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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


Messages recommandés

il y a 22 minutes, collectionneur a dit :

La Bulgarie aurait fourni, par pays tiers, pour éviter les remontrances russes, jusqu'à un tiers des obus de calibre OTAN envoyé au début en Ukraine. Les usines d'armement tourne à bloc et le taux de chômage est passé à Kazanlak a 2,37%, deux fois moins que la moyenne du pays.   :

https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/defense/armement-les-usines-bulgares-tournent-a-plein-regime-pour-fournir-discretement-des-munitions-a-l-ukraine_AD-202303220151.html

On reste dans le classique, l'éprouvé et le "pas de vagues, tant que ça paie en devises".

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Il y a 8 heures, Arland a dit :

Polémique qui semble un peu stérile, il y avait  au moins un représentant français, Claire RAULIN, Ambassadrice représentante permanente au Comité politique et de sécurité de l'Union européenne. Sébastien Lecornu et Catherine Colonna étaient annoncés également pour représenter la France : https://www.eeas.europa.eu/sites/default/files/documents/2023/2023_03_16 MERGED PARTICIPANT LIST.pdf.

Maintenant je n'ai pas de photos prouvant leur présence ni ce qu'ils ont fait surtout que le ministère ne s'est pas trop étalé sur ce forum en particulier.

Ensuite, les véritables discussions sur la boussole stratégique et son bilan on eu lieu le 20 au Conseil des affaires étrangères de l'UE où se trouvait Catherine Colonna, lieu un peu plus approprié quand même.

https://www.consilium.europa.eu/fr/meetings/fac/2023/03/20/

https://www.consilium.europa.eu/media/63131/20230320facpresslist.pdf

C'est bien çà le problème soulevé par Danjean (qui n'a pas été que député, mais aussi chef de poste à Sarajevo et conseiller Europe à la DGSE) et une partie de la critique de certains partenaires sur l'arrogance Fr: on n'assure pas le reste des discussions, de l'influence et des contacts informels qui, patiemment, aident à tisser et relayer une vision. Nous donnons parfois l'impression d'être engoncés dans nos propres biais politiques, relevant d'une culture très dirigiste (je crois qu'on le voit bien en ce moment), en oubliant que les 3/4 de l'UE sont des démocraties parlementaires habituées à travailler au consensus et avec les avis minoritaires (qui font les coalitions).

Le seul fait de répondre ou de penser que "on a participé aux vraies discussions, il y a déjà quelque temps et on se contrefout d'un n-ième sommet supplémentaire sans pouvoir de décision malgré son audience internationale" en est une démonstration assez éclatante. 

Modifié par olivier lsb
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il y a 14 minutes, olivier lsb a dit :

Nous donnons parfois l'impression d'être engoncés dans nos propres biais politiques, relevant d'une culture très dirigiste (je crois qu'on le voit bien en ce moment), en oubliant que les 3/4 de l'UE sont des démocraties parlementaires habituées à travailler au consensus et avec les avis minoritaires (qui font les coalitions).

Exactement, c'est encore et toujours le gros défaut français dans bien des projets multi-latéraux.

C'est comme essayé de gagner "le contrat de l'année", il ne te suffit pas d'aller voir le chef, mais il faut aller voir toute la chaine de décision (achats, juridique, technique, ...), de bas en haut, car dans pas mal d'entrerprises hors de France, les managers écoutent et suivent l'avis de leurs subalternes.

Et donc même dans ses réunions "informelles" et à 1e vue de moindre importance, on se doit d'être présent si l'on a les ambitions d'un pays comme la France

Clairon 

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Cela fait déjà quelques semaines qu'on voit passer des brèves sur des saisies d'actifs spatiaux Russes à Baïkonour, en raison d'un obscur litige fiscal. Cela ne menacerait pas la souveraineté spatiale Russe à court terme, mais il s'agit clairement d'un affront diplomatique et j'imagine mal le Kazakhstan s'être engagé dans cette voie non sans avoir obtenu quelques assurances de la part de partenaires. Le monde multipolaire voulu par VVP se fera t-il au détriment de la Russie ? 

https://www.businessinsider.com/storied-russia-spaceport-in-trouble-as-kazkahstan-freezes-assets-2023-3?r=US&IR=T

Citation

Un proche allié de la Russie s'en prend au légendaire port spatial qu'il loue au Kremlin, en saisissant des actifs en raison d'une dette impayée.

Le Kazakhstan a saisi du matériel russe sur la base spatiale de Baïkonour en raison d'une querelle avec le Kremlin. Les autorités kazakhes affirment que les entreprises russes n'ont jamais payé d'énormes amendes, ce qui les a amenées à saisir du matériel sur place.
Baïkonour est une source de fierté pour Moscou, car c'est de là que l'Union soviétique a envoyé le premier homme dans l'espace.

Les autorités kazakhes ont saisi des biens russes au cosmodrome de Baïkonour, aggravant ainsi une querelle post-soviétique au sujet de la base légendaire d'où l'humanité a touché les étoiles pour la première fois.

Baïkonour est au cœur du programme spatial russe. Bien qu'il ne soit pas physiquement situé en Russie, il est loué par le Kremlin depuis que le Kazakhstan est devenu indépendant à la suite de l'effondrement de l'Union soviétique. Il en résulte des relations difficiles entre le Kazakhstan et ses anciens maîtres à Moscou.

