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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. C'est proprement inadmissible ! Ah c'est sûr qu'à partir du moment où Orano perd le contrôle de sa filiale, le groupe se trouve de facto délié de ses obligations envers ses employés et ex-employés locaux. On peut le déplorer, mais ce n'était pas l'intention première d'Orano et de l'état français. Et c'est surtout une conséquence, celle de l'expropriation de l'état nigérien, plutôt qu'une cause amont. Pas mieux. C'est aussi l'idée que je m'en faisais. La loi du marché, elle diffère sur un aspect fondamental entre EDF/Framatome et Rosatom. Rosatom est largement soutenu par l'état russe (qui lui passe l'éponge sur ses contrats déficitaires) pour déployer une politique agressive sur le nucléaire, en vue d'étendre son influence sur des pays clients et contrôler au maximum les ressources d'uranium (mines, yellow cake, uranium enrichi) à l'échelle mondiale. Rosatom est le seul acteur au monde qui peut livrer clés en main des solutions nucléaires, depuis le financement à des conditions imbattables jusqu'à la centrale, en passant par le combustible. Aucune magie derrière: si ça en couterait à EDF, ça en coute à Rosatom. Mais l'état russe soutient cette démarche à des fins d'influence géopolitique, là ou EDF est prié de ne pas devenir un boulet financier supplémentaire pour l'état, déjà très endetté. Je ne saurai que trop recommander cet excellent docu d'Arte, malheureusement indisponible à l'heure qu'il est, Nucléaire: le piège de Poutine. https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/76459 dispo ici, pour ceux qui ont FB
  2. Tu aurais des sources sur les litiges entre Orano et le personnel ou l'état Nigérien (au delà d'articles qui rapporteraient les vociférations sans plus creuser) ? Vu la "petitesse" des sommes concernées, je serais surpris qu'on en soit arriver là pour des histoires de retraites. La dépollution c'est autre chose, mais c'est la première fois que je lis cette cause possible, dans le conflit entre Orano et le Niger. Et on voit mal comment l'arrivée de Rosatom apporterait une quelconque remédiation à ce genre de problème.
  3. Des récits de guerre sur comment et dans quelles conditions ça s'est passé sur le terrain, on va en prendre pour les 30 à 40 prochaines années... Est-ce qu'il faut considérer qu'aucun des témoignages à partir de 1919 n'est sincère pour la 1ere GM ? 1946 pour la 2e GM ? As-tu seulement envisagé que le soldat n'ait pu être disponible que récemment, ou seulement interviewé par un milblogger qu'une fois son engagement initial connu ? Est-ce que tu penses sincèrement que les mecs devraient faire un live twitch en direct de Prokrovsk, tout en conduisant une étude scientifique sur la question des pertes, pour être crédibles ? Ici un mec qui témoigne, d'avoir perdu sa jambe à Avdiivka en juillet 2024, mais ne témoigne que maintenant (novembre 2025) parce que son dossier administratif a traîné. Sa situation a été requalifiée en "affection générale" plutôt que handicap, il n'a donc pas reçu la compensation promise pour les blessés, il a épuisé ses fonds personnels et désormais, n'a plus rien à perdre à témoigner. Donc si je suis ton honnêteté intellectuelle, ce témoignage est bidon parce qu'il a fait Avdiivka en juillet 2024 mais ne parle que maintenant ? https://x.com/ChrisO_wiki/status/1984587430737903668 Le scepticisme systématique vis à vis de mecs qui prennent des risques à témoigner, ce n'est pas de l'honnêteté intellectuelle.
