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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. Rencontre avec Steve Banon, l'idéologue et architecte du mouvement MAGA, le pendant de Sourkov chez Poutine. Ambiance... Je note un désaccord profond, que j'ignorais, et une tolérance purement tactique sur Musk et les "techno entrepreneur". https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/30/steve-bannon-sur-les-100-jours-de-donald-trump-nous-voulons-rendre-cette-revolution-permanente_6602022_3210.html
  2. Bien sûr qu'on y baigne un peu quand même, ces sujets ne sont pas manichéens. Là où la Russie s'est complètement fourvoyée sur la résistance ukrainienne, nous avions envisagé la guerre comme une option possible mais improbable. Improbable, et pour de mauvaises raisons méthodologiques, et c'est dommage car la DGSE s'est astreinte à une obligation de répondre sur la question la plus sensible (celle de l'intentionalité), là où un aveu d'impuissance n'aurait pas conduit à mort d'homme, peut être même pas une fin de carrière (j'en dirais pas autant chez les russes), pour les raisons que j'évoquais précédemment. On a donc vu le résultat de l'obligation de rendre une copie : on s'est ridiculisé, dans un contexte de loupés récurrents (Afrique, AUKUS...) et on entretient le politique dans une forme de non-prise de conscience des dangers (6 mois à un an de perdu avec la politique de "non humiliation" de la Russie). C'est dans ce genre de contexte que je verrais plutôt favorablement le renforcement du contrôle parlementaire du renseignement, pour en professionaliser un peu plus les pratiques et ne pas l'enfermer dans un tête à tête malsain avec sa tutelle politique. La commission à l'AS a fait son job.
  3. Pas mieux. Compter l'orbat au sol de 180 000 hommes en 2022, c'est littéralement du renseignement à ciel ouvert et pas l'entreprise la plus difficile au monde. Le renseignement le plus difficile à obtenir, c'est souvent le renseignement politique. Et j'ajouterais un péché mortel en matière de renseignement, dont l'évidence est apparue très tôt en France en 2022 : "Les parlementaires expliquent que si « les services disposaient d'éléments sur la potentialité d'une attaque russe », ceux-ci étaient « contrebalancés par une analyse de risque en défaveur de l'attaque ». N'ayant rien à dire sur le sujet car n'ayant pas de renseignement original à fournir (ROHUM, ROEM), la DGSE a donc raisonné "à la place de..." et projeté sur VVP l'intégralité de nos propres biais de raisonnement ("oh mon dieu que l'aventure est risquée, des russes vont mourir"... Poupout en pleure encore). Il eut fallu plutôt assumer l'absence de renseignement probant sur les intentions de l'adversaire et le caractère hautement spéculatif et contre-productif de raisonner à leur place. Logiquement, si la confiance est réelle entre le DGSE et le PR, et elle doit l'être vu la sensibilité du poste, ce genre d'aveu ne signe pas son arrêt de mort car autre péché mortel : tirer sur le messager. Erreur suprême, alors même qu'en démocratie, l'information relativement ouverte couplée à des lois et règlements indépendamment appliqués, est une force et doit permettre d'éviter cet écueil typique des dictatures, qui finissent souvent par mourir de leurs biais de confirmation. Ce faisant, on a préféré écrire aux décideurs des conneries plutôt que de s'abstenir et d'assumer le silence de la feuille blanche. Personne ne dit que l'exercice est simple, mais à vouloir donner réponse à tout, on peut finir par s'auto-intoxiquer, et toutes les précautions épistémologiques, qui jalonnent sans aucun doute les notes de renseignement, à base de "more likely than not" n'y changeront rien.
