loki Posté(e) le 15 décembre 2023 Auteur Share Posté(e) le 15 décembre 2023 à l’instant, Yoram a dit : Et bien vous n’avez pas une nouvelle positive à poster sur Israël ? Vu l'actualité en Israël et en Palestine c'est compliqué de trouver des choses positives (comme en Russie et en Ukraine) en ce moment.... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 15 décembre 2023 Share Posté(e) le 15 décembre 2023 (modifié) il y a 15 minutes, Yoram a dit : Et bien vous n’avez pas une nouvelle positive à poster sur Israël ? Déprimant de défendre des gens si manifestement dans leur tort? Si nouvelle positive il y a je t'encourage à les poster toi même. La seule chose que je trouve positive à ce sujet en ce moment c'est le nombre de juifs du monde entier se mobilisant pour protester contre les excès israéliens (pour le dire modérément) et la façon dont ils s'associent aux arabes/palestiniens. Cela me donne un peu d'espoir qu'un jour on sortira de cette merde par le haut. Probablement pas bientôt malheureusement. Modifié le 15 décembre 2023 par nemo Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 15 décembre 2023 Share Posté(e) le 15 décembre 2023 il y a 35 minutes, Yoram a dit : Et bien vous n’avez pas une nouvelle positive à poster sur Israël ? On est vendredi aprés midi. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. loki Posté(e) le 15 décembre 2023 Auteur C’est un message populaire. Share Posté(e) le 15 décembre 2023 (modifié) https://www.mediapart.fr/journal/international/141223/de-quel-colonialisme-israel-est-il-le-nom De quel colonialisme Israël est-il le nom ? Israël est un État colonial. Refuser de le voir serait une illusion historique. Mais il se distingue des expériences coloniales européennes. Refuser de le voir serait une impasse politique. La volonté du gouvernement Nétanyahou d’expulser et de détruire une part toujours croissante de la population de Gaza et de réduire le territoire et la souveraineté de l’enclave, combinée à l’accélération, en Cisjordanie occupée, des prises de terres par les colons depuis le 7 octobre, oblige à reposer une question vertigineuse. Au regard de l’histoire, l’installation de colons sur une terre peuplée peut-elle aboutir à autre chose que l’extermination du peuple autochtone, éventuellement avec quelques « réserves » persistantes comme en Australie ou aux États-Unis, ou à l’expulsion manu militari des colons, comme ce fut le cas en Algérie ? Appliquée à la guerre actuelle, l’alternative se résume ainsi : soit Gaza est rayée de la carte et la possibilité d’un État palestinien réduite à néant, soit Israël se retire de l’ensemble des territoires occupés et prend le risque de se trouver plongé dans une guerre civile. Le caractère insoutenable du massacre en cours à Gaza, outre l’impuissance désespérante de la communauté internationale, découle en grande partie de l’absence de perspectives politiques : on ne voit pas ce qui peut y mettre un terme, tant on mesure à quel point les choix à opérer pour sortir de la tenaille sont existentiels. Cette tenaille s’est resserrée au fur et à mesure de la construction de l’État d’Israël et de la consolidation de sa logique coloniale. Aujourd’hui, la présence dans les territoires occupés de 700 000 colons israéliens, dont 500 000 en Cisjordanie, parmi lesquels plusieurs dizaines de milliers d’ultranationalistes et/ou religieux prêts à la guerre civile pour défendre leurs colonies, hypothèque durablement les deux seules solutions offrant un semblant de débouché : celle où deux États cohabiteraient chacun de leur côté ; et celle, résumée par le slogan « Two States, One Homeland », qui autoriserait à la fois les colons israéliens à demeurer sur le territoire de l’État palestinien et les réfugiés palestiniens à revenir s’établir en Israël. Une logique expansionniste ancienne Depuis le 7 octobre, les territoires palestiniens font l’objet d’une pression accrue du pouvoir israélien : pendant que Tsahal anéantit Gaza, plus de 250 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie et la construction d’une nouvelle colonie vient d’être approuvée à Jérusalem-Est. Depuis plusieurs mois, les velléités d’annexion ne se cachent plus : elles transpirent de plusieurs décisions gouvernementales, parmi lesquelles la récente nomination du ministre des finances, Bezalel Smotrich, partisan acharné du « Grand Israël », à la tête de l’organe de planification des colonies, une instance qui relevait jusque-là du ministère de la défense. Cette dynamique coloniale s’est vertigineusement renforcée depuis l’accession au pouvoir de la droite nationaliste et de l’extrême droite, avec notamment l’adoption en 2018 d’une loi fondamentale définissant Israël comme le « foyer national du peuple juif », légitimant au sommet de la structure étatique la discrimination des minorités arabe et druze. Et rompant avec la déclaration d’indépendance de 1948, selon laquelle Israël se devait d’assurer « une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ». Mais cette logique expansionniste est plus ancienne encore. La communauté internationale dénonce en effet son illégalité depuis la guerre des Six Jours de 1967, au cours de laquelle Israël, en réaction au blocus de ses navires en mer Rouge, a attaqué l’Égypte, la Cisjordanie et la Syrie, étendant sa domination sur la péninsule du Sinaï, la Cisjordanie, le plateau du Golan, la bande de Gaza et Jérusalem-Est. Après une première résolution votée par l’ONU pour s’y opposer en 1967, plus d’une dizaine d’autres se sont succédé. En vain. Dans ses modalités, la politique menée depuis lors par Israël se distingue des expériences coloniales européennes en ce qu’elle se déplie sans empire et sans métropole. Mais elle s’en rapproche par la logique de peuplement, comme cela a été le cas pour la colonisation française en Algérie, visant, pour un État souverain, à s’approprier des terres qui ne lui appartiennent pas et à les exploiter en s’appuyant sur une population extérieure à la population autochtone. En 1968, on comptait moins d’une dizaine d’implantations illégales en Cisjordanie ; elles sont au nombre de 145 aujourd’hui, toutes contraires au droit international, comme l’étaient celles de Gaza démantelées en 2005. Les arguments du récit israélien Si le consensus international et intellectuel l’emporte pour dénoncer la politique coloniale d’Israël depuis 1967, il s’avère nettement plus conflictuel pour analyser la période antérieure, des prémices de l’État d’Israël jusqu’à la guerre des Six Jours, en passant par sa création en 1948. C’est là que se cristallise une ancienne querelle historiographique et politique qui se prolonge jusqu’à nos jours pour interpréter l’impasse actuelle. Pour la résumer trop brièvement, une critique postcoloniale assimile le projet sioniste à la mentalité coloniale et aux pratiques des pays européens catalysées à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Ce faisant, elle fait d’Israël un État colonial dans son essence même et délégitime son existence. Contre ce récit assimilant sionisme et colonialisme, le récit israélien insista longtemps sur trois distinctions importantes : les émigrants juifs n’étaient pas originaires d’une métropole principale et leur installation en Palestine ne servait pas les desseins d’une force armée ; l’intérêt économique des terres arides de Palestine était réduit et leur exploitation ne reposait que marginalement sur la main-d’œuvre locale ; les immigrants juifs ne fuyaient pas une misère économique mais une persécution en diaspora, avec le but de doter les juifs d’un foyer souverain pour les protéger sur une terre auquel l’attachement était millénaire et non fortuit. Ce récit, contesté précocement par les Palestiniens, les États arabes et même un petit parti politique israélien, le Matzpen (« La Boussole » en hébreu), a été taillé en pièces par ceux qu’on a nommés les « nouveaux historiens » dans les années 1990, qui ont remis en cause la thèse dominante de l’historiographie sioniste faisant de la guerre de 1948 une guerre d’indépendance, voire de libération, pour insister sur l’expulsion massive de la population autochtone. Dans la décennie suivante, sous les effets de l’échec des accords d’Oslo de 1993 et des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, le caractère central de la dépossession territoriale dans le conflit israélo-palestinien est passé au second plan, le narratif de l’antagonisme religieux millénaire ou d’un choc des civilisations prenant le dessus. Pourtant, « sans réfléchir à l’enjeu territorial, il est impossible de comprendre les racines du conflit et les raisons de la résistance arabe au sionisme », rappelle la chercheuse Yaël Dagan, dans un article ancien mais toujours pertinent sur les « mots du sionisme » où elle montre notamment comment, au début du XXe siècle, l’hébreu substitue aux termes kolonia ou kolonist des mots comme hityashvut ou hitnahalut, aux racines bibliques et aux connotations moins agressives. L’historien et sociologue Jérôme Bourdon estime quant à lui que faire d’Israël un État colonial depuis soixante-quinze ans constitue une interprétation historiquement trompeuse et politiquement problématique. « S’il y a des aspects coloniaux dans le sionisme, ce mouvement est d’abord un mouvement national, qui réclame un État indépendant comme beaucoup d’autres peuples », expliquait-il récemment dans l’émission « Le temps du débat » sur France Culture. L’historienne Raphaëlle Branche inscrit elle aussi l’expérience sioniste de la fin du XIXe siècle « dans le contexte de la montée des aspirations nationales partout en Europe plutôt que dans un moment colonial ». « La logique est celle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de peuples qui, à un moment donné, ont réclamé d’être reconnus comme une entité politique internationale sous la forme d’un État », indique-t-elle. Quand les premières colonies juives s’installent au Proche-Orient, précise-t-elle tout en soulignant la polysémie du terme « colonie », les juifs non seulement n’ont pas d’État mais ils s’installent sur des terres contrôlées par l’Empire ottoman. Comparaisons algériennes Cependant, pour la chercheuse Sylvie Thénault, spécialiste de la colonisation et de la décolonisation de l’Algérie, la comparaison entre l’Algérie et la Palestine demeure utile pour penser ce qui se déroule aujourd’hui en Cisjordanie, à savoir un « territoire où la colonisation se manifeste par l’installation d’éléments allogènes avec le soutien d’autorités étatiques et militaires ». La référence aide aussi à comprendre le verrouillage de Gaza, que Raphaëlle Branche rapproche des camps de regroupement pendant la guerre d’Algérie, « où la guerre est menée d’abord et avant tout envers une population civile ». « On parle souvent de prison à ciel ouvert, mais en réalité, la comparaison avec les camps de regroupement me paraît plus pertinente, dit-elle. La logique n’est pas celle de l’emprisonnement mais du contrôle de la population civile, dont on limite la capacité de circulation, qu’on prive de l’accès à ses moyens de subsistance, etc. Tout cela pour gagner la guerre, en obtenant que la population civile cesse de soutenir les opposants au système colonial. » Sylvie Thénault souligne toutefois que, « sans vouloir aucunement minimiser les crimes de l’armée française en Algérie, qui a pu avoir recours au napalm, la situation n’est pas comparable, ne serait-ce que parce que les avions militaires français ne pilonnaient pas ces camps de regroupement qui ont pu regrouper jusqu’à deux millions de personnes à la fin de la guerre. La logique d’extermination n’était pas la même que celle qui se manifeste aujourd’hui à Gaza au nom de la chasse au Hamas. » Pour tenter d’échapper au conflit des interprétations, l’historien Vincent Lemire propose de distinguer des « seuils » dans la nature coloniale de l’État hébreu. « Est-ce que la première implantation juive en Palestine historique au XIXe siècle est comparable à la pire colonie d’extrême droite en Cisjordanie aujourd’hui ? Les différences sont évidentes, mais est-ce que ce sont des différences de nature ou de degré ? » Pour lui, « un premier cran important a été franchi en 1948 avec l’expulsion de 750 000 Palestiniens, parce que c’est différent de revendiquer un droit à l’installation et de mener une politique d’expulsion. Un autre cran est franchi avec l’ingénierie coloniale, à la fois hyper technologique et messianique, qui se développe à partir des années 1990 et crée un espace carcéral à l’intérieur de ce qui reste de la Palestine. » L’historien donne à voir le piège d’une posture décoloniale univoque. « Si on considère que les populations juives de Palestine sont “aussi exogènes” que l’étaient les Français en Algérie, alors on peut difficilement imaginer d’autres scénarios que l’élimination quasi totale des autochtones, comme en Australie ou aux États-Unis, ou l’expulsion de l’ensemble des colons comme en Algérie. Mais force est de constater l’existence quasi continue de communautés juives sur le territoire de la Palestine. À partir d’une réalité qui n’est donc pas la même qu’en Algérie se greffe le projet sioniste originel qui est de créer un refuge pour les juifs victimes de l’antisémitisme dans le monde occidental. » Attentif aux singularités de chaque situation coloniale, Omar Jabary Salamanca, chercheur à l’université libre de Bruxelles, nuance un des arguments principaux entendus pour juger que le cas palestinien serait à ce point spécifique qu’il serait impossible à penser dans une logique similaire avec d’autres histoires coloniales. « En général, les colonies de peuplement sont des projections depuis une métropole. Mais