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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. Tu le vois Scholz et sa raison secrète pour ne pas livrer les Taurus, se dire qu'au fond, avec 500km de portée et une précision décamétrique, c'est "Nein - das ist gross coalition politik verboten" Les US n'avaient pas encore livré un machin qui fait missile (croisière, balistique, OSEF), avec une portée pour l'intégralité du territoire occupé. Maintenant que c'est le cas, que l'arme stratégique est livrée, il y a un désalignement politique US / Allemagne. Que techniquement parlant, il y ait 200 km de différence (non exploitable de toute façon, l'intégralité des munitions occidentales étant prohibées à l'usage sur le territoire russe), un largage par avion plutôt qu'en cariole, une précision décamétrique contre métrique ou bien encore une clanche supplémentaire et un joint en silicone plutôt qu'en caoutchouc, je ne crois pas qu'il y a là suffisamment matière à fonder un refus politique pour livrer. Les raisons sont ailleurs à mon avis sur ce sujet. Vengeance pour NS2 ?
  2. Justement, les positions viennent d'évoluer avec la décision des US de livrer des ATACMS de longue portée. Je ne crois pas que Scholz ait une seule fois désigné nommément le JASSM, ce qui serait au demeurant ridicule d'invoquer une fiche technique spécifique pour justifier un blocage politique. Les US ont donc consenti à livrer des armements longue portée, quid de l'Allemagne maintenant ? Logiquement, la politique d'alignement sur les US de Scholz devrait le pousser à livrer des Taurus. Or il ne veut pas le faire, et créé une divergence nouvelle avec les US. Alors qu'on expliquait hier qu'il tenait à tout prix à rester aligné sur les US. Moi pas comprendre, mais je note que @Manuel77 a aussi de plus en plus de mal à expliquer les pérégrinations de la coalition. Sois en remercié pour tes efforts réguliers.
  3. J'ai du mal à comprendre comment et pourquoi un tel débat peut surgir ou ressurgir en Allemagne, seulement pour qu'à la fin, la coalition finisse par voter contre son propre avis et uniquement par solidarité de groupe avec la position du gouvernement. A quoi bon faire semblant de discuter ? Scholz a de nouveau refusé. L'élément nouveau, c'est que ça marque une différence nette avec la position des US. A la question du pourquoi, je ne suis toujours pas convaincu par les arguments officiels.
  4. C'est gentil de confirmer ce qu'on sous-entend depuis le départ: les minorités magyar sont bien traitées en Ukraine. "La communauté hongroise d’Ukraine vit entre les deux puissances en tentant de se faire la plus discrète possible. Si la population est évidemment proche du pays voisin et apprécie le soutien de Budapest, elle ne souscrit pas à la rhétorique de Viktor Orban contre l’entrée de l’Ukraine au sein de l’Union européenne. A la veille du sommet européen des 14 et 15 décembre 2023, « presque toutes les organisations de représentants de la communauté hongroise d’Ukraine avaient envoyé une lettre à Viktor Orban pour lui demander de ne pas bloquer l’ouverture des négociations d’adhésion », rappelle ainsi Dmytro Toujanski, directeur de l’Institut d’Europe centrale de stratégie, un centre de réflexion basé dans la région. « Ça a été une franche surprise pour Budapest », assure le politologue." Alors évidemment, tout n'est pas encore rose et il reste des sujets de frictions avec cette communauté. Un combat féroce a lieu au sujet de la traduction en Hongrois et en Ukrainien du papier à en-tête du conseil municipal de Berehove... Une vraie boucherie. "Si la directrice de l’école Lajos Kossuth de Berehove affirme ne pas voir « de problèmes pour les Hongrois en Ukraine », le maire de la ville, Zoltan Babiak, se fait plus critique. L’édile, massif et visiblement très agacé par les questions touchant à la loi sur les minorités, concède une situation « bien meilleure qu’avant » pour les droits de sa communauté. Mais pas encore idéale. Pour exemple, Zoltan Babiak rappelle que le papier à en-tête du conseil municipal de Berehove était rédigé en deux langues, « en lettres ukrainiennes et hongroises », quelques années plus tôt. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Si l’homme espère que l’Ukraine finira par rejoindre l’Union européenne, il conditionne cette entrée à la résolution des droits des Hongrois." La minorité Magyar ferme de toute façon sa gueule et tire le meilleur parti de la situation: l'argent d'Orban, le cœur en Ukraine. Tu parles d'une oppression. "La minorité paie le prix de la politique hostile de Budapest à l’égard de Kiev, et souffre d’une mauvaise réputation dans le pays. « La position hongroise, prorusse et anti-ukrainienne, depuis le début de l’invasion, a créé une grande forme de frustration chez les Hongrois de la région », assure Dmytro Toujanski. D’autant plus, ajoute le politologue, que beaucoup d’habitants se seraient portés volontaires pour soutenir l’effort de guerre. Selon des médias ukrainiens, quelques centaines d’hommes originaires de la communauté hongroise combattraient aussi au sein de l’armée ukrainienne. Si les habitants taisent leurs critiques à l’égard de Viktor Orban, c’est aussi parce que la région reçoit une aide importante de Budapest, permettant de rénover des musées, des infrastructures et des écoles." https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/05/la-minorite-hongroise-d-ukraine-coincee-entre-la-volonte-de-defendre-son-identite-et-la-crainte-des-positions-d-orban_6214806_3210.html Mais tu parlais de la minorité Russophone d'Ukraine ? Quelle minorité Russophone ? 100% des Ukrainiens parlent le russe.
  5. A chacun son truc ! Certains font des battles de rap sur TikTok ou Youtube, qui se mesurent en débit de mots par minute. Ici sur Air Défense, on joue presque au même jeu avec les ethnies de Russie, les milices Irakiennes, ou la liste des bugs non corrigés du F-35.
  6. Ils sont clairement prioritaires avant tous les autres, y compris et surtout les Tchouvaches de Tchouvachie, les Mordves de Mordovie, les Yakoutes de.... Sakha (bon on peut dire aussi Yakoutie). Alors hein, qu'est-ce qu'ils nous font chier les Magyar de Transcarpathie à vouloir passer avant tous les autres. L'impérialisme Hongrois, c'est quand même quelque chose !
  7. Et n'oublions pas les Bouriates de Bouriatie, les Ingouches d'Ingouchie, les Bachkirs de Bachkirie, les Avars de l'Avarice du Daghestan
  8. Décidément, les Magyars de Transcarpathie foutent un sacré bordel dans les divers plans de soutien à l'Ukraine, depuis le bureau de Marjorie Taylor Greene à celui d'Orban. Ils doivent s'en trouver honorés !
  9. Première livraison par la France (peut être l'Italie en avait-elle donné auparavant) d'Aster 30 à l'Ukraine
  10. Encore faudrait il qu'il y ait un développement en cours, pour modifier ce dernier... => [] Peut être pas tout à fait le bon fil :)
  11. Bon, pour la sérénité de la discussion, évitons peut être de trop extrapoler les expériences personnelles, au risque d'ailleurs d'amoindrir la réflexion au bénéfice de l'émotion du "vécu": les visas et autres voyages ne dictent a priori pas la nature des conclusions que chacun peut tirer de son expérience. J'ai 2 des 6 pays susmentionnés sur mon passeport + l'Ouzbékistan, mais si ça peut te rassurer, je n'ai toujours pas envie d'aller vendre des rillettes sur la place Rouge ou des parfums dans un bazar d'Ispahan.
  12. Ceci est une ferme piscicole d'un nouveau genre, pour protéger l'esturgeon et son précieux chargement de caviar !
  13. Les "demandes US", c'était plus l'exécutif que le parlement. Or le parlement a validé l'aide et l'exécutif ne met aucune condition à sa ratification. Dans ce contexte et avec les immenses difficultés qu'il doit y avoir à cibler des infrastructures sensibles en Russie, je ne crois pas que les ukrainiens s'embêtent sur ces considérations. S'ils les ont jamais sérieusement considérées d'ailleurs, on peut en douter.