RFERL a rapporté que les autorités kazakhes ont interdit au Centre d'infrastructure spatiale russe, l'agence responsable des sites de lancement spatial, de déplacer des actifs hors du pays, et ont déclaré que son agence ne pouvait pas quitter le Kazakhstan. Cette mesure vise à contraindre l'agence à payer ce que le Kazakhstan considère comme des amendes d'une valeur de 29,7 millions de dollars dues pour une évaluation des dommages environnementaux causés par les fusées russes Soyouz, qui utilisent un carburant hautement toxique.

Dans des remarques adressées aux médias locaux, le ministre kazakh du développement numérique, de l'innovation et de l'industrie aérospatiale, Bagdat Musin, a déclaré que les négociations sur le recouvrement de la dette étaient en cours. Il a précisé que les biens saisis étaient spécifiquement ceux de l'agence, et non ceux de la base dans son ensemble. Baïkonour est depuis longtemps l'un des ports spatiaux les plus importants au monde. Fondée par l'Union soviétique comme champ d'essai pour les missiles balistiques intercontinentaux, elle a été transformée en port spatial en 1955.
C'est de là qu'a été lancé Spoutnik, le premier satellite artificiel dans l'espace, en 1957, et que Youri Gagarine est devenu le premier homme à s'élancer dans l'espace en 1961. Ces deux exploits ont été les premières victoires des Soviétiques dans la course à l'espace avec les États-Unis. La domination soviétique dans l'espace a contribué à l'effort massif de rattrapage qui a permis aux États-Unis de devancer les Russes en envoyant des hommes sur la lune.

Après l'effondrement de l'Union soviétique, la Russie a continué à louer le site au Kazakhstan, signant en 2005 un nouveau bail de 150 millions de dollars par an, destiné à prolonger l'utilisation du site par la Russie pendant 50 ans. Le site reste un élément clé du programme spatial russe, et c'est le seul endroit où la Russie lance des missions vers la Station spatiale internationale. Mais ces dernières années, les gouvernements russe et kazakh se sont empêtrés dans des conflits concernant les conditions du bail et, plus récemment, l'impact des fusées sur l'environnement, a rapporté The Diplomat.

La Russie construit un autre port spatial dans la région de l'Amour, à l'extrême est de la Russie, dans le cadre d'un projet qui a été retardé à la suite d'accusations de détournement de millions par des fonctionnaires. Le Kazakhstan est l'un des nombreux alliés théoriques de la Russie qui ont été désavoués.

Le Kazakhstan est l'un des nombreux alliés théoriques de la Russie qui ont été troublés par son invasion de l'Ukraine, une autre ancienne possession soviétique. Le Kazakhstan et d'autres pays sont de plus en plus enclins à snober le président russe Vladimir Poutine lors d'événements publics, comme l'a rapporté Sinéad Baker d'Insider. Son ambassadeur à Londres a reconnu en novembre à Alia Shoaib d'Insider qu'il était préoccupé par l'invasion, déclarant : "Certaines personnes peuvent extrapoler le scénario selon lequel cela peut arriver au Kazakhstan".

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

 

Modifié par olivier lsb
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il y a 5 minutes, jojo (lo savoyârd) a dit :

Alors que la « neutralité bienveillante » de Pékin envers Moscou cède la place à un soutien de plus en plus affirmé, les Européens hésitent à entrer dans l’approche confrontationnelle privilégiée par les Etats-Unis, explique, dans sa chronique, Philippe Ricard, journaliste au « Monde ».

 

Toasts à répétition, « nouvelle ère » et coopération accrue, la visite de Xi Jinping auprès de son « cher ami » Vladimir Poutine, du 20 au 22 mars à Moscou, a été suivie de près dans les capitales européennes. Si celles-ci sont restées discrètes face à la mise en scène de l’amitié sino-russe, leur embarras par rapport à la posture adoptée par Pékin n’en est pas moins perceptible tandis que la guerre en Ukraine risque de s’enliser.

Plus d’un an après le début de l’invasion russe, le discours très anti-occidental du président chinois, partagé par son homologue du Kremlin, vient compliquer le dilemme des Européens par rapport à la Chine. De fait, à mesure que le conflit se prolonge, la « neutralité bienveillante » de Pékin envers Moscou cède la place à un soutien de plus en plus affirmé, au point de troubler les Européens. Jusqu’ici, ils sont restés soucieux de dialoguer avec la Chine, en se démarquant de l’approche confrontationnelle privilégiée par les Etats-Unis.

Désormais, le partenariat « sans limite » lancé par Xi et Poutine montre aux Européens que la Chine dispose, en tant que partenaire le plus proche de Moscou, d’une sorte de droit de regard sur les questions de sécurité continentale. « C’est une évidence que la Chine soutient la Russie, et partage les thèses russes sur l’origine du conflit. Il ne s’agit pas d’un accord de circonstances, mais d’un front diplomatique commun, observe François Godement, spécialiste de la Chine et conseiller de l’Institut Montaigne. La Chine est désormais le parrain de la Russie. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Xi et Poutine réaffirment spectaculairement leur alliance contre l’Occident

A ce stade, au grand soulagement des Européens, Pékin ferait encore preuve de retenue sur le front militaire. Les inquiétudes des Occidentaux concernant d’éventuelles livraisons d’armes létales chinoises à la Russie, à sa demande, n’en sont pas moins réelles. « Les Chinois sont les rois de l’ambiguïté. De tels transferts d’armes constitueraient une escalade inédite », observe Sébastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques Delors. Mais rien n’indique que de telles livraisons ont eu lieu, a encore observé Washington en marge de la visite.