  4. C'est quand même sacrément décousu pour rester poli, et absolument pas à la hauteur de notre "cadre FR qui a une maturité multi générationnelle", pour ce que ça veut dire. Pour déposer un dossier, il faut que l'UE l'y autorise. Ce n'est pas "que" la faute de Kiev. C'est un processus très long qui survit assez mal à l'instabilité politique, surtout quand des "acteurs" pas toujours nationaux participent à l'empoisonnement d'un président. Survivre, au propre et pas que politiquement. Alors les dossiers à Bruxelles, comment croire qu'on a démontré quoique ce soit en constatant qu'ils n'ont pas patiemment pris un ticket pour 25 ans, sous l'oeil bienveillant de Moscou... Une centaine de morts, la police et les forces paramilitaires qui tirent grossièrement sur la foule, un président en fuite qui se réfugie chez le parrain à Moscou. Mais heureusement nous, nous sommes français et "matures depuis des multi-générations". Alors comme toute cette sociologie Slave est diablement compliquée, appelons çà "des gilets jaunes" pour faire simple, regardons nous le nombril, mais humblement, car tout ce qui est français est universel après tout. Condescendance typique de l'arrogance occidentale. Faisant fi de l'exemple de nos amis et partenaires d'Europe centrale, soit environ une dizaine de pays qui n'ont pas eu une expérience sensiblement plus étoffée de la démocratie que l'Ukraine. Mais qui sont dans l'Union pour rappel, et à qui ça réussit plutôt pas mal. C'est vrai que la douleur de la transition post Bonaparte, je m'en souviens personnellement comme du Covid 19. Un lien vers la source peut être ? Je sais, j'en demande beaucoup. Parce qu'au petit jeu des graph excel, on peut s'amuser longtemps. Et puis les sondages, c'est toujours accompagné d'une contextualisation, de quelques notes d'analyses et de notes méthodologique. Et je t'assure, on y apprend beaucoup de choses. Tiens ici, c'est beaucoup plus actualisé puisque le sondage est conduit en juillet 2022. Avec un "contexte" qu' d'aucun jugeront plus approprié et représentatif de l'état d'esprit actuel. https://www.statista.com/statistics/1284801/ukraine-opinion-on-eu-accession/ Une question trop simpliste ? Tu peux développer ? Je dis çà parce que quand la Pologne a posé la question à ses concitoyens, dans un référendum d'accession à l'UE, la question était littéralement "Do you approve of the Republic of Poland's accession to the European Union?" https://en.wikipedia.org/wiki/2003_Polish_European_Union_membership_referendum A la suite de quoi, la réponse à cette question simpliste confirma l'accession de la Pologne à l'UE. Mais oui tiens, la question est séparée. On se demande bien pourquoi.... Il doit surement y avoir une raison non ? Mais qui pourrait bien ne rien avoir compris ? Quand même pas des millions d'Ukrainiens, si ? Ockham, le rasoir gratis ! Enfantin les amis !! Ces gens sont des enfants, c'est toujours plus poli, pour éviter d'avoir à parler d'abrutis à l'encontre de tout un peuple. Mais dans le fond, ils comprennent rien, c'est évident, ça se voit en deux graphiques excel. Evidemment qu'on la voit l'idée ! D'ailleurs j'ai déjà commandé une chanson Profiteur, jouisseur, cocu, c'est tout dans le répertoire des clichés ? Je suis fier de cette "analyse française multigénérationnelle" que tu proposes sur ce forum et à laquelle je suis associé par extension, c'est de très haut vol. Des explications ? de texte ? En effet, l'explication était dans le texte... D'abord la source que tu aurais du associer à ton post et lire: https://www.kiis.com.ua/?lang=eng&cat=reports&id=1054&page=1 Ensuite, la vérité, c'est que tu n'as RIEN compris à cette question ni lu les textes qui l'accompagnaient et que tu es resté pénétré de tes biais de confirmation les plus grossiers. Si tu l'avais fait, tu aurais repéré ce camembert placé juste avant ton graphique en tendance longue et dont le titre, qui porte la question COMPLETE, aurait du te mettre la puce à l'oreille. Dans les pays d'Europe de l'est et d'Asie centrale, quand on parle "d'union douanière", c'est en référence à l'UNION DOUANIERE EURASIATIQUE ENTRE LA RUSSIE, LE KAZAKHSTAN ET LA BIELORUSSIE. Incroyable non ? Une union douanière qui n'est pas celle de l'UE mais de Poupout, comment as-tu pu passer à coté ? https://en.wikipedia.org/wiki/Customs_Union_of_the_Eurasian_Economic_Union Merci, au revoir. Et juste pour compléter le tableau, le dernier sondage de l'institut sur la question. Tant qu'à faire, on ne va pas s'arrêter à juin 2021: c'est déjà le siècle passé vu d'Ukraine. https://www.kiis.com.ua/?lang=eng&cat=reports&id=1054&page=1 Nombrilisme, condescendance, sensationnalisme de comptoir et erreurs de débutants. Désolé mais il faut revoir tes posts...
