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Drone (UAV) dans l'armée de terre française


Manu

Messages recommandés

J'en rajoute une couche sur les projets montrés par WB Group à MSPO cette année. Il y en a quelques uns, même si les informations disponibles sont assez limitées. Sortant du lot, on trouve les Warmate 20 et Warmate 50.

La Warmate 50 est un système équipé d'une charge de 50kg, d'une portée de 1000km (ou plus) et dépourvue de tout système de guidage hors du GPS/INS.

MSPO_2024_WB_GROUP_presents_a_drone_desi

En gros, les Polonais sont en train de faire leur version du Shahed-136.

 

Il y a assez peu d'information sur la Warmate 20 mais on peut supposer que le système emporte une charge de 20kg avec une portée de quelques centaines de km.

 

En général, les informations sur la présence de WB Group à MSPO sont assez vague, j'ai vu des mentions d'une Warmate 2.0 et d'une Warmate 5 (peut-être la même chose), ainsi que d'une version de reconnaissance de la variante lancée par tube de la Warmate de base (Warmate TL-R).

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Le 11/10/2024 à 12:44, Kamelot a dit :

Je sais que cela va faire plaisir à quelqu'un... :biggrin:

ps://funker530.com/video/lancet-drone-gets-intercepted

Beaucoup beaucoup de vidéo d'interception de drones par d'autres drones depuis quelques mois.

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L'article de opex et une video. Le plus intéressant est cette remarque du CEMAT

« L’enjeu, pour moi, est d’avoir des industries capables de produire des MTO les plus à jour possible, d’avoir un flux de production qui permette l’entraînement et un stock minimum mais surtout de produire beaucoup plus au moment où j’en aurais besoin », a expliqué le CEMAT. Et de conclure : « Le risque à constituer des stocks de telles munitions reviendrait à avoir des munitions obsolètes, tellement l’évolution est rapide dans ce domaine ».

 

La Direction générale de l’armement a testé avec succès la munition téléopérée « Colibri »

par Laurent Lagneau · 16 octobre 2024

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Le ministère des Armées n’a pas attendu la guerre en Ukraine pour s’intéresser aux munitions téléopérées [MTO, encore appelées « munitions rôdeuses » ou « drones suicides »]. Le Commandement des opérations spéciales [COS] avait en effet exprimé le souhait de posséder cette capacité dès février 2021. D’où les projets « Colibri » et « Larinae », lancés un an plus tard par l’Agence de l’innovation de défense [AID], dans le cadre d’une procédure inédite, censée permettre le développement rapide de solutions peu onéreuses.

Dans le détail, « Larinae » consistait à mettre au point une MTO capable d’atteindre une cible potentielle dans un rayon de 50 kilomètres. Quant à « Colibri », il visait à développer une capacité similaire, mais avec une portée réduite à seulement 5 kilomètres.

En 2023, l’AID annonça qu’elle avait retenu deux solutions pour le projet Colibri : l’une proposée par MBDA et Novadem, l’autre soumise par KNDS France et Delair. Il s’agissait alors de permettre à la Direction générale de l’armement [DGA] d’exploirer « plusieurs axes technologiques et opérationnelles » pour répondre « efficacement » et « rapidement » aux besoins exprimés par les forces. La même procédure fut suivie pour Larinae.

Dans le même temps, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 a fixé l’objectif d’acquérir 1800 MTO au profit des régiments de l’armée de Terre.

En février dernier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu a annoncé que des MTO, produites par Delair, seraient livrées aux forces ukrainiennes dès l’été 2024.

« J’ai pris la décision de commander 2000 munitions téléopérées, autant pour les besoins de l’armée française que pour l’Ukraine. […] Les drones kamikazes sont absolument fondamentaux dans la conduite des opérations »et pourront constituer un « complément du CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie] en matière d’artillerie », avait en effet déclaré M. Lecornu, lors d’une visite des établissement Delair, à Toulouse.

A priori, les délais n’ont pas pu être tenus puisqu’il aura fallu attendre le 15 octobre pour que DGA procède aux essais de la MTO Colibri développée par Delair et KNDS France. C’est en effet ce qu’a annoncé M. Lecornu, lors d’une audition au Sénat.