En revanche, à force de poignées de main avec Vladimir Poutine, Xi Jinping a sans doute sonné, à Pékin, la fin des illusions sur la posture diplomatique de la Chine dans ce qu’elle appelle la « crise ukrainienne », histoire, comme la Russie, de ne pas parler de guerre. Ces derniers mois, plusieurs dirigeants européens, à commencer par Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le chancelier allemand, ont pourtant voulu voir Pékin en médiateur potentiel, en dépit de son abstention dans les enceintes de l’ONU dès lors qu’il s’agissait de condamner Moscou.

La visite de Xi Jinping à Vladimir Poutine en est la preuve la plus évidente : la Chine n’est à ce jour ni soucieuse ni en position de jouer les médiatrices pour tenter de ramener la paix sur le continent européen. Elle chercherait plutôt à maximiser les bénéfices du partenariat « assymétrique » bâti avec la Russie pour sécuriser ses approvisionnements énergétiques, ou contester « l’hégémonie occidentale » en particulier à l’égard des capitales du Sud.

Autre détail troublant du point de vue européen, la défense de Poutine par Xi, quelques jours après que la Cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt à son encontre pour « crime de guerre » dans la déportation d’enfants ukrainiens. Le président chinois a mis en avant « l’immunité » de son allié russe, tout en souhaitant sa réélection en 2024, pour bien faire comprendre qu’il s’oppose à tout changement de régime.

D’ailleurs, son « plan de résolution de la crise ukrainienne » présenté le 24 février, un an après le début de l’invasion, fait la part belle aux positions russes. En cas de cessez-le-feu, il sanctuariserait les conquêtes réalisées sur le terrain par les forces du Kremlin. Les capitales alliées de Kiev, à commencer par Washington, ont dénoncé les limites de cette approche. En pleine visite de Xi Jinping au Kremlin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui-même a relancé l’idée d’un contact direct avec le président chinois pour amorcer le dialogue dans l’espoir d’un règlement du conflit. En vain à ce stade.

La Chine entend certes affirmer son rôle de puissance rivale des Etats-Unis et de leurs alliés européens, capable de façonner, avec la complicité de la Russie, un nouvel ordre mondial. Sa récente médiation dans la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran démontre l’entregent qu’elle peut désormais avoir. Mais rien ne dit que les circonstances soient aussi propices pour Pékin en Europe. « La guerre en Ukraine est un cas de figure différent du Moyen-Orient : la Chine se tenait vraiment à équidistance de l’Iran et de l’Arabie saoudite, alors qu’elle est beaucoup trop engagée aux côtés des Russes », dit François Godement.

Dans ces conditions, est-il temps pour les Européens de durcir le ton contre Pékin ? Les capitales de l’est du continent, plus sensibles aux positions des Etats-Unis, sont de plus en plus méfiantes à l’égard de la Chine. Mais dans leur ensemble, les Européens préfèrent encore marcher sur une ligne de crête, comme devrait le montrer le voyage d’Emmanuel Macron à Pékin, les 6 et 7 avril.

« Le souci des Européens est de ne pas accentuer la bipolarité du monde entre les Etats-Unis et la Chine, en conservant un dialogue avec Pékin afin d’éviter d’entrer dans une logique de bloc », constate Marie Dumoulin, chercheuse pour le Conseil européen des relations internationales. « Les Européens, à la différence des Etats-Unis, ne veulent pas découpler leurs économies de la Chine, au moment où ils sont en plein découplage énergétique avec la Russie », observe Sébastien Maillard. La Chine elle-même ne veut pas d’un tel découplage et a besoin d’une certaine neutralité des Européens dans son bras de fer avec les Etats-Unis. Mais elle ne se gêne plus pour afficher son entente avec Moscou.

Philippe Ricard

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il y a une heure, jojo (lo savoyârd) a dit :

Si tu t'intéresses vraiment à cette question, je te conseille d'aller poster ce lien dans le fil où l'on a déjà parlé de cette question, et d'identifier les informations nouvelles apportées par cet article de Geo, de manière à mettre à jour le fil. Qu'est-ce qui est toujours pareil par rapport à la dernière fois qu'on en a parlé, et qu'est-ce qui change ?

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https://legrandcontinent.eu/fr/2023/03/21/la-production-de-munitions-constitue-un-defi-pour-le-maintien-de-lassistance-a-lukraine/

En janvier, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, déclarait que la Russie avait épuisé 81 % de ses stocks de missiles stratégiques entre le 24 février 2022 et le 3 janvier 2023.

Moscou n’aurait cependant consommé que 17 % de ses réserves totales de missiles sol-air S-300. Sur les 750 drones iraniens Shahed 131 et 136 dont disposait la Russie avant la guerre, 660 auraient été utilisés, dont 486 détruits par la défense anti-aérienne ukrainienne.

Face à l’intensité des combats, les deux camps cherchent à mobiliser leur industrie de défense afin d’augmenter la production d’obus, de munitions, de missiles, véhicules… Cependant, au niveau de l’Union, malgré les sommes prêtes à être investies, les industriels peinent à augmenter leurs rythmes de production notamment en raison du manque de disponibilité des matières premières.

Certains composants comme la nitrocellulose (utilisée notamment pour la production de missiles sous forme de fulmicoton) ne sont pas produits en assez grande quantité en Europe pour augmenter la production.

