistes et des organisateurs de massacres de civils.

Bien que le concept de " fascisme ukrainien " soit justifié, il serait peut-être plus approprié de considérer l'OUN et Bandera dans le contexte des mouvements révolutionnaires ultranationalistes (intégrales-nationalistes) révolutionnaires de nations sans État, tels que les Ustas croates (jusqu'en 1941), l'aile radicale du Parti populaire slovaque de Hlinka (jusqu'en 1939) ou l'Organisation révolutionnaire interne macédonienne. Les mouvements de ce type (que j'appelle ustasisme) avaient certaines caractéristiques en commun avec le fascisme, mais cherchaient, non pas la réorganisation de l'État existant selon des critères totalitaires mais à créer un nouvel État, en utilisant tous les moyens disponibles, y compris la terreur, à cette fin. L'histoire du mouvement Ustase montre que si les conditions sont " favorables ", les ustasismes peuvent évoluer vers un véritable fascisme.

Après avoir dispersé le gouvernement de Stets'ko et emprisonné Bandera et d'autres dirigeants de l'OUN en 1941, les nazis ont empêché une répétition du scénario croate en Ukraine. L'échec de la révolution nationale ukrainienne" est bien décrite dans le quatrième chapitre du livre (qui est l'un des meilleurs), bien que l'auteur soit convaincu que ces événements n'ont pas changé la nature fasciste de l'OUN.

Le nationalisme ethnique radical de l'OUN, bien qu'il soit différent du fascisme, n'était pas plus humain ni moins enclin à la violence. Cela est démontré à maintes reprises par les recherches de Rossolinski-Liebe, qui décrivent en détail les violences de masse que l'OUN et l'UPA ont perpétré contre les Polonais, les Juifs et les Ukrainiens pendant la guerre, bien que Bandera, qui à cette époque était emprisonné dans un camp de concentration allemand, ne portait aucune responsabilité directe dans ces actions.

Un historien consciencieux doit prendre en compte non seulement les faits qui confortent son hypothèse de travail, mais aussi ceux qui ne s'y accordent pas. Malheureusement, Rossolinski-Liebe n'observe pas toujours cette règle et ajuste parfois consciemment ou inconsciemment les faits à un schéma a priori de " fascisme ", de " racisme " et de " nationalisme génocidaire ". Il relève à juste titre des éléments de racisme dans certains pamphlets de membres de l'OUN, mais il ignore les critiques du racisme nazi dans d'autres textes, notamment dans la publication semi-officiale de l'OUN, Rozbudova Natsii. Il voit du fascisme partout, même dans le salut "Gloire à l'Ukraine !", attribuant sans retenue son invention à une petite et peu connue Union des fascistes ukrainiens (34), alors qu'en réalité elle était déjà répandue à l'époque de la révolution ukrainienne de 1917-1920, plusieurs années avant la formation de l'Union des fascistes ukrainiens. Citant des sources documentaires, il utilise la traduction "pouvoir totalitaire" (181), bien que le mot "totalitaire" n'existe pas dans l'original, qui fait référence à "un pouvoir souverain, indivisible, total [povna] du peuple ukrainien".

L'auteur considère l'OUN comme un monolithe idéologique, ce qu'elle n'était pas. Le fascisme, le nazisme, l'antisémitisme, le totalitarisme, la terreur avaient leurs partisans et leurs détracteurs dans les rangs de l'organisation, mais l'auteur ne cite soigneusement que les partisans. La plus grande originalité de la monographie de Rossolinski-Liebe réside dans l'étude de la formation du développement du culte de Bandera, depuis sa création au milieu des années 1930 jusqu'à nos jours. L'auteur a raison d'affirmer que le culte de Bandera, courant en Ukraine occidentale, est l'un des facteurs qui ont empêché les Ukrainiens de réévaluer leur histoire de manière critique. Malheureusement, tout en démystifiant ce culte, l'auteur tombe dans l'autre extrême, soulignant la nature exceptionnellement "fasciste", "raciste" et "génocidaire" du mouvement banderiste, et niant la présence d'éléments libérateurs et démocratiques en son sein. Le sujet de Bandera et de l'OUN attend encore des chercheurs qui sauront allier l'ampleur et la rigueur de Rossolinski-Liebe dans le traitement des sources à une plus grande impartialité et à une réflection théorique plus originale.

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https://www.nybooks.com/daily/2010/02/24/a-fascist-hero-in-democratic-kiev/ (24 février 2010)

Un héros fasciste dans la Kiev démocratique, par Timothy Snyder

Le prochain président ukrainien devra s'intéresser à l'histoire, car le président sortant vient de faire un héros d'un fasciste ukrainien mort depuis longtemps. En conférant la plus haute distinction d'État de "héros de l'Ukraine" à Stepan Bandera (1909-1959) le 22 janvier, Viktor Iouchtchenko a suscité les protestations du grand rabbin d'Ukraine, du président de la Pologne et de nombre de ses propres citoyens. Ce n'est pas étonnant. Bandera visait à faire de l'Ukraine une dictature fasciste à parti unique sans minorités nationales. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ses partisans ont tué de nombreux Polonais et Juifs. Pourquoi le président Iouchtchenko, leader de la révolution orange démocratique, souhaite-t-il réhabiliter une telle figure ? Bandera, qui a passé des années dans les geôles polonaises et nazies, et est mort aux mains du KGB soviétique, est pour certains Ukrainiens un symbole de la lutte pour l'indépendance au cours du vingtième siècle.

Né en 1909, Bandera a grandi à une époque où la cause de l'autodétermination nationale avait triomphé dans une grande partie de l'Europe orientale, mais pas en Ukraine. Les terres de l'Ukraine actuelle avaient été divisées entre l'Empire russe et la monarchie des Habsbourg au début de la Première Guerre mondiale, et étaient à nouveau divisées entre la nouvelle Union soviétique et la Pologne nouvellement indépendante lorsque l'effusion de sang a cessé. Les Soviétiques ont vaincu une armée ukrainienne, les Polonais une autre. Les Ukrainiens sont ainsi devenus la plus grande minorité nationale tant en Union soviétique qu'en Pologne. Avec le temps, la plupart des partis politiques ukrainiens en Pologne se sont réconciliés avec le statut d'État polonais. L'Organisation militaire ukrainienne, cependant, formée d'anciens combattants ukrainiens en Pologne, a suivi le mouvement qui cherchait à modifier les frontières de l'Europe : le fascisme. Prenant pour modèle Benito Mussolini, qui a pris le pouvoir en 1922 en Italie, ils ont organisé un certain nombre de tentatives d'assassinat ratées contre des hommes politiques polonais.

Au moment où l'Organisation militaire ukrainienne devient l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), en 1929, une génération plus jeune domine. Les jeunes terroristes tels que Stepan Bandera n'ont pas été formés par les empires d'avant-guerre, mais par l'idéologie fasciste et l'expérience de la discrimination nationale en Pologne. Dans les années 1920, les autorités polonaises avaient fermé les écoles ukrainiennes et ignoré la promesse de la Pologne de garantir l'autonomie nationale ukrainienne. À la fin des années 1920 et au début des années 1930, alors que le nouveau gouvernement polonais cherchait à se réconcilier avec ses cinq millions de citoyens ukrainiens, les nationalistes ukrainiens ont agi de manière décisive pour empêcher tout compromis. Bandera était l'un des principaux organisateurs des campagnes de terreur destinées à empêcher les Ukrainiens d'accepter le gouvernement polonais en provoquant des représailles polonaises. Les principales cibles de leurs tentatives d'assassinat étaient les Ukrainiens et les Polonais qui souhaitaient travailler ensemble. L'OUN a assassiné le principal défenseur du rapprochement ukraino-polonais, Tadeusz Holówko, dans son lit de sanatorium. Ils ont également cherché (sans succès) à tuer Henryk Józewski, qui mettait en œuvre une politique de concessions nationales aux Ukrainiens en Pologne.

