Bechar06 Posté(e) le 12 avril Share Posté(e) le 12 avril Le 07/04/2025 à 21:58, Picdelamirand-oil a dit : Le Leadership Européen Idéal en 2025 Merci pour ce message ! Quelle source ? Stp Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Picdelamirand-oil Posté(e) le 13 avril Share Posté(e) le 13 avril TSMC veut construire une usine de semi-conducteurs en Arizona qui représente un investissement colossal de 165 milliards de dollars, visant à réduire la dépendance des États-Unis envers les importations de puces, notamment de Taïwan. Ce projet, en collaboration avec le gouvernement américain, comprend la construction de plusieurs usines spécialisées et d'un centre majeur de recherche et développement, avec la création estimée de 20 000 à 25 000 emplois hautement rémunérés. 01net.com+2iGeneration+201net.com+2 Cette initiative s'inscrit dans une stratégie plus large des États-Unis pour renforcer leur souveraineté technologique et s'affranchir de la Chine dans des secteurs clés. Par exemple, Micron prévoit également un investissement de 100 milliards de dollars sur 20 ans pour construire un complexe de production de mémoire dans l'État de New York, soulignant l'engagement massif des États-Unis dans la relocalisation de la production de semi-conducteurs. 01net.com Ces investissements massifs visent à sécuriser les chaînes d'approvisionnement pour des entreprises américaines majeures comme Apple, Nvidia et Qualcomm, tout en stimulant l'économie locale par la création d'emplois et le développement de compétences dans le domaine technologique. Le projet d'usine le plus cher du monde va coûter autant qu'une armée de 1 767 Rafale et marque la volonté géopolitique des Etats-Unis de s’affranchir de la Chine https://www.aquitaineonline.com/actu-news/international/le-projet-dusine-le-plus-cher-du-monde-va-couter-autant-quune-armee-de-1-767-rafale-et-marque-la-volonte-geopolitique-des-etats-unis-de-saffranchir-de-la-chine.html Ces investissements massifs dans la production de puces aux États-Unis visent à réduire leur dépendance stratégique à Taïwan, ce qui leur donne plus de liberté d'action en cas de conflit avec la Chine. Autrement dit, cela permettrait à Washington de ne pas être contraint militairement de défendre Taïwan uniquement pour ses semi-conducteurs: TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) fabrique plus de 90 % des puces les plus avancées au monde. Les USA, mais aussi le monde entier, sont massivement dépendants de cette île pour les puces de 5 nm et moins — utilisées dans les smartphones, supercalculateurs, satellites, armes avancées, etc. En cas d'invasion chinoise de Taïwan, une perte ou même interruption temporaire de TSMC aurait des conséquences économiques et militaires catastrophiques pour les États-Unis (et le reste du monde occidental). Donc, même en l'absence d’un impératif moral ou politique, l’enjeu technologique seul justifierait une défense active de Taïwan. Si les États-Unis parviennent à produire eux-mêmes les puces les plus avancées (2 nm, voire en dessous) grâce à TSMC Arizona, Intel, Samsung, Micron, etc., alors : La dépendance à Taïwan diminue fortement. Le coût d’une guerre contre la Chine pour défendre Taïwan diminue aussi. Cela ouvre la porte à des choix plus flexibles : soutien indirect, sanctions, ou même neutralité stratégique. Cela ne signifie pas qu’ils abandonneraient Taïwan, mais cela veut dire que les États-Unis se préparent à l’éventualité où ils ne pourraient pas ou ne voudraient pas défendre Taïwan militairement. Ils relocalisent un actif stratégique essentiel pour éviter d'être otages d’une situation explosive. L’Europe devrait faire pareil, et en fait, elle essaye, mais avec beaucoup moins de moyens, de coordination, et d'urgence que les États-Unis. L’Europe n’a aucun fabricant capable de produire en dessous de 10 nm, et elle importe l’écrasante majorité des puces avancées, notamment pour : L’automobile L’aéronautique La défense (ex: Rafale, missiles MBDA, satellites) Le numérique (cloud, IA, HPC) Si un conflit éclate (Chine-Taiwan, blocus maritime, tensions USA-UE), l’Europe pourrait se retrouver coupée de technologies critiques sans avoir d’alternative locale. Avoir des fabs en Europe, c’est sécuriser aussi toute la chaîne de valeur autour : chimie, machines-outils, R&D, etc. C’est un moteur d’emplois hautement qualifiés. Si les blocs économiques se referment (USA, Chine, BRICS, UE), il faudra que l’Europe puisse maintenir son autonomie industrielle et militaire. Ce que fait l’Europe actuellement : EU Chips Act (2022) : Objectif annoncé : passer de 10 % à 20 % de la production mondiale de puces d’ici 2030. Montant : 43 milliards d’euros (publics + privés) à comparer aux 280 milliards $ du CHIPS and Science Act américain (dont 52 Mds publics directs). Projets phares : Intel à Magdebourg (Allemagne) : ~30 Mds €, dont 10 Mds de subventions STMicroelectronics + GlobalFoundries (France) : extension de Crolles (~7,5 Mds €) Infineon (Allemagne), Bosch, NXP, etc. investissent aussi. ASML (Pays-Bas) est déjà un champion mondial, mais produit les machines, pas les puces. Limites : Beaucoup plus lent que les Américains ou les Coréens. Pas de TSMC ou Samsung européens : on dépend d'acteurs non-européens. Coordination inter-états faible : chaque pays défend ses champions nationaux. Manque de stratégie militaire ou de défense liée à ça (alors que les US le font clairement pour contrer la Chine). Ce que l’Europe devrait faire en plus (ou mieux) : Créer un acteur commun UE du semi-conducteur avec investissements massifs coordonnés. Inclure clairement les objectifs militaires/défense dans les projets (comme les US). Aider ASML à monter dans la chaîne (co-développement avec Intel, STM, etc.). Accélérer drastiquement les processus réglementaires, fiscaux et environnementaux pour permettre des usines plus rapidement. Protéger les brevets et les talents stratégiques (éviter les fuites vers Chine/US). Pour les T/R des radar AESA on a UMS: UMS (United Monolithic Semiconductors) est le joyau discret mais stratégique de l’Europe dans le domaine des semi-conducteurs RF (RadioFréquence), et plus spécifiquement dans les T/R modules (Transmit/Receive) utilisés dans les radars AESA – comme ceux du Rafale, du Typhoon, ou encore de systèmes sol-air comme SAMP/T NG. Joint-venture entre Thales (France) et Airbus Defence & Space (Allemagne) Spécialisée dans les circuits intégrés à micro-ondes monolithiques (MMIC) en GaAs et GaN Pourquoi UMS est stratégique : Peu de pays maîtrisent la fabrication GaN sur SiC pour des modules RF militaires : US, Chine, Japon, Corée… et UMS pour l’Europe. UMS est dans le peloton de tête mondial sur certaines gammes de puissance (20W+, 40 GHz+) – crucial pour les radars mais aussi les brouilleurs, liaisons de données cryptées, etc. Avoir UMS permet à l’Europe de ne pas dépendre des Américains (Raytheon, Northrop Grumman) pour un composant absolument critique dans tout système militaire moderne. Les technologies d’UMS ont des applications civiles (5G, satellites, spatial, télécoms) donc elles renforcent aussi la base industrielle hors défense. Menaces ou limites : Capacité de production encore limitée qui ne sont pas à la même échelle que les fabs américaines (Qorvo, Cree, Raytheon) ou japonaises. Malgré son rôle clé, UMS reste trop discrète, peu médiatisée, et pas protégée comme elle le devrait (risque de rachats, d’espionnage, ou de fuite de talents). UMS pourrait être le noyau d’un écosystème européen GaN/GaAs civil-militaire mais cela nécessite une volonté industrielle structurée – comme les US avec DARPA & le DoD. Ce que l’Europe pourrait faire autour d’UMS : Créer une filière européenne complète autour du GaN (substrats, packaging, intégration système) Accroître les capacités de production d’UMS, voire créer une seconde ligne en France ou Allemagne Renforcer les synergies avec Thales, Safran, MBDA, Dassault, pour tirer la demande Protéger UMS comme une entreprise d’intérêt stratégique européen Bref : UMS est au radar AESA ce que ASML est à la lithographie EUV – une pépite technologique discrète, indispensable, qu’il faut à tout prix préserver et développer. Qui est STMicroelectronics ? STMicroelectronics est un gros poisson européen dans le monde des semi-conducteurs, mais sur un spectre assez différent d’UMS. Là où UMS est spécialisé dans la très haute fréquence RF GaN/GaAs militaire, ST est un généraliste très puissant, avec des expertises dans plusieurs secteurs-clés. Entreprise franco-italienne (fusion de Thomson Semi + SGS Microelettronica) Siège à Genève, gros centre en France (Crolles, Rousset) et Italie Environ 50 000 employés CA ≈ 18 milliards $ (2023) Pas de fab "leading-edge" (EUV) à la TSMC, mais très forte sur la production en 28 nm, 90 nm, 130 nm, et surtout sur les technos spécialisées (power, capteurs, etc.) Que fait STMicroelectronics ? 