Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

Wallaby

Members
  • Compteur de contenus

    22 302
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    66

Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. Ressusciter la notion de "fausse nouvelle" qui a longtemps été utilisée pour réprimer la liberté d'expression est quelque chose que je trouve dangereux. Le délit de diffusion de fausse nouvelle est toujours présent dans la loi française sur la presse, mais il est tellement encadré par la jurisprudence que c'est devenu quasiment obsolète et c'est tant mieux. Les seuls pays dans lesquels cette inculpation continue d'être utilisée sont les dictatures africaines ou autres : http://archives.rsf.org/article.php3?id_article=3109 (2002) 24.07.02 - Deux journalistes emprisonnés pour "publication de fausse nouvelle" Raymond Kabala, directeur de publication, et Delly Bonsange, éditeur du quotidien Alerte Plus, ont été interpellés puis incarcérés, respectivement les 19 et 22 juillet, pour "publication de fausse nouvelle." Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, Reporters sans frontières a demandé au ministre de l’Intérieur, Mira Ndjoku, de saisir les autorités compétentes afin que les poursuites engagées contre les deux hommes soient abandonnées. " La situation se dégrade nettement en République démocratique du Congo. https://rsf.org/fr/actualites/reporters-sans-frontieres-exige-labandon-des-poursuites-contre-un-journaliste-inculpe-pour (2004) Reporters sans frontières demande au juge Mohammad Ismaïl Abdel Kader du tribunal de Sanaa d'abandonner les poursuites engagées contre le journaliste Saïd Thabet Saïd, accusé de "propagation de fausse nouvelle préjudiciable à l'intérêt public et à la sécurité". http://www.legavox.fr/blog/parvez-dookhy/infraction-propagation-fausses-nouvelles-procedure-6100.htm (2011) La répression d’un délit large de propagation de fausses nouvelles est indicative du faible niveau démocratique d’un Etat. La propagation de fausses nouvelles (propagation/dissemination of false news/information) est un délit fort ancien qui perdure dans certains pays. Elle est appliquée fréquemment dans les pays d’Afrique connus défavorablement pour leur pratique de la répression politique. Dans certains pays démocratiques où elle existe, elle fait l’objet d’une application particulièrement restrictive, laissant la place à la diffamation pour réparer toute atteinte à l’honneur. - - - - - - - - - - PS : Je m'étais déjà exprimé sur ce thème ici http://www.air-defense.net/forum/topic/18727-allemagne/?do=findComment&comment=1012685 où je me demandais si l'Occident n'allait pas suivre la voie tracée par la Chine en matière de censure des réseaux sociaux.
  2. http://www.edition.cnn.com/2016/10/31/opinions/philippines-china-us-scarborough-shoal-south-china-sea/index.html (31 octobre 2016) Depuis la visite de Duterte en Chine, la Chine permet à nouveau officieusement aux pêcheurs philippins de pêcher dans les eaux du récif Scarborough, soit un retour au statu quo de 2012 qui précédait l'action en justice des Philippines devant la cour d'arbitrage international. En cajolant la Chine et en pourrissant d'injures l'Amérique, Duterte a réussi une chose que Washington ne pouvait pas lui fournir : une résolution pacifique de la confrontation du récif Scarborough. http://thediplomat.com/2016/11/why-the-philippines-rodrigo-duterte-hates-america/ (1er novembre 2016) L'anti-américanisme est une ligne politique cohérente chez Duterte : - Il s'est souvent dit "de gauche". - Il a étudié la science politique auprès de Jose Maria Sison, fondateur du parti communiste Philippin. - En septembre 2016 lors du Sommet de l'Asie orientale à Vientiane, il a fait référence au massacre de Bud Dajo perpétré par les Américains dans l'île de Solo en 1906, ce qui constitue un thème anti-colonialiste. - En mai 2002, en tant que maire de Davao il a été témoin privilégié de l'incident où le "chasseur de trésors" américain Michael Meiring qui avait fait exploser accidentellement une bombe dans un hôtel a pu s'échapper, supposément grâce à l'aide de la CIA.
  3. http://www.n-tv.de/wirtschaft/China-schockiert-die-Autoindustrie-article18972896.html (31 octobre 2016) Les autorités annoncent l'introduction prochaine d'un quota de vente minimale de voitures électriques. Les industriels sont choqués. Pour Volkswagen, cela veut dire que sur un total de 3 millions de ventes prévues en 2018, il faudra qu'il y ait 60.000 voitures électriques ou bien 120.000 voitures hybrides. http://www.nytimes.com/2016/10/28/opinion/americas-dangerous-china-fantasy.html?_r=0 (27 octobre 2016) Les Etats-Unis ont longtemps cru à un mythe à propos de la Chine : que son ouverture au commerce international allait provoquer une libéralisation politique. L'auteur cite : Bill Clinton : l'ouverture du système politique chinois est "inévitable, comme la chute du mur de Berlin". George W. Bush : "commercez librement avec la Chine, le temps travaille pour nous". Je pense qu'il y a un parallèle à faire avec les illusions occidentales à propos de la Turquie.