  5. Oserais-je vous demander votre position sur les néo-nazis repérés à Kiev, admis publiquement à maintes reprises par Poutine, Lavrov et tout l'aéropage d'honorables dirigeants de la Fédération de Russie ? C'est pour un ami.
  6. Je ne serais pas aussi catégorique sur le sujet, et encore moins sur la base d'une déclaration d'un politique allemand: ils font parti de ceux qui sont le plus averse au risque en Europe. En revanche, ça permet de continuer à soutenir publiquement le soutien militaire, industriel et financier. J'y avais pourtant cru jusqu'au bout...
  7. Parce qu'on est d'humeur badine ce matin, mais qu'on tient à plaisanter sur la base de faits réels et jamais alternatifs ! "POTUS aime FLOTUS" Compte officiel de la Maison Blanche.
  8. C'est officiel, la Corée du Nord fournit un soutien militaire à la Russie, dans le cadre de l'article 4 de leur traité de partenariat stratégique.
  9. Cartes du monde est un compte sérieux, et il semblerait bien que ça soit directement en provenance du compte officiel de la Maison Blanche... En tout cas, les Canadiens ne semblent pas avoir peur d'antagoniser un peu plus Donnie.
  10. L'Ukraine a un récit de guerre qui lui est propre, fatalement partisan et vise à faire avancer son agenda, qui reste uniquement centré sur la défense de ses frontières internationalement reconnues. "La Russie n'a pas de frontière".... Elle a intégré depuis très longtemps l'affrontement cognitif dans sa palette d'outils de confrontation avec d'autres états. C'est même l'outil privilégié depuis la chute du mur, constatant son impuissance militaire face aux pays de l'OTAN - je précise, dans un contexté pré-Trump et pré-revirement US sur tout un tas de sujets géopolitique. La propagande russe est offensive, concerne tout le monde et pas seulement sa guerre en Ukraine. La courroie de transmission avec les échelons politiques, renseignements, PMC, opérations clandestines et militaires est fluide et bien structurée, et dépasse de très loin le simple exercice de communication politique. Renvoyer dos à dos les deux propagandes est un contresens total: l'un est prémédité, mûrement réfléchi et l'Ukraine n'est qu'une de ses occupations, l'autre n'existe que depuis 2022 et agit en défense. Discuter des actions de propagande russes, ce n'est pas une histoire de "supporter de foot". On parle d'actions hostiles, couplées à des manœuvres tout juste sous le seuil de la guerre et franchement dans les bornes de l'ingérence, pratiquées par un état qui incarne parfaitement l'idée que c'est l'ennemi qui vous choisit, et pas l'inverse. Un état de fait bien éloigné des stades de foot et de la stupidité collective des supporters. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/27/russie-le-service-de-renseignement-exterieur-fait-de-l-europe-l-adversaire-numero-un-a-la-faveur-du-rechauffement-avec-washington_6600499_3210.html https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/27/david-colon-historien-la-guerre-cognitive-est-possible-parce-qu-un-nombre-considerable-d-esprits-sont-devenus-accessibles_6600504_3210.html
  11. Pistorius ce weekend: « Si l'Ukraine tombe, si Poutine gagne cette guerre dans le sens où il occupe l'Ukraine, ne serait-ce qu'en grande partie, cela représente un danger maximal pour le territoire de l'OTAN et, d'ailleurs, aussi pour les pays voisins comme la Moldavie et la Géorgie. » Il déclare à nouveau que la défense de l'Ukraine est la défense de l'Europe.
