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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.chicagotribune.com/1991/08/29/aug-28-1991-russia-recognizes-ukrainian-independence/ (29 août 1991) Le parlement ukrainien a déclaré l'indépendance samedi, à la suite de l'échec du coup d'État soviétique. Avec 52 millions d'habitants, l'Ukraine est la deuxième plus grande république soviétique, après la Russie, et constitue à la fois le grenier à blé du pays et le siège d'une grande partie de son industrie lourde. La Russie et le gouvernement soviétique avaient déjà accepté l'idée de l'indépendance d'États aussi petits que les trois républiques baltes. Mais il y avait de sérieux doutes quant à la volonté du gouvernement russe du président Boris Eltsine de laisser partir l'Ukraine. En effet, le secrétaire de presse d'Eltsine a déclaré au début de la semaine que la Russie pourrait revendiquer une partie du territoire ukrainien, en particulier l'Ukraine orientale peuplée par la plupart des 11 millions de Russes qui travaillent dans la république. Plus tard, le maire de Moscou, Gavriil Popov, a cité quatre régions d'Ukraine que la Russie pourrait revendiquer. Les déclarations russes ont déclenché une vive réaction anti-russe parmi les Ukrainiens, qui estiment avoir vécu sous la coupe de la Russie au cours des 330 dernières années. Dans la foulée, Eltsine envoie une délégation de trois personnes, accompagnée de trois autres hommes du gouvernement soviétique, pour négocier avec le gouvernement ukrainien. Pendant que des milliers d'Ukrainiens brandissant leur drapeau scandaient des chants devant le parlement ukrainien, les négociateurs se sont disputés pendant neuf heures. L'accord, que les négociateurs ont qualifié non pas de traité mais de base de négociation d'un traité, a reçu la bénédiction explicite d'Eltsine, selon des responsables russes. Le communiqué indique que les deux parties "reconnaissent le droit des deux États à la souveraineté et à l'indépendance". Il précise qu'elles "feront des efforts conjoints pour empêcher une désintégration incontrôlée" pendant la période de transition vers l'indépendance. Les "structures temporaires" prendront la place de "l'ancienne union" et guideront les deux parties vers l'avenir. Les deux parties ont déclaré qu'elles commenceraient "les préparatifs immédiats d'un accord économique" qui pourrait prendre un ou deux ans pour libérer les deux anciennes républiques soviétiques des liens de la planification centrale. Le vice-président russe, Alexandre Routskoï, a déclaré que les deux parties souhaitaient parvenir à cet accord économique le plus rapidement possible afin d'éviter les conflits imminents, notamment la menace de l'Ukraine de cesser ses livraisons de céréales à la Russie et la menace de la Russie de commencer à facturer ses exportations de pétrole vers l'Ukraine au prix du marché mondial, en devises fortes. "Nous devons trouver un équilibre entre ces revendications mutuelles", a déclaré M. Rutskoi. Ils ont également déclaré qu'ils commenceraient à travailler sur un "accord de sécurité collective". L'armée soviétique compte 1,2 million de soldats et un arsenal nucléaire sur le territoire ukrainien, et la formation d'une armée ukrainienne indépendante à partir de cette force devrait être l'un des points les plus délicats. Les deux parties ont déclaré que cette question devrait être négociée avec les 13 autres républiques soviétiques, et Eltsine a annoncé mercredi que toutes les armes nucléaires se trouvant sur le sol ukrainien seraient retirées à la Russie en cas d'indépendance. Les responsables ukrainiens ont déclaré en privé qu'ils ne voulaient pas d'armes nucléaires, bien que cette attitude puisse changer une fois les négociations entamées. La question de la frontière entre les deux républiques a semblé faire l'objet d'un flou. Les deux équipes ont confirmé un traité de 1990 fixant les frontières actuelles, mais ce traité a été signé dans le contexte d'une Union soviétique qui n'existe plus. Il a été prédit que cette question pourrait être rouverte, et c'est l'un des sujets les plus potentiellement explosifs auxquels l'URSS doit faire face au lendemain du coup d'État manqué. M. Rutskoi a déclaré : "Eltsine lui-même n'a jamais parlé de revendications territoriales". La déclaration d'indépendance de samedi dernier ne signifie pas encore que l'Ukraine est indépendante. Mais un référendum sur l'indépendance est prévu pour le 1er décembre, et les responsables ont déclaré que l'indépendance totale pourrait être une réalité d'ici la fin de l'année, l'Ukraine cherchant alors à obtenir une reconnaissance internationale en tant qu'État distinct. Les Russes ont eu tendance à croire que cette déclaration d'indépendance n'était qu'un stratagème ukrainien visant à renforcer la position de négociation en vue d'un futur accord de fédération. Cette suggestion a été vivement démentie par les fonctionnaires de Kiev, qui ont déclaré qu'ils étaient tout à fait sérieux. Les observateurs étrangers ont tendance à partager cet avis. "Oui, ce n'est pas une blague", a déclaré John Hewko, avocat du cabinet Baker & McKenzie et conseiller du parlement ukrainien. "C'est une affaire extrêmement sérieuse. Cette suspicion russe a enflammé la susceptibilité nationale ukrainienne. À un moment donné des négociations, un membre de la délégation russe, le maire de Leningrad Anatoly Sobchak, s'est adressé à la foule ukrainienne devant le parlement. "Ce qui est important, c'est que nous soyons ensemble", a déclaré M. Sobchak. La foule s'est mise à huer et à siffler. Les Ukrainiens ont expliqué qu'ils se sentaient opprimés par les Russes depuis des siècles et que la référence à l'unité, apparemment non exceptionnelle, de M. Sobtchak ne faisait que leur rappeler ce qu'ils estiment être la domination de Moscou sur une union censée être égale dans le passé. M. Sobtchak, manifestement vexé, a déclaré aux journalistes : "Si nous commençons à nous affronter comme la foule qui m'a précédé l'a fait, nous perdrons notre chance. C'est du romantisme émotionnel et national".
  2. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-esprit-public/envoi-de-troupes-en-ukraine-idee-fameuse-ou-fumeuse-colere-des-agriculteurs-a-qui-profite-la-crise-2406499 (3 mars 2024) 30:12 Thierry Pech : Il semble que le discours d'Emmanuel Macron, on n'a retenu que cette formule [sur l'envoi de troupes occidentales en Ukraine], mais il y avait beaucoup d'autre choses dedans : des choses sur les frappes dans la profondeur qui sont quand même d'un point de vue stratégique extrêmement impliquantes. Je ne sais pas s'il y a une définition de la cobelligérance, mais on s'approche de quelque chose comme ça avec ce type d'initiative. https://www.lexpress.fr/monde/europe/munitions-et-troupes-au-sol-en-ukraine-macron-et-les-europeens-plus-volontaires-TG23IAUMONCZVCOIOPWGGRHFZU/ Ce 26 février, près de deux ans jour pour jour après le début de l’invasion russe en Ukraine, le président français a appelé les alliés occidentaux à un "sursaut" pour assurer la "défaite" de la Russie. Ont été annoncées la création d’une "coalition pour les frappes dans la profondeur" afin de fournir à Kiev des "missiles et bombes de moyenne et longue portée", mais également la possibilité d’acheter des munitions hors d’Europe. Que veut dire "frappes dans la profondeur" ? https://www.defnat.com/e-RDN/vue-article-cahier.php?carticle=607&cidcahier=1320 (2023) Toutefois, avec l’accroissement de la portée des pièces d’artillerie, il paraît plus adapté aujourd’hui de retenir la valeur de 300 km au-delà de la FLOT (8) (Forward Line of Own Troops) pour définir la position de la FSCL qui constitue désormais cette frontière, c’est-à-dire le début de la profondeur. 300 km au-delà des lignes actuelles, on n'est plus à l'intérieur des frontières ukrainiennes de 1991. On est soit au milieu de la mer, soit en territoire russe. Donc Emmanuel Macron et ses collègues ont annoncé la création d'une coalition pour frapper le territoire russe.