  4. http://www.liberation.fr/planete/2016/11/01/coree-du-sud-la-raspoutine-de-la-presidente-placee-en-detention_1525466 (1er novembre 2016) Selon un sondage publié mardi, seuls 9,2% des Sud-Coréens approuvent l’action de la présidente. Et 67% souhaitent sa démission. http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20161107-coree-sud-park-geun-hye-presidente-sellette-affaire-choi-soon-sil (7 novembre 2016) Sa cote de confiance s’est effondrée à 5 %. http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/coree-du-sud-le-filet-se-resserre-sur-la-presidente-park-geun-hye_1849901.html (13 novembre 2016) Après une nouvelle manifestation monstre contre la présidente sud-coréenne, samedi, le parquet de Séoul va l'entendre la semaine prochaine. http://french.yonhapnews.co.kr/news/2016/11/15/0200000000AFR20161115002600884.HTML (15 novembre 2016) L'opposition accentue la pression pour que Park démissionne
  5. http://www.eurotopics.net/fr/168898/brouille-diplomatique-entre-athnes-et-tirana (2 novembre 2016) Dans la vieille ville de Himara, sur la côté ionienne, les autorités albanaises ont décidé de détruire les maisons de 19 familles appartenant à la minorité hellénophone du pays, provoquant une vive querelle diplomatique entre l'Albanie et la Grèce.
  6. http://www.challenges.fr/monde/ameriques/obama-ne-voit-pas-trump-casser-l-otan-ou-les-accords-sur-le-climat-et-l-iran_438415 (15 novembre 2016) Barack Obama : "Je crois qu'au bout du compte, [Trump] c'est un pragmatique. Et cela peut lui être utile, à partir du moment où il a de bonnes personnes autour de lui et qu'il sait clairement où il va".
  7. https://www.welt.de/politik/ausland/article159499590/Wie-Putin-an-der-Renaissance-des-Ostblocks-arbeitet.html (15 novembre 2016) Beaucoup de Bulgares sont déçus par l'UE et les Etats-Unis : - les sanctions anti-russes nuisent à toute la région - opposition de l'UE et des Etats-Unis au gazoduc South Stream, sans proposer d'alternative pour la sécurité énergétique et sentiment d'injustice et d'hypocrisie lorsque les projets allemands Nord Stream ne font pas l'objet d'une opposition similaire. - sauf changement toujours possible, le gazoduc Turkish Stream devrait relier la Turquie à la Grèce en contournant la Bulgarie [qui a obéi aux prescriptions de l'UE et des Etats-Unis], Moscou punissant ainsi la Bulgarie pour sa politique jusqu'ici pro-occidentale. - politique d'ouverture des frontières aux réfugiés "forcée par l'Allemagne".
  8. http://www.tagesschau.de/inland/razzia-161.html (15 novembre 2016) Le ministère de l'intérieur a décidé d'interdire l'organisation salafiste "La Vraie Religion" (die wahre Religion) connue pour ses campagnes "Lis !" de distribution de corans. On lui reproche des "messages de haine" et de recruter pour Daesh. Ce matin une vaste opération policière a ciblé 200 appartements et locaux divers dans toute l'Allemagne dans le cadre de la répression de cette organisation.
  9. http://www.lefigaro.fr/international/2016/10/20/01003-20161020ARTFIG00056-cinq-ans-apres-la-chute-de-kadhafi-la-libye-en-plein-chaos.php (20 octobre 2016) Khalifa Ghweil, a annoncé, vendredi dernier, avoir repris ses fonctions et pris le contrôle d'une partie des bâtiments officiels. http://geopolis.francetvinfo.fr/quand-la-libye-en-vient-a-regretter-kadhafi-cinq-ans-apres-sa-mort-122237 (18 octobre 2016) "Quand la Libye en vient à regretter Kadhafi, cinq ans après sa mort"
  10. La presse a beaucoup parlé du traité de libre échange avec le Canada notamment à cause de la réaction de la Wallonie, mais j'ai l'impression qu'un autre traité a été passé relativement sous le radar de la presse : le traité de libre échange avec le Vietnam, signé début 2015, qui sera effectif à partir de 2018. Voilà son contenu : http://www.ccifv.org/single-news/n/laccord-de-libre-echange-entre-le-vietnam-et-lunion-europeenne (8 juin 2016) exemption progressive des droits de douane sur : La totalité des produits textiles européens à l’entrée en vigueur de l’accord de libre échange La quasi-totalité des machines et équipements industriels dès l’entrée en vigueur Environ la moitié des produits pharmaceutiques puis l’autre moitié au terme de 7 ans, 70% des produits chimiques, le reste sur une période de 3, 5 et 7 ans. Les pièces automobiles et les deux roues (>150cc) au terme de 7 ans, et les voitures 10 ans Le vin après 7 ans, la bière 10 ans La viande de porc surgelée 7 ans Les produits laitiers 5 ans Les Préparations alimentaires 7 ans La viande de poulet 10 ans Le champ s’élargit également pour les prestations de service (architecture, urbanisme, environnement, services médicaux, distribution, formation..) , et les investissements. Lorsque le mécanisme de résolution des conflits entre investisseurs et États du traité Canadien a été critiqué, Jean-Claude Juncker a fait la réflexion suivante : le même mécanisme est présent dans le traité avec le Vietnam, et personne n'a rien dit, c'est passé comme une lettre à la poste. Cela m'a rendu curieux et j'ai trouvé l'analyse suivante, qui commente le traité avec le Vietnam : http://www.europeanpapers.eu/en/europeanforum/accord-de-libre-echange-ue-vietnam-hierarchisation-objectifs-action-exterieure (14 août 2016) À plusieurs égards, cet accord de libre-échange illustre la volonté des institutions de l’Union, Commission et Parlement en tête, de se démarquer de la pratique antérieure des États membres et d’accompagner le mouvement visant à préserver la capacité normative des États d’accueil des investissements internationaux. Les dispositions de l’accord consacrant ce droit de réglementer semblent effectivement préserver le droit pour chaque partie d’adopter les mesures qu’elle juge nécessaire à l’accomplissement d’objectifs politiques légitimes. Si ces derniers font l’objet d’une série d’exemples, la liste n’est toutefois pas exhaustive.