« J’ai le plaisir de vous annoncer que les tests faits, cet après-midi, par la DGA sur la munition téléopérée de Delair et de KNDS [France] ont été réussis. Et donc, nous allons pouvoir les confier à l’Ukraine. La France a désormais ses propres munitions téléopérées », a affirmé le ministre.

Pour rappel, cette MTO est basée sur le drone UX11 de Delair qui, utilisé par les forces spéciales françaises depuis 2019, est optimisé pour les vols BVLOS [Beyond Visual Line of Sight] tout en étant insensible au brouillage. De son côté, KNDS France a fourni la charge à fragmentation et effets contrôlés.

Succès des essais de la première munition télé opérée – aussi appelée drone kamikaze – française.

Reconquête de souveraineté sur ce segment clé pour nos armées, en moins de deux ans.

Livraisons à l'Ukraine et à nos forces dans les prochaines semaines. pic.twitter.com/QfewB0gIAm

— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 16, 2024

Ce 16 octobre, à l’occasion d’une audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a confirmé la livraison prochaine à ses troupes des « mêmes munitions téléopérées que nous allons fournir à l’Ukraine ». L’un des objectifs sera de « tirer les leçons de leur emploi » par les forces ukrainiennes.

Cela étant, le général Schill a estimé qu’il ne serait pertinent de faire des « stocks » de telles MTO, étant donné que leur technologie est en constante évolution.

« L’enjeu, pour moi, est d’avoir des industries capables de produire des MTO les plus à jour possible, d’avoir un flux de production qui permette l’entraînement et un stock minimum mais surtout de produire beaucoup plus au moment où j’en aurais besoin », a expliqué le CEMAT. Et de conclure : « Le risque à constituer des stocks de telles munitions reviendrait à avoir des munitions obsolètes, tellement l’évolution est rapide dans ce domaine ».

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Il y a 7 heures, Clairon a dit :

et ça change pas tous les 6 mois, par contre les systèmes de guidage

Les parties logiciels et transmissions de données sont en constante évolution.

Effectivement, les "puces", batteries et la motorisation doivent être sécurisées quant à leurs productions et approvisionnements. Les cellules ne sont pas un point sensible surtout avec les méthodes de production additives. Le guidage GNSS peut être remplacé par d'autres méthodes. Par contre les flux vidéos et transmissions de données demeurent (homme dans la boucle) et doivent être assurés et sécurisés.

Modifié par Kamelot
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Mouais... Un stock de précaution de MOT prêtes à l'emploi, ce serait quand même pas superflu. On a vu les limitations des logiques de production en flux tendu sur les munitions, et d'intérêt d'avoir des stocks que l'on peut utiliser ou donner sans se retrouver à poil.

Une MTO d'aujourd'hui restera avec quelques mises à jour logicielles mieux que rien dans 5 ou même 10 ans. 

Schill fait parfois des remarques qui font un peu peur concernant la "drone warfare". Il donne l'impression de minimiser l'importance du sujet... :dry:

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Il y a 4 heures, Clairon a dit :

Des stocks de la solution complète non, mais des stocks de certains composants, comme la charge offensive serait peut-être intéressant, il y a 3 à 4 modèles de charges (explosives, génératrice de noyaux, ...) et ça change pas tous les 6 mois, par contre les systèmes de guidage

L'AdT devrait faire de stock de charges et les revendre aux entreprises civiles qui veulent faire une MTO mais n'ont pas les compétences pyrotechniques. Sinon hors partenariat KNDS ou MBDA pas de salut.

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9 minutes ago, Kamelot said:

Ce qui est vraiment surprenant c'est que malgré les milliers de vidéos montrant comment les drones sont utilisés soit comme anti-tank, soit pour la reco, soit pour de contre-batterie... beaucoup de militaires ont encore des doutes sur les drones et MTO (encore de l'argent gaspillé dans des bidules à la mode et fragile :dry:). J'ai entendu de la bouche de vrais militaires des choses très comparables aux commentaires ronchons en bas de l'article de Philippe Chapleau.