  3. Il est rare que je complimente Anthony Blinken, mais là je dois avouer qu'il me fait bonne impression : https://www.state.gov/secretary-blinkens-remarks-at-a-world-economic-forum-event-treating-soil-as-a-precious-resource/ (16 janvier 2024) L'initiative "Agriculture Innovation Mission for Climate" que nous avons lancée avec les Émirats arabes unis a permis de mobiliser 17 milliards de dollars pour investir dans des projets tels que la régénération des terres cultivées dégradées et la capture du carbone dans le sol. Grâce au partenariat mondial pour l'infrastructure et l'investissement, nous travaillons avec des dizaines de pays, de l'Inde à la Zambie, pour développer une agriculture intelligente face au climat et renforcer les chaînes d'approvisionnement. En collaboration avec l'Union africaine et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, nous avons lancé une nouvelle initiative. Elle s'appelle Vision for Adapted Crops and Soils (VACS) et fait partie de l'initiative phare de l'USAID "Feed the Future" (Nourrir l'avenir). Premièrement, nous investissons en surface, en identifiant les cultures africaines indigènes les plus nutritives et les plus résistantes au changement climatique, en améliorant ces variétés et en les distribuant dans le monde entier ; parallèlement, nous investissons en sous-sol, en cartographiant, en conservant et en construisant des sols sains. En même temps, nous investissons dans le sous-sol, en cartographiant, en conservant et en construisant des sols sains. Si vous obtenez ce résultat, si vous obtenez les bonnes semences, si vous obtenez le bon sol, alors vous aurez les bases de votre agriculture pour l'avenir. Au département d'État, nous avons eu la chance inouïe de pouvoir compter sur l'un des plus grands experts mondiaux, le Dr Cary Fowler, pour nous aider à développer cette initiative. https://en.wikipedia.org/wiki/Cary_Fowler Fowler a été au centre du documentaire Seeds of Time, réalisé en 2013 par la réalisatrice Sandy McLeod. Le film se concentre sur le travail de Fowler pour protéger l'approvisionnement alimentaire mondial avec la réserve mondiale des semences du Svalbard et sur les défis auxquels sont confrontés les efforts de protection des semences et de la diversité génétique en raison du changement climatique. En 2010, il a joué un rôle de premier plan dans la sauvegarde de l'une des plus grandes collections vivantes de variétés de fruits et de baies au monde, à la station expérimentale de Pavlovsk, en Russie. Pour sauver la station, il a mené une campagne internationale de scientifiques et de citoyens qui ont fait part de leurs inquiétudes quant à la menace de conversion de cette station en complexe immobilier. https://en.wikipedia.org/wiki/Pavlovsk_Experimental_Station La station de Pavlovsk elle-même est tombée aux mains des Allemands pendant le siège de Leningrad en 1941-1944, mais avant l'arrivée des troupes allemandes, les scientifiques de l'Institut de l'industrie végétale ont pu déplacer une grande partie de la collection de tubercules de la station vers un lieu situé à l'intérieur de la ville. Douze de ces scientifiques sont morts de faim alors qu'ils protégeaient la collection de tubercules et de graines comestibles de l'institut.
  4. https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/483 (18 février 2024) David Djaïz, auteur de « La Révolution obligée : pour une transition écologiquement soutenable » : Les deux grands politistes Martin Lipset et Stein Rokkan, qui avaient travaillé sur l’origine des grands clivages dans les démocraties, expliquaient que ceux-ci adviennent toujours lors de phénomènes historiques totaux, en l’occurrence la construction nationale et la révolution industrielle. Il y a deux types de clivages lors de phénomènes historiques aussi majeurs : des clivages d’opportunité et des clivages de modalité. Dans les clivages d’opportunité, la société se partage entre ceux qui veulent entrer dans le processus, et ceux qui s’y y opposent. S’agissant de la nation, le premier clivage était entre la féodalité et le proto « Etat-nation central ». S’agissant de la révolution industrielle, le clivage est les propriétaires fonciers et les propriétaires industriels. Et puis, une fois que le processus s’enclenche (car il est inévitable et irréversible), les clivages deviennent des clivages de modalité. C’est-à-dire : qui contrôle le processus ? S’agissant de la nation, pour Lipset et Rokkan, le clivage est entre l’Eglise et l’Etat (et notamment la question scolaire : qui contrôle le processus de construction nationale ?). S’agissant de l’industrie, le clivage est entre capital et travail. Qui capte la valeur ? Est-ce le propriétaire de l’outil de production, ou bien l’ouvrier qui livre sa force de travail ? C’est cela, le cœur du livre ; nous ne l’avons pas formulé comme cela, car nous ne souhaitions pas en faire un ouvrage universitaire. Nous sommes à l’aube d’un phénomène historique total, donc il y a des clivages d’opportunité. Il y a ceux qui veulent entrer dans la transition, et ceux qui s’y opposent. Mais très bientôt vont apparaître des clivages portant sur les modalités de cette transition. Là où je vous rejoins, et où l’on peut être raisonnablement optimiste, c’est qu’aujourd’hui en Europe, 80% de l’opinion publique ne nie pas la réalité du changement climatique et est convaincue qu’il faut agir. Donc nous avons plutôt gagné la bataille de l’opportunité. Nous devons à présent livrer celle des modalités. Et là, nous avons un énorme problème, car contrairement à la construction nationale qui s’est étalée sur plusieurs siècles, ou à la révolution industrielle qui a duré environ 150 ans, ici, si nous voulons tenir le calendrier que nous prescrivent les scientifiques, c’est-à-dire un objectif de neutralité climatique autour de 2050, nous devons transformer tout un système industriel et énergétique en moins de 30 ans, et nous n’avons pas le début du commencement d’une méthode crédible. Nous sommes la poule face à un couteau. Il nous faut engager la bataille du comment.
  5. https://www.faz.net/aktuell/politik/inland/taurus-lieferung-dobrindt-bringt-u-ausschuss-zu-abhoerskandal-ins-spiel-19560059.html (3 mars 2024) Les officiers de la Luftwaffe mis sur écoute ont peut-être enfreint les règles de sécurité de la Bundeswehr lors de la conversation. "Il existe des indices selon lesquels un moyen de communication insuffisamment sûr a été utilisé au regard des contenus manifestement discutés", a déclaré une porte-parole du ministère fédéral de la Défense au journal "Bild am Sonntag". "C'est entre autres l'objet de la poursuite des investigations". Selon les médias, les officiers ont utilisé la plateforme Webex pour la conversation. Selon le "Bild am Sonntag", la réunion avec Webex a été transmise sur les téléphones portables des soldats via une ligne fixe de bureau de la Bundeswehr. Le journal rapporte, en se référant à des milieux de la sécurité, que l'on examine maintenant si la variante Webex utilisée est autorisée pour l'échange d'informations du niveau de classification le plus bas "informations classifiées - uniquement pour l'usage officiel" et comment les détails mentionnés lors de la réunion sont classifiés. L'objectif est de déterminer la gravité de la violation des règles de sécurité. Scholz avait justifié son refus d'une livraison de Taurus par le fait que l'Allemagne pourrait alors être entraînée dans la guerre. "Nous ne devons à aucun moment et en aucun lieu être associés aux objectifs atteints par ce système", avait-il déclaré lors d'une manifestation organisée par l'agence de presse allemande en début de semaine dernière. Lors d'un débat citoyen à Dresde, il a ensuite déclaré que l'arme pourrait atteindre Moscou si elle était mal utilisée. D'autres personnes devraient alors se préoccuper de savoir où atterrit exactement quoi. "Dans notre cas, cela signifierait que nous devrions participer pour pouvoir le faire. Là encore, je pense que c'est exclu".