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  • 3 weeks later...

https://www.spiegel.de/politik/andrij-melnyk-israelische-botschaft-wirft-botschafter-der-ukraine-verharmlosung-des-holocausts-vor-a-d8fa72cd-0356-4364-bdfd-285260f2d781 (1er juillet 2022)

Les critiques à l'encontre de l'ambassadeur ukrainien en Allemagne ne faiblissent pas. La représentation diplomatique d'Israël qualifie les propos d'Andrij Melnyk de "distorsion des faits historiques".

L'ambassade d'Israël en Allemagne a accusé l'ambassadeur ukrainien Andrij Melnyk de minimiser l'Holocauste après ses déclarations controversées dans une interview. Melnyk fait l'objet de critiques pour ses déclarations sur l'ancien leader nationaliste ukrainien Stepan Bandera (1909-1959).

"Les déclarations de l'ambassadeur ukrainien constituent une distorsion des faits historiques, une minimisation de l'Holocauste et une insulte à ceux qui ont été assassinés par Bandera et les siens", a déclaré sur Twitter l'ambassade d'Israël à Berlin. Les déclarations de Melnyk "sapent également la lutte courageuse du peuple ukrainien pour vivre selon les valeurs démocratiques et en paix".

Des partisans nationalistes de l'ouest de l'Ukraine ont été responsables en 1943 d'expulsions à caractère ethnique au cours desquelles des dizaines de milliers de civils polonais ont été assassinés. Melnyk avait pris la défense du chef Bandera dans une interview avec le journaliste Tilo Jung et avait déclaré : "Bandera n'était pas un tueur de masse de juifs et de Polonais". Selon lui, il n'existe aucune preuve à ce sujet.

Melnyk a déjà fait l'objet de nombreuses critiques pour ses déclarations. Le célèbre pianiste Igor Levit a condamné l'extrait sur Twitter en le qualifiant d'"hypocrisie". L'ambassadeur ukrainien renie une partie de son histoire, argumente Levit. "Il joue à l'ignorant. Quel déni de l'histoire. Quelle déformation de l'histoire". Puis il enchaîne : "Honte à vous".

Le gouvernement polonais s'est également indigné vendredi contre Melnyk. "Une telle conception et de tels propos sont absolument inacceptables", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Marcin Przydacz à la plateforme Internet Wirtualna Polska. A la question de savoir si la Pologne attendait des excuses de Melnyk, Przydacz a répondu : "Nous sommes plus intéressés par la position du gouvernement ukrainien que par celle des individus".

Le ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine a également fait une déclaration - et s'est distancié des propos de Melnyk. "L'opinion de l'ambassadeur ukrainien en Allemagne, Andrij Melnyk, exprimée dans une interview avec un journaliste allemand, est personnelle et ne reflète pas la position du ministère ukrainien des Affaires étrangères", a indiqué l'autorité dans la nuit de jeudi à vendredi dans un communiqué rédigé en anglais sur son site officiel.

L'ambassadeur provoque depuis longtemps par son admiration pour le leader nationaliste Bandera. Juste après son entrée en fonction en 2015, il a déposé des fleurs sur sa tombe et, après le début de la guerre en Ukraine, il s'en est pris sur Twitter à tous ceux qui dénonçaient ce culte du héros.

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https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/forscher-zu-stepan-bandera-fehlende-reflektion-laesst-sich-instrumentalisieren-li.242303 (2 juillet 2022)

Stepan Bandera était-il un fasciste, comme l'indique l'interview ?

Grzegorz Rossoliński-Liebe (historien) : C'est une question difficile à laquelle on ne peut répondre que de manière complexe. Bandera était clairement un fasciste, surtout dans les années 1930 et 1940, même si l'OUN (Organisation des nationalistes ukrainiens) se qualifiait rarement de "fasciste". Bandera a contribué à inventer le fascisme ukrainien et il devait devenir le chef d'un État ukrainien fasciste qui fonctionnerait dans une Europe gouvernée par Hitler et Mussolini. Tels étaient les plans et les idées politiques de l'OUN. Ce qui est compliqué ici, c'est qu'Hitler n'a pas reconnu cet État, qui a été proclamé le 30 juin 1941 à Lviv par Yaroslav Stezko. Hitler ne voulait pas d'un État ukrainien, de la même manière qu'il ne voulait pas d'un État lituanien ou biélorusse dans la région qui avait été sous domination soviétique jusqu'à l'été 1941. Idéologiquement, Stepan Bandera ressemblait toutefois à Adolf Hitler, Benito Mussolini ou Ante Pavelić [le chef du mouvement oustachi croate, ndlr]. Comme Bandera a été arrêté par l'Office central de sécurité du Reich (RSHA) pour avoir proclamé cet État et qu'il a été emprisonné jusqu'à l'automne 1944, cette histoire peut facilement être instrumentalisée. Les apologistes ukrainiens affirment que Bandera a été arrêté parce qu'il était hostile à l'Allemagne nazie et à Hitler. Mais les causes sont ailleurs. A savoir la géopolitique et la volonté d'Hitler de collaborer avec de petits mouvements fascistes, qui était, en définitive, faible.

Dans l'interview, il est également question de l'accusation selon laquelle Bandera aurait participé à des meurtres de masse. L'était-il ?

Le sujet est également complexe, car Bandera n'a manifestement assassiné personne personnellement, mais il comprenait la violence de masse comme une politique et s'est engagé pour que l'Ukraine devienne un Etat ethniquement homogène. Bandera est responsable, à des degrés divers, des crimes commis par les nationalistes ukrainiens contre les Juifs, les Polonais, les Russes et les Ukrainiens. Avant la guerre, il préparait des attentats. Dans l'attentat le plus spectaculaire, le ministre polonais de l'Intérieur Bronisław Pieracki a été assassiné. Il a également fait tuer des membres de l'OUN qui collaboraient avec les services secrets polonais. Lors du procès de 1936, il a déclaré que "ce ne sont pas seulement des centaines, mais des milliers de vies humaines qui doivent être sacrifiées" pour qu'un État ukrainien puisse voir le jour. Sa déclaration faisait référence aux nationalistes ukrainiens qui tomberaient au combat et aux Juifs, Polonais et Russes qui seraient assassinés dans le processus de création de l'État ukrainien. Le plan de l'OUN était de forcer en partie les Juifs, les Polonais et les Russes à quitter les territoires ukrainiens, et en partie de les assassiner. En 1940 et 1941, lorsque Bandera préparait avec l'OUN la création de l'État ukrainien, les meurtres de masse faisaient partie de ces plans. Bandera devait devenir le chef de cet État et était largement impliqué dans les préparatifs de la violence de masse.