  12. Non, Kiev a développé un système d'alerte précoce, très efficace et qui se "couple" bien avec une population totalement engagée (malgré elle) dans le conflit. C'est autre chose coté russe de devoir expliquer qu'à cause de l'OMS qui-ne-devait-se-dérouler-qu'à-la-télé, il faut passer un soir sur deux à la cave ou dans le métro. 12 morts à Kiev avec une population qui se met systématiquement à l'abris, c'est absolument pas comparable avec 1 ou deux morts à Moscou ou à Rostov. Oui il y a quelques tours de bureaux qui ont été ciblées à Moscou, dans une stratégie non pas de terroriser mais d'augmenter la présence de la guerre dans le cou des russes, sans s'en prendre à eux. Et c'était de nuit, il y a plus d'un an. Les frappes russes en Ukraine, on a juste à se baisser 24h tous les jours, pour en ramasser à la pelle sur tous le pays.
  13. Le niveau de servilité de Trump à l'encontre de Poutine est vraiment trop suspect pour être politiquement sincère. Dans sa tête, la Russie aurait donc engrangé une victoire totale, mais qu'elle se refuserait de remporter, en guise de concession. Pourquoi gagner sur le terrain, quand vous pouvez gagner dans les esprits ?
  14. Le curseur russe est conditionné par le degré de précarité militaire de leur situation, et pas grand chose d'autre. Militairement, économiquement, industriellement parlant, la Russie semble à un palier très élevé de son engagement, et on voit mal comment elle pourrait déployer un raidissement supplémentaire. Sachant qu'on a bien tous compris que l'objectif initial, et peut être toujours actuel, était la décapitation politique de l'Ukraine et la prise de Kiev. Nous avons plus de marge de manœuvre brute en Europe, mais aussi une aversion au risque plus importante. On traite les dossiers avec le biais cognitif qu'un règlement juridique clôturera ad vitam le dossier en question. On envisage ce conflit comme une crise à résorber, on refuse de voir le continuum politico-stratégique des russes. S'il faut contraindre l'Ukraine à abandonner quelque chose aux russes en échange d'un règlement définitif de la situation, encore faut-il pouvoir escompter sur ce caractère définitif, pour que la transaction en vaille la peine. Or les russes mentent, avancent masqués, et la seule chose permanente avec eux, c'est leur désir d'expansion, quoiqu'en disent les multiples accords auxquels ils sont partis. Ils ont eux même créés les conditions d'une défiance généralisée à leur égard. Pas juste à cause de la guerre d'agression en Ukraine et des crimes sur les civils, mais par leurs mensonges patentés et répétés de ces 20 dernières années. Voilà le personnage avec qui on doit se regarder dans les yeux, et sans ciller, promettre à tous, en Ukraine, en Europe, que ce sera la der des der D'où l'autre grande famille de calculs politiques alternatifs, qui consisterait à miser sur l'épuisement de l'économie, de la société et de son appareil militaire, couplé à un effondrement politique de Moscou dans le cadre d'une succession post-Poutine des plus hasardeuses, tant il manque un héritier naturel et indiscutable pour reprendre la charge politique des décisions de Poutine, et assurer la discipline nécessaire dans les rangs des élites. VZ n'a pas totalement tort en disant que Poutine est proche de la fin, ce en quoi il faut comprendre que les accords (non-violés) passés avec la Russie de Poutine, sont peut être très proches de la fin, tant ce pouvoir repose sur une personne et qu'on ignore tout de la suite.
