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ZEE française La France d'Outre-mer et son voisinage


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1 minute ago, Snapcoke said:

ah oui c'est vrai je viens de la revoir, j'avais complètement zappé cette partie là ( pour info ma soeur est rousse, c'est pour cela que je connais bien car je le faisais souvent en famille ^^

... ça te rappelle ta jeunesse :bloblaugh:

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Bon les australiens on débarqué 

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/26/l-australie-vole-au-secours-des-iles-salomon_6103663_3210.html

Au depart les salomon était tourné vers Tawian avant de se tourner vers la chine qui a investie dans les iles avant que les Kanakes brulent tout les commerces chinois avec 3 chinois au mileux.  

 

 

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Il y a 3 heures, Scarabé a dit :

Au depart les salomon était tourné vers Tawian avant de se tourner vers la chine qui a investie dans les iles avant que les Kanakes brulent tout les commerces chinois avec 3 chinois au mileux.  

C'est quoi le rapport entre entre les Canaques et les iles Salomon ? :blink:

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Il y a 5 heures, Scarabé a dit :

Bon les australiens on débarqué 

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/26/l-australie-vole-au-secours-des-iles-salomon_6103663_3210.html

Au depart les salomon était tourné vers Tawian avant de se tourner vers la chine qui a investie dans les iles avant que les Kanakes brulent tout les commerces chinois avec 3 chinois au mileux.  

Mercredi, des manifestants réclamant la démission de Manasseh Sogavare avaient tenté de prendre d’assaut le Parlement avant de déferler dans les rues de la capitale, où ils ont incendié des bâtiments officiels et pillé des magasins. Dès 19 heures, le chef du gouvernement a instauré un couvre-feu, mais les forces de l’ordre ont été totalement dépassées par les émeutiers, toujours plus nombreux, qui, ont continué à saccager la ville, et en particulier le quartier de Chinatown. Inquiet, Zhao Lijian, porte-parole de la diplomatie de Pékin, a demandé « au gouvernement des îles Salomon de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des entités et des ressortissants chinois ».

Ressentiment vis-à-vis de la Chine
Ce n’est pas la première fois que cette communauté, propriétaire de la plupart des commerces de Honiara, fait les frais de la colère des Salomonais dont certains se disent envahis. En 2006, des protestataires s’en étaient déjà pris à Chinatown.

Aujourd’hui, le ressentiment vis-à-vis du géant asiatique est d’autant plus vif qu’en 2019, Manasseh Sogavare a décidé, sans véritables consultations, de reconnaître diplomatiquement Pékin, tournant le dos à une alliance de trente-six ans avec Taïwan. Plusieurs élus avaient alors protesté ; le plus virulent d’entre eux, le chef du gouvernement de l’île de Malaita, Daniel Suidani, avait même fini par annoncer, le 1er septembre 2020, qu’il allait organiser un référendum sur l’indépendance de sa province, la plus peuplée de l’archipel – au début des années 2000, elle avait joué un rôle majeur dans les violences interethniques qui avaient embrasé le pays.

Qui a dit que Morrisson était un bourrin de la politique?

Parce qu'un coup pareil, je trouve que ça fait un beau cadeau empoisonné à la diplomatie de Pékin...

"L'Australie protège des ressortissants chinois et un dirigeant pro-chinois et anti-Taïwan, tandis que la Chine menace les citoyens australiens de frappes nucléaires après le pacte AUKUS".

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Taper les commerçants chinois en Asie et Océanie, c'est comme s'en prendre aux Libanais en Afrique dans les années 1980. Assez classique.

Pour le reste, pas sûr que ce soit là un coup de maître des Australiens : ils interviennent juste dans leur arrière-cour dans un pays au bord de l'implosion et où ils vont certainement devoir investir du temps et des moyens pour empêcher le chaos et la division. Ça va les occuper sur un théâtre secondaire et ils n'ont rien à gagner à part prendre des coups. Mais ils n'ont guère le choix.

