-
Compteur de contenus
1 727 -
Inscription
-
Dernière visite
-
Jours gagnés
14
Tout ce qui a été posté par Manuel77
-
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
« Il est impossible de mettre en œuvre de tels programmes (grandes) avec la France » https://dokdoc.eu/fr/2025/11/27/il-est-impossible-de-mettre-en-oeuvre-de-tels-programmes-avec-la-france/ (Sönke Neitzel est le seul professeur allemand d'histoire militaire.) La Bundeswehr a célébré il y a quelques jours son 70ème anniversaire. À cette occasion, dokdoc a parlé avec Sönke Neitzel de la situation de la Bundeswehr, des réformes et investissements en cours, des grands projets franco-allemands ainsi que du potentiel de l’Europe en matière de défense. dokdoc : Le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, a fait sensation la semaine dernière lorsqu’il a déclaré : « Si notre pays flanche, parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants – parce qu’il faut dire les choses –, de souffrir économiquement – parce que les priorités iront à de la production de défense, par exemple –, si on n’est pas prêt à ça, alors on est en risque » Quel regard portez-vous sur son discours? Neitzel : Ce sont des paroles très fortes qui montrent que le chef d’état-major est conscient de la responsabilité qui incombe à la France. Il reconnaît également que des soldats français pourraient être amenés à combattre sur le flanc oriental de l’OTAN. Or, combattre signifie aussi prendre le risque de perdre la vie – une guerre entraîne toujours des pertes. C’est exactement ce que je ne cesse de répéter ici en Allemagne : chacune des décisions que nous prenons pourrait être payée du sang de nos soldats. Alors oui, je partage pleinement la déclaration du chef d’état-major Mandon. dokdoc : Dans son livre « Zeiten ohne Wende », Christian Schweppe affirme que l’Allemagne est, dans de nombreux domaines, encore incapable de se défendre. Partagez-vous cette évaluation ? Les choses ont-elles évolué depuis l’arrivée au pouvoir de Friedrich Merz ? Neitzel : Les choses sont en train de changer. L’élément le plus important est bien sûr l’argent : l’Allemagne dispose désormais de moyens conséquents – supérieurs à ceux de la France ou du Royaume-Uni. Mais la question centrale demeure : à partir de quoi peut‑on mesurer le chemin parcouru par l’Allemagne ? Faut‑il prendre en considération le point de départ (avec une autre culture stratégique) ou bien sa capacité de combat actuelle ? dokdoc : Vous faites souvent référence au passé pour analyser le présent et proposer des réformes susceptibles de doter l’Allemagne d’une armée « apte au combat ». Je pense en premier lieu à Gerhard von Scharnhorst. Pouvez-vous nous expliquer ce que la Bundeswehr peut aujourd’hui apprendre de ce général prussien ? Neitzel : En Allemagne, la situation diffère de celle que vous connaissez en France : la Bundeswehr a connu soixante-dix ans de paix et n’a jamais réellement combattu. Il n’y a pas eu de guerre d’Algérie ni d’autres opérations où les forces armées auraient été véritablement engagées – à l’exception de deux années en Afghanistan, mais cela est resté très limité. Cette longue période de paix, combinée à l’abrogation du service militaire obligatoire, a conduit à une bureaucratisation excessive de la Bundeswehr. Aujourd’hui, plus de la moitié des soldats sont affectés aux états-majors, aux administrations ou à d’autres services. Cela doit changer de toute urgence. L’exemple de Scharnhorst montre comment de telles transformations peuvent réussir. Scharnhorst, qui avait beaucoup appris des Français durant les guerres de libération, échoua dans un premier temps à restructurer l’armée en profondeur. Ce n’est qu’après la défaite d’Iéna qu’il put mettre en œuvre d’importantes réformes. Aujourd’hui encore, ses idées demeurent pertinentes : Scharnhorst pensait en dehors des structures existantes et aspirait à de véritables changements. Si nous voulons redevenir opérationnels, nous devons, nous aussi, apprendre à nous adapter rapidement. Les réformes ne doivent pas rester confinées au cadre actuel – c’est l’ensemble du système qu’il faut remettre en question. Toutefois, ni la Bundeswehr ni la classe politique allemande ne sont encore prêtes à franchir ce pas. dokdoc : Pendant la campagne électorale, Friedrich Merz a promis de faire de la Bundeswehr « la plus puissante armée conventionnelle d’Europe ». D’énormes moyens financiers ont été depuis votés. Ces investissements sont-ils à votre avis suffisants ? Neitzel : Je crois qu’un budget de défense de 3,5 % devrait être suffisant. Le problème ne réside cependant pas dans le montant, mais dans l’efficacité : sans réformes, cet argent sera gaspillé. Depuis 2022, je n’ai de cesse d’appeler à une modernisation en