  14. Ceci n'est pas un APC, c'est un Z-poulailler mobile, pour chapons Slaves.
  15. Bien sur que non, ça n'a jamais été la question. Il a un très haut poste, a des accès à très haut niveau, s'est déplacé chez tous les munitionnaires en Europe, mais n'a effectivement pas la main sur la décision finale. Il a toutefois pris le risque d'annoncer que ça serait fait, alors qu'il n'en n'était rien. Il n'est pas responsable de l'échec, mais d'avoir mal évalué les volontés des états de parvenir à cet objectif. Pour faire un coup politique, répondre à la pression du moment, il s'est engagé à tort sur un sujet qui veut dire vie ou mort en Ukraine. Ca a entamé le sérieux et la crédibilité collective de l'UE, tout le monde s'est ensuite à nouveau tourné vers les US la Corée et la Turquie pour terminer le "obus-thon".... Bref, pas l'épisode le plus glorieux.
  16. Ah bah merde alors, Thierry Breton avait raison ! Je comprends quand même le scepticisme au départ, il porte encore lourdement le mensonge du million d'obus promis en 2023 et qui n'arriva pas.
  17. "rillette" Si la camarade Ksimodo veut vendre des rillettes sur la place rouge, il vendra des rillettes sur la place Rouge. François F.
  18. Non, c'est factuellement faux. L'exemple de Renault est assez parlant https://www.lefigaro.fr/conjoncture/les-actifs-de-renault-en-russie-sont-desormais-propriete-de-l-etat-20220516 "Denis Mantourov, le ministre russe du Commerce, avait révélé fin avril les contours de ce projet. « Renault a décidé de transférer sa participation dans AvtoVAZ à Nami, et Renault Russie sera racheté par le gouvernement local de Moscou », révélait-il. Denis Mantourov s'était au passage fait le plaisir d'indiquer que le rachat d'AvtoVAZ se faisait pour un rouble symbolique. On voit mal comment le montant de la cession de Renault Russie pourrait être supérieur à un rouble. L'ex-Régie ne cherche pas à minimiser le choc provoqué par ce retrait du pays. « Aujourd'hui, nous avons pris une décision difficile, mais nécessaire, et nous faisons un choix responsable envers nos 45 000 salariés en Russie », affirme dans un communiqué Luca de Meo, le directeur général de Renault." Je reconnais qu'il eut été difficile pour beaucoup de groupes occidentaux de poursuivre leurs activités en Russie, dans le contexte de la guerre et des sanctions. Sanctions décidées par un large groupe de pays, bien au delà de l'UE. En revanche, la captation des actifs à l'euro symbolique (Renault), quand ce n'est pas purement et simplement par décret de nationalisation (Danone) sans indemnité, ça c'est 100% à la partie russe qu'on le doit. Qu'ils aient décidé de se "venger" sur les actifs privés des occidentaux en les confisquant (des années avant une hypothétique confiscation des avoirs russes), pour punir en retour les états, je peux comprendre la manœuvre, c'est de bonne guerre. Mais qu'on n'aille pas dire ensuite: 1. que c'est la faute de l'Europe, du G7, ou de l'OCDE. Les groupes se retirent et subissent des pertes sur leurs investissements, c'est entendu et ça reste leur décision, pas celle de l'Europe ou de Bruxelles. 