1. Électronique de puissance ⚡️ IGBT, MOSFET, SiC (carbure de silicium), GaN (récemment) Pour les voitures électriques, convertisseurs, smart grids Fournisseur de Tesla, Renault, BMW, etc. L’un des leaders mondiaux du SiC, avec Wolfspeed et Infineon 2. Microcontrôleurs (MCU) Famille STM32 très connue (ARM Cortex-M) Ultra-présents dans l’automobile, l’IoT, les objets embarqués industriels Ils sont aux systèmes embarqués ce que le Rafale est au combat air-air 3. Capteurs Capteurs MEMS : accéléromètres, gyroscopes, magnétomètres, capteurs de pression Utilisés dans smartphones, wearables, drones, médecine Fournisseur pour Apple, Xiaomi, Bosch, etc. 4. Image / optique Capteurs Time-of-Flight, capteurs infrarouges, imagerie 3D Composants pour LIDAR automobile, biométrie, objets connectés 5. Composants pour télécoms / RF basse fréquence Pas sur le segment GaN radar, mais modules RF pour 4G/5G, connectivité BLE, LoRa, NFC, Zigbee Fournisseur de composants radio grand public, mais pas défense haut de gamme 6. ASICs & circuits custom Pour clients industriels, défense (de façon très marginale), spatial, automobile, télécoms Coopère avec Airbus, Thales, Safran… mais sur des choses comme l’imagerie, les calculateurs, les capteurs Ce que ST ne fait pas (ou peu) : Radars AESA militaires Pas du tout dans la boucle GaN RF pour guerre électronique (ou très limité)Pas au niveau d’UMS, Raytheon, etc. Substrats GaN/GaAs pour T/R modules Ce n’est pas leur cœur de métier Puce à très haute fréquence >20 GHz Hors de leur scope actuel On pourrait essayer de pousser STMicroelectronics à se diversifier dans les puces RF défense (radars, guerre électronique, etc.), mais ce n’est pas si simple. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) le 13 avril C’est un message populaire. Share Posté(e) le 13 avril Ce qui plaide en faveur de la diversification : 1. Capacité industrielle énorme ST a déjà des fabs en France (Crolles) et des lignes en technos avancées BCD, FD-SOI, SiC, etc. Elle pourrait en théorie adapter des chaînes ou en créer une nouvelle pour du GaN ou GaAs RF avec un soutien de l’État 2. Excellente culture d’ingénierie et de packaging Très bon en systèmes embarqués, capteurs, modules d’intégration complexe Capables d’absorber une montée en compétence avec un bon partenariat (ex : Thales, Safran, ONERA) 3. Logique de souveraineté européenne Dans un contexte géopolitique tendu, l'État pourrait : Offrir des subventions fléchées via la PIEC (IPCEI) Encourager via les commandes publiques (comme on le fait avec Dassault ou Naval Group) Faire jouer la commande militaire ou spatiale comme catalyseur de diversification Ce qui freine fortement cette diversification : 1. Pas leur cœur de métier ST est focalisé sur le volume, les marchés civils (auto, IoT, énergie) Le marché militaire RF est petit, complexe, et à faible volume, ce qui n’est pas compatible avec leur modèle économique 2. Techno très différente Passer à des substrats GaAs/GaN haute fréquence demande : De nouveaux outils de lithographie et de traitement Une maîtrise de la conception de composants très sensibles (T/R modules, LNAs, HPAs) Des compétences que ST n’a pas aujourd’hui 3. Autres priorités stratégiques ST est déjà engagé à fond sur le SiC et GaN de puissance Leur roadmap est alignée sur la voiture électrique, les réseaux électriques intelligents, l’industrie 4.0, l’IA embarquée Ils investissent plus de 20 milliards € sur 5 ans dans ces domaines En associant ST + UMS + Thales, on peut produire en Europe : Des circuits RF GaN / GaAs pour défense Des modules T/R complets Du packaging hermétique, militaire, résilient Moins de dépendance à TSMC pour les composants militaires spécifiques On n’a plus besoin de TSMC 16/28 nm pour ces puces RF, car le GaN RF, c’est un autre monde technologique (microns, pas nanomètres) Donc : pour les systèmes radar, guerre électronique, radio tactique, on serait quasiment autonomes Ce qu’on ne gagne pas : Toujours dépendants de TSMC/Intel/Samsung pour : Les processeurs centraux (CPU/GPU) des avions, radars, drones, missiles intelligents Les puces de traitement du signal, IA embarquée, calcul embarqué, etc. Toute l’électronique civile de masse, qui reste sur du 5-16 nm ST n’est pas capable de produire en dessous de 28 nm, donc il faut une autre stratégie pour les composants avancés. Le PowerPC du Rafale : Le calculateur modulaire de mission du Rafale (appelé MDPU – Modular Data Processing Unit) utilise effectivement des microprocesseurs PowerPC de chez Thales/Dassault, souvent avec des composants fournis ou encapsulés par Thales Microelectronics (ex-DT Microélectronique, rachetée et intégrée dans Thales). Ces puces sont : en technologie éprouvée (90 nm, parfois plus gros) en boîtiers hermétiques robustes pour l’aéro / défense souvent fabriquées en Europe ou aux US (à l’époque IBM, puis AMCC, etc.) pas du tout au niveau TSMC en finesse de gravure, mais très fiables, qualifiées MIL-STD, RTCA DO-254, etc. Donc oui, on sait faire du calcul embarqué robuste, sans TSMC, dans les générations antérieures et pour des fonctions temps réel, résistantes aux radiations, certifiées avioniques, c’est largement suffisant. C’est aussi pour ça qu’on n’a pas besoin de 5 nm pour un Rafale ou un SCALP. Par contre si demain on veut faire une IA embarquée, un radar avec traitement en temps réel multi-cibles par deep learning, ou une guerre électronique cognitive, là on a besoin de plus de puissance → donc soit : plusieurs PowerPC en parallèle (ce qu'on fait actuellement) soit basculer vers des puces plus modernes, et là on tombe vite dans les dépendances à TSMC/Samsung/Intel. On n’est pas totalement dépendants aujourd’hui parce qu’on a conçu nos systèmes pour être autonomes, même avec des technos "vieilles" mais fiables. Mais à mesure qu’on veut monter en complexité ou intégrer de l’IA dans le militaire, la dépendance va revenir. Le Talios (pod optronique nouvelle génération de Thales) utilise de l’intelligence artificielle embarquée, et pourtant, il reste dans un cadre souverain et maîtrisé. Alors comment on a fait? Thales a annoncé (notamment en 2023) que l’intégration d’algorithmes IA a permis : d’accélérer l’analyse automatique d’image x100 de réduire la charge cognitive du pilote d’identifier automatiquement des cibles, véhicules, blindés, etc. Mais ce n’est pas une IA type ChatGPT ou un GPU Nvidia de datacenter, c’est une IA intégrée dans une architecture embarquée durcie, avec des contraintes de poids, consommation et sécurité temps réel. On n’a pas le schéma complet, mais on peut raisonnablement supposer qu’on utilise : 1. Des FPGA ou SoC FPGA (comme Xilinx/AMD) Très utilisés chez Thales Parfait pour embarquer du traitement IA spécialisé Thales sait porter ses algos IA sur FPGA (réseau de neurones optimisé) Ce sont souvent des versions durcies, qualifiées pour avionique Pas gravés par TSMC, ou alors pas sur les nœuds ultra-fins (souvent 28nm ou plus) 2. Des processeurs durcis multicœurs (PowerPC, Leon, ARM Cortex durcis) Suffisants pour faire tourner des IA légères (pas de deep learning complet) Compatible avec les contraintes DO-254 3. Des ASIC spécifiques Thales ou ST peuvent graver des puces sur mesure pour l’IA embarquée. C’est long, mais possible, et très sécurisé (pas besoin d’ultra-miniaturisation) On peut intégrer de l’IA embarquée dans nos systèmes de défense, sans dépendre des puces Nvidia gravées en 5 nm chez TSMC. Mais jusqu’à quand ? Si demain on veut faire de l’IA embarquée temps réel très poussée, du type : reconnaissance multi-cibles en simultané traitement d’images hyperspectrales simulation prédictive sur le théâtre d’opérations Là, on atteindra une limite. Recommandations Continuer à investir dans les FPGA et ASIC souverains, avec un soutien renforcé à STMicroelectronics, Soitec, CEA-Leti, etc. Renforcer la filière logicielle IA embarquée (réseaux de neurones compacts, quantifiés, temps réel) adaptée aux contraintes de défense. Planifier une montée en gamme progressive des moyens de fonderie européens (objectif 12 nm puis 5-7 nm à horizon 2030), à des fins duales (civil + défense). Encourager une stratégie européenne de "souveraineté utile", en s’affranchissant des dépendances critiques tout en acceptant un usage limité et sécurisé de composants non-européens, lorsqu’aucune alternative crédible n’existe. 