profondeur de la Bundeswehr – la Cour des comptes fédérale en a d’ailleurs également souligné la nécessité en mai dernier. De tels rapports ont malheureusement peu d’effet au Bundestag. Nous sommes pris au piège d’une culture politique et administrative qui essaie surtout de « compenser (ses lacunes) avec de l’argent ». Boris Pistorius a néanmoins annoncé vouloir présenter un plan de réforme d’ici Pâques – mais il est ministre depuis trois ans. Pourquoi seulement maintenant ? D’ailleurs, ce plan ne concernera qu’un seul domaine : l’armement. Le personnel, les effectifs et la culture organisationnelle – des facteurs qui influencent de manière décisive toute innovation – resteront hors du champ de la réforme. dokdoc : « Quand je vois certains pays qui accroissent leurs dépenses de défense pour acheter massivement du non européen, je leur dis simplement : ‘Vous préparez vos problèmes de demain !’ », prévenait Emmanuel Macron en mai 2023. Qui profite actuellement de la hausse des dépenses de défense en Europe ? Neitzel : Quand Macron parle d’« acheter européen », il veut en réalité dire : acheter français. La France défend ses intérêts et pare sa politique d’un vernis européen. C’est un problème fondamental car la France se voit en quelque sorte comme les « États-Unis de l’Europe » – ce qui ne manque pas de susciter de vives réactions chez nombre de ses partenaires. C’est pourquoi je considère qu’il est nécessaire d’abandonner certains grands projets : il est tout simplement impossible de mettre en œuvre de tels programmes avec la France. La coopération peut fonctionner avec d’autres pays européens, mais pas de cette manière avec la France. Un exemple est l’hélicoptère Tigre – un désastre ! On continue pourtant de lancer de tels projets, pour des raisons politiques. Une coopération avec la France peut être envisageable dans des domaines plus restreints, par exemple pour les missiles. Mais pour les grands projets d’armement, elle est de mon point de vue irréalisable. La France veut absolument maintenir de tels programmes – mais sous cette forme, cela ne fonctionnera pas. dokdoc : Oui, mais sur le fond, le président français voulait dire autre chose.dokdoc: Ja aber im Kern wollte der französische Staatspräsident auf etwas anderes hinweisen. Neitzel : On peut aussi le lire ainsi : Macron a voulu mettre le doigt sur un problème bien réel. Depuis des décennies, les Européens parlent de créer un marché européen commun de l’armement – mais pratiquement rien ne se fait. Tout le monde parle d’Europe, mais chacun poursuit ses intérêts nationaux. Il serait nécessaire de créer quelque chose comme un « Airbus militaire » : une entreprise européenne commune pour les technologies militaires de pointe, capable de rendre l’union compétitive face aux États-Unis – comme cela a réussi dans le secteur civil. De tels projets n’existent cependant toujours pas. dokdoc : La stratégie de sécurité de l’Allemagne publiée en 2023 insiste sur le rôle du pays en tant que « plateforme logistique » de l’OTAN. Dans quel état les infrastructures civiles allemandes sont-elles aujourd’hui ? Neitzel : Les infrastructures allemandes ont été négligées pendant des décennies. Des investissements importants ont certes été votés mais leurs effets ne se feront sentir qu’à long terme – dans certains cas, dans plusieurs décennies. Si nous devions aujourd’hui déplacer d’importantes troupes de l’ouest vers l’est, nous serions confrontés à d’énormes difficultés, notamment parce qu’il n’existe pas de « Schengen militaire » en Europe et que, dans certains pays, le passage de troupes doit encore être déclaré 45 jours à l’avance. Des travaux sont en cours pour accélérer ces procédures. Mais le chemin reste long – pour l’Allemagne comme pour l’ensemble de l’Europe. Le niveau de la Guerre froide est encore loin d’être atteint. En Allemagne, les problèmes sont connus. Mais, contrairement à la France, nous sommes un État fédéral, avec toutes les difficultés que cela implique. Certains Länder coopèrent étroitement avec la Bundeswehr, d’autres moins ; les priorités divergent. En cas de guerre, nous ferions face à d’énormes défis. dokdoc : L’Allemagne peut-elle, à l’heure actuelle, remplir ses devoirs d’assistance envers ses alliés ? Neitzel : Oui et non – tout dépend de ce que l’on entend par là. L’Allemagne dispose de huit brigades, des Eurofighters, d’une marine – et ces forces sont, en principe, capables de combattre. Ce qui est déterminant, cependant, c’est le scénario. En cas de conflit, la Bundeswehr serait par exemple tout à fait capable d’envoyer la 37ème brigade de grenadiers blindés sur le flanc oriental. Cette unité est entraînée, bien équipée et opérationnelle. Face à 5 000 soldats russes, l’Allemagne pourrait faire face. Même