mayamac Posté(e) le 3 septembre 2022 Share Posté(e) le 3 septembre 2022 Merci Manuel77, ton message éclairci grandement le sujet. Et en effet, moi non plus je ne comprends pas trop ce qui se passe en Lybie et la position de la France. Ça m’embête qu’on s’oppose à l’Italie (pays que personnellement j’aime énormément) - mais pas du tout qu’on s’oppose à la Turquie par contre (notamment « l’accord »sur les eaux territoriales entre Lybie et Turquie) 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 3 septembre 2022 Share Posté(e) le 3 septembre 2022 Il y a 4 heures, Manuel77 a dit : Macron défend les intérêts français de manière plus claire et plus conflictuelle que ses prédécesseurs, notamment vis-à-vis de l'Allemagne. Il utilise son pouvoir et court-circuite davantage ses ministères que ses prédécesseurs. Ich stimme hundertprozentig zu. C'est dramatique. Toute l'expertise, toute l'expérience accumulée dans les ministère est finalement sous-utilisée. C'est un beau gâchis. Si tu en as l'occasion, je te conseille de regarder le très divertissant film Quai d'Orsay où Thierry Lhermitte (le jeune politicien qui parle le langage des spin doctors) court-circuite ou maltraite Niels Arestrup (le vieux diplomate qui a l'expérience et qui sait comment vraiment résoudre les problèmes) : Le 04/06/2022 à 20:54, Wallaby a dit : Dans le film "Quai d'Orsay", le politicien ridicule Thierry Lhermitte est humilié par le diplomate professionnel Niels Arestrup, qui a l'expérience, qui gère les affaires sur la longue durée. La suppression du corps diplomatique, c'est la revanche de Thierry Lhermite sur Niels Arestrup. Voir aussi ceci : Le 04/06/2022 à 23:30, Wallaby a dit : https://www.monde-diplomatique.fr/2020/09/ENDEWELD/62194 Qui pilote vraiment le Quai d’Orsay ? Emmanuel Macron et l’« État profond », par Marc Endeweld M. Macron décide d’exhorter ses diplomates à « repenser (…) notre relation avec la Russie », et à renforcer le dialogue avec celle-ci, car « pousser la Russie loin de l’Europe est une profonde erreur stratégique, parce que nous poussons la Russie soit à un isolement qui accroît les tensions, soit à s’allier avec d’autres puissances comme la Chine, ce qui ne serait pas du tout notre intérêt ». Déjà, dans son livre Révolution, publié lors de la campagne présidentielle, il annonçait son intention de « travailler avec les Russes pour stabiliser leur relation avec l’Ukraine et permettre que soient levées progressivement les sanctions de part et d’autre (4) ». M. Macron a découvert le dossier russe en janvier 2016 quand il s’est rendu à Moscou alors qu’il était ministre de l’économie. Il est alors accompagné de M. Jean-Pierre Chevènement, nommé quatre ans plus tôt représentant spécial de la France pour la Russie dans le cadre de la « diplomatie économique ». Les deux hommes, qui s’apprécient — M. Chevènement nous rappelle que M. Macron fut plus jeune, à la fin des années 1990, engagé dans son parti, le Mouvement des citoyens (MDC) —, entament vite un dialogue sur le sujet. « En 2017, Emmanuel Macron m’a demandé de reprendre du service », nous confie l’ancien ministre, avec pour nouvelle mission de réintégrer pleinement la Russie au sein du Conseil de l’Europe — une instance intergouvernementale qui regroupe quarante-sept pays, soit toute l’Europe au sens large sauf la Biélorussie. Ce sera chose faite en juin 2019, la Russie retrouvant ses droits de vote perdus après l’annexion de la Crimée en mars 2014. M. Chevènement n’utilise pas de pincettes diplomatiques pour exposer les résistances à l’intérieur du ministère des affaires étrangères : « Quand le président Macron me reçoit avec tout son “staff”, je sens très vite qu’il y a des gens sur l’ancienne ligne. Je me heurte à tous les étages à cet État profond. Toutes mes propositions contredisaient nombre de responsables du Quai. Depuis Bernard Kouchner [ministre des affaires étrangères de 2007 à 2010], et les nominations qui en ont résulté, la ligne sur ce dossier est celle des néoconservateurs américains. » Lancé dans les années 1970, le « néoconservatisme » est un courant de pensée diffusé par des intellectuels américains venus de la gauche, qui dénonçaient alors la realpolitik de Henry Kissinger. M. Martin Briens reste directeur de cabinet de Mme Florence Parly, la ministre de la défense. Or MM. Errera, Roche et Briens occupaient des postes-clés pendant la présidence très atlantiste de M. Sarkozy. Pour quelles raisons le chef de l’État a-t-il accepté de telles nominations, pour ensuite dénoncer l’existence d’un « État profond » ? Un diplomate se désespère : « Macron ne s’est pas donné les moyens de prendre le contrôle de l’appareil. Il se retrouve à la fois seul face à son administration, mais aussi au sein même de l’Élysée. » Le crédit de la France en pâtit. M. Poutine a lui-même relevé cette confusion lors du forum international Valdaï à l’automne 2019 : « Je ne sais pas ce qu’est l’État profond. En Russie, il y a un État qui obéit au président », a répondu le président russe au géopolitologue français Pascal Boniface, qui lui demandait de réagir aux propos de M. Macron. Et avant la mise au point présidentielle d’août 2019, le cabinet de Mme Parly avait interdit au chef d’état-major des armées de se rendre à Moscou, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Sollicité par l’intermédiaire de son cabinet, M. Le Drian n’a pas souhaité répondre à nos questions. Ancien ministre des affaires étrangères et diplomate de carrière, M. Dominique de Villepin a affronté de telles résistances lors de la guerre en Irak : « Ces réseaux atlantistes sont extrêmement forts chez les militaires français, et ils sont également en lien avec les activités économiques. Ils sont anglo-saxons d’esprit », nous assure-t-il. Dès