Le fabricant tchèque et important fournisseur d’explosifs à destination des usines de munitions, Explosia, a déclaré qu’il serait impossible d’augmenter la cadence de production des propulseurs se trouvant dans les obus d’artillerie de calibre 155 mm avant 2026.

Lundi 20 mars, 18 pays (dont 17 États-membres et la Norvège) ont signé un accord visant à mettre en place une procédure accélérée pour fournir des obus de 155 mm à l’armée ukrainienne ainsi qu’à fournir « un cadre de sept ans aux États-membres pour l’acquisition commune de plusieurs types et calibres de munitions (de 5,56 mm à 155 mm) afin de reconstituer les stocks nationaux ».

L’achat et l’approvisionnement en commun n’apportent toutefois pas de solution aux problèmes sur les chaînes de production, d’autant qu’une grande partie des matériaux de base sont produits en-dehors de l’Europe. Au cours de l’année 2022, la Chine a produit les deux-tiers de l’acier mondial, tandis que seule l’Allemagne figure parmi les 10 principaux producteurs (avec 36,8 millions de tonnes).

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Il y a 4 heures, Wallaby a dit :

Si tu t'intéresses vraiment à cette question, je te conseille d'aller poster ce lien dans le fil où l'on a déjà parlé de cette question, et d'identifier les informations nouvelles apportées par cet article de Geo, de manière à mettre à jour le fil. Qu'est-ce qui est toujours pareil par rapport à la dernière fois qu'on en a parlé, et qu'est-ce qui change ?

... Je ne sais ce qui change. Pas vu passer le sujet. Désolé.

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De nouveau, situation sensible à Zaporizhzhya ...

"La dernière ligne électrique de secours de 330 kilovolts (kV) de la centrale nucléaire de Zaporizhzhya (ZNPP), endommagée depuis le 1er mars, reste déconnectée et en réparation, soulignant à nouveau la fragilité de la sûreté et de la sécurité nucléaires de la plus grande centrale nucléaire d'Europe (NPP ), a déclaré le directeur général Rafael Mariano Grossi de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Pendant trois semaines, le ZNPP a reçu de l'électricité hors site à partir d'une seule ligne électrique externe principale de 750 kV restante. Bien que les six réacteurs du ZNPP soient à l'arrêt, dont deux en arrêt à chaud, la centrale a besoin d'une alimentation électrique hors site pour remplir les fonctions essentielles de sûreté et de sécurité nucléaires. Sans la ligne de secours, tout dommage à la ligne de 750 kV entraînera la perte totale de toute l'alimentation hors site de la centrale."

https://www.iaea.org/newscenter/pressreleases/update-151-iaea-director-general-statement-on-situation-in-ukraine

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il y a 33 minutes, jojo (lo savoyârd) a dit :

... Je ne sais ce qui change. Pas vu passer le sujet. Désolé.

Je croyais que le sujet avait été abordé dans le fil de l'Asie Centrale Post Soviétique. En fait c'était le fil Turquie. Au temps pour moi.

Je recopie donc dans ce fil : http://www.air-defense.net/forum/topic/20404-asie-centrale-post-soviétique/page/3/#comment-1619709

Voir aussi le rôle très utile que joue la langue russe pour l'adaptation et l'éducation des réfugiés ukrainiens en Lituanie : http://www.air-defense.net/forum/topic/19099-pays-baltes/?do=findComment&comment=1611790

 

Modifié par Wallaby
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il y a 1 minute, Wallaby a dit :

Je croyais que le sujet avait été abordé dans le fil de l'Asie Centrale Post Soviétique. En fait c'était le fil Turquie. Au temps pour moi.

Je recopie donc dans ce fil : http://www.air-defense.net/forum/topic/20404-asie-centrale-post-soviétique/page/3/#comment-1619709

 

Merci.

En tous cas, ce que je retiens de l'article de Geo et ce qui semble légitime face aux derniers événements, c'est que les anciennes républiques soviétiques attachées à leur indépendance et usant tout ou partie de la langue russe (sans aborder les langues locales / nationales de ces contrées et de leurs différentes origines ou légitimités) s'inquiètent ... Et ont peut-être raison de s'inquiéter. 

Du coup je pense que cet article de part le prisme sous lequel est abordé ce sujet dans celui-ci, trouve toute sa place ici : l'usage de la langue russe,  pour certaines des anciennes républiques soviétiques, pourrait possiblement constituer une faiblesse (sinon une menace) ...

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il y a 19 minutes, Wallaby a dit :

Voir aussi le rôle très utile que joue la langue russe pour l'adaptation et l'éducation des réfugiés ukrainiens en Lituanie : http://www.air-defense.net/forum/topic/19099-pays-baltes/?do=findComment&comment=1611790

Absolument.

Très bon exemple d'ailleurs.

Je ne suis pas russophile, ni russophone encore moins russophobe ... Je relève juste que l'usage de cette langue, en ce moment et dans certaines contrées peut générer des problèmes aux russophones, façon "arme par destination" si je puis dire ainsi ... Comprenne qui pourra ...

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Géopolitique de la production et livraisons d'armes: le déli-cas de la Bulgarie. Article passionnant sur la situation de la région de Kazanlak, la vallée "Guns'n Roses" de la Bulgarie, ou l'industrie de l'armement est la seule en Europe à encore produire des munitions au standard PaVa et emploie près de 10 000 personnes (!!). 