contre 100.000 soldats, la situation resterait maîtrisable – à condition que l’OTAN la soutienne. Mais d’un autre côté, chacun le sait, la Bundeswehr a des lacunes très importantes. Si une guerre venait à éclater, cela lui coûterait de nombreuses vies. En résumé : la Bundeswehr est opérationnelle mais sa capacité réelle varie fortement selon le scénario. dokdoc : Les forces armées françaises sont elles aussi confrontées à des défis importants qui, au mieux, ne pourront être relevés que très lentement. Qu’est-ce qui vous rend malgré tout optimiste lorsque vous regardez l’Europe ? Neitzel : L’Europe a un énorme potentiel. Nous sommes 500 millions d’habitants et disposons d’une grande puissance économique. Si nos élites prenaient les décisions qui s’imposent, par exemple en matière d’armement, l’Europe pourrait mobiliser une force et une capacité d’innovation considérables. Tous les acteurs devraient être prêts à faire des sacrifices – Allemands, Français, Italiens, Britanniques. C’est le seul moyen de progresser. Le potentiel est là. Il appartient maintenant nos gouvernements d’avoir le courage de le mettre en œuvre. dokdoc : Monsieur Neitzel, je vous remercie pour cet entretien. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
D'accord, mais que veut-il dire par là ? Qu'ils sont inexpérimentés comme des enfants ? Ou qu'ils sont corrompus parce qu'ils mangent avec avidité ? On peut dire que Kushner a joué un rôle tout à fait compétent dans les accords d'Abraham. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Bouffeurs de Kiri, qu'est-ce que cela signifie ? Est-ce une invention de son cru ou s'agit-il d'une expression courante ? -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Cette vidéo illustre clairement comment l'opinion des milieux politiques allemands à l'égard de l'armée est en train de changer. https://www.youtube.com/watch?v=7AKrI_2Pq3Q Le type aux cheveux longs est Ralf Raths, directeur du musée allemand des blindés à Munster. Autrefois réservé à l'usage interne de la Bundeswehr, ce musée est ouvert au public depuis de nombreuses années. Remarquez l'inscription sur son t-shirt : FDGO - Ultras. Que signifie-t-elle ? F Freiheitlich - Liberté D Demokratische - Démocratie GO Grundordnung - Ordre constitutionnel Il se présente donc comme un extrémiste de la Constitution allemande. C'est l'un des débats les plus anciens et les plus importants sur la nature de l'Allemagne : Habermas a déclaré que le patriotisme ethnique reste interdit aux Allemands, seul le patriotisme constitutionnel est autorisé. Les principes fondamentaux de la Constitution sont désignés par l'acronyme FDGO. Ceux qui les combattent risquent d'être interdits, comme l'AfD. Il est intéressant de noter que les Verts, autrefois pour la plupart hostiles à la Bundeswehr, comptent désormais parmi ses plus grands fans. Ils la considèrent comme un outil permettant de maintenir la FDGO. L'AfD, en revanche, développe de plus en plus une relation ambivalente avec la Bundeswehr, car elle la considère comme un outil anti-russe des mondialistes libéraux/woke. https://fr.wikipedia.org/wiki/Musée_allemand_des_Blindés_de_Munster https://en.wikipedia.org/wiki/Liberal_democratic_basic_order https://www.reservistenverband.de/magazin-loyal/panzermuseum/ -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Je sais, mais comment leur „fond de commerce“ fonctionnera-t-il s'ils ne peuvent plus compter sur les États-Unis ? Pour l'instant, leur traumatisme national/historique semble refaire surface, ça va être une sacrée aventure. Regarde les débats entre Sikorski et les partisans du PiS sur Twitter concernant la fiabilité de Trump en matière de Russie... -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Long article sur les relations germano-polonaises, qui peinent à s'améliorer. Thèmes : - Les Polonais reprochent aux Allemands de ne pas suffisamment commémorer les 3 millions de victimes non juives du nazisme dans leur pays. - Dans le cadre de sa politique plus stricte à l'égard des migrants, l'Allemagne a mis en place des contrôles aux frontières avec la Pologne, ce à quoi les milices locales ont réagi par des contre-mesures visant à repousser les musulmans prétendument expulsés d'Allemagne vers la Pologne. - L'Allemagne est de moins en moins populaire dans les sondages. - Le PiS réclame des réparations de guerre s'élevant à plusieurs milliards - L'UE comme projet de fin des États-nations et de l'hégémonie allemande - Les politiciens impopulaires comme Tusk sont qualifiés de « allemands » - Un évêque polonais qualifie le gouvernement Tusk de « gangsters allemands » https://archive.ph/vMidy -
Vraiment ? Même pour la Corée du Nord et l'Iran ? Tout est décidé chez Dassault et Airbus ? L'Élysée n'a rien à dire ?