  4. Qui parle de finance ? Mot fourre-tout qui va de l'ouverture d'un livret A aux produits dérivés complexes, en passant par la tenue de comptes. A la suite de l'augmentation débile et irrationnelle des prix du gaz en 2022, on a enrichi un pays qui se comporte en passager clandestin de la situation sécuritaire en Europe: pour les ordres de grandeur le bouclier tarifaire, c'est 72 milliards d'euros et la Norvège pèse pour 25 à 35% des importations de la France de gaz naturel. Il n'y a rien de financier à demander à la Norvège qu'une part de ce surprofit revienne dans la résolution d'un problème dont elle a profité, sans apporter de résolution tangible et qui concerne aussi sa propre situation sécuritaire. Pour rappel Absolument pas ! Je vis avec mon époque et je m'essaie aux méthodes trumpistes... Elle même très inspirées du poutinisme. Tout est négociable et révisable à l'infini, il y a 50 nuances de justification possible: depuis l'indéniable jusqu'à la pire des mauvaises fois. Tout est politique et ultra pragmatique, et l'idéologie n'a pas grand chose à voir là dedans. Seuls comptes les intérêts de la France et de l'Europe, et je ne crois pas que laisser dormir en Norvège un accroissement contraint de la dette française à cause de Moscou, soit une bonne politique de gestion de l'argent du contribuable. Tu as raison de rappeler que l'argent des autres ne coûte pas cher ! Je crois que tu confonds beaucoup de choses. Il n'y a pas de stratégie analogue pour Paris avec la Norvège. La Norvège encaisse une rente gazière sans avoir de coût en face, puisque les investissements sont majoritairement réalisés par des entreprises étrangères. C'est un rendement à l'infini ou seul le droit du sol vous permet d'encaisser une taxation très généreuse sur vos produits gaziers, dont l'exploitation ne vous coûte rien. Partant de là, on peut se montrer coulant dans l'exploitation d'un fond d'investissement, la pression est bien moindre que lorsque.... ..... que lorsque vous êtes Paris, que votre place de marché principale rapporte 6,5% (à supposer que vos investissements ne modifie pas ce ratio, vue la masse, et alors que c'est une des plus performante au monde) et que vous devez emprunter à 3,5%. La Norvège a beau jeu d'être endettée à hauteur de 180 milliards d'euros, c'est 10 fois moins que la valeur de son fond souverain. Rien que le surprofit encaissé en 2022 grâce aux pays européens, lui aurait permis d'efface plus de la moitié de sa dette. J'en ai les larmes aux yeux. Il n'y a aucun scénario analogue possible pour la France, dans ces proportions. La surface disponible du CAC40 pour investir, couplé au différentiel de rendement entre taux d'emprunt et dividendes, reviendrait à faire du "bercy-cotage" sans résoudre le problème de la dette. Pour le reste, c'est à coté de la plaque et ça ne répond pas vraiment à l'objection de départ.
  5. Eh bien.... Il n'y a cas vendre l'uranium d'Orano à Rosatom ! La Russie s'approche un peu plus chaque jour de la définition de nos intérêts vitaux. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/11/06/la-possible-vente-de-1-000-tonnes-d-uranium-du-niger-a-la-russie-inquiete-paris_6652504_3210.html
  6. Si la guerre nous avait fait gagner 109 milliards d'euros imprévus dans le business plan, oui aurait pu se poser la question. Plus encore pour la Norvège, elle partage une frontière avec la Russie et se trouve donc directement intéressée par les thématiques liées à l'agressivité russe. Le pire, c'est que tu as payé directement (ou indirectement via la hausse de la dette FR liée au bouclier tarifaire) ton gaz à la hausse, et ce surprofit est parti en Norvège (entre autre), qui était déjà l'un des pays les plus riches de la planète avant guerre. Et ça ne te dérange pas qu'on en reste là, pour le sang versé par les ukrainiens... Si j'étais taquin, je dirais qu'en plus d'être amoral, tu es aussi un très mauvais gestionnaire car pas très exigeant vis à vis des partenaires que tu payes. Heureusement, certains responsables politiques en Norvège sont plus lucides sur la question: Guri Melby, approuve et s’inquiète de voir la réputation de son pays entachée : « La pandémie nous a montré que nous ne dépendons pas seulement d’accords de coopération formels, mais aussi de la bonne volonté générale de nos alliés » "Bonne volonté"... comme quand viendra le jour où il faudra repousser des hostilités russes directement à l'égard d'un pays d'Europe ? Où l'on se souvient qu'on est peut être riche en Norvège, mais peu nombreux et très dépendants sur les équipements. Il y a les dépenses sans retour sur investissement, comme on sait très bien le faire en France sur les retraites, et puis il y a les dépenses d'investissement sur la sécurité, à l'échelle d'un pays ou d'un continent. Deux approches très légèrement différentes. https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/23/la-norvege-accusee-de-profiter-de-la-guerre-en-ukraine_6511474_3234.html La contribution de l'Allemagne d'ailleurs au soutien financier et militaire découle de la même approche: ils ont financé la machine de guerre de Moscou pendant des années, tout en bénéficiant d'un avantage compétitif, dont on se rend compte à quel point il était indu et amoral. Ils se rattrapent désormais.
