Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

DGSE et Services de Renseignement Européen.


AkarSaren

Messages recommandés

il y a 28 minutes, Teenytoon a dit :

? Aux curieux ?

oui, ceux du pays hote, par exemple.

Il y a quelques années, l'ambassade americaine à Moscou était en construction et truffée de micros..

 

Il y a moins longtemps, à Bruxelles, à proximité du siege de l'UE, il y avait une balise wifi tres puissante .... l'antenne était dans le coffre d'une voiture garée à proximité du siege de l'UE... beaucoup de personnes se connectaient, déposaient donc leurs mots de passe, transmettaient aux indiscrets un flot d'information...

et là https://www.phonandroid.com/ces-hackers-russes-peuvent-pirater-un-reseau-wi-fi-depuis-un-autre-pays-voici-comment.html

 

https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-apres-une-attaque-plus-de-wifi-public-au-parlement-europeen-55824.html

 

 

  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

On 3/13/2025 at 7:06 PM, christophe 38 said:

oui, ceux du pays hote, par exemple.

Il y a quelques années, l'ambassade americaine à Moscou était en construction et truffée de micros..

 

Il y a moins longtemps, à Bruxelles, à proximité du siege de l'UE, il y avait une balise wifi tres puissante .... l'antenne était dans le coffre d'une voiture garée à proximité du siege de l'UE... beaucoup de personnes se connectaient, déposaient donc leurs mots de passe, transmettaient aux indiscrets un flot d'information...

et là https://www.phonandroid.com/ces-hackers-russes-peuvent-pirater-un-reseau-wi-fi-depuis-un-autre-pays-voici-comment.html

 

https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-apres-une-attaque-plus-de-wifi-public-au-parlement-europeen-55824.html

 

 

https://web.archive.org/web/20131201025401/http://epfsug.eu/wws/arc/epfsug/2013-11/msg00038.html

c'est mieux avec la source originale ;)


 

Quote

 

Rattrapage. Les Britanniques reconnaissent —ce sont les seuls a le faire — qu'ils disposent de personnels en Ukraine. Au début de la guerre, ils auraient méme dépéché 350 soldats des forces spéciales pour compléter la présence de nombreux «instructeurs » au sein des états-majors ukrainiens (Londres participe a la modernisation de l’armée de Kiev depuis 2014). La France, elle, est partie en retard. Elle a «redécouvert » Ukraine peu avant la guerre. La DGSE avait méme fermé son ; poste a Kiev en 2013, privilégiant le Sahel, l'Afrique ou le nord de la Syrie...
Elle n'y est revenue qu’en 2021, un an avant l’invasion. Paris s’est rattrapé depuis et compterait sur place une cinquantaine de personnels de la DGSE. Autant que la DRM. Depuis trois ans, la France a également déployé des moyens à l'extérieur des frontiéres ukrainiennes —Roumanie, mer Noire et Pologne. Elle a dopé ses capacités d’analyse cyber, d'interception ou d’observation satellite vers l’est du continent, qui mobilisent de nombreux agents depuis l'Hexagone.
Coté moyens, les services de renseignement francais, toutes structures confondues, ont été particulièrement bien dotés ces dernitres années. En 2023, le budget «renseignement» du ministére
des Armées (DGSE, DRM, DRSD) dépassait 500 millions d’euros. Il passera a 1 milliard par an d'ici 4 2030, sans compter envelope consacrée au cyber (4 milliards d’euros sur six ans).

Autre tuile: les Européens n'auraient pas, a ce jour, les capacités permettant de prévenir les attaques de drones sur les villes ukrainiennes est aussi quelques domaines dans lesquels les Etats-Unis sont irremplacables: Kiev n’aura plus accés aux informations collectées par les opérateurs sur les 12 bases secretes de la CIA installées sur le front dés 2014, dix ans avant le déclenchement du conflit.Idem pour le renseignement humain au sein de l’état-major russe et de l’élite politique russe. Un domaine dans lequel les Américains sont imbattables...

 

source: 13mars2025 Le-Point2746

https://files.mirtouf.fr/r/XkR6hQ8Qf9#sXO/3sKTnl0yr+3sJVUq08UqvRkeyMkLGE80KaisTc0=

https://drop.l42.fr/r/11Hj2vKBTB#vyPqdoFup5AbvMQbkgTJ5F3LYKu49ZRfW6OaZmhd1To=

Certaine stupéfaction :

1. de voir autant de détails sur les services fuiter dans la presse

2. de voir que l'ukraine a été abandonnée pendant dix ans..