  6. https://www.france24.com/en/europe/20240302-germany-s-scholz-vows-probe-into-apparent-leak-of-ukraine-war-talks Le chancelier allemand Olaf Scholz a promis samedi une enquête approfondie après qu'un enregistrement de discussions confidentielles de l'armée sur la guerre en Ukraine a été diffusé sur les médias sociaux russes, ce qui a mis Berlin dans un grand embarras. Dans l'enregistrement, on peut entendre des discussions sur l'utilisation possible par les forces ukrainiennes de missiles Taurus de fabrication allemande et sur leur impact potentiel. Il est notamment question de viser des cibles telles qu'un pont important sur le détroit de Kertch, qui relie la Russie continentale à la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Les discussions portent également sur l'utilisation des missiles fournis à Kiev par la France et la Grande-Bretagne. https://tass.com/politics/1754425 (1er mars 2024) Les hauts responsables allemands doivent apporter une réponse exhaustive aux informations faisant état de la publication d'une fuite d'un enregistrement audio d'officiers supérieurs de la Bundeswehr (forces armées) allemande discutant d'une attaque potentielle sur le pont de Crimée, a déclaré Konstantin Kosachev, vice-président de la chambre haute du Conseil de la Fédération de Russie, ou "sénat", notant que cet enregistrement dément effectivement les affirmations de Berlin selon lesquelles il n'est pas directement impliqué dans le conflit ukrainien. "Et nous ne parlons pas d'installations militaires, mais d'un pont emprunté par des trains civils et des milliers de voitures civiles. Nous aurons toutes les raisons de considérer les dirigeants allemands comme des complices directs des crimes des nazis de Kiev, pour qui les attaques contre les installations civiles et la population civile pacifique font déjà partie du quotidien", a souligné M. Kosachev. "À en juger par la conversation interceptée des officiers militaires allemands, il ne s'agit plus seulement de livraisons d'armes. Ce que Berlin cherchait à cacher au public est devenu un fait : l'Allemagne se bat aux côtés de l'Ukraine, tout en ignorant complètement la volonté de son propre peuple", a déclaré M. Kosachev. Plus tôt, la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonyan, a déclaré que le jour même où le chancelier allemand Olaf Scholz a assuré que l'OTAN n'était pas et ne serait pas à l'avenir directement impliquée dans le conflit ukrainien, les hauts gradés allemands réfléchissaient en fait à la manière de mener une attaque potentielle sur le pont de Crimée d'une manière qui n'aurait aucune répercussion pour Berlin en lui donnant la couverture d'un déni plausible de responsabilité. https://www.zeit.de/politik/deutschland/2024-03/bundeswehr-taurus-marschflugkoerper-russland-abgehoert-luftwaffe-olaf-scholz (2 mars 2024) Le missile de croisière Taurus fait actuellement l'objet de nombreuses discussions en Allemagne : dans les talk-shows, dans la salle plénière du Bundestag, lors d'événements organisés par la Bundeswehr, partout dans le pays. Et également lors d'une conférence de l'armée de l'air, en principe secrète, mais qui ne l'est pas restée car les médias d'Etat russes ont publié un enregistrement. On y entend quatre officiers supérieurs de la Bundeswehr discuter entre autres de la question de savoir si les missiles Taurus seraient techniquement capables de détruire le pont construit par la Russie vers la péninsule de Crimée. Ingo Gerhartz, lieutenant général et inspecteur de l'armée de l'air, ainsi que le brigadegeneral Frank Gräfe, chef du département des opérations et des exercices au sein du commandement de l'armée de l'air, semblent prendre la parole dans le cadre de cette table ronde. ZEIT ONLINE a écouté l'enregistrement, qui semble authentique. L'affaire est délicate, notamment parce qu'elle jette une lumière crue sur le chancelier et sa manière d'aborder le débat. Ce n'est que récemment qu'Olaf Scholz s'était déclaré plus complet à ce sujet : il avait argumenté qu'il ne voulait pas livrer de Taurus à l'Ukraine parce que le lancement du missile de croisière nécessitait la présence de soldats allemands sur place. La République fédérale ne devant en aucun cas prendre part à la guerre, une livraison n'est donc pas envisageable. La table ronde, apparemment écoutée par les services russes, montre que Scholz est soit mal informé, soit qu'il a mal argumenté. Car les officiers réfutent en partie son point de vue. Il faut tout d'abord savoir que Gerhartz n'est pas seulement le plus haut gradé de l'armée de l'air. Il est également considéré comme particulièrement bien connecté sur le plan politique et jouit en outre d'une certaine renommée auprès des alliés, notamment aux Etats-Unis et en Israël. Sa parole a donc du poids. L'enregistrement de l'entretien commence par la préparation de Gerhartz à un rendez-vous important avec le ministre de la Défense Boris Pistorius (SPD). Ce dernier souhaiterait en savoir plus sur Taurus, ce qui est étonnamment tardif si l'on considère que le missile fait l'objet de discussions depuis un certain temps. Il ne sait pas s'il pourra lui-même être présent à ce rendez-vous, explique Gerhartz. Il y a quelques problèmes au sein de la commission de la défense, car le programme F-35, un avion de combat polyvalent commandé aux Etats-Unis, devient considérablement plus cher que prévu. Tout cela est déjà très désagréable pour l'armée de l'air, d'autant plus que Gerhartz précise entre-temps que les informations ne doivent en aucun cas parvenir aux médias. Or, ces contenus sensibles circulent désormais sur Internet, publiés justement par des médias d'Etat russes. Plus gênant encore pour l'armée de l'air : les participants argumentent en partie contre la ligne du chancelier sur le thème du Taurus. Il apparaît clairement que les soldats allemands ne doivent pas nécessairement être déployés en Ukraine pour que les missiles de croisière puissent être utilisés par les forces armées sur place. La présence de membres de l'armée de l'air allemande simplifierait certes considérablement les choses, mais on peut aussi s'en passer. En ce qui concerne la question du personnel, Gerhartz et ses hommes ont développé des expériences de pensée audacieuses au cours de l'entretien. Des soldats pourraient ainsi être affectés à l'entreprise d'armement MBDA, d'où ils aideraient les Ukrainiens à choisir des cibles. Il n'y aurait alors, selon leur argumentation, aucun lien avec l'armée de l'air. Gerhartz, en particulier, semble très favorable à cette idée, qu'il soumet à plusieurs reprises à la ronde. Cependant, ses subordonnés lui font comprendre que cela ne servirait à rien au final. Après tout, le Taurus vient de l'armée allemande. Et les Ukrainiens ont également besoin de données pour la saisie des objectifs de la part des Allemands ou de l'OTAN. Une autre idée du groupe est que les Britanniques pourraient aider à l'intervention. Ils sont de toute façon en Ukraine pour soutenir le déploiement du missile de croisière Storm Shadow. Sur ce point, les officiers sont d'accord avec le chancelier : Gerhartz et son équipage confirment la déclaration de Scholz selon laquelle d'autres nations envoient leurs propres soldats pour rendre une technique de guerre complexe utilisable par les Ukrainiens. Un participant affirme en outre que de nombreux Américains en civil se déplacent en Ukraine - une référence aux forces spéciales et aux agents de la CIA. Pour la propagande russe, c'est la fête. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/02/guerre-en-ukraine-le-ministere-de-la-defense-allemand-confirme-qu-une-conversation-entre-des-officiers-a-ete-interceptee_6219680_3211.html Roderich Kiesewetter, expert en matière de défense et membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le principal parti d’opposition, a estimé que « la conversation [avait] été ébruitée à dessein par la Russie à ce moment précis avec un objectif bien particulier », celui de tuer dans l’œuf le débat en Allemagne autour de la livraison des missiles Taurus à Kiev. « D’autres conversations ont certainement été écoutées et seront diffusées ultérieurement pour servir les intérêts de la Russie », a-t-il dit à la chaîne de télévision ZDF. Selon le Spiegel, la discussion entre officiers dure une demi-heure et émane d’une vidéoconférence sur la plate-forme publique WebEx et non d’un réseau secret interne de l’armée, ce qui pose des questions sur les normes de sécurité interne à la Bundeswehr.