ce qu’on voit aujourd’hui, c’est qu’en réalité Israël est une projection de plusieurs métropoles, comme le montrent aujourd’hui l’investissement militaire ou diplomatique de pays très investis dans le soutien à Israël mais aussi le nombre de soldats israéliens ayant la double nationalité américaine, française ou britannique. » Au-delà des lectures et relectures possibles de l’histoire, le nœud serait, pour le dire comme l’historienne Sylvie Thénault, qu’analyser « la question palestinienne comme une question coloniale est pertinent historiquement, mais que cette lecture coloniale ne nous offre aucune solution politique ». «Ce qui est très différent dans le cas de la Palestine et de l’Algérie, c’est que celle-ci pouvait défendre le détachement du territoire colonisé et l’érection d’un État souverain sur le territoire de l’ex-colonie, analyse-t-elle. Se situer dans la même logique, c’est défendre la fin de l’État d’Israël, ce qui n’est pas réaliste, au-delà de l’effarement politique et moral qu’on peut légitimement avoir vis-à-vis de ce que fait aujourd’hui Israël à Gaza.» Pour celles et ceux qui ne croient plus à une solution à un État et continuent de prôner une solution à deux États, la question lancinante serait de savoir s’il serait possible d’expulser 500 000 colons de Cisjordanie pour laisser la place à un État palestinien viable, alors qu’il a fallu plus de 12 000 soldats pour expulser quelques milliers de colons à Gaza en 2005. Risques existentiels Aujourd’hui, la possibilité d’une solution à deux États est rendue caduque à la fois par la logique coloniale à l’œuvre en Israël mais aussi par l’intransigeance du Hamas, dont beaucoup de membres, tel Ghazi Hamad, porte-parole et membre du bureau politique, estiment qu’« Israël est un pays qui n’a pas sa place sur [leur] terre ». Alors même qu’en 2017 le Hamas avait modifié sa charte, établie en 1988 un an après sa création, en reconnaissant l’existence d’Israël et en acceptant un État palestinien dans les frontières de 1967. Pour envisager l’avenir et ne pas se résoudre à une vision du conflit israélo-palestinien comme insoluble, juge Vincent Lemire, « il faut préciser ce qu’on désigne par colonie » : « Un kibboutz ou un moshav [autre type de communauté agricole, moins collectiviste à l’origine qu’un kibboutz – ndlr] à l’intérieur des frontières créées de fait par la guerre de 1948, ce n’est pas la même chose qu’une projection contemporaine ultrareligieuse et suprématiste sur les collines de Naplouse ». Pour ouvrir des perspectives, l’historien rappelle le projet « Two States, One Homeland », qui imagine deux États côte à côte avec une frontière ouverte entre les deux, autorisant les colons israéliens à rester sur le territoire de l’État palestinien et les réfugiés palestiniens à revenir vivre en Israël. Cela permettrait, estime-t-il, de prendre en compte « ce que l’on pourrait appeler une “autochtonie coloniale”, parce qu’Israël existe depuis soixante-quinze ans et parce que des communautés juives sont présentes en Palestine depuis des siècles. Et plutôt que de vouloir en finir avec cette réalité, il me semble qu’elle autorise des solutions créatives, parce que ni les Palestiniens ni les Israéliens ne peuvent espérer jeter l’autre peuple à la mer ». Les doubles racines, à la fois arabes et juives de la Palestine, proscrivent en effet la disparition de l’un ou l’autre peuple de ce territoire. Elles interdisent aux Israéliens qui voudraient profiter de la stratégie du choc à l’œuvre à Gaza de songer à une élimination des Palestiniens. Elles empêchent aussi une partie du camp décolonial de rêver pour la Palestine d’une décolonisation à l’algérienne. Pour penser le moment présent, Omar Jabary Salamanca tourne son regard vers le cas sud-africain plutôt qu’algérien puisqu’en Afrique du Sud « la transition s’est faite sans qu’il y ait, comme en Algérie, de départ des colons, même si la question de la possession de la terre n’a pas été réglée puisque les colons sont demeurés les grands propriétaires ». Au-delà des différences de contexte, « s’il y a un point commun aux processus de décolonisation, c’est qu’ils passent par la lutte armée parce que les colons ne cèdent jamais volontairement leur pouvoir, y compris en Afrique du Sud comme on a tendance à l’oublier. » Nul hasard sans doute si l’Afrique du Sud a accueilli le 5 décembre à Prétoria de hauts responsables du Hamas invités aux commémorations officielles des dix ans de la mort de Nelson Mandela. Son petit-fils, Mandla Mandela, y a rappelé que pour le héros de la lutte contre l’apartheid la création d’un État palestinien était « la grande question morale de notre époque ». Et c’est l’Afrique du Sud qui, la première, a saisi la Cour pénale internationale sur les crimes de guerre israéliens à Gaza. Cette identification à la cause palestinienne montre bien qu’en tant que grille de lecture politique, la question coloniale est au cœur du conflit israélo-palestinien. Modifié le 15 décembre 2023 par loki 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Shorr kan Posté(e) le 15 décembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 15 décembre 2023 Il y a 14 heures, loki a dit : https://www.mediapart.fr/journal/international/141223/de-quel-colonialisme-israel-est-il-le-nom De quel colonialisme Israël est-il le nom ? Israël est un État colonial. Refuser de le voir serait une illusion historique. Mais il se distingue des expériences coloniales européennes. Refuser de le voir serait une impasse politique. La volonté du gouvernement Nétanyahou d’expulser et de détruire une part toujours croissante de la population de Gaza et de réduire le territoire et la souveraineté de l’enclave, combinée à l’accélération, en Cisjordanie occupée, des prises de terres par les colons depuis le 7 octobre, oblige à reposer une question vertigineuse. Au regard de l’histoire, l’installation de colons sur une terre peuplée peut-elle aboutir à autre chose que l’extermination du peuple autochtone, éventuellement avec quelques « réserves » persistantes comme en Australie ou aux États-Unis, ou à l’expulsion manu militari des colons, comme ce fut le cas en Algérie ? Appliquée à la guerre actuelle, l’alternative se résume ainsi : soit Gaza est rayée de la carte et la possibilité d’un État palestinien réduite à néant, soit Israël se retire de l’ensemble des territoires occupés et prend le risque de se trouver plongé dans une guerre civile. Le caractère insoutenable du massacre en cours à Gaza, outre l’impuissance désespérante de la communauté internationale, découle en grande partie de l’absence de perspectives politiques : on ne voit pas ce qui peut y mettre un terme, tant on mesure à quel point les choix à opérer pour sortir de la tenaille sont existentiels. Cette tenaille s’est resserrée au fur et à mesure de la construction de l’État d’Israël et de la consolidation de sa logique coloniale. Aujourd’hui, la présence dans les territoires occupés de 700 000 colons israéliens, dont 500 000 en Cisjordanie, parmi lesquels plusieurs dizaines de milliers d’ultranationalistes et/ou religieux prêts à la guerre civile pour défendre leurs colonies, hypothèque durablement les deux seules solutions offrant un semblant de débouché : celle où deux États cohabiteraient chacun de leur côté ; et celle, résumée par le slogan « Two States, One Homeland », qui autoriserait à la fois les colons israéliens à demeurer sur le territoire de l’État palestinien et les réfugiés palestiniens à revenir s’établir en Israël. Une logique expansionniste ancienne Depuis le 7 octobre, les territoires palestiniens font l’objet d’une pression accrue du pouvoir israélien : pendant que Tsahal anéantit Gaza, plus de 250 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie et la construction d’une nouvelle colonie vient d’être approuvée à Jérusalem-Est. Depuis plusieurs mois, les velléités d’annexion ne se cachent plus : elles transpirent de plusieurs décisions gouvernementales, parmi lesquelles la récente nomination du ministre des finances, Bezalel Smotrich, partisan acharné du « Grand Israël », à la tête de l’organe de planification des colonies, une instance qui relevait jusque-là du ministère de la défense. Cette dynamique coloniale s’est vertigineusement renforcée depuis l’accession au pouvoir de la droite nationaliste et de l’extrême droite, avec notamment l’adoption en 2018 d’une loi fondamentale définissant Israël comme le « foyer national du peuple juif », légitimant au sommet de la structure étatique la discrimination des minorités arabe et druze. Et rompant avec la déclaration d’indépendance de 1948, selon laquelle Israël se devait d’assurer « une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ». Mais cette logique expansionniste est plus ancienne encore. La communauté internationale dénonce en effet son illégalité depuis la guerre des Six Jours de 1967, au cours de laquelle Israël, en réaction au blocus de ses navires en mer Rouge, a attaqué l’Égypte, la Cisjordanie et la Syrie, étendant sa domination sur la péninsule du Sinaï, la Cisjordanie, le plateau du Golan, la bande de Gaza et Jérusalem-Est. Après une première résolution votée par l’ONU pour s’y opposer en 1967, plus d’une dizaine d’autres se sont succédé. En vain. Dans ses modalités, la politique menée depuis lors par Israël se distingue des expériences coloniales européennes en ce qu’elle se déplie sans empire et sans métropole. Mais elle s’en rapproche par la logique de peuplement, comme cela a été le cas pour la colonisation française en Algérie, visant, pour un État souverain, à s’approprier des terres qui ne lui appartiennent pas et à les exploiter en s’appuyant sur une population extérieure à la population autochtone. En 1968, on comptait moins d’une dizaine d’implantations illégales en Cisjordanie ; elles sont au nombre de 145 aujourd’hui, toutes contraires au droit international, comme l’étaient celles de Gaza démantelées en 2005. Les arguments du récit israélien Si le consensus international et intellectuel l’emporte pour dénoncer la politique coloniale d’Israël depuis 1967, il s’avère nettement plus conflictuel pour analyser la période antérieure, des prémices de l’État d’Israël jusqu’à la guerre des Six Jours, en passant par sa création en 1948. C’est là que se cristallise une ancienne querelle historiographique et politique qui se prolonge jusqu’à nos jours pour interpréter l’impasse actuelle. Pour la résumer trop brièvement, une critique postcoloniale assimile le projet sioniste à la mentalité coloniale et aux pratiques des pays européens catalysées à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Ce faisant, elle fait d’Israël un État colonial dans son essence même et délégitime son existence. Contre ce récit assimilant sionisme et colonialisme, le récit israélien insista longtemps sur trois distinctions importantes : les émigrants juifs n’étaient pas originaires d’une métropole principale et leur installation en Palestine ne servait pas les desseins d’une force armée ; l’intérêt économique des terres arides de Palestine était réduit et leur exploitation ne reposait que marginalement sur la main-d’œuvre locale ; les immigrants juifs ne fuyaient pas une misère économique mais une persécution en diaspora, avec le but de doter les juifs d’un foyer souverain pour les protéger sur une terre auquel l’attachement était millénaire et non fortuit. Ce récit, contesté précocement par les Palestiniens, les États arabes et même un petit parti politique israélien, le Matzpen (« La Boussole » en hébreu), a été taillé en pièces par ceux qu’on a nommés les « nouveaux historiens » dans les années 1990, qui ont remis en cause la thèse dominante de l’historiographie sioniste faisant de la guerre de 1948 une guerre d’indépendance, voire de libération, pour insister sur l’expulsion massive de la population autochtone. Dans la décennie suivante, sous les effets de l’échec des accords d’Oslo de 1993 et des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, le caractère central de la dépossession territoriale dans le conflit israélo-palestinien est passé au second plan, le narratif de l’antagonisme religieux millénaire ou d’un choc des civilisations prenant le dessus. Pourtant, « sans réfléchir à l’enjeu territorial, il est impossible de comprendre les racines du conflit et les raisons de la résistance arabe au sionisme », rappelle la chercheuse Yaël Dagan, dans un article ancien mais toujours pertinent sur les « mots du sionisme » où elle montre notamment comment, au début du XXe siècle, l’hébreu substitue aux termes kolonia ou kolonist des mots comme hityashvut ou hitnahalut, aux racines bibliques et aux connotations moins agressives. L’historien et sociologue Jérôme Bourdon estime quant à lui que faire d’Israël un État colonial depuis soixante-quinze ans constitue une interprétation historiquement trompeuse et politiquement problématique. « S’il y a des aspects coloniaux dans le sionisme, ce mouvement est d’abord un mouvement national, qui réclame un État indépendant comme beaucoup d’autres peuples », expliquait-il récemment dans l’émission « Le temps du débat » sur France Culture. L’historienne Raphaëlle Branche inscrit elle aussi l’expérience sioniste de la fin du XIXe siècle « dans le contexte de la montée des aspirations nationales partout en Europe plutôt que dans un moment colonial ». « La logique est celle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de peuples qui, à un moment donné, ont réclamé d’être reconnus comme une entité politique internationale sous la forme d’un État », indique-t-elle. Quand les premières colonies juives s’installent au Proche-Orient, précise-t-elle tout