 

Modifié par lm2
  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 12/03/2025 à 21:17, Asgard a dit :

Whouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

 

Y a un rapport avec la DGSE ?

- edit - ...pas vu la vidéo, mais à vous lire oui. Je vais regarder ça.

Modifié par Polybe
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Quote

"Bon, il est tombé amoureux soi-disant, livre de manière ironique Bernard Barbier, ex-directeur technique de la DGSE. C'est le piège classique. Quand vous êtes agent de la DGSE, ça peut conduire au fait que vous trahissiez votre pays. (...) Le fait que lui succombe à la tentation, obligatoirement, il devient une cible des services chinois." "Il était aigri, mécontent d'être rentré en France, mécontent d'être mis à la retraite, donc il en voulait un peu à tout le monde", relate Bernard Grelon, avocat de la DGSE, dans le documentaire.

Rejeté de tous, Henri Magnac décide de repartir en Chine, où il épouse l'ex-interprète. Il est alors très vite recruté par les services secrets chinois. "Pendant plusieurs années, il va donner, notamment, des informations sur l'organisation des services, l'organigramme de la DGSE, quelles sont les manières d'agir des services français... Tout cela donne des renseignements très utiles à l'adversaire", explique Bernard Grelon.

Le Guoanbu lui offre un travail, un appartement, une voiture de fonction et une rémunération de 5 000 euros par mois, sans compter les 10 000 euros à chaque information livrée. Il ne sera démasqué que de nombreuses années plus tard, n'ayant pas été surveillé comme il aurait dû l'être par la DGSE.
https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/hong-kong/video-chine-operations-secretes-comment-un-ex-agent-des-services-secrets-francais-a-trahi-son-pays-au-profit-de-pekin_6391828.html




bordel..

Modifié par lm2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 18 minutes, lm2 a dit :




bordel..

C'était un honey trap (piège à miel ?), pas un bordel.
Soyons précis dans l'étymologie des techniques de SR , au moins dans ce fil :biggrin:.
 

Dans la classification classique des facteurs de recrutement d'agent (MICE pour Money, Ideology, Coercition/Compromission/Blackmail, Ego), on serait  dans  le E pour Ego / Excitation(pour d'autres, ça serait le chantage).

Je viens de voir une nouvelle classification de la CIA des facteurs de recrutement d'agent.
C'est par un psy nommé Cialdini, appelée de façon charmante RASCLS (vaurien): Reciprocation, Authority, Scarcity, Commitment/Consistency, Liking, Social Proof)
Cf étude ci dessous (12 pages en anglais)

https://www.cia.gov/resources/csi/studies-in-intelligence/volume-57-no-1/an-alternative-framework-for-agent-recruitment-from-mice-to-rascls/

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Intelligence Online a publié le premier article d'une série de 7 consacré aux rapports entre Macron et les services de renseignement. Il est en libre accès à condition de s'inscrire gratuitement. Je vous le recopie ici, c'est plutôt intéressant. 

https://www.intelligenceonline.fr/renseignement-d-etat/2025/03/31/emmanuel-macron-le-president-qui-aimait-les-espions,110404612-evg

Révélation

Emmanuel Macron, le président qui aimait les espions

Macron, maître-espion 1/7 – Plus jeune président de la Ve République, Emmanuel Macron est aussi celui qui aura montré le plus d'appétence pour le renseignement. Dans le premier épisode de cette série, Intelligence Online revient sur ce tropisme inattendu et la relation décomplexée du chef de l'État avec les services.

Ce 15 octobre 2018, plus de 200 invités ont été conviés à l'Élysée pour un dîner de gala donné à l'occasion de la venue en France du président sud-coréen Moon Jae-In. Il y a là les chefs Pierre Sang et Pierre Hermé, les ex-ministres de François Hollande, Fleur Pellerin et Jean-Vincent Placé, ou encore le président du conseil constitutionnel Laurent Fabius. Avant de porter un toast en l'honneur de son hôte, Emmanuel Macron salue ses convives rassemblés dans la salle des fêtes du palais et s'attarde avec l'un d'eux. Il s'agit d'Alex Berger, le producteur de la série à succès Le Bureau des légendes.