-
Je ne comprends pas ce que le sénateur entend par « droit de veto du Bundestag sur les exportations d'armes ». Un tel droit de veto n'existe pas. Le droit de veto appartient au Conseil fédéral de sécurité, composé du chancelier fédéral et de plusieurs ministres. Donc au gouvernement. Peut-être le sénateur veut-il exiger que le Bundestag ne puisse jamais obtenir le droit de veto sur les exportations d'armes allemandes ? Mais cela serait idiot et totalement incompatible avec la Constitution allemande. Le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif émanent du Bundestag, personne ne peut restreindre cette souveraineté. N'est-il pas prévu que le gouvernement français dispose d'un droit de veto sur les exportations du SCAF ?
-
L'armée de l'air est autorisée à s'entraîner davantage au vol à basse altitude. Des zones ont été délimitées dans lesquelles elle est autorisée à voler à une altitude de 250 pieds. https://www.bundeswehr.de/de/organisation/luftwaffe/team-luftwaffe-auf-uebung/tiefflugregeln-luftwaffe
- 2 590 réponses
-
- 4
-
-
Suisse : politique intérieure et extérieure
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Article intéressant sur le débat qui a eu lieu en Suisse entre 1958 et 1963 au sujet de l'acquisition d'armes nucléaires. Il s'agissait de savoir si la neutralité était possible uniquement avec la bombe atomique ou si, au contraire, la neutralité interdisait les armes nucléaires. L'achat de ces armes à l'Union soviétique a même été envisagé. La débâcle du Mirage et le traité de non-prolifération nucléaire 1968 ont été les principaux facteurs qui ont enterré ces projets. https://archive.ph/4uKMi -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Si je comprends bien, Panmunjon n'était qu'un cessez-le-feu qui n'a été signé par aucun homme politique. Une affaire purement militaire, dans laquelle presque rien n'a été clarifié, à part la ligne de contact. Je suppose que cela aurait également les meilleures chances de succès dans le cas de l'Ukraine. On peut ainsi sauver la face et laisser le développement futur à la réalité des rapports de force. Les traités de paix sont aussi démodés que les déclarations de guerre. -
[Union Européenne] nos projets, son futur
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Marechal_UE dans Politique etrangère / Relations internationales
Ils sont alors vraiment mal avisés, car même un aveugle muni d'une canne verra qu'il ne s'agit pas d'une « révolution conservatrice », mais bien d'une « révolution du nihilisme ». Nous connaissons en détail les débats de l'entre-deux-guerres, Hermann Rauschning, Martin Niemöller, Alfred Rosenberg, le christianisme positif... -
[Union Européenne] nos projets, son futur
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Marechal_UE dans Politique etrangère / Relations internationales
Dès que vous proposez des dettes communes et que vous vivez de l'argent des autres, vous êtes aussi souverain qu'un adolescent qui reçoit de l'argent de poche de son père. Les impôts, le budget, les dettes : voilà l'essence même de la souveraineté étatique, tout le reste n'est que drapeaux colorés et belles histoires. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Le célèbre géostratège Lawrence Freedman semble considérer le plan en 28 points comme tellement incompétent sur le plan diplomatique que même les Russes y réagissent avec réserve : https://samf.substack.com/p/the-witkoff-dmitriev-peace-plan-annotated?triedRedirect=true -
[Union Européenne] nos projets, son futur
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Marechal_UE dans Politique etrangère / Relations internationales
Jürgen Habermas, le philosophe allemand vivant le plus connu, a écrit quelque chose sur la démocratie libérale. C'est très sombre. Comme c'est très long, en voici un résumé très court : https://archive.is/HzeAl La démocratie libérale aux États-Unis a 90 % de chances de disparaître. Il y a peut-être encore une chance minime de la sauver lors des prochaines élections, mais après, ce sera fini. Les pays occidentaux au cœur de l'UE devraient renoncer à leur souveraineté pour parvenir à un accord profond. Malheureusement, l'Allemagne a rejeté pendant de nombreuses années les propositions de la France en faveur d'une intégration économique plus poussée. Seules les euro-obligations peuvent permettre d'agir sur la scène politique mondiale. --------- Il argumente donc de manière très francophile, mais à mon avis, il surestime la volonté de la France de renoncer à sa souveraineté. -