1 4 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Albatas Posté(e) le 13 avril Share Posté(e) le 13 avril il y a 28 minutes, Picdelamirand-oil a dit : Le PowerPC du Rafale : Le calculateur modulaire de mission du Rafale (appelé MDPU – Modular Data Processing Unit) utilise effectivement des microprocesseurs PowerPC de chez Thales/Dassault, souvent avec des composants fournis ou encapsulés par Thales Microelectronics (ex-DT Microélectronique, rachetée et intégrée dans Thales). Tu es sur de cela ? J'avais lu effectivement que le Rafale utilise (ou utilisait) de PowerPC-750 mais c'est des processeurs IBM/Motorola. Thales/Dassault ont acheté une licence de production ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Picdelamirand-oil Posté(e) le 13 avril Share Posté(e) le 13 avril il y a 44 minutes, Albatas a dit : Tu es sur de cela ? J'avais lu effectivement que le Rafale utilise (ou utilisait) de PowerPC-750 mais c'est des processeurs IBM/Motorola. Thales/Dassault ont acheté une licence de production ? OUI 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) le 13 avril C’est un message populaire. Share Posté(e) le 13 avril Bon maintenant que je vous ai montré ce que je rentre dans Chat GPT(les deux posts sur les puces) je vous montre ce qui en ressort, qui est une version plus courte et plus digeste. Les semi-conducteurs : la nouvelle arme stratégique des grandes puissances Un investissement colossal en Arizona : TSMC et les ambitions américaines Les États-Unis ont lancé une initiative majeure pour réduire leur dépendance aux importations de semi-conducteurs, notamment en provenance de Taïwan. Dans ce cadre, TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company), le géant mondial des puces, investit 165 milliards de dollars pour construire un méga-complexe en Arizona. Ce projet, soutenu par le gouvernement américain, prévoit plusieurs usines spécialisées et un centre de R&D de pointe. L’objectif : produire localement les puces les plus avancées au monde (2 nm et moins) et créer 20 000 à 25 000 emplois hautement qualifiés. Dans le même esprit, Micron annonce un investissement de 100 milliards de dollars sur 20 ans pour construire un site de production de mémoire à New York. Ces efforts illustrent la stratégie américaine de relocalisation industrielle, avec une volonté claire de renforcer la souveraineté technologique face à la Chine. L’enjeu : Taïwan et l’indépendance stratégique Aujourd’hui, TSMC fabrique plus de 90 % des puces les plus avancées au monde. Le monde entier, et en particulier les États-Unis, est donc extrêmement dépendant de Taïwan pour ses besoins en 5 nm, 3 nm, voire 2 nm – des puces utilisées dans les smartphones, satellites, supercalculateurs, IA, armes avancées, etc. En cas d'invasion de Taïwan par la Chine, même une simple interruption de l'activité de TSMC aurait des conséquences économiques et militaires catastrophiques pour le monde occidental. Dès lors, la question technologique seule suffirait à justifier une défense active de Taïwan par les États-Unis, indépendamment de toute considération morale ou politique. Mais si les États-Unis parviennent à produire localement ces puces de pointe grâce à TSMC Arizona, Intel, Samsung ou encore Micron, alors : leur dépendance à Taïwan diminue drastiquement ; le coût stratégique et militaire d’un conflit potentiel avec la Chine baisse ; ils gagnent une plus grande flexibilité diplomatique (soutien indirect, sanctions, ou même neutralité stratégique si nécessaire). Autrement dit, ces investissements sont autant une réponse industrielle qu’une préparation à un scénario géopolitique dégradé. L’Europe à la traîne, malgré des efforts notables Face à cette dynamique, l’Europe tente de réagir avec l’EU Chips Act (2022), qui vise à doubler sa part de production mondiale de semi-conducteurs, passant de 10 % à 20 % d’ici 2030. Ce plan mobilise 43 milliards d’euros (publics + privés), à comparer aux 280 milliards de dollars du CHIPS and Science Act américain. Parmi les projets phares : Intel à Magdebourg (Allemagne) : environ 30 milliards €, avec 10 milliards de subventions ; STMicroelectronics + GlobalFoundries à Crolles (France) : 7,5 milliards € ; Divers investissements chez Infineon, Bosch, NXP… L’Europe dispose aussi d’un atout majeur avec ASML (Pays-Bas), leader mondial des machines de lithographie EUV, mais ce dernier fabrique des équipements, pas des puces. Les limites de la stratégie européenne : Pas de fabricant européen de puces en dessous de 10 nm ; Dépendance à TSMC, Samsung, ou Intel pour les technologies avancées ; Coordination faible entre États membres : chacun défend ses champions ; Absence d’une vision géostratégique liant industrie et défense, contrairement aux États-Unis. UMS : la pépite discrète de la défense européenne Dans ce paysage, un acteur européen mérite une attention particulière : UMS (United Monolithic Semiconductors). Cette joint-venture entre Thales et Airbus Defence & Space est un acteur stratégique dans la fabrication de modules T/R pour radars AESA, utilisés dans les Rafale, Typhoon, ou systèmes SAMP/T NG. Spécialisée dans les semi-conducteurs RF (GaN et GaAs), UMS : Maîtrise une technologie que seuls quelques pays dominent (US, Chine, Japon, Corée…) ; Se classe parmi les meilleurs mondiaux pour les modules RF haute fréquence et haute puissance (>40 GHz, >20W) ; Contribue à la souveraineté militaire européenne dans les domaines radar, guerre électronique, liaisons cryptées. Mais UMS reste un acteur sous-dimensionné et trop peu médiatisé, alors qu’il devrait être traité comme un actif stratégique, au même titre qu’ASML. L’Europe pourrait bâtir une filière complète autour du GaN européen, pour renforcer ses capacités civiles et militaires tout en sécurisant sa base industrielle. STMicroelectronics : un autre pilier technologique européen Moins discret qu’UMS, STMicroelectronics est un acteur-clé franco-italien du semi-conducteur. Son champ d’action diffère : Électronique de puissance (IGBT, SiC, GaN) pour véhicules électriques, réseaux intelligents, etc. ; Microcontrôleurs (STM32) omniprésents dans l’IoT, l’automobile, la défense embarquée ; Capteurs MEMS (accéléromètres, gyroscopes, imagerie 3D) ; Modules RF basse fréquence pour la connectivité 4G/5G, LoRa, Zigbee… ST n’est pas positionné sur la production EUV ou les puces de pointe comme TSMC, mais excelle dans les technologies spécialisées à fort impact. Il s’agit donc d’un acteur crucial pour l’automobile, l’énergie, la connectivité embarquée, et indirectement, la défense. Conclusion : semi-conducteurs et souveraineté, un test pour l’Europe Les semi-conducteurs sont devenus une clé de la puissance économique, technologique et militaire. Les États-Unis l’ont compris et agissent en conséquence, avec une vision stratégique intégrant industrie, diplomatie et défense. L’Europe progresse, mais trop lentement, avec trop peu de coordination et sans intégrer pleinement la dimension militaire. Il est impératif de : Protéger et amplifier des joyaux comme UMS ; Bâtir une stratégie industrielle commune, rapide et ambitieuse ; Élever le débat public : les puces ne sont plus qu’une affaire d’économie, elles sont désormais un levier géopolitique majeur. 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) le 13 avril C’est un message populaire. Share Posté(e) le 13 avril Vu le boulot que ça m'a demandé, j'estime que c'est autant moi que Chat GPT qui a produit ce dernier post et d'ailleurs lorsqu'on demande à Chat GPT s'il faut le citer il répond que ce n'est pas nécessaire. C'est en ce sens que je considère que ce n'est qu'un outil parce que je contrôle les données avec lesquelles il travaille. 