  15. Oui, idem coté Polonais: Duda parle de concession à faire par l'Ukraine. Très ironique au regard de l'Histoire, venant de la Pologne. On m'avait pourtant juré que c'était des fous furieux anti-russes. Ca avance en ordre très dispersé et ça refuse d'acter réellement la fin du soutien américain et la nécessité de jouer la carte de la pleine solidarité européenne. On le paiera très cher et tous ces précédents, sous prétexte de réalisme, qu'on veut contraindre l'Ukraine à accepter, finiront par se retourner contre nous. Souvenons nous qu'il n'y a pas si longtemps, le mot d'ordre politique était "ne pas humilier la Russie"... Les responsables en poste aussi font des erreurs d'analyses.
  16. Comme quoi... Ce n'était pas irréaliste de l'envisager. Les soit disant "obstacles" industriels n'ont jamais été qu'une question de volonté politique. Qui a cruellement fait défaut dès le début du conflit, et manque encore aujourd'hui sur d'autres décisions critiques.
  17. Non c'est pas "pareil".... pas de civils, principalement infra oil & gaz et dépôts de munitions. Rossiya 1 en ferait ses choux gras sinon. D'ailleurs, t'as rien d'équivalent coté russe à partager par rapport à ce qu'on vient de voir à Kiev: Ici l'affreux soldat qui était visé: Allo Moscou ? Vos images ?
  18. Qui a la plus grosse... critique ? En tout cas, on comprend qu'on peut tuer impunément des civils aux yeux de Trump, mais qu'il faut bien choisir son timing. Toi aussi, apprend à lire des images avec le compte officiel de la Maison Blanche. Ca drapeau. Ca bon drapeau. Lui gentil monsieur qui aime le drapeau.
  19. L'assassinat de l'Archiduc François Ferdinand ! Mais à réaliser à la fin du conflit, pour précipiter la fin de la guerre et des alliances toxiques conclues intuitu personae, plutôt que comme son déclencheur. Ca sera politiquement plus vendable.
  20. Les moyens AA lourds ont majoritairement été positionnés sur les villes, plutôt que sur le front. La pénurie de munitions doit plutôt être l'explication la plus probable. Heureusement, Poutine ne vise dans ces villes que des cibles militaires et légitimes. Oh wait a second...
  21. Poutine a fait une fixette sur l'Ukraine, et c'est clairement son projet, pas celui de la société russe au départ en 2022. A telle enseigne qu'il a fallu que l'armée russe intervienne sous couvert durant la guerre du Donbass, pour empêcher une armée Ukrainienne qui finissait par prendre le dessus, les légions de volontaires n'étant pas suffisantes à l'époque. Et puis vient ensuite la propagande de guerre, et sa cohorte de malheurs. Tambourinée matin, midi et soir, le pékin moyen finit par se convaincre. Que ce soit l'Ukraine ou l'Estonie, ou la Finlande pour les russes, l'Irak hier pour les américains, ce n'est pas une question de ce que croit ou pense la société à un instant t, mais plutôt de savoir ou veut aller le pouvoir politique en place, et s'il en a les moyens. C'est oui dans les deux cas pour les russes, pour un paquet d'options en Europe.