  7. https://www.fpri.org/article/2023/05/putins-holy-grail-myth-power-and-the-retaking-of-russian-occupied-crimea/ (9 mai 2023) Lorsque la Russie a annexé la Crimée en 2014, le peuple russe a réagi avec une euphorie patriotique. Ce que l'on appelle "l'effet Crimée" est un phénomène unique dans l'opinion publique russe. Neuf ans après l'annexion, malgré les sanctions et une guerre agressive contre l'Ukraine, le soutien du public russe à cette décision reste largement inchangé dans les sondages indépendants (réalisés par Levada) et les sondages contrôlés par l'État, ne tombant jamais en dessous de 84 %. Interrogés sur les raisons de leur soutien, 65 % des personnes interrogées (le plus grand nombre) déclarent croire que la Crimée est historiquement un territoire russe, et 22 % ajoutent que la majorité de la population de Crimée est russe. Seuls 7 % soulignent que la Crimée "n'est pas la nôtre". Depuis l'annexion, environ trois quarts des personnes interrogées déclarent systématiquement que "l'adhésion de la Crimée à la Russie" a été utile pour elles et pour le pays. Par exemple, les Russes soulignent que les principaux avantages de la Crimée sont : une nouvelle destination touristique (24 %), une base navale sécurisée (18 %), une intégrité territoriale restaurée pour la Russie (9 %), un territoire élargi pour la Russie (7 %) et un retour de la population russophone dans son pays d'origine (7 %). Ces attitudes peuvent paraître étranges à un observateur occidental, mais elles ne sont pas surprenantes. Par exemple, en mai 1998, 77 % des Russes ont déclaré qu'ils souhaitaient que la Crimée soit "rendue à la Russie". Au cours des années suivantes, cette opinion n'a fait que se renforcer : 80 % y étaient favorables en 2002, et 85 % en 2008. En d'autres termes, le soutien à la reprise de la Crimée est une tendance à long terme antérieure à Poutine, et la décision prise par le président russe en 2014 d'occuper illégalement la péninsule au milieu de la crise politique en Ukraine, qui avait été provoquée par Moscou, était largement alignée sur l'opinion publique russe. Selon l'historien ukrainien Serhii Plokhy, pendant la période soviétique, l'identité nationale russe, qui avait émergé à l'époque impériale et imaginait la supériorité de la Russie sur les autres nations de l'empire multinational, a été fusionnée avec les institutions soviétiques et leurs symboles. Par conséquent, lorsque l'Union soviétique s'est effondrée, non seulement de nombreux Russes se sont retrouvés dans les nouveaux États indépendants, mais la Russie a découvert que nombre de ses symboles identitaires se trouvaient désormais hors de ses frontières. La ville de Narva s'est retrouvée en Estonie, les villes de Poltava et de Sébastopol en Ukraine, la forteresse de Brest en Biélorussie et le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. Le profond sentiment d'humiliation nationale que de nombreux Russes ont ressenti au lendemain de la faillite de l'Union soviétique a été exacerbé par ces pertes. La Crimée est apparue comme un symbole qui a unifié les constructions impériales, soviétiques et post-soviétiques de l'identité nationale russe. Elle a eu l'effet émotionnel de réparer quelque chose qui avait été brisé. Elle a été perçue comme une restauration de la justice historique, qui était aussi essentiellement une restauration de la grandeur de la Russie. Enfin, il existe des mythes liés aux défenses héroïques de Sébastopol et à la valeur stratégique de la flotte de la mer Noire. La première défense de Sébastopol (1854-1855) a eu un grand effet émotionnel sur la nation à l'époque impériale et a donc été glorifiée dans la littérature russe. L'héroïsme dont ont fait preuve les défenseurs de Sébastopol, notamment les amiraux Pavel Nakhimov et Mikhail Istomin, qui sont entrés dans le panthéon militaire russe, s'est ancré dans l'identité nationale. Mais il s'agit d'un type particulier d'héroïsme, mêlé à un sentiment tragique de sacrifice et de perte. Certaines des batailles les plus connues de l'histoire russe se sont soldées par une défaite malgré l'héroïsme des participants (par exemple, Borodino pendant les guerres napoléoniennes ou le siège de Port Arthur pendant la guerre russo-japonaise). En fait, les deux défenses héroïques de Sébastopol (l'autre ayant eu lieu en 1941-1942 pendant la Seconde Guerre mondiale) se sont soldées par la retraite des troupes russes.
  8. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/concordance-des-temps/en-inde-l-hindouisme-histoire-et-pouvoir-7376782 (2 mars 2024) Anne Viguier, directrice du département Asie du Sud et Himalaya à Langues O'.
  9. Je lisais l'autre jour un article très anti-Poutine, tout aussi maximaliste que Zelensky quant aux buts de guerre de l'Ukraine et ses alliés : https://www.fpri.org/article/2024/02/putins-warped-idea-of-russian-history/ (27 février 20024) Du point de vue de Poutine, la guerre est absolument justifiée. Il y voit une guerre de civilisation entre la Russie et l'Occident, tandis que l'Ukraine se voit attribuer le rôle de victime sacrificielle. Si Poutine se considère effectivement comme un personnage historique au même titre que Pierre le Grand, en pensant en termes de siècles, alors il fera tout son possible pour préserver cette illusion. D'une part, il est peu probable qu'il risque tout et commette une erreur, entrant ainsi dans l'histoire comme un dirigeant qui a échoué. Donc ça a l'air d'être une hypothèse de travail raisonnable de penser que Poutine se compare à Pierre le Grand. Or une grande caractéristique de Pierre le Grand, est qu'il a su "éviter les objectifs de guerre maximalistes", c'est à dire s'arrêter à temps, pour préserver ses gains : Bien sûr cela n'a pas empêché les propagandistes russophobes de caricaturer Pierre le Grand, et même d'inventer ce "fake news" qu'est le faux "testament de Pierre le Grand" : - Et j'oubliais, last but not least, Pierre le Grand est le parangon des Occidentalistes, à l'opposé des slavophiles qui inspirent les réactionnaires comme Alexandre Douguine.