juin 2017, sitôt élu président, dans un entretien au Figaro, M. Macron promet : « Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans. La démocratie ne se fait pas depuis l’extérieur à l’insu des peuples. La France n’a pas participé à la guerre en Irak et elle a eu raison. Et elle a eu tort de faire la guerre de cette manière en Libye. Quel fut le résultat de ces interventions ? Des États faillis dans lesquels prospèrent les groupes terroristes. Je ne veux pas de cela en Syrie (10). » M. Macron entend troquer le discours sur les « valeurs » pour celui de la realpolitik. Il veut parler avec tout le monde. « Emmanuel Macron ne considère pas que la France doit faire profil bas. Il n’achète pas l’idée d’une France qui devrait se fondre dans le magma occidental. Il a l’ambition de jouer un rôle », assure M. Védrine, qui ajoute : « Il n’est pas gaullo-mitterrandien, il n’est pas néoconservateur. La synthèse macronienne emprunte à tous les courants. » Pragmatisme gaullien ou vulgaire opportunisme ? « C’est une diplomatie par défaut », estime pour sa part Bertrand Badie, politiste spécialiste des relations internationales. « Il s’inscrit comme un bon élève de Sciences Po, dans une certaine continuité gaullo-mitterrandienne, tout en reprenant certains thèmes néoconservateurs. Tout cela repose sur un très faible renouvellement de logiciel de notre diplomatie. » Dès 2016, dans Révolution, le futur président soulignait qu’il faut assurer un « rééquilibrage de notre relation » avec les États-Unis. Mais, depuis, M. Macron peine à faire sien l’axiome gaulliste : une France alliée, mais non alignée. En février 2019, la France reconnaît précipitamment Juan Guaidó, l’homme de Washington, comme « président en charge » (sic) du Venezuela. En janvier dernier, alors qu’un drone américain assassine le général iranien Ghassem Soleimani, il exprime son « entière solidarité » avec les États-Unis et appelle l’Iran à s’abstenir « de toute mesure d’escalade militaire »… On retrouve cet entre-deux dans le dossier russe : « Quand on joue une partie, et qu’on ne la joue pas à fond, le partenaire a tendance à vouloir vous contourner, assure M. de Villepin. En fait, on ne joue pas assez avec l’autre monde, on continue de préférer un partenaire central, les États-Unis. Je me souviens que, sur l’Irak en 2003, j’avais mis des mois à convaincre Poutine que nous étions sérieux, c’est-à-dire que nous étions prêts à mettre notre veto au Conseil de sécurité. Le problème aujourd’hui est que, sur plusieurs sujets, Poutine doute que la France soit prête à en payer le prix. Est-on pris au sérieux ? Nos hésitations, notre confort atlantique, nous mettent dans une position où on perd sur tous les tableaux. » Pourtant, le temps presse, car Moscou pourrait être tenté d’enjamber l’Europe, ainsi que l’a rappelé au Sénat le diplomate Pierre Vimont, nommé représentant spécial de la France pour la Russie : « Nous assistons au développement d’un dialogue direct, au-dessus de nos têtes, entre Russes et Américains sur des questions qui intéressent la sécurité des États européens, ce qui me dérange quelque peu. Les Européens doivent défendre leurs propres intérêts (14). » Paris a également du mal à préciser sa relation avec la Chine. « Macron est ambigu, estime un diplomate : il souhaite établir un vrai partenariat, tout en n’ayant pas confiance, et en adoptant une stratégie du cordon sanitaire » contre Pékin. Le jeu diplomatique paraît marginalisé au profit d’une vision manichéenne du monde, qui privilégie la guerre et les sanctions commerciales comme instrument de la politique étrangère. « Le Quai subit la militarisation de la diplomatie française depuis Sarkozy, estime M. de Villepin. Il a perdu beaucoup de ses capteurs dans le monde, notamment en Afrique. Il n’est plus à l’avant-garde, mais dans une gestion de l’intendance. » Longtemps en poste en Afrique, l’ancien diplomate Laurent Bigot s’en désole : « Les diplomates ne sont plus capables de produire des analyses et une stratégie ». 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 4 septembre 2022 Share Posté(e) le 4 septembre 2022 Le 03/09/2022 à 14:46, Manuel77 a dit : Bonjour Bechar, Merci pour ce nouveau message et ton résumé ! Vraiment. Excuses n'ai pas pu le lire avant. Je lis l'anglais mais ne me suis pas donné la peine ce coup-ci. MERCI de continuer à nous éclairer de tes points de vue et de la vision des allemands Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 4 septembre 2022 Share Posté(e) le 4 septembre 2022 il y a une heure, Bechar06 a dit : Merci pour ce nouveau message et ton résumé ! Vraiment. Excuses n'ai pas pu le lire avant. Je lis l'anglais mais ne me suis pas donné la peine ce coup-ci. MERCI de continuer à nous éclairer de tes points de vue et de la vision des allemands Oui ! Mais il faut rappeler que le texte pointé par @Manuel77 a plus d'un an : beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis. Concernant la politique française en Libye : il me semble bien 1. qu'on a pas trop de politique tranchée (on souhaiterait vivement que les deux camps se réconcilient... mais ils se battent) et 2. que c'est la même politique que l'Italie, et coordonnée avec elle et - me semble-t-il - l' Allemagne et/ou le Haut Représentant de politique extérieure de l'UE. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BP2 Posté(e) le 9 septembre 2022 Share Posté(e) le 9 septembre 2022 Qui dit Europe de la défense dit préférence européenne en matière d'armement il me semble. On a un membre clairement déviant avec la Pologne. Dernier exemple en date : http://www.opex360.com/2022/09/09/la-pologne-va-commander-96-helicopteres-dattaque-americains-ah-64e-guardian/ Et l'Allemagne qui va prendre le même chemin, plus F35 pour les deux. Tout va parfaitement bien. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Kelkin Posté(e) le 9 septembre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 9 septembre 2022 il y a 13 minutes, BP2 a dit : Qui dit Europe de la défense dit préférence européenne en matière d'armement il me semble. Sauf que tu oublies deux éléments primordiaux pour la compréhension de la mentalité de nos voisins : La défense de l'Europe, c'est l'OTAN et l'OTAN, c'est l'Amérique, donc la défense de l'Europe, c'est l'Amérique. L'UE est un jeu à somme nulle, acheter à un autre pays européen c'est comme s'arrêter sur une rue qui appartient à un autre joueur au Monopoly. 2 3 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 9 septembre 2022 Share Posté(e) le 9 septembre 2022 Il y a 7 heures, BP2 a dit : Qui dit Europe de la défense dit préférence européenne en matière d'armement il me semble. Ca paraît logique vu de France. Vu d'ailleurs, pas du tout manifestement, et ça n'est pas dans les textes. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alberas Posté(e) le 10 septembre 2022 Share Posté(e) le 10 septembre 2022 Il y a 17 heures, BP2 a dit : Qui dit Europe de la défense dit préférence européenne en matière d'armement il me semble. En principe Oui! Mais ... Il y a 17 heures, BP2 a dit : On a un membre clairement déviant avec la Pologne La Pologne ne veut pas d'Europe de la Défense. Elle veut la Défense de l'Europe et d'abord la défense de la Pologne. Donc elle sait vers qui se tourner. En plus, l'exemple Ukrainien est accablant pour l'Europe. La défense européenne est une utopie qui ne peut devenir réalité que si on commence par le fondement d'une politique commune de défense, ie une unité politique. 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 10 septembre 2022 Share Posté(e) le 10 septembre 2022 6 minutes ago, Alberas said: En principe Oui! Mais ... Quel principe ? On a une définition officielle de : "Europe de la défense" non ... Chacun y projette ses désirs. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alberas Posté(e) le 10 septembre 2022 Share Posté(e) le 10 septembre 2022 Il y a 3 heures, g4lly a dit : Quel principe ? On a une définition officielle de : "Europe de la défense" non ... Chacun y projette ses désirs. "en principe" = "théoriquement". Ca veut dire qu'il faudrait une politique européenne de la défense, comme il y a une politique européenne de l'agriculture. Autrement dit, c'est pas demain la veille. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 10 septembre 2022 Share Posté(e) le 10 septembre 2022 1 minute ago, Alberas said: "en principe" = "théoriquement". Ca veut dire qu'il faudrait une politique européenne de la défense, comme il y a une politique européenne de l'agriculture. Autrement dit, c'est pas demain la veille. La politique agricole commune interdit l'achat de matériel non communautaire ? La politique européenne de défense et de sécurité existe... Et n'interdit pas l'achat de matériel non communautaire. Ça irait à l'encontre de la concurrence libre et non faussée le dogme fondateur... Ça léserait les clients en plus qui paieraient plus cher pour moins bien ... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alberas Posté(e) le 10 septembre 2022 Share Posté(e) le 10 septembre 2022 Il y a 1 heure, g4lly a dit : La politique européenne de défense et de sécurité existe. Tu as raison. Je bats ma coulpe!" Citation La politique de sécurité et de défense commune (PSDC) fait partie intégrante de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l'Union européenne (UE). La PSDC est un instrument nouveau, beaucoup plus global qu'une alliance de défense, et potentiellement ambitieux puisqu'elle vise à la définition progressive d'une politique de défense commune de l'Union. Son objet premier est de doter l’Union d'une capacité opérationnelle, s’appuyant sur des moyens civils et militaires susceptibles d'être déployés en dehors de l’Union afin d’assurer le maintien de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale, conformément aux principes de la charte des Nations unies. La PSDC vise à renforcer le rôle de l'UE en matière de gestion internationale des crises, de manière complémentaire et coordonnée avec l'OTAN. Le traité de Lisbonne signé le 13 décembre 2007 instaure la PSDC qui prend la suite de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) mise en œuvre depuis le début des années 2000 sur la base du traité de Nice. Le nouveau traité trace le cadre des missions civiles et des opérations militaires de l'UE à l’étranger, et prévoit aussi la définition progressive d’une politique de défense commune de l’Union. Les décisions relatives à la PSDC sont adoptées par le Conseil européen et le Conseil de l'Union européenne à l'unanimité, sauf exceptions. Le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité est chargé de proposer et de mettre en œuvre les décisions concernant la PSDC. Il a autorité sur les structures chargées des relations extérieures de l’Union, principalement le Service européen pour l'action extérieure. Pour l'exécution opérationnelle des missions décidées dans le cadre de la PSDC, les capacités civiles et militaires requises sont mises à disposition par les États membres de l’UE. Chaque État membre demeure souverain pour définir et mettre en œuvre sa politique de sécurité et de défense nationale, dans le respect de ses accords internationaux. Citation La PSDC, introduite par le traité de Lisbonne (2007), prévoit la possibilité de définir une politique de défense commune de l'UE sans pour autant être la résurgence de l'idée de constituer une armée européenne et tout en continuant de reconnaître l'importance de l'OTAN dans la défense collective des membres de l'UE1. J'arrête là mes citations parce que ça continue sur les instances administratives, les règles de coopération, les financements , etc... Il y a donc effectivement une "Politique de Sécurité et de Défense Commune", soumise peu ou prou aux mêmes procédures de fonctionnement que les autres politiques communes. Dans ce sens, il me semble que le terme "Europe de la Défense" est ambigü. Place aux lobbyistes et spécialistes du montage des dossiers de financement européen. J'espère seulement que la Commission ne considèrera pas que certaines entreprises françaises de notre BITD sont trop hégémoniques dans leur domaine. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Alberas Posté(e) le 12 septembre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 12 septembre 2022 Le 10/09/2022 à 12:57, g4lly a dit : La politique européenne de défense et de sécurité existe... Et n'interdit pas l'achat de matériel non communautaire. Voila un nouvel exemple de ce que veut la Commission en matière de défense: "l'égalitarisme par le bas". "Non aux best athlete". L'article est long et est en lecture libre: https://www.latribune.fr/opinions/hypersonique-pourquoi-la-france-et-mbda-ont-pris-une-enorme-claque-de-bruxelles-929690.html 1 8 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 12 septembre 2022 Share Posté(e) le 12 septembre 2022 9 hours ago, Alberas said: Voila un nouvel exemple de ce que veut la Commission en matière de défense: "l'égalitarisme par le bas". "Non aux best athlete". L'article est long et est en lecture libre: https://www.latribune.fr/opinions/hypersonique-pourquoi-la-france-et-mbda-ont-pris-une-enorme-claque-de-bruxelles-929690.html Le plus intéressant c'est le point 3 enfin exposé ouvertement... 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manuel77 Posté(e) le 12 septembre 2022 Share Posté(e) le 12 septembre 2022 Un petit mouvement du SPD vers le SCAF ? https://www.sueddeutsche.de/politik/habeck-lambrecht-ruestungsexporte-verteidigung-1.5655790 Les feux de signalisation ne sont pas d'accord sur les livraisons d'armes. Le ministre de l'Economie Habeck s'oppose à la ministre de la Défense Lambrecht, qui souhaite être moins restrictive à l'avenir en matière d'exportations d'armes. Une dispute s'annonce au sein de la coalition au sujet des exportations d'armes. Le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck (Verts) s'oppose aux demandes visant à rendre les exportations de technologie de défense moins restrictives à l'avenir. "Au lieu d'exiger des règles plus laxistes pour les exportations d'armes, nous allons devenir plus stricts et renforcer en même temps l'interaction avec les partenaires de valeurs et d'alliances", a déclaré Habeck au Süddeutsche Zeitung. "Il est clair que les armes n'appartiennent pas à ceux qui violent les droits de l'homme". Cela s'applique déjà aujourd'hui selon les règles allemandes et européennes. "Nous voulons renforcer cette ligne". Auparavant, la ministre de la Défense Christine Lambrecht (SPD) s'était engagée à assouplir les règles, notamment en ce qui concerne les coopérations européennes. "Jusqu'à présent, nous avons rendu cette coopération compliquée en insistant sur des règles spéciales pour l'exportation de biens d'armement", a déclaré Mme Lambrecht lors d'un discours d'orientation à Berlin. L'Allemagne doit s'attaquer à ses "règles d'exportation afin de donner à la coopération dans le domaine des biens de défense une puissante impulsion en matière de politique européenne". Dans les grands projets de coopération, la question se pose toujours de savoir si l'un des partenaires peut empêcher les autres Etats impliqués d'exporter le produit final vers des pays tiers. La France, par exemple, avec laquelle l'Allemagne a convenu d'une coopération pour le développement d'un nouvel avion de combat (Future Combat Air System), a livré ces dernières années des armes à l'Egypte, aux Emirats arabes unis et, contrairement à l'Allemagne, a également maintenu ses exportations vers l'Arabie saoudite. Dans l'accord de coalition, les partis au pouvoir s'étaient mis d'accord sur une politique d'exportation d'armement restrictive et transparente, la coopération européenne en matière d'armement devant également être renforcée. Une porte-parole du ministère de l'Economie a déclaré que les points essentiels de la loi sur le contrôle des exportations d'armes devraient être présentés au début de l'automne. M. Habeck a également souligné que le contrôle des exportations d'armes vers des pays tiers devait être réglementé de manière plus contraignante. Le respect des droits de l'homme, de la démocratie et de l'État de droit doit avoir un "poids particulier". "C'est une nécessité urgente". Au sein du gouvernement fédéral, le ministère de l'Économie est responsable du contrôle des exportations d'armes. Mais en même temps, les exportations vers "des partenaires de valeurs et d'alliances devraient être simplifiées dans le sens d'une interaction forte", a-t-il déclaré. --------------------------- https://www.tagesschau.de/inland/lambrecht-ausgaben-verteidigung-101.html "En ce qui concerne la Bundeswehr, la défense nationale et la défense de l'alliance seront à l'avenir en tête de notre liste de priorités", a souligné la ministre. Même si l'on discute encore en détail des capacités que la Bundeswehr doit finalement avoir, "cela ne doit pas détourner l'attention du fait qu'en fin de compte, cette somme est nécessaire", a-t-elle précisé. Cela signifie que "nous devrons dépenser plus d'argent pour la défense", a déclaré Lambrecht. Et deux pour cent de la performance économique pour la sécurité ne sont pas de trop, selon elle. "L'Allemagne est prête à soulager l'Amérique en Europe et à contribuer ainsi de manière décisive à une répartition équitable des charges". Mais pour cela, il est également nécessaire de rendre l'Europe plus forte en elle-même, a déclaré la politicienne du SPD. Elle a exhorté à mettre en œuvre dès maintenant l'objectif de l'UE de se procurer en commun 35 pour cent des investissements dans l'armement. Actuellement, ce chiffre n'est que de 8 %. "Il y a encore beaucoup de marge de progression". Lambrecht veut une nouvelle réglementation des exportations d'armes La politicienne du SPD a également remis en question les règles en vigueur pour les exportations d'armement, car elles rendent la coopération européenne plus difficile. Actuellement, l'Allemagne, avec ses réserves sur les valeurs, se place ici "au-dessus de nos partenaires européens", a-t-elle critiqué, c'est pourquoi "nous devons nous attaquer aux règles d'exportation allemandes". 