Je suis surpris mais en fait je ne devrais pas car dans mon métier aussi mes experts sont finalement très peu intéressés par la veille sur l'évolution du métier et pour certains fermés à priori aux changements de pratiques. C'est au pied du mur qu'ils finissent par "percuter" et s'adapter.

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Il y a 4 heures, hadriel a dit :

L'AdT devrait faire de stock de charges et les revendre aux entreprises civiles qui veulent faire une MTO mais n'ont pas les compétences pyrotechniques. Sinon hors partenariat KNDS ou MBDA pas de salut.

Effectivement le tissus industriel et de développement des petits drones comporte de nombreuses sociétés, dont des start up, qui n'ont pas toutes les compétences pour concevoir et faire qualifier des MTO ou engins militaires complexes.

Ces associations ne peuvent qu'être bénéfiques pour les uns et les autres, entre les idées novatrices et la production industrielle qui devra être réactive et au meilleur coût.

Nos Armées ne peuvent pas se satisfaire d'engins d'origine civil bricolés avec un minimum d'expertise et de sécurité...

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Cet article concernant les "Tendances actuelles du développement tactique et technique dans la guerre des drones" me parait très intéressant. Il parle surtout des retex du conflit Russie - Ukraine mais toutes les armées du monde sont concernées par cette problématique. Par contre j'espère l'avoir posté sur le bon fil !

"L’utilisation de drones comme moyen de reconnaissance et d’efficacité n’a cessé de gagner en importance des deux côtés depuis l’invasion russe de l’Ukraine. L’utilisation de drones comme moyen de guerre n’est pas nouvelle, mais la guerre en Ukraine peut déjà être décrite comme un stimulant pour le développement de la guerre par drones. Au cours des deux années et demie de guerre, l’utilisation des drones s’est développée à plusieurs reprises de manière significative. Alors qu’au début on utilisait souvent de « simples » drones avec caméra disponibles dans le commerce, ces systèmes ne sont plus d’une grande utilité aujourd’hui en raison du développement ultérieur de la défense par drones du côté russe et ukrainien.

Les nouveaux « rois du ciel » au-dessus de l’Ukraine sont la reconnaissance tactique, les frappes ou les attaques assistées par l’IA. Drones de chasse de différents types. L'article résume les tendances actuelles de l'évolution de la guerre en Ukraine.

Tendances technologiques

L’utilisation généralisée de systèmes de brouillage qui empêchent la réception de données télémétriques ou de signaux de navigation signifie que les simples drones commerciaux ne sont de facto plus opérationnels sur un large secteur du front. Même les systèmes de drones développés à des fins militaires ont atteint leurs limites malgré des connexions de communication renforcées, car les puissants systèmes de brouillage pourraient également entraver, voire empêcher complètement, l'utilisation de ces drones.

Intelligence artificielle (IA)

Pour contrer cette situation, de nombreux fabricants ont commencé à équiper leurs propres drones de systèmes de navigation et de reconnaissance basés sur l'IA. Aujourd'hui, divers systèmes de drones sont utilisés en Ukraine, dont la navigation est effectuée à l'aide d'une détection et d'une identification automatisées d'objets assistées par l'IA, permettant ainsi au positionnement et à la navigation des systèmes d'être indépendants des signaux GNSS. Le fonctionnement de la technologie est expliqué simplement. Les images obtenues par les capteurs du drone sont comparées en permanence à une image cartographique géoréférencée téléchargée – générée par les images satellites haute résolution actuelles – et la position du drone dans l'espace est ainsi calculée. Le champ de bataille étant en constante évolution (météo, destruction des infrastructures due aux combats, etc.), la précision de la technologie dépend en grande partie de la qualité des images cartographiques affichées (mise à jour et résolution) ainsi que de la capacité du système à fonctionner avec autant de points de référence que possible. Cependant, la technologie a ses limites : dans les zones dépourvues de points de référence statiques suffisants, comme dans le désert ou en mer, le système ne peut pas déterminer le positionnement.