[OTAN/NATO]
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
Les États-Unis ont complètement perdu la tête : https://www.t-online.de/nachrichten/deutschland/militaer-verteidigung/id_101008370/usa-deutschland-koennte-nato-kommando-uebernehmen.html ils exigent que l'Allemagne assume davantage de responsabilités au sein de l'OTAN. Ils envisagent même de lui confier le poste le plus élevé. L'ambassadeur américain auprès de l'OTAN, Matthew Whitaker, souhaite que l'Allemagne assume davantage de responsabilités au sein de l'alliance de défense. Lors de la conférence sur la sécurité à Berlin, il a déclaré, selon les médias, qu'il considérait l'Allemagne capable de prendre le commandement des forces de l'OTAN en Europe. « J'attends avec impatience le jour où l'Allemagne se présentera aux États-Unis et dira qu'elle est prête à assumer le poste de commandant en chef des forces alliées. Je pense que nous en sommes encore loin, mais j'attends avec impatience ces discussions », a-t-il déclaré, selon le journal britannique « The Independent ». Selon le journal, le lieutenant-général allemand Wolfgang Wien, qui représente l'Allemagne à l'OTAN, a déclaré qu'il voyait les choses « un peu différemment ». L'initiative américaine est surprenante, car le rôle du commandant, également appelé Saceur, est traditionnellement entre les mains des États-Unis. M. Wien l'a également confirmé, mais a admis que son pays était prêt à assumer davantage de responsabilités. --- Vont-ils également remettre les 500 ogives nucléaires nécessaires à cet effet ? -
La question du châssis du KF51 est très intéressante. Si vous consultez le site Web de Rheinmetall, vous verrez qu'ils vantent leurs chars pionniers (Büffel, Kodiak) en affirmant qu'ils sont basés sur le châssis éprouvé du Leo 2. Pas un mot à ce sujet sur la page d'accueil du KF51. Jusqu'à présent, on suppose qu'il est également basé sur ce châssis. Mais ils ne disent rien à ce sujet, ni sur la motorisation. https://www.rheinmetall.com/de/produkte/land/kettenfahrzeuge Il y a déjà eu des litiges judiciaires entre RM et KMW concernant la propriété intellectuelle du Leo 2, et il est difficile de savoir qui a le droit de faire quoi. https://www.zeit.de/politik/deutschland/2023-05/kraus-maffei-wegmann-rheinmetall-ruestungsfirmen-rechtsstreit-leopard-2/komplettansicht Je vois trois possibilités : 1. RM et KMW ont le droit de construire le châssis du Leo 2 comme ils le souhaitent. Chacun fait ce qu'il veut. Je ne sais pas si cela a été clarifié sur le plan juridique. 2. RM dépend de KMW en tant que fournisseur de ce châssis. Je ne sais pas s'ils peuvent le faire rapidement eux-mêmes. 3. RM sort de sa cachette avec un nouveau châssis, car le châssis du Leo 2 est ancien et repose encore sur des barres de torsion. Ils ne veulent plus avoir affaire à KMW pour le KF51. Mais comme l'a dit Ziggy, le châssis n'a rien à voir avec le KF41.
-
Je ne comprends pas. Qui sont les mêmes et que signifie « s'importer » ?
-
Quand j'écoute les différentes sources partout, ce n'est plus la question. Les investissements ont lieu et auront lieu. Adam Tooze l'a dit de manière très concise, c'est l'un des plus grands engouements pour l'investissement de l'histoire, comme le chemin de fer ou Internet. Ce secteur voit maintenant une fenêtre de trois ans avec Trump, qu'il doit exploiter sans règles. Les événements aux États-Unis auront des répercussions économiques dans le monde entier. S'ils sont couronnés de succès, cela aura des répercussions sur les emplois administratifs partout dans le monde. S'ils échouent, on se retrouvera avec des "stranded assets" et une récession massive chez le seul consommateur mondial. Ce sera une course folle avec Trump au volant, et nous sommes tous des passagers involontaires. Un malheureux coup du sort, comme l'a dit Tooze.