Le président le prend par le bras, fronce les sourcils, et demande à son interlocuteur pourquoi la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) a pu visionner en avance la quatrième saison, diffusée une semaine plus tard sur Canal+, et lui non. "Brigitte, viens voir." Dans la foulée, le chef de l'État appelle son épouse, qu'il présente, comme une inconditionnelle des aventures de Malotru et Phénomène. Le lendemain, l'intégralité de la saison 4 sera envoyée par coursier à l'Élysée. Emmanuel Macron recevra aussi en cadeau une chaise du tournage au dossier floqué des initiales "PR", pour "président de la République". En retour, le chef de l'État adressera une lettre de remerciement au producteur, dans laquelle il clamera sa passion pour "Le Bureau".

Dans la même veine, après la diffusion d'une émission consacrée au renseignement français, le "PR" s'était ému auprès d'un de ses conseillers de n'avoir été qu'à peine nommé, alors qu'il avait le sentiment d'en avoir fait beaucoup pour "ses" espions.

"Il n'avait que huit ans au moment du Rainbow Warrior"

"Le renseignement, au mieux ça ne sert à rien, au pire c'est un nid à emmerdement." La formule a mal vieilli. Elle est de Jacques Chirac, qui avait mis en garde, en 2002, Pierre de Bousquet de Florian, lorsqu'il l'a nommé patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST, aujourd'hui DGSI, Direction générale de la sécurité intérieure). Hasard de la vie politique, c'est ce dernier que choisira Emmanuel Macron, quinze ans plus tard, pour coordonner le renseignement français.

Loin de Jacques Chirac et François Mitterrand, qui n'éprouvaient que méfiance et mépris pour leurs espions, et dans le sillage de Nicolas Sarkozy puis François Hollande, davantage décomplexés sur le sujet, Emmanuel Macron est probablement le président de la Ve République qui aura montré le plus d'appétence pour la matière. "Il n'avait que huit ans au moment du Rainbow Warrior [le navire de l'ONG Greenpeace saboté en 1985, en Nouvelle-Zélande, par la DGSE, NDLR], cela aide", glisse un ancien maître-espion interrogé par Intelligence Online.

"Nous savons ce que nous vous devons"

À première vue, rien ne prédisposait ce jeune président à la trajectoire fulgurante, énarque et banquier d'affaires très inséré dans le milieu intellectuel parisien, premier chef de l'État à ne pas avoir effectué de service militaire, à se prendre d'affection pour le monde plus tortueux de l'espionnage… Ce tropisme présidentiel est illustré par les chiffres. L'enveloppe budgétaire allouée à l'ensemble des services est ainsi passée de 2,4 à 3,1 milliards d'euros entre 2017 et 2023. Quant aux effectifs, ils ont crû de 13 % durant le premier quinquennat (+10 % pour la DGSE, +20 % pour la DGSI ou encore +25 % pour la DRSD, chargé de la contre-ingérence militaire).

C'est également sous la présidence Macron, qui a suivi les chantiers au plus près, qu'ont été actés les très onéreux déménagements des sièges de la DGSE et de la DGSI, respectivement au Fort Neuf de Vincennes (IO du 14/02/25) et à Saint-Ouen (IO du 15/10/24). "Nous savons ce que nous vous devons", a d'ailleurs lancé à l'adresse des agents de la DGSI, le 11 mars à Saint-Ouen, le chef de l'État, venu inaugurer en personne le futur quartier général du service. Il est également à noter la présence à l'Élysée ou dans les cabinets ministériels d'un nombre plus important de personnes passées par la DGSE, à l'image de Patrice Faure, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, de Franck Paris, conseiller Afrique du chef de l'État de 2017 à 2023, ou encore de Patrick Pailloux, directeur de cabinet du ministre des armées Sébastien Lecornu.

Ce penchant présidentiel a été perceptible dès son élection. Alors que ses prédécesseurs n'y sont que très peu voire jamais allés, Emmanuel Macron a gratifié la DGSE d'une visite dans le trimestre qui a suivi son intronisation. L'une de ses premières décisions a ainsi été de transformer une Coordination nationale du renseignement en nette perte de vitesse. Rebaptisée Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT), la structure passe de six à trente personnes, délaissant les bureaux étroits du 14 rue de l'Élysée pour le vaste hôtel de Marigny. "C'était beaucoup, mais on ne voulait pas non plus créer un truc énorme et refaire les Irlandais de Vincennes [affaire politique qui, sous François Mitterrand, avait révélé les errements d'une cellule antiterroriste basée à l'Élysée, NDLR]", fait valoir un pilier du renseignement des années Macron.