en soulignant la polysémie du terme « colonie », les juifs non seulement n’ont pas d’État mais ils s’installent sur des terres contrôlées par l’Empire ottoman. Comparaisons algériennes Cependant, pour la chercheuse Sylvie Thénault, spécialiste de la colonisation et de la décolonisation de l’Algérie, la comparaison entre l’Algérie et la Palestine demeure utile pour penser ce qui se déroule aujourd’hui en Cisjordanie, à savoir un « territoire où la colonisation se manifeste par l’installation d’éléments allogènes avec le soutien d’autorités étatiques et militaires ». La référence aide aussi à comprendre le verrouillage de Gaza, que Raphaëlle Branche rapproche des camps de regroupement pendant la guerre d’Algérie, « où la guerre est menée d’abord et avant tout envers une population civile ». « On parle souvent de prison à ciel ouvert, mais en réalité, la comparaison avec les camps de regroupement me paraît plus pertinente, dit-elle. La logique n’est pas celle de l’emprisonnement mais du contrôle de la population civile, dont on limite la capacité de circulation, qu’on prive de l’accès à ses moyens de subsistance, etc. Tout cela pour gagner la guerre, en obtenant que la population civile cesse de soutenir les opposants au système colonial. » Sylvie Thénault souligne toutefois que, « sans vouloir aucunement minimiser les crimes de l’armée française en Algérie, qui a pu avoir recours au napalm, la situation n’est pas comparable, ne serait-ce que parce que les avions militaires français ne pilonnaient pas ces camps de regroupement qui ont pu regrouper jusqu’à deux millions de personnes à la fin de la guerre. La logique d’extermination n’était pas la même que celle qui se manifeste aujourd’hui à Gaza au nom de la chasse au Hamas. » Pour tenter d’échapper au conflit des interprétations, l’historien Vincent Lemire propose de distinguer des « seuils » dans la nature coloniale de l’État hébreu. « Est-ce que la première implantation juive en Palestine historique au XIXe siècle est comparable à la pire colonie d’extrême droite en Cisjordanie aujourd’hui ? Les différences sont évidentes, mais est-ce que ce sont des différences de nature ou de degré ? » Pour lui, « un premier cran important a été franchi en 1948 avec l’expulsion de 750 000 Palestiniens, parce que c’est différent de revendiquer un droit à l’installation et de mener une politique d’expulsion. Un autre cran est franchi avec l’ingénierie coloniale, à la fois hyper technologique et messianique, qui se développe à partir des années 1990 et crée un espace carcéral à l’intérieur de ce qui reste de la Palestine. » L’historien donne à voir le piège d’une posture décoloniale univoque. « Si on considère que les populations juives de Palestine sont “aussi exogènes” que l’étaient les Français en Algérie, alors on peut difficilement imaginer d’autres scénarios que l’élimination quasi totale des autochtones, comme en Australie ou aux États-Unis, ou l’expulsion de l’ensemble des colons comme en Algérie. Mais force est de constater l’existence quasi continue de communautés juives sur le territoire de la Palestine. À partir d’une réalité qui n’est donc pas la même qu’en Algérie se greffe le projet sioniste originel qui est de créer un refuge pour les juifs victimes de l’antisémitisme dans le monde occidental. » Attentif aux singularités de chaque situation coloniale, Omar Jabary Salamanca, chercheur à l’université libre de Bruxelles, nuance un des arguments principaux entendus pour juger que le cas palestinien serait à ce point spécifique qu’il serait impossible à penser dans une logique similaire avec d’autres histoires coloniales. « En général, les colonies de peuplement sont des projections depuis une métropole. Mais ce qu’on voit aujourd’hui, c’est qu’en réalité Israël est une projection de plusieurs métropoles, comme le montrent aujourd’hui l’investissement militaire ou diplomatique de pays très investis dans le soutien à Israël mais aussi le nombre de soldats israéliens ayant la double nationalité américaine, française ou britannique. » Au-delà des lectures et relectures possibles de l’histoire, le nœud serait, pour le dire comme l’historienne Sylvie Thénault, qu’analyser « la question palestinienne comme une question coloniale est pertinent historiquement, mais que cette lecture coloniale ne nous offre aucune solution politique ». «Ce qui est très différent dans le cas de la Palestine et de l’Algérie, c’est que celle-ci pouvait défendre le détachement du territoire colonisé et l’érection d’un État souverain sur le territoire de l’ex-colonie, analyse-t-elle. Se situer dans la même logique, c’est défendre la fin de l’État d’Israël, ce qui n’est pas réaliste, au-delà de l’effarement politique et moral qu’on peut légitimement avoir vis-à-vis de ce que fait aujourd’hui Israël à Gaza.» Pour celles et ceux qui ne croient plus à une solution à un État et continuent de prôner une solution à deux États, la question lancinante serait de savoir s’il serait possible d’expulser 500 000 colons de Cisjordanie pour laisser la place à un État palestinien viable, alors qu’il a fallu plus de 12 000 soldats pour expulser quelques milliers de colons à Gaza en 2005. Risques existentiels Aujourd’hui, la possibilité d’une solution à deux États est rendue caduque à la fois par la logique coloniale à l’œuvre en Israël mais aussi par l’intransigeance du Hamas, dont beaucoup de membres, tel Ghazi Hamad, porte-parole et membre du bureau politique, estiment qu’« Israël est un pays qui n’a pas sa place sur [leur] terre ». Alors même qu’en 2017 le Hamas avait modifié sa charte, établie en 1988 un an après sa création, en reconnaissant l’existence d’Israël et en acceptant un État palestinien dans les frontières de 1967. Pour envisager l’avenir et ne pas se résoudre à une vision du conflit israélo-palestinien comme insoluble, juge Vincent Lemire, « il faut préciser ce qu’on désigne par colonie » : « Un kibboutz ou un moshav [autre type de communauté agricole, moins collectiviste à l’origine qu’un kibboutz – ndlr] à l’intérieur des frontières créées de fait par la guerre de 1948, ce n’est pas la même chose qu’une projection contemporaine ultrareligieuse et suprématiste sur les collines de Naplouse ». Pour ouvrir des perspectives, l’historien rappelle le projet « Two States, One Homeland », qui imagine deux États côte à côte avec une frontière ouverte entre les deux, autorisant les colons israéliens à rester sur le territoire de l’État palestinien et les réfugiés palestiniens à revenir vivre en Israël. Cela permettrait, estime-t-il, de prendre en compte « ce que l’on pourrait appeler une “autochtonie coloniale”, parce qu’Israël existe depuis soixante-quinze ans et parce que des communautés juives sont présentes en Palestine depuis des siècles. Et plutôt que de vouloir en finir avec cette réalité, il me semble qu’elle autorise des solutions créatives, parce que ni les Palestiniens ni les Israéliens ne peuvent espérer jeter l’autre peuple à la mer ». Les doubles racines, à la fois arabes et juives de la Palestine, proscrivent en effet la disparition de l’un ou l’autre peuple de ce territoire. Elles interdisent aux Israéliens qui voudraient profiter de la stratégie du choc à l’œuvre à Gaza de songer à une élimination des Palestiniens. Elles empêchent aussi une partie du camp décolonial de rêver pour la Palestine d’une décolonisation à l’algérienne. Pour penser le moment présent, Omar Jabary Salamanca tourne son regard vers le cas sud-africain plutôt qu’algérien puisqu’en Afrique du Sud « la transition s’est faite sans qu’il y ait, comme en Algérie, de départ des colons, même si la question de la possession de la terre n’a pas été réglée puisque les colons sont demeurés les grands propriétaires ». Au-delà des différences de contexte, « s’il y a un point commun aux processus de décolonisation, c’est qu’ils passent par la lutte armée parce que les colons ne cèdent jamais volontairement leur pouvoir, y compris en Afrique du Sud comme on a tendance à l’oublier. » Nul hasard sans doute si l’Afrique du Sud a accueilli le 5 décembre à Prétoria de hauts responsables du Hamas invités aux commémorations officielles des dix ans de la mort de Nelson Mandela. Son petit-fils, Mandla Mandela, y a rappelé que pour le héros de la lutte contre l’apartheid la création d’un État palestinien était « la grande question morale de notre époque ». Et c’est l’Afrique du Sud qui, la première, a saisi la Cour pénale internationale sur les crimes de guerre israéliens à Gaza. Cette identification à la cause palestinienne montre bien qu’en tant que grille de lecture politique, la question coloniale est au cœur du conflit israélo-palestinien. J'en connais dont la lecture de l'article va provoquer des AVC ou pire ! .... Révélation Je me suis permis de souligner des points de l'argumentation qui me paraissaient intéressants 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 17 décembre 2023 Share Posté(e) le 17 décembre 2023 Pour les gens qui veulent du positif, il y a une exposition que je n'ai pas vue à l'institut du Monde arabe : https://www.imarabe.org/fr/expositions/ce-que-la-palestine-apporte-au-monde L’IMA abrite depuis 2016 la collection du Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine, une collection solidaire composée de dons volontaires d’artistes. Le choix d’œuvres exposées, dans la diversité des courants allant de l’informel à l’hyperréalisme, opère une rencontre de questionnements communs aux artistes et à leur futur public : que veut dire être humain, dans son corps et son identité, et que signifie vivre, pour soi et avec ou parmi les autres ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yoram Posté(e) le 17 décembre 2023 Share Posté(e) le 17 décembre 2023 Le 15/12/2023 à 12:53, rendbo a dit : BDS a publié une vidéo (ré)expliquant ce qu'est le mouvement, le pourquoi et les buts. Révéler le contenu masqué Franchement c’est niquel, si ils peuvent continuer à publier les enseignes à soutenir, on suivra avec plaisir L’année dernière j’avais fait livrer presque un semi-remorque de produits boycottés à une association, je recommencerai avec grand plaisir. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 17 décembre 2023 Share Posté(e) le 17 décembre 2023 (modifié) il y a 32 minutes, Yoram a dit : Franchement c’est niquel, si ils peuvent continuer à publier les enseignes à soutenir, on suivra avec plaisir L’année dernière j’avais fait livrer presque un semi-remorque de produits boycottés à une association, je recommencerai avec grand plaisir. Y a plus qu'a voir qui sont les plus nombreux et à ce jeu là t'as perdu. Modifié le 17 décembre 2023 par nemo Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 17 décembre 2023 Share Posté(e) le 17 décembre 2023 https://www.pen-international.org/news/pen-international-calls-for-the-immediate-release-of-ahmed-tobasi-and-mustafa-sheta (13 décembre 2023) Pen International est gravement préoccupé par la nouvelle selon laquelle Ahmed Tobasi, artiste palestinien de premier plan et figure culturelle, directeur artistique du Freedom Theatre, basé en Cisjordanie, et son collègue Mustafa Sheta, producteur et directeur général du Freedom Theatre, ont été arrêtés par les forces israéliennes. Pen International demande la libération immédiate et inconditionnelle d'Ahmed Tobasi et de Mustafa Sheta, ainsi que la fin du ciblage des écrivains et des artistes en Palestine. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 18 décembre 2023 Auteur Share Posté(e) le 18 décembre 2023 Israël-Palestine : que veut vraiment le Hamas ? https://www.lemonde.fr/international/video/2023/12/18/israel-palestine-que-veut-vraiment-le-hamas_6206471_3210.html 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 18 décembre 2023 Share Posté(e) le 18 décembre 2023 il y a 8 minutes, loki a dit : Israël-Palestine : que veut vraiment le Hamas ? https://www.lemonde.fr/international/video/2023/12/18/israel-palestine-que-veut-vraiment-le-hamas_6206471_3210.html Tentative de réponse : provoquer une insurrection en Cisjordanie et y supplanter l'Autorité Palestinienne moribonde. 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 19 décembre 2023 Share Posté(e) le 19 décembre 2023 C'est inattendu et timide mais çà va dans le bon sens : Le Figaro De son côté, la France «a décidé de prendre des mesures à titre national contre certains colons israéliens extrémistes», a fait savoir la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) le 19 décembre 2023 Share Posté(e) le 19 décembre 2023 Je tombe par hasard sur cet ancien militaire, Guillaume Ancel, qui semble être régulièrement invité pour parler du comportement de l'armée Israélienne et de la politique militaire d'Israël. Je ne sais pas pourquoi mais quand j'insère une vidéo j'ai un message d'erreur, donc quand c'est souligné c'est un lien internet : Israel ne fait pas la guerre au Hamas mais au peuple palestinien, ou il répond sur France 5 à (Anne Sophie Bekanbekach) de l'American Juice Committee Paris . D'après lui il faut majorer les morts civils de quasiment 30% pour prendre en compte tous les ensevelis sous les décombres, et 120k blessés. Sommes-nous arrivés à un moment de bascule pour Israël ? - l'émission "C Ce soir" de France 5 du 18 décembre 2023. lui intervient plus particulièrement sur les règles d'engagement et de la maitrise du feu par les soldats, les autres de l'avenir politique de BN. "L’attaque bestiale du Hamas était pour provoquer Israël" du 8h30 FranceInfo du 2 novembre 2023, ou il répondait à Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot, là ce n'est pas un extrait mais 20 minutes d'interview. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) le 19 décembre 2023 Share Posté(e) le 19 décembre 2023 Ancel délivre une interview poil à gratter sur Sarajevo et le Rwanda, vidéo sur Thinerview ( média qui ne suis pas à 100% et loin de là mais qui a le mérite ratisser large en sensibilité ). Ancel sur le Rwanda n'a pas "tout à fait" la même vision que Vedrines. Le wiki en parles à la fin d'ailleurs. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 23 décembre 2023 Auteur Share Posté(e) le 23 décembre 2023 (modifié) @Pol page 173 "Les palestiniens n'ont pas "accepté de sacrifier 78% de leur territoire", ils l'ont perdu. Dire aujourd'hui que c'est une concession, c'est faux, c'est la partie irrécupérable de ce qu'ils avaient, qu'ils veulent le comprendre ou non n'est pas mon problème. Je vais le répéter que tu l'acceptes ou non, je m'en cogne, si les palestiniens ne veulent pas faire des concessions qui apporteraient des "gains" dans la situation actuelle d'Israël, ils n'obtiendront jamais rien en retour, Netanyahu ou un autre. Ces concessions ce n'est pas renoncer à ce que les israéliens possèdent déjà, que ce soit du fait des frontières de 1967 ou de sa colonisation, mais ce qu'Israël aimerait posséder. c'est pour cela que j'ai donné l'exemple de Jérusalem et de ses environs. Le rapport de force il est là et il n'y a que ces gains qui pourraient faire réfléchir Israël (avec une pression internationale) pour établir un état palestinien. Le jour ou cette situation se posera, que les israéliens la refuseront, alors tu pourras me dire que j'étais qu'un con qui ignore tout et je te dirai que les israéliens sont des connards. Pour l'heure on est dans des supputations et sur des histoires de frontières qui ne sont pas du tout, je le redis, des concessions palestiniennes." Je vais aussi me répéter mais ils ont déjà fait ces propositions en 1993 et 2001 (à Oslo et à Taba) : ils ont négocié un accord de gré à gré avec Israél et c'est Israél qui a refusé de l'honorer au final. A Taba, ils ont accepté de prendre en compte les grands blocs de colonies et de faire des échanges ce qui a été accepté par les négociateurs israéliens avant que ceux-ci soient désavoués par leur propre premier ministre Enfin j'admire ton obstination à refuser de parler de la partie israélienne et de ses objectifs affichés (empêcher la création de tout état palestinien) comme si cette situation ne s'était pas déjà posée .......... Tu parles d'une situation qui a déjà été tranchée et qui est connue de tous , tout ça pour éviter de voir l'éléphant au milieu de la pièce qui est qu'il n'existe pas (ou plus) de parti de la paix en Israél J'en reviens donc à l'essentiel: comment fais-tu pour négocier avec un adversaire qui ne veut pas négocier ? Modifié le 23 décembre 2023 par loki corrections 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Shorr kan Posté(e) le 23 décembre 2023 Share Posté(e) le 23 décembre 2023 Je post ici, vu qu'on est HS sur l'autre fil, mais je me suis permis de reformuler un peu le début ton message... il y a 2 minutes, Pol a dit : Alors ils disparaitront, ce n'est pas mon problème ni de ma faute, ce n'est pas ton problème ni de ta faute, c'est leur problème car ils n'auront pas essayé comme je le dis, de faire une concession qui soit en rapport avec la situation actuelle. Les ukrainiens n'ont pas "accepté de sacrifier 18% de leur territoire", ils l'ont perdu. Dire aujourd'hui que c'est une concession, c'est faux, c'est la partie irrécupérable de ce qu'ils avaient, qu'ils veulent le comprendre ou non n'est pas mon problème. Je vais le répéter que tu l'acceptes ou non, je m'en cogne, si les ukrainiens ne veulent pas faire des concessions qui apporteraient des "gains" dans la situation actuelle de la Russie, ils n'obtiendront jamais rien en retour, Poutine ou un autre. Ces concessions ce n'est pas renoncer à ce que les russes possèdent déjà, que ce soit du fait des frontières de 2022 ou de sa colonisation, mais ce que la Russie aimerait posséder. c'est pour cela que j'ai donné l'exemple de Kiev et de ses environs. Le rapport de force il est là et il n'y a que ces gains qui pourraient faire réfléchir la Russie (avec une pression internationale) pour la paix. Le jour ou cette situation se posera, que les russes la refuseront, alors tu pourras me dire que j'étais qu'un con qui ignore tout et je te dirai que les russes sont des connards. Pour l'heure on est dans des supputations et sur des histoires de frontières qui ne sont pas du tout, je le redis, des concessions ukrainiennes. ... Pas mal, hein ! Sinon tu as une singulière conception de la "concession" qui ressemble au fait de céder son repas sous la menace des coups du caïd de la cour de récré. . Et ne crois pas avoir des idées révolutionnaires sur Jérusalem, les Colonies ou le fait pour les palestiniens de devoir accepter de céder et prendre leur reste. C'est très exactement ce qu'ils ont fait les dernières négociations sérieuses ; en vain.... Et comme la fait remarquer @loki, à part les banalités d'usages sur le sujet, tu te dérobes quand il s'agit d'expliquer quel genre de concessions les palestiniens doivent faire, ou comment ces derniers sont sensés négocier en l'absence d'interlocuteurs.... 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
nemo Posté(e) le 23 décembre 2023 Share Posté(e) le 23 décembre 2023 Discussion inutile. Il semble que Pol pense que les palestiniens ont le tort de pas s'autodissoudre comme peuple et d'aller vivre ailleurs. C'est un grave crime de leur part car ça empêche les israéliens et leur soutient de dormir du sommeil du juste. A un certain niveau de déni y a plus vraiment de discussion possible. 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. loki Posté(e) le 23 décembre 2023 Auteur C’est un message populaire. Share Posté(e) le 23 décembre 2023 Pour avoir une idée des positions politiques de l'actuelle coalition au pouvoir : LIKOUD : La charte du Likoud ne reconnaît pas l'existence d'un État Palestinien. Au contraire, cette charte stipule que les communautés juives de « Judée », de « Samarie » et de Gaza sont une concrétisation des valeurs sionistes ; que l’implantation est l’expression du droit irréfutable du peuple juif à disposer de la terre d’Israël ; et que le Likoud s’attachera à renforcer et à développer ces communautés et s’opposera à leur démantèlement. D'autre part, la charte du Likoud rejette fermement la création d’un État arabo-palestinien à l’ouest du Jourdain et précise que les Palestiniens peuvent vivre librement dans un contexte d’autonomie mais pas en tant qu’État indépendant et souverain. Enfin, la charte affirme que Jérusalem est la capitale « éternelle et indivisible » de l’État d’Israël et seulement de l’État d’Israël, elle rejette fermement toute proposition palestinienne envisageant la division de Jérusalem https://www.jewishvirtuallibrary.org/original-party-platform-of-the-likud-party The Right of the Jewish People to the Land of Israel (Eretz Israel) a. The right of the Jewish people to the land of Israel is eternal and indisputable and is linked with the right to security and peace; therefore, Judea and Samaria will not be handed to any foreign administration; between the Sea and the Jordan there will only be Israeli sovereignty. b. A plan which relinquishes parts of western Eretz Israel, undermines our right to the country, unavoidably leads to the establishment of a "Palestinian State," jeopardizes the security of the Jewish population, endangers the existence of the State of Israel. and frustrates any prospect of peace. Genuine Peace-Our Central Objective a. The Likud government will place its aspirations for peace at the top of its priorities and will spare no effort to promote peace. The Likud will act as a genuine partner at peace treaty negotiations with our neighbors, as is customary among the nations. The Likud government will attend the Geneva Conference. . b. The Likud governments peace initiative will he positive. Directly or through a friendly state. Israel will invite her neighbors to hold direct negotiations, in order to sign without pre-conditions on either side and without any solution formula invented by outsiders (invented outside ). At the negotiations each party will be free to make any proposals it deems lit. Settlement Settlement. both urban and rural. in all parts of the Land of Israel is the focal point of the Zionist effort to redeem the country, to maintain vital security areas and serves as a reservoir of strength and inspiration for the renewal of the pioneering spirit. The Likud government will call on the younger generation in Israel and the dispersions to settle and help every group and individual in the task of inhabiting and cultivating the wasteland, while taking care not to dispossess anyone. Arab Terror Organizations The PLO is no national liberation organization but an organization of assassins, which the Arab countries use as a political and military tool, while also serving the interests of Soviet imperialism, to stir up the area. Its aim is to liquidate the State of Israel, set up an Arab country instead and make the Land of Israel part of the Arab world. The Likud government will strive to eliminate these murderous organizations in order to prevent them from carrying out their bloody deeds Sources: Likud Official Website; Walter Laqueur and Barry Rubin, ed, "The Israel-Arab Reader: A Documentary History of the Middle East Conflict, 6th Edition" (New York, NY: Penguin Books, 2001. Parti Shas : Le Shas est formellement opposé à la construction et à l'habitation de colonies d'implantations juives dans les territoires conquis lors de la Guerre des Six Jours, hormis dans Jérusalem-Est mais il est opposé à l'établissement d'un État palestinien. With the exception of East Jerusalem, Shas has opposed the building of Israeli settlements in areas occupied by Israel in 1967, but its stance on the matter has relaxed since 2009. Although it supports autonomy for the Palestinians, Shas has opposed the establishment of a Palestinian state. https://www.britannica.com/topic/Shas Parti Sioniste Religieux : Le Parti sioniste religieux s'oppose à toute concession territoriale aux revendications territoriales palestiniennes ou syriennes The Religious Zionist Party is opposed to any territorial concessions to Palestinian or Syrian claims for land. Some members support the annexation of the entire West Bank, though the official policy of the Jewish Home parliamentary faction, of which the party was aligned between 2013 and 2019, only supports annexation of Area C of the West Bank, which makes up the 63% of land in the West Bank allocated to Israel in the Oslo Accords.[49][50] The party is opposed to recognition of same-sex marriage on a religious basis.[51] The party advocates for increased funding for Torah study and religious education.[52] Jewish-American columnist David E. Rosenberg has stated that the Religious Zionist Party's "platform includes things like annexation of West Bank settlements, expulsion of asylum-seekers, and political control of the judicial system".[2] He further described the Religious Zionist Party as a political party "driven by Jewish supremacy and anti-Arab racism".[2] The party has been assessed by The Middle East Journal as "militantly anti-Arab" and far-right.[1] https://en.wikipedia.org/wiki/Religious_Zionist_Party Force Juive : Otzma Yehudit est le successeur idéologique du parti Kach, une formation suprémaciste juive et raciste réclamant l’expulsion des citoyens arabes du pays et l’instauration d’une théocratie. Otzma revendique l’annexion de toute la Cisjordanie, mais sans accorder aux Palestiniens la citoyenneté israélienne, souhaite expulser d’Israël les citoyens arabes « déloyaux » et encourage les arabes en général à émigrer afin de renforcer le caractère juif d’Israël. Le parti insiste également sur la refonte du système judiciaire israélien afin de mettre l’accent sur les valeurs juives plutôt que sur les valeurs démocratiques, en particulier en ce qui concerne les droits des minorités. https://fr.timesofisrael.com/cles-pour-comprendre-la-montee-inquietante-de-ben-gvir-lultra-nationaliste-disrael/ Enfin le meilleur pour la fin : L’actuel ministre des finances : https://fr.timesofisrael.com/la-jordanie-fustige-les-incitations-irresponsables-de-smotrich/ Après la déclaration faite par le ministre des Finances Bezalel Smotrich – qui avait affirmé que le peuple palestinien « n’existe pas » alors qu’il se trouvait devant une carte d’Israël qui comprenait les territoires de la Jordanie moderne Je me demande quelles concessions va devoir faire la Jordanie ? Plus ancien : https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=https%3A%2F%2Fwww.timesofisrael.com%2Ffrom-annexation-to-right-of-return-what-the-parties-say-about-the-palestinians%2F#federation=archive.wikiwix.com&tab=url Union sioniste : Menée par Isaac Herzog et Tzipi Livni – dont cette dernière a dirigé l’équipe de négociation israélienne dans le dernier effort visant à parvenir à un accord sur le statut final avec les Palestiniens – cette liste de centre-gauche soutient sans réserve une solution à deux États. « L’Union sioniste cherchera à reprendre les négociations, dans les cadres bilatéraux, régionaux et internationaux, dans le but d’un règlement final avec les Palestiniens, basé sur le principe de deux États pour deux peuples », indique sa plateforme. Le parti s’engage à cesser les constructions en dehors des blocs de colonies, arguant que cela non seulement porterait atteinte à la réputation internationale d’Israël, mais causerait également « un préjudice substantiel à la possibilité » d’un accord de