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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Je ne suis pas convaincu, j'avoue. Moreau est désagréable, mais il n'est pas un danger, et il n'agit pas contre la France en temps de guerre... puisque nous ne sommes pas en guerre, comme déjà rappelé Mais il y a quelqu'un qui voudrait te soutenir
  2. Voilà, sur le forum on trouve donc des spécialistes, ou du moins des gens qui savent quelque chose en ce qui concerne les montres Rolex. Pour ce qui est des appels à la guerre sainte en revanche y a pas grand monde... Quelqu'un dans l'assistance qui se sent devenir un Paul Muad'dib Atréides ?
  3. J'ajouterais ceux qui ne veulent pas réitérer l'erreur de la guerre d'Irak - ou de la guerre du Vietnam - et engager l'Amérique trop longtemps, ou la laisser engagée trop longtemps, dans une guerre pas si importante que ça pour ses intérêts et où il n'y a guère que des coups à prendre, ça se terminera mal de toute façon
  4. "C'est mon boulot ! Qu'est-ce que tu crois ?" Kirill le FSB-man patriarche est en effet amateur de Rolex Il n'est d'ailleurs pas le seul. Y en a eu d'autres Était-ce le même modèle ? Je ne suis pas spécialiste en appels à la guerre sainte montres de luxe
  5. A mon sens, non ce n'est pas l'intégralité des commentaires de Thierry de Montbrial qui sont des évidences Plus précisément, ce n'est pas sur le plan économique que la marge de manœuvre des Européens est limitée, mais sur celui de la production d'armements. C'est à cause de cette limite que le soutien militaire américain est indispensable à l'Ukraine, parce que les Européens seraient aujourd'hui incapables de prendre le relais à eux seuls Affirmation posée sans aucune justification ni argument. Rien d' "apparent" à cela. D'accord avec toi là-dessus D'ailleurs ce n'est pas une question d'actualité. Personne ne songe à "abandonner" les Ukrainiens, même Budapest a approuvé en définitive l'aide à Kiev. Fausse alternative. Une économie de guerre, c'est 40 à 50% du PIB pour la défense. La Russie, avec 6% cette année, est extrêmement loin d'une économie de guerre Pour l'Europe occidentale, 40% du PIB pour la défense ce serait environ 6 000 milliards par an Les plus ambitieux plans de soutien militaire à l'Ukraine - qui ne sont pas mis en oeuvre - n'atteignent pas 2% de ce total Personnellement je serais prêt à faire un "deal" avec Ursula von der Leyen : elle arrête de faire semblant d'avoir un quelconque pouvoir politique légitime quand sa seule fonction est de mettre en oeuvre les décisions du Conseil européen, elle se met au garde à vous quand le Conseil parle, elle dit "Oui Messieurs Dames, merci Messieurs Dames", elle fait sans rechigner ce que ses supérieurs lui disent de faire, et elle n'aura pas de problème Personnellement, je n'exclus pas totalement que la Russie conquière Berlin. Dans le sens où si je descend d'abord l'équivalent deux bouteilles de (bon) vin, je pourrai sans doute construire un scénario échevelé avec un enchaînement d'événements qui y mènera. Je n'ai pas dit que je le trouverai convaincant une fois dessoûlé, ni même que je serai prêt à en reconnaître la paternité. Dans le même sens, je n'exclus pas totalement que l'Ukraine retrouve ses frontières de 1991 Fausse alternative. Montbrial exclut une victoire de la Russie, ce que je peux interpréter soit comme une appréciation erronée de la situation militaire et du rapport de force, soit comme le présupposé que si la Russie se dirigeait vers la victoire - c'est-à-dire si le front ukrainien commençait à s'effondrer - quelqu'un "monterait aux extrêmes" au sens nucléaire du terme Comme il ne pense probablement pas à la dissuasion pakistanaise, le président de l'IFRI est en train de faire allusion soit à la dissuasion américaine (Biden n'est pas d'accord avec lui... croit-il que Trump le sera davantage ?), soit à la dissuasion française (Macron n'est pas d'accord avec lui), soit à la dissuasion britannique (j'aimerais bien voir la tête de Sunak si on le lui suggérait en face) Bref, sa déclaration est très étrange. Je ne dirai pas qu'elle n'a aucun sens. Je dirai que je n'en comprends pas le sens D'ailleurs, j'essaie généralement d'être un garçon poli
  6. De mon point de vue, le problème de cette déclaration de Macron n'est pas "en Ukraine" mais "et dans la région". Que l'Ukraine ne soit pas un intérêt vital pour la France est une évidence. Déjà, si elle l'était, nous serions en guerre depuis le 24/02/2022 ! Le problème c'est que "dans la région" il y a aussi des pays alliés de la France. Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie notamment. Macron a montré le bout de l'oreille avec ces quatre mots de trop, on devine aisément que si ces pays étaient menacés d'être submergés par une invasion, la France ferait la guerre mais en excluant le nucléaire Ce qui est en soi une décision tout à fait défendable naturellement. Et c'est la prérogative du président de décider ce que sont les intérêts vitaux de la France, et d'en décider seul. Le problème, c'est d'être sorti de l'ambiguïté à ce sujet. Et cela pour rien. Les dangers du direct ...