Le poison eut été d'autoriser les Chinois à débarquer des troupes pour récupérer leurs ressortissants.

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il y a une heure, Ciders a dit :

Taper les commerçants chinois en Asie et Océanie, c'est comme s'en prendre aux Libanais en Afrique dans les années 1980. Assez classique.

Pour le reste, pas sûr que ce soit là un coup de maître des Australiens : ils interviennent juste dans leur arrière-cour dans un pays au bord de l'implosion et où ils vont certainement devoir investir du temps et des moyens pour empêcher le chaos et la division. Ça va les occuper sur un théâtre secondaire et ils n'ont rien à gagner à part prendre des coups. Mais ils n'ont guère le choix.

On va voir si la Chine sort comme narration que c'est l'Australie qui a poussé les locaux à s'en prendre aux commerçants chinois...

il y a une heure, Ciders a dit :

Le poison eut été d'autoriser les Chinois à débarquer des troupes pour récupérer leurs ressortissants.

Aussi, oui. Mais ça aurait pu faire des images-choc pouvant être utilisées pour illustrer ce qui attend d'autres pays du sud-est asiatique.

Tout est à double tranchant dans cette affaire.

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il y a 9 minutes, Patrick a dit :

On va voir si la Chine sort comme narration que c'est l'Australie qui a poussé les locaux à s'en prendre aux commerçants chinois...

Je ne me rappelle plus ce qu'avait été la ligne officielle lors des émeutes anti-chinoises en Indonésie dans les années 2000. Si quelqu'un a plus de mémoire...

il y a 10 minutes, Patrick a dit :

Aussi, oui. Mais ça aurait pu faire des images-choc pouvant être utilisées pour illustrer ce qui attend d'autres pays du sud-est asiatique.

Tout est à double tranchant dans cette affaire.

C'était là le piège : montrer que la Chine est aussi une puissance impérialiste qui défend ses intérêts manu militari ses intérêts. Là, c'est l'Australie qui va monter au front. Bon ceci dit, les risques de retour d'image sont moins grands mais ça pourrait aussi dégénérer surtout si les locaux commencent à faire le coup de poing avec les nouveaux arrivants.

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https://journals.openedition.org/criminocorpus/176

Pierre-Henri Zaidman, « Les condamnés de Nouvelle-Calédonie en Australie et en Nouvelle-Zélande », Criminocorpus, Les bagnes coloniaux, 1er janvier 2010

Selon un auteur français, Blosseville, la Nouvelle-Calédonie est « destinée à devenir un poste maritime ou une colonie pénale, la Sydney de la France en Océanie »(1831). Cette installation à proximité non seulement d’une colonie d’une puissance mais en plus peuplée de prisonniers provoquent immédiatement les inquiétudes australiennes.

Le Sydney Morning Herald écrit le 3 novembre 1853 :

« À peine nous sommes nous débarrassés de la colonisation pénale britannique que nous sommes menacés par la colonisation pénale française. Un ramassis de canailles parisiennes à quelques kilomètres d’un voyage facile près de nos côtes du nord apportera aussi peu de sécurité et de joie aux colons qu’un tas de parias similaires à Van Diemen’s Land [ancien nom de la Tasmanie]. Cela ne devrait pas être autorisé ! »

Exaspéré par l’afflux de transportés de Nouvelle-Calédonie de toute origine (libérés, libérés avec autorisation d’absence, évadés, déserteurs ou simple visiteurs) et les hésitations perceptibles des différentes autorités françaises (Gouvernement, consulats et autorités de Nouvelle-Calédonie) les colonies même les mieux disposées à l’égard de la France comme la Nouvelle-Galles-du-Sud envisagent d’adopter une législation particulièrement restrictive. Un projet de Bill, le « Foreign Criminals Act of 1887 » est présenté au Parlement de Nouvelle-Galles-du-Sud, le 29 mars 1887.

Plusieurs indices donnent à penser que la population australienne composée en partie d’anciens bagnards, est loin d’être hostile à l’arrivée de ces nouveaux immigrants et cousins pas trop éloignés malgré les qualificatifs des autorités et d’une partie de la presse (criminels, communistes, etc.).