2 2 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 13 avril Share Posté(e) le 13 avril Il y a 4 heures, Picdelamirand-oil a dit : Vu le boulot que ça m'a demandé, j'estime que c'est autant moi que Chat GPT qui a produit ce dernier post et d'ailleurs lorsqu'on demande à Chat GPT s'il faut le citer il répond que ce n'est pas nécessaire. C'est en ce sens que je considère que ce n'est qu'un outil parce que je contrôle les données avec lesquelles il travaille. Il manque un peu Global Foundry dans ce panorama, non ? Grosse usine à Dresde, et un projet conjoint à Crolles avec StMicro (qui pourrait avoir du plomb dans l'aile) 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Picdelamirand-oil Posté(e) le 13 avril Share Posté(e) le 13 avril il y a 9 minutes, Boule75 a dit : Il manque un peu Global Foundry dans ce panorama, non ? Grosse usine à Dresde, et un projet conjoint à Crolles avec StMicro (qui pourrait avoir du plomb dans l'aile) Oui c'est pas parfait, mais ce n'est pas ma spécialité. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Wallaby Posté(e) le 21 mai C’est un message populaire. Share Posté(e) le 21 mai 19 mai 2025. Jean-Marc Jancovici 10:54 On s'est placé dans un contexte extrêmement libéral dans lequel il n'y a pas de frontières, pas de gestion des frontières, pas de gestion monétaire. Les zones auxquelles on est confronté, j'ai envie de dire, ils ont la maîtrise de leur monnaie, ils ont la maîtrise de leurs frontières et ils ont la maîtrise de leur politique industrielle. Nous, la politique industrielle, on considère que c'est un gros mot, c'est à dire que l'Europe, c'est le consommateur roi, au détriment du producteur. Le producteur, on s'y intéresse peu, on s'intéresse surtout au consommateur, et dans ce contexte-là, on peut pas rebâtir les bonnes filières. C'est pas possible. C'est très dur. 11:39 Ce qu'on essaie de faire au Shift Project, c'est justement la promotion de l'inverse, c'est à dire planifier. Nicolas Demorand : Planifier ? Mais on a toujours planifié. Il n'y a pas une filière industrielle qui ne se soit développée sans le soutien de l'État. Jamais. Et ça s'est jamais fait sans qu'on regarde des horizons de temps un peu longs. https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/2082 (18 mai 2025) Antoine Foucher : Nous avions, grâce au nucléaire, un avantage sur le prix de l’énergie. Mais nous avons détruit cet atout de nos propres mains. Il n’existe plus. Nous n’avions jamais été plus travailleurs, et cela n’a pas changé. En Europe, on travaille en moyenne 1.700 heures par an, selon l’OCDE, contre plus de 2.000 en Asie. Donc, nous ne sommes ni plus travailleurs, ni mieux éduqués, et nous avons perdu nos avantages concurrentiels. Et en plus, nous nous protégeons moins. Tout cela nous conduit aux chiffres que vous avez rappelés. Et tout cela permet, sans sombrer dans le catastrophisme, de dire qu’à horizon de dix à vingt ans, si l’on ne parvient pas à rétablir des avantages concurrentiels — sur le prix de l’énergie, l’éducation, l’investissement technologique — nos industries risquent de disparaître en grande partie. Les industriels, notamment dans l’automobile, le disent très clairement. L’Europe doit retrouver lucidité et humilité. Nous sommes dans la situation d’un pays émergent du milieu du XXème siècle, en retard sur tous les plans : technologique, éducatif, énergétique. Nous devons adopter une stratégie industrielle de pays émergent. Cela signifie se protéger, y compris par des droits de douane, sur les secteurs stratégiques. Même si cela va à l’encontre de notre logiciel européen, il le faut, car nous ne sommes pas compétitifs. Si nous ne le faisons pas, d’autres le feront à notre place, car ils proposent une qualité équivalente à un prix inférieur. Nous devons avoir cette humilité-là : redonner la priorité à l’industrie en la protégeant, le temps de redevenir compétitifs, capables d’entrer de nouveau dans la concurrence mondiale. En l’état actuel, la concurrence internationale, faute d’avantages concurrentiels, est destructrice pour l’industrie européenne. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicks Posté(e) le 21 mai Share Posté(e) le 21 mai Il y a 3 heures, Wallaby a dit : Même si cela va à l’encontre de notre logiciel européen Autant dire qu'il y a autant d'espoir que ça arrive sur initiative européenne que de voir Poutine convenir qu'il a fait une grosse erreur en attaquant l'Ukraine. On peut parier que la seule variable d'ajustement sera le temps de travail et le droit du travail de façon générale, en pure perte, puisque fondamentalement ce n'est pas le facteur le plus problématique, au contraire de l'absence de contrôle des capitaux, de la gestion monétaire ultra corsetée ou de l'absence de politique douanière protectrice. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 5 juin Share Posté(e) le 5 juin https://europeanconservative.com/articles/news/propaganda-by-proxy-report-reveals-eu-commissions-hidden-agenda/ (17 février 2025) La Commission européenne a canalisé des milliards d'euros de fonds publics pour financer des ONG et des groupes de réflexion qui, loin d'agir de manière indépendante, ont servi d'instruments pour promouvoir son agenda politique. C'est ce que révèle un rapport récemment publié par MCC Brussels, intitulé The Commission's Propaganda by Proxy (La propagande par procuration de la Commission), qui démasque des programmes tels que le programme Citizens, Equality, Rights and Values (CERV), qui vise à consolider les récits favorables à l'UE tout en marginalisant les voix critiques. Le rapport dénonce la manière dont la Commission européenne alloue des fonds à des ONG alignées sur ses valeurs et ses objectifs. « La Commission finance des organisations qui dépendent économiquement de ses subventions et qui agissent en tant que porte-parole de son agenda », indique le document, soulignant une distorsion évidente du rôle traditionnel de la société civile. Le document critique également la Commission elle-même qui, en tant qu'organe exécutif, s'est transformée en une entité idéologique au cours des dernières années, s'éloignant de son rôle initial de simple gestion politique pour lequel elle avait été créée. Parmi les exemples cités figure le financement des Jeunes Européens Fédéralistes (JEF), qui ont reçu plus de 1,2 million d'euros entre 2021 et 2025 pour mobiliser les jeunes en faveur de la fédéralisation de l'Europe. Un autre cas est celui du European Policy Centre (EPC), un groupe de réflexion qui a reçu près de 30 millions d'euros au cours de la dernière décennie et qui plaide ouvertement en faveur d'une plus grande intégration supranationale. L'un des principaux mécanismes utilisés par la Commission est le programme CERV, doté d'un budget de 1,5 milliard d'euros. Officiellement, ce fonds est destiné à « renforcer la démocratie et les droits dans l'UE », mais en réalité, il finance une série de projets aux objectifs clairement propagandistes. Parmi les cas cités dans le rapport figure le projet RevivEU, géré par l'Institut EUROPEUM pour la politique européenne, qui vise à « combattre les récits eurosceptiques promus par les élites autocratiques » dans les pays de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie). Ce projet a reçu 645 000 euros entre 2023 et 2024. L'un des aspects les plus préoccupants du rapport est le manque de transparence dans l'attribution de ces fonds. Selon le document, « le contrôle de ces ressources est minimal et la Commission les octroie sans la participation des autorités nationales. » En fait, un audit de la Cour des comptes européenne de 2018 avait déjà mis en garde contre le « manque d'informations sur la destination finale de l'argent public ». 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