[50] De plus, cette même disposition interdit l’interprétation des standards de protection dans le sens de la garantie d’une immuabilité règlementaire et autorise par exemple la cessation de l’octroi d’aides d’États.[51] En revanche, ce droit de réglementer n’est pas une exception que les parties peuvent invoquer pour se soustraire à leurs obligations et, ce faisant, immuniser certaines de leurs règlementations nationales. Il s’agit plus modestement d’un élément que les arbitres devront prendre en compte dans l’interprétation des autres dispositions de l’accord,[52] en vue notamment de tempérer l’application des clauses relatives aux standards de protection. Autrement dit, les parties auront la charge de prouver que la violation alléguée d’une des dispositions de l’accord résulte de la mise en œuvre proportionnée de ce droit dans la poursuite d’objectifs politiques légitimes. Ainsi, les arbitres devront faire face à un travail de conciliation dont on ne peut que constater qu’il met sur un même plan la protection des investissements et l’adoption de mesures politiques dans l’intérêt général. À titre d’illustration, parmi les “précisions” apportées au traitement juste et équitable, il est prévu qu’une violation de ce dernier peut être caractérisée en cas d’ ”arbitraire manifeste”.[56] De même, lorsque des “actions particulières” de la part des parties sont à l’origine d’ ”espérances légitimes” que les investisseurs auraient pris en compte dans leur décision d’investir, les tribunaux doivent le prendre en compte dans l’application du traitement juste et équitable.[57] Il y a là, nous semble-t-il, des notions suffisamment indéterminées pour laisser aux acteurs du contentieux une influence certaine sur le contenu de la protection conventionnelle offerte par l’accord. Chose que, précisément, les négociateurs souhaitaient éviter.
  11. http://www.spiegel.de/politik/deutschland/frank-walter-steinmeier-kandidat-fuer-bundespraesidentenwahl-a-1121249.html (14 novembre 2016) Steinmeier se déclare candidat à la succession de Gauck à la présidence de la République. Il est soutenu par la CDU et par le SPD. L'élection au suffrage indirect aura lieu en février.
  12. Cela fait plusieurs semaines que j'ai lu ce rapport en entier, donc j'ai pu oublier depuis, mais je n'ai pas souvenir que la question de la présence d'une immigration turque en Europe y était abordé. Je dirais même que c'est peut-être un angle mort de la réflexion américaine sur ce sujet. Sur les problèmes que pose ou ne pose pas la présence d'une immigration turque importante en Allemagne, je renvoie à tout ce que j'ai posté précédemment sur ce sujet dans ce fil ou dans le fil Allemagne.
  13. http://bipartisanpolicy.org/wp-content/uploads/2015/10/BPC-Turkey-Transformed.pdf (octobre 2015) Rapport magistral de 99 pages en anglais qui explique la genèse de l'islamisme en Turquie depuis les origines jusqu'à la conquête et à l'exercice du pouvoir par l'AKP, avec un suivi étape par étape de la concentration de pouvoir en la personne d'Erdogan jusqu'à octobre 2015. Le texte s'appuie sur de nombreuses notes regroupées dans les 20 dernières pages, offrant ainsi accès à toute une littérature permettant d'approfondir tel ou tel point. Il y a un bon rappel sur Erbakan, sur les différentes variantes de soufisme turc, sur l'influence des islamistes arabes ou pakistanais. Le texte explique aussi en détail des politiques d'islamisation mises en place par l'AKP, surtout depuis 2011. J'avais pris quelques notes éparses : Dans les écoles, tandis que les cours de religion sont étendus en durée, le cours sur "les droits de l'homme, la citoyenneté et la démocratie" n'est plus enseigné (p. 61). Cela donne une indication de quel type d'hommes et de femmes on veut former pour le futur. Le Diyanet, l'administration religieuse, a vu son budget quadrupler, avec un nombre de fonctionnaires supérieur à celui du ministère de l'intérieur, et s'est lancée dans des activités nouvelles comme la certification halal ou la publication de fatwas (p.63). Le directeur du Diyanet et les imams sortent de leur neutralité et s'impliquent politiquement (p.64). Les chiffres officiels indiquent que les meurtres de femmes ont augmenté de 1400% de 2002 à 2009 (p.66). Mais voici une traduction de la synthèse (pages 3 à 8) : Le 7 juin 2015, le parti de la Justice et du Développement (AKP) a perdu sa majorité au parlement, qu'il avait conservée 12 ans. Mais il est de plus en plus clair que perdre une élection ne veut pas dire perdre le pouvoir. Depuis le palais présidentiel, le chef de facto de l'AKP, Recep Tayyip Erdogan s'est assuré qu'aucune autre force politique n'ait une chance de gouverner. Ainsi il a appelé à des élections anticipées et relancé la guerre contre le parti séparatiste des Travailleurs du Kurdistan (PKK) dans une tentative relativement transparente de rassembler le vote turc nationaliste. Si Erdogan et l'AKP réussissent ce pari, ils transformeront vraisemblablement la Turquie. « Aujourd'hui est le jour où la Turquie renaît de ses cendres » a dit Erdogan en accédant à la présidence en août 2014. Mais durant les années de pouvoir de l'AKP, la Turquie avait déjà été transformée, bien que ce ne soit peut-être pas dans le sens que souhaitaient les observateurs occidentaux. Lorsque l'AKP a été créé en 2000, il s'est présenté comme un parti "post-islamiste" abandonnant derrière lui le bagage idéologique des tentatives précédentes qui se terminèrent