Ces plans ont-ils été réalisés ?

Lorsque l'État a été proclamé et que ses structures ont été mises en place en Ukraine occidentale, quelques milliers de Juifs ont été assassinés lors de pogroms organisés par les occupants allemands avec les membres de l'OUN. Après l'arrestation de Bandera début 1941, des membres de l'OUN ont rejoint la police ukrainienne qui a aidé les occupants allemands à assassiner 800 000 Juifs en Ukraine occidentale. La responsabilité principale de ce meurtre de masse incombe à l'Allemagne nazie, mais des nationalistes ukrainiens et des Ukrainiens tout aussi ordinaires les ont soutenus en tant que policiers ou employés administratifs. Dans la mise en œuvre du meurtre des Juifs, les nationalistes ukrainiens ont réalisé leurs propres objectifs politiques et se sont identifiés à Bandera, ce qu'ils ont exprimé dans plusieurs tracts et lors de cérémonies.

Au début de l'année 1943, alors que la plupart des Juifs d'Ukraine occidentale avaient été assassinés, environ 5 000 nationalistes ukrainiens ont déserté la police et ont rejoint l'UPA, qui a assassiné environ 100 000 Polonais en Volhynie et en Galicie orientale en 1943 et 1944. Bandera était alors détenu au camp de concentration de Sachsenhausen en tant que prisonnier politique spécial du RSHA et ne donnait pas d'ordres, mais le comportement des nationalistes ukrainiens pendant l'Holocauste ne s'écartait pas de ses idées politiques. Comme vous le voyez, l'histoire de sa responsabilité dans les massacres de masse est compliquée. En tout cas plus compliquée que celle de Hitler, Mussolini ou Pavelić. L'affirmation selon laquelle Bandera n'était pas responsable des crimes commis contre les Juifs et les Polonais en Ukraine occidentale est fausse, car il a lui-même contribué à préparer certains meurtres et assassinats de masse et porte une responsabilité politique pour d'autres.

Comment et pourquoi l'OUN a-t-elle collaboré avec les autorités d'occupation allemandes ?

Lorsque Hitler s'est opposé à la proclamation de l'Etat ukrainien le 30 juin 1941 et a arrêté Bandera ainsi que d'autres membres importants de l'OUN, la collaboration politique entre l'OUN de Bandera et les nazis n'a pas continué. Cependant, au niveau de la police et de l'administration, les nationalistes ukrainiens ont continué à collaborer avec l'occupant allemand. Notamment lors de l'Holocauste. Certains ont également rejoint la division Waffen SS Galicie. L'OUN ne changea que partiellement d'attitude vis-à-vis de l'Allemagne, progressivement et le plus souvent de manière superficielle.

L'OUN a-t-elle également résisté à l'occupation allemande ?

Après que l'Allemagne a perdu la bataille de Stalingrad début 1943, l'OUN s'est officiellement distanciée du fascisme et a par exemple interdit le salut fasciste qui avait été introduit début 1941. Depuis Stalingrad, l'OUN se présentait comme un mouvement de libération anti-allemand et antisoviétique. Sa principale motivation était d'entamer une collaboration avec les Alliés. Occasionnellement, l'UPA, qui a vu le jour début 1943, a également combattu des unités allemandes en Ukraine occidentale. Ce combat était toutefois marginal, car l'OUN et les nazis avaient le même ennemi, l'Union soviétique. Lutter contre l'Allemagne était contre-productif pour l'OUN et l'UPA. C'est pourquoi nous ne pouvons pas parler d'une résistance organisée des nationalistes ukrainiens contre l'Allemagne nazie. L'OUN et l'UPA n'ont pas résisté à l'Allemagne comme l'ont fait les partisans soviétiques ou l'Armée de l'intérieur polonaise.

Bandera avait-il déjà une signification pour les Ukrainiens depuis la Seconde Guerre mondiale, ou comment en est-on arrivé là ?

Bandera était connu en Ukraine occidentale depuis les procès contre l'OUN après l'assassinat du ministre polonais de l'Intérieur Pieracki, qui ont eu lieu en 1935 et 1936 à Varsovie et Lviv. C'est à cette époque que les premières chansons et poèmes sur Bandera ont été écrits. Son culte s'est largement répandu à l'été 1941, lorsque l'OUN a proclamé son propre État ukrainien. Mais sa véritable ascension n'a eu lieu qu'après son assassinat en 1959 à Munich. Comme il a été assassiné par un agent du KGB, il a été perçu comme un héros tombé au combat pour l'Ukraine. Son image héroïque a été conçue par les vétérans de l'OUN qui vivaient à Munich, au Canada, en Angleterre et aux États-Unis. Ce récit a été repris après la chute de l'Union soviétique dans l'ouest de l'Ukraine au début des années 1990. C'est pourquoi plusieurs monuments à Bandera y ont été construits, ainsi que quelques musées propageant son culte. La diaspora ukrainienne n'est toutefois pas aussi favorable à Bandera aujourd'hui qu'elle ne l'était dans les années 1960 ou 1970. Je suppose que dans les années à venir, les Ukrainiens de l'ouest de l'Ukraine continueront à faire la différence entre la politique historique et l'histoire et découvriront sa véritable histoire.

Quel rôle Bandera a-t-il joué dans la propagande soviétique ?

Il a presque toujours été présenté comme un ennemi de l'Union soviétique et de l'Ukraine soviétique. Il y avait fondamentalement deux approches. La première le présentait comme un collaborateur nazi et un criminel. La seconde, introduite un peu plus tard, comme un capitaliste. La première approche s'est inscrite dans l'identité soviétique. Dans l'identité ukrainienne-soviétique également, dans le centre et l'est de l'Ukraine, où Bandera est compris de manière fondamentalement différente que dans l'ouest de l'Ukraine.

En tant que chercheur sur Bandera, trouvez-vous que le sujet a la bonne importance dans le débat allemand ?

En Allemagne, il y a deux problèmes fondamentaux. Premièrement, les historiens et historiennes allemands se concentrent fortement sur les auteurs allemands et la politique d'occupation et n'étudient pas la collaboration et le fascisme en Europe de l'Est. Ils laissent ainsi le champ libre à des personnes qui ne sont pas des experts et qui reproduisent l'histoire de manière sélective dans les médias sociaux. Deuxièmement, en Allemagne, on ne s'intéresse généralement pas à l'identité de Bandera ou de l'OUN, car cela ne fait pas partie de l'histoire allemande d'un point de vue national. Cela se produit bien que Bandera ait vécu longtemps en Allemagne et qu'il soit un élément important de l'histoire allemande. Ma biographie a été écrite en anglais et traduite en polonais, en russe et en ukrainien, mais pas en allemand. Le débat sur Bandera en Allemagne est donc fortement influencé par des convictions politiques et des valeurs morales, et moins par la science historique, la complexité et les connaissances avérées.

A quoi pourrait ressembler une confrontation avec la personne de Bandera en Ukraine ?

Aborder la question de Bandera en Ukraine signifierait recevoir toute l'image de ce personnage, en particulier le rôle du fascisme et de la violence dans sa vie, telle qu'elle est présentée dans ma biographie de Bandera. Celle-ci a été publiée en anglais en 2014, malgré les protestations et les interventions politiques, y compris de la part d'historiens. En 2021, les traductions russe et ukrainienne ont été publiées. L'étude de Bandera pourrait être le début d'une réflexion de fond sur l'histoire de la violence de masse, de l'holocauste, de l'antisémitisme et du fascisme. En raison de la situation politique actuelle et de la complexité de l'histoire ukrainienne, cela ne se fera probablement pas de sitôt.