  22. Pour qu'il y ait des passe-droits, encore faut-il qu'il y ait un droit. Lequel ? Ecrit et appliqué par qui ? Et comment l'analyser dans le contexte des relations bilatérales FR-Syrie / EU-Syrie ? C'est toute la limite de ton raisonnement, qui n'est pas propre au cas Syrien d'ailleurs: on n'a pas juridiction localement, sinon on serait colon ou protecteur du vassal. Dans la situation actuelle, Al-Charaa doit survivre politiquement. Lui donner sa chance, c'est tenter de confirmer une méthode qui, excusez du peu, a permis de chasser Assad à un coût humain infinitésimal, et avec des exactions post des plus limitées, sans que la responsabilité directe de son gouvernement soit réellement mise en cause. Et dans un contexte pourtant pas facile, avec plus de dix ans de rancœur accumulée et des groupes armés par encore totalement contrôlés. Sincèrement, qui pourrait faire mieux ? Même le Général et les troupes alliées à l'époque n'avaient pas su ou voulu ou pu contenir les vengeances et exécutions sommaires en 44: fallait-il d'emblée condamner son pouvoir et son avenir politique ? Les radicaux ont prospéré sur la faiblesse des états et sur la corruption des politiciens, de l'Irak à la Syrie. Donc on connait la recette du désastre. Postuler qu'il en ira immanquablement ainsi pour la Syrie, c'est faire fi du cas de beaucoup d'autres pays de la région, qui se tiennent bon an mal an. Il n'y a pas de malédiction jihadiste, uniquement des pouvoirs localement faibles et illégitimes. Faire effondrer Assad en quelques jours avec un énorme soutien populaire, c'est pas exactement la définition de la faiblesse et de l'illégitimité. Pas une garantie non plus, je te l'accorde. Est-ce aujourd'hui une demande des Syriens, même localement ? J'en doute, y compris chez les Kurdes, qui comprennent très bien que leurs meilleures chances de survie pourrait être de s'adosser à un état Syrien pour peser face à la Turquie. Jouer avec l'éclatement de la Syrie, c'est jouer avec le feu d'un territoire qui a déjà connu une terrible guerre civile à 500 000 morts pour une vingtaine de millions d'habitants. Ce serait irresponsable, sans compter que ça pourrait très bien aboutir à faire l'indépendance du Kurdistan Syrien le lundi, pour se retrouver avec une annexion Turque le dimanche. Qui ira se mobiliser face aux Turcs ? C'est franchement plus simple d'aider Al Charaa à consolider son pouvoir, dans la continuité politique et diplomatique de nos actions anti-Assad depuis le début de la guerre civile. On a donné presque 10 ans au Mali, qui a voulu dès le début faire sa politique d'épuration ethnique dans l'Azawad. On y aura cru jusqu'au bout. Alors qu'il n'est absolument pas question d'une quelconque vengeance ethnique ou confessionnel à Damas, j'ai du mal à comprendre qu'on juge la barre déjà hors d'atteinte sur nos attentes en matière de droits de l'hommes et de la femme. Les dirigeants finiront par tourner, c'est certain, c'est vrai partout, ce n'est pas une découverte. Mais si les règles du jeu sont posées d'emblée car établies dans un cadre ou une certaine stabilité de départ a pu être fournie, notamment par les partenaires étrangers, alors c'est notre meilleure garantie d'écarter le retour des salafous. Il n'est pas question d'un soutien à corps perdu: lever les sanctions, c'est un acte passif qui coûte dans les pas-grand-chose euros. Et c'est réversible, si jamais un jour, on se prend des pudeurs de gazelle. L'enjeu, c'est la nourriture, l'écoulement du pétrole et des devises pour le pays, un début d'indépendance face aux vautours de la région.