2. que les russes n'y sont pour rien alors qu'ils volent des actionnaires du monde entier. Grand bien leur fasse, mais la décision de ne pas les indemniser un juste prix en échange des actifs construits chez eux et captés par leur clique de mafieux, c'est 100% leur responsabilité. Et ça, les acteurs financiers de la planète ne seront pas près de l'oublier car ça contribue aux pertes subies mentionnés au 1. Si les usines de Renault ou de Danone perdent de leur intérêt dans une Russie en guerre et sous sanction, ça ne veut pas dire que tous ces investissements valent 0 pour autant. Or les pertes aujourd'hui reconnues, ça représente 100% de la valeur des actifs, et non pas 100% de cette valeur moins un juste prix de revente / rachat / indemnité d'expropriation. Pour l'anecdote, au sujet de Danone, c'est le clan Kadyrov qui gère la filiale russe désormais: la faute de l'Europe aussi ? https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/03/22/danone-annonce-avoir-recu-les-autorisations-de-moscou-pour-ceder-sa-filiale-russe-a-un-proche-du-dirigeant-tchetchene-ramzan-kadyrov_6223633_3234.html
  19. L'histoire est bien connue, celle du traité de Methuen qui donna ensuite le contexte Historique de la théorie des avantages comparatifs de Ricardo. Bon, Ricardo ça commence à dater, surtout pour évaluer l'impact d'une saisie à l'échelle européenne des avoirs russes. A l'époque, le sujet c'était juste la fixation des prix sur un marché: l'entreprise n'existait pas, on ne l'avait pas conceptualisé (c'est arrivé bien plus tard, avec la théorie des coûts de transaction de Coase et Williamson). Donc s'en référer à un auteur qui méconnaissait l'entreprise (je ne lui jette pas la pierre, il a énormément contribué pour les sciences de l'économie) pour spéculer aujourd'hui sur le comportement qui serait le leur, en cas de saisie des avoirs d'un état pour agression militaire.... Si on souhaite quelques références plus à propos, c'est vers les courants de l'économie institutionnelle, notamment l'école Française de la régulation, auxquelles il faudrait s'en référer.
  20. Le krach a démarré. On attend la police d'une minute à l'autre pour sauver ce qui peut encore l'être !
  21. Je ne pense pas que VVP ait engagé autant sa personne et pris autant de risque pour la Russie, juste pour une victoire sans lendemain. Et si je suis persuadé d'une chose, c'est que débarrassés du carcan idéologique et de son coût, qu'était le communisme et l'économie socialiste de marché, les russes impérialistes mais pragmatiques de 2020+ sauront tenir le terrain conquis. A l'abris de leur parapluie nuke, en reprenant et déployant que ce qui a réellement marché sous l'URSS: déportation des Ukrainiens, importation des bons russes, rééducation des populations et des plus jeunes, pressions en tout genre sur les accès aux services sociaux, et disparitions inexpliquées pour les plus retords.
  22. Partie 2 Avec ses positionnements, ses réserves et sa conception d’une France « puissance d’équilibre(s) » et « médiatrice », le président français n’a eu de cesse de s’isoler en Europe. Il a longtemps espéré et même cru que la construction d’une Europe souveraine et forte passerait par l’arrimage de la Russie au continent via une nouvelle architecture de sécurité, plus autonome mais pas en rupture, et encore moins rivale des structures euro-atlantiques. Cela explique sûrement en grande partie les démarches de paix avant et après l’invasion, les réserves et les « petites phrases » d’Emmanuel Macron, y compris après le 24 février et jusqu’en décembre 2022 au moins. Macron n’a probablement pas renoncé à une nouvelle architecture de sécurité incluant d’une façon ou d’une autre Moscou, mais il semble avoir progressivement compris que la construction d’une Europe forte et souveraine devait d’abord passer par les membres orientaux de l’UE. Si le président français en est progressivement venu à adopter cette approche plus cohérente, c’est aussi probablement parce qu’il a, dès le début, vu dans cette guerre une opportunité pour consolider l’Europe. Pour convaincre, dans un contexte de renforcement de la légitimité politique de l’OTAN depuis 2022, le président français sait tirer parti des incertitudes liées à la stabilité du lien transatlantique, affectée par de possibles changements à la tête des États-Unis. Cependant, cette nouvelle approche connaît un tournant en janvier 2024, qui s’imposera en février-mars. Pourquoi le président français a-t-il accentué la pression et cherché à intensifier le soutien à l’Ukraine ? 