En Ukraine, le traitement de ce sujet a-t-il plutôt progressé ou plutôt régressé au cours des dernières années ?

Ma biographie de Bandera n'a pas été publiée en Ukraine par une maison d'édition scientifique comme une maison d'édition universitaire ou la maison d'édition de l'Académie des sciences, mais par une petite maison d'édition d'un éditeur courageux de Kiev, qui n'est pas apprécié des patriotes ukrainiens et russes. Il y a de plus en plus d'historiens et d'historiennes ukrainiens qui étudient l'histoire ukrainienne de manière critique. Il s'agit toutefois d'individus isolés dont les recherches ne sont premièrement pas toujours très approfondies et deuxièmement niées et ignorées en Ukraine. Poutine ne facilite pas la tâche de l'Ukraine qui doit se pencher sur l'histoire de l'Holocauste ou du fascisme. Mais l'attaque de la Russie contre l'Ukraine montre aussi qu'il est nécessaire d'aborder Bandera et d'autres sujets "gênants", car ils peuvent être facilement instrumentalisés et même utilisés comme prétexte pour faire la guerre.

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https://www.spiegel.de/ausland/andrij-melnyk-ukrainischer-botschafter-soll-deutschland-offenbar-verlassen-a-64dd5dbe-8ee0-4a10-813f-a0b8772fc248 (4 juillet 2022)

"Bild et le "Süddeutsche Zeitung" rapportent que le gouvernement ukrainien prévoit un retour de Melnyk à Kiev. Il devrait y être transféré au ministère ukrainien des Affaires étrangères, selon ces sources.

Dernièrement, le diplomate de haut rang a défendu le leader nationaliste Stepan Bandera et a nié que Bandera ait été un meurtrier de masse de Juifs et de Polonais. Bandera est considéré par beaucoup au niveau international comme un collaborateur des nazis, son rôle est controversé. Les déclarations de Melnyk ont provoqué un certain malaise en Pologne - le ministère ukrainien des Affaires étrangères a finalement pris ses distances avec son propre ambassadeur.

Lorsque le chancelier allemand Olaf Scholz (SPD) a refusé dans un premier temps de se rendre en Ukraine, Melynik l'a qualifié de "saucisse de foie offensée" (beleidigte Leberwurst). Scholz avait auparavant déclaré que la déprogrammation de la visite du président allemand Frank-Walter Steinmeier par l'Ukraine était un obstacle à son voyage.

C'est une déclaration que je regrette évidemment après coup", a déclaré Melnyk plus tard - après le voyage de Scholz à Kiev - dans un entretien au sommet du Spiegel : "Je lui présenterai personnellement mes excuses", a-t-il ajouté. La déclaration n'était "pas diplomatiquement appropriée" et elle a "heurté de nombreuses personnes, et pas seulement en Allemagne".

Lors de l'entretien, Melnyk avait également déclaré qu'il aimait l'Allemagne. Il pourrait s'imaginer rester durablement en Allemagne après son mandat d'ambassadeur : "Je ne serais pas venu en Allemagne, même en tant que diplomate, si je n'avais pas aimé la langue, si je n'avais pas apprécié la culture et si je n'avais pas non plus respecté les gens", avait-il déclaré.

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Je tombe sur une petite vidéo "sympa".

Enfin sympa... les avis différeront peut-être. Disons un document, une leçon de choses assez ahurissante - pardon je veux dire instructive.

Ca se passe quelque part en Ukraine en 2015. Un groupe de combattants nationalistes, en uniforme militaire, déclame une prière à l'Ukraine. Il ne s'agit clairement pas d'une cérémonie militaire "ordinaire". D'un autre côté, les uniformes, le matériel, tout ressemble à une vraie troupe. Je suggérerais donc qu'il s'agit bien d'une unité de l'armée, mais formée de nationalistes (Azov ? Garde ukrainienne ? En tout cas celui qui commande la prière porte à son bras l'écusson Azov avec la même rune que l'écusson de la division SS Das Reich qui commit le massacre d'Oradour en France)

Ce qui est intéressant, c'est qu'il est possible d'abord d'afficher des sous-titres automatiques en ukrainien, puis de changer la langue pour l'option traduction automatique en français, et ainsi de comprendre leur déclamation. Le texte en est... vigoureux :blink:

C'est à la fois un appel au combat, au sacrifice, et une véritable prière à l'Ukraine comme à une divinité païenne, offrant d'ailleurs une forme de transcendance et d'au-delà à la mort. Les textes nationalistes aussi "exaltés" en français sont rares. Certains éléments de langage sont repris de la marche de la Nouvelle armée, chant des fascistes ukrainiens des années 1930-40 qui a été repris dans l'armée ukrainienne quelques années après 2014. D'autres sont originaux. L'acclamation répétée trois fois "Ukraine ! Au-dessus de tout !" est à l'évidence un décalque du Deutschland über alles, par l'intermédiaire de la marche de la Nouvelle armée.

Révélation

 

Assez impressionnant, je dirais.

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Il y a 6 heures, Alexis a dit :

Je tombe sur une petite vidéo "sympa".

Enfin sympa... les avis différeront peut-être. Disons un document, une leçon de choses assez ahurissante - pardon je veux dire instructive.

Ca se passe quelque part en Ukraine en 2015. Un groupe de combattants nationalistes, en uniforme militaire, déclame une prière à l'Ukraine. Il ne s'agit clairement pas d'une cérémonie militaire "ordinaire". D'un autre côté, les uniformes, le matériel, tout ressemble à une vraie troupe. Je suggérerais donc qu'il s'agit bien d'une unité de l'armée, mais formée de nationalistes (Azov ? Garde ukrainienne ? En tout cas celui qui commande la prière porte à son bras l'écusson Azov avec la même rune que l'écusson de la division SS Das Reich qui commit le massacre d'Oradour en France)

Ce qui est intéressant, c'est qu'il est possible d'abord d'afficher des sous-titres automatiques en ukrainien, puis de changer la langue pour l'option traduction automatique en français, et ainsi de comprendre leur déclamation. Le texte en est... vigoureux :blink:

C'est à la fois un appel au combat, au sacrifice, et une véritable prière à l'Ukraine comme à une divinité païenne, offrant d'ailleurs une forme de transcendance et d'au-delà à la mort. Les textes nationalistes aussi "exaltés" en français sont rares. Certains éléments de langage sont repris de la marche de la Nouvelle armée, chant des fascistes ukrainiens des années 1930-40 qui a été repris dans l'armée ukrainienne quelques années après 2014. D'autres sont originaux. L'acclamation répétée trois fois "Ukraine ! Au-dessus de tout !" est à l'évidence un décalque du Deutschland über alles, par l'intermédiaire de la marche de la Nouvelle armée.

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Assez impressionnant, je dirais.

L’intonation/diffusion me rappelle le  AK Néo Zélandais, ça galvanise les troupes avant le combat ! 