1 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 12 septembre 2022 Share Posté(e) le 12 septembre 2022 Le 10/09/2022 à 12:57, g4lly a dit : La politique agricole commune interdit l'achat de matériel non communautaire ? La politique européenne de défense et de sécurité existe... Et n'interdit pas l'achat de matériel non communautaire. Ça irait à l'encontre de la concurrence libre et non faussée le dogme fondateur... La politique agricole commune est l'une des plus anciennes de l'UE et pas du tout une politique de concurrence libre avec frontières ouvertes, etc : elle est explicitement protectionniste et dirigiste avec d'énormes leviers de subventions d'état. #nawak Critiquons autant qu'il est utile, mais honnêtement. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 12 septembre 2022 Share Posté(e) le 12 septembre 2022 il y a 48 minutes, Boule75 a dit : La politique agricole commune est l'une des plus anciennes de l'UE et pas du tout une politique de concurrence libre avec frontières ouvertes, etc : elle est explicitement protectionniste et dirigiste avec d'énormes leviers de subventions d'état. #nawak Critiquons autant qu'il est utile, mais honnêtement. J'ai raté un truc ... Elle interdit ou pas les tracteur US? Le soja transgenique US? Les semences transgeniques US? Non non et non. Donc ne botte pas en touche gratuitement. La PAC avait même aboutit à un partage du monde agricole US Europe sur la spécialisation des production de protéine. Protéines végétales pour les USA ... Et protéines animales transformé pour l'Union. Avec a la clef la vache folle et le quasi monopole US sur l'alimentation animale proteiné ensuite. A tel point qu'on a fini par donner à nouveau des farines animales a nos élevages. Alors oui il y a du protectionniste dedans sur les produits. Oui il y a des politiques de souveraineté alimentaire. Mais non on interdit pas aux états membres d'acheter US ou quoique ce soit du genre. Il n'y a pas de préférence communautaire non plus. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 12 septembre 2022 Share Posté(e) le 12 septembre 2022 il y a 9 minutes, g4lly a dit : J'ai raté un truc ... Elle interdit ou pas les tracteur US? Le soja transgenique US? Les semences transgeniques US? Non non et non. Donc ne botte pas en touche gratuitement. Je ne botte pas en touche et oui on peut acheter des tracteurs US : je te fais simplement remarquer qu'on est très loin, avec une politique aussi fondamentale que la PAC l'est pour l'UE, d'une politique ultra-libérale. Elle n'interdit pas l'importation d'intrans, mais elle réglement fermement l'importation de productions étrangères, elle subventionne massivement les agriculteurs, elle réglemente plein de choses. Bref : pour la PAC, il n'y a pas de dogme libre-échangiste qui tienne. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 12 septembre 2022 Share Posté(e) le 12 septembre 2022 1 minute ago, Boule75 said: Je ne botte pas en touche et oui on peut acheter des tracteurs US : je te fais simplement remarquer qu'on est très loin, avec une politique aussi fondamentale que la PAC l'est pour l'UE, d'une politique ultra-libérale. Elle n'interdit pas l'importation d'intrans, mais elle réglement fermement l'importation de productions étrangères, elle subventionne massivement les agriculteurs, elle réglemente plein de choses. Bref : pour la PAC, il n'y a pas de dogme libre-échangiste qui tienne. Pour la PESD non plus ... Mais il n'y a pas de préférence communautaire non plus. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Boule75 Posté(e) le 12 septembre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 12 septembre 2022 il y a 6 minutes, g4lly a dit : Pour la PESD non plus ... Mais il n'y a pas de préférence communautaire non plus. La PESD est balbutiante et... beaucoup moins française. Pour l'instant je n'appelle pas ça une politique : c'est du saupoudrage de toutes petites subventions pour des micro-projets, et des appels d'offres rédigés par des consultants et attribués par des juristes. Les mêmes recettes produisant les mêmes résultats, ça finit comme air2030 en Suisse. La seule chose hypothétiquement intéressante serait le brassage inter-industriel. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alexis Posté(e) le 13 septembre 2022 Share Posté(e) le 13 septembre 2022 Il y a 11 heures, g4lly a dit : Le plus intéressant c'est le point 3 enfin exposé ouvertement... Oui. En même temps, sur le fond tout cela n'est pas grave. C'est simplement le signe que la France aura intérêt dans les prochains arbitrages budgétaires à pousser pour un budget du Fedef le plus bas possible, idéalement nul. La chasse au gaspi, c'est important. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alberas Posté(e) le 13 septembre 2022 Share Posté(e) le 13 septembre 2022 Il y a 2 heures, Alexis a dit : Oui. En même temps, sur le fond tout cela n'est pas grave. C'est simplement le signe que la France aura intérêt dans les prochains arbitrages budgétaires à pousser pour un budget du Fedef le plus bas possible, idéalement nul. La chasse au gaspi, c'est important. Monter un "machin" à Bruxelles dont le seul but est de distribuer des financements proportionnellement aux contributions de chaque Etat membre ne sert qu'à engraisser la Commission et à détourner les fonds. L'exemple de Diehl se cachant derrière un obscur BE espagnol en est un excellent exemple. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