Ironie de l'histoire, c'est aussi la région la plus russophile de Bulgarie, directement en lien avec son passé industriel et les nombreux voyages des habitants en URSS, pour se former sur les chaînes de production. Pressions politiques, espionnage, sabotages de machines, corridor terrestre à travers la Hongrie d'Orban, Kuleba qui y passe 4 jours en plein conflit pour négocier le passage aux 3x8 etc... Une histoire qui enchaîne les épreuves. 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/23/en-bulgarie-dans-la-vallee-des-roses-le-secret-bien-garde-des-armes-livrees-a-l-ukraine_6166628_3210.html

 

Citation

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En Bulgarie, dans la vallée des Roses, le secret bien gardé des armes livrées à l’Ukraine

Par Jean-Baptiste Chastand  (vallée des Roses (Bulgarie), envoyé spécial)Publié aujourd’hui à 05h50, mis à jour à 05h50

Temps de Lecture 7 min.

Article réservé aux abonnés

Reportage - Dans un pays traversé par un fort mouvement prorusse, les usines d’armement, qui tournent à plein régime, se font discrètes sur leurs livraisons à Kiev.

Nichée en plein centre de la Bulgarie, la vallée des Roses aime se présenter comme un haut lieu de la production mondiale d’essences odorantes. Mais, derrière la carte postale, la réalité de l’économie locale lui vaut un tout autre surnom, inspiré du groupe de hard-rock américain : « Guns N’Roses ». A Kazanlak, « capitale » de cette vallée et cité postcommuniste typique, avec ses barres de HLM grisâtres, il ne faut pas longtemps pour comprendre que les cinquante mille habitants vivent bien plus des « guns », les armes produites chez Arsenal, la gigantesque usine qui occupe des dizaines d’hectares en périphérie, que des « roses », qui n’ont pas encore pointé leurs bourgeons en ce début de printemps.

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Vue de la ville de Kazanlak (Bulgarie), où se trouve l’usine d’armement Arsenal, le 15 mars 2023. BORISLAV TROSHEV POUR « LE MONDE »

Devant le gigantesque portique de type soviétique d’Arsenal, le parking déborde de voitures d’ouvriers venus de toute la région. L’usine tourne en effet comme jamais depuis la fin du communisme. Des centaines d’offres d’emploi sont affichées sur le site Internet, et à l’intérieur du complexe, qui reste interdit d’accès à la presse, un chantier d’extension est en pleine activité. « Les roses, cela n’emploie pas dix mille personnes comme les armes, d’autant qu’il faut commencer à les ramasser à 3 heures du matin », sourit Dobromir Totev, ancien directeur national de l’armement et colonel à la retraite, originaire de cette ville à la riche histoire militaro-industrielle.

Un pont aérien

Les raisons de ce subit regain d’activité sont un secret sensible : Arsenal, comme sa cousine VMZ, installée un peu plus en amont, dans la ville de Sopot, travaille massivement pour l’armée ukrainienne, qui a un besoin urgent de munitions aux standards soviétiques. Or, la Bulgarie est le seul pays à en produire encore dans l’Union européenne (UE), avec la Roumanie et la République tchèque. Mais la discrétion reste de mise : bien que membre de l’OTAN, la Bulgarie est traversée par un fort mouvement prorusse – 20 % des Bulgares déclarent soutenir Moscou dans le conflit. Aussi, même si un pont aérien a été mis en place dès les premières semaines de la guerre pour fournir des munitions à l’Ukraine, via la Pologne, les dirigeants de ce pays de 6,9 millions d’habitants ne l’ont jamais admis officiellement.

« Bien sûr qu’on sait que tout va en Ukraine », lâche avec un grand sourire Nikuleta, ouvrière de VMZ. « On se tue à la tâche tellement il y a du travail en ce moment », témoigne-t-elle, tout en se disant « contente qu’on ait de quoi payer les salaires ». Affichant des résultats record, Arsenal, premier employeur privé du pays avec plus de neuf mille salariés, se vante d’avoir augmenté les salaires à environ 1 000 euros mensuels en moyenne, un niveau confortable pour la Bulgarie. Pourtant, Hristo Ibouchev, le patron d’Arsenal, raccroche le téléphone dès que l’on évoque l’Ukraine. « C’est possible que les armes aillent en Ukraine », reconnaît du bout des lèvres Katya. Comme elle, beaucoup d’ouvriers ont aussi du mal à se l’avouer. Rencontrée devant l’usine, elle se dit « plutôt prorusse », tout en étant payée à contrôler la qualité d’armes à destination de Kiev. Comment gère-t-elle cette contradiction ? « J’essaie de ne pas y penser », glisse-t-elle, avant de s’engouffrer dans sa voiture.

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Le commissaire européen à l’industrie, Thierry Breton (à gauche), à l’entrée de l’usine d’armement VMZ, à Sopot (Bulgarie), le 15 mars 2023. BORISLAV TROSHEV POUR « LE MONDE »

Sur le parking d’Arsenal, les écriteaux sont couverts d’affiches pour le candidat du parti nationaliste Renaissance, qui rêve que la Bulgarie sorte de l’OTAN. L’ironie veut en effet que « Kazanlak soit une des capitales de la russophilie bulgare, rappelle M. Totev, pro-occidental assumé. Pendant le socialisme, nombre de salariés d’Arsenal sont allés étudier en URSS et ont épousé des Russes. Ils ont d’ailleurs l’habitude de se retrouver chaque année dans la région », pour un rendez-vous où sont volontiers arborés des drapeaux russes. Cette situation typiquement bulgare remonte jusqu’à la maire. Ancienne d’Arsenal, Galina Stoyanova est membre du parti conservateur et pro-européen GERB, tout en ayant été jusqu’à récemment une des dirigeantes de la controversée association des russophiles de Bulgarie.