paix. Cependant, Herzog a répété à plusieurs reprises qu'il n'était pas sûr du type de partenaire qu'il trouverait à Ramallah après les élections, douchant ainsi les espoirs d'un accord imminent. « Il pourrait y avoir des dirigeants tellement friands de mesures unilatérales, notamment en menaçant nos fils et nos filles devant la [Cour pénale] internationale – ce qui est totalement inacceptable pour moi – qu'ils pourraient ne pas choisir de revenir aux négociations bilatérales », a-t-il déclaré. . En effet, Herzog a évité de prononcer le mot « paix » pendant la campagne électorale, expliquant qu’il ne voulait pas susciter de faux espoirs. Alors que le parti soutient la création d’un État palestinien basé sur les lignes de 1967 avec des échanges de terres mutuellement convenus, certaines des autres questions fondamentales semblent rendre improbable l’aboutissement des négociations. Herzog veut que les Palestiniens reconnaissent Israël comme un Etat juif, Livni refuse d'absorber en Israël ne serait-ce qu'un nombre symbolique de réfugiés palestiniens, et le candidat du parti au poste de ministre de la Défense, Amos Yadlin, a déclaré qu'Israël insisterait sur le contrôle de la vallée du Jourdain – toutes les positions sont anathèmes. aux Palestiniens. Likoud Dans son discours de Bar-Ilan en 2009, le président du parti, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré qu’il était prêt à accepter, en principe, un État palestinien démilitarisé qui reconnaît Israël comme le foyer national du peuple juif. Il a déclaré à plusieurs reprises qu’il craignait qu’Israël ne devienne un État binational et a combattu les tentatives législatives, notamment celles des députés du Likoud, d’annexer des parties de la Cisjordanie. Cependant, les critiques ont depuis affirmé que Netanyahu avait très peu fait pour mettre en œuvre une solution à deux États et avait même tenté de faire obstacle à un éventuel accord. Ces derniers jours, une certaine confusion a régné quant à son engagement en faveur d’un État palestinien, puisque le Likud a publié une déclaration déclarant que l’idée était « tout simplement non pertinente », mais l’a ensuite rétractée. Alors que Netanyahu a par la suite nié avoir renoncé à son discours de Bar-Ilan, il a réitéré qu'il n'avait pas l'intention de se retirer de nulle part dans un avenir proche, car dans la situation actuelle au Moyen-Orient, tout territoire libéré par Israël serait accaparé par des éléments islamiques extrémistes. . D'une certaine manière, a déclaré une source proche du Premier ministre, la position insensée de Netanyahu sur la question palestinienne reflète le point de vue du public israélien : bien que généralement attachés à une solution à deux États, la plupart des Israéliens ne croient pas que la paix soit possible à l'heure actuelle. cette fois. Au sein de la faction de Netanyahu, il faut le souligner, le Premier ministre a une opinion minoritaire en envisageant même théoriquement la notion d’État palestinien. La grande majorité des députés actuels et futurs du Likoud sont catégoriquement opposés à cette idée, suggérant plutôt le maintien indéfini du statu quo ou appelant à une annexion totale ou partielle de la Cisjordanie. Ces points de vue contradictoires sont probablement à l’origine de la décision du parti de ne pas publier de programme officiel – pour éviter d’avoir à définir une position sur cette question qui soit contredirait le chef du parti, soit contrarierait le reste de ses hauts dirigeants. Foyer juif : L’ancien Parti national religieux, dirigé par Naftali Bennett, était la seule liste de la Knesset sortante à s’opposer explicitement à la création d’un État palestinien. Ses membres rejettent résolument toute concession territoriale. « Je m’engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter de céder ne serait-ce qu’un seul centimètre du sol israélien aux Arabes », promet Bennett sur sa page Facebook. Mais Bennett ne préconise pas l’annexion de l’ensemble de la Cisjordanie. Au contraire, son soi-disant plan de stabilité appelle simplement à l’application de la souveraineté israélienne dans la zone C, qui couvre environ 60 % de la Cisjordanie où résident environ 350 000 Juifs et 80 000 Palestiniens. Cependant, puisque Bennett promet de ne jamais abandonner aucun territoire situé entre le Jourdain et la Méditerranée, l’objectif ultime semble effectivement être le Grand Israël. En effet, certains membres plus bellicistes du Foyer juif – une faction composée de divers partis, comme Tekuma d’Uri Ariel – sont catégoriques quant à leur désir d’annexer l’ensemble de la Cisjordanie. 5 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 28 décembre 2023 Share Posté(e) le 28 décembre 2023 https://responsiblestatecraft.org/israel-war-crimes-2023/ (21 décembre 2023) Kenneth Roth, ancien directeur d'Human Rights Watch : Comme devrait le savoir tout juriste de l'administration [Biden], le fait de continuer à fournir des armes à une force qui se livre à des crimes de guerre peut rendre l'expéditeur coupable d'aide et de complicité de crimes de guerre. Il ne s'agit pas d'une théorie farfelue. C'est sur cette base que l'ancien président libérien Charles Taylor a été condamné par un tribunal soutenu par la communauté internationale, le "Tribunal spécial pour la Sierra Leone", pour avoir fourni des armes au groupe rebelle sierra-léonais connu sous le nom de "Revolutionary United Front" (Front révolutionnaire uni), un groupe connu pour couper les membres de ses victimes. Parce que Taylor a continué à fournir des armes en échange des diamants du RUF alors qu'il savait que le RUF commettait ces crimes de guerre, ce tribunal soutenu par la communauté internationale l'a reconnu coupable de complicité, l'a condamné à 50 ans de prison, peine qu'il purge actuellement dans une prison britannique. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 28 décembre 2023 Share Posté(e) le 28 décembre 2023 https://responsiblestatecraft.org/israel-hamas-war-counterterrorism/ (20 décembre 2023) "La leçon à tirer est que l'on ne peut gagner dans une guerre urbaine qu'en protégeant les civils", a récemment averti le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, qui a fait la une des journaux. "Vous voyez, dans ce genre de combat, le centre de gravité est la population civile", a-t-il déclaré. "Et si vous les faites tomber dans les bras de l'ennemi, vous remplacez une victoire tactique par une défaite stratégique. Lorsqu'on a demandé directement au général Charles Q. Brown Jr., président de l'état-major interarmées, s'il craignait que le nombre élevé de victimes civiles ne crée de futurs membres du Hamas, il a répondu : "Oui, tout à fait". "Nous nous battrons contre leurs fils dans quatre ou cinq ans", a déclaré l'ancien chef du Shin Bet, Ya'akov Peri, au New York Times. "Israël est en train de susciter la prochaine génération de haine contre lui-même", titrait récemment Gideon Levy, du Haaretz, en avertissant les lecteurs de "regarder quelle haine a été semée dans le cœur de presque tous les Israéliens par un seul attentat barbare" et d'envisager ce qu'un massacre prolongé encore pire, pourrait faire à la population palestinienne. L'ancien ministre britannique de la défense, Ben Wallace, a récemment averti, en référence aux troubles en Irlande du Nord, que "la radicalisation suit l'oppression" et qu'"une réponse disproportionnée de l'État peut être le meilleur sergent recruteur d'une organisation terroriste". 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. loki Posté(e) le 29 décembre 2023 Auteur C’est un message populaire. Share Posté(e) le 29 décembre 2023 https://www.mediapart.fr/journal/international/281223/gaza-le-risque-de-genocide-se-materialise-de-plus-en-plus Dans un entretien à Mediapart, l’avocate italienne Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies (ONU) pour les territoires palestiniens occupés depuis 2022, revient sur les mots de cette guerre et leur histoire, notamment celui de « génocide », utilisé par de nombreuses organisations palestiniennes et objet de vives polémiques. Selon la juriste, « on pourrait comparer ce qu’il se passe à Gaza avec les génocides rwandais et bosniaque ». Mais elle parle surtout de « nettoyage ethnique ». Mediapart : Comment qualifier la situation à Gaza aujourd’hui ? Francesca Albanese : Elle se dégrade d’heure en heure. Le nombre de morts et de blessés augmente avec le désespoir de la population. Israël est en train de faire quelque chose de très cynique qui n’est jamais arrivé dans l’histoire à ma connaissance. On pourrait comparer ce qu’il se passe à Gaza avec les génocides du Rwanda et en Bosnie [dans la région de Srebrenica en 1995 – ndlr], à la différence qu’à Gaza aujourd’hui l’information est bloquée et le crime invisibilisé. Le cynisme est tel que les Israéliens savent que ce qu’ils sont en train de faire est criminel et le présentent comme nécessaire... Or il n’y a aucune nécessité militaire. Ils sont en train d’abuser d’une population désespérée. Vous estimez donc le terme de génocide adapté ? Selon moi, la définition du génocide inscrite à l’article 2 de la convention sur le génocide s’applique au cas actuel de Gaza. Anéantir la capacité des hôpitaux de soigner les blessé·es et bloquer la fourniture de produits de première nécessité en est un exemple. En plus des bombardements violents, les Palestiniens meurent à cause du manque de médicaments, du manque d’eau et de nourriture et des maladies qui sont en train de se diffuser dans la population. Personnellement, je dénonce un nettoyage ethnique. Les Israéliens parlent de migration volontaire mais quel libre arbitre y a-t-il ici ? Aujourd’hui, il y a presque 2 millions de personnes qui sont sans abri et Israël est en train de forcer les gens à se déplacer. On les affame et on les torture, y compris les enfants. Le risque de génocide se matérialise de plus en plus : cela devient évident y compris quand on écoute les discours des politiques et militaires israéliens qui demandent l’éradication des Palestiniens de Gaza. Dans leur folie éliminatrice et meurtrière, les Israéliens ont perdu toute pudeur. Ils en parlent comme s’il était normal d’aspirer à l’anéantissement d’une partie d’un peuple. Comprenez-vous que le mot de génocide soit inaudible pour certains, compte tenu du parallèle qui peut être fait avec la Shoah, qui a justement conduit à la création de l’État d’Israël ? Après toute la déshumanisation et la discrimination que le peuple juif a endurées au cours de son histoire, son ADN est intimement lié à la persécution. Je comprends donc le choc qu’ils ont dû ressentir le 7 octobre, c’était une violence particulière pour eux. Je comprends aussi la peur que les Israéliens peuvent avoir. Ils grandissent en se sentant en péril. Je cite souvent l’académicienne israélienne Nurit Peled-Elhanan, qui explique que les Israéliens grandissent en percevant les Palestiniens comme un danger existentiel pour eux. C’est même écrit dans les manuels scolaires. En revanche, si le terme de génocide est chargé politiquement, sa définition légale n’appartient pas seulement au peuple juif. Avant eux, les Allemands avaient déjà commis un génocide contre le peuple des Héréros en Namibie [entre 1904 et 1908 – ndlr]. Je comprends combien le débat est délicat. Mais c’est justement parce que la leçon du génocide contre les juifs a été forte que nous avons une responsabilité collective à reconnaître quand ce crime peut se dérouler ailleurs. Aucun peuple ne doit être au-dessus de la loi. On ne peut pas justifier les crimes d’Israël par les souffrances antérieures des juifs. La tragédie européenne s’est renversée sur les Palestiniens qui payent depuis 75 ans pour des crimes qu’ils n’ont pas commis. Utiliser le mot de génocide sert-il aussi à alerter la communauté internationale et les institutions onusiennes pour qu’elles activent les processus juridiques existants ? Exactement. Le génocide, plus que tout autre crime contre l’humanité, a une obligation de prévention. D’autant plus qu’il n’y a pas à prouver qu’il y a un génocide en cours mais seulement un risque de génocide. Les États ont alors l’obligation d’intervenir et ce, de plusieurs manières. En premier lieu, il faut arrêter d’exporter des armes et de l’aide militaire à Israël. Ensuite, la Charte des Nations unies offre des mesures diplomatiques et politiques qui peuvent conduire à la suspension des relations diplomatiques avec les principaux partenaires d’Israël. Je pense notamment à l’Union européenne, les États-Unis et le Canada qui, en ne rompant pas leurs liens avec l’État hébreu, soutiennent activement ce qu’il se passe dans les territoires palestiniens. Ces pays que vous venez de citer, ce sont aussi ceux qui s’opposent à l’enquête que mène la Cour pénale internationale (CPI) sur les exactions israéliennes dans les territoires palestiniens… Les États occidentaux y ont une influence à deux niveaux. Premièrement, ils se sont toujours opposés à toute action légale des Palestiniens, et à leur résistance pacifique. Les ONG palestiniennes ont essayé d’utiliser les canaux légaux comme la Cour internationale de justice [juridiction suprême de l’ONU – ndlr] et la CPI. Les pays occidentaux s’y sont opposés, comme si les considérations politiques pouvaient anéantir ou se substituer à la justice universelle et équitable. Cela a créé une perception très forte de double standard chez les Palestiniens. La deuxième chose, c’est que ce double standard se retrouve dans l’application même de la procédure pénale. Au moment de l’enquête de la CPI sur la guerre en Ukraine, beaucoup d’États occidentaux ont contribué financièrement ou matériellement au