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Le 28/11/2021 à 11:34, Scarabé a dit :
Le 28/11/2021 à 00:17, ascromis a dit :

C'est quoi le rapport entre entre les Canaques et les iles Salomon ? :blink:

C'est les mêmes autochtones

J'ai du mal à comprendre.

Déjà les Salomoniens eux-mêmes ne sont pas tous semblables, ne parlant pas les mêmes langues :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_aux_Îles_Salomon

Les langues parlées aux Îles Salomon sont au nombre d’au moins 75 (en comptant quatre langues éteintes au cours du XXe siècle). Si la grande majorité de ces langues appartient à la branche océanienne de la famille austronésienne, quatre d'entre elles (le bilua, le lavukaleve, le savosavo et le touo) sont non-austronésiennes (NAN), ou « papoues ».

Et on peut dire la même chose des Kanaks et des habitants des Loyautés :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_en_Nouvelle-Calédonie

Il existe vingt-huit langues autochtones, dites langues kanak (qui sont des langues austronésiennes) dont quatre disposent d'un enseignement optionnel dans le secondaire.

La distance entre Guadalcanal et Nouméa est de 1500 km, soit autant qu'entre Paris et Stockholm.

Et est-ce que tous ces peuples ont les mêmes croyances, les mêmes dieux, les mêmes traditions ?

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Et il pouvait arriver que les Kanaks se fassent la guerre :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massues_kanak

Les massues kanak sont des armes traditionnelles des tribus kanak de Nouvelle-Calédonie.

Généralement taillées dans un bois dur du type bois de fer, gaïac ou kohu elles servaient à la guerre entre tribus.

https://books.openedition.org/editionsmsh/2771?lang=fr (2000)

Il ne fait pas de doute que les chefs kanak décrits par les auteurs du xixe siècle tiraient de la violence et de la guerre l’essentiel de leur pouvoir.

Histoire ethnographique de la vallée de Koné (1740-1878)

Récit 2

L’année 1820, Petit-Fils-de-la-lune [Èrù-parui, leader des Ûrûwë] et son frère cadet Cöömûû décident de partir. Ils lèvent une troupe composée de quelques-uns de leurs soutiens des moitiés dui et bai, puis ils s’en vont jusqu’à Goroatü [où résident des Nädù et des Görötû] dans l’intention d’en expulser les habitants ; mais ils ne trouvent personne dans ce village, rien que des enfants et des vieillards, parce que tous les gens sont partis assister à une cérémonie à Koniambo. [En voyant les assaillants] les enfants et les vieillards se sauvent ; ils se réfugient dans les grottes situées là-bas, près de Goroatü. Quant aux guerriers de Petit-Fils-de-la-lune, ils incendient toutes les habitations du village et s’en retournent jusqu’à [itinéraire détaillé...] leur résidence de Pwäräwaapwi [près de Ouaté], où ils festoient. Puis ils attendent que le soleil décline et, quand il fait moins chaud, s’exclament : « Partons ! » En gravissant la pente, ils se retournent et aperçoivent alors des guerriers qui les poursuivent. Ce sont les gens de Goroatü qui ont trouvé leurs maisons et leur pays incendiés. Petit-Fils-de-la-lune dit alors : « Nous allons les attendre ! » Les guerriers de Goroatü s’approchent, mais ils se tiennent encore trop loin pour que le combat puisse s’engager. Petit-Fils-de-la-lune dit : « Quand ils vont arriver plus près, vous ferez attention de ne pas tirer avec vos fusils avant que je ne vous en donne l’ordre. » Les guerriers de Goroatü montent, montent et ceux de Petit-Fils-de-la-lune descendent à leur rencontre. Les deux troupes échangent alors des coups de casse-tête et de sagaies, et certains des guerriers sont touchés. Mais les uns et les autres résistent et reviennent dans la bataille. Petit-Fils-de-la-lune dit alors aux siens : « Faites feu avec vos fusils ! » Quant à lui, il prend sa magie de guerre et la crachote sur les guerriers ennemis. Ses compagnons tirent avec leurs fusils et brisent ainsi la jambe de Bwëugâ Pwii. Les guerriers de Petit-Fils-de-la-lune s’emparent du corps en le traînant. Leurs ennemis battent en retraite, tandis que Petit-Fils-de-la-lune et les siens sont sur leurs talons. Arrivés en bas, les gens de Goroatü sont atteints par une subite faiblesse des jambes : quelques-uns restent assis, d’autres tentent de se cacher. Ils n’ont plus de force par l’effet de la magie de guerre de Petit-Fils-de-la-lune. Celui-ci et ses guerriers tuent alors leurs ennemis tout le long de la rivière de Putanâ, puis ils s’en retournent [itinéraire détaillé...] jusqu’à Ouaté, tandis que dans la vallée de Putanâ les busards vont se poser [pour manger les cadavres] (Emmanuel Nëunââ, Népoui, 1973).