collectionneur Posté(e) le 7 juin Share Posté(e) le 7 juin @Wallaby Cela serait tout de même le minimum syndical qu'un organisme financé par l'argent public n'agissent pas à l'encontre de ceux qui le subventionnent. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 14 juin Share Posté(e) le 14 juin (modifié) Les 40 ans de Schengen... https://www.ledauphine.com/societe/2025/06/14/etats-membres-evolution-zoom-sur-l-espace-schengen-dont-l-accord-fete-ses-40-ans Si la plupart des pays membres de l’espace Schengen sont également membres de l’UE, ce n’est pas le cas pour tous. Il s’agit des États associés, à savoir l’Islande, qui a rejoint en 2001 la Norvège, la même année, la Suisse, en 2008, et le Liechtenstein en 2011. Au contraire, seuls deux États membres de l’UE ne sont actuellement pas membres de l’espace Schengen : Chypre et l’Irlande. Aujourd’hui, l’espace Schengen compte 29 États membres. https://www.rfi.fr/fr/europe/20250613-europe-40-ans-après-sa-création-l-espace-schengen-malmené-mais-toujours-attractif Une cérémonie est organisée, samedi 14 juin au Luxembourg, pour célébrer les 40 ans de l'espace Schengen. Quarante ans après sa création, cet espace de libre circulation est mis à mal par le retour des contrôles aux frontières dans certains pays, au nom de la lutte contre l'immigration illégale. Malgré tout, l'espace Schengen reste attractif : en témoigne, l'entrée en son sein de la Bulgarie et de la Roumanie au 1er janvier 2025, après treize longues années d'attente pour les deux pays. https://www.virgule.lu/luxembourg/accord-de-schengen-un-40e-anniversaire-en-plein-paradoxe/71439825.html Ce samedi 14 juin, l’esplanade de Schengen sera en fête à l’occasion des 40 ans de la signature de l’accord de Schengen, à l’origine de la libre circulation des citoyens européens. Pourtant, à un kilomètre de là, les contrôles à la frontière allemande rythment le quotidien depuis près d’un an. Schengen a été mis en crise par la crise des réfugiés de 2015, par le fameux "Wir schaffen das" d'Angela Merkel : https://forum.air-defense.net/topic/19506-migrations-de-masse-vers-leurope/ Archive historique : le témoignage de Pierre Joxe, ministre de l'intérieur de François Mitterrand : https://www.dailymotion.com/video/x36a1wq 11 septembre 2015. Face aux Chrétiens : KTO, RCF et Radio Notre-Dame. 8:54 Pierre Joxe : Les accords de Schengen, c'est ce que j'ai dit à Mitterrand à l'époque, et il m'a renvoyé sur les roses... Journaliste : C'est le cas de le dire ! Pardonnez-moi ! 9:03 Roses un peu fanées, peut-être, je lui ai dit : Schengen, tel que c'est prévu maintenant, on met la frontière de la France au Pirée. Le Pirée c'est le port d'Athènes. Et Mitterrand m'a dit : oui, mais qu'est-ce que vous avez contre le Pirée ? Je n'ai rien contre le Pirée. Il me dit d'un air ironique : vous croyez que les policiers et les douaniers français sont meilleurs que les policiers et les douaniers grecs ? Alors je lui dis, mais je n'en doute pas un instant, c'est pas le problème. Il y a très peu de policiers et de douaniers grecs, il y en a très peu au Pirée. Allez voir ! Et allez voir comment ça fonctionne, comment sont les services publics grecs, et parmi ceux qui ne sont pas corrompus, il vont le devenir quand il y aura une pression migratoire. Journaliste : L'histoire s'écrivait déjà ! 9:49 Pierre Joxe : C'est une folie. Les accords de Schengen c'est une folie et un aveuglement collectifs. Modifié le 14 juin par Wallaby 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 14 juin Share Posté(e) le 14 juin Il y a 6 heures, Wallaby a dit : 9:49 Pierre Joxe : C'est une folie. Les accords de Schengen c'est une folie et un aveuglement collectifs. Mais c'est aussi formidable ! La question suivante étant veut-on relever ce défi ou choisit-on la simplicité apparente et le repli ? Faut-il étendre ce repli à la libre circulation des marchandises ? Ca ferait un sacré choc, vertigineux en fait (même les anglais n'ont pas vraiment osé, alors imaginer la chose à l'échelle de l'UE...). Et d'ailleurs, Schengen n'a-t-il pas largement mûri ? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manuel77 Posté(e) le 14 juin Share Posté(e) le 14 juin il y a 22 minutes, Boule75 a dit : Et d'ailleurs, Schengen n'a-t-il pas largement mûri ? C'est un mot intéressant, muri. Je ne peux pas le traduire clairement. Apparemment, il peut signifier mûr, trop mûr, périmé, avarié, dépassé. Comment savoir lequel tu voulais dire ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
mehari Posté(e) le 14 juin Share Posté(e) le 14 juin 5 minutes ago, Manuel77 said: C'est un mot intéressant, muri. Je ne peux pas le traduire clairement. Apparemment, il peut signifier mûr, trop mûr, périmé, avarié, dépassé. Comment savoir lequel tu voulais dire ? En anglais, on dirait matured 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 14 juin Share Posté(e) le 14 juin il y a 41 minutes, mehari a dit : En anglais, on dirait matured et @Manuel77 : ripe ? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Manuel77 Posté(e) le 14 juin Share Posté(e) le 14 juin il y a 3 minutes, Boule75 a dit : et @Manuel77 : ripe ? Mature, ripe? Donc une connotation entièrement positive ? Comme les femmes d'un certain âge ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 14 juin Share Posté(e) le 14 juin (modifié) il y a 2 minutes, Manuel77 a dit : Mature, ripe? Donc une connotation entièrement positive ? Comme les femmes d'un certain âge ? Positive : comme un fruit qui devient bon, un enfant qui grandit. Modifié le 14 juin par Boule75 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 14 juin Share Posté(e) le 14 juin il y a 1 minute, Manuel77 a dit : Mature, ripe? Donc une connotation entièrement positive ? Comme les femmes d'un certain âge ? Oui. Mur n'a jamais le sens d'avarié ou de dépassé comme tu l'as mis. Boule75 voulait dire que le système avait évolué. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Boule75 Posté(e) le 14 juin Share Posté(e) le 14 juin il y a 8 minutes, Manuel77 a dit : femmes d'un certain âge Ça, c'est ambigu (en français) ! D'ailleurs on parle aussi d'âge mur pour parler de personnes assez vieilles. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hibernatus Posté(e) le 15 juin Share Posté(e) le 15 juin Sur les fruits, il existe une petite ambiguïté sur le terme "mûr": on dit d'un fruit qu'il est "trop mûr" quand il a dépassé son optimum de saveur et qu'il commence à se dégrader. Mais quand on y réfléchit, cette expression est proche d'un oxymore! En revanche, s'agissant d'une personne, d'une institution, d'un processus, dire qu'il a mûri est toujours, me semble-t-il, positif. Sauf, bien sûr, si on l'emploie dans un sens ironique ou sarcastique: "Donald Trump a bien mûri entre son premier et son second mandat", par exemple.... Pas si simple, quoi! 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 21 juin Share Posté(e) le 21 juin L'immobilier une crise européenne https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/21/le-fleau-du-logement-cher-d-athenes-a-copenhague_6615046_3234.html D’Athènes à Copenhague, le fléau du logement cher en Europe Par Véronique Chocron, Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante), Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale), Isabelle Karaiskos (Athènes, correspondance), Allan Kaval (Rome, correspondant), Sandrine Morel (Madrid, correspondante) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) Décryptage|« Immobilier, une crise européenne ». Presque toutes les grandes métropoles du Vieux Continent souffrent d’un manque de logements et d’une envolée des loyers, au détriment des jeunes et des classes moyennes. Le tableau est partout le même. Dans quasiment toutes les grandes villes européennes, le besoin de logements excède l’offre et ce déséquilibre se traduit par des prix et des loyers trop élevés, des parcours de vie entravés, faute de trouver un toit abordable proche de son université ou de son emploi. A l’exception notable de Vienne, la capitale autrichienne, où près de la moitié des logements sont subventionnés, les métropoles comme les communes touristiques et attractives du Vieux Continent traversent une crise sévère. Selon une récente étude d’Eurofound, l’agence de l’Union européenne (UE) chargée de l’amélioration des conditions de vie et de travail, cette crise frappe en particulier les jeunes : l’âge auquel au moins 50 % des personnes établies dans l’UE ont quitté le domicile de leurs parents est passé de 26 à 28 ans entre 2007 et 2019. Entre 2010 et 2019, l’Espagne, la Croatie, l’Italie, Chypre, la Belgique, la Grèce et l’Irlande ont enregistré les plus fortes augmentations du nombre de personnes âgées de 25 à 34 ans vivant avec leurs parents. Les locataires du