  7. Les pays de l'UE en sont arrivés à un tel niveau de pusillanimité que pour rassurer les Belges, certains responsables politiques rappellent assez vachement que la Norvège, qui ne manquait déjà pas de pognons et se trouve pleinement concernée par les enjeux sécuritaires avec la Russie, a récupéré un surprofit de 108 milliards sur son gaz suite à la fin des contrats avec Gazprom. Les idées et l'argent ne manquent pas. Seul le courage politique fait défaut.
  8. Pas d'accord. Un bon profilage psychologique peut amener à conclure que vous êtes rationnels, calculateur, froid (pour reprendre quelques clichés propres à VVP). Il peut également mettre l'accent sur vos accès de colère, vos faibles émotionnels, vos schémas de pensée, vos obsessions etc.. Qu'est-ce que çà dit de Poutine, ce besoin de justifier le rattachement de l'Ukraine à la Russie en remontant au 9e siècle ? Comportement rationnel et cynique ? Ou besoin de justifier une évidence à ses yeux ? Une étude sérieuse pourrait amener plein de conclusions très intéressantes, et utiles. Notamment aux décideurs.... Le PR en premier... Qui a cru qu'il pouvait "discuter et convaincre" Poutine d'arrêter la guerre, durant toute l'année 2022. Si seulement quelqu'un ou un service lui avait expliqué la psyché du bonhomme, au-delà des clichés qu'ont pu véhiculer des gens comme Carrère d'Encausse. Ce n'est pas une approche miracle, mais l'ignorer quand on fait du renseignement serait une erreur. D'ailleurs, la gendarmerie dispose d'un département dédié aux sciences du comportement. https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/gendinfo/dossiers/criminalistique-le-futur-des-a-present/analystes-comportementaux-des-gendarmes-sous-un-autre-profil
  9. Avec d'autres membres du forum, j'avais été abasourdi de la candeur des raisons données par les services (DRM en tête et au casse-pipe, DGSE profil bas), pour justifier de n'avoir pas vu venir la guerre en Ukraine. Il fallait comprendre, de ces éléments de langage admis du bout des lèvres, que les dirigeants en place à l'époque (Vidaud pour la DRM et Emié pour la DGSE) avait opéré une réflexion "à la place de..." et invoqué des arguments économique (coûts) et militaire (impréparation) pour affirmer qu'une intervention eut été improbable. Nicolas Lerner, 3 ans plus tard, dans Esprit de défense de cet automne, page 32 La guerre en Ukraine a transformé la manière dont les services de renseignement opèrent. Quelle leçon principale la DGSE tire-t-elle de ce conflit ? Ce conflit l’a rappelé avec une brutalité sans détour : le risque, en matière de renseignement, consiste à calquer nos propres grilles d’analyse sur celles des dirigeants étrangers. Plusieurs mois avant l’invasion russe, les renseignements français disposaient d’informations similaires à celles d’autres services. Pourtant, nos conclusions divergeaient. Nous considérions toute attaque comme une erreur militaire pour Vladimir Poutine, et nous estimions que, rationnellement, son intérêt à déclencher une guerre était nul. Ce risque de biais de rationalité se retrouve sur de multiples théâtres, comme au Proche-Orient, ou au Sahel, s’agissant des juntes militaires. Nous devons nous garder de cette méprise analytique. Ca vaut aussi pour toutes les antiennes lues ici ou là, à base de "les ukrainiens ne devraient pas..." ou encore "on ne comprend pas quel intérêt les russes auraient...." Sur l'intérêt d'étudier la psychologie des dirigeants, et par opposition, la prudence à observer avant de considérer toutes les décisions prises comme forcément rationnelles Comment aurions-nous pu savoir que Vladimir Poutine allait déclencher la guerre en Ukraine ? Comment déceler les intentions d’un compétiteur ? Notre cœur de métier consiste à pénétrer les structures adverses pour recueillir du renseignement brut. Une mission difficile, surtout lorsque nous ciblons des régimes autocratiques où la prise de décision est concentrée entre très peu de mains – souvent deux. Les cercles qui conseillent Vladimir Poutine sont étroits et savent se protéger. Nous portons également une attention forte aux décisions stratégiques du Président russe sur le temps long. Crimée, Donbass… Depuis des années, le Kremlin décrit un sentiment de menace et assume sa stratégie vis-à-vis de son flanc ouest. Pour le service, cela signifie de prendre du recul sur le renseignement quotidien – suivi des troupes, des messages, des prises de parole publiques – afin d’intégrer ces grandes dynamiques. Enfin, notre capacité à évaluer la dimension psychologique des dirigeants a été renforcée par l’appréciation psychologique et le profilage2 , que nous réalisons aujourd’hui à plus grande échelle. https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/ministere-armees/Esprit défense n° 17 - Automne 2025.pdf
  10. Toujours dans le registre des images pas courantes, une bombe planante russe prise en flagrant délit de rebond, et qui réussit à enjamber le pâtée de maison pour faire un champ à champ.