-
Le FCAS devient le CFSN https://suv.report/aus-fcas-wird-cfsn/ Le Future Combat Air System (FCAS) entre dans une phase décisive. Huit ans après son lancement, le programme montre des fissures importantes entre les intérêts nationaux. Alors que la France lutte pour obtenir le contrôle majoritaire du Next Generation Fighter (NGF), l'Allemagne poursuit une autre approche : elle définit de plus en plus le FCAS comme un cadre d'interopérabilité et crée en parallèle sa propre base, le Combat Fighter System Nucleus (CFSN). À Berlin, les responsables ne considèrent plus le CFSN comme un simple projet parallèle, mais comme le successeur structurel du FCAS. L'objectif : fournir le premier Combat Cloud opérationnel d'Europe ainsi qu'une famille d'aéronefs collaboratifs sans pilote. Le débat Lors du sommet Air Force Tech Summit à Berlin, le colonel Andreas Rauber, responsable allemand du programme FCAS au BAAINBw, a livré une évaluation inhabituellement franche. Comme l'a initialement rapporté Defence-Network, il a présenté un graphique de la structure FCAS prévue : une structure équilibrée de composants multinationaux – un « équilibre mondial », comme il l'a appelé. « Cet équilibre global est désormais remis en question », a déclaré M. Rauber. « Plusieurs partenaires souhaitent de plus en plus traiter les avions et les systèmes sans pilote comme des actifs nationaux. Cela détruit complètement l'équilibre. C'est le principal défi à relever lors du passage à la phase 2. » Ces nouvelles exigences en matière de partage du travail compromettent fondamentalement le projet. M. Rauber a confirmé que Dassault et le nouveau ministre français de la Défense avaient récemment revendiqué à nouveau le contrôle majoritaire de certains domaines de conception spécifiques, contrairement aux accords de répartition des tâches conclus précédemment. L'Allemagne souhaite « poursuivre dans la configuration établie », a-t-il déclaré. « Mais si cela ne fonctionne plus, nous devrons envisager d'autres solutions. » Sa conclusion était pragmatique : « Oui, le programme doit se poursuivre. La question est simplement : comment ? » Une décision politique est attendue avant la fin de l'année. Ce qui reste du FCAS Au-delà de la rhétorique, le programme commun s'est réduit à son épine dorsale technique : le Combat Cloud et son architecture de données sous-jacente. Les responsables du BAAINBw définissent désormais le FCAS principalement comme un « cadre de coordination pour l'interopérabilité entre les systèmes nationaux ». Les démonstrateurs pour les capteurs et les liaisons de données restent actifs, mais le concept d'un NGF unique développé conjointement est largement abandonné. La feuille de route de l'armée de l'air allemande discutée à Berlin esquisse quatre objectifs centraux pour l'ère post-FCAS : CFSN Combat Cloud : le niveau national de commandement et de données constitue l'épine dorsale allemande du FCAS Combat Cloud étendu et garantit l'interopérabilité entre les réseaux alliés. Développement CCA : deux classes de systèmes sans pilote (4-5 t et 10 t) pour les rôles d'escorte, d'attaque et de brouillage. Intégration des plateformes existantes : l'Eurofighter EK, le F-35A et les futurs drones seront mis en réseau via la fusion des données. Next Generation Fighter : développement d'un successeur à l'Eurofighter, idéalement en coopération avec l'Espagne et/ou la Suède. Parallèlement, Berlin a entamé des discussions techniques avec les membres du GCAP au Royaume-Uni et en Italie afin d'explorer l'orientation de la liaison de données et l'interopérabilité entre le CFSN et l'architecture du système anglo-italo-japonais. L'objectif est d'étendre la compatibilité du Combat Cloud à l'ensemble des projets européens. L'alternative allemande : CFSN Lors du même sommet, Stefan Heltzel, chef du département FCAS au BAAINBw, a souligné la nouvelle orientation du programme. L'Allemagne a l'intention de « devenir le premier pays européen à mettre en service une plateforme de combat sans pilote », a-t-il déclaré, dans le cadre du programme CFSN. Ces systèmes, en fait des avions de combat collaboratifs allemands (CCA), seront le premier résultat tangible du CFSN. La classe des 4-5 tonnes se concentre sur la reconnaissance et la guerre électronique, tandis que la variante de 10 tonnes se concentre sur les missions air-sol et air-air. Les besoins globaux estimés par l'armée de l'air pour les CCA de plus grande taille s'élèvent actuellement à environ 400 systèmes. L'acquisition et les premières livraisons d'essai devraient commencer en 2029. L'Allemagne insiste sur le leadership national en matière de développement : au moins une ligne de production et une suite de systèmes de mission doivent être