  10. Pourquoi l'élargissement à l'Ukraine pose question ? https://francoisruffin.fr/cher-raphael-glucksmann/ (19 janvier 2024) C’était au nom de la solidarité, des valeurs, que les dirigeants ont ouvert l’Union européenne à la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et consorts. Avec quelles conséquences ? Un cataclysme silencieux. Un million d’emplois industriels détruits. Des délocalisations en série. Ma région a vu partir Continental (vers la Roumanie), Goodyear (vers la Pologne), Parisot-Sièges-de-France (vers la Roumanie), la Générale sucrière (vers la Pologne), Delsey (vers le Portugal), Magnetti-Marelli, Honeywell, Abélia, et mille autres, plus petites. Jusqu’au double choc Whirlpool, bien sûr : d’Amiens, les lave-linge ont fui vers la Slovaquie, les sèche-linge vers la Pologne. En 1989, ce groupe (alors Philips) comptait trente-huit usines en Europe de l’Ouest. Il lui en reste dix, désormais, pour l’Europe réunifiée, de l’Atlantique jusque presque l’Oural… Des économies d’échelle. Voilà à qui les élargissements ont profité. Et voilà qui les élargissements ont frappé. Et vous voudriez que l’on signe, à nouveau, les yeux fermés ? Vous voudriez qu’on rempile, avec 44 millions d’Ukrainiens, avec un salaire moyen à 373 €, avec des agro-holdings qui règnent sur les terres ? Il faudrait approuver, à nouveau au nom des valeurs – que je partage – de solidarité, de la paix, sans examen des conditions matérielles ? Sans garantie ? Sans assurance ? Sans protection ? Sans se demander qui va en bénéficier, qui va en payer le prix ? Que le sujet soit complexe, qu’il mêle de la morale, du diplomatique, du militaire, du commercial, de l’économique, du social, c’est l’évidence. Que l’on doive solidarité à un pays agressé, cela va de soi. Mais pourquoi nous refaire les années 1990 avec les gentils ouverts, tolérants et pacifiques contre les méchants fachos, repliés sur eux-mêmes ? Vous n’avez donc tiré, finalement, aucune leçon, aucun bilan ? On peut trouver un écho dans les analyses de David Autor et de ses collègues sur les conséquences aux États-Unis de l'ouverture de l'OMC à la Chine :
  11. https://www.iris-france.org/183701-election-presidentielle-en-indonesie-une-continuite-politique-averee/ (23 février 2024) Le président Joko Widodo, considéré comme un outsider lors de son arrivée au pouvoir en 2014, enregistre un bilan très positif après dix ans de présidence. Lors d’un sondage réalisé en décembre 2023, 76 % de l’opinion publique s’était dit satisfaite de la politique mise en place par le chef d’État. La popularité dont le président indonésien bénéficie s’explique en grande partie par un bilan économique positif. Depuis 2014, le pays a connu une croissance économique annuelle solide, atteignant les 5 %, à l’exception des années 2020 et 2021 en raison des effets des restrictions liées à la pandémie de Covid-19. Jakarta est également parvenu à maintenir son inflation à 3,6 % en 2023 (...) ainsi qu’à opérer une légère baisse de son taux de chômage, ce dernier étant passé de 5,9 % en 2014 à 5,3 % en 2023. Sur cette même période, on constate également dans l’ensemble une amélioration du niveau de vie dans l’archipel, le PIB par habitant étant passé 3 500 dollars à plus de 5 100 dollars. Un constat qu’il convient néanmoins de nuancer au regard des inégalités économiques persistantes entre les îles, le niveau de vie étant plus élevé à l’ouest de l’archipel qu’à l’Est et au Sud-Est. 11 % de la population vit par ailleurs toujours sous le seuil de pauvreté. En 2020, Joko Widodo a interdit l’exportation de nickel brut, composant nécessaire à la fabrication de batteries pour véhicules électriques, afin d’offrir au pays une place dans la chaîne d’approvisionnement mondiale et d’inciter les constructeurs automobiles étrangers à investir dans l’implantation d’usines de production de batterie en Indonésie. Joko Widodo a été le premier dirigeant asiatique à se rendre à Kiev et à rencontrer à la fois Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. L’archipel a enfin affiché sa volonté de jouer un rôle d’intermédiaire dans le conflit à travers la soumission d’un plan de paix par le ministre de la Défense Prabowo Subianto. Ce dernier suggérait la mise en place d’une zone démilitarisée de 15 kilomètres de part et d’autre de la ligne de front dont le contrôle aurait pu être assuré par les forces de maintien de la paix des Nations unies. Ce plan prévoyait également l’organisation d’un référendum visant à déterminer localement la volonté des habitants des zones contestées d’appartenir à un camp ou à un autre. Cette proposition a néanmoins été rejetée par Kiev. Sa position en retrait de la rivalité sino-américaine s’est par ailleurs illustrée lorsque le président Joko Widodo a annoncé ne pas avoir remis de lettre d’intérêt pour une potentielle adhésion de l’archipel aux BRICS en août 2023.
  12. https://www.ifri.org/fr/espace-media/lifri-medias/thierry-de-montbrial-ukraine-ne-exclure-un-derapage-engageant-dissuasion (23 février 2024) Thierry de Montbrial L’issue de ce conflit reposera surtout sur les États-Unis. L’Ukraine impressionne par sa résistance, mais ses capacités économiques et principalement humaines sont limitées. Répétons qu’il s’agit d’une vraie guerre où l’on engage la vie des combattants. Et jusqu’à nouvel ordre les combattants face aux Russes sont les Ukrainiens. Sur le plan économique, la marge de manœuvre de l’Union européenne me paraît également limitée. Dans ces conditions, la clé se trouve nécessairement entre les mains des Américains. Or, on constate que les États-Unis commencent à hésiter. L’Ukraine est un pays lointain pour les Américains, malgré sa diaspora. La population dans son ensemble s’y intéresse peu, malgré les lobbies qui la soutiennent. Trump émet des propositions volontairement provocatrices à cet égard, mais, même si Biden ou un autre venait à être élu, l’expérience montre que le sentiment de lassitude des guerres éloignées finit par l’emporter tôt ou tard. Abandonner les Ukrainiens ferait voler l’UE en éclats, de la manière la plus apparente. Mais alors jusqu’où faut-il soutenir l’Ukraine ? Sur le plan militaire, certains évoquent le passage à une économie de guerre. Mais une économie de guerre, c’est une économie dirigée, contrôlée, où l’on sort du cadre d’une Constitution démocratique, où l’on réquisitionne des entreprises pour abandonner leurs activités normales au profit d’armements ou d’autres matériels nécessaires à la conduite de la guerre. À ce stade, je doute que les Français ou les Allemands, les Espagnols ou les Italiens entre autres acceptent d’entrer en économie de guerre. Je ne vois pas ce qu'il entend par "Abandonner les Ukrainiens ferait voler l’UE en éclats" : il faudrait définir "abandonner" et "voler en éclats". Ayant dit que la force de résistance ukrainienne dépendait surtout de l'Amérique, ce que fait l'UE devrait être un non-événement, dans un sens ou dans un autre. Je pense plutôt à l'inverse : un plus gros effort de l'UE, c'est à dire de l'Allemagne, en faveur de l'Ukraine, renforcerait les partis anti-guerre allemands, à savoir l'AfD et Bündnis Sahra Wagenknecht, donc ferait long feu et aboutirait à une forme de retrait allemand de l'UE, peut-être pas un Germaxit complet, si l'AfD parvenait au pouvoir. Montbrial : Par ailleurs, l’Ukraine reste encore marquée par certaines pratiques soviétiques, notamment sur le plan de la corruption. L’élargissement à l’Ukraine soulèvera d’immenses difficultés. Il me semble que l’UE est menacée à court terme si elle ne soutient pas l’Ukraine, et à long terme par des engagements insuffisamment réfléchis. Il y a assurément un besoin de faire exister l’Europe géopolitiquement. Ce qui se meurt, c’est la conception d’une Europe fédérale. En fait, la construction européenne est à repenser de fond en comble. Alors là, je suis complètement d'accord avec lui. Ce qu'il appelle "engagements insuffisamment réfléchis", j'appelle ça "hybris". "Réfléchir" et "Repenser", ça veut peut-être dire supprimer le commissaire à l'élargissement. À la limite, je serais prêt à faire un deal avec Ursula von der Leyen : oui à son commissaire à la défense, si en contrepartie elle supprime le commissaire à l'élargissement. Dans l’interview accordée à Tucker Carlson, Poutine a cherché à se montrer enclin à négocier, certes sans expliciter son but. L’enjeu d’une négociation ne pourrait être que l’élaboration d’une nouvelle architecture de sécurité en Europe. L’architecture de sécurité élaborée au cours de la guerre froide - notamment avec la remarquable innovation diplomatique que fut l’arms control ou « maîtrise des armements » - est à reconstruire entièrement. Il faudra beaucoup de temps. À terme, plusieurs issues sont concevables. Je n’exclus pas totalement le fait que l’Ukraine retrouve ses frontières de 1991. Mais cela supposerait des conditions inacceptables actuellement, à commencer par la neutralité du pays. Il est aussi possible d’imaginer, hélas, un conflit gelé pendant des années ou des décennies, ou pire, je le répète, une montée aux extrêmes que certains commentateurs semblent appeler de leurs vœux, d’un côté comme de l’autre. Ce sont là aussi pour moi des évidences, qui vont sans dire mais qui vont mieux en les disant, vu que ce n'est pas partagé par la totalité du commentariat.