 

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Partie 2


https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/23/en-bulgarie-dans-la-vallee-des-roses-le-secret-bien-garde-des-armes-livrees-a-l-ukraine_6166628_3210.html

Citation

Reconnaissance pour Moscou

Cette organisation est présidée par un ancien député, accusé en 2019 par la justice bulgare d’espionnage pour la Russie. Il s’est fait encore fait remarquer, mardi 14 mars, pour avoir fondé à Moscou un « mouvement international des russophiles » en présence du ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Mme Stoyanova assure avoir quitté cette association « en début d’année », au moment où la structure a été frappée par des sanctions américaines, et défend qu’elle avait « pour principale activité de célébrer les événements reliés à l’histoire », notamment la guerre russo-turque (1877-1878). Cet événement, qui a débouché sur l’indépendance de la Bulgarie, nourrit chez beaucoup de Bulgares un sentiment de reconnaissance éternel pour Moscou. L’élue n’en dira pas plus : elle préfère mettre abruptement un terme à l’entretien.

Galina Stoyanova, maire de Kazanlak (Bulgarie), dans son bureau, le 15 mars 2023. BORISLAV TROSHEV POUR « LE MONDE »

Longtemps vues comme un héritage encombrant, ces usines antiques héritées du pacte de Varsovie et leurs 70 000 ouvriers aux convictions géopolitiques divergentes sont subitement devenus d’une importance stratégique pour tout le camp occidental. Mercredi 15 mars, le commissaire européen à l’industrie, Thierry Breton, a fait le déplacement jusque dans cette région reculée pour lancer son plan de 2 milliards d’euros, destiné à l’industrie européenne de l’armement, et convaincre les industriels locaux d’augmenter la cadence d’obus, notamment ceux de 122 millimètres et de 152 millimètres, les standards soviétiques.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’Union européenne s’accorde pour accélérer la production de munitions

« VMZ travaille toujours à la moitié de sa capacité », estime Hristo Gadjev, président de la commission de la défense au Parlement bulgare et favorable à l’envoi d’armes. Prudemment, le commissaire français n’a pas dit explicitement que les munitions iraient en Ukraine ; cette discrétion permet au ministère de la défense de sauver les apparences et d’assurer que le « pays ne s’est pas engagé à fournir des armes à l’Ukraine ».

Les ouvriers de l’usine d’armement Arsenal sortent de l’usine à Kazanlak (Bulgarie), le 15 mars 2023. BORISLAV TROSHEV POUR « LE MONDE »

Le sujet est rendu encore plus sensible par les élections législatives anticipées organisées dimanche 2 avril. Il s’agira du cinquième scrutin en deux ans dans ce pays englué dans une crise politique notamment due à des divisions profondes sur la question russe. Au début de la guerre, en février 2022, la Bulgarie était gouvernée par le premier ministre pro-occidental Kiril Petkov, un ancien de Harvard revenu au pays en promettant de lutter contre la corruption et d’en finir avec les ambiguïtés de la diplomatie bulgare. Fragile, son gouvernement dépendait toutefois du Parti socialiste, héritier de l’ancien Parti communiste et toujours proche de Moscou. Or, la dirigeante de ce parti, Kornelia Ninova, alors ministre de l’économie et de l’industrie, répétait qu’elle n’autoriserait « pas une seule balle » à partir en Ukraine.

Négociations avec Orban

« Malgré cela, nous avons pu travailler avec nos alliés pour soutenir l’Ukraine », assure aujourd’hui M. Petkov, dont le gouvernement a tenu six mois dans des conditions difficiles : l’entreprise russe Gazprom a coupé ses livraisons dès le mois d’avril. Politiquement, on ne pouvait pas envoyer directement des armes, mais les Américains et les Britanniques ont trouvé des fournisseurs privés comme VMZ et Arsenal pour leur acheter des armes rapidement et les fournir ensuite gratuitement à l’Ukraine. » « Sur le papier, le mot Ukraine n’était jamais mentionné, mais Ninova savait très bien où allaient [les armes] », sourit Atanas Slavov, député pro-occidental, élu de la région de Kazanlak.

Dans une boutique touristique de Kazanlak (Bulgarie), on trouve des tasses à l’effigie des présidents ukrainien, Volodomyr Zelensky, et russe, Vladimir Poutine, le 15 mars 2023. BORISLAV TROSHEV POUR « LE MONDE »

Dans les premières semaines de la guerre, de nombreux avions ont été repérés, reliant la Bulgarie à l’aéroport de Rzeszow, ville de l’est de la Pologne devenue la base arrière des livraisons d’armes à l’Ukraine. Le gouvernement bulgare a aussi dû négocier en urgence des livraisons par la route avec le premier ministre hongrois, Viktor Orban, connu pour ses positions prorusses, mais dont le pays est géographiquement incontournable. Signe de l’importance stratégique des armes bulgares, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a passé quatre jours à Sofia, en plein cœur du conflit, en avril, pour négocier d’arrache-pied davantage d’armes. « Il faisait pression pour qu’on passe aux trois-huit, malgré les soucis de sécurité », raconte une personne impliquée dans ces négociations. « Il voulait absolument débloquer une livraison sensible », ajoute une autre source.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La guerre en Ukraine déchire la Bulgarie