conçues et construites dans le pays. Dans le cadre du CFSN, le Combat Cloud sert de colonne vertébrale numérique qui relie les plateformes habitées et non habitées grâce à un échange de données cryptées, en totale compatibilité avec le réseau de missions fédérées de l'OTAN et les normes Link 16/22/MADL établies. Un responsable des achats de haut rang a résumé le concept en ces termes : « L'interopérabilité n'est plus un effet secondaire, mais un objectif principal. » Options potentielles Si l'accord trilatéral FCAS avec la France et l'Espagne échoue, l'Allemagne garde des alternatives ouvertes. La Suède s'est imposée comme le partenaire de remplacement privilégié. Le PDG de Saab, Micael Johansson, a récemment déclaré dans une interview accordée à Table.Briefings que son entreprise était « prête à explorer une future architecture de combat aérien commune avec l'Allemagne, y compris des systèmes sans pilote et des technologies d'avions de combat de nouvelle génération ». Bien qu'aucun accord formel n'ait été annoncé, les contacts au niveau opérationnel entre les industries allemande et suédoise se sont intensifiés. L'expérience de Saab en matière d'intégration de systèmes et de guerre électronique correspond étroitement à l'approche CFSN de l'Allemagne. Les coopérations existantes, telles que celles dans le cadre de l'Eurofighter EK, pourraient servir de passerelle technologique pour de futurs projets communs. La France fait cavalier seul Paris, en revanche, consolide son concept national NGF sur la base de la norme Rafale F5. Dassault Aviation poursuit le développement du F5 pour en faire une nouvelle plateforme équipée de systèmes basés sur un radar RBE2-XG amélioré, un nouveau design de moteur dans le cadre du programme T-REX et une interface pour la coopération avec des systèmes sans pilote. Les représentants du gouvernement français qualifient cette évolution de rentable et préservant la souveraineté industrielle. Cette décision exclut de fait les partenaires étrangers du futur développement français en matière de combat aérien et renforce le lien de la France avec sa base industrielle éprouvée à l'exportation. Si cela renforce la position de Dassault sur le marché et le contrôle national, cela limite également l'apport technologique et la portée du programme, en raison d'une coopération externe réduite et de contraintes budgétaires. Conclusion Le Future Combat Air System fonctionne désormais davantage comme un cadre politique que comme un programme unifié. Son héritage pratique devrait être partagé : la France poursuivra le développement d'un successeur souverain au Rafale de plus petite envergure et d'un éventuel successeur au nEURON-UCAV, tandis que l'Allemagne mettra en place le CFSN avec son propre avion de combat collaboratif et explorera un concept d'avion de combat germano-espagnol-suédois. Dans ce contexte, le CFSN vise à garantir que la prochaine génération de forces aériennes européennes ne soit pas créée dans une usine ou sous un seul drapeau, mais via des réseaux interconnectés et interopérables.
-
D'autres indices laissent penser qu'il pourrait y avoir quelque chose entre Saab et les Allemands. Mais le problème demeure, car Saab est en réalité synonyme de petits avions monomoteurs : https://militaeraktuell.at/schweden-saab-entwicklung-kampfjet-demonstrator/ Dans cet article, le directeur général de Saab se recommande comme partenaire pour le FCAS, mais je n'ai malheureusement pas accès à cet article : https://table.media/security/interview/saab-ceo-johansson-wir-koennen-ein-faehiger-partner-fuer-fcas-sein
-
Entre concept et réalité – Le programme européen d'avions de combat cherche sa voie https://defence-network.com/zwischen-konzept-realitaet-fcas-sucht-den-kurs/ Lors du sommet Air Force Tech Summit, la complexité et la charge politique du programme européen FCAS sont apparues clairement. Hier, le colonel Jörg Rauber, IC I 1 FCAS au ministère fédéral allemand de la Défense, a présenté un rapport d'étape actualisé. Entre visions technologiques, intérêts nationaux et pression du temps, un projet gigantesque visant à garantir la souveraineté aérienne de l'Europe en 2040 est en cours (te). Beaucoup de choses bougent, mais certaines semblent stagner. Ceux qui ont suivi la présentation lors du sommet Air Force Tech Summit ont pu se faire une idée honnête du Future Combat Air System (FCAS) européen : ambitieux, complexe et plein de frictions internes. Le colonel Rauber a commencé son exposé par les changements organisationnels. Il n'a plus de général ; le FCAS n'est plus traité au ministère que comme un service dont les effectifs ont été réduits de moitié. Depuis 2017, on travaille sur la base conceptuelle qui doit définir la prochaine génération d'avions de combat et de drones d'accompagnement sans pilote en Europe. La vision : un système interconnecté de plateformes pilotées et sans pilote qui agissent en réseau, partagent des données, détectent plus rapidement les menaces et réagissent avec souplesse à l'évolution des scénarios d'intervention. Un système qui ose faire le saut du présent vers l'ère de la guerre aérienne autonome. ..