marché locatif privé se trouvent dans une situation particulièrement précaire – « 46 % d’entre eux se sentent menacés de devoir quitter leur logement dans les trois prochains mois parce qu’ils n’en ont plus les moyens », révèle ce même rapport. Face aux difficultés de leurs administrés, 15 villes européennes (dont Paris, Lyon, Barcelone, Athènes, Rome ou Amsterdam) se sont récemment regroupées pour créer une « alliance des maires pour le logement » (Mayors for Housing Alliance) et sont venues soumettre à la Commission européenne un plan d’action à 80 milliards d’euros et solliciter des financements afin d’augmenter l’offre de logement social et abordable et de soutenir la rénovation énergétique. Dans ces quinze villes exposées à la crise et à l’essor des meublés de tourisme de type Airbnb, « les loyers ont en moyenne augmenté de 60 % au cours de ces dix dernières années, et les prix des logements ont bondi de 78 % », affirme le maire socialiste de Barcelone, Jaume Collboni. Inquiète que ces graves difficultés abîment progressivement la cohésion économique et sociale, la Commission s’est emparé du sujet à l’été 2024. Sa présidente, Ursula von der Leyen, a porté la question du logement au rang de priorité, bien que l’UE n’ait aucune compétence directe dans ce domaine. Pour la première fois, un commissaire européen, le Danois Dan Jorgensen, s’est vu confier le portefeuille du logement, en plus de celui de l’énergie. Le Parlement européen a, lui, créé, en janvier, une commission spéciale sur la crise du logement dans l’Union européenne. A Rome, l’offre locative de logements a fondu de près de 80 % en cinq ans A Rome, les appartements disponibles à la location de longue durée sont toujours plus rares, toujours plus chers, captés par le marché de l’hébergement touristique voire laissés vacants par leurs propriétaires craignant de signer avec de mauvais payeurs. D’après les données citées par le département de méthodes et de modèles pour l’économie, le territoire et la finance (Memotef) de l’université de Rome La Sapienza, l’offre locative de logements dans la capitale italienne a baissé de près de 80 % de 2019 à 2024. Dans certains quartiers, y compris hors du centre historique, l’offre a chuté de 40 % en 2024 seulement. Dans le même temps, le nombre de couples et de familles cherchant une location durable a augmenté de 25 %. Moins d’offres, plus de demande : mécaniquement, les loyers augmentent, progressant, en 2024, de 11,1 %, selon le portail immobilier en ligne italien Idealista. Ces évolutions s’imposent alors que Rome, comme le reste de l’Italie, est engagée sur une pente sans retour plausible de diminution des revenus réels, désormais inférieurs à leur niveau de 2008, avant la crise financière globale. Des logements moins nombreux, plus chers, pour une société toujours plus pauvre. La crise du logement en location est désormais structurelle. Toutefois, c’est sur la propriété que misent en général les Italiens. « Il faut garder à l’esprit que la propriété prévaut nettement sur la location en Italie et qu’il y a une bien plus grande propension à acheter un logement plutôt qu’à en louer un », rappelle Elena Molignoni, responsable de l’Observatoire immobilier du centre de recherche Nomisma. Cependant, à Rome, la part de la population en location est bien supérieure à la moyenne nationale, 30 % contre 18 %. Pour Mme Molignoni, la capitale souffre de l’absence d’un « marché du milieu » : « D’une part, il y a le marché protégé du logement social et, d’autre part, le marché libre. Il faudrait en plus un marché régulé qui puisse répondre aux besoins de la tranche de population qui ne peut avoir accès ni à l’un ni à l’autre. » A Rome, la faiblesse de l’offre n’est pas totalement imputable à un manque physique d’immeubles. En mettant en avant le risque d’impayés et la complexité juridique des expulsions dans le système italien, de nombreux propriétaires préfèrent conserver leurs biens plutôt que les placer sur le marché. Pour Daniela Festa, chercheuse au Memotef de La Sapienza, « les raisons de la progression des impayés sont structurelles, d’abord liées à la baisse des salaires. Les gens n’ont simplement plus les moyens de payer leur loyer ». A cette situation déjà critique s’ajoutent les ravages du tourisme de masse qui permet de tirer profit des biens soustraits au marché par ceux qui les détiennent. En 2024, les autorités du Latium ont enregistré 51,4 millions de nuitées à Rome, une hausse de 4,5 % par rapport à 2023, un record historique qui dépassait déjà les niveaux d’avant la pandémie due au Covid-19. La capitale italienne compte près de 41 500 logements destinés aux locations touristiques. Pour la seule plateforme Airbnb, le nombre de locations est passé de 1 714, en 2013, à 35 247, en 2024. A la croissance de ce marché correspond la contraction du secteur du logement public. « Il y a une logique de désinvestissement sur le long terme de la part des autorités », dénonce Chiara Cacciotti, anthropologue engagée dans la défense du droit au logement. La chercheuse et militante rappelle notamment le choix des collectivités locales de vendre aux enchères du patrimoine public pour faire entrer des fonds dans les caisses. « La perception des foyers a changé, explique Mme Festa. Ce qui relevait autrefois d’une difficulté d’accès au logement est désormais perçu comme une absence totale d’offre locative. » A Athènes, « saturée » de touristes, les boîtes à clés Airbnb fleurissent La nouvelle est tombée en mai 2024 pour Eftihia Frantzeskaki. Après quinze ans dans son appartement du quartier d’Exarcheia, à Athènes, et afin de « s’adapter aux nouveaux prix du marché », le fils de son ancienne propriétaire lui demande à présent le double des 300 euros de loyer qu’elle payait jusqu’alors. Comme de nombreux Grecs, cette comédienne de profession jongle entre deux activités professionnelles, le théâtre et la livraison à domicile, pour un revenu mensuel de 800 euros, qui ne lui permet pas de prévoir une telle somme pour son logement. Plus d’un an après l’ultimatum de son bailleur, Mme Frantzeskaki n’a toujours pas trouvé de solution. Sommée de partir par le propriétaire – qui compte à présent louer le bien à plus de 900 euros –, elle envisage de s’éloigner du centre et d’Exarcheia, où les loyers ont explosé depuis sept ans. Nombre de ses amis subissent le même sort. Dans les rues de ce quartier alternatif et historiquement anarchiste, connu pour avoir accueilli durant la crise des migrants des milliers de réfugiés dans ses nombreux squats, les boîtes à clés de locations type Airbnb ont fleuri. Depuis plusieurs années maintenant, Athènes connaît une explosion des prix de l’immobilier, liée à l’essor des plateformes de location de courte durée, mais aussi à l’introduction, dès 2013, du programme national de « golden visas », octroyant un permis de résidence aux citoyens non européens en échange d’un investissement immobilier significatif. Ils ont bondi de près de 90 % depuis 2017, selon la Banque de Grèce. Les loyers ont suivi le même rythme d’après Haris Doukas, le maire socialiste d’Athènes. Une inflation beaucoup plus rapide que les revenus. La Grèce est devenue, de loin, l’Etat de l’UE où la part du revenu des ménages consacrée au coût du logement est la plus haute, avec 35,2 % du revenu absorbé par ce poste en 2023, contre une moyenne européenne de 19,7 %. « A Athènes, des immeubles entiers ont été acquis par des investisseurs étrangers et ont été dans la plupart des cas transformés en locations de courte durée », note Vasilis Gimisis, directeur du cabinet d’études Gimisis + Associates, qui a contribué à une étude inédite sur la capacité d’accueil touristique pour la mairie d’Athènes, parue en décembre 2024. Celle-ci révèle que, dans les quartiers de l’hypercentre de la capitale où se concentre l’afflux touristique, jusqu’à 90 % du parc immobilier sont aujourd’hui des hôtels ou des locations saisonnières. Le loyer mensuel moyen a atteint 1 200 euros – contre 900 euros pour l’ensemble d’Athènes –, soit l’équivalent du salaire moyen brut national. Vingt-sept autres quartiers d’Athènes ont par ailleurs été recensés comme étant saturés. « Nous essayerons tant que possible de mettre en place des initiatives locales pour le logement, mais le pouvoir est