fonctionnement de la CPI. L’enquête dans les territoires palestiniens, elle, n’a été ouverte qu’en 2021, soit cinq ans après son dépôt. Ce n’est que cette année, après les événements du 7 octobre, que le procureur de la CPI s’est rendu à Rafah et en Israël. Cela fait maintenant des années que nous disposons des preuves de crimes de guerre, notamment en Cisjordanie : la documentation de son annexion est très abondante et provient directement du gouvernement israélien. Qu’attendons-nous alors pour lancer des mandats d’arrêt ? Évidemment, je sais qu’il existe des pressions politiques exercées sur la CPI, notamment américaines. Et je me souviens des menaces venues des États-Unis à l’encontre de l’ancienne procureure générale, Fatou Bensouda, avant qu’elle n’ouvre l’enquête sur les crimes présumés des soldats américains en Afghanistan. À l’heure actuelle, le conseil de sécurité des Nations unies ne parvient pas à un accord pour un cessez-le-feu durable à Gaza, en grande partie à cause du blocage américain. Faut-il en conclure que le système onusien est devenu désuet ? Il est légitime de se poser la question de l’utilité d’un conseil de sécurité qui ne fonctionne que dans le sens des amis des États-Unis. Je n’ai pas la réponse. Je voudrais voir aujourd’hui un acte courageux allant dans l’autre sens. Mais il est difficile à entrevoir. Parallèlement, la société israélienne, elle, ne comprend pas pourquoi il n’y a que les États-Unis qui s’opposent à un cessez-le-feu. Hormis le journal Haaretz et le site +972, aucun média israélien n’informe sur ce qu’il se passe réellement à Gaza. Il y a 75 ans, l’ONU a créé par un vote de son Assemblée l’État d’Israël. Aujourd’hui, Israël taxe António Guterres, secrétaire général des Nations unies, d’antisémitisme, et refuse de se plier à ses injonctions. Comment pourrait-on qualifier aujourd’hui la relation entre les Nations unies et l’État d’Israël ? Leur relation est tendue. Israël a toujours été autorisé à s’autogérer et a été exonéré d’obligations onusiennes dans l’impunité la plus totale. Mes prédécesseurs, rapporteurs de l’ONU pour les territoires palestiniens, Michael Lynk et Richard Falk, ont, comme moi, été destinataires d’insultes et d’offenses. Les membres de la commission d’enquête sur Israël et Palestine ont aussi été victimes de chantage et d’abus. Tout cela a été toléré. La conséquence de cette politique conduit aujourd’hui à l’agressivité d’Israël envers le secrétaire général de l’ONU António Guterres. Nous n’avons donné aucune limite à cet État et c’est allé trop loin. Il est urgent de stopper cette impunité avant que d’autres États ne prennent cet exemple. Sur la résolution du conflit, quelle issue pourrait-on imaginer ? Gaza va-t-elle continuer d’exister ? Et si oui, qui l’administrera ? La seule manière soutenable de sortir de cette folie c’est d’avoir un plan sur le long terme qui permettrait le rétablissement de l’État de droit et du droit international. On ne peut plus laisser perdurer la loi martiale israélienne appliquée dans les territoires palestiniens occupés et qui conduit à l’oppression permanente du peuple palestinien. L’occupation militaire doit cesser et il faudra évaluer si les colons installés en Cisjordanie doivent ou non partir. Avant toute chose, il faut déclarer un cessez-le-feu et déployer une mission de paix et de protection de l’ONU dans les territoires palestiniens, ce qui permettrait aussi une démilitarisation du territoire et l’entrée de l’aide humanitaire nécessaire. Dans les années qui suivront, il faudra évidemment organiser des élections pour savoir qui administrera les territoires palestiniens. Ce sera malheureusement beaucoup plus difficile aujourd’hui d’empêcher un vote pour le Hamas. D’ailleurs, si l’objectif de cette opération militaire israélienne est de « déradicaliser » le Hamas, c’est tout l’inverse qui se passe aujourd’hui. L’action féroce israélienne prépare le terrain de la radicalisation d’une société qui était auparavant fortement laïque. Je rappelle que le Hamas n’existait pas avant les années 1980, c’est un produit fabriqué par l’occupation et l’oppression. 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. loki Posté(e) le 29 décembre 2023 Auteur C’est un message populaire. Share Posté(e) le 29 décembre 2023 la réalité de la colonisation : https://www.mediapart.fr/journal/international/291223/de-salfit-hebron-la-terre-des-paysans-palestiniens-est-devenue-un-enfer Harcèlement, expropriations, oliviers arrachés… Depuis le 7 octobre, les agriculteurs palestiniens subissent la violence des colons mais aussi de l’armée israélienne. Ils témoignent d’une exacerbation des agressions. Régions de Bethléem, Hébron, Salfit (Cisjordanie occupée).– « Si tu n’avais pas été là, avec ta carte de presse officielle, ils nous auraient tabassés ou tiré dessus. Ils n’ont pas osé attaquer deux paysans palestiniens devant une journaliste étrangère accréditée par leur gouvernement. » Raed Abu Youssef allume une cigarette pour évacuer la colère en fixant du regard le 4x4 blanc qui dévale les virages en trombe avant de disparaître de l’autre côté de la colline d’oliviers. À son bord, l’un des mustawtenin (colons) qui fait trembler le village de Farkha au centre de la Cisjordanie occupée : un gringalet de moins de 30 ans, en jogging et grosses chaussures, accompagné d’un réserviste en uniforme qui tient le volant et un fusil automatique. Ils ne sont repartis – en faisant crisser les pneus – qu’après nous avoir intimidés, photographiés avec leurs téléphones et mitraillés d’agressivité : « Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? C’est la terre d’Israël ici. » Comprendre la « Judée-Samarie », le nom biblique que les colons israéliens donnent à la Cisjordanie. « Tous les jours, on subit ces malades qui le sont encore plus depuis le 7 octobre », fulmine Raed Abu Youssef en exhibant trois dents amochées par le poing d’un colon il y a un mois. C’était à plus de deux heures de voiture de Farkha, au sud des territoires palestiniens, à Halhul, à quelques kilomètres du laboratoire de la colonisation et de l’occupation israéliennes : Hébron, la plus grande et la plus ségréguée des villes de Cisjordanie. Raed Abu Youssef, 55 ans, cueillait sur ses terres du raisin pour faire du debs, la confiture épaisse qu’on sert en Palestine au petit-déjeuner, quand dix colons de l’âge de ses fils ont dévalé les pentes et se sont mis à l’insulter au haut-parleur depuis le bord de la route 35. Il a encaissé les noms d’oiseaux sans se retourner, convaincu que la troupe finirait par se lasser. Mais elle a continué de plus belle. Raed Abu Youssef s’est levé. Une question de dignité. Il est allé « à la rencontre de la haine ». Il a pris une droite dans la mâchoire. L’armée, qui a accentué son quadrillage oppressant depuis les massacres du Hamas, a débarqué, calmé les colons et promis au paysan palestinien de faciliter son dépôt de plainte. « Elle n’a rien fait du tout au final, raconte Raed Abu Youssef en démarrant son utilitaire. Elle a la même mission que les colons : nous empêcher de vivre. Ils veulent me pousser à bout, que j’abandonne ma parcelle proche de la colonie pour me déposséder. Au bout de trois ans, si tu ne cultives plus ta terre, elle peut être saisie et déclarée propriété d’État par l’administration israélienne qui s’appuie sur une loi ottomane de 1858. » Mostafa Hammad, le maire de Farkha, un trentenaire, communiste comme lui, qui a baptisé sa coopérative agricole « La terre est à nous », acquiesce et décrit d’autres redoutables mécanismes de confiscation : « Ils ferment ton terrain en décrétant une raison de sécurité, surtout en zone C [sous contrôle israélien total – ndlr] ou alors ils te disent que c’est un site protégé, une réserve naturelle par exemple. » Il a une priorité : « Ramener l’eau, l’électricité, dans les terres les plus reculées pour qu’elles soient cultivées, jamais abandonnées. » « C’est primordial sinon les colons les voleront », dit-il en pointant une « escroquerie » des accords de paix en 1995 (Oslo II) : le partage inéquitable des ressources souterraines hydriques de Cisjordanie, « 20 % aux Palestiniens et 80 % aux Israéliens qui contrôlent nos accès, polluent nos nappes phréatiques ». « On ne peut pas construire de puits sans autorisation et à plus de 140 mètres alors que les colons peuvent creuser comme bon leur semble jusqu’à 800 mètres, dénonce l’édile. Un Palestinien consomme en moyenne 60 litres par jour, un Israélien, 300 ! » Depuis une petite heure, il nous promène sous une température inhabituelle pour un mois de décembre (22 °C), à travers les terrasses de sa commune de 1 800 âmes, le premier écovillage de Palestine, aux murs tagués de la faucille et du marteau, le symbole du communisme. Il la dirige depuis deux ans et le coup de force de leur liste de jeunes : « On sortait du Covid, on avait besoin de secouer les anciens. » Et il n’a jamais été aussi inquiet et stressé que depuis le 7 octobre 2023 : « Notre souffrance a franchi une nouvelle étape. Pendant qu’Israël élimine notre peuple à Gaza, ses colons gagnent du terrain en toute impunité en Cisjordanie. Celui qu’on vient de voir passe son temps à nous attaquer. » Mostafa Hammad montre au loin l’avant-poste illégal, ces mini-colonies construites sans autorisation du gouvernement israélien, souvent sur des terres palestiniennes privées, qu’ils accaparent par tous les moyens – le fait accompli, la terreur. Un baraquement sommaire, sous haute protection, avec civils ou soldats surarmés, caméras, chiens d’attaque. « Ça commence par une caravane, un hangar en tôle et ça finit par devenir une ville aux toits rouges avec des milliers d’habitants, des écoles, des synagogues », ragent les deux hommes, désespérés de voir leurs terres grignotées, morcelées, depuis des décennies, au mépris du droit international, par les implantations illégales qui s’étirent de plus en plus profondément le long de la ligne verte. « Vous voyez là-bas la nouvelle route coloniale ? C’est une route spéciale pour les colons, que nous, Palestiniens, nous n’avons pas le droit d’emprunter », explique Mostafa Hammad. « Ils l’ont construite après le 7 octobre, pas n’importe où, à côté d’une source qui fournit une partie de l’eau potable du village. On connait la suite : ils vont nous priver d’eau, nous empêcher d’accéder à nos pâturages, nos oliviers, de très vieux arbres réputés pour donner les meilleures olives de Palestine, et dans quelques années, l’avant-poste sera entouré par un nouveau quartier d’Ariel », une des plus grandes colonies de Cisjordanie qui surplombe au loin les villages palestiniens. Au détour d’une côte, deux enfants surgissent avec un âne : « Attention ! Les colons sont là ! » Le maire les rassure : ils ont décampé. « La peur habite la Palestine », dit-il en égrenant les assauts de ces dernières semaines : des oliviers, des vignes arrachées, des récoltes volées ou empêchées, des bergers molestés, une maison démolie au bulldozer en zone B [sous contrôle civil de l’autorité palestinienne et sécuritaire d’Israël – ndlr], alors que son propriétaire avait le permis de construire, et ce projet qui occupait son équipe mais qui ne verra jamais le jour, un jardin public sur l’une des collines « pour profiter de la nature ». « On l’a abandonné au troisième jour de la guerre, les colons n’arrêtaient pas de nous agresser, de tout casser, explique l’élu. Ils envoyaient des drones pour voir si on reprenait les travaux. Un jour, ils sont arrivés à plusieurs, tous armés, on a pris la fuite car l’état de guerre les protégera s’ils nous tuent. Pour eux, nous sommes des animaux. Ils ont braqué et mis à genoux une famille qui voulait ramasser ses olives, y compris les enfants. » D’après son père Bakir, des milliers d’hectares sont actuellement ciblés par les colons dans la région. Il nous accueille sur son terrain où un appareil émet un son régulier censé faire fuir les sangliers. « On n’en avait jamais vu ici, c’est un coup des colons pour détruire nos champs », jure-t-il. Une dizaine de personnes est attablée sous une bâche autour d’un poulet grillé en solidarité avec Mohammed et Abla, un couple tout de noir vêtu. Venus de Gaza, peu avant le 7 octobre, ils sont coincés en Cisjordanie. Le mari a été autorisé à sortir de l’enclave pour subir une opération du genou à l’hôpital de Ramallah après des mois de démarches infernales. Il avait le droit d’être accompagné par une personne : sa femme. Les cinq enfants, qui ont entre 15 et 26 ans, sont restés. Ils sont depuis près de trois mois sous les bombes d’Israël, livrés à l’horreur, la famine, les maladies, la mort. Mohammed n’a pas la force de décrire la douleur en lui, Abla évoque « une torture » : « La dernière fois qu’on a réussi à les avoir au téléphone, car les communications sont souvent coupées, ils étaient réfugiés dans une école. » Tout le monde se tait, même les enfants. « Comment le monde entier peut-il assister au génocide du peuple palestinien et laisser faire, comme si nos vies ne valaient rien, comme si nous n’étions pas des êtres humains ? », lâche Raed Abu Youssef. Pour arriver à Farkha ce matin de décembre et visiter son vieil ami Bakir, il a dû faire un détour interminable, se perdre en passant par des villages enclavés, asphyxiés économiquement, où l’on clame « Freedom » (Liberté) sur les ronds-points car de nombreux axes sont coupés, notamment la route 60 entre Ramallah et Naplouse, pourtant rarement fermée. C’est la route de tous les dangers qu’on évite la nuit, qui relit le nord au sud de la Cisjordanie, où colons et Palestiniens se croisent et se défient à coups de drapeaux, de couteaux, de jets de pierres, de cocktails