  7. Pourquoi te moques tu de Ici Moscou ? Ne sais tu pas que c'est de là que "les Français parlent aux Français", comme depuis Londres en 1940 ? C'est en tout cas l'antienne de l'émission du citoyen russe Xavier Moreau
  8. Dans cet article de Die Welt, je faisais référence à ce passage "Il a déclaré qu’il préférerait une victoire de Biden aux élections américaines. « Il est le plus expérimenté, il est prévisible, c'est un politicien de la vieille école. » Il est clair que Poutine considère cette prévisibilité comme une faiblesse" C'est l'auteur de l'article qui donne cette analyse comme quoi être plus prévisible aux yeux de Poutine serait pour Biden une faiblesse
  9. Oui, enfin les circonstances étaient peut-être très légèrement différentes ? Edit - Juste, je n'avais pas relevé, mais comme le fait remarquer @jojo (lo savoyârd) ce n'est pas la France qui a recruté la division Charlemagne, c'est-à-dire le GPRF à Londres, mais bien le gouvernement collaborationniste de Vichy
  10. Sinon, dans la série "Parfois, nous sommes bien contents que la Chine soit là"
  11. Oui, c'est une déclaration astucieusement ambiguë. On peut l'interpréter dans le sens qu'on veut. Et ça fait sans doute bien rire le président russe Cela dit, tout Américain qui se respecte décidera de son côté, quel qu'il soit, en fonction de ce qu'il pense meilleur pour son pays. Pas en fonction des jeux de tel ou tel dirigeant étranger
  12. Sauf erreur de ma part, Die Welt est orienté à droite. Il n'est pas forcément surprenant qu'ils expliquent que Biden serait moins bon que Trump face à Moscou Il faudrait voir ce qu'en dit Die Zeit Plutôt d'accord. Ce n'est pas cette partie là qui m'a semblé la plus intéressante - voir davantage les soucis des autres que les nôtres est aussi une petite faiblesse que nous avons tous En revanche, je n'avais pas bien perçu à quel point la "sortie" de Macron était aussi une explosion de mépris ouvert envers Scholz Surtout, l'argument fondamental sur les inconvénients de la prévisibilité et du manque d'imagination est bien mené Je ne suis pas sûr qu'ils nous lisent En revanche, ils ont au moins les informations en source ouverte. Et probablement davantage Séjourné aurait pu dire "J'ai écouté le ministre des affaires étrangères russe", ou bien "La Moldavie est voisine de l'Ukraine". Ça suffit pour le comprendre Et tout le monde est capable de lire les médias, j'espère !
  13. L'article est très modéré. Ils ne parlent pas du chef de l'État français Macron en pleine collaboration avec le Führer Scholz. Ni de leurs cérémonies secrètes d'invocation à Satan, la nuit, dans la cathédrale de Strasbourg
  14. Il ne faut rien exagérer "Nazi", ce n'est pas si grave. C'est juste une petite critique, un léger reproche, vu le registre actuel des animateurs de TV russes S'ils commencent à parler de "satanisme", là oui la critique sera un peu plus vive Pour ce qui est des gens sérieux, c'est à dire ceux qui sont en responsabilité, à commencer par Poutine bien sûr, leurs mots pèsent davantage que ceux des pitres chargés de faire du bruit à la TV. Mais pour l'instant Poutine est très soft. Il dit "Rappelle toi Emmanuel que j'ai des armes qui peuvent taper chez toi". Ben oui Vladimir je sais, moi aussi d'ailleurs
  15. Le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov vient de qualifier le gouvernement moldave de "régime de Chisinau". Il suivrait "les traces du régime de Kiev". Et "supprimerait la langue russe" C'est comme un bingo. Ne manque plus que le nazisme moldave et le génocide en Transnistrie
  16. Voici les troupes françaises entrant à Kiev (il faut mettre le son) Bon, au moins, nous avons la réputation d'avoir une certaine allure ...