Outre le positionnement indépendant du GNSS, l'IA est également utilisée pour contrôler les systèmes et pour la reconnaissance des cibles. Qu'il s'agisse de systèmes de coptères ou de drones à voilure fixe, de nombreux modèles utilisent les capacités d'évaluation des données d'image de l'IA pour analyser les images acquises par les capteurs du drone à la recherche de cibles éventuelles et même les classer si nécessaire, bien plus rapidement que le pilote humain du drone n'est capable de le faire en permanence. Cette technologie est même utilisée dans les drones FPV unidirectionnels pour diriger le drone FPV vers la cible souhaitée pendant l'approche finale. Étant donné que de nombreux véhicules, par exemple, sont équipés de systèmes de brouillage qui ne fonctionnent qu'à courte distance, les approches finales assistées par l'IA permettent d'atteindre des cibles pendant qu'elles se déplacent, même si la connexion vidéo avec le pilote est interrompue.

Un autre avantage de cette technologie est que le drone doté d'IA n'a pas besoin d'une connexion télémétrique continue avec le pilote. Il peut suivre une trajectoire prédéterminée et, dans le meilleur des cas, reconnaître des cibles potentielles de manière autonome. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'une connexion télémétrique avec le pilote peut être établie afin de lui signaler la cible. Comme le drone n'a pas besoin d'émettre en permanence, il est beaucoup plus difficile de le reconnaître et donc de le combattre.

Néanmoins, l'utilisation des fonctions supportées par l'IA est liée à l'accès à la technologie correspondante. Pour doter les drones d'une IA plus ou moins puissante, les systèmes doivent être équipés de puces ou de logiciels appropriés. Il faut également comprendre que la qualité et les performances des systèmes d'assistance par IA varient dans une certaine mesure. Selon certaines informations, il existe des fournisseurs dont l'IA fonctionne mieux, mais aussi des fournisseurs dont les performances sont nettement inférieures. On n'a pas encore observé la qualité de l'IA pour l'exécution de missions entièrement autonomes par des drones, au point que les drones seraient supérieurs à une opération télécommandée dans n'importe quelle situation. Néanmoins, l'utilisation de l'IA dans la lutte contre les drones entraîne une amélioration sensible des performances de la technologie de lutte contre les drones.

Câble à fibre optique

Une autre technologie qui aboutit à un effet similaire est l’utilisation de fibres optiques pour transmettre des données entre le drone et le pilote. En 2024, il a été observé que les deux parties expérimentaient des systèmes de coptères contrôlés via un très fin câble à fibre optique s’étendant sur plusieurs kilomètres. La bobine est fixée au drone et se déroule selon le mouvement du drone. La capacité d’assurer la transmission du signal à l’aide de câbles à fibres optiques rend le drone protégé contre les mesures de guerre électronique. On peut également supposer que les systèmes qui en sont équipés n’émettent aucune signature dans le spectre électronique pendant leur vol, ce qui rend également la détection et la lutte contre l’agent actif nettement plus difficiles.

Cependant, une utilisation massive de cette technologie n’a pas été observée à ce jour. Les raisons pourraient résider dans la disponibilité d'un nombre suffisamment important de fibres optiques suffisamment longues ainsi que dans le « coût » de la technologie. Cependant, les coûts signifient ici moins les coûts monétaires que les coûts tactiques de la technologie. Cela signifie que le drone à fibre optique ne peut pas voler plus loin que ce que le « câble » – généralement long de quelques kilomètres seulement – atteint. La distance de vol est donc limitée à la longueur de la fibre optique, alors qu'un drone radiocommandé est limité par la portée de la batterie et de la connexion radio. Dans la portée radio, le drone peut voler d'avant en arrière ou tourner en rond jusqu'à ce que la batterie soit vide. Un drone se déplaçant à 40 km/h avec une autonomie de 30 minutes pourrait parcourir une distance de 20 km. Un autre inconvénient de cette technologie est le poids de la bobine. Ce poids n'est pas disponible pour le drone pour toute autre charge utile. Cependant, par souci d'exhaustivité, il convient de mentionner ici qu'aucune déclaration fiable ne peut être faite sur l'étendue de l'utilisation, car toutes les opérations de drones ne sont pas filmées et mises en ligne.