A la même époque, les deux chaînes de production d’obus de 152 millimètres de l’usine VMZ doivent subitement être arrêtées en raison d’une mystérieuse avarie. « Deux chaînes en même temps, cela ressemble beaucoup à du sabotage », s’étonne encore aujourd’hui un responsable gouvernemental de l’époque. Tous les Bulgares gardent en tête la tentative d’empoisonnement au Novitchok du marchand d’armes Emilian Gebrev, survenue en 2015 alors qu’il fournissait très probablement des armes à Kiev, et attribuée a posteriori à la célèbre équipe d’espions russes qui a empoisonné Sergueï Skripal au Royaume-Uni. Les explosions mystérieuses se sont multipliées les années suivantes dans les usines et entrepôts d’armes bulgares, dans un pays où une partie de l’appareil sécuritaire reste infiltrée par la Russie.

L’usine d’armement VMZ de Sopot (Bulgarie), le 15 mars 2023. BORISLAV TROSHEV POUR « LE MONDE »

Malgré ces difficultés, M. Petkov assure aujourd’hui que les munitions bulgares ont représenté « jusqu’à un tiers » de celles qui ont été tirées au début du conflit en Ukraine. Désormais alimentés en armes occidentales, les Ukrainiens sont moins dépendants des livraisons bulgares, mais les réseaux sociaux abondent en vidéos de soldats ukrainiens où l’on peut apercevoir des fusils produits par Arsenal. « Je suis très heureux que la Bulgarie ait été du bon côté de l’histoire », assure M. Petkov. Les sondages indiquent qu’il pourrait arriver en tête du scrutin début avril, mais l’incertitude demeure sur sa capacité à former une coalition, tant le pays reste divisé.

En attendant, un gouvernement intérimaire nommé par le président Roumen Radev dirige la Bulgarie. Bien qu’officiellement opposé à livrer des armes, celui-ci n’a toutefois pas mis fin à ce commerce discret qui a permis à la Bulgarie d’exporter pour au moins 2,5 milliards d’euros d’armes en 2022, un record. Sous la pression du Parlement, majoritairement pro-occidental, et des diplomaties européenne et américaine, le gouvernement intérimaire a en outre dû accepter en janvier de donner des armes prises dans les stocks de l’armée. Une première. « Il était temps de donner quelque chose et pas seulement de vendre, nous sommes un des pays avec les plus gros stocks de munition de l’ex-pacte de Varsovie », estime M. Gadjev, au Parlement bulgare.

Selon les informations du Monde, la Bulgarie a notamment fourni à Kiev des canons automoteurs Gvozdika et des canons antiaériens ZU-23-2. S’ils gagnent les élections, les Bulgares pro-occidentaux rêvent déjà d’y ajouter des chasseurs-bombardiers Mig-29 et des systèmes de défense antiaérienne S-300. En espérant que leurs nombreux concitoyens prorusses continuent de fermer les yeux.

Un signe prorusse « Z » dans les rues de Kazanlak (Bulgarie), le 15 mars 2023. BORISLAV TROSHEV POUR « LE MONDE »

 

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Partie 2

Citation

Reconnaissance pour Moscou

Cette organisation est présidée par un ancien député, accusé en 2019 par la justice bulgare d’espionnage pour la Russie. Il s’est fait encore fait remarquer, mardi 14 mars, pour avoir fondé à Moscou un « mouvement international des russophiles » en présence du ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Mme Stoyanova assure avoir quitté cette association « en début d’année », au moment où la structure a été frappée par des sanctions américaines, et défend qu’elle avait « pour principale activité de célébrer les événements reliés à l’histoire », notamment la guerre russo-turque (1877-1878). Cet événement, qui a débouché sur l’indépendance de la Bulgarie, nourrit chez beaucoup de Bulgares un sentiment de reconnaissance éternel pour Moscou. L’élue n’en dira pas plus : elle préfère mettre abruptement un terme à l’entretien.

Longtemps vues comme un héritage encombrant, ces usines antiques héritées du pacte de Varsovie et leurs 70 000 ouvriers aux convictions géopolitiques divergentes sont subitement devenus d’une importance stratégique pour tout le camp occidental. Mercredi 15 mars, le commissaire européen à l’industrie, Thierry Breton, a fait le déplacement jusque dans cette région reculée pour lancer son plan de 2 milliards d’euros, destiné à l’industrie européenne de l’armement, et convaincre les industriels locaux d’augmenter la cadence d’obus, notamment ceux de 122 millimètres et de 152 millimètres, les standards soviétiques.

« VMZ travaille toujours à la moitié de sa capacité », estime Hristo Gadjev, président de la commission de la défense au Parlement bulgare et favorable à l’envoi d’armes. Prudemment, le commissaire français n’a pas dit explicitement que les munitions iraient en Ukraine ; cette discrétion permet au ministère de la défense de sauver les apparences et d’assurer que le « pays ne s’est pas engagé à fournir des armes à l’Ukraine ».

Les ouvriers de l’usine d’armement Arsenal sortent de l’usine à Kazanlak (Bulgarie), le 15 mars 2023. BORISLAV TROSHEV POUR « LE MONDE »

Le sujet est rendu encore plus sensible par les élections législatives anticipées organisées dimanche 2 avril. Il s’agira du cinquième scrutin en deux ans dans ce pays englué dans une crise politique notamment due à des divisions profondes sur la question russe. Au début de la guerre, en février 2022, la Bulgarie était gouvernée par le premier ministre pro-occidental Kiril Petkov, un ancien de Harvard revenu au pays en promettant de lutter contre la corruption et d’en finir avec les ambiguïtés de la diplomatie bulgare. Fragile, son gouvernement dépendait toutefois du Parti socialiste, héritier de l’ancien Parti communiste et toujours proche de Moscou. Or, la dirigeante de ce parti, Kornelia Ninova, alors ministre de l’économie et de l’industrie, répétait qu’elle n’autoriserait « pas une seule balle » à partir en Ukraine.