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https://www.heise.de/tp/features/Was-Andrij-Melnyk-fuer-den-deutschen-Geschichtsrevisionismus-getan-hat-7166413.html

L'auteur compare l'Ukraine à la mentalité ouest-allemande dans les années 1950 :

Il n'a pas été le seul dans ce cas après 2014 en Ukraine, comme en témoigne le fait qu'une révocation de Melnyk ne signifie pas pour lui une rupture de carrière. On parle tout de même de lui comme vice-ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine. Cela en dit évidemment long sur le climat social en Ukraine, qui est au même niveau que celui de l'Allemagne de l'Ouest dans les années 1950. A l'époque, une carrière nazie en République fédérale favorisait également l'ascension sociale. Dans le doute, ce sont les quelques antifascistes et les survivants juifs qui étaient attaqués, et non les ex-nazis.

Comme dans les années 50 en République fédérale, l'Ukraine n'a pas besoin aujourd'hui d'un parti nazi fort. Car la défense des banderistes est devenue un consensus social après les émeutes de Maidan en 2014. L'ultradroite ne pourrait s'attendre à des succès indépendants que si ce consensus se rompait et si une jeune génération tentait de se libérer de l'hégémonie des banderistes.

Dans une telle situation, les ultranationalistes du bataillon Azov et ceux qui leur ressemblent pourraient alors occuper les places libérées à l'extrême droite. Ce n'est finalement pas un hasard si le NPD [Parti national-démocrate d'Allemagne, fondé en 1964] s'est brièvement renforcé au milieu et à la fin des années 1960, lorsque des fissures se sont formées dans la conscience de masse strictement anticommuniste et relativisant le nazisme.

Il a fallu des décennies pour que cette nouvelle vision de l'histoire devienne hégémonique et puisse même être invoquée pour justifier le retour de l'Allemagne en tant que championne du monde de réécriture de l'histoire. Il était désormais de bon ton, pour les Allemands et les nationaux, de reconnaître les crimes nazis et de travailler à la résurrection militaire et politique de l'Allemagne en partant du principe qu'il fallait désormais empêcher un nouveau fascisme, où qu'il se propage dans le monde.

Un personnage comme Melnyk ne correspond pas du tout à cette Allemagne réparée. Il renoue avec les années 1950 en République fédérale d'Allemagne, où une grande majorité de la population s'assurait constamment les uns les autres d'avoir combattu un monde d'ennemis. On ne voulait pas entendre parler des crimes allemands, mais on se considérait comme des victimes des Alliés en général et des Russes en particulier.

Il semble donc étonnant que Melnyk soit défendu jusque dans les milieux libéraux de gauche. En avril 2022 encore, alors que la polémique sur la prétendue expulsion du président allemand Steinmeier d'Ukraine faisait rage, Silke Mertins écrivait dans le taz : "Le président Selenski et l'ambassadeur ukrainien Melnyk ont tout à fait le droit d'être impolis, ingrats, peu diplomatiques et insolents".

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https://www.eurotopics.net/fr/284934/l-homme-le-plus-riche-d-ukraine-cde-son-empire-mediatique (11 juillet 2022)

Lundi, l'entrepreneur ukrainien Rinat Akhmetov a fait savoir qu'il cédait au profit de l'Etat toutes les licences de chaînes de télévision et les médias papier détenus par son holding Media Group Ukraine et qu'il cessait également les activités de ses médias en ligne.

Svetlana Kryoukova, rédactrice du site d'opposition bloqué au niveau national strana.news, écrit sur son compte Facebook :

«Selon mes estimations prudentes, le financement de ce groupe médiatique coûterait une centaine de millions de dollars par an à l'oligarque Rinat Akhmetov. Moins depuis que la guerre a éclaté, mais quand même une somme encore conséquente. ... Mettez-vous à sa place : vous êtes oligarque et dépensez des millions pour un medium dont vous ne pouvez pas déterminer la ligne rédactionnelle. ... Dans la situation actuelle de censure militaire et d'effort de guerre national, l'influence des médias sur l'agenda politique est minime. Aux yeux d'un oligarque, un média aussi onéreux n'a plus de valeur.»

Le blogueur d'Odessa Vyacheslav Azarov, qui se revendique de l'anarchisme, lance un avertissement sur son compte Facebook :

«Il est probable que d'autres barons des médias emboîtent le pas à Akhmetov pour éviter de figurer au registre des oligarques et échapper aux sanctions qui visent ces derniers. Toute publicité politique passera alors sous le contrôle des autorités, qui empêcheront par la suite le plus possible les forces d'opposition, même celles qui sont relativement modérées, d'entrer au Parlement.»

Modifié par Wallaby
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https://maxpark.com/community/ukraine/content/1742683 (2 janvier 2013)

Le 1er janvier, les forces nationales-démocratiques célèbrent l'anniversaire de Stepan Bandera. Le nom de cette personne, dont la biographie scientifique n'a pas encore été créée, et dont les valeurs sont depuis longtemps devenues la Constitution de l'Ukraine, continue d'être le champ de batailles judiciaires et politiques. UNIAN offre aux lecteurs les opinions des historiens sur cette figure importante de l'histoire ukrainienne.

Certains politiciens célébreront cette journée avec des marches et des rassemblements, d'autres y verseront de la boue. Nous avons décidé de parler de Stepan Bandera avec des historiens dont l'autorité scientifique est indéniable. La question principale à laquelle nous essayons de trouver une réponse - reste-t-il un héros uniquement de l'Ukraine occidentale et pourra-t-il devenir une personne intéressante et héroïque pour tout notre État ?

Yaroslav Hrytsak, historien :

La vie de Stepan Bandera n'est pas seulement en train de devenir un symbole, elle l'était. Depuis son adolescence, Stepan Bandera a consciemment modelé sa vie "sur le héros", s'est forcé à dormir sur le sol nu ou même à en manger, à endurer la douleur et le froid, etc. Et plus tard, cette école lui a été utile : lorsqu'il était dans des camps polonais et nazis, et après la guerre, il a été chassé jusqu'à ce qu'il soit tué par le KGB. Que faut-il de plus symbolique ?

La seule question est : un symbole de quoi ?

Dans les souvenirs du jeune Bandera, il y a un fragment auquel ses biographes prêtent peu d'attention : pour faire rire ses amis, il s'est enveloppé dans un drap, a grimpé à un arbre et a commencé à faire semblant d'être un singe - de cette façon il fait semblant d'être Mahatma Gandhi. Les camarades se roulaient par terre de rire, ce qui en dit long sur eux et sur la journée : ils méprisaient Gandhi à la fois parce qu'il était d'une race différente et parce que Gandhi était un symbole de résistance pacifique et non armée.

Bandera a cru jusqu'à la fin de sa vie que le communisme en Ukraine serait balayé par une révolution populaire. Il s'est gravement trompé : le communisme est tombé ici pacifiquement, en raison de sa propre faiblesse. Et le symbole de cette chute n'était pas une révolution sanglante avec une guillotine ou des prisons tchékistes, mais une révolution de la table ronde, c'est-à-dire des compromis ouverts ou tacites entre l'ancien gouvernement et l'opposition. Ce schéma a ensuite été répété pendant la révolution orange, qui s'est également développée selon le schéma de Gandhi, et non celui de Bandera.