Molotov, de fusils d’assaut ou de voitures-béliers… « Selon que tu es israélien ou palestinien, tu n’as pas les mêmes droits. Nous sommes des sous-hommes, quand on ne nous dénie pas l’existence », dit Raed Abu Youssef. L’un des socles de la discrimination consiste à entraver la liberté de circulation des Palestiniens, à les ceinturer avec des colonies, des miradors, des murs, des barbelés, des check-points, des blocs de béton, à leur infliger des contrôles inopinés, à les faire sortir de leur véhicule pour des fouilles corporelles où il leur est demandé de se déshabiller… Plusieurs ONG israéliennes et internationales de défense des droits humains dénoncent « un régime d’apartheid », dont l’intention est « de maintenir la domination d’un groupe ethnique-national-racial sur un autre ». « Depuis le 7 octobre, c’est encore pire. Que tu sois à pied, en voiture, en camion ou en tracteur, c’est pareil, poursuit l’agriculteur. L’autre jour, j’ai mis deux heures et demie avec mon tracteur pour amener de l’engrais sur une de mes parcelles à quinze minutes de la maison. Ils avaient bouché avec des monticules de terre les petits chemins que j’utilise. En plus de l’humiliation, cela nous coûte du temps et beaucoup de gasoil. » À cette arme de l’entreprise de colonisation, s’ajoutent une multitude de contraintes, de violences administratives, militaires, juridiques, sociales. Jusque dans l’intimité. Raed Abu Youssef n’a jamais vécu avec sa femme, une Palestinienne de Jérusalem, et leurs trois enfants. « Israël m’a privé de ma famille », assène-t-il, la voix étranglée par l’émotion, alors que nous quittons Farkha. S’il partait vivre avec eux, il perdrait les terres de ses ancêtres, faute de les cultiver : « Jamais. Je suis Palestinien. » Si eux venaient vivre avec lui, à Halhul, en Cisjordanie, ils perdaient le statut de « résident permanent » de Jérusalem-Est, soit le droit de vivre dans la ville de leurs racines : « Jamais. Nous sommes Palestiniens. » Créé après la guerre des Six Jours pour les Palestiniens qui habitaient Jérusalem-Est et rejetaient la tutelle et la nationalité israéliennes, ce statut est soumis à une réglementation kafkaïenne. Pendant plus de vingt ans, Raed Abu Youssef n’a vu sa famille que les week-ends et les vacances, quand il parvenait à accéder à Jérusalem. Aidé par des associations, il a porté plainte plusieurs fois contre l’État hébreu. En vain. Aujourd’hui, les enfants ont entre 25 et 21 ans, ses fils sont médecins, sa fille, un génie de l’informatique. « De fait, la distance a détruit nos liens même si nous restons unis et qu’ils ont compris que ce n’était pas mon choix, mais une conséquence de la barbarie coloniale. Je ne les ai pas vus grandir. » Il a cherché les mots pour « calmer leur colère face à l’injustice permanente » sans jamais vraiment les trouver. Il y a deux ans, il a fini par obtenir après une guérilla administrative une carte d’identité de Jérusalem-Est temporaire, valable deux ans, une avancée récente et précaire réservée aux couples mariés, âgés de plus de 50 ans. Depuis un an, il a même le permis israélien après un autre parcours du combattant et l’obligation de repasser l’examen alors qu’il conduit depuis plus de trente ans. Une respiration. Fini les allers et retours en bus. Avec sa plaque d’immatriculation désormais israélienne, ses yeux bleu vert et sa maîtrise de l’hébreu, qui lui valent parfois d’être pris pour un Israélien, quelques obstacles ont sauté, mais le joug colonial demeure d’une violence extrême. « Lorsque je suis respecté par un soldat ou un colon, ça me fait peur », confie-t-il. Il a compris très tôt « ce que c’était d’être palestinien ». Des images le hantent plus que d’autres. Celle où il a 6 ans, aide son père à labourer une parcelle, aidé d’un cheval, quand un soldat israélien le met en joue : « Nous étions sous couvre-feu, nous n’avions pas le droit de sortir mais pour mon père, il n’était pas possible de ne pas cultiver la terre, nous partions très tôt le matin avant que l’armée ne contrôle les rues. » Celle où il visite avec sa mère, son père emprisonné à Jénine : « Je n’avais pas 3 ans, mon père est apparu derrière des barbelés, nous n’avions pas le droit de l’approcher, de le toucher, jusqu’à ce qu’un soldat m’autorise, moi seul. Pendant longtemps, ma mère m’a répété qu’ils m’ont laissé passer uniquement parce que je n’avais pas une gueule d’Arabe, avec mes yeux clairs et mes cheveux très blonds. » Depuis le 7 octobre, le père de famille redouble de vigilance au risque de basculer parano : ne pas rouler la nuit, ne pas traîner aux carrefours, aux stations-service, démarrer aussitôt que le feu est vert, que les barrières s’ouvrent, etc. « Dans certains endroits, je n’ose plus parler arabe. Les colons sont partout et paradent armés de pistolets ou fusils. » Les témoignages se multiplient autour de lui, révèlent un monde paysan en état d’alerte maximale du nord au sud de ce territoire occupé par Israël depuis 1967, où vivent près de trois millions de Palestiniens et où plus de 300 d’entre eux ont été tués depuis le 7 octobre par des colons ou des soldats de l’armée israélienne. D’après le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), deux fois plus d’« incidents » entre colons et Palestiniens sont signalés en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Raed Abu Youssef pense que c’est bien plus. Plusieurs paysans, membres de la coopérative Al Sanabel qu’il a cofondée en 2006, rapportent, désemparés, une exacerbation des agressions. Bassem, qui porte le même nom de famille que lui, Abu Youssef, dit vivre « le pire du pire », et qu’« un verrou a sauté le 7 octobre » après ce qu’ont constitué l’arrivée au pouvoir de la droite nationaliste et de l’extrême droite en Israël, ainsi que la nomination à des postes clés de suprémacistes juifs, alliées des colons les plus violents : Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité intérieure et Bezalel Smotrich, ministre des finances à la tête de l’organe de planification des colonies. Bassem Abu Youssef n’a plus accès à plusieurs de ses parcelles, qui produisent une variété de raisin noir très rentable, adjacentes à la colonie Carmei-Tzur au nord d’Halhul. « Une bonne vigne nécessite beaucoup de travail et de régularité. Je ne peux plus assurer même en ayant les autorisations administratives », explique le paysan, contraint de recourir au « mécanisme de coordination » mis en place par l’armée israélienne pour ceux qui ont des terres collées aux colonies et aux avant-postes. Censé les préserver de la brutalité des colons, il est en fait un autre instrument de privation. « Nous n’avons accès à ces terrains que deux fois par an sous escorte de l’armée : pour labourer au printemps et pour récolter les arbres à l’automne. On doit demander une autorisation à l’avance. Mais l’armée détermine de manière arbitraire les dates sans tenir compte du calendrier agricole et si on obtient l’autorisation, elle prétexte le jour J qu’elle n’a pas assez d’hommes pour nous protéger. Quand j’arrive à y accéder, les colons me frappent, me jettent des pierres. L’autre fois, je suis reparti blessé, sous les yeux des soldats qui n’ont pas bougé. » Il a porté plainte. En vain. « On m’a répondu que je les avais provoqués. Notre parole à nous, Palestiniens, ne vaut rien. » Khalil Abu Rayan, lui, a failli « mourir plusieurs fois ». Il a 57 ans, 8 enfants, 25 hectares de terres agricoles dédiés à la vigne principalement, près de la colonie de Kyriat Arba, celle où vit le ministre ultranationaliste Ben Gvir, l’un des plus virulents partisans du « Grand Israël ». Et il a les larmes qui coulent en décrivant « l’enfer » : « Les colons et l’armée m’empêchent d’accéder à mes terrains. J’ai dû laisser cette année le raisin pourrir, une perte financière considérable. C’était trop dangereux pour mes ouvriers et moi d’y aller. Je fais quoi maintenant ? J’abandonne mes terres ? » Ziad Salah, agriculteur à Al-Khader, un village près de Bethléem, à une quarantaine de kilomètres d’Halhul, tablait, lui, cette année sur une soixantaine de litres d’huile d’olive et une belle récolte de raisins. Rien ne s’est passé comme prévu « à cause des colons » qui l’ont expulsé de ses champs, encerclés par la colonie Efrat. « Ils m’ont menacé ainsi que mes parents d’arracher nos oliviers et nos vignes si nous y retournons. On a été obligés cette année d’acheter de l’huile d’olive et on a perdu la moitié de notre production de raisin. » Certains matins, il appelle en panique Raed Abu Youssef, demande à le retrouver à mi-chemin pour qu’il conduise à sa place sa fille à la crèche, car les soldats le bloquent plusieurs heures aux check-points. Un de ses amis, Zayad Moussa Ali, s’est fait voler à Jannatah, au sud de Bethléem, quarante brebis et moutons par des colons qui ont aussi détruit une partie de sa bergerie. Un autre, Amal Sbairh, est harcelé par l’armée. Son raisin, qui pousse sur une parcelle attenante au mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie, qu’il appelle « le mur d’apartheid », a pourri, faute d’être cueilli. « Les soldats refusent que j’accède à mon terrain. Ils invoquent des raisons de sécurité. » Lui aussi n’a pas pu ramasser ses olives, cette saison, près de la colonie Efrat. Face au rouleau compresseur colonial, il faut inventer des résistances. Raed Abu Youssef a choisi il y a vingt ans de monter une coopérative – Al Sanabel – pour ne pas rester isolé, « donner du sens et de l’avenir », « protéger la terre et l’existence de notre peuple ». Son slogan ? « Cultiver, c’est résister. » « L’autorité palestinienne est corrompue dans tous les secteurs : éducation, santé, agriculture, explique-t-il. Elle ne sert à rien sauf à protéger le grand capital palestinien et ses intérêts. Dans les bureaux, ils passent les journées à boire des thés. Aucun d’entre nous ne va les voir en cas de problème, ni au ministère de l’agriculture. On vient à la coopérative. » Al Sanabel – l’épi de blé en arabe – transforme une partie du raisin en jus pasteurisé, rassemble aujourd’hui 360 paysans et réinvestit les bénéfices dans la solidarité : elle aide la population, finance une école, achète des cartables, des cahiers. L’idée a germé en 2006, lors de la deuxième Intifada. Cette année-là, Raed Abu Youssef a jeté plus de la moitié de sa récolte. « Les soldats bloquaient les routes, notre raisin pourrissait dans les camions, on ne pouvait pas accéder aux marchés pour le vendre. » Devant la mairie d’Halhul, 200 paysans manifestent leur colère. Vingt d’entre eux décident de se regrouper en coopérative. En 2007, le premier jus est imbuvable. Pas assez bien filtré, il a un goût de debs, trop fort, trop sucré. En 2010, la coopérative joue son va-tout. Raed Abu Youssef part en France trouver des fonds et faire un stage chez un ingénieur agroalimentaire à Nantes. Il apprend à bien filtrer le jus de raisin. Succès. Le nombre d’adhérents explose. L’équipe passe la vitesse supérieure, achète un terrain, construit un local. Cinq ans plus tard, elle investit dans un pressoir, aidée par une subvention de l’Agence française de développement. Raed Abu Youssef connaît bien l’Hexagone. Il y a tissé un solide réseau grâce au programme de cueillette des olives : chaque saison, il accueille à la maison des francophones via l’association France-Palestine Solidarité, des Français, des Belges, des Suisses, « des Blancs » qui viennent assurer la récolte à leurs côtés et d’une certaine manière, la sécuriser en cas d’agressions des colons et des soldats. En France, il a aussi étudié de l’âge de 20 à 25 ans l’ingénierie en machinisme agricole à Vichy et Montpellier, grâce à une bourse du Parti communiste. Il aurait pu s’y installer, fuir l’occupation. Il a préféré rentrer, succéder à ses parents, qui l’ont privilégié, à son grand dam, par rapport à ses cinq sœurs, parce qu’il était le seul garçon de la fratrie, et encore plus lorsqu’il a été emprisonné à 16 ans dans le désert de Néguev pendant la première Intifada. « Je suis devenu un héros. Entre mes 16 et 19 ans, j’ai été arrêté douze fois. » Le 7 octobre, quand il a découvert les atrocités du Hamas, Raed Abu Youssef n’y a pas cru : « Ce n’est pas nous. » La Palestine est revenue dans l’orbite du monde de la plus barbare des manières. « Les islamistes ont profité du terreau de l’oppression, du vide de lutte. S’il y avait des élections demain, le Hamas l’emporterait en Cisjordanie et il faudrait que nous commencions une résistance interne pour les libertés, les droits des femmes », prévient-il en allumant, comme chaque soir, au retour des champs, sa télévision, la chaîne libanaise Al Mayadeen, interdite en Israël, où tourne en boucle l’horreur à Gaza. Une question le taraude : « Mon peuple subit un génocide. Pourquoi en Occident trouvez-vous cette qualification excessive ? » 4 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Gibbs le Cajun Posté(e) le 30 décembre 2023 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 30 décembre 2023 (modifié) Il y a 21 heures, loki a dit : Le 7 octobre, quand il a découvert les atrocités du Hamas, Raed Abu Youssef n’y a pas cru : « Ce n’est pas nous. » La Palestine est revenue dans l’orbite du monde de la plus barbare des manières. « Les islamistes ont profité du terreau de l’oppression, du vide de lutte. S’il y avait des élections demain, le Hamas l’emporterait en Cisjordanie et il faudrait que nous commencions une résistance interne pour les libertés, les droits des femmes », prévient-il en allumant, comme chaque soir, au retour des champs, sa télévision, la chaîne libanaise Al Mayadeen, interdite en Israël, où tourne en boucle l’horreur à Gaza. Une question le taraude : « Mon