  13. https://www.ifri.org/fr/publications/notes-de-lifri/farm-bill-2024-raisons-blocage-de-loi-agricole-aux-etats-unis (1er février 2024) Le poste le plus important de la Farm Bill est celui de l’aide alimentaire intérieure. Ce programme de Food Stamps créé en 1936, qui a pris le nom de Supplemental Nutrition Assistance Program (SNAP) en 2008, concerne actuellement plus de 40 millions d’Américains et absorbe 75 à 80 % du budget agricole. Le SNAP fait l’objet de débats idéologiques intenses entre les Démocrates, qui y voient une politique sociale indispensable, et les Républicains, qui contestent une aide injustifiée aux minorités urbaines. Du fait des déchirements de l’automne 2023 entre Républicains à la Chambre des représentants, la loi 2024-2028 n’a pas pu être votée. La loi précédente, couvrant 2019-2023, a donc été prolongée. Fin 2024, il faudra que la nouvelle loi soit adoptée ou que la précédente soit de nouveau prolongée. En l’absence d’accord, c’est une « loi permanente » de 1938 qui s’appliquerait automatiquement. Or, cette dernière pose des conditions d’égalité des revenus des agriculteurs avec les autres catégories professionnelles inimaginables dans le contexte présent.
  14. J'ai cherché une référence précise et datée : https://www.ifri.org/fr/espace-media/lifri-medias/macron-excluant-une-riposte-nucleaire-ukraine-cest-une-chose-de-penser-cen (15 octobre 2022) C'est la réponse qui a fait le plus parler, en France comme à l'étranger, dans l'interview qu'a donnée Emmanuel Macron à France 2 mercredi soir. Interrogé sur la menace d'une attaque nucléaire que Vladimir Poutine ne cesse d'agiter , le chef de l'Etat a déclaré ?: «La France a une doctrine nucléaire. Elle repose sur les intérêts fondamentaux de la nation... Ce n'est pas du tout ça qui serait en cause s'il y avait par exemple une attaque balistique nucléaire en Ukraine ou dans la région. Nous avons un cadre pour ce qui nous concerne.» "Mercredi", ça doit être le 12 octobre 2022. Donc en fait, Macron a bien vu la chose, l'Ukraine n'est pas un "intérêt fondamental" pour la France. Autrement dit, Kiev, c'est Dantzig.
  15. Au moins c'est pas ennuyeux la cacophonie. On s'ennuie pas. Si on avait un empereur, ou plutôt une impératrice, que dis-je, une Führerin Ursula Ière, ça marcherait à la baguette. Pas de cacophonie. Mais je crois que je préfère la cacophonie. N'empêche que dans le musée à ciel ouvert soviétique, la Transnistrie, des Russes et des Ukrainiens cohabitent sans se taper dessus, parce qu'ils ont un ennemi commun que sont les Roumains.
  16. Par les temps qui courent, chacun a "son de Gaulle", semble-t-il : https://www.lefigaro.fr/vox/monde/pierre-lellouche-macron-ou-le-vertige-de-l-escalade-contre-la-russie-20240227 Le général de Gaulle, fondateur de la Ve République et le père de notre force nationale de dissuasion, n’avait qu’une obsession : voir un jour, à l’occasion d’une crise internationale, la France entraînée par ses alliés, c’est-à-dire par l’Amérique, dans une crise qu’elle ne contrôlerait pas. Raison pour laquelle le général, qui tenait par dessus tout à conserver un contrôle national total sur notre appareil de dissuasion, était sorti du commandement intégré de l’Otan en 1966. Soixante ans plus tard, Emmanuel Macron est-il en train d’entraîner la France, et avec elle l’Alliance atlantique, dans une escalade militaire, donc potentiellement nucléaire, avec la Russie ? C’est la question qui se pose au lendemain des déclarations du président de la République à l’occasion du sommet impromptu sur l’Ukraine qui s’est tenu il y a deux jours à Paris. Pour la première fois, Emmanuel Macron a indiqué que l’envoi de troupes au sol…
  17. La dernière fois que la France a envoyé des troupes se battre contre les Russes c'était la Division Charlemagne, pardon la 33. Waffen-Grenadier-Division der SS Charlemagne (französische Nr. 1), donc la référence historique n'est pas si bête.
  18. Parce que comme chacun sait, la parole d'un ministre c'est parole d'évangile. En plus c'est peut-être des informations fournies par des alliés qui nous veulent du bien, comme les informations sur les armes de destruction massives de Saddam Hussein.
  19. À 04:08 il montre les statistiques des admissions à l'hôpital pour automutilation non mortelle chez les filles. C'était presque stable, et ça monte en flèche à partir de 2010. À 17:02 - 17:13 il montre les statistiques du temps passé avec les amis pour les 15-24 ans. Ce temps qui était déjà en baisse chute particulièrement brutalement à partir de 2012.
  20. 20 novembre 2023. Pour Jonathan Haidt, auteur du livre La génération anxieuse : Comment le grand recâblage de l'enfance est à l'origine d'une épidémie de maladies mentales, le grand coupable est le smartphone. En l'espace d'une génération, on a abandonné l'enfance basée sur le jeu, pour créer l'enfance basée sur le smartphone, et les effets sont catastrophiques sur le plan de la santé mentale ou des performances scolaires. Car le jeu permettait d'apprendre à maîtriser le risque et à contrôler l'anxiété (pensez aux balançoires, aux cages à poules,etc...). D'autre part le smartphone monopolise l'attention et distrait. Dans la première partie de la vidéo, il passe des transparents avec les principales données statistiques pertinentes.
  21. L'article de Sciences et Avenir ne parle pas de molécules, mais d'organismes complets : des bactéries ou des champignons : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/bresil-au-pays-des-agrotoxiques-les-biopesticides-ouvrent-une-breche_176768 Dans des réfrigérateurs il conserve ses produits biologiques, champignons et bactéries, dont certains extraits de sa réserve forestière. Il les multiplie ensuite dans des étuves, avant de les appliquer sur les parcelles. D'une certaine façon ce sont des "armes bactériologiques", avec les dangers inhérents.
  22. https://www.theguardian.com/commentisfree/2024/jan/28/observer-view-on-britains-big-garden-birdwatch Prenons l'exemple de l'étourneau sansonnet, un oiseau qui remplissait autrefois le ciel des villes de nuages sombres et tourbillonnants. Son nombre a chuté de 87 % depuis les années 1960. Dans le même temps, le pays a perdu plus de 10 millions de couples de moineaux domestiques, tandis que les effectifs de la grive musicienne ont diminué de 76 %. Selon une estimation, l'UE et le Royaume-Uni ont perdu plus de 600 millions d'oiseaux nicheurs au cours des quatre dernières décennies.