Maintenant, nous vivons dans l'ombre de la défaite des "Oranges" et du gouvernement Ianoukovitch, qui ne compte que par la force. En conséquence, de nombreux Ukrainiens ont à nouveau le sentiment que la situation ukrainienne a mal tourné, qu'il est nécessaire de se préparer à la lutte, etc. Et ici, le symbole de Bandera obtient une seconde vie.

Comme dans la plupart des cas, la situation ukrainienne n'est pas unique : nous avons des mouvements nationalistes en Finlande, en France ou en Hongrie, qui, comme « Svoboda », siégeaient au parlement ; en Israël, les "faucons" sont généralement le parti au pouvoir, nous avons de forts courants intégristes en Pologne (partisans du PiS et de Radio "Maria") et aux USA (le soi-disant tea party), sans parler de l'intégrisme arabo-musulman. Il existe cependant une différence fondamentale entre ces pays et l'Ukraine : cette dernière est une structure trop vulnérable à l'intérieur et à l'extérieur pour résister au scénario de Bandera, et non à celui de Gandhi.

Bandera "est allé" à l'Est ces dernières années. En 2008, lorsque des enquêtes ont été menées pour une émission de télévision bien connue, Bandera est apparue de manière inattendue sur la liste restreinte des "Grands Ukrainiens" parmi les enseignants et les étudiants de l'Université de Kharkiv. En 2009, nous préparions la collection "Passion pour Bandera" - et nous avons mis la main sur le texte d'un journaliste ukrainien russophone de l'Est (apparemment, encore une fois de Kharkiv), dans lequel il remerciait Bandera d'avoir lutté contre ceux qui en 1932-1933, avaient affamé ses ancêtres.

J'ai grandi à Stryshchyna, dans la région où Bandera a passé son enfance et sa jeunesse, et qui est devenue plus tard l'un des centres du mouvement Bandera. Le frère de ma grand-mère a dirigé une jeune branche de l'organisation Bandera et est mort dans une prison soviétique à l'été 1941. Ma mère m'a chanté des chansons de rebelles ukrainiens jusqu'à ce que je sois bercé. Et nous n'étions pas une famille exceptionnelle. C'est pourquoi le culte de Bandera et des bandéristes était très fort dans notre pays, bien avant la chute du communisme.

Mais, d'un autre côté, je me souviens de conversations familiales - surtout tard dans la soirée, quand il ne restait que ma famille - sur le nombre d'injustices et de victimes injustifiées que les bandéristes ont causées dans notre village et les villages voisins. Ces conversations se terminaient généralement par les mots : "Nos bandéristes n'était pas de vrais bandéristes. Les vrais bandéristes se sont battus quelque part là-bas, à Volyn ou dans les Carpates. Et nous avions juste des gars jeunes et pas très intelligents qui sont allés dans la forêt."

Je comprends que ces mots étaient en fait une tentative de concilier les faits réels avec le mythe existant : nos bandéristes étaient, après tout, de vrais bandéristes. Mais depuis l'enfance, j'ai eu une attitude ambivalente envers Bandera et les bandéristes. Comme la plupart de mes compatriotes galiciens, je partage la fierté de ces jeunes hommes qui ont eu le courage de se dresser contre un ennemi cruel (et cet ennemi était cruel !). Mais en même temps, personnellement, je ressens également un sentiment de honte et de responsabilité morale pour les crimes qu'ils ont commis. Et pas seulement contre les Polonais ou les Juifs locaux, mais même contre les Ukrainiens.

Je définis ma position sur Bandera très simplement : oui, c'est définitivement un héros, mais ce n'est pas mon héros en ce qui concerne les valeurs qu'il a épousées.

Je comprends qu'avec ma position, j'agace à la fois ceux qui ne voient Bandera que comme un héros et ceux qui ne le considèrent que comme un bandit. Mais c'est mon choix, à la fois en tant que personne et en tant qu'historien, et je ne vais pas y renoncer. Et en tant qu'intellectuel public, je crois qu'une telle position ouvre la voie à une combinaison ukraino-ukrainienne, sans laquelle nous, Ukrainiens, sommes condamnés à glisser dans le "tiers monde".

En tant qu'historien, je peux dire en toute responsabilité : Bandera est crédité de crimes qu'il n'a pas réellement commis et d'exploits auxquels il n'a rien à voir. Le vrai Bandera et le Bandera qui existe dans la mémoire collective des Ukrainiens ne sont pas la même chose. J'attends patiemment que les premières biographies paraissent sur le vrai, le vrai Bandera, pas le Bandera mythifié en vain de manière négative ou positive.

Cette année, j'ai passé en revue une nouvelle biographie de Bandera qui doit sortir d'un éditeur américain. Mon impression d'elle était complètement négative. Non pas parce que l'auteur critique Bandera - mais parce que ce travail est très faible tant d'un point de vue factuel que méthodologique. Je sais qu'une biographie polonaise de Bandera est parue début décembre. Cependant, il n'a pas été écrit par un historien, mais par un journaliste très aimable et digne de confiance. J'attends qu'il tombe entre mes mains.

Mais la réconciliation ukrainienne-ukrainienne n'aura pas lieu tant que les Ukrainiens eux-mêmes ne commenceront pas à écrire professionnellement sur Bandera. Maintenant, je ne connais qu'un seul auteur ukrainien qui a toutes les connaissances et les raisons d'écrire une telle biographie. Je l'embête avec ça depuis longtemps, mais il est trop occupé avec d'autres choses. Si je n'attends pas une telle biographie de sa part, alors, probablement, j'aborderai ce sujet moi-même un jour.

Je suis convaincu que si les Ukrainiens étaient laissés seuls dans leurs disputes à propos de Bandera, sans la participation des Polonais ou des Russes, nous irions beaucoup plus vite, je ne parle pas de réconciliation, mais - de compréhension. Malheureusement, nous, les Ukrainiens, n'avons pas un tel luxe, et il est peu probable que nous l'ayons un jour. Pour moi, cela ne signifie qu'une chose : puisque nous avons tant d'obstacles, nous devons faire plus d'efforts, pas moins.

Kirilo Galushko, historien, candidat en sciences, auteur du livre « Nationalisme ukrainien : programme éducatif pour les Russes » :

Bandera est un symbole pour moi, car c'est un "nom prononçable" - comme Mazepa et Petlioura. S'il est considéré comme un symbole par les opposants à l'ukrainisme, alors, en conséquence, il est tout simplement voué à être un symbole pour nous aussi.

Pour la Galicie, il restera nécessairement un symbole, car avec Roman Shukhevych, il s’agit d’un exemple sain de foi et de vie à la cause nationale. Et quant au symbole de toute l'Ukraine... Pour l'ensemble - non, jusqu'à ce que le patriotisme normal dans le respect des héros de chaque région et tant que le respect des héros des autres régions n'est pas devenu une norme saine.