peuple subit un génocide. Pourquoi en Occident trouvez-vous cette qualification excessive ? » Pour cette personne ce n'est pas excessif de parler de génocide des palestiniens ? Au vu de l'explosion démographique dans les deux entités palestinienne ,déjà on part de loin pour voir un génocide si on fait le point des victimes depuis que le conflit existe , entre les phases de Intifada etc .. Pour les dommages collatéraux dans le contexte de guerre suite aux actes du mois d'octobre , je suis surpris que tout le monde soit surpris et choqué alors que si on observe tous les conflits rien que depuis le début du 21e siècle , on est dans des proportions quasi identique en terme de collatéral, mais n'oublions pas que dans ses conflits , il y a bien évidemment des civils qui subissent ( et cela depuis que le monde et les guerres existent ...) , mais on oublie toujours de rappeler la part de civils qui ont un rôle , passif ou actif , comme on avait put le voir en Syrie et ailleurs ... Donc quand les hôpitaux servent de dépôts de munitions ou poste de commandement , quand c'est les russes qui bombardé pour certains c'était mal alors qu'on avait bien vu que pour reprendre Mossoul en y mettant les formes on a pas évité les dommages collatéraux , proportionnellement on en était au même niveau de perte que se qui pouvait se passer en Syrie . Donc pour les fans boys de la Russie , même si on avait des pb de précision au niveau munition, on avait la même vision qu'il n'y avait pas d'intention de taper contre les civils innocents ni en étant naïf sur le soutien d'une partie d'entre elle auprès des pseudos rebelles anti régime syrien ... Mais étant donné que la donne géostratégique mondiale voyait le camps du bien selon son angle de vue et ses intérêts, ben forcément toute frappe aérienne ou pilonnage d'artillerie était montré comme une volonté de taper sur les innocents ... Étrange alors qu'en ayant voulu démontrer que dans le cas syrien , en mettant en avant le côté logique des réalités de la guerre , des pb de combattre dans des zones urbaines très densifiées et donc forcément amenant à du dommage collatéral, d'un seul coup en se qui concerne la guerre dans la zone de Gaza là on ne tienne plus le même raisonnement qu'on aurait put avoir pour les actions russe en Syrie ... Bien évidemment cela est aussi valable pour les occidentaux qui dans le cadre de la guerre contre Daesh/EI mettaient en avant du bien fondé des bombardements tout en mettant en avant la volonté d'éviter les pertes collatérales , alors qu'il faut rester réaliste , oui on peut essayer de limiter les pertes collatérales , mais rien ne sera garantie pour que cela fonctionne parfaitement . Donc quand les russes tapaient , ils étaient méchants , quand les occidentaux tapaient , ils étaient méchant , enfin selon de quel côté on se pose ... Pour Israël ben apparemment on est dans une situation encore pire , forcément ils sont méchant selon la vision de la rue arabe , selon la vision de la rue idéologique d'extrême gauche ... Forcément, là on est dans l'optique soit antisémite , soit anti sioniste , soit les deux en même temps ... Vu comment on reste sur les clichés du juif dominateur qui aurait toute les ficelles pour diriger le monde ( quand on voit comment les médias semblent taper sur Israël , le jeu de l'ONU je trouve que c'était bien surfait l'image des juifs qui contrôlent tout ) , de facto même si tout est fait pour limiter la casse collatérale en ayant en plus le contexte d'une grosse partie de la population de Gaza & cie comme soutien passif ou actif auprès des combattants du Hamas ... Ben non eux apparemment ils n'ont aucun droit quand il s'agit d'aller taper sur le Hamas qui a commis l'innommable en octobre ... Alors on pourrait aussi mettre en avant que les Israéliens aussi subissent aussi les tirs de roquettes , certe en subissant moins de casse , mais il faut dire que du côté israélien on a préparé des abris , là où le Hamas a su bien profiter d'un argent qui aurait dû aller uniquement dans le bien être des gens de Gaza , résultat on a vu comment le Hamas à construit des tunnels , des abris , partout même en étant sous des hôpitaux financé par l'UE , l'ONU etc ... On peut imaginer se que économiquement tout cet argent aurait bien plus que amélioré la vie des gens ... Mais même en ayant conçu des abris pour lui même , le Hamas n'a jamais prévu d'y accueillir la population en cas de frappe israélienne ... Alors oui il y a le pb des colonies , de la pression que cela occasionne sur la population palestinienne , mais vu qu'on a 2 gouvernances différentes entre celle de Gaza sous l'égide du Hamas et celle dirigé par l'autorité palestinienne... Chacune ayant déjà en commun d'être corrompu jusqu'à l'os ...se qui est un gros problème pour les populations palestinienne ... C'était peut-être déjà par cela que les actions de l'ONU & cie auraient dû peser , afin de donner de la légitimité déjà à une autorité palestinienne qui sous condition aurait joué un rôle d'image vers l'extérieur comme vers l'intérieur ou la corruption était combattu , et cela bien avant que le Hamas lui puisse peser et prendre la direction dans la bande de Gaza ... Quand on voit les masses d'argent qui sont arrivées dans les 2 entités palestinienne, je pense qu'il y avait moyen de créer un environnement positif économiquement ... Pour Gaza le problème de colonie n'existe pas étant donné que Israël avait quitté la bande de Gaza depuis pas mal de temps ... Donc vu comment le Hamas a voulu se démarquer de l'autorité palestinienne, c'était pas difficile vu comment cette dernière au vu des ses propres pb internes entre intérêts des uns et corruption ont pris le dessus ... Le Hamas lui aussi est corrompu , mais il a imposé une seule ligne , donc une corruption sous contrôle ... Alors on me dira que Israël a des tords , bien évidement que Israël a commis des erreurs , comme cela est très bien expliqué dans le documentaire que j'ai vu déjà il y a pas mal d'années et qui justement repasse sur Arte , ou des anciens des services secrets reviennent sur 40 ans de politique israélienne. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/The_Gatekeepers Alors bien évidemment , je pense que quand bien même il y a eu des erreurs dans des choix politiques , je ne pense pas que cela n'enlève l'idée que le gvt israélien n'aura pas de compte à rendre . Mais je pense que quand bien même il y a des critiques , se qui s'est déroulé en octobre a dépassé la raison au vu du massacre , des viols , tortures , exécutions sommaires de femmes , d'enfants, de personnes âgées , des hommes ... Un tel niveau dans le déchaînement de violence contre les civils israéliens rend pour moi toute critique contre la réaction d'Israël caduque , peu importe les fautes politique israéliennes vis à vis du Hamas a Gaza avant octobre , on ne peut pas lier les pb de colonisation qui n'ont pas lieu d'ailleurs du côté de Gaza comme si il n'y avait pas eu les massacres en Israël . Aucun pays n'aurait toléré un tel massacre contre sa population à un tel niveau de violence et dans le nombre de victimes , sans oublier les otages . Du point de vue militaire le Hamas aurait gagné en popularité si il avait vraiment ciblé du militaire , même si pour le moment la propagande présente la barbarie d'octobre comme un acte de résistance ... Entre les pseudos antisionistes alter mondialiste optique gauchiste qui au final ne font que masquer leur antisémitisme ,et les islamistes du monde des frères musulmans qui ont bien lancé la machine a propagande pour présenter cette attaque comme un acte de résistance.... Désolé mais vu le massacre , les viols , les tortures , les meurtres comment peut-on présenter cela comme un acte de résistance ? Je pense que même les responsables du Hamas pour ceux disons dans les plus virulents ont été surpris par le dépassement de haine qui a animé les massacres même si ça n'a pas été pour déplaire à nombre de ces dirigeants ... Je pense surtout que le Hamas en pensait pas que Israël irait aussi loin dans la riposte , en ayant certainement cru que leurs réseaux de tunnels auraient eu disons eu un effet psychologique qui aurait disons freiner Tsahal , au final les tunnels de Gaza n'auront été qu'une sorte de ligne Maginot qui n'aura pas empêché Tsahal de prendre le coeur de Gaza tout en ayant une assez grande liberté de circulation entre le nord et le sud de Gaza ,tout en détruisant un grand nombres de tunnels . on voit qu'il y a divers niveaux dans les combattants du Hamas , du plus hard au moins hard , qu'il y a eu une bonne utilisation des tunnels , afin de tenter de surprendre Tsahal quand les unités de cette dernière occupé une zone . Néanmoins pour moi le premier signe de la phase où Tsahal à réussi à isoler les différents points de résistance du nord au sud , tout en ayant obtenu une assez grande liberté dans la manœuvre pour circuler , c'est quand on a vu les premiers accords pour des échanges de prisonniers palestiniens et d'otages israéliens . Pour moi c'était vraiment le signe du début des limites de la stratégie du Hamas qui a cru d'abord avoir l'ascendant psychologique ou l'idée pour Tsahal de perdre du monde dans un Gaza fortifié dessus et sous terre serait déjà un gros frein , mais le Hamas a surtout sous-estimer Tsahal dans le ressenti qui a motivé les soldats israéliens à vouloir en découdre pour venger les victimes d'octobre , que ces soldats qu'ils soient d'active ou réservistes ont bénéficié depuis plusieurs années d'une formation au combat en zone urbaine de très bonne qualité . J'observe que les capacités blindées, mécanisées , le génie ont un grand niveau de capacité . Maintenant du point de vue militaire , je trouve que Tsahal a bien appris de ses erreurs et que l'instruction pour le combat en zone urbaine est très bien maîtrisé , j'ai put voir aussi que l'image générationnelle ou la jeunesse plus axé réseaux sociaux , jeux vidéo etc... Ont montré des grandes qualités au combat , comme l'explique l'un des chefs des Golanis qui mettait en avant qu'il n'accepterait plus qu'on critique cette génération qui a su a final être au rendez-vous pour allez combattre dans un des environnements les plus meurtriers qu'est le combat en zone urbaine . Du point de vue équipement individuel , armement , protection , tenue dans un vert proche du ranger green côtoie encore un peu de l'ancien vert olive , les protections sont adaptés au niveau pare-balles, j'aime bien leur casque avec une silhouette style casque " fritz" mais en dégradé , bon on voit du style opscore mais pas de manière importante , l'armement ben moi je reste plutôt dans de la M4 ou tout autre type en mode AR15, leur Tavor semble faire le boulot même si j'ai un avis sur les versions hyper courtes qui ont des avantages mais aussi des inconvénients ( j'ai pas la motivation pour aborder se point , ça fait déjà 2 heure que j'écris mon message ...) , l'arme qui apporte une bonne plus value est le Negev , la minimi version israélienne , on voit aussi de la Mag , mais on notera que l'on compte beaucoup sur les armes de bord des différents Merkava , eh autres VCI ou engin du génie pour l'appui direct . les grenades à main , lance roquette , lance missile sont aussi bien employé. si vous voulez identifier les paras israéliens , ils ont des des bottes de combat/saut " rouge" . enfin voilà mon humble avis sur le sujet . vous emballez pas , de toute façon j'aurai bien du mal à répondre a tout le monde , pour des raisons dont je viendrais expliqué bientôt sur le forum me concernant . Édit : j'oubliais, mais bon quand on parle de génocide , je pense plutôt aux yéménites que le monde arabe a laissé crevé de faim , avec des centaines de milliers d'enfants qui sont mort de faim grâce à l'embargo des saoudiens et de leurs alliés ... on aura une génération qui en survivant aura des pb de croissances , donc de santé et auront du mal à vieillir , déjà que c'est pas la panacée au Yémen vu l'état du service de santé du pays ... étrangement ça n'a pas suscité la moindre émotion , ni du côté de la rue arabe , ni des islamistes via les frères musulmans & cie ,ni du côté des gentils fans boys de l'ultra gauche alter mondialiste dans les pays occidentaux ... Bref , géométrie variable évidente quand ça arrange ... le monde n'est pas tout blanc ou tout noir , il peut avoir des nuances de blanc ou de noir mais il sera surtout gris , peu importe où l'on se pose des qu'un conflit est enclenché , car pour rappel la guerre n'a jamais été propre quand bien même on essai de faire au mieux ... Bref le monde n'est pas simple ... Modifié le 30 décembre 2023 par Gibbs le Cajun 4 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Janmary Posté(e) le 30 décembre 2023 Share Posté(e) le 30 décembre 2023 il y a une heure, Gibbs le Cajun a dit : Quand on voit les masses d'argent qui sont arrivées dans les 2 entités palestinienne, je pense qu'il y avait moyen de créer un environnement positif économiquement ... Nous pouvons comparer au Vietnam qui a subi la guerre d'Indochine puis celle du Vietnam. Ce n'était pas des guerres en dentelle. Et pourtant, le Vietnam est devenu "un dragon" économique du Sud Est Asiatique. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) le 30 décembre 2023 Auteur Share Posté(e) le 30 décembre 2023 Oui mais le Vietnam est indépendant, en Cisjordanie par exemple les biens des palestiniens ( et les ressources naturelles comme l'eau) sont spoliés par les colons et l'état d'Israël. Il est très difficile de développer un état quand on est occupé et spolié en permanence. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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