Automation

On constate que le contrôle des drones est de plus en plus automatisé, ce qui vise à rendre leur utilisation accessible même au personnel non formé. Depuis plusieurs années, des fabricants renommés de drones tactiques et de munitions errantes proposent des systèmes de contrôle en quelques clics. En fin de compte, même les soldats sans formation approfondie ni qualifications particulières doivent être capables d’utiliser les systèmes au combat.

Mais depuis quelques mois,  – les drones FPV notamment sont souvent fabriqués par de nombreux bénévoles ou de petites entreprises – intègrent des fonctionnalités similaires dans leurs drones. En particulier, l’utilisation de drones FPV difficiles à contrôler pourrait être considérablement simplifiée grâce à de tels « assistants de vol ».

Un haut niveau d’automatisation est également considéré comme une condition de base pour l’utilisation d’essaims de drones plus importants, par exemple pour saturer les défenses aériennes ennemies. Une attaque synchronisée et sous contrôle humain par un nombre à trois chiffres de drones, comme cela s'est produit à maintes reprises lors de la guerre en Ukraine, est difficilement, voire irréalisable sans automatisation.

Tendances tactiques

Outre les tendances technologiques énumérées, plusieurs tendances tactiques dans la guerre des drones ont également été observées en Ukraine ces derniers mois.

Utilisation combinée

L'une de ces tendances est l'utilisation combinée de différents types de drones. Un exemple en est l'utilisation de drones jetables à longue portée contre des cibles situées au fin fond de l'Ukraine et de la Russie, en conjonction avec des drones-leurres conçus pour déjouer ou saturer les défenses aériennes de l'ennemi. Selon le rapport de CNN « Exclusive : Inside a secretive Ukrainian drone unit targeting Russian territory » publié le 16 octobre 2024, qui s'appuie sur l'accès des journalistes de CNN à une équipe d'opérations de drones du service de renseignement militaire ukrainien GUR, plus de 100 drones jetables ont été utilisés lors d'un déploiement observé de drones ukrainiens contre plusieurs cibles en Russie, y compris un dépôt de munitions. Outre les principaux drones efficaces de type AN-196 Liutyi - qui peuvent transporter une charge utile de 250 kg - environ 30 % de la flotte de drones déployée était constituée de drones-leurres. Une tactique similaire peut également être observée du côté russe. Par exemple, l'utilisation de drones connus sous le nom de Gerbera a été documentée pour la première fois en juillet 2024. Ces drones sont lancés conjointement avec des drones jetables à longue portée de type iranien Shahed-136 - connus sous le nom de Geran-2 en Russie - et n'ont pas de charge utile. L'objectif du déploiement des Gerbera est apparemment de tromper la défense aérienne ukrainienne et de créer ainsi des brèches pour les drones Shahed.

L’utilisation combinée peut également être observée dans les opérations de première ligne, mais ici dans une combinaison différente. Depuis 2023, on observe que des drones de reconnaissance tactique sont utilisés pour la reconnaissance de cibles et pour ce qu'on appelle l'évaluation des dégâts de combat, tandis que les cibles sont combattues par des drones FPV. Récemment, il a été rapporté que les drones FPV – essentiellement des drones de course convertis et améliorés avec une charge utile d'armes – étaient de plus en plus remplacés par des drones dits de frappe. Il s’agit de drones jetables spécialement développés dans le but d’engager une cible ponctuelle à la fois peu coûteuse et précise.