  11. Eh bien ça démontre à quel point l'auteur a pu se planter sur ses prédictions passées. Et que doubler la mise en annonçant la fin de l'Ukraine dans 150 jours est une pirouette qui, j'espère pour lui, aura été chèrement vendue à Moscou.
  12. C'est une affaire intra-UE, puisque les avoirs gelés et saisissables sont sous juridiction européenne, Belgique en l'occurrence pour la grosse majorité. La Russie devra initier un contentieux devant un tribunal belge, et l'affaire remontera ensuite à la CJUE. Le tribunal mondial n'existe pas, et les arbitrages relèvent du droit des obligations entre des parties privés: c'est à dire que le recours au tribunal doit être prévu au préalable dans un accord ou un contrat. Rien de tel avec les actifs russes, qui ont été placés sur les marchés européens dans le cadre d'opérations courantes de marché. Ni projet, ni accord inter-étatique prévoyant le recours à un arbitrage. Si un tel mécanisme existait, les russes auraient déjà ouvert une procédure dès le gel de leurs actifs. S'agissant du contentieux d'Eurodiff, le montage horriblement complexe, prévoyait dès le départ qu'un litige se résoudrait devant un tribunal arbitral. Le recours à un tribunal arbitral doit 1. être prévu par le fondement juridique litigieux et 2. être initialement accepté par les parties, à la signature du contrat. Vu le contexte, on comprend assez aisément que pour le projet eurodiff, états français et iranien avaient anticipé le règlement de leur différent devant une cour arbitrale, et que ce devait même être une disposition garantissant la conclusion du projet. Rien de tel au sujet des avoirs russes, qui ont été investis sur les marchés financiers européens par les canaux habituels, et ont tenté de sortir des tuyaux des juridictions européennes avant d'être gelés. Je vais te retourner la question: pourquoi n'y a t-il toujours pas de contentieux nul part intenté par la Russie ? Alors même que ses actifs sont gelés et non confisqués, ça fait toujours de l'argent qui échappe au contrôle de Moscou, et qui contraint le Kremlin à devoir chèrement emprunter. Non, mais ce qui est compliqué n'est pas le droit, mais le capital politique nécessaire pour faire passer des mesures spécifiques à la Russie, qui soit juridiquement incontestables. Je reconnais que nos dirigeants ont peur, surtout les Belges. L'enjeu qui est tout sauf juridique, et a trait directement aux pressions et menaces sur la sécurité personnelle des dirigeants politiques en Europe. Très bon exemple que celui de Kouzmitchev. Et reparlons en effet. Octobre 2022, Midi Libre: "Ses avoirs étant toujours gelés en vertu des sanctions, Kouzmitchev n'a toujours pas le droit de sortir "La Petite Ourse" des eaux territoriales françaises, mais il est désormais autorisé à accéder au yacht et à l'utiliser dans les eaux françaises, a déclaré son avocat." Sur le fond, rien n'avait bougé, jusqu'à ce que ses excellents avocats perdent en Cassation... La cour d’appel de Paris évoque de « graves erreurs » et « un manque de rigueur de la part des agents des douanes ». En juillet 2023, la Cour de Cassation rétablit finalement l’immobilisation douanière de l’un des yachts. Les deux bateaux font, quoiqu’il en soit, toujours l’objet d’un gel qui interdit toute vente ou mise en location. En mai 2022, le milliardaire avait également contesté, devant le Conseil d’Etat, la publication de la liste des biens immobiliers gelés par le ministère de l’économie. Il considérait que cette publication