casoucasou Posté(e) le 13 septembre 2022 Share Posté(e) le 13 septembre 2022 Article du monde sur la cyber sécurité et le cloud souverain. Révélation 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Manuel77 Posté(e) le 17 septembre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 17 septembre 2022 (modifié) Un article du magazine de l'association allemande des réservistes, qui traite de manière critique de la politique d'armement allemande actuelle : REMARQUE : lorsque l'article parle de "loyal", il s'agit du nom de la revue des réservistes. Ce ne sont pas des nationalistes qui veulent réinstaller l'empereur. Beaucoup de planification, peu de troupes https://www.reservistenverband.de/magazin-loyal/viel-planung-wenig-truppe/ Immaturité militaire et dépendance totale vis-à-vis des Etats-Unis : pour les Européens, la guerre en Ukraine est une double révélation. Seuls les Etats-Unis ont pu mobiliser de grandes unités pour renforcer le flanc est de l'Europe de l'OTAN/UE. Les Européens ne créent que des compagnies. Les livraisons de Washington sont également décisives dans l'aide en armes à l'Ukraine envahie par la Russie. En six mois de combats, les Etats-Unis ont fourni une aide militaire de 25 milliards d'euros. Les Européens directement concernés n'ont apporté que douze milliards, selon le "Ukraine Support Tracker" de l'Institut d'économie mondiale de Kiel, qui présente les chiffres actuels au moment de la clôture de la rédaction. Les principales puissances militaires européennes, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, grattent leurs structures creuses pour livrer chacune une poignée d'artillerie à l'Ukraine. Le développement des capacités de production s'annonce fastidieux. Il n'est pas certain que l'on parvienne à une coopération européenne pertinente. La France a annoncé un plan purement national pour septembre. Interrogé par loyal sur les mesures prises par l'Allemagne pour augmenter ses capacités, un porte-parole du ministère de la Défense a répondu que cela relevait uniquement de l'industrie. L'Allemagne n'est toujours pas prête à mener une politique d'armement stratégique sérieuse. Il n'y a que des travaux de base. Le ministère de l'économie prépare une "étude sur la situation structurelle de l'industrie de la sécurité et de la défense en Allemagne". Les résultats de cette étude devraient être disponibles à la fin de l'année, a déclaré un porte-parole du ministère à loyal. Les Européens ont besoin d'un ensemble de forces armées performant Les Européens souhaitaient pourtant depuis longtemps disposer d'une force armée de la taille d'un corps d'armée, c'est-à-dire d'environ 60.000 hommes prêts à intervenir, avec des forces terrestres, navales et aériennes. Ils ont fixé cet objectif sous l'impression d'impuissance militaire lors des guerres des Balkans des années 1990, qui n'ont pu être terminées que par la puissance militaire américaine. A l'ère des guerres asymétriques, le projet d'une force armée européenne consolidée s'est enlisé. Les Européens se sont désarmés, ne laissant que de petites armées de chaloupes pour les guerres antiterroristes des Etats-Unis. L'adossement confortable à la superpuissance de l'OTAN devient toutefois de plus en plus imprudent, car les Etats-Unis ne sont plus disposés à mettre fin militairement à des conflits décisifs pour l'Europe de l'UE, comme en Syrie. Le premier adversaire des États-Unis est désormais la Chine, et non plus la Russie. Pour pouvoir faire face à ses guerres d'agression régionales, les Européens ont besoin d'un groupement de forces performant si les Etats-Unis sont liés en Asie. Mais au lieu d'un regroupement efficace, c'est l'éclatement qui domine : les Européens créent sans cesse de nouvelles structures militaires, qui ne sont toutefois pas marquées par l'harmonisation, mais par des intérêts nationaux particuliers. La brigade franco-allemande n'a jamais été utilisée en tant que grande unité. Une brigade lituano-polono-ukrainienne est devenue caduque avec l'attaque de la Russie. Une nouvelle unité d'intervention des Britanniques et des Français, la Combined Joint Expeditionary Force, doit comprendre deux battlegroups de 10.000 hommes. Les partenaires n'ont toutefois des intérêts équivalents que dans les Balkans et au Moyen-Orient. Or, c'est justement là que des jeux de planification prévoient la participation de puissantes puissances militaires pour lesquelles cette force expéditionnaire serait trop faible. Des capacités militaires perdues Tous ces projets nécessitent une planification et des ressources humaines importantes, alors que leur valeur ajoutée militaire est limitée, voire inexistante. Les rares avancées sont basées sur des solutions de mise en commun et de partage, comme le European Air Transport Command (voir article suivant). La création de nouveaux commandements, longtemps vantée comme une "flexibilisation", s'est soldée par une dispersion. Il n'y a pas eu d'augmentation des effectifs et des capacités pour les soutenir. Au contraire. Entre 1999 et 2018, les armées européennes ont perdu 35 % de leurs capacités militaires, selon une analyse des experts en défense Sophia Becker, Christian Mölling et Torben Schütz pour la Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik. La fonte a été particulièrement intense dans les années qui ont suivi la crise financière de 2008. Source Graphique : Agence européenne de défense - Rapport de données de défense 2019-2020. Sous la pression de la guerre d'agression russe, l'Europe se regroupe désormais naturellement davantage autour des États-Unis. La Suède et la Finlande devraient à présent devenir membres de l'Alliance. Le nouveau concept stratégique annonce un "New Force Model". Jusqu'à présent, la Response Force se contentait de préparer des contingents de brigades pour le flanc est. A partir de 2025, des divisions devraient pouvoir être mobilisées. Les États membres de l'UE ont en outre adopté - une fois de plus - une déclaration d'intention, la "boussole stratégique". Ses projets doivent permettre de "renforcer notre politique de sécurité et de défense" d'ici 2030. La raison de cette vague perspective : L'approche est fragmentée et bottom-up. Les innombrables lacunes des Européens en matière de capacités militaires doivent être comblées par 60 projets PESCO. Il manque toutefois un profil de capacité pour l'ensemble du potentiel des forces armées européennes au sein de l'UE et de l'OTAN. Daniel Fiott, spécialiste de l'armement européen à la Brussels School of Governance, déclare dans un entretien avec loyal : "Une initiative franco-allemande pour un 'Joint European Force Design' serait un début judicieux ; mais uniquement avec l'implication d'autres Etats européens afin de garantir la cohérence". La boussole mentionne toutefois comme seule force concrète du côté de l'UE une brigade d'intervention à partir de 2025. Sans l'OTAN, rien ne va en Europe Rien ne va en Europe sans la planification des capacités de l'OTAN. Derrière celle-ci se cachent toutefois des égoïsmes nationaux. Les ambitions de l'OTAN sont traditionnellement négociées de manière à ce que les membres puissent continuer à cuisiner leur propre soupe nationale. Au lieu d'aspirer à la cohérence, ce sont les contributions à l'OTAN en fonction de la performance économique qui sont au premier plan. L'essentiel est qu'un pays fournisse le nombre de troupes qu'il a promis. C'est là qu'intervient la structure asymétrique, qui est de moins en moins résistante pour les Européens - un chaudron multicolore d'Europe qui ne fonctionne que dans le cadre américain. Pour la boussole stratégique, l'Agence européenne de l'armement (AED) a analysé il y a deux ans où allait la majeure partie de l'argent des efforts d'armement nationaux des pays de l'UE, c'est-à-dire où les États voyaient leurs principales capacités militaires. L'AED a identifié six domaines dits "focus" présentant le plus grand potentiel de développement et d'acquisition communs : les chars de combat, les systèmes de combat des soldats, la défense de l'espace aérien, l'amélioration des capacités de déploiement, la défense spatiale, les navires de patrouille. "Jusqu'à présent, seuls deux des six Focus-Areas ont fait l'objet d'un accord de la part de pays qui se sont déclarés prêts à agir en tant que Lead-Nations", a déclaré un porte-parole de l'AED en réponse à une question : la France et l'Espagne ensemble pour la défense spatiale et les Pays-Bas pour la capacité de déploiement. La coopération en matière de chars de combat est une tragédie Dans le domaine central de l'armement que sont les chars de combat, les efforts de coopération européenne sont jusqu'à présent une tragédie. Prenons l'exemple du Leopard-2 : selon une enquête de l'Istituto Affari Internazionali de Rome, il s'agit du char le plus fréquemment utilisé dans l'UE et l'Europe de l'OTAN, avec une part de près de 50 %. En 2017, un projet a été lancé par l'intermédiaire de l'AED pour regrouper le Leopard-2 dans un arsenal blindé de l'UE et le mettre au niveau d'armement le plus récent, l'A7. Pendant cinq ans, les États de l'UE ont sondé qui pouvait contribuer à quoi et comment en profiter. Le projet est désormais gelé, a déclaré un porte-parole du ministère tchèque de la Défense à loyal. Au lieu d'investir ensemble dans la modernisation et la production, les Etats se battent pour accéder aux capacités existantes. Le marchandage autour du Leopard-2 en anneaux, avec lequel l'Allemagne veut remplacer les livraisons de chars de ses partenaires de l'Est à l'Ukraine, en est un exemple peu glorieux. Le rôle de l'Allemagne sur le thème des chars est particulièrement négatif. Avec la France, Berlin veut depuis 2018 mettre sur les rails les chars de combat européens du futur, le Main Ground Combat System (MGCS). L'Allemagne a revendiqué le leadership - et a échoué ; le leadership industriel n'a pas pu être organisé par la politique. L'exigence du Bundestag selon laquelle les forgerons de chars allemands KMW et Rheinmetall devaient fusionner pour le MGCS a laissé les deux entreprises dans le vide. Frank Haun, chef du groupe KNDS, qui a joué un rôle déterminant dans cette affaire, a à son tour dressé un constat accablant des planificateurs militaires de MGCS. Dans une interview accordée en mai au magazine spécialisé Hardthöhenkurier, Haun s'est plaint de ne pas savoir comment les technologies envisagées allaient être reliées entre elles pour former un "système souverain". Le ministre polonais de la Défense Mariusz Błaszczak a signé fin juillet à Varsovie un accord-cadre de coopération en matière d'armement avec la Corée du Sud. La Pologne veut notamment acquérir des chars K-2 sud-coréens et les développer avec son partenaire. (Source : Ministère polonais de la Défense) Les Allemands n'ont pas non plus développé de concept pour intégrer d'autres Européens dans le projet. La Pologne s'est montrée très intéressée par le Leopard-2 et le MGCS. Elle développe son arme blindée