Drones de chasse

Les drones de reconnaissance tactique constituent un défi pour la défense aérienne des deux parties. Leur taille relativement petite, combinée à la faible signature radar qui en résulte - et dans certains cas à une signature électromagnétique inexistante ou faible (voir la section sur l'intelligence artificielle) - signifie que les drones sont difficiles à détecter. Même si les drones sont détectés dans le ciel, ils sont difficiles à combattre. Les puissantes optiques des drones permettent même à des drones légers d'un poids au décollage de 10 à 25 kg d'effectuer une reconnaissance aérienne tactique à une altitude de 1 à 2 km, ce qui rend presque impossible de les combattre avec des canons antiaériens si le drone ne vole pas à proximité immédiate du canon. Par ailleurs, il n'est pas possible de combattre ces systèmes avec des missiles antiaériens à long terme. Selon les médias, les drones de reconnaissance tactique modernes de conception occidentale avec un poids au décollage de 10 à 20 kg, tels que le Vector du fabricant allemand Quantum Systems ou le Puma du fabricant américain AeroVironment, coûtent environ 200 000 à 250 000 euros par système de drone. Les systèmes russes utilisés à des fins comparables coûteraient moins de la moitié de cette somme. Le prix actuel d’un missile anti-aérien Stinger est d’environ 1 million de dollars. Ce n'était donc qu'une question de temps avant que les premiers systèmes de défense par drone à faible coût ne voient le jour.

Ces derniers mois, l'utilisation de drones dits de chasse, actuellement presque exclusivement du côté ukrainien, comme nouveau moyen de défense par drone peut être observée de plus en plus fréquemment. Par exemple, Wild Hornets, une organisation de production de drones financée par des dons, a déclaré dans un message posté le 10 octobre 2024 sur la plateforme X qu'elle avait remis 1 000 drones FPV modifiés en drones de combat aux forces armées ukrainiennes au cours des trois derniers mois. Elle affirme également que 200 drones de reconnaissance russes ont déjà été détruits en vol grâce à ces systèmes. « Selon des informations confirmées, ces drones ont abattu 200 drones de reconnaissance russes. Toutefois, comme les images des attaques réussies ne sont pas toutes publiées, le nombre réel de frappes est plus élevé. En outre, tous les drones intercepteurs n'ont pas encore été déployés - plusieurs centaines d'entre eux attendent encore d'être utilisés », précise l'article. Cette information ne peut être vérifiée de manière indépendante, mais un clip vidéo montrant plusieurs tentatives d'interception réussies est publié à titre de preuve.

Le groupe indique également que 1 000 drones de combat supplémentaires sont en cours de production et qu'ils ont été améliorés au cours des trois derniers mois. La transmission des communications a été améliorée, la vitesse et le temps de vol ont été augmentés et la production de drones antiaériens pour la nuit a été accélérée. En outre, Wild Hornets affirme avoir commencé la production de masse des intercepteurs Shahed, et le premier lot de « drones de combat à grande vitesse » est en préparation, selon le groupe.
L'émergence de ces drones de combat amène les fabricants de drones de reconnaissance à réfléchir à la manière dont leurs propres systèmes peuvent être protégés contre les drones intercepteurs. Le fabricant bavarois Quantum Systems, par exemple, qui a livré environ 350 drones de reconnaissance Vector aux forces armées ukrainiennes à la mi-octobre 2024 pour le compte du gouvernement allemand, prépare une option de rétrofit à base de films pour les drones Vector qui vise à rendre plus difficile la reconnaissance optique des drones - de nombreux drones de combat fonctionnent avec une reconnaissance d'image par IA - selon un message de son PDG sur la plateforme LinkedIn le 15 octobre 2024 (voir l'image de couverture). Les films de camouflage se caractérisent notamment par un « poids super léger », de sorte que les caractéristiques de vol du drone ne sont pas modifiées, ainsi que par différentes combinaisons de couleurs qui peuvent être appliquées au drone en fonction de la saison et de la géographie. Selon Quantum Systems, le concept a déjà fait ses preuves. 

Conclusion
La guerre en Ukraine, comme de nombreuses guerres avant elle, sert d'accélérateur au développement des technologies militaires. Il n'est donc pas surprenant que le développement de la « relativement » nouvelle guerre des drones soit lui aussi pratiquement bouleversé. Les systèmes et les concepts opérationnels de l'année précédente sont pratiquement inutilisables l'année suivante.