  17. Et sur ces entrefaites... la Chine se réveille Le ministère des affaires étrangères chinois communique La Chine entame une deuxième série de navettes diplomatiques sur la crise ukrainienne, contribuant la sagesse de la Chine au traitement de la question Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning, a annoncé lors d'un point de presse mercredi qu'à partir du 2 mars, le représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes, Li Hui, se rendra en Russie, au siège de l'UE, en Pologne, en Ukraine, en Allemagne et en France pour le deuxième tour de la navette diplomatique sur la recherche d'un règlement politique de la crise ukrainienne La première série de navettes diplomatiques de la Chine était au printemps 2023. Pour une raison quelconque (allez savoir laquelle ?) on estime à Pékin que c'est vraiment le moment de remettre l'ouvrage sur le métier. J'ai pris connaissance de l'interception d'une conversation du ministre des affaires étrangères chinois avec ses subordonnés 但他们那边却生气了! 他们没那么蠢……事实上,如果他们能那么蠢就好了。 如果他们做了一些非常愚蠢的事情,那对生意会很不利。 走吧,我们回去吧,我们得想办法让他们平静下来! [ "Mais c'est qu'ils sont en train de s'énerver là-bas ! Ils ne sont quand même pas cons au point de... En fait, si ils pourraient être cons à ce point-là. Et ce serait mauvais pour les affaires s'ils faisaient de grosses bêtises. Allez, on y retourne, faut essayer de les calmer !" ]
  18. Article intéressant de Die Welt Le secret du génie stratégique de Poutine Je ne dis pas que je suis forcément d'accord avec tout (en fait je ne le suis pas) ...mais ça donne à penser. On y parle de cacophonie franco-allemande allant jusqu'au mépris, de la veuve de Navalny, du cynisme brillant de Poutine et de la nécessité pour un dirigeant de ne pas être ennuyeux... La veuve d'Alexei Navalny a récemment averti l'Europe qu'elle devait penser de manière « innovante » et « moins ennuyeuse » pour vaincre Poutine. Ce qu’elle veut dire devient désormais clair : le dirigeant russe livre un chef-d’œuvre de cynisme stratégique. Scholz et Macron pensent qu’ils sont brillants. Aux heures de grande écoute, devant des millions de Français, le président français se laisse pousser à commettre une erreur impardonnable : "Répondriez-vous par une contre-attaque nucléaire si Poutine attaquait l'Ukraine avec l'arme nucléaire ?", demande l'animateur. Emmanuel Macron élude, réfléchit, hésite. « Nous avons notre doctrine, et elle repose sur nos intérêts fondamentaux, qui sont très clairement définis », dit-il. Une attaque nucléaire russe contre l’Ukraine « n’affecte en rien ces intérêts ». Ces mots ont laissé l’élite militaire française stupéfaite. Le 12 octobre 2022, le président de la République n’avait apparemment pas préparé ce que tout stratège français peut réciter dans son sommeil. L’adjectif placé devant les intérêts dans la doctrine française est « vital » et non « fondamental ». Et bien plus important encore : les intérêts ne sont jamais définis, pas consciemment. Le principe le plus sacré de la dissuasion nucléaire française est qu'à tout moment l'ennemi ne sait pas clairement dans quels cas Paris utilisera réellement ses armes nucléaires. L’obscurcissement pour obtenir un avantage stratégique est un principe séculaire, exprimé il y a 2 500 ans par le stratège militaire chinois Sun Tsu dans son célèbre ouvrage L’Art de la guerre. "Gardez vos projets sombres et impénétrables comme la nuit, et lorsque vous bougez, tombez comme l'éclair", dit-il. Le principe est encore aujourd’hui enseigné dans les académies militaires sous le nom d’« ambiguïté stratégique ». Mais Macron a violé ce principe en disant catégoriquement non à la protection nucléaire de l’Ukraine. Pendant des semaines, l'establishment stratégique français a laissé le chef de l'État ressentir son mépris pour cette erreur de débutant. Un an et demi plus tard, lundi dernier, le président français s'est peut-être souvenu de son apparition ratée à la télévision. Il est peu avant minuit à Paris ; les 20 chefs d'État restants, dont la Chancelière fédérale, viennent de quitter l'Élysée, où ils s'étaient rencontrés lors d'une conférence sur l'Ukraine. Macron écoute calmement la question d'un journaliste et boit une gorgée d'eau. « Aujourd’hui, il n’y a pas de consensus sur l’envoi officiel de troupes terrestres », dit-il, visiblement bien préparé. « Mais on ne peut rien exclure pour l’avenir. Nous ferons tout