"Dédiplomatisez-moi tout ça !"

À leur grande surprise, les agents de la CNRLT qui n'avaient que peu de retours de leur production par François Hollande, voient leur revenir chaque semaine des dizaines de notes griffonnées du feutre bleu présidentiel : "Me proposer un plan", "mesures d'entrave possibles ? ", "quelle localisation exacte ?"… La frénésie élyséenne est telle qu'un fichier de suivi pour tenir compte des demandes du président, et des réponses qui y sont apportées, est créé.

Et malheur à celui qui veut en remontrer sur le sujet au président. Lors d'un point, un conseiller se lançant dans une vaste analyse géostratégique bardée d'obscurs acronymes (P5, E3, etc.) – un trait caractéristique du milieu –, s'était vu vertement répondre "oh, votre bataille navale, là, ça va deux minutes". De même, agacé de voir les sujets stratégiques engoncés dans le jargon diplomatique, nombreux sont ceux qui ont vu apparaître un message du "PR" aussi court qu'efficace : "Dédiplomatisez-moi tout ça !" Une formule illustrant aussi son aversion désormais bien documentée pour la corporation diplomatique, coupable à ses yeux de ne jamais monter au front, le président leur préférant les espions et les militaires, perçus comme plus opérationnels.

Pour les différents services de renseignement, qui savent l'appétit du chef de l'État, le fait de figurer dans le "BQR" (bulletin quotidien de renseignement) devient dès 2017 un véritable enjeu. Tous les soirs, à 19 heures précises, une pochette rouge comprenant une page recto verso rédigée par la CNRLT et les notes les plus importantes des services (celles de la DGSI sont bleues, celles de la DGSE jaunes) est apportée dans le salon doré et déposée sur le bureau du président. "On voit que le renseignement intéresse le plus haut sommet de l'État, qu'on est lu, ce qui n'est pas toujours le cas, notamment de la part des ministres, ça a boosté tout le monde", se remémore enthousiaste un cadre des services, en poste à l'époque.

"Celui qui fait des cachotteries, il saute"

Ce retour en force de la CNRLT, qui était presque devenue une coquille vide sous le précédent quinquennat, traduit aussi la volonté présidentielle de se prémunir contre la guerre des services qui avait battu son plein au moment des attentats de 2015. Ainsi, lors de l'une des toutes premières réunions de la CNRLT, Emmanuel Macron avait envoyé son directeur de cabinet, Patrick Strzoda, mettre en garde les patrons des principaux services français présents : "C'est très simple, celui qui fait des cachotteries, il saute", avait lâché sans sommation l'ancien directeur de cabinet de Bernard Cazeneuve à Beauvau.

La CNRLT montre néanmoins ses limites, car elle n'a pas de vocation opérationnelle. Il n'est ainsi pas rare de voir le directeur de la DGSE faire remonter directement des dossiers au "PR", oubliant d'en informer au préalable son coordonnateur du renseignement. De même, la Direction au renseignement militaire (DRM) peut le contourner en passant par le chef de l'état-major particulier du président (CEMP).

Cette particularité, renforcée par le fait que la CNRLT ne contrôle ni les budgets, ni les fonds spéciaux des services, fait qu'elle n'a in fine pas de véritables cartes à jouer contre eux. Il y va par exemple de l'épineux sujet des ressources humaines, qui reste l'apanage des services. De même, au lendemain de l'élection de 2017, l'exécutif imaginait que la CNRLT inclue davantage dans ses missions les dimensions cyber et influence, mais les services ont veillé sur leurs prérogatives en la matière.

Les téléphones bannis des conseils de défense

Sous Emmanuel Macron, c'est surtout un autre cénacle qui va prendre de l'épaisseur : le Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN). Devenue hebdomadaire après l'attentat de Nice du 14 juillet 2016, cette instance rassemblant les huiles sécuritaires françaises a été consolidée. Alors que sous le précédent quinquennat, la plupart des CDSN (à l'exception de certains consacrés au nucléaire ou au renseignement) étaient organisés au premier étage de l'Élysée, dans le salon vert, il a été décidé à l'élection d'Emmanuel Macron qu'ils se tiendraient dorénavant dans un endroit nettement plus sécurisé, à l'abri des oreilles indiscrètes, le PC Jupiter.