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http://www.coutume-kanak.com/ & http://www.coutume-kanak.com/a-propos/le-livre/

Ce site présente un reportage réalisé par Sébastien Lebègue au cours de l’année 2013 et 2014 sur l’ensemble des huit aires coutumières de la Nouvelle-Calédonie.

Loin de vouloir transcrire la coutume – elle qui, par essence, ne peut se transmettre qu’oralement – ni même d’en proposer une définition ou une description exhaustive, Sébastien Lebègue se fait le témoin sensible de « l’esthétique de la culture et du lien social kanak ». Par les témoignages recueillis, les portraits, ses photographies, mais aussi un texte documenté digne d’une recherche anthropologique et de schémas éclairants, il livre ici des informations précieuses pour qui s’intéresse et souhaite comprendre ou mieux appréhender la société kanak. Cet ouvrage est le résultat d’une observation minutieuse de la culture kanak, de ses rites, de ses cérémonies. Sébastien Lebègue a séjourné à trois reprises en Nouvelle-Calédonie entre 2013 et 2015, collectant des témoignages dans l’ensemble de l’archipel pour mieux définir la coutume d’aujourd’hui.

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https://books.openedition.org/editionsmsh/2782 (2000)

Les sociétés préeuropéennes de Nouvelle-Calédonie et leur transformation historique - L’apport de l’archéologie

De façon révélatrice apparurent, vers 250 après J.-C., dans la grande plaine de Maré, des structures monumentales, décrites par les mythes comme des ensembles défensifs. Sur le site LMA016 de Hnakudotit, les murs font 10 m de large, 4 m de haut, plus de 500 m de tour et sont construits avec des blocs de corail fossile pouvant peser plusieurs tonnes.

Sur la Grande Terre, la majorité des cultures en terrasses furent réservées à la culture du taro d’eau Colocasia, sur le même principe technique que les terrasses de rizières. D’après la seule datation actuellement disponible, les premières terrasses de la région du col de la Pirogue, dans le sud-ouest de la Grande Terre, furent édifiées autour de 800 ans après J.-C., dans une zone particulièrement favorable. Au cours des siècles, cette technique horticole fut développée à un tel point qu’à l’arrivée des Européens, une grande partie des basses collines de la Grande Terre étaient couvertes de terrasses, qui peuvent se compter en centaines de milliers.

Les différentes évaluations démographiques couramment acceptées actuellement pour la Nouvelle-Calédonie à la période de contact se situent dans une fourchette allant de 40 000 personnes (Shineberg 1983) à 80 000 personnes (Rallu 1989) (fig. 7). Les premiers écrits font apparaître, là où les Européens s’installent, une population encore nombreuse et en proie à une chute démographique. Cette chute se ralentit dans les années 1880, alors que l’administration coloniale commence à envisager un premier recensement officiel. D’après les données historiques, « la Nouvelle-Calédonie serait un cas de dépopulation parmi les moins importants du Pacifique » (Rallu 1990 : 280), avec une chute d’environ 40 %.