On peut donc supposer avec une grande certitude que la fin du développement n'a pas encore été atteinte si la guerre se poursuit avec la même intensité l'année suivante. C'est un fait qui donne des sueurs froides à tous les planificateurs et planificatrices d'une nation qui n'est pas impliquée dans la guerre. D'une part, tout le monde devrait désormais savoir que les drones sont devenus une composante élémentaire de la guerre moderne et qu'ils le resteront très probablement. Il est donc indispensable de doter nos propres forces armées des moyens appropriés. Dans le même temps, la rapidité de l'évolution de la guerre des drones signifie que tout système introduit pourrait être « obsolète » demain, quelle que soit la rapidité de l'acquisition. Un dilemme auquel aucune solution satisfaisante n'a encore été trouvée.

Waldemar Geiger"

https://www.hartpunkt.de/aktuelle-taktische-und-technische-entwicklungstrends-in-der-drohnenkriegsfuehrung/

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Le 18/10/2024 à 15:43, FAFA a dit :

Étant donné que de nombreux véhicules, par exemple, sont équipés de systèmes de brouillage qui ne fonctionnent qu'à courte distance, les approches finales assistées par l'IA permettent d'atteindre des cibles pendant qu'elles se déplacent, même si la connexion vidéo avec le pilote est interrompue.

Excellent article de synthèse...

Toute la problématique est là avec la puissance des émetteurs pour la transmission des flux vidéos par rapport à la puissance des brouilleurs et les méthodes de distraction ou d'intrusion. Il en est de même pour les moyens d'observation en considérant aussi   les moyens d'interdiction, et en envisageant d'autres moyens de communication que l'éther.

La course à la maîtrise technique rendra peut-être nécessaire d'attribuer le choix du ciblage à une intelligence améliorée pour obtenir la continuité et la réactivité des effets. Là, il s'agira de bien appréhender les sujétions éthiques.

La conclusion de l'article peut s'appliquer aussi aux moyens anti-drones dans le cadre du glaive et du bouclier...

De plus, le drone (terme générique) ne fera pas disparaître les moyens conventionnels avec lesquels il travail en synergie dans un combat qui sera évidemment collaboratif.

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Il y a 9 heures, Kamelot a dit :

Excellent article de synthèse...

Mais plein de gloubiboulga. On a pas attendu des solutions d'IA à la mode pour faire de navigation sans GNSS, ni pour chercher des cible.

Le moindre missile de croisière naval ou terrestre fait ça depuis toujours - DSMAC et TERCOM à minima - , et pour la recherche de cible les missile air air IIR par exemple - reconnaissance de cible "valides" par imagerie pour rejeter les leurres, l'environnement etc. -.

On est pas dans la nouveauté. La seul chose nouvelle c'est qu'auparavant c'était implémenté dans des missiles d'une tonne ou d'un millions d'euros, et que maintenant ça l'est dans un truc à mille balle.

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Il y a 9 heures, Kamelot a dit :

La course à la maîtrise technique rendra peut-être nécessaire d'attribuer le choix du ciblage à une intelligence améliorée pour obtenir la continuité et la réactivité des effets. Là, il s'agira de bien appréhender les sujétions éthiques.

C'est déjà le cas ... de tous les armement LOAL ... au large de Beyrouth c'est une frégate israélienne et un cargo civil qui ont pris ... justement parce que les missiles "ont décidé" eux même de suivre telle image plutôt que telle autre.

C'est pareil pour une torpille, un missile air-air, une mine, un obus bonus etc.

Jusqu'à présent on essayait d’encadrer assez fortement les condition d'indépendance de l'autodirecteur, pour éviter les tirs fratricides ou les collatéraux. Mais avec des engins qui peuvent rester en l'air plus longtemps, réattaquer de nombreuse fois, voir mieux etc. il n'y a pas de raison que ça se débride naturellement. En gros des qu'on pourra on le fera.

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Sinon y a pas mal de fausseté il me semble. Concernant les drone Liutyi, c'est le MTOW 250kg ... la charge militaire est plutôt autour de 70kg.