  23. Je pense que Macron n'a pas compris à quel point la question d'une guerre ouverte entre l'Allemagne et la Russie est un point sensible, parce que la Russie n'est pas un ennemi héréditaire de la France. Au contraire, la Russie est presque une amie héréditaire de la France, alliée durant les deux dernières guerres mondiales. Au contraire la Russie était l'ennemie de l'Allemagne lors des deux dernières guerres mondiales. Si l'on veut comprendre ce qu'ont ressenti beaucoup d'Allemands en entendant Macron évoquer de manière désinvolte la question d'un affrontement armé direct entre les Occidentaux et la Russie, il faut se demander ce que ressentiraient les Français si un allié de la France suggérait que la France entre en guerre à nouveau contre l'Allemagne. Je rappelle la conférence de presse d'Angela Merkel à Moscou le 10 mai 2015 : https://web.archive.org/web/20150513210418/http://www.bundeskanzlerin.de/Content/DE/Mitschrift/Pressekonferenzen/2015/05/2015-05-10-pk-merkel-putin.html Il était important pour moi de me recueillir avec le président Poutine à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de rendre hommage aux morts de cette guerre. J'ai déposé une gerbe au mémorial du Soldat inconnu. Je veux ainsi dire au peuple russe : en tant que chancelière allemande, je m'incline devant les millions de victimes que cette guerre, déclenchée par l'Allemagne nazie, a fait. Nous garderons toujours à l'esprit que ce sont les peuples de l'Union soviétique et les soldats de l'Armée rouge qui ont eu à déplorer le plus grand nombre de victimes à l'époque. Je rappelle que la guerre a été menée comme une guerre raciale et d'extermination brutale, qui a causé des souffrances indescriptibles à des millions de personnes. Je pense aux habitants de Leningrad assiégée, morts de faim et d'épuisement, aux millions de civils, de détenus des camps de concentration et de prisonniers de guerre maltraités et assassinés, à une guerre de la terre brûlée au cours de laquelle la Wehrmacht et les SS ont littéralement anéanti d'innombrables villages et villes. Je rappelle les crimes de l'Holocauste, dont nous, Allemands, nous souviendrons comme d'un rappel éternel. Je rappelle que les soldats russes, ukrainiens, biélorusses et autres de l'Armée rouge ont libéré Berlin et, avec les alliés des pays occidentaux, l'Allemagne du joug nazi. Je rappelle également que la fin de la Seconde Guerre mondiale n'a pas apporté la liberté et la démocratie à tous les Européens. Ce n'est que 45 ans plus tard que la division de l'Allemagne et de l'Europe a pu être surmontée, notamment grâce à la volonté de changement de pays voisins comme la Pologne et la Hongrie, et en raison des changements pacifiques intervenus en Union soviétique. Au vu de tous ces événements historiques, je suis reconnaissante que la réconciliation entre nos peuples ait été possible et que les Allemands et les Russes puissent aujourd'hui travailler ensemble à un avenir meilleur. Ces dernières années, nous n'avons cessé d'aspirer à une plus grande coopération en Europe. Je rappelle la Charte de Paris, qui s'appuie sur les décisions d'Helsinki. La Russie est devenue membre du Conseil de l'Europe et de l'OMC. Nous avons créé une coopération entre l'OTAN et la Russie. L'annexion criminelle et illégale de la Crimée et les affrontements militaires dans l'est de l'Ukraine ont porté un coup sévère à cette coopération, car nous y voyons une violation des fondements de l'ordre de paix européen commun. Néanmoins, et c'est pour moi d'une importance capitale ces jours-ci, la leçon de l'histoire est que nous devons tout mettre en œuvre pour résoudre les conflits, aussi difficiles soient-ils, de manière pacifique et par le dialogue, c'est-à-dire par la voie diplomatique. C'est pourquoi l'Allemagne et la France, ainsi que l'Ukraine et la Russie, ont pris l'initiative, dans le cadre du format Normandie en février, d'adopter ensemble un ensemble de mesures rendant possible une telle solution diplomatique. Sa mise en œuvre a bien sûr joué un rôle essentiel dans nos discussions d'aujourd'hui, et nous avons apprécié de part et d'autre la mise en place de quatre groupes de travail qui doivent traiter des points essentiels des solutions nécessaires. J'espère que ces groupes de travail vont maintenant travailler très rapidement. Je voudrais remercier l'OSCE de remplir ici une tâche importante, également sous la présidence serbe et sous le travail de Mme Tagliavini, tout comme la mission de l'OSCE qui surveille le cessez-le-feu. En même temps, nous devons garder un œil sur la situation : Quel est l'enjeu de la mise en œuvre du paquet de mesures de Minsk ? Il s'agit de rétablir en fin de compte la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Nous voulons poursuivre ce travail ensemble. Cela semble être un chemin laborieux. Je dis en tout cas au nom de la République fédérale d'Allemagne qu'elle continuera à s'engager dans ce processus. Mesdames et Messieurs, nous avons également abordé d'autres questions, y compris les relations entre l'Union européenne dans son ensemble et la Russie. Il s'agit ici de clarifier également les questions relatives à l'accord d'association avec l'Ukraine. Je répète toutefois ici aujourd'hui que l'objectif est de rapprocher progressivement les espaces économiques de la Russie et de l'Union européenne. Je pense que dans un monde globalisé, il y a de bonnes raisons de travailler à ce grand projet. Les relations bilatérales germano-russes s'y intégreront très bien. Je veux aussi souligner, en ces temps difficiles, que nous avons des signaux d'espoir sur la question de l'Iran, où la coopération des puissances de veto au Conseil de sécurité des Nations unies et de l'Allemagne avec l'Iran nous a permis d'espérer un accord. Nous aurions également beaucoup à faire pour résoudre la guerre civile syrienne. Cela signifie qu'en réalité, le monde attend de nous que nous surmontions les difficultés. Ma visite ici aujourd'hui doit le montrer : Nous voulons le faire avec la Russie et non contre elle. QUESTION : Monsieur le Président, à la fin de l'année dernière, lors d'un entretien avec les historiens, vous avez posé une question rhétorique : "Qu'est-ce qui était mauvais dans le pacte Molotov-Ribbentrop ? Le ministre de la Culture a récemment qualifié ce pacte de pacte extraordinaire de la diplomatie de Staline, en ce qui concerne les intérêts étatiques de l'Union soviétique. Ces mots suscitent des craintes en Pologne et dans les pays baltes. Hier, lors du défilé, vous avez parlé de la nécessité de construire un nouveau système de sécurité. Comment peut-on construire un système de sécurité qui corresponde aux intérêts de la Pologne, des pays baltes, de la Moldavie et de l'Ukraine ? Que peuvent faire la Russie et l'Allemagne pour apaiser les craintes de ces pays ? Vladimir Poutine : Vous savez, on peut discuter de cette question jusqu'au petit matin. Mais en ce qui concerne les peurs ou le fait d'enlever la peur aux gens, il s'agit ici de l'état intérieur. Il faut se surmonter soi-même, il faut faire un pas en avant ; il ne faut pas vivre les phobies du passé, mais regarder vers l'avenir. Je voudrais évoquer ici le pacte Molotov-Ribbentrop : Veuillez prêter attention aux développements historiques. L'Union soviétique, quelle que soit la personne qui dirigeait la diplomatie à l'époque ; il est évident que Staline dirigeait les opérations diplomatiques à l'époque, mais il n'était pas le seul à s'inquiéter de la sécurité de l'Union soviétique a fait des efforts massifs à l'époque pour contrer collectivement le nazisme en Allemagne. De multiples efforts ont été entrepris pour forger un bloc antifasciste en Europe. Toutes ces tentatives ont échoué. Plus encore, après 1938, lorsque le fameux accord a été conclu à Munich, selon lequel certains territoires de la Tchécoslovaquie seraient abandonnés, certains hommes politiques ont pensé que la guerre était inévitable. Par exemple, après que son collègue soit venu à Londres avec ce document et ait dit qu'on avait apporté la paix, Churchill a répondu que maintenant la guerre était devenue inévitable. Lorsque l'Union soviétique a compris qu'elle serait laissée à un contre un avec l'Allemagne hitlérienne, elle a pris des mesures pour éviter une confrontation directe. C'est à cette époque que ce pacte a été signé entre Molotov et Ribbentrop. En ce sens, je partage