« Les tentatives de description des communautés préhistoriques faites à la lumière des situations récentes paraissent bien suspectes ».

Cette remarque peut être appliquée à la Nouvelle-Calédonie : la formation de groupes nucléarisés, entraînant un nivellement important des hiérarchies, peut, sur la Grande Terre, avoir été consécutive à la première période de contacts avec les Européens, entre 1774 et le milieu du xixe siècle. Cela expliquerait le fait que la société décrite ethnographiquement (Guiart 1983 : 33-37) est éloignée du paysage archéologique.

Les bouleversements incalculables qui ont dû affecter les groupes sociaux n’ont permis la survivance que d’une part de la « réalité » de précontact. La majorité des clans ont disparu, emportant leurs traditions, sans qu’il soit possible de reconstituer aujourd’hui leur histoire. Devant ce vide humain de plus en plus visible, les survivants ont eu tout loisir d’agrandir leur espace politique, de se déplacer de terrain en terrain, ce qui n’était pas possible quand la densité de population était plus forte. Certains sont devenus semi-nomades, abandonnant un lieu de culture pour un autre au premier signe de baisse de la fertilité du sol et/ou de présence d’une maladie virale.

L’enfermement des Kanak dans les réserves à partir des années 1860 engendre la transmission d’une tradition orale souvent sans contact physique avec les anciennes propriétés foncières. Durant ces années de baisses démographiques attestées par les documents historiques, cette tradition transmet une image de la société précoloniale, société qui s’est transformée par rapport à la période de précontact.

Les études et les discussions sur les évolutions socioculturelles de la population kanak durant la préhistoire de la Nouvelle-Calédonie font actuellement complètement défaut.

Il nous apparaît que tant que l’idée d’une population démographiquement plus importante avant 1774 ne sera pas prise en compte, induisant une transformation des fonctionnements de la société kanak durant le xixe siècle, l’avancée des hypothèses sera limitée.

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https://books.openedition.org/editionsmsh/2788 (2000)

De l’idée de cantonnement à la constitution des réserves - La définition de la propriété indigène.

La Nouvelle-Calédonie apparaît comme un cas tout à fait exceptionnel : le seul et unique territoire où ont été créées de véritables réserves indigènes sur le modèle des réserves indiennes aux États-Unis ou des réserves aborigènes en Australie.

L’exemple est intéressant car ce modèle de réserves est, au xixe siècle, largement dénoncé en France comme le symbole de l’oppression coloniale britannique ou américaine, divergeant en tous points d’une colonisation française supposée respectueuse des populations indigènes.

Renonçant au cantonnement, l’Algérie coloniale impose la propriété privée aux populations arabes, tandis que la Nouvelle-Calédonie coloniale élabore une notion de propriété collective qui est censée correspondre aux normes des sociétés kanak.

Ralliant l’opinion de ses collaborateurs, [le gouverneur] Guillain renonce finalement à son article 2 et légitime ainsi une interprétation erronée des hiérarchies kanak. Le chef est alors confirmé dans son rôle éminent et devient l’unique élément individualisé, représentant le groupe indifférencié. Il est désormais acquis que la société mélanésienne est, par essence, collectiviste, fonctionnant sur le mode d’un « communisme primitif ».

Ce travail de relecture du monde mélanésien, qui s’amorce en 1862, conduit à la notion de « tribu » (...) Celle-ci est définitivement fixée par l’arrêté du 22 janvier 1868 qui prévoit de réserver à chaque « tribu » une portion de son ancien territoire, portion incommutable et inaliénable.

[À Paris,] le ministère, cependant, ne s’en tient pas là car c’est au fond la notion même de propriété collective qu’il conteste. Celle-ci, affirme-t-il,

    a maintenu l’agrégation de la tribu, l’influence excessive des chefs et l’indivision du sol. [Elle] a, par conséquent, ajourné la constitution de la propriété individuelle, base de toute société civilisée, et placé les naturels en dehors du mouvement général des transactions, c’est-à-dire de l’action bienfaisante de la colonisation (Dauphiné 1989 : 304).