avec plus d'ambition que tout autre pays européen. État des acquisitions convenues : 1 366 chars de combat. Mais la proposition de Varsovie de déclarer le MGCS comme projet PESCO n'a pas été retenue. Dans les milieux allemands de l'armement, on disait à mots couverts que l'industrie polonaise de l'armement ne pouvait rien apporter sur le plan technologique. La Pologne renforce désormais son armée à court terme en achetant des chars américains, et à long terme, elle mise sur une coopération en matière de chars avec la Corée du Sud. En étant incapables de trouver un moyen d'intégrer la Pologne, les Allemands torpillent en outre leur projet militaire central pour une meilleure défense de l'Europe : la construction de grandes unités multinationales autour de la Bundeswehr. L'un de ces projets est l'imbrication des troupes blindées allemandes et polonaises. L'armée allemande et l'armée polonaise y travaillent depuis sept ans avec le Leopard-2, qu'elles utilisent toutes deux. Mais le char allemand, qui devait être un pont pour construire une force de combat commune, est désormais une branche mourante. Les Leopard-2 seront probablement remplacés à moyen terme par des K2 sud-coréens. Modèle d'action : on ne prend pas de précautions De manière générale, la coopération européenne en matière de défense ne progresse pas de manière décisive. Par le biais de PESCO, les Etats membres de l'UE se sont fixés comme objectif d'investir 35 pour cent de leurs investissements en matière d'armement dans des projets de coopération. Selon la dernière enquête de l'AED de 2020, ce chiffre n'était que de onze pour cent. Ce qui est particulièrement problématique, c'est que les investissements communautaires étaient plus élevés dans les années de pénurie autour de la crise financière. Ils sont plus faibles depuis que les Européens renforcent à nouveau leurs armées, déclenchés par l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. La phase de développement serait pourtant importante pour rendre l'armement plus efficace en Europe. On retrouve le schéma d'action suivant : on ne prend pas de précautions. Seules les crises font avancer les investissements - alors naturellement à la hâte et donc encore moins coopératifs qu'auparavant. Le fonds spécial de 100 milliards d'euros de l'armée allemande, dont le plan économique est constitué de projets en retard, en est un parfait exemple. Afin d'accélérer l'arrivée de nouveaux équipements de combat personnels pour les soldats, la commission budgétaire s'est empressée d'approuver des fonds, avant même l'adoption du fonds spécial et du budget de la défense. Selon le bureau des achats, afin d'être plus tôt sur le marché que les autres en période de ressources limitées et de demande accrue. En outre, les Européens, surtout sur le flanc est, achètent désormais à la hâte de nombreux matériels américains, comme des chars, des avions de combat et des lance-roquettes. L'expert en armement Daniel Fiott de la Brussels School of Governance y voit un danger : "Une question est de savoir si les exportateurs extra-européens comme la Corée du Sud peuvent répondre à la demande. Sur ce point, j'ai des doutes. Les Européens pourraient se retrouver dans la terrible situation de ne pas avoir suffisamment de production propre en cas d'importations retardées". Pour combler les lacunes en matière de munitions et de matériel à court et moyen terme, la Commission européenne a désormais proposé que les États de l'Union puissent former des consortiums dont l'acquisition serait accompagnée par des fonds européens. Mais avec 500 millions d'euros sur deux ans, le budget alloué est très faible, selon l'évaluation de Fiott. "Pour éviter une ruée vers l'achat américain, les Européens devraient en outre former rapidement ces consortiums". C'est surtout l'Allemagne qui est désormais demandée Ce qui est demandé en ce moment, ce sont les grands acteurs de l'UE, et surtout l'Allemagne. Depuis 2014, la République fédérale se présente sous le label de nation de réassurance et d'encadrement pour les Européens de l'Est, surtout avec l'ambition de "diriger à partir du centre" pour un développement consolidé des capacités. L'ancienne ministre de la Défense Ursula von der Leyen en a donné la devise. Cela signifie "apporter le meilleur des ressources et des capacités dans les alliances et les partenariats, à l'encontre d'un repli artificiel sur soi", avait déclaré von der Leyen en 2015 lors de la conférence sur la sécurité de Munich. Mais il n'est pas question du meilleur actuellement. Lors du début de la guerre, les Allemands se sont immédiatement repliés sur leur rôle minimal traditionnel : un fidèle adoubement américain qui remplit "de manière fiable" son cahier des charges au sein de l'OTAN. Le chancelier Scholz refuse de jouer un rôle de leader dans la défense en amont de l'Europe contre l'agression russe. En ce qui concerne l'aide à l'armement pour l'Ukraine, les Allemands agissent de manière impulsive et sans concept. Cela les rend également peu crédibles pour prendre la tête du développement des capacités européennes. Modifié le 17 septembre 2022 par Manuel77 1 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 17 septembre 2022 Share Posté(e) le 17 septembre 2022 (modifié) il y a 7 minutes, Manuel77 a dit : La France a annoncé un plan purement national pour septembre. Interrogé par loyal sur les mesures prises par l'Allemagne pour augmenter ses capacités, un porte-parole du ministère de la Défense a répondu que cela relevait uniquement de l'industrie. Curieuse phrase ! mal interprété ? ARTICLE INTERESSANT, Merci Manu77 Modifié le 17 septembre 2022 par Bechar06 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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