pour que la Russie ne gagne pas cette guerre.» Ces déclarations de Macron constituent une salve politique enragée contre le chancelier Olaf Scholz (SPD) . Quelques heures plus tôt, en tant qu'orateur invité à une conférence des rédacteurs en chef des médias allemands - d'une manière aussi publique que imaginable et lisible pour Vladimir Poutine - il avait explicitement exclu que des soldats allemands puissent être déployés en Ukraine. Il semble que la déclaration surprenante de Macron s’oppose délibérément à la prévisibilité de Scholz par une approche ambiguë. Mais en réalité, il s’agit moins de stratégie que de cacophonie. Il existe une profonde frustration entre l’Allemagne et la France. Olaf Scholz est perturbé car l’Allemagne a désormais dépensé plus d’argent en armes pour l’Ukraine que n’importe quel autre État de l’UE, alors que la deuxième puissance européenne, la France, n’a dépensé qu’une fraction de cette somme. Pendant ce temps, à Paris, on se moque de l'Allemagne, qui y est à nouveau perçue comme un maître d'école. Et c’est presque une chute du point de vue français, sans parler des vertus soi-disant allemandes comme une bonne gestion financière en période de crise financière. Non, notamment dans le secteur militaire, où la France milite depuis des décennies pour une plus grande implication allemande, par exemple dans les missions étrangères au Mali. Lors de la conférence de presse nocturne à l’Elysée, Macron a laissé ce mépris se déchaîner comme jamais auparavant. "Beaucoup de ceux qui disent 'jamais, jamais' aujourd'hui sont les mêmes qui disaient 'jamais, jamais de chars, jamais, jamais d'avions, jamais, jamais de missiles à moyenne portée, jamais, jamais ceci ou cela...' il y a deux ans. .» Et puis il a visé encore plus clairement Scholz. "Je vous rappelle que certains membres de ce groupe ont dit qu'ils offriraient des sacs de couchage et des casques." En conséquence, l’Allemagne et la France envoient désormais des signaux contraires à Poutine. Si cela était convenu, il pourrait s’agir d’une astucieuse ambiguïté stratégique. Mais cela ne fait que révéler le profond fossé entre Macron et Scholz. Plus tard dans la semaine, jeudi, Poutine y creusera la brèche lorsqu'il s'adressera à la nation à Moscou. Mais non sans offrir à ses adversaires une performance virtuose dans l'art des « plans impénétrables » et des « mouvements fulgurants » de Sun Tsu. Mais la veille, une femme monte sur le podium à Bruxelles et regarde autour d'elle le Parlement européen. Elle porte une robe noire avec un col blanc. Elle se tient très droite, comme un juge en robe. Elle est l'épouse de l'ennemi le plus courageux de Poutine, Alexeï Navalny, sa veuve depuis deux semaines. « Vous ne pouvez pas vaincre Poutine si vous pensez qu’il est un homme de principes, de morale et de règles. Alexei l'a reconnu il y a longtemps », explique Ioulia Navalnaïa. « Vous n’avez pas affaire à un politicien, mais à un foutu monstre. Si vous voulez vraiment vaincre Poutine, vous devez innover. Il faut arrêter d'être ennuyeux. » C'est alors que les députés applaudissent. Dans le discours de Navalnaya, la tristesse et la colère alternent dans ses yeux. A ce moment-là, quelque chose d'autre apparaît alors qu'elle regarde les députés. Un soupçon de mépris. Pendant ce temps, la monstrueuse ingéniosité de Poutine est à l’œuvre. A 2000 kilomètres à l’est, en Transnistrie, un scénario fantomatique commence à se dérouler. La république séparatiste, au charme de musée à ciel ouvert soviétique, demande au Kremlin de se protéger de la prétendue oppression de la Moldavie. Moscou répond que cette protection est la « priorité absolue ». Les séparatistes de l’est de l’Ukraine ont également demandé l’aide de Moscou il y a deux ans. À la fin du discours sur l’état de l’Union de l’époque, Poutine avait annoncé qu’il enverrait ses soldats pour aider. C'était le début de l' attaque contre toute l'Ukraine . Alors maintenant la Transnistrie. Un jour avant le discours de Poutine à la nation cette année. Les parallèles sont frappants. Mais dans le discours de Poutine , la Transnistrie ne joue aucun rôle. La double présentation séparatiste peut également être lue comme un exemple d’ambiguïté stratégique. Le message : La logique de mes actions est insondable. Dans le même temps, les dirigeants russes donnent un second avant-goût. Après plus d’un an sans aucune menace