portait « une atteinte grave et immédiate à sa vie privée » et mettait « sa vie et celle de sa famille en danger ». Sa demande avait été rejetée par la justice administrative. https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/10/30/l-oligarque-russe-alexei-kouzmitchev-place-en-garde-a-vue-par-la-justice-francaise-dans-une-affaire-de-blanchiment_6197379_4355770.html Ces deux prémisses étant contradictoires, on voit ici toute l'illustration de la difficulté à établir une chose légalement acceptée, dès lors qu'on franchit une frontière. "Illégal", pourquoi pas ? Mais illégal où ? Chez qui ? Avec quelle capacité de coercition pour faire respecter la chose jugée ? De l'importance de rappeler que le "droit international" est coutumier par essence, et que le bon cadre juridique n'est jamais gravé dans le marbre mais dépend des circonstances et du consensus politique. Oui, c'est gelé et pas confisqué. Mais c'est une décision politique et le juridique n'a pas grand chose à voir la dedans. Sur le plan juridique, aucune personne morale ou physique russe n'a obtenu un dégel et un rapatriement de ses actifs en Russie. Aucune. Le G7 et l'UE se sont politiquement mis d'accord pour un gel en 2022, en attendant d'étudier la suite. Quel tribunal ? Il n'y a aucun tribunal arbitral qui puisse être sollicité sur ce sujet. Donc ça ne laisse que les cours nationales compétentes dans l'UE + la CJUE. Il y aura restitution, si l'Ukraine l'autorise indirectement, en reconnaissant un montant de dégâts inférieurs à 190/200 milliards d'euros. Bon courage aux russes.
  13. Le droit international est essentiellement coutumier, et les résolutions de l'AG de l'ONU en font partie. Le CS-ONU est contraignant, car il regroupe la partie "musclée" de l'ONU (enfin, ça c'était l'idée de départ). Mais il n'a pas compétence dans tous les domaines, surtout autour des questions économiques ou financières.
  14. S'il ne s'agissait que de çà, l'Allemagne aurait payé ses réparations de guerre à la France, et l'Histoire eut peut être été différente. Les pays forgent des alliances, et se soutiennent mutuellement et ont donné légitimité à l'ONU pour établir des mécanismes juridiques de résolution des conflits. Rien d'anormal, c'est une donnée à tenir compte. Le vote à l'ONU pour un mécanisme d'indemnisation en témoigne. page 2 https://digitallibrary.un.org/record/3994481?ln=en&v=pdf 2. Considère que la Fédération de Russie doit répondre de toute violation du droit international en Ukraine ou contre l’Ukraine, y compris de l’agression commise contre ce pays en violation de la Charte des Nations Unies, ainsi que de toute violation du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, et qu’elle doit assumer les conséquences juridiques de tous ses faits internationalement illicites, y compris réparer le préjudice, dont tout dommage, causé par ces faits. Les fondements juridiques sont en place pour opérer des avances sur les réparations que devra payer la Russie. En définitive, si l'Europe tergiverse, c'est qu'elle reste intimidée par la Russie. Et je ne suis pas loin de penser que certains dirigeants sont personnellement menacés. Quand on sait que le PDG de Rheinmetall a échappé à un projet d'attentat, il n'y aurait rien d'irréaliste à imaginer une situation similaire envers un dirigeant en poste. D'ailleurs, on ne sait toujours pas vraiment ce qui est arrivé à Fico, mais depuis les bastos qu'il a pris, il a tourné très pro-russe. Mais c'est peut être seulement circonstanciel.