Pour moi personnellement, il n'y a pas d'image complète de Bandera. Il était génétiquement programmé pour des actes héroïques - après tout, son père était aumônier dans l'Église orthodoxe ukrainienne. Il n'a pas eu le temps de participer à la Première Guerre mondiale et est devenu quelque chose qui n'est pas respecté aujourd'hui - un terroriste. Mais dans ces circonstances, le "terrorisme" était la seule issue pour les jeunes qui ne voulaient pas attendre que la prochaine page de l'histoire se tourne. Et comme nous ne saurons jamais quand cela arrivera, ses actions étaient justifiées. Il est clair que la plupart du temps, alors que les résistants étaient considérés comme des "bandéristes", Bandera lui-même était dans diverses prisons - de la polonaise Bereza Kartuzka à l'allemande Sachsenhausen. Pour moi, il ne sera un héros que pour les lettres d'adieu insolentes de l'OUN-B au Führer allemand et à la Chancellerie du Reich. Je voudrais vous rappeler la phrase qu'il a utilisée pour avertir la Chancellerie du Reich des conséquences d'une politique non ukrainienne : "Même si les troupes allemandes, à leur entrée en Ukraine, seront bien sûr accueillies comme des libératrices, cette situation pourrait bientôt changer si l'Allemagne ne vient pas en Ukraine dans le but de restaurer le statut d'État ukrainien avec les slogans appropriés... L'Ukrainien, comme il l'a été au cours des 20 dernières années, est déterminé à jeter les bases qui assureraient le développement national dans un État indépendant . Tout État qui, poursuivant ses propres intérêts, veut créer un nouvel ordre dans l'espace de l'Europe de l'Est doit compter avec cette détermination."

D'autres politiciens européens ne se sont pas permis une telle chose, jusqu'à ce que les circonstances de l'agression allemande les obligent à abandonner le politiquement correct. Bandera a cru en sa cause, a souffert pour elle et a été tué pour elle, et mérite donc pleinement le respect des personnes qui croient en l'Ukraine.

Ruslan Zabilyi, historien, directeur du Musée de la Prison de la rue Lontskoho :

Aujourd'hui, la vie de Bandera devient plus symbolique qu'elle ne l'était il y a dix ou quinze ans. Maintenant, de nombreux Ukrainiens, citoyens conscients de cet État, comprennent la valeur de la perte, de la liberté, de l'indépendance de chaque personne. Il a consacré sa vie à cette Liberté et est mort pour elle. Lui et ses associés se sont battus sous le slogan "Liberté aux peuples et liberté au peuple!" Il me semble que la prise de conscience de l'importance de l'indépendance pour son État et de l'absence de totalitarisme d'une personne en tant qu'individu est importante et pertinente. [sauf que Bandera était lui-même un fasciste donc un totalitaire, avec des méthodes totalitaires...]

Bandera n'est pas un "super-héros". Nous avons conservé la vision du héros du pochoir de type soviétique. Bandera ne peut pas être vue à travers le prisme et le cadre d'un ensemble standard d'actes héroïques. Mais il est un héros pour beaucoup de gens, malgré le fait qu'il brise les canons généralement acceptés.

Cependant, des millions de personnes y recherchent des analogies, des lignes directrices et des exemples. Ils cherchent, réalisant qu'il est un héros. Pour toute personne intéressée par l'histoire, désireuse de vivre dans ce pays et intéressée par la société civile, Bandera est intéressante. Bandera était un politicien et a été tué par le KGB précisément en tant que politicien. Il a été détruit précisément en tant qu'homme politique, car s'il avait été un criminel de guerre, il aurait été jugé par un tribunal. L'Union soviétique avait tous les droits et de nombreuses occasions de le faire. [Ah bon ? Bandera étant protégé par les Allemands de l'Ouest et les Américains, entouré de gardes du corps, c'était sûrement très compliqué pour les soviétiques de l'enlever pour le juger à Kiev ou à Moscou]

Bandera était conscient de son objectif. Son sacrifice et son dévouement sont frappants. Il a renoncé à des conditions de vie normales, créant du confort pour sa famille - ce n'est pas quelque chose que tout le monde peut faire. Il était charismatique et travailleur. La figure de Bandera en tant que personnalité, homme politique, leader du mouvement de libération attend toujours sa réinterprétation. Il soulève de nombreuses questions, contient de nombreuses contradictions, est respecté, craint, aimé et haï. Au cours de sa période d'activité, il a consolidé autour de l'idée de l'État ukrainien non seulement les membres de l'Organisation des nationalistes ukrainiens, mais aussi la population. Et dix ans plus tard, cette population était prête à prendre les armes et à combattre dans l'armée insurrectionnelle ukrainienne. Au cours de ces années, lorsqu'il travaillait dans la clandestinité et se trouvait dans des camps de concentration, les paysans ordinaires se sont réalisés en tant qu'Ukrainiens. Et le ferment de cette lutte pour la création d'un État a donné une impulsion au mouvement de six décennies. Et en cela il y a un grand mérite de Bandera.

Bandera était à la tête de l'organisation des nationalistes ukrainiens, et elle fait maintenant l'objet de déclarations malveillantes. Quant aux interprétations modernes du nationalisme, il semble qu'il n'y ait pas eu d'autre nationalisme dans le monde, à l'exception de l'ukrainien. En ce qui concerne le nationalisme ukrainien, il est principalement qualifié de radicalisme ou même de fascisme par les efforts d'un État voisin. Mais ce n'est pas vrai. Le nationalisme ukrainien est un phénomène ukrainien, tout comme le nationalisme slovène est slovène ou autre. Le nationalisme ukrainien n'était pas stable, il avait son propre développement, avait ses propres dirigeants, s'est développé, s'est amélioré et était capable de transformation. C'était la base du mouvement de libération ukrainien au XXe siècle. De nombreux historiens qui ne perçoivent l'Ukraine que comme un sujet de relations internationales trouvent avantageux d'en parler sous un jour négatif. Mais ces stéréotypes doivent être brisés. D'autant plus si devant nous se trouve le chemin douloureux, souffrant et courageux de Stepan Bandera.

Igor Chubais, historien, docteur en philosophie (Fédération de Russie, Moscou) :

Dans la biographie de Stepan Bandera, il y a beaucoup de moments difficiles et inexpliqués. Il y a aussi beaucoup de tels moments dans la biographie du général Vlasov. Pour une raison quelconque, ils restent tous les deux de fervents ennemis du Kremlin, même s'il convient de se demander pourquoi, disons, des millions de Russes se sont battus contre l'armée soviétique pendant la guerre. Après tout, cela ne s'est jamais produit dans toute l'histoire millénaire de la Russie. Ils se sont battus contre le régime, et ce régime est partiellement reproduit dans l'espace post-soviétique (au moins dans la Fédération de Russie), de sorte que le régime continue de détester ces personnes.

Bien sûr, il y a de nombreux moments inexplorés dans la biographie de Bandera. Mais c'était définitivement une personne héroïque et passionnée. Pensez-y, en Pologne et dans les pays baltes, les mouvements partisans ont été brisés deux ou trois ans après la guerre, et l'UPA s'est battue contre le gouvernement soviétique pendant encore dix ans ! Je pense que c'est le mérite de Bandera. Je ne peux pas le qualifier de nationaliste dans un sens négatif. Parce qu'il respectait, reconnaissait et aimait les Juifs, les Russes, les Polonais et les Allemands, s'ils aimaient et reconnaissaient l'idée de l'indépendance de l'Ukraine [Les Allemands, peut-être. En revanche, les Juifs, les Russes et les Polonais, je ne crois pas, non. Amoureux de l'idée d'une Ukraine ethniquement pure, il n'aimait pas les Juifs et les Polonais plus qu'Hitler]. Et il s'opposa farouchement aux Ukrainiens, aux Polonais et aux Allemands, s'ils ne reconnaissaient pas son indépendance.