par des échecs de gouvernements fondés sur la tradition islamiste et comme un mouvement démocratique cherchant obstinément à affaiblir la mainmise des élites retranchées dans leurs positions dans l'État turc. Avec cette mission, l'AKP a recueilli la bonne volonté de l'Occident et des libéraux turcs. Quinze ans plus tard, le comportement de l'AKP oblige à reconsidérer ce postulat. La "nouvelle Turquie" d'Erdogan en vient à signifier quelque chose d'autre que la démocratie consolidée que l'AKP promettait. Au contraire, dans les affaires intérieures, les politiques du gouvernement turc sont devenues fortement autoritaires et répressives, tout en se colorant de rhétorique islamique. Dans les affaires étrangères, les politiques sont de moins en moins alignées sur celles des alliés occidentaux de la Turquie, et de plus en plus anti-occidentales et de nature confessionnelle. La "nouvelle Turquie" mise en avant par l'AKP semble avoir plus de points communs avec le mouvement Milli Görüs d'où il est issu, qu'avec le parti réformiste et démocratisant qu'il prétend être. Pour comprendre la Turquie d'aujourd'hui et sa trajectoire future plausible, il est crucial de déterminer lequel de ces deux AKP - le parti post-islamiste de l'espoir libéral, ou les autocrates de la Nouvelle Turquie - est le vrai. Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Le projet de l'AKP a-t-il déraillé à cause de l'ostracisme occidental, ou bien comme certains le prétendent, à cause des excès de son chef de plus en plus narcissique ? Ou bien le problème n'est-il pas que les observateurs aussi bien occidentaux que turcs ont fait une mauvaise lecture de l'AKP dès le départ en ne voyant que ce qu'ils voulaient y voir ? La plateforme initiale libérale et démocratique de l'AKP était-elle une façade et un instrument tactique ? Ses objectifs réels étaient-ils dès le départ le projet autocratique et islamiste qu'il met en avant aujourd'hui ? Ces questions ne peuvent avoir de réponse sans étudier les liens et les attitudes qu'il a avec la tradition d'où il a émergé ainsi que les causes de sa rupture apparente avec ses ancêtres politiques. Cela nécessite d'enquêter sur deux questions particulières, qui n'ont reçu que peu d'attention dans le monde scientifique. La première est l'origine idéologique du mouvement Milli Görüs, l'ancêtre politique des islamistes turcs modernes. La seconde est la rupture qui s'est produite dans le mouvement islamiste entre 1998 et 2000, lorsque l'AKP a commencé à renaître des cendres après la dissolution administrative du parti de la Vertu et que le premier ministre Necmettin Erbakan fut renversé par les militaires turcs. Cette étude permettra une analyse mieux informée des 12 ans au pouvoir de l'AKP et de son agenda politique, éclairant les ambitions politiques qui guident sa quête de la Nouvelle Turquie. Ce qui émerge est l'image d'une remarquable continuité : les personnages principaux de l'islam politique turc ont tous trempé dans une vison du monde anti-impérialiste, antisémite, et anti-occidentale. Et, tandis que l'AKP a accédé au pouvoir en déclarant être en rupture avec cette tradition, ses chefs ont transformé les tactiques politiques du mouvement tout en préservant ses objectifs et ambitions idéologiques. Les origines idéologiques de l'AKP Durant les huit premières décennies de l'existence de la République turque, l'islam politique a bataillé pour établir une tête de pont dans la vie publique du pays. Il avait été exclu systématiquement durant la période kémaliste, mais il fut réautorisé lentement à sortir de cette mise à l'écart lorsque la guerre froide fit de l'islam un rempart contre l'ennemi principal : le communisme. Il fallut attendre qu'Erbakan réussît à mobiliser la bourgeoisie anatolienne, puis fît des incursions dans les classes laborieuses sous une bannière idéologique unifiée - celle du mouvement Milli Görüs - pour que l'islam politique émerge comme force politique indépendante. Une étude plus approfondie du Milli Görüs suggère que ce mouvement est beaucoup plus radical qu'on le postule habituellement. Dirigé par Erbakan, ce mouvement a pour origine la branche Khalidi de l'ordre Naqshbandi, qui est devenue graduellement une force sociale dominante dans les cercles islamiques turcs. Cet ordre se distingue de la plupart des ordres soufis par son fort attachement à la charia et à sa nature politique. Au XIXe siècle, il importa du Moyen-Orient des idées islamiques orthodoxes, dans une Turquie qui était restée attachée à des pratiques plus modérées. En outre, le mouvement islamiste turc s'inspira de sources étrangères : au début du XXe siècle, du fascisme européen, et après la seconde guerre mondiale, des mouvement des Frères Musulmans et de ses filiales. Ainsi ce n'est pas une surprise que le Milli Görüs fût fortement engagé dans l'islamisation de l'État, fortement imprégné de concepts anti-occidentaux, et traversé de théories du complot antisémites. La domination d'Erbakan sur l'islam politique turc a duré 30 ans. Son succès, y compris son accession au poste de Premier Ministre d'un gouvernement de coalition en 1996, a été rendu possible par sa capacité à toujours trouver, prospecter, recruter de nouveaux types d'électorat sous la bannière idéologique islamiste de son parti. Son mandat de Premier Ministre s'est cependant arrêté brutalement quand les militaires sont intervenus pour écraser son flagrant agenda islamiste. Ce moment historique - travailler pendant trente ans pour monter au pinacle du pouvoir et finalement se retrouver au tapis au bout d'un ans - a eu un impact significatif sur la jeune génération des islamistes turcs. Le changement