1) Un constat clair d’un accroissement de la radicalité et de la détermination du Kremlin avec, depuis plusieurs mois, une multiplication des actions hostiles de la Russie contre l’Europe et la France. 2) D’autres raisons plus contextuelles en février aussi : la mort d’Alexeï Navalny, un tweet menaçant de Dmitri Medvedev analysé à l’Élysée comme une menace de mort, ou encore les déclarations de Donald Trump. 3) Mais le plus important n’est probablement pas là. La pérennité du projet européen semble, à ses yeux, intimement liée au soutien, au maintien voire à une forme de victoire de l’Ukraine. Le président français estime que la « défaite » de la Russie est « indispensable à la sécurité et à la stabilité en Europe » et même à la « crédibilité » de l’Europe. La forme de la déclaration de Macron sur un envoi « assumé » de « troupes au sol » est probablement maladroite, de même que la gestion de ce « moment » par la suite en France. De même, une concertation avec les autres alliés et soutiens de l’Ukraine aurait dû être menée en amont. [...] Dorénavant, bien que des décisions importantes aient déjà été prises par Paris depuis le 24 février, il doit s’efforcer de réduire le fossé entre ses actions réelles et ses discours (« économie de guerre »), sans attendre que l’Europe finance l’industrie de défense française. Cela permettrait d’équilibrer les efforts entre les alliés – l’Allemagne aura probablement produit 10 à 15 fois plus d’obus de 155 millimètres que la France en 2024 –, d’être une force d’émulation parmi les soutiens de l’Ukraine en Europe et de rassurer les partenaires européens. De tels efforts ne peuvent que renforcer la crédibilité de la France et donc de ses projets d’Europe de la défense et d’autonomie stratégique européenne, crédibiliser une posture dissuasive plus active que réactive, augmenter les chances de l’Ukraine de tenir Moscou en échec et ainsi contribuer à peser dans le rapport de force, en créant de réels dilemmes à la Russie. Celle-ci ne s’est jamais privée d’en créer à l’Occident ; et le prochain, si l’Europe échoue à soutenir l’Ukraine, sera peut-être le « dernier » et pourrait aboutir à une guerre générale ou au discrédit des structures européennes et euro-atlantiques. Être confronté à un tel dilemme reviendrait à une défaite pour l’Europe ; mais le meilleur moyen de l’éviter est que Moscou la croie prête à le trancher courageusement, et cela passe par un soutien massif et durable à l’Ukraine. Il semble que c’est cette conviction que le président français a fini par acquérir. Si la nouvelle approche d’Emmanuel Macron semble plus cohérente, les divergences de vues avec les partenaires européens – notamment l’Allemagne – et la réticence de la France à investir massivement dans son industrie de défense la rendent cependant incertaine. C'est brillamment exposé, depuis l'aveuglement incompréhensible du PR sur l'architecture de sécurité et la volonté de dialogue sans humiliation, en passant par l'ambiguïté stratégique et la réticence à financer sérieusement la relance des usines de l'armement sans attendre l'Europe. Tout simplement merci Dr Minic.