nucléaire, les craintes d’une escalade nucléaire se sont apaisées en Occident. Mais maintenant, il s'oppose directement à la déclaration du président français concernant les troupes terrestres dotées d'armes nucléaires. Les pays occidentaux qui souhaitent envoyer des soldats des pays de l’OTAN en Ukraine devraient comprendre « que cela menace un conflit avec l’utilisation d’armes nucléaires et donc la destruction de la civilisation. Nous disposons également d'armes capables de toucher des cibles sur leur territoire. Vous ne comprenez pas ? » Cette réponse s’adresse directement à Macron. Poutine formule de manière abstraite et au conditionnel, en utilisant des mots comme « menace » ou « pourrait ». C’est ainsi qu’il entretient l’ambiguïté stratégique. Mais c’est suffisamment clair pour approfondir la division entre l’Allemagne et la France. Poutine sait que Macron n’a aucun allié pour soutenir sa menace. Cet effort solo apparent montre à Poutine que l’Europe est, comme on pouvait s’y attendre, divisée. Et donc inoffensif. Les généraux français se frottent les yeux devant la négligence avec laquelle un président de la République traite sa tâche la plus importante. « L'État, c'est moi » – « Je suis l'État », c'est ce que le Roi Soleil de France Louis XIV n'a jamais dit. Aujourd'hui, en France, on dit « La dissuasion – c'est moi » Aucun chef d’État n’a jamais réellement utilisé cette formulation. Mais il décrit l’absolutisme de l’ère atomique avec une telle précision qu’il tient le coup. En fin de compte, c'est le chef de l'Etat qui doit décider partout, même s'il ne reste que quelques minutes ou secondes à une guerre nucléaire. Une grammaire nucléaire claire constituait le fondement contradictoire de la paix de la guerre froide. Aujourd’hui encore, l’équilibre nucléaire entre les blocs assure la paix. "Sans l'existence de l'arme nucléaire, le risque d'une confrontation militaire directe entre la Russie et l'Occident aurait certainement été plus élevé", estime Bruno Tertrais, politologue français et spécialiste des armes nucléaires. Mais aujourd’hui, cette communication saccadée est dangereuse pour les deux parties. C’est précisément dans cette ambiguïté que l’équilibre délicat peut être maintenu au mieux, c’est-à-dire la dissuasion mutuelle par l’ambiguïté. Mais la cacophonie des communications de Scholz, Macron et Trump pourrait affaiblir la dissuasion. Même Poutine souhaiterait plus de clarté. Il a déclaré qu’il préférerait une victoire de Biden aux élections américaines. « Il est le plus expérimenté, il est prévisible, c'est un politicien de la vieille école. » Il est clair que Poutine considère cette prévisibilité comme une faiblesse
  19. Margarita Simonyan, la directrice de RT et propagandiste-en-chef qui a publié la première cette conversation, profite pleinement du moment "Entre-temps, en Allemagne, le contre-espionnage militaire a ouvert une enquête sur mon poste. C'est dommage que je ne mange pas de pop-corn" Die Welt publie un article sur le sujet. Certains détails sont embarrassants Il s'agit d'une rencontre entre l'inspecteur de l'armée de l'air, le lieutenant-général Ingo Gerhartz, et trois officiers de sa branche des forces armées, qui a eu lieu le 19 février à l'aide du logiciel de vidéoconférence Webex. (...) Selon l'agence de presse allemande, le ministère russe des Affaires étrangères a déjà exigé une déclaration du gouvernement fédéral. "Toute tentative d'éviter les réponses sera considérée comme un aveu de culpabilité", a écrit la porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Moscou, Maria Zakharova, sur sa chaîne Telegram L'enregistrement aborde, entre autres, la question de savoir si les missiles Taurus seraient théoriquement capables de détruire le pont construit par la Russie vers la péninsule de Crimée ou les dépôts de munitions. Il est également question de savoir si l’Ukraine pourrait utiliser ce système d’armes sans la participation de soldats allemands Cependant, on peut également entendre dans l'enregistrement qu'il n'y a pas de feu vert pour l'opération au niveau politique et que la participation de la Bundeswehr doit être exclue. Néanmoins, la conversation, si elle est réelle, est politiquement hautement explosive car elle remet en question les arguments du chancelier Olaf Scholz (SPD) (...) La question de la sécurité des communications internes de la Bundeswehr via