…… FCAS – Passage à la phase 2 Jusqu'à présent, le développement en était à la phase 1B. Seul problème : le FCAS est encore confronté à des lacunes issues de la phase précédente. Chaque nation aurait d'abord développé ses propres concepts, qui auraient ensuite dû être combinés entre eux. « Mais nous n'avons pas réussi », regrette le colonel Rauber, « à coordonner cela au niveau trinational et à aboutir à une architecture commune ». Les idées des partenaires divergent notamment en ce qui concerne le démonstrateur d'un nouvel avion. Or, la phase 2 du projet, qui doit débuter prochainement, doit aboutir à des démonstrateurs déjà aptes au vol. « Le temps presse », a-t-on donc répété hier à Berlin. Le FCAS doit être opérationnel en 2040. Un objectif qui ne pourrait être plus ambitieux. Alors que certaines technologies telles que les moteurs, les capteurs et la mise en réseau des données sont développées en parallèle, des questions centrales restent en suspens : à quoi ressemblera l'architecture finale ? Jusqu'où va l'autonomie nationale avant de compromettre l'objectif commun ? Équilibre mondial generale sous pression C'est précisément là que se manifestent de profonds fossés entre les partenaires que sont la France, l'Allemagne et l'Espagne. Des priorités divergentes, des intérêts industriels différents et des conceptions divergentes quant aux profils d'intervention entravent les progrès. L'équilibre entre participation nationale et ligne européenne commune reste l'un des principaux défis à relever. Le colonel Rauber a présenté à ce sujet un graphique représentant les composants nationaux du FCAS sous forme de plusieurs barres, reflétant une répartition équitable et équilibrée. « Cet équilibre global est aujourd'hui remis en question par des propositions visant à privilégier davantage les systèmes individuels pour les avions et les systèmes sans pilote au niveau national. Cela rompt bien sûr complètement l'équilibre. C'est le défi central auquel est actuellement confronté le programme lors du passage à la phase 2 », a expliqué le colonel Rauber. Récemment, un fabricant français a de nouveau réclamé davantage de nationalité. « De notre point de vue – et c'est la position nationale », a déclaré le colonel Rauber, « nous voulons poursuivre dans cette voie ». Rauber a toutefois ajouté : « Si cela ne fonctionne pas, nous devrons réfléchir à des alternatives. » Le colonel arrive à la conclusion suivante : oui, il faut continuer. La question est seulement : comment ? Une décision doit être prise au niveau politique d'ici la fin de l'année. Le colonel Rauber n'a pas souhaité s'exprimer sur les alternatives concrètes si le FCAS venait à échouer définitivement.
-
Incroyable, Meta veut investir 600 milliards dans l'IA aux États-Unis au cours des trois prochaines années. C'est plus que ce que l'Allemagne va emprunter en tant que dette spéciale pour l'armement et les infrastructures. https://www.heise.de/news/Meta-kuendigt-600-Milliarden-US-Dollar-KI-Investitionen-an-11071370.html Le capital mondial continue d'affluer vers les États-Unis, non pas sous forme d'obligations d'État, mais vers les entreprises. Soit ils prendront le contrôle du monde, soit ce sera les pleurs et les grincements de dents.
-
Je ne sais pas, peut-être parce que la décision ne peut plus être reportée ? La partie allemande déclare que la décision concernant le FCAS doit en tout cas être prise avant la fin de l'année : https://www.t-online.de/finanzen/boerse/ticker/countdown-fuer-entscheidung-ueber-kampfjet-projekt-fcas-laeuft/0DB6CE00FAC35878/ Le général de brigade français Phillipe Suhr explique que le FCAS est moins problématique qu'on ne le prétend, car il y a beaucoup de fausses informations : https://www.it-boltwise.de/fcas-programm-zusammenarbeit-zwischen-frankreich-deutschland-und-spanien-bleibt-stabil.html
-
C'est peut-être parce que le journaliste a beaucoup discuté avec Emil Archambault, dont le nom est également mentionné dans l'article. Cet Archambault est un analyste anglais travaillant pour le groupe de réflexion allemand DGAP et s'est souvent exprimé sur le FCAS. https://dgap.org/en/research/publications/how-fcas-can-move-forward https://dgap.org/de/user/32495/dr-emil-archambault https://www.theparliamentmagazine.eu/news/article/europes-100billion-fighter-jet-dream-is-falling-apart