très centralisé et les mesures essentielles dépendent de l’exécutif et non des municipalités », indique Yannis Georgizas, directeur de l’agence de développement de la mairie d’Athènes. Or, en Grèce, aucune contrainte – si ce n’est fiscale – en nombre maximal de jours en location de courte durée dans l’année n’est imposée. « Une loi existe pour limiter ces locations à quatre-vingt-dix jours par an, mais elle devait être complétée par une décision ministérielle… », relève Dimitra Siatitsa, chercheuse en urbanisme, actuellement chargée d’une étude sur les stratégies de politique de logement pour la ville d’Athènes. Le gouvernement conservateur a, certes, pris plusieurs mesures encadrant le secteur depuis trois ans. Et il envisage des allégements fiscaux pour les propriétaires proposant des logements inoccupés à la location. Mais pas question pour la municipalité « de diaboliser les locations Airbnb, qui font aussi vivre de nombreux Grecs et contribuent à l’économie du pays », martèle M. Georgizas. Le tourisme, pilier de l’économie nationale, représente jusqu’à 28 % du produit intérieur brut grec, rappelle Sotiris Varelas, maître de conférences en études touristiques à l’université du Pirée. En Espagne, les « expulsions silencieuses », la grande crainte des locataires Face aux tribunaux de la place de Castille de Madrid, ce 4 juin, une cinquantaine de personnes se sont réunies à l’appel du Syndicat des locataires. Cette association de droit au logement célèbre ce jour-là une victoire : le début du procès contre le fonds d’investissement Nestar-Azora, propriétaire de 42 édifices dans la capitale espagnole, pour des « clauses abusives » appliquées à ses locataires. « Les fonds spéculatifs sont le fer de lance du système rentier qui nous opprime, nous étrangle et nous expulse tous les mois, lance Valérie Racu, la porte-parole de l’association qui demande 8 millions d’euros de dédommagement. Cela fait un mois que nous avons commencé la grève des loyers. Ils avaient dit qu’ils nous chasseraient, ce sont eux qui sont sur le banc des accusés. » A Madrid comme à Barcelone, les mobilisations de locataires refusant les augmentations de loyers ou de quitter leur logement promis à devenir un appartement touristique se multiplient, à mesure que la crise de l’habitat s’aggrave. Le nombre de logements offerts à la location a baissé de 56 % en cinq ans en Espagne, et plus précisément de 71 % à Madrid, selon le rapport publié en mars par le premier site immobilier espagnol, Idealista. Claudia Tornos, productrice audiovisuelle de 41 ans, a vu comment son immeuble, dans le quartier d’Arguelles, à Madrid, s’est transformé. « Trois familles qui vivaient ici ont été chassées et leurs appartements de 160 mètres carrés divisés en sept, voire huit chambres. Chacune est louée 650 euros à des voyageurs, raconte cette mère de deux enfants, dépitée. Mon quartier était plein de familles, maintenant elles partent en lointaine banlieue et l’école du quartier a dû fermer une classe. » Le paiement du loyer absorbe à présent en moyenne 41 % des revenus des locataires dans la ville de Madrid, selon l’Institut national de statistiques. « Il y a une très forte augmentation de la population qui s’ajoute au manque de planification urbanistique et, surtout, à la très faible construction de logements sociaux, souligne Gerardo Neistat, analyste de l’Observatoire de la location de la Fondation Alquiler Seguro. La loi sur le logement votée il y a deux ans a fait empirer la situation, les mesures de protection des locataires et d’encadrement des prix faisant peur aux propriétaires. » L’objectif du gouvernement de gauche, mené par le socialiste Pedro Sanchez, avait pour but de freiner la hausse des prix qui ont bondi de près de 45 % à Madrid en cinq ans, et de 103 % en dix ans, selon le portail Fotocasa. A Barcelone, les mesures ont permis une baisse de 5 % des loyers, mais aussi une forte contraction de l’offre. Même à 40 kilomètres de Madrid, les problèmes de logement persistent. « En mai, notre propriétaire nous a dit qu’il n’allait pas renouveler notre contrat car il veut vendre », raconte Sara Silva, puéricultrice de 45 ans, qui loue depuis sept ans un appartement à Valdemorillo pour 600 euros par mois. « Il n’y a presque pas d’offres et les prix sont devenus fous », ajoute cette mère de deux enfants, qui a finalement pris un crédit sur vingt-neuf ans pour acheter un petit pavillon mitoyen, dans le village de Navalagamella, encore plus loin. « Il y a de plus en plus d’expulsions silencieuses et invisibles », résume Ramon Bulto, du Syndicat des locataires. En Espagne, les contrats de location sont signés pour cinq ou sept ans, durant lesquels les seules hausses de loyers autorisées sont celles fixées par l’inflation. Une fois terminé ce délai, le propriétaire peut décider de ne pas renouveler le bail ou de doubler voire de tripler le prix. « Dans les deux cas, ils poussent les locataires à partir, souvent pour en faire des colivings ou des logements touristiques », ajoute M. Bulto. A Madrid, ces derniers sont passés de 11 000, en 2022, à 17 300, en 2025 – seulement 7 % ayant une autorisation municipale. Au Royaume-Uni, des locataires vulnérables, menacés par les « no fault evictions » Le Royaume-Uni souffre des mêmes maux que bien d’autres pays européens, avec un marché locatif raréfié et hors de prix, surtout à Londres. Le pays se singularise par une relation particulièrement déséquilibrée entre les propriétaires et locataires, qui n’ont pratiquement aucun droit. Le gouvernement travailliste de Keir Starmer a promis, avant d’arriver au pouvoir à l’été 2024, de revoir ces règles qui placent des centaines de milliers de citoyens, de familles et de personnes âgées dans une situation de vulnérabilité extrême. Un projet de loi, le Renters Reform Bill, abolissant les « no fault evictions » (« évictions sans faute ») tarde cependant à être adopté à Westminster. Selon les chiffres du site de petites annonces immobilières Zoopla, publiés le 11 juin, les loyers ont augmenté de 21 % en moyenne ces trois dernières années au Royaume-Uni, pour atteindre, au niveau national, 1 287 livres sterling (1 505 euros) par mois en avril (2 175 livres à Londres), alors que l’offre de logements reste 20 % inférieure au niveau d’avant la pandémie. Dans ces conditions, se loger pour des foyers à faibles revenus est une gageure, l’accès à des logements à loyers modérés étant quasi impossible. Le Royaume-Uni n’en construit plus qu’au compte-gouttes, après les grands plans de construction des années 1960 à 1980. Et beaucoup de logements « HLM » ont été rachetés depuis les années 1980, quand la première ministre conservatrice Margaret Thatcher a introduit un « right to buy » (un droit préférentiel, pour les locataires, à racheter leur appartement), qui a asséché le stock de logements abordables. Ceux qui parviennent à louer malgré les coûts sont sous la menace permanente d’une « section 21 eviction notice ». C’est une fin de contrat que le propriétaire d’un bien locatif privé peut notifier au locataire, n’importe quand et sous n’importe quel prétexte, en Angleterre ou au Pays de Galles, pour libérer sa propriété, quand se sont écoulés au moins six mois depuis le début du bail. Qu’importe si le locataire a des enfants scolarisés, est âgé ou handicapé : il a deux mois pour vider les lieux. La procédure s’appelle aussi « no fault eviction » : l’expulsion a lieu sans que le locataire soit en faute. Les locataires refusant de vider les lieux peuvent attendre que le propriétaire saisisse les tribunaux et contester la notification de la fin du bail, mais cette stratégie est risquée : ils risquent d’avoir à rembourser les frais de justice de leur propriétaire s’ils perdent leur procès. Le projet de loi Renters Reform Bill prévoit de supprimer la « section 21 eviction notice ». Les propriétaires ne pourront plus évincer un locataire, à moins que ce dernier ne paie pas son loyer ou dégrade le logement. Le texte a cependant fait l’objet de nombreuses oppositions et, même s’il est adopté avant la pause parlementaire estivale, il ne sera pas effectif avant la fin de l’année 2025. La Belgique, un eldorado pour les propriétaires néerlandais : « Tout est de 30 % à 40 % moins cher que chez nous » Sur la petite place du