  23. Le meilleur spécialiste français de la culture stratégique russe vient de publier une étude éditée par l'IFRI, sur la politique du Président vis à vis de la Russie, depuis 2017. C'est un peu long, mais ça se lit d'une traite. C'est pédagogique, lumineux et ça fait écho à chaque paragraphe à des discussions que nous avons pu avoir ici. La France tient vis-à-vis de la Russie une position ambivalente depuis des décennies, une position en partie fondée sur des mythes, des projections et des ambitions peu réalistes. Les deux pays se sont historiquement et principalement perçus comme des appuis, voire des alliés potentiels, dans des rivalités respectives sur le continent européen et ailleurs dans le monde. Au cœur de ces rivalités depuis le second 20è siècle : les USA. Toutefois, la relation franco-russe a progressivement connu une forme de « banalisation » sous les présidences de Nicolas Sarkozy et, surtout, de François Hollande. Trois écueils majeurs ont conditionné les faibles perspectives de la relation franco-russe, sans, pour autant, jamais entraver le dialogue : - premièrement, la question des valeurs et des principes ; - deuxièmement, le rapport différent aux États-Unis ; - troisièmement, les divergences de vues et d’approches entre la France et l’Allemagne sur la nature du rapprochement à opérer entre l’Europe et la Russie. Si Emmanuel Macron a cherché à poursuivre la politique de « dialogue et de fermeté » de son prédécesseur, il a aussi prôné, comme Barack Obama en 2009, une politique de reset avec la Russie. Les efforts d’Emmanuel Macron ont été largement vains, symboliques et unilatéraux. Cette politique de rapprochement, et même d’inclusion, fut finalement très contreproductive pour son projet européen, qui se trouve pourtant au cœur de ses ambitions. Emmanuel Macron a commis trois erreurs majeures dans sa relation avec la Russie, erreurs dont il ne se départira que très progressivement, y compris après le 24 février 2022. Premièrement, il a considéré Vladimir Poutine comme un homme pragmatique et raisonnable, capable de compromis et avec qui l’établissement d’une relation de confiance, d’« homme à homme », permettrait des avancées. Deuxièmement, il a sous-estimé la nature, le cynisme et la radicalité des intentions russes, qui ne sont pas tant de se faire accepter et reconnaître par l’Occident, ou encore d’équilibrer le rapport de force en Europe, que d’assouvir des ambitions impérialistes et hégémoniques. Troisièmement, Emmanuel Macron a lié son projet de « refondation » de l’Europe et de souveraineté européenne, à la création d’une nouvelle architecture de sécurité entre l’Europe et la RU, auquel les membres centraux et orientaux de l’UE ne croyaient pas et ne s’associaient pas. [...] Le président français, n’ayant rien de substantiel à offrir à la Russie, a surestimé ses propres capacités à dialoguer avec le Kremlin – révélant ainsi les limites de l’idée d’une France « puissance d’équilibre(s) » et « médiatrice ». Ainsi, bien qu’Emmanuel Macron se soit montré ouvert à la construction d’une nouvelle architecture de sécurité qui permettrait d’inclure la Russie et de réaliser les ambitions françaises et européennes de Paris, il a, dans le même temps, maintenu une politique de sanctions, est resté intransigeant sur les valeurs et les principes qui devaient sous-tendre ce nouvel « ordre européen » et, surtout, ne voulait pas (et ne pouvait pas) renoncer aux partenariats de sécurité avec les États-Unis. Des conditions évidemment inacceptables pour Moscou. L’approche de Macron s’est avérée stérile et délétère dans le cas russe, à la fois en démontrant la désunion de l’UE et en donnant de faux espoirs au Kremlin. Poutine a sûrement de son côté surestimé la volonté et la capacité de la France à modifier le statu quo. Cependant, dès 2022-2023 (de l’ONU en sept. à Bratislava en mai), la politique russe d’Emmanuel Macron a connu une profonde mutation. Le changement d’approche très progressif du président français est le fruit d’une triple prise de conscience. Premièrement, celle de la radicalité de la politique russe et de la nécessaire adoption d’une posture plus dure pour peser dans le rapport de force. Deuxièmement, celle de s’être bercé d’illusions dans sa relation avec Poutine. « En même temps », il serait injuste de faire à Macron un procès en naïveté et en faiblesse : il a montré, depuis 2017, qu’il était conscient de la nature du régime russe et de ses actions hostiles. Il n’en reste pas moins qu’il a cru, à tort, qu’une relation de confiance permettrait d’infléchir certaines positions du président russe, de l’empêcher de déclencher la guerre contre l’Ukraine et le pousser à la paix. Troisièmement(et surtout), la prise de conscience que sa politique russe compromettait son projet européen et la crédibilité de la France en Europe.
  24. "The Kremlin has repeatedly said that any seizure of its assets would go against all the principles of free markets" C'est quand même assez savoureux quand ta plus grande menace de rétorsion consiste à dire que l'adversaire ne respecte pas sa parole et que ça va briser la confiance. Signé: le Kremlin
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