d'image de marque (rebranding) de l'islamisme opéré par l'AKP a procédé en tirant les leçons de ces erreurs et en développant de nouvelles tactiques pour ne pas les répéter. Le choc de l'éviction d'Erbakan a conduit les intellectuels islamistes à réexaminer leur approche idéologique de la politique et a instigué une évolution apparente dans leur pensée. Jusqu'à la fin des années 1990, la vision du monde islamiste dominante incluait un rejet de l'Occident, de la démocratie et de la modernité. Après le coup d'État de 1997, ces idées subirent des changements rapides. Les penseurs islamistes conclurent qu'à la suite des événements de 1997, il était devenu nécessaire d'embrasser la démocratie et de soutenir l'UE pour promouvoir l'islam, puisque c'était la seule façon d'avoir le dessus sur l'appareil d'État qui avait évincé Erbakan. Au même moment, le coup d'État de 1997 fit pencher la balance dans les cercles occidentaux en faveur d'une vision où c'est l'État turc et son autoritarisme laïc qui sont le principal problème, plutôt que les islamistes, eu égard à la démocratisation et à l'intégration européenne de la Turquie, ce qui fournit une opportunité stratégique permettant aux islamistes turcs d'obtenir la bonne volonté de l'Occident. L'AKP est rené des cendres de l'échec d'Erbakan. Bien qu'il émergea du mouvement Milli Görüs, les chefs de l'AKP prétendirent qu'ils avaient laissé ce bagage idéologique derrière eux, le présentant comme un parti "post-islamiste" d'authentiques démocrates qui cherchaient à vaincre un régime sclérosé, semi-autoritaire de "tutelle" par l'armée turque et par les hauts-fonctionnaires. Les libéraux turcs - qui en étaient venus à conclure que l'autoritarisme de l'État turc était le résultat d'une classe dirigeante occidentalisée, culturellement étrangère à son propre pays, violant la culture, la religion et les traditions des Musulmans - embrassèrent ce fil narratif et crurent que la montée des conservateurs religieux "opprimés" apporterait la liberté. De la même façon, l'engagement apparent de l'AKP à réaliser des réformes démocratiques, l'adhésion à l'UE, et l'alliance avec les États-Unis conduisirent la plupart des dirigeants et des analystes occidentaux à prendre cette transformation pour argent comptant. Rétrospectivement, la vitesse de la transformation et sa nature intéressée nous conduit à douter de sa sincérité. Il apparaît qu'une portion considérable de la logique transformatrice du mouvement islamiste était tactique. Des personnages de premier plan l'admirent, notant que leurs idéaux avaient été vaincus et qu'il était temps de passer à autre chose, sans quoi ils ne parviendraient jamais au pouvoir. Le projet de "Nouvelle Turquie" : autoritarisme et islamisation Les racines idéologiques de l'AKP ne disent qu'une partie de l'histoire. Il doit aussi être jugé sur la base des résultat de sa politique au gouvernement. Ces résultats sont de plus en plus cohérents avec la description faite ci-dessus d'un fervent mouvement islamiste qui embrasse la mécanique technique de la démocratie électorale, mais pas ses valeurs sous-jacentes, et subit un processus de changement d'image pour se rendre plus appétissant pour ses électorats nationaux et ses soutiens internationaux. Le projet de "Nouvelle Turquie" peut, d'un point de vue analytique, être divisé en trois domaines : politique, culturel et économique, dans lesquels le pays qui se construit diffère considérablement de la Turquie du passé. Le système politique que les chefs de l'AKP s'appliquent à mettre en œuvre est clairement illibéral et autocratique, traitant le soutien du public pour leur gouvernement comme une chose qui doit être fabriqué dans des élections qui peuvent être libres mais certainement pas équitables. Ce système politique doit être consolidé par un changement culturel, une Turquie que le gouvernement cherche à rendre solidement islamique dans ses valeurs et sa vision du monde. Et l'économie de cette nouvelle Turquie est essentiellement un système de capitalisme de copinage sous le contrôle du parti. Tandis qu'Erdogan et l'AKP ont réussi à détruire une forme semi-autoritaire de gouvernement, dès qu'ils eurent évincé les anciens gouvernants, ils commencèrent immédiatement à promouvoir une forme de gouvernement présidentiel sans contre-pouvoirs, un système du pouvoir d'un seul homme conçu sur mesure pour Erdogan. Autrement dit, l'AKP a cherché à construire une autre forme de gouvernement semi-autoritaire pour remplacer le régime de tutelle militaire. Jusqu'à présent, ils ont échoué à constitutionnaliser ce système. Pourtant Erdogan a de facto réussi à imposer ce système à la Turquie, et pendant ce temps, a conservé le squelette du système de tutelle. Remarquablement, Erdogan tente maintenant de sanctuariser ce système par la loi, déclarant que "qu'on le veuille ou non, le système administratif de la Turquie a changé. Maintenant, ce qu'il faut faire c'est mettre à jour cette situation de facto dans le cadre légal de la constitution". En plus de la dérive autoritaire, Erdogan et l'AKP se sont embarqués dans une islamisation graduelle de la société turque. Avant 2012, l'islamisation de la Turquie était surtout opérée au moyen du changement de la structure des incitations dans la société : les barbes et les voiles étaient tantôt subtilement, tantôt moins subtilement encouragés ou requis pour obtenir des emplois dans le secteur public ou pour obtenir des contrats publics. Dans le même temps, il était possible de discerner un effort subtil mais puissant d'islamisation, en particulier dans les petites villes d'Anatolie où la pression sociale soutenue par l'État rend plus sage