Cet abri antiatomique, niché dans les sous-sols du palais et comportant une cage de Faraday, a accueilli en mai 2017 le premier CDSN du quinquennat Macron. "Contrairement à ce qui se pratiquait avant, il nous avait été demandé de laisser nos téléphones à l'entrée, dans une boîte, confie l'un des participants. Certains, comme Pierre de Villiers [chef d'état-major des armées, NDLR] avaient râlé, mais le vrai scandale était surtout que depuis l'affaire Snowden, nous continuions à venir en CDSN avec nos téléphones." Une décision judicieuse d'autant que quatre ans plus tard, l'affaire Pegasus révélera que plusieurs dirigeants français avaient été ciblés par le renseignement marocain. Selon nos informations, de façon plus occasionnelle, certains CDSN sont également hébergés à l'hôtel de Marigny, siège de la CNRLT, où une cage de Faraday a été installée durant le premier quinquennat Macron. Rapidement, face à l'appétence du nouveau pouvoir pour ces sujets, il est décidé de faire un point tous les trois ou quatre mois en CDSN pour voir si les choix présidentiels ont été bel et bien exécutés. L'instance est aussi l'occasion pour le PR de distribuer bons et mauvais points aux services.

Ces réunions top secrètes permettent également d'appréhender la pensée stratégique du président. Plusieurs personnalités interrogées par Intelligence Online, soulignent sa grande méfiance vis-à-vis de l'espionnage économique américain ou chinois. Et son entêtement sur d'autres sujets.

Certains gardent ainsi en mémoire comment le chef de l'État a chahuté le malheureux Guillaume Poupard, patron du gendarme de la cybersécurité (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, Anssi). De retour d'un voyage en Israël, le président avait missionné ce dernier pour bâtir le Beer Sheva français, en référence au célèbre campus cyber public-privé israélien implanté dans le désert du Néguev. La copie présentée en conseil de défense par Guillaume Poupard quelques mois plus tard, en 2019, sera étrillée par le chef de l'État qui s'emportera contre un projet "statocentré" et enjoindra au polytechnicien de se rendre à Beer Sheva. La deuxième mouture, davantage conforme aux désidératas présidentiels, sera la bonne.

Une structure secrète pour satisfaire une demande présidentielle

La communauté du renseignement a également pu constater les demandes très opérationnelles du président. Stupéfait que la DGSE ne dispose que de deux officiers à Belgrade pour superviser l'ex-Yougoslavie, Emmanuel Macron avait très clairement demandé à son directeur, Bernard Émié, que le service se réoriente sur les Balkans. À son arrivée au pouvoir, en 2017, le quadragénaire considère aussi que le dispositif français de lutte contre l'immigration illégale a des trous dans la raquette. "L'Élysée estimait que l'on n'était pas bon sur les filières clandestines, les réseaux de passeurs…", confie un haut fonctionnaire.

C'est ainsi qu'une structure secrète baptisée "Polias" est créée. Hébergée au siège de la DGSE, boulevard Mortier, elle a réuni tous les quinze jours durant plus de deux ans une quinzaine de personnes appartenant à différents services (DGSI, DRM, Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers sans titre…). C'est dans ce cadre que d'audacieuses opérations qu'Intelligence Online peut dévoiler ici ont été "montées" sur le dossier : la DGSE a ainsi recruté et financé des Kurdes candidats à l'immigration depuis la Syrie. Une fois parvenus en Europe à leurs risques et périls via une des filières d'immigration illégale turque, ils ont ensuite été débriefés par les espions français, leur révélant ainsi le circuit, les noms des intermédiaires passeurs, les hôtels de transit… Autant d'informations qui ont permis à l'État de mener des opérations d'entrave.

Autre obsession présidentielle portée principalement à l'adresse de la DGSI et de la DGSE : qu'elles redoublent d'effort en matière de renseignement économique. Un constat posé quelques années plus tôt lors de son passage à Bercy, où le jeune ministre avait commencé à appréhender les enjeux liés au renseignement (voir l'épisode 2, qui paraîtra demain).

Pierre Gastineau, Antoine Izambard

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • Statistiques des membres

    6 063
    Total des membres
    2 827
    Maximum en ligne
    aljack
    Membre le plus récent
    aljack
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,6k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...