Docteur-Roosen qui borde la mairie de Brasschaat, une commune de 38 000 habitants, dans la banlieue très chic et très verte d’Anvers, trois agences immobilières se côtoient. Anja Thijs, une consultante venue de la province néerlandaise du Brabant-Septentrional, à plus de 80 kilomètres de là, regarde attentivement la vitrine de De Boer & Partners. « Nous voulons quitter les Pays-Bas, trouver un logement confortable, calme et moins cher qu’à Eindhoven », dit cette jeune trentenaire. Dans son pays, la crise du logement est, depuis plusieurs années, un thème récurrent du débat politique : la croissance rapide de la population, le manque de terrains constructibles et les lenteurs dans la réalisation des projets ont fait qu’il manquait, selon des estimations officielles, 324 000 logements en 2024. D’où des prix qui ont flambé. « Etudiante, j’ai dû séjourner chez mes parents car je ne trouvais pas de logement », explique Mme Thijs. Un plan gouvernemental ambitieux prévoit de construire 900 000 habitations – dont 300 000 pour les revenus moyens – d’ici à 2030, mais Anja Thijs et son mari sont dubitatifs. Alors, ils ont décidé d’imiter plusieurs de leurs connaissances qui ont choisi de s’installer dans les provinces belges du Limbourg et d’Anvers : « En neuf ans, le prix d’une maison moyenne aux Pays-Bas a doublé. Ici, nous allons trouver un appartement qui me coûtera le prix d’un petit studio à Eindhoven. » Chez De Boer & Partners, un appartement de 108 mètres carrés doté d’une grande terrasse vaut 329 000 euros. « Tout est de 30 % à 40 % moins cher que chez nous, pour des surfaces plus grandes », affirme Mme Thijs. Selon l’index immobilier de la société Deloitte, la Belgique était, fin 2023, le pays d’Europe où il était le plus facile d’obtenir un logement sur la base du salaire brut. Dans les régions frontalières, jusqu’à huit clients sur dix, majoritairement des 25-45 ans, viennent désormais « d’outre-Moerdijk » (expression désignant les Pays-Bas), indique la Confédération des métiers de l’immobilier. Et parfois de très loin : Rotterdam, La Haye et même Amsterdam, à 150 kilomètres de Brasschaat, indique Yves Deckers, l’un des gérants d’Allure Real Estate. « Le coût, la qualité du logement, la quiétude, l’art de vivre de la Flandre les séduisent », dit-il. Sans oublier l’absence de barrière linguistique et les avantages fiscaux : si elle taxe très lourdement le travail, la Belgique reste, contrairement aux Pays-Bas, un paradis pour les propriétaires. Et, à Brasschaat, dont le maire est Jan Jambon, un nationaliste de droite actuellement ministre fédéral des finances, on compte bien que rien ne change. Au Danemark, le logement public, une institution fragilisée Un Danois sur six vit dans un logement géré par une association à but non lucratif. Ouvert à tous les habitants du royaume, caractérisé par une volonté d’encourager la mixité sociale, le système des « almene boliger » (littéralement, « logements publics »), proposant des habitations de qualité à des loyers modérés (autour de 430 euros pour moins de 50 mètres carrés et 920 euros pour plus de 85 mètres carrés) est une institution et une source de fierté nationale au Danemark. Mais, alors que la demande s’envole dans les grandes villes comme Copenhague, la construction de nouveaux logements patine : un sujet très politique, qui devrait être âprement débattu avant les élections locales, organisées le 18 novembre. Aujourd’hui, quelque 500 associations à but non lucratif, réunies au sein de l’organisation Danmarks Almene Boliger, gèrent 593 000 appartements, maisons de ville et résidences individuelles, soit 20 % du parc immobilier danois. N’importe qui peut y accéder, à condition de s’inscrire auprès d’une des associations. L’attente peut être courte, ou prendre des mois, comme à Copenhague. Pour Bent Madsen, président de Danmarks Almene Boliger, la spécificité du système danois réside dans son modèle de financement : une fois le prêt immobilier remboursé par l’association, celle-ci conserve un tiers du loyer, indexé sur l’inflation, pour financer l’entretien des bâtiments ; les deux tiers restants sont transférés dans le Fonds national de construction, géré collectivement par le secteur non lucratif. Ses ressources sont utilisées pour financer de grosses rénovations, mais aussi des projets de développement et des initiatives dans le domaine social, dans les quartiers les plus défavorisés, incluant l’aide aux devoirs pour les plus petits, ou un emploi à mi-temps, pour les adolescents. Selon M. Madsen, 200 000 locataires en profitent. Le plus gros défi du secteur non lucratif réside actuellement dans le déséquilibre entre l’offre et la demande : en province, les associations de logement public sont obligées de détruire des habitations en parfait état faute de locataires tandis que, dans les grandes villes, une part croissante de la population ne trouve pas à se loger. « La difficulté aujourd’hui est de bâtir du neuf, à un prix raisonnable, en restant sous le plafond imposé par les communes [3 185 euros par mètre carré à Copenhague], alors que les coûts de construction et le prix du terrain ne cessent d’augmenter », analyse M. Madsen. Le système qui a fait ses preuves s’est retrouvé au cœur des débats, en 2018, quand la droite et l’extrême droite ont fait adopter la loi « ghetto », avec le soutien des sociaux-démocrates. Celle-ci impose la privatisation d’une partie des logements du secteur à but non lucratif, qui ne doivent pas excéder 40 % dans les quartiers les plus désavantagés, considérés comme des « ghettos » par les responsables politiques, en fonction de plusieurs critères (l’emploi, l’éducation, les revenus et la criminalité). Les associations du secteur non lucratif ont combattu la loi, arguant qu’elles avaient déjà mis en place un processus de sélection des locataires pour renforcer la mixité sociale. Avec succès, selon Rikke Skovgaard Nielsen, sociologue à l’université d’Aalborg, qui dénonce une manœuvre politique et regrette qu’elle ait contribué à ternir la réputation des almene boliger. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 25 juin Share Posté(e) le 25 juin Le 21/06/2025 à 23:03, g4lly a dit : L'immobilier une crise européenne https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/21/le-fleau-du-logement-cher-d-athenes-a-copenhague_6615046_3234.html D’Athènes à Copenhague, le fléau du logement cher en Europe https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/jun/25/lisbon-europe-portugal-golden-visa-capital-investors-short-term-rentals En 2015, le Portugal se classait 22e sur 27 pays de l'UE en termes d'inabordabilité du logement. Aujourd'hui, il occupe la première place. Pour comprendre comment Lisbonne en est arrivé là, il faut remonter aux années qui ont suivi la crise financière mondiale de 2008. Dans le cadre de son plan de relance de l'économie, le Portugal a adopté une stratégie de libéralisation agressive, visant à placer Lisbonne - et le pays - sur la carte mondiale de l'investissement immobilier et du tourisme. Le gouvernement a mis en œuvre une formule néolibérale bien connue : les lois sur la location ont été assouplies, facilitant les expulsions et raccourcissant les contrats de location ; de généreuses incitations fiscales ont été introduites pour les acheteurs non-résidents, notamment les programmes désormais controversés du « visa doré » et du « résident non habituel » ; et les fonds d'investissement ont été activement encouragés à entrer sur le marché de l'immobilier, bénéficiant d'exonérations fiscales supplémentaires. Dans le centre historique de Lisbonne, les locations de type Airbnb ont atteint des niveaux spectaculaires : la moitié des logements possèdent une licence de location à court terme, et dans les quartiers les plus touristiques, ce chiffre grimpe à 70 sur 100. Rapporté à la population de la ville, le nombre de locations de courte durée à Lisbonne représente une densité six fois supérieure à celle de Barcelone et 3,5 fois supérieure à celle de Londres. Parallèlement, le nombre d'hôtels a triplé depuis 2010, passant d'environ 100 à 300, et le conseil municipal a déjà approuvé des plans pour une cinquantaine d'autres. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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