de jeuner pendant le Ramadan, de fermer les boutiques pendant la prière du vendredi, et de s'abstenir d'alcool, dans le meilleur cas où l'on peut encore s'en procurer. Depuis 2011, l'islamisation de la Turquie se fait de plus en plus ouvertement. L'AKP, dont le chef a déclaré son intention de former des "générations pieuses", a entrepris des réformes majeures pour islamiser chaque secteur du système éducatif turc. Sous l'empire des réformes éducatives de l'AKP, le nombre d'heures d'éducation religieuse obligatoire à l'école s'est accru, et des dizaines de milliers d'étudiants ont été orientés vers les écoles religieuses. De même, la croissance rapide tant en taille qu'en influence de la Direction des Affaires Religieuses - qui est en réalité une direction nationale de l'islam sunnite - appose un sceau officiel aux admonestations toujours plus nombreuses du gouvernement de vivre selon la doctrine islamique sunnite, fournissant des décrets religieux gouvernant la vie de tous les jours des citoyens. Le gouvernement a travaillé activement à la réduction de la participation des femmes à la vie publique, faisant des déclarations sur la façon dont les femmes doivent vivre leur vie, depuis le nombre d'enfants qu'elles devraient avoir jusqu'à la maternité qui devrait être la seule carrière de la femme. De plus en plus de rhétorique misogyne du gouvernement AKP a fait le pendant à des taux de violence domestique en hausse, et à des cas d'attaques brutales contre les femmes qui défraient la chronique. Dans le domaine économique, l'AKP a construit un système économique fondé sur le capitalisme de copinage, déracinant les grandes entreprises établies de longue date à l'orientation occidentale, pour cultiver une nouvelle classe d'entreprises islamiques loyales, les soi-disant "tigres anatoliens". Conclusions et conséquences La Turquie et l'AKP semblent bénéficier d'une opinion unanime parmi les observateurs washingtoniens. En 2003, l'espoir d'un chapitre nouveau, plus démocratique dans l'histoire politique turque était partagé largement, et pas seulement à Washington. Arrivé début 2014, l'opinion commença à changer et lors des élections parlementaires de juin 2015, un nouveau consensus avait reconnu le caractère de plus en plus autoritaire qu'avait pris la direction du pays. Mais une telle unanimité cache une certaine superficialité de l'analyse. Les observateurs ont rarement mis en œuvre une réflexion profonde sur ce que le fait que l'AKP ne réussisse pas à être à la hauteur des espoirs qu'il avait suscité signifie pour notre compréhension de la Turquie et de l'AKP lui-même. Déterrer comme nous l'avons fait dans cette étude les origines idéologiques et politiques de l'AKP permet de faire la lumière sur la situation actuelle de la Turquie et sa trajectoire future. Ce faisant, cela offre aussi des éclairages sur les postulats myopes ou sans fondements qui sous-tendent la réflexion de politique étrangère sur la Turquie dont il faut tenir compte pour les prochaines étapes des décideurs de politique étrangère. Conclusions Continuité et non rupture L'AKP s'est présentée en 2002 comme un nouveau parti "post-islamiste" qui avait rompu avec ce courant de l'islamisme politique turc. Il y a peu de doute aujourd'hui qu'une portion considérable de la logique sous-tendant la transformation du mouvement islamiste était tactique. Des personnages de premier plan l'ont même admis, notant que leurs idéaux avaient été mis en échec et qu'il était temps de tourner la page, sans quoi ils ne seraient jamais en mesure de parvenir au pouvoir. Des transformations déjà en oeuvre L'AKP a engagé un effort concerté et soutenu dans le temps pour construire une Turquie qui diffère considérablement de celle qui a existé durant les 9 dernières décennies. Déjà, la Nouvelle Turquie promue par l'AKP est en marche et la nature des transformations que l'AKP a lancées suggère que quelle que soit l'équipe au pouvoir, cela aura des répercussions dans le futur. Une idéologie partagée, pas seulement une ambition personnelle Tandis que la quête par Erdogan d'un système politique autoritaire se dissimule de moins en moins - avec le sacrifice de l'État de droit, des libertés civiles, et des anciens alliés dans le but de la centralisation du pouvoir - l'espoir qu'il soit remis en question par un adversaire interne à l'AKP est mis en avant. Mais tandis que les ambitions personnelles d'Erdogan et les relations sous tension au sein de la direction de l'AKP ont certainement contribué à la trajectoire suivie par la Turquie ces dernières années, elles ne constituent qu'une partie de l'histoire. Bien que l'irritabilité d'Erdogan, ses méthodes osées, son impétuosité pourraient être des traits de caractère singuliers au sein de l'AKP, cela ne veut pas dire que les buts qu'il vise ne sont pas partagés largement ni informés par une vision du monde qui prévaut au sein du parti. La démocratie déformée L'AKP était considéré - en Turquie et en Occident - comme une force de démocratisation non pas simplement à cause des politiques qu'il mettait en avant. Il a aussi joué sur un diagnostic des pathologies des institutions politiques turques qui était devenu communément admis parmi l’intelligentsia libérale durant les années 1990 et qui semblait prouvé par le coup d'État de 1997, à savoir qu'il existait une opposition structurelle et une aliénation culturelle entre l'État turc et la société. La montée de l'AKP s'est déroulée dans un contexte intellectuel qui préparait à accepter la vision de l'AKP d'une civilisation islamique turque comme une mission de démocratisation. Mais cette conception à la fois des pathologies du système