Négociations avec Orban

« Malgré cela, nous avons pu travailler avec nos alliés pour soutenir l’Ukraine », assure aujourd’hui M. Petkov, dont le gouvernement a tenu six mois dans des conditions difficiles : l’entreprise russe Gazprom a coupé ses livraisons dès le mois d’avril. Politiquement, on ne pouvait pas envoyer directement des armes, mais les Américains et les Britanniques ont trouvé des fournisseurs privés comme VMZ et Arsenal pour leur acheter des armes rapidement et les fournir ensuite gratuitement à l’Ukraine. » « Sur le papier, le mot Ukraine n’était jamais mentionné, mais Ninova savait très bien où allaient [les armes] », sourit Atanas Slavov, député pro-occidental, élu de la région de Kazanlak.

Dans les premières semaines de la guerre, de nombreux avions ont été repérés, reliant la Bulgarie à l’aéroport de Rzeszow, ville de l’est de la Pologne devenue la base arrière des livraisons d’armes à l’Ukraine. Le gouvernement bulgare a aussi dû négocier en urgence des livraisons par la route avec le premier ministre hongrois, Viktor Orban, connu pour ses positions prorusses, mais dont le pays est géographiquement incontournable. Signe de l’importance stratégique des armes bulgares, le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a passé quatre jours à Sofia, en plein cœur du conflit, en avril, pour négocier d’arrache-pied davantage d’armes. « Il faisait pression pour qu’on passe aux trois-huit, malgré les soucis de sécurité », raconte une personne impliquée dans ces négociations. « Il voulait absolument débloquer une livraison sensible », ajoute une autre source.

A la même époque, les deux chaînes de production d’obus de 152 millimètres de l’usine VMZ doivent subitement être arrêtées en raison d’une mystérieuse avarie. « Deux chaînes en même temps, cela ressemble beaucoup à du sabotage », s’étonne encore aujourd’hui un responsable gouvernemental de l’époque. Tous les Bulgares gardent en tête la tentative d’empoisonnement au Novitchok du marchand d’armes Emilian Gebrev, survenue en 2015 alors qu’il fournissait très probablement des armes à Kiev, et attribuée a posteriori à la célèbre équipe d’espions russes qui a empoisonné Sergueï Skripal au Royaume-Uni. Les explosions mystérieuses se sont multipliées les années suivantes dans les usines et entrepôts d’armes bulgares, dans un pays où une partie de l’appareil sécuritaire reste infiltrée par la Russie.

Malgré ces difficultés, M. Petkov assure aujourd’hui que les munitions bulgares ont représenté « jusqu’à un tiers » de celles qui ont été tirées au début du conflit en Ukraine. Désormais alimentés en armes occidentales, les Ukrainiens sont moins dépendants des livraisons bulgares, mais les réseaux sociaux abondent en vidéos de soldats ukrainiens où l’on peut apercevoir des fusils produits par Arsenal. « Je suis très heureux que la Bulgarie ait été du bon côté de l’histoire », assure M. Petkov. Les sondages indiquent qu’il pourrait arriver en tête du scrutin début avril, mais l’incertitude demeure sur sa capacité à former une coalition, tant le pays reste divisé.

En attendant, un gouvernement intérimaire nommé par le président Roumen Radev dirige la Bulgarie. Bien qu’officiellement opposé à livrer des armes, celui-ci n’a toutefois pas mis fin à ce commerce discret qui a permis à la Bulgarie d’exporter pour au moins 2,5 milliards d’euros d’armes en 2022, un record. Sous la pression du Parlement, majoritairement pro-occidental, et des diplomaties européenne et américaine, le gouvernement intérimaire a en outre dû accepter en janvier de donner des armes prises dans les stocks de l’armée. Une première. « Il était temps de donner quelque chose et pas seulement de vendre, nous sommes un des pays avec les plus gros stocks de munition de l’ex-pacte de Varsovie », estime M. Gadjev, au Parlement bulgare.

Selon les informations du Monde, la Bulgarie a notamment fourni à Kiev des canons automoteurs Gvozdika et des canons antiaériens ZU-23-2. S’ils gagnent les élections, les Bulgares pro-occidentaux rêvent déjà d’y ajouter des chasseurs-bombardiers Mig-29 et des systèmes de défense antiaérienne S-300. En espérant que leurs nombreux concitoyens prorusses continuent de fermer les yeux.

 

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Ah ... 

"La diplomatie américaine n’exclut pas des négociations à terme sur les frontières de l’Ukraine"

Blinken :

« Je pense qu’il va y avoir des territoires en Ukraine pour lesquels les Ukrainiens seront déterminés à se battre sur le terrain, et peut-être des territoires qu’ils décideront qu’ils devront tenter de récupérer par d’autres moyens. »


https://www.lemonde.fr/international/live/2023/03/24/guerre-en-ukraine-en-direct-blinken-n-exclut-pas-a-terme-des-negociations-sur-les-frontieres-de-l-ukraine_6166780_3210.html

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