Refusant d’appliquer en Nouvelle-Calédonie le sénatus-consulte de 1863 [qui privatise le sol algérien], Guillain maintient, contre l’avis de son ministère de tutelle, le principe de la propriété collective kanak permettant l’organisation des réserves.

On ne peut en aucun cas soupçonner Guillain d’une indigénophilie cachée qui l’amènerait à vouloir protéger les Kanak contre les appétits de la colonisation. Les conflits, manipulations, répressions et refoulements qui se développent sous son « règne » en témoignent assez clairement. Entre 1862 et 1870, les expéditions militaires touchent plusieurs points de la colonie et, en dépit du nombre restreint de victimes, sèment la désolation sur leur passage, provoquant la fuite des populations, la destruction des villages et des plantations.

L’enjeu essentiel, pour l’administration de Guillain, consiste surtout à dégager de nouveaux terrains pour la colonisation en repoussant les Kanak.

L’enjeu est loin de se limiter à la seule organisation des travaux forcés aux antipodes, puisqu’il s’agit de jeter les bases d’une « nouvelle société » qui, sur le modèle de l’Australie voisine, accueillera condamnés et « honnêtes » migrants. La terre est l’élément essentiel du programme : terre rédemptrice que l’on offrira aux bagnards ayant donné des gages de bonne conduite, terre salvatrice offerte aux pauvres et prolétaires qui ne peuvent, en France, échapper à leur condition.

Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’accorder des petits lopins de terre à des individus encadrés par une instance administrative.

Un tel programme a le mérite d’être absolument cohérent avec le développement d’une colonisation bureaucratique fondée sur la petite propriété.

On peut alors avancer l’idée que l’organisation des réserves indigènes a servi la cause d’un programme de colonisation bureaucratique incompatible avec l’application immédiate des lois du marché, symbole d’une économie « moderne ».

Entre une logique coloniale bureaucratique [qui encadre la petite propriété] et une logique économique capitaliste [qui permet les transactions, les concentrations, et les grandes propriétés], l’État français révèle la fragilité de sa politique calédonienne et les incohérences même de ses stratégies de colonisation.

Curieusement, ce personnage complexe, [le gouverneur Guillain] d’obédience saint-simonienne, qui a profondément marqué le destin de la Nouvelle-Calédonie, reste encore méconnu. On connaît bien sa politique et le contexte dans lequel elle s’inscrit, mais on connaît mal l’homme lui-même, ses pensées, dires et écrits.

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Il y a 8 heures, pascal a dit :

Cela signifie quoi pour lui une flotte océanique ? Créer une "Flotte du Pacifique" c'est bien mais est-ce un transfert de la flotte métropolitaine ou une création ex-nihilo ?

Je sais que beaucoup n'aime pas zemmour, mais il me semble bien que cela fait sens...

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Il y a 9 heures, pascal a dit :

Cela signifie quoi pour lui une flotte océanique ? Créer une "Flotte du Pacifique" c'est bien mais est-ce un transfert de la flotte métropolitaine ou une création ex-nihilo ?

Invoquons l'amiral Courbet, ça impressionnera les Chinois.

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Il y a 1 heure, Snapcoke a dit :

mais il me semble bien que cela fait sens...

Pour que cela fasse sens il faut tout d'abord définir ce qu'est une flotte océanique outre-mer car en fait cette proposition entraîne un changement important de notre posture stratégique qui place le Pacifique à hauteur de la Méditerranée et des atterrages de la FOSt dans l'ordre d'importance des missions de la Marine Nationale ...

Quelles seront justement ses missions là-bas par rapport à celles de la Marine Nationale aujourd'hui, quels moyens (matériels mais aussi humains) doivent être mis en oeuvre, pour traiter quel type de situation et quel genre de menace et très très accessoirement quel en sera le coût pour le budget de la Nation.

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