Quant au tactique de drone leurre c'est vieux comme l'immédiate après guerre, les dev' ont commencé dans les année 50 pour faciliter la pénétration de bombardier stratégiques, et ils ont toujours fait partie de l'arsenal US, et Israélien notament. L'usage israélien est très largement documenté, surtout pour les attaques contre la Syrie dans les année 60-70.

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À quand un article ou mieux un livre d'un prescient incontestable pour approcher toute la connaissance, sans attendre et d'un seul coup ?

En attendant, je vais continuer à lire et poster pour le partage ces petits articles imprécis, voire fallacieux, risque à promouvoir en me fourvoyant une invention neuve : l'eau chaude... :tongue:

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Je pose ici là le lien posté par @Kamelot sur un autre fil : https://www.opex360.com/2024/10/28/artillerie-larmee-de-terre-a-termine-levaluation-du-couple-forme-par-le-caesar-et-le-drone-dt46-de-delair/

En substance, la STAT met les bouchées doubles pour qualifier le drone Delair DT46 (pour l'instant, même utilisation que le drone SMDR/Spy'Ranger dans la vidéo ci-dessus, mais avec une meilleure autonomie, une meilleure portée et de meilleures optiques)

Quote

[...] les Spy’Ranger sont désormais de conception ancienne, le marché « SMDR » ayant été notifié à Thales par la Direction générale de l’armement [DGA] en 2016. Ce qui est une éternité dans ce domaine… D’autant plus que des drones plus performants et mieux adaptés aux contraintes des artilleurs sont désormais sur le marché. C’est notamment le cas du DT-46 du constructeur français Delair.

Ayant la particularité de fonctionner selon deux configurations [VTOL, c’est-à-dire à décollage et atterrissage verticaux, ou voilure fixe], il affiche une endurance comprise entre 3h30 et 7h30, tout en portant une charge utile de 5 kg [boule optronique, LIDAR, etc.]. Sa portée est de 100 km… alors que celle du Spy’Ranger n’est que de 30 km.

D’où le vif intérêt que lui porte la Section technique de l’armée de Terre [STAT], qui vient de finaliser son évaluation technico-opérationnelle [EVTO], avec le concours du 35e Régiment d’Artillerie Parachutiste [RAP]. Et, visiblement, le DT-46 a donné satisfaction.

« Ce drone sera prochainement déployé dans l’armée de Terre. Il effectuera des missions de renseignement et d’acquisition d’objectifs au profit de l’artillerie », a fait savoir la STAT, via le réseau social LinkedIn. Et de préciser que les tirs effectués par son équipe de marque « drones spécialisés », renforcée par des « télépilotes » du 3e RAMa, du 11e RAMa et du 68e RAA et avec le concours du 35e RAP ont été les « premiers » à avoir été « réalisés avec une numérisation ATLAS complète entre un drone et des CAESAr ».

Pour mémoire, le drone Delair DT46 (décollage et atterrissage vertical, pas besoin de catapulte) :

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Modifié par Rivelo
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Le 16/10/2024 à 14:04, herciv a dit :

L'article de opex et une video. Le plus intéressant est cette remarque du CEMAT

« L’enjeu, pour moi, est d’avoir des industries capables de produire des MTO les plus à jour possible, d’avoir un flux de production qui permette l’entraînement et un stock minimum mais surtout de produire beaucoup plus au moment où j’en aurais besoin », a expliqué le CEMAT. Et de conclure : « Le risque à constituer des stocks de telles munitions reviendrait à avoir des munitions obsolètes, tellement l’évolution est rapide dans ce domaine ».

C'est surtout une bonne excuse pour ne pas faire de stock. Oui, ton drone sera peut être obsolète. Mais comme pour les chars, les fusils, les APC, les systèmes anti-air et à peu près n'importe quoi d'autre, le jour où ça pète tu préfère avoir un stock de trucs plus ou moins obsolètes que rien du tout. Le T-62 est obsolète, le M113 est obsolète, le Mig-29 (non modernisé) est obsolète, et pourtant en Ukraine, ils sont utilisés et leurs propriétaires sont heureux de les avoir, car c'est mieux que rien. 

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