  23. La dichotomie est possible, suffit de ne pas caricaturer les postures. Les russes sont mauvais dans un sens typiquement occidental du terme, accoutumés que nous sommes aux conflits 0 mort ou très peu de morts. Nous mettons sur un piédestal les notions d'efficience, pour faire toujours plus avec moins, et le moins de pertes possibles. Car ni culturellement, ni sociétalement, nous ne sommes prêts à date, à consentir à d'importants sacrifices. En regardant la tronche des combats en Ukraine, les trotti assauts, les voiturettes-assauts, les béquilles assauts (énormément de vidéos vues dernièrement, difficilement partageables), on pourrait se dire qu'il y a là une certaine idée de la médiocrité. Pas totalement à tort. Pourtant ça tient. Ca tient non pas grâce au génie militaire russe, mais grâce à l'aspect sacrifiable pour ne pas dire sacrificiel du peuple russe. Militairement c'est pas fou fou mais stratégiquement, pour l'instant, ça marche. Sans rentrer dans des comparaisons stériles, la quantité est une qualité en soit. Là aussi on peut rapprocher deux conclusions d'apparence contradictoire: le matériel est pas ouf, mais le terrain dit autre chose. Entre temps, la quantité a produit ses effets. En chute libre oui, mais partant de 140 millions. Retraite de la population européenne, les gros centres démographiques qui ne se sentent pas concernés par un affrontement avec Moscou, et les comparaisons sont déjà bien plus précaires pour nos amis d'Europe centrale. Sans compter pour les russes, l'apport des milliers d'étrangers enrôlés dans ses rangs, sans compter les Nord-Co, sans compter les Ukrainiens des territoires occupés, dont les hommes ont tous été envoyés au front dans une logique d'économie du sang russe et d'une épuration ethnique qui ne dit pas son nom; Sans compter que le calcul russe peut être encore plus pervers que ce qu'on imagine, et se baser sur les annexions à terme de la Malorossiya et de la Russie Blanche, pour regénérer les pertes. Dans le projet impérial russe, ces aspects démographiques compris dans une acception élargie, sont tout sauf des délires d'illuminés. Très difficile de savoir ce qu'il en est réellement. Aucune économie n'a sérieusement réussi dans un contexte de taux directeur à 20%. C'est un signe de faiblesse, et un signe qu'une inflation voir une hyperinflation, couplée à une dévaluation de la devise, est à l'œuvre dans le pays. La génération de liquidités est LE point fort de l'économie "station service" de la Russie, ça permet de distribuer beaucoup de palliatifs à court terme. Les infrastructures ont pris un sacré coup, oil & gas entre autre, mais ça se paiera à plus long terme. Notons que la priorité immédiatement des russes, presque avant le périmètre des annexions en Ukraine, reste la levée des sanctions. Et que ça sera probablement la première décision tangible et durable de l'administration Trump vis à vis de la Russie. C'est pas totalement pour rien et ça suggère quand même que ça tape dur et qu'on râcle les fonds de tiroirs pour tenir. L'OTAN, combien de divisions ? Même pas sûr que la Pologne irait en défense des Baltes, dans un contexte ou je sors totalement l'idée d'un appui américain, on a tous bien compris comment se positionne cette administration. Les Finlandais ont un concept puissant de défense total, mais qui fonctionne à son optimum sur le terrain Finlandais. C'est pas une armée d'OPEX ou de déploiement frontalier, genre Tsahal. Ils sont nuls au sens "inefficient" du terme. Parce que leur capacité à encaisser des pertes humaines, matérielles et économiques est colossale, nous horrifie et nous renvoie à notre propre incapacité, aujourd'hui, à envisager des sacrifices similaires dans l'hypothèse d'un conflit. Ils sont une menace car justement, ils disposent d'actifs humains, monétaires, matériels, sont prêts à s'en servir et à en perdre une quantité importante. Le pouvoir politique russe, couplé et aligné avec sa faction sécuritaire, s'autorise ces options tout en bénéficiant d'une relative stabilité dans la société. C'est nul et inefficient si on raisonne à leur place, avec nos critères, mais c'est stratégiquement efficace dans le sens ou ça leur permet d'atteindre leurs objectifs politiques. Qu'on ignore ce qu'ils sont d'ailleurs, et où ils s'arrêtent.
  24. Ah çà, on est bien d'accord. Il y aurait bien quelques vérités blessantes à dire en Europe et quelques ajustements politiques à faire sur nos ambitions Humanistes, de plus en plus écrasées par le parpaing des réalités. J'ai eu un échange très à propos d'ailleurs sur ce sujet, sur le fil Syrie, avec le camarade @Patrick, que je salue bien amicalement.
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