politique turc et de la façon de les guérir confond les institutions et la culture. En tentant d'identifier un acteur social particulier qui représenterait toute la Turquie, les libéraux ont ignoré la pluralité des ethnicités, des confessions religieuses, et des identités qui constituent la société turque moderne. Conséquences Une transformation durable La nature des transformations que l'AKP a mises en route suggère que même si les stratagèmes d'Erdogan pour maintenir son parti au pouvoir échouent, les répercussions de ses 12 ans de pouvoir continueront à se faire sentir dans le futur. Déjà, les institutions de base de la démocratie sont de plus en plus compromises en faveur d'une mainmise sur le pouvoir par le président. Cette érosion de l'État de droit et des libertés civiles non seulement se poursuivra tant qu'Erdogan sera au pouvoir, mais elle pourrait établir un précédent pour les futurs détenteurs du pouvoir. Pourquoi accepteraient-ils les contraintes démocratiques une fois que la présidence a été détachée de ses amarres constitutionnelles ? De même, les politiques sociales de l'AKP, bien que non coercitives pour l'instant, ont été conçues pour affecter l'identité sociale à long terme. L'interprétation de la religion qui est transmise par les canaux officiels correspond de plus en plus à la compréhension de l'islam sunnite embrassée par l'ordre Khalidi Naqshbandi : une interprétation fortement idéologique et anti-occidentale de l'islam. Et, si Erdogan et l'AKP restent au pouvoir, ce n'est probablement qu'une question de temps avant que des éléments coercitifs du projet sociétal n'apparaissent. L'héritage de la polarisation et de l'instabilité La première décennie du pouvoir AKP a été accompagnée d'une croissance économique et de la promesse d'un processus de paix qui améliorerait grandement le problème kurde. Mais son héritage sera complètement l'inverse. Erdogan et l'AKP font risquer à la Turquie une instabilité interne de longue durée. Le partenariat américano-turc maltraité Le défi que doivent affronter les décideurs politiques américains dans la relation avec la Turquie est d'équilibrer les priorités tactiques de court terme avec les priorités stratégiques de long terme. Cependant, avec un conflit confessionnel compliqué qui fait des métastases dans toute la région, la politique américaine s'est surtout focalisée sur les défis régionaux immédiats, et sur le rôle qu'Ankara pourrait y jouer, plutôt que sur les développement politiques et sociétaux qui se déroulent en Turquie même. Il en résulte que la dérive idéologique turque s'est déroulée dans le contexte plus large d'un encouragement américain des projets turcs. Maintenant, ce qui était autrefois un partenariat stratégique, a été réduit à, au mieux, une relation instrumentale.
  14. Dans le domaine judiciaire, c'est très codifié. L'apparence de partialité d'un juge peut être un motif valable de récusation. Le juge a une obligation de préserver l'apparence d'impartialité (ce qui est plus que l'impartialité tout court). Ginsburg connaît son droit. On peut lui faire confiance. Si elle s'est excusée, c'est bien parce qu'elle a fait réellement une bêtise.
  15. De façon générale je n'aime pas qu'on ferme des fils, car c'est une façon de dire aux gens qui se sont décarcassés à trouver des infos que cela ne servait à rien et que c'est bon à mettre à la poubelle. Je pense qu'il est utile de relire des choses écrites il y a un an, il y a deux ans, il y a cinq ans. Tocqueville a dit : Quand le passé n'éclaire plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres. Je propose de mettre ici tous les messages qui concernent la Turquie et son régime lorsque c'est sans lien direct avec la question kurde et le PKK, même si cela ne concerne pas l'Europe.
  16. Dire que quelqu'un est "pro-russe" dès qu'il demande la levée des sanctions anti-russes, c'est une façon d'interdire de penser que l'amélioration des relations entre la Russie et l'Europe peut être une bonne chose pour la stabilité et la prospérité de l'Europe. C'est donc une formulation idéologique que proposent les titres de ces journaux. Il y a là une logique de propagande de nouvelle guerre froide. Confer mon précédent message dans ce fil : Pour contrer ces accusations, le général Radev élu en Bulgarie aime se présenter comme un "général de l'Otan formé aux États-Unis" : http://www.lejdd.fr/International/Europe/Roumen-Radev-le-general-rouge-va-t-il-rapprocher-la-Bulgarie-de-Poutine-824458
  17. Elle n'a plus l'air d'être très en forme. Elle a fait une déclaration anti-Trump pendant la campagne et elle a été ensuite obligée de s'excuser puisqu'elle sortait de la neutralité qu'on est en droit d'attendre de la cour suprême qui peut être amenée à trancher un litige sur les décomptes de voix.
  18. Tu regardes trop les clips publicitaires de la campagne Clinton. Lorsque des parents de KIA décident de leur propre chef d'entrer dans l'arène et de faire de la politique, il ne faut pas pleurer ensuite si ils se retrouvent cible des attaques du camp adverse. C'est le jeu ma pauvre Lucette. Il ne leur serait rien arrivé s'ils ne s'étaient pas mis à faire de la politique. Soutenir la guerre d'Irak de George W. Bush comme le font ces parents indirectement en exhibant leur fils martyr, ce n'est pas être un parangon de vertu. C'est faire de la propagande belliciste. La contre-partie du respect de la population pour les militaires qui défendent le pays, c'est que les militaires doivent s'abstenir de faire de la politique et de prendre des positions partisanes. Cela s'applique aussi aux parents de militaires s'ils veulent bénéficier du même type de respect.