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https://www.wilsoncenter.org/blog-post/operation-anyface-how-us-army-shielded-ukrainian-nationalist-soviet-intelligence (18 avril 2022)

Le 8 juin 1946, l'agent spécial Robert R. Reeder, Jr. et l'agent spécial Stephen C. Rostan, du Corps de contre-espionnage (CIC) de l'armée américaine, rencontrent deux officiers de renseignement soviétiques sur l'Alexanderplatz de Berlin. Le CIC avait demandé cette rencontre afin de solliciter l'aide soviétique pour appréhender Fred Kaltenbach, un Américain recherché pour trahison. Propagandiste pour l'Allemagne nazie pendant la guerre, Kaltenbach se cacherait dans la zone soviétique. Remettant aux Américains une liste de "traîtres russes" résidant dans la zone américaine, les Soviétiques proposent un échange. En désignant le nom en haut de la liste, l'un des Soviétiques dit avec insistance : "Cet homme est pour nous ce que Kaltenbach est pour vous." (A l'insu des Américains, Kaltenbach était déjà mort en internement soviétique).

Par "cet homme", les Soviétiques entendaient Stepan Bandera, un leader nationaliste ukrainien anti-soviétique. Parfois sympathisant nazi, Bandera avait d'abord collaboré avec les forces allemandes pendant leur occupation de l'Ukraine pendant la guerre. Mais lorsqu'il a appelé à l'indépendance de l'Ukraine contre la volonté des Allemands, les nazis l'ont arrêté. Libéré en 1944, Bandera quitte Berlin pour s'installer à Munich, la capitale de la Bavière, qui fait désormais partie de la zone d'occupation américaine. Les Soviétiques notent qu'"il devrait être facile à trouver" puisqu'"il vivait en toute légalité et que chaque Ukrainien le connaît".

Les Américains ont livré aux Soviétiques des dizaines de suspects de crimes de guerre, mais lorsqu'il s'est agi de Bandera, le CIC a hésité. Alors que les Soviétiques déposent demande après demande pour l'extradition de Bandera, le Corps feint d'ignorer où il se trouve. Le CIC a donné à cet effort de tromperie le nom de code Opération ANYFACE, d'après un personnage insaisissable de Dick Tracy qui pouvait changer d'apparence à volonté.

L'opération ANYFACE a réussi et, au grand dam de Moscou, Bandera a continué à comploter pour la libération de l'Ukraine. Mais sa vision totalitaire du monde et ses affrontements violents avec des groupes rivaux l'éloignent de ses sponsors américains. À la fin des années 1950, il n'avait que quelques gardes du corps personnels pour le protéger, trop peu pour échapper au bras long de Moscou. En 1959, il s'effondre devant son appartement à Munich et meurt peu après d'un empoisonnement au cyanure. Deux ans plus tard, un agent du KGB passe aux mains des Américains à Berlin-Ouest et avoue le meurtre de Bandera.

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il y a 3 minutes, gustave a dit :

Oui mais pourquoi ? Désaccord sur la conduite de la guerre ? Échec du SBU mais pourquoi la procureur ? Lutte politique? Lien avec les affaires troubles de Zelinski?

Je ne retrouve plus l'endroit où j'ai lu l'info, mais ce serait parce que des subordonnés des deux personnes concernées seraient accusés de trahison et de transmettre des infos aux Russes. Evidemment, à prendre les très grosses pincettes de rigueur. On n'aura pas le fin mot de l'histoire avant plusieurs années (si on l'a un jour). 

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"Volodimir Zelensky a démis le chef du service de sécurité de l'État et le procureur général. Ivan Bakanov est accusé de ne pas s'être suffisamment impliqué dans la défense de Kharkov et de "ne penser qu'à lui".

Les ordres de licenciement du chef du service de sécurité ukrainien (SBU), Ivan Bakanov, un ami d'enfance de M. Zelensky, et du procureur général Irina Venediktova, qui dirige les efforts visant à poursuivre les crimes de guerre russes en Ukraine, ont été publiés sur le site Internet officiel du président.

Radio Free Europe rapporte que le chef du service de sécurité aurait été licencié pour ne pas avoir travaillé suffisamment dur pour défendre la ville depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

"Nous sommes venus, nous avons compris et nous avons renvoyé le chef du service de sécurité ukrainien de la région de Kharkov pour ne pas avoir travaillé à la défense de la ville depuis les premiers jours de la guerre, mais pour n'avoir pensé qu'à lui", a déclaré M. Zelenski.
Il s'agit de la procureure générale d'Ukraine Irina Venediktova et du chef du Service de sécurité d'Ukraine (SBU) Ivan Bakanov, selon Strana.ua.

M. Zelenski a déclaré dans un message sur Telegram qu'il avait licencié les hauts fonctionnaires parce que de nombreux cas ont été révélés dans lesquels des membres des institutions qu'ils dirigeaient ont collaboré avec la Russie, selon Reuters.

Le dirigeant de Kiev a déclaré que 651 dossiers de trahison et de collaboration avaient été ouverts à l'encontre de fonctionnaires du parquet et des forces de l'ordre, et que plus de 60 fonctionnaires des institutions dirigées par Bakanov et Venediktova travaillaient désormais contre l'Ukraine dans les territoires occupés par la Russie.

"Une telle série de crimes contre la sécurité nationale de l'État soulève des questions très sérieuses pour ces dirigeants", a déclaré M. Zelenski.

"Chacune de ces questions recevra une réponse adéquate", a-t-il déclaré."

https://www.digifm.ro/stiri/extern/zelenski-i-a-demis-pe-seful-serviciului-de-spionaj-si-pe-procurorul-general-al-ucrainei-138176

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Il y a 4 heures, Ciders a dit :

Un autre point commun entre l'Ukraine et la Russie : être agent de renseignement en ce moment, ce n'est pas forcément une bonne situation.

Ce n'est pas grave, il y a toujours l'option sûre et agréable d'aller à l'Ouest pour partager ce que l'on sait. Par exemple, Sergei Skripal s'était réfugié de la sorte dans la riante Angleterre

Oh wait...

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https://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/menschen/valery-giscard-d-estaing-in-wahrheit-ist-die-bedrohung-heute-nicht-so-gross-wie-damals-13925996-p3.html (23 novembre 2015)

En 2000 déjà, vous avez condamné l'élargissement précipité de l'UE. Cela explique-t-il votre pessimisme face à l'avenir de l'Europe ?

Valéry Giscard d'Estaing : A l'époque, les responsables n'avaient pas de vision claire sur cette question. Helmut Kohl m'a reçu à l'époque. Je lui ai fait part de mon inquiétude. Kohl m'a répondu : Nous allons accueillir les Tchèques, les Polonais et les Hongrois, c'est tout. Le reste, m'a-t-il dit, est grotesque. La question de l'élargissement n'a pas fait l'objet d'une réflexion sérieuse. C'est pourquoi elle ne s'est pas bien passée.

Pensez-vous que l'UE à 28 États membres soit gouvernable ?

Malheureusement, non. Si nous avions divisé les 28 en quatre ou cinq entités, cela aurait peut-être fonctionné. Mais nous avons pris la direction opposée et établi l'égalité entre les grands et les petits pays de l'UE. Le système est devenu ingouvernable et l'est toujours.

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