Myrtil

Cette année, la cuisine grecque servie à l'ambassade va être bien épicée.

Je crois qu'une bonne partie de leur énergie doit passer dans la redéfinition d'une enveloppe de solutions dont ils estiment qu'elle pourra raisonnablement être implémentée plus tard sur un avion produit aujourd'hui. Devoir recadrer à contrainte à la fois de temps et de finance, c'est toujours compliqué. C'est là qu'on voit un des points fumeux du rapport à la mode (dont je ne retiens positivement que des conclusions). On ne peut pas reprocher à la France de ne pas avoir fait un chasseur furtif 'en plus de' ou 'à la place de'. Nous n'avons pas les moyens financiers des US qui ont économiquement planté un premier programme et pataugent dans le suivant, pour le moment, sans pouvoir en sortir. Nous aurions vraisemblablement pu encore plus facilement échouer avec la conséquence catastrophique de se retrouver cul nu. On peut même aller plus loin dans l'ironie, dans le cas américain, c'est aussi l'extension de la captation financière par les programmes en cours, en particulier le striker F-35, qui fait obstacle à l'émergence de solutions plus orientées domination aérienne et commentées par les auteurs.

Le DDTC a semble-t-il initialement rejeté le droit à MBDA d'exporter le meteor au Qatar. La différence entre le Qatar et l'Egypte est que le Qatar ne recoit quasiment rien au titre de l'aide US. Et par ailleurs les US sont massivement présents dans le pays pour leurs propres intérêts. A contrario l'Egypte recoit régulièrement plus d'un milliard annuel en aide militaire par les canaux de l'aide extérieure, à l'exception notable de 2017 et l'arrivée de Trump. On peut aisément comprendre que les USA n'ont guère apprécié financer l'achat de matériel "étranger". Ca vaut pour le Rafale, ça vaut pour le scalp, ça vaut aussi pour le meteor si toutefois le missile a réellement fait l'objet d'un contrat. Sous ces conditions le Qatar a le bon levier pour emporter la décision, l'Egypte clairement pas. Quant à un pays européen refusant l'export meteor à l'Egypte, ce n'est pas dans son intérêt. Cependant je crois qu'il ne faut guère plus qu'un simple coup de fil US au bon endroit (pas forcément toujours le même) pour obtenir un miraculeux désalignement des planètes. A l'image des frappes en profondeur en Ukraine ou récemment le triple salto germanique sur EDIP.

Le sujet de la furtivité semble toujours titiller un nerf. Pour autant j'invite les gens à essayer de comparer les progrès sur 30 ans entre -d'une part la furtivité passive, matériaux, traitements, design des structures des flux traversant le moteur/avion -d'autre part l'explosion des capacités dans le domaine des radars, de l'optique, de l'électronique sous-jacente, du traitement du signal et des traitements algorithmiques associés. Si, pour un pilote de mirage 2000C, il est normal d'être ébahi par la domination évidente d'un F-22 durant sa décennie d'apparition, il est moins compréhensible que les gens voient la furtivité passive comme une rente éternelle. Sinon ils pourraient bien vivre la même surprise que russes et ukrainiens face à la transparence de leur zone d'affrontement.

Achetez mon Kaan, moi je vais plutôt prendre de l'eurofighter. Une stratégie gagnante. De mémoire, il faudra aussi avoir l'aval américain pour le meteor (?).

Connait-on le périmètre des travaux avec les EAU sur le futur de l'aviation de combat ? Posté ici, à moins que la référence porte sur la nouvelle itération du Rafale mais la question reste la même. Je sais que les EAU veulent investir dans l'IA et que cela peut s'appliquer à tout domaine, mais quoi d'autre ?

^^ pour référence Je n'ai pas trouvé la vue républicaine sur le sujet mais voici le résumé démocrate. https://democrats-armedservices.house.gov/_cache/files/6/2/62393fd3-adf6-4101-a57c-bba870eb0e31/575CFBE27B8E28AE0F3BCFA9C931512F.20241207-ndaa-summary-final.pdf Requiring a Federally Funded Research and Development Center to analyze the Air Force’s fighter aircraft procurement, fielding, and divestment plan, comparing that plan to known combatant commander requirements, and then providing an operational risk assessment of the plan, Au passage il y a aussi une interrogation sur l'état des stocks missile air-air et l'adéquation de ces missiles à la menace.

Je les ai bien vus, tout comme les piques que certains aiment ici s'envoyer à propos de leur appareil favori. C'est un sport que je ne suis pas en mesure de pratiquer si, toutefois, c'est la nature de cette interrogation. Dans un sujet US, ou tout du moins F-35, voir GAO et ifri dans la même phrase m'a tout de suite fait penser au contenu du NDAA d'équilibriste que l'armée va devoir défendre et peut-être pas seulement au sein d'une mission d'agence budgétisée fédéralement prévue à cet effet.

Si la voix de l'ifri portait autant que celle du GAO, c'est qu'ils auraient sacrément pris du galon. On peut faire un mauvais rapport qui soit en fait salutaire. Si certains éléments, notamment techniques (e.g. les raisonnements sur la bande X), sont 'discutables' pour ne pas dire plus, l'important est que l'ifri réussisse à secouer le cocotier. Je ne serai pas étonné d'entendre également des voix américaines se manifester pour défendre les intérêts de l'USAF face à la nouvelle administration. En particulier faire comprendre que, quelle que soit la glissade budgétaire actuelle, ce n'est pas une bonne idée de déplumer à court terme les programmes actuels. C'est un peu la direction du dernier National Defense Authorization Act laissé en héritage.

Heureux de vous rejoindre. Incompétent en aéronautique, maigre connaisseur des caractéristiques techniques des armements, mais moins incompétent dans certains domaines de la physique, enfin ce qu'il en reste. Au plaisir,