  15. Une partie seulement des aides monétaires consiste en des prêts: les US ont tenté de récupérer les leurs, on sait pas bien ce qu'ils récupèreront et ont au passage flingué leur crédibilité diplomatique pour avoir reviré de bord. Le format européen offre une plus grande flexibilité pour le remboursement des prêts. Oui on peut se poser des questions, mais le sujet ukrainien reste sur des échelles mesurées, et ne sera certainement pas la cause d'une crise de la dette européenne. Rien que le plan de relance covid, pour l'échelle de grandeur, c'est 712 milliards d'euros, dont moitié de subventions non couvertes par des ressources. La commission européenne et le conseil européen ont convenu d'emprunter et de financer des plans à la mords moi le nœud, avant même de savoir comment l'argent serait remboursé... Je ne dis pas que c'est une bonne pratique, mais qu'en comparaison, l'Ukraine est encore loin de ces ordres de grandeur à la charge de l'UE, et que les portes étaient déjà enfoncées. Je faisais référence à la hausse des budgets militaires pour 1. les effets de série dont bénéficiera l'Ukraine (quid du coût moyen de l'obus de 155 sur une chaîne de prod neuve, financée par la hausse des budgets nationaux ?) et 2. les décommissionnements accélérés des anciens matériels, permis par la hausse des budgets. Ces deux effets ne nécessitent pas de "doubler/doublonner" les dépenses. C'est la CJUE qui est compétente pour ce qui se passe sur le sol européen, en dernier recours. Et la CJUE juge les litiges relatifs à l'application du droit européen. Lequel droit européen émane du parlement ou de la commission, sous l'impulsion du conseil européen. En d'autre terme, si le mandataire politique (le Conseil) ordonne à son mandant technique (la Commission) d'élaborer un règlement permettant la saisie des avoirs.... La saisie des avoirs sera conforme au droit européen, et la CJUE n'aura pas de prise. Notons d'ailleurs que la Russie n'a initié aucun contentieux sur le gel de ses actifs, donc il n'y a pas grand chose à attendre de cette voie. En d'autres termes... Les européens commandent toujours les choses qui se passent à domicile, et c'est tant mieux. La confiance des investisseurs est un concept soumis à la relativité générale. On génère de la confiance pour convaincre un dubaïote d'investir 100 patates chez nous. S'il perd la confiance, il doit trouver un point de chute alternatif qui soit 1. aussi intéressant d'un point de vue commercial, industriel et monétaire (bonne chance) 2. ne présentant pas les mêmes défauts que ce qu'il vient de fuir. Or qu'observe-t-on aux Etats-Unis de Trump ? En Chine de Jinping ou en Russie de Poutine ? Une fermeture graduelle des pays aux échanges, un rapport de force brut qui remplace la coopération légaliste, la politique du fait accompli, l'immixtion des idéologies politiques dans la conduite des affaires. En d'autres termes, si l'Europe perdrait un peu en crédibilité, on a bien plus préservé notre capital confiance que nos adversaires. Qui nous tailleront peut être des croupières à coups de subventions sauvages, droits de douanes et autres refus d'opérer, mais ce sont d'autres raisons que le 1% de perte de confiance suite à une saisie d'actifs. Qui rappelons le, surviendrait dans un contexte unique et sans aucune chance de répétition pour aucun autre pays: celui d'une guerre existentielle aux portes de l'Union, envers un pays agressé pour avoir souhaité rejoindre l'UE. D'abord, un État qui en envahit illégalement un autre est tenu de payer des réparations pour les dommages de guerre qu’il fait subir. Ensuite, un créancier peut se dédommager de ses dettes impayées sur les avoirs d'un débiteur. Du fait de sa guerre, la Russie est comptable de son obligation, en droit international, de payer des réparations pour les dommages causés par son invasion de l'Ukraine. La subtilité du mécanisme de “compensation” est qu'il n'est pas nécessaire de saisir les avoirs de la Russie par le biais d'une ordonnance du tribunal. Les prêteurs effectuent simplement une opération comptable interne, en compensant ce qui leur est dû par les actifs qu'ils détiennent. Pour qu'il y ait une saisie indue et juridiquement contestable, il faudrait que la Russie ne soit redevable de rien à l'Ukraine. Evidemment, une telle affirmation est absurde, et la seule inconnue qui demeure, c'est à combien de centaines de milliards s'élèverait le montant des réparations. En remboursant la dette ukrainienne par les actifs russes pour 190 milliards, on ne prend pas un gros risque d'avoir été au delà du montant des réparations, tant les dommages et destructions sont colossaux. Il resterait certes à concrétiser un tel tribunal dont VVP ne reconnaîtrait sans doute pas la légitimité. Mais dommage, l'AG de l'ONU a voté en faveur de la création d'un mécanisme d'indemnisation, par 94 voix contre 14, ce qui va dans le sens de la création d'un tel tribunal. https://digitallibrary.un.org/record/3994481?ln=en&v=pdf . Considère également qu’il faut établir, en coopération avec l’Ukraine, un mécanisme international aux fins de la réparation des dommages, pertes ou préjudice résultant des faits internationalement illicites commis par la Fédération de Russie en Ukraine ou contre l’Ukraine ;