l'avis de notre ministre de la Culture, qui a dit que le sens des intérêts de sécurité de l'Union soviétique était donné par ce pacte. Le deuxième point : après la conclusion des accords de Munich, la Pologne a elle-même pris des mesures pour annexer certains territoires tchèques. Après le pacte Molotov-Ribbentrop et après le partage de la Pologne, ce pays a lui-même été victime de la politique qu'il tentait de mener en Europe. Il faut bien sûr garder tout cela à l'esprit ; il ne faut rien laisser tomber dans l'oubli. Si vous m'avez écouté hier, j'ai dit hier qu'un système de sécurité ne peut être efficace que si ce système de sécurité est basé sur le non-alignement, si une sécurité égale est garantie pour tous les acteurs internationaux. Si nous pouvons organiser notre travail de cette manière, en nous basant sur l'Organisation des Nations unies, je pense que nous réussirons. Angela Merkel : De mon point de vue, il est difficile de comprendre ce traité Molotov-Ribbentrop si l'on n'a pas également en tête le protocole additionnel secret. De ce point de vue, je considère qu'il s'agit d'un accord dont est née l'injustice. Mais cela ne doit jamais faire oublier que la Seconde Guerre mondiale a été déclenchée par l'Allemagne nationale-socialiste, que c'est nous, en tant qu'Allemagne, qui sommes responsables de l'Allemagne nationale-socialiste de l'époque, et que notre responsabilité historique consiste à rappeler sans cesse que nous avons provoqué des millions et des millions de victimes et que, parallèlement, l'Armée rouge était présente à la fin, lorsque l'Allemagne a été libérée. Je suis venu ici parce que je veux m'incliner, comme je l'ai dit, devant les millions de victimes que le peuple russe, mais aussi beaucoup d'autres dans le monde, ont dû faire. C'est l'Allemagne nationale-socialiste qui a commencé cette Seconde Guerre mondiale, et nous avons la responsabilité historique de nous en souvenir et d'en tirer les leçons. C'est pourquoi, même à une époque où les opinions divergent fortement - j'ai parlé de l'annexion de la Crimée et des événements dans l'est de l'Ukraine -, il est important de rendre hommage à cette partie de l'histoire et, surtout, de dire aux Russes que nous en sommes conscients et que nous savons combien de souffrances nous avons infligées au monde, et notamment à l'Union soviétique. En même temps, cela m'incite à dire que même si nous avons de grandes divergences d'opinion, nous devons chercher le dialogue, nous devons chercher des solutions pacifiques et nous devons toujours faire des efforts diplomatiques. Nous avons bien sûr parlé des combats à Chyrokyne et à l'aéroport de Donetsk, mais aussi du risque que cela se rallume ailleurs. Nous nous sommes une nouvelle fois assurés mutuellement que le paquet de mesures de Minsk est ce dont nous disposons pour tenter de trouver une solution pacifique sur cette base. Le succès est loin d'être assuré, mais nous n'avons rien d'autre ; c'est pourquoi il faut continuer à y travailler. Je rends encore une fois hommage au travail de l'OSCE. Nous devons maintenant tout faire, chacun dans la mesure de son influence - je pense que le président russe a aussi de l'influence sur les séparatistes - pour obtenir au moins un cessez-le-feu, mais aussi pour entamer les processus politiques. La nuit de Minsk, au cours de laquelle nous avons négocié, a été une nuit difficile, cela ne fait aucun doute, une nuit au cours de laquelle nous avons durement lutté. Maintenant, la seule possibilité visible à mes yeux de progresser et de rétablir l'intégrité territoriale de l'Ukraine est de mettre ce processus en route. Le travail des quatre groupes de travail en fait partie. Il s'agit des relations économiques, des questions humanitaires et de la préparation des élections locales, car seules les élections locales permettront de rétablir le contrôle de la frontière. Je suis prêt, et je sais que cela vaut aussi pour le président français François Hollande, à continuer à m'engager dans ce processus. Nous devrons travailler dans ce sens. J'ai senti aujourd'hui que nous étions prêts à le faire. Poutine : Si vous me le permettez, je vais également dire un mot à ce sujet. Premièrement. Nous devons avoir des critères communs d'évaluation des développements qui ont lieu dans le monde. Il devrait s'agir de critères uniformes, de règles uniformes. Soyez attentifs à cela : Que s'est-il passé au Yémen, qu'observons-nous dans ce pays ? Il y a un renversement, le président a quitté le pouvoir et d'autres États, avec lesquels nous avons de bonnes relations, veulent le ramener par les armes. Tout le monde appelle cela un renversement. Après le renversement de l'Ukraine, toutes sortes d'insultes ont été proférées à l'encontre de l'ancien président Ianoukovitch, et toutes sortes de soutiens ont été apportés à ceux qui ont mené à bien ce renversement. Si nous évaluons des évolutions similaires avec des normes différentes, nous ne pourrons jamais nous mettre d'accord sur quoi que ce soit. À la fin de la journée, nous ne devons pas inscrire la loi du plus fort ou la loi du poing dans le droit international public, mais maintenir les dispositions du droit international public qui sont entretenues et protégées par l'ensemble de la communauté internationale. Deuxièmement . En ce qui concerne les accusations de non-respect des accords de Minsk : Ces reproches émanent des deux parties, aussi bien du gouvernement de Kiev à l'Armée populaire que l'inverse. Mais je suis d'accord avec la chancelière et j'ai également évoqué ce point : il n'y a pas d'alternative à la mise en œuvre de tous les accords de Minsk par le biais des mécanismes de l'OSCE. Cela concerne en premier lieu la réforme politique ; il s'agit ici d'une réforme constitutionnelle, de l'organisation d'élections locales, d'une loi d'amnistie. Sans ces mesures, il n'y a absolument aucun sujet de discussion. Cela doit être fait. C'est difficile, et nous comprenons que certaines considérations de politique intérieure en Ukraine et la situation dans le Donbas entrent en jeu. Mais il n'y a pas d'autre solution et nous allons travailler dans ce sens et utiliser notre influence pour inciter toutes les parties concernées à le faire. Merkel : Le fait est que le processus est très laborieux. En fait, nous espérions parvenir à une trêve ; nous étions d'accord : Ce cessez-le-feu interviendrait après tant et tant d'heures. Malheureusement, il n'a pas eu lieu du tout, parce que Debaltseve a été combattue ou disputée et que les séparatistes l'ont prise au-delà de la ligne convenue. Mais malheureusement, nous n'avons toujours pas de cessez-le-feu aujourd'hui. Nous avons tous les jours des rapports de l'OSCE - nous nous sommes mis d'accord sur ce point - qui expliquent de manière relativement objective pourquoi ce cessez-le-feu n'est pas respecté. On ne peut pas dire qu'une partie le respecte à cent pour cent et l'autre à zéro pour cent. Mais on peut déjà dire qu'il y a de très, très nombreuses violations, y compris du côté séparatiste. Il faut dire qu'il y a de grandes difficultés à faire passer des convois humanitaires de l'Ukraine vers les régions de Lougansk et de Donetsk. Il faut dire qu'il a fallu beaucoup de temps pour mettre en place les groupes de travail ; Dieu merci, nous y sommes maintenant parvenus, c'est aussi une lueur d'espoir. L'échange de prisonniers n'est pas encore terminé ; du moins du côté ukrainien, on dit qu'il y a encore beaucoup de prisonniers ukrainiens. Je ne peux pas non plus comprendre cela en détail pour chaque personne, mais cela me semble plausible. D'un autre côté, il est dit que d'autres points ne sont pas encore entièrement remplis. Nous devons donc continuer à regarder vers l'avenir et essayer de faire avancer ce processus. Quoi qu'il en soit, il est clair que les habitants de la région vivent dans une situation humanitaire très, très difficile. De mon point de vue, nous devons tout faire pour améliorer cette situation. J'en appelle également à ceux qui sont actuellement aux commandes à Lougansk et Donetsk pour qu'ils acceptent l'aide internationale et ukrainienne afin d'améliorer la situation des habitants. [c'est long, mais c'est difficile de mettre une coupure entre les aspects mémoriels et les aspects d'actualité, tant il est évident qu'elle veut parler des deux en même temps]
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