  19. http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/spielfilm-ueber-das-massaker-von-wolhynien-im-jahr-1943-14492013.html (24 octobre 2016) Le film "Wołyń" du réalisateur polonais Wojciech Smarzowski, qui traite du massacre d'environ 100.000 Polonais de Wolhynie et de Galicie orientale par des nationaistes ukrainiens en 1943, est sorti au cinéma en Pologne et 430.000 spectateurs l'ont déjà vu. Pour l'instant il ne semble pas que ce film doive être diffusé en Ukraine ou en Russie. Les premiers commentaires parus dans la presse ukrainienne sont ambivalents. Cet été, durant une visite en Pologne, le président ukrainien Porochenko est allé s'agenouiller devant le monument aux victimes. Depuis cette année, pour la première fois, la Pologne a mis le 11 juillet dans son calendrier comme journée officielle de commémoration. Un compositeur et musicien de jazz polonais, Krzesimir Dębski, vient de faire paraître un livre à ce sujet sur la base de souvenirs et de documents rassemblés par son père, polonais originaire de Wolhynie, qui a perdu une jambe suite à des blessures subies lors du massacre.
  20. http://www.la-croix.com/Debats/Forum-et-debats/Les-conservateurs-du-PiS-prolongent-le-miracle-economique-polonais-2016-10-06-1200794280 (6 octobre 2016) Ces chiffres, propagés par la maire de Varsovie, vice-secrétaire de la PO, ont été repris également par Gazeta Wyborcza, principal journal d’opposition. La maire de Varsovie et ce journal défraient désormais la chronique. La première pour des soupçons de favoritisme au bénéfice de ses proches lors de la reprivatisation de terrains dans la capitale. Le second, principal instrument de la fronde contre le PiS, est le quotidien le plus proche de la PO. Il avait bénéficié sous le gouvernement libéral de plus de 50 % des fonds publics alloués aux journaux nationaux, alors même qu’il n’atteignait pas les 20 % de tirages, loin derrière le tabloïd Fakt. C’est là que le bât blesse, car l’intense lutte pour la dé-légitimation du PiS doit aussi s’analyser au regard de la menace que faisait planer l’arrivée au pouvoir des conservateurs sur les petits arrangements, peu ragoûtants, d’un certain écosystème. http://www.dailymail.co.uk/wires/reuters/article-3823588/Abortion-protests-rattle-Polish-ruling-party-prompt-rethink.html (5 octobre 2016) 100.000 femmes manifestent contre le durcissement de la loi sur l'avortement. Le gouvernement tente de se distancer du projet de loi de durcissement soutenu par l'Église catholique. Ce qui est inquiétant pour le PiS, les manifestants incluent des femmes qui ont voté pour le parti durant les dernières élections d'octobre [2015], mais menacent de ne plus le faire à cause de la tentative de durcir la loi sur l'avortement. http://www.eurotopics.net/fr/168899/facebook-bloque-les-pages-de-nationalistes-polonais (3 novembre 2016) Selon les médias, le réseau social en ligne Facebook aurait bloqué sur son site plusieurs pages de nationalistes polonais. Le vice-ministre de la Justice Patryk Jaki a aussitôt dénoncé une forme de censure, indiquant que le gouvernement envisageait des recours. Les contenus des pages incriminées auraient été signalés par des utilisateurs comme 'racistes' et 'incitant à la haine'. Les chroniqueurs s'interrogent sur le bien fondé et la légalité du choix de Facebook.
  21. https://www.letemps.ch/monde/2016/11/09/lue-depasser-panique (9 novembre 2016) Hubert Védrine : Le futur président ne sera pas le héraut d’une démocratie qui doit nécessairement être exportée, au contraire de ce que l’on aurait peut-être vu avec Hillary Clinton à la Maison-Blanche. Ou avec les néoconservateurs qui défendent l’interventionnisme et qui se sont d’ailleurs désolidarisés de Donald Trump. Il va promouvoir des relations différentes avec Moscou, en rupture avec la ligne anti-Poutine qui prédomine dans une partie de l’Europe, même si Paris et Berlin ont modéré les positions les plus radicales.
  22. Je dis que Ado Machida est, selon l'extrait que tu as donné de l'article, un spécialiste de politique intérieure et que je ne vois pas en quoi cela permettrait de conclure à un quelconque bellicisme du futur gouvernement Trump.
  23. Si je ne m'abuse, "domestic policy" veut dire politique intérieure.
  24. Cet article renvoie à un autre : http://www.telegraph.co.uk/news/2016/10/06/turkey-is-no-model-for-britains-post-brexit-trade-policy/ (6 octobre 2016) qui dit ceci : Certes, la Turquie a environ 20 accords de libre échange, mais ils sont en fin de compte une voie à sens unique qui peut faire subir aux firmes turques un désavantage compétitif. La Turquie a l'obligation d'ouvrir ses marchés à tous les pays avec lesquels l'UE signe un accord. Mais elle n'a pas le droit de participer aux négociations et n'obtient pas le même accès immédiat sans taxe au marché de ce pays que les membres de l'UE obtiennent. En théorie, la Turquie pourrait signer ses propres accords commerciaux dans les secteurs non couverts par l'Union Douanière de l'UE, tels que l'agriculture, mais en pratique c'est tellement compliqué que la Turquie n'a signé aucun accord significatif avec aucun pays en dehors du système de traités commerciaux de l'UE. Cela veut dire que le jour où le Brexit est effectif, en imaginant que les Britanniques négocient un nouvel accord de libre-échange avec l'UE, les britanniques pourront exporter leurs produits dans l'UE et automatiquement en Turquie également grâce à ce nouvel accord et à l'Union Douanière Turquie-UE. Par contre les Turcs "n'obtiendront pas le même accès immédiat" au marché Britannique. C'est pour cela qu'ils ont besoin de négocier quelque chose.
×
×
  • Créer...