  16. La boîte à Houthis restant alimentée en grande partie par Téhéran !
  17. Parce que les cibles sont faciles, que terroriser les populations de l'adversaire pour démoraliser les arrières est vieux comme le monde, parce que malgré tout, les russes ne manquent pas de drones, mais que le matériel seul (ou son excédent) ne vaut pas déploiement systématique du système d'armes et de son personnel sur un front chaud, parce qu'il faut bien entraîner et compromettre les officiers par le crime et forger des loyautés au régime par les actes les plus abjectes, parce c'est la seule capitale régionale que les russes n'ont jamais conquise (puis perdue) et en gardent une rancœur tenace, parce que c'est juste de l'autre coté du Dniepr et que ça les met à l'abri d'un déploiement de l'armée Ukr, qui ne pourra répliquer de façon symétrique sur ses civils, parce que les crimes de guerre ne sont jamais rationnels et pourtant une occurrence quasi systématique de toute guerre qui se prolonge au milieu des civils.
  18. On pourrait t'adresser la même question au sujet de l'OMS dans son intégralité... Et pour autant, nous y sommes. 2 877 civils tués à date à Kherson depuis 2022, et avec une source pour chacun d'entre eux, sans compter les blessés. Un lien pour toi, si tu as le courage d'aller au-delà de tes doutes sur les stocks de grenades russes (parce que en terme de "munitions", ça ne va pas chercher plus loin). https://tochnyi.info/2025/09/witnessing-a-war-crime-russias-human-safari/
  19. Non bien évidemment que le rôle et la responsabilité de la Russie sont clairs dans cette guerre. Je disais qu'ils avaient tenu, au sens d'encaisser le choc de la campagne de bombardement stratégique que mène l'Ukraine, tout en opérant une abrasion réelle sur la DSA russe. Et tenu 3 ans à ce rythme, c'est pas "si mal", et c'est rendre hommage au défi que pose l'Ukraine à la Russie sur des coûts infligés importants et qui deviennent de plus en plus difficiles à encaisser.
  20. Après 3 ans de guerre et d'abrasion des équipements de DSA, vu l'énormité du terrain à couvrir et la large gamme de vecteurs auxquels ils font face, tant vers le front que sur les arrières, j'ai du mal à être sévère avec cette image, d'un point de vue militaire. Oui le symbole est pas génial, mais ils ont tenu jusque là et c'est déjà une réussite. Seul Israël a vu pire en terme de variété des vecteurs, depuis le mortier jusqu'au MBT, mais ça s'est passé sur un territoire bien plus petit.
  21. Un très bon article de synthèse, avec quelques chiffres inédits à l'appui, sur la défense ukrainienne multicouche, bricolée par la nécessité qui fait loi. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/10/26/guerre-en-ukraine-comment-kiev-se-protege-des-salves-de-drones-russes-gueran-2_6649701_3210.html
  22. C'est même pas tant la mitrailleuse sur pick-up qui est ridicule, même si on aurait des raisons de le penser. Certains constats plaident en faveur de ce type d'innovation d'usage, et la prudence impose de ne pas trop mépriser ce genre d'initiatives. Marc Bloch nous regarde d'en haut. Non ce qui est vraiment ridicule, c'est la distance entre l'Ukraine et ce pick-up, dont la vocation reste l'interception de cibles lentes... Là est à mon sens, le terrible aveu d'impuissance.
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