des plateformes non cryptées telles que Webex pourrait également faire débat si l'enregistrement audio est authentique. Il n’est pas non plus impossible que d’autres communications aient pu être interceptées Donc : 1) Des hauts responsables militaires allemands tiennent des conversations confidentielles... par Webex 2) Le contenu de la conversation démentirait directement l'argument mis en avant par le chancelier Scholz pour expliquer que l'Allemagne ne peut envisager de donner des Taurus à l'Ukraine 3) Des militaires allemands ont été enregistrés en train de discuter d'une opération de destruction d'un pont qui suivant la loi russe (pas la loi internationale certes) rejoint deux régions de Russie. Laquelle demande des explications dans des termes accusatoires (si vous ne répondez pas, ce sera un "aveu de culpabilité") C'est un désastre assez remarquable ... Il faudra voir la réaction de la population allemande, mais je ne serais pas surpris que les Allemands deviennent encore plus circonspects sur les questions de quelles armes au juste donner à l'Ukraine. Les Taurus ont encore moins de chance de faire un voyage vers l'Ukraine
  20. Le président Biden a dit depuis le début de la guerre, très clairement, que les Etats-Unis interviendront militairement si l'un de leurs alliés en Europe est attaqué. Ils ont rappelé dans les termes les plus clairs que pour eux, Pacta sunt servanda, les traités doivent être respectés Tant que les États-Unis ou leurs alliés ne seront pas attaqués, nous ne nous engagerons pas directement dans ce conflit, que ce soit en envoyant des troupes américaines combattre en Ukraine ou en attaquant les forces russes. Je ne vois pas de raison de remettre la parole des Etats-Unis en doute sur ce sujet Encore une fois, je suis tout à fait d'accord que l'effort - long, dur, complexe - pour rendre les Européens capables de dissuader une attaque russe éventuellement même sans l'aide américaine est nécessaire et urgent. Il est urgent parce que cette capacité pourrait être indispensable dans peu d'années. Quatre ans dans mon calcul Mais il ne s'agit pas d'aujourd'hui. Les Etats-Unis sont toujours là
  21. Voici un article du Monde aujourd'hui, auquel je n'ai pas accès (@olivier lsb coucou ...) En revanche, je peux lire ce qu'en disent les médias russes Médias : la France pourrait autoriser les forces spéciales à franchir la frontière ukrainienne La France étudie la possibilité d'autoriser les forces spéciales et d'autres unités militaires à franchir la frontière ukrainienne afin de poser un « dilemme stratégique » à la Russie, écrit le journal Le Monde , citant des sources (...) « L’idée de permettre à ces entraîneurs militaires de franchir la frontière ukrainienne, potentiellement avec d’autres unités conventionnelles, est au centre de la réflexion française », souligne l’article. Une telle mesure est considérée comme un moyen de créer un « dilemme stratégique » pour Moscou , note le Monde. Selon l'auteur du document, la présence militaire française pourrait protéger certains territoires ukrainiens et limiter les attaques russes Je dois avouer que l'idée que ce "dilemme stratégique" arrêterait longtemps Moscou me semble particulièrement optimiste Comme tu le rappelles, en 1983 à Beyrouth US Marines et parachutistes français n'ont pas constitué un tel "dilemme stratégique" pour le Hezbollah. Et la Russie est autre chose que le simple Hezbollah Quand je mets cette information du Monde sur de potentiels déploiements officiels de forces spéciales françaises en Ukraine en relation avec l'annonce aujourd'hui Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron va recevoir les chefs de parti jeudi, je trouve le résultat inquiétant. Macron ne consulte pas chaque semaine les chefs de parti sur leur vision de la situation en Ukraine. Il a donc quelque chose de spécifique à leur dire pour jauger leurs réactions. C'est un problème déjà ancien, mais qu'il n'est de fait pas inutile de rappeler... Personne n'est dans son esprit tu as raison. Il me semble quand même clair que l'objectif est au minimum le contrôle (direct ou indirect) de la totalité de l'Ukraine, parce que c'est ce que Poutine dit (sous un langage de propagande) depuis le début. Et depuis son discours du 29 février, je ne vois plus de doute qu'il veut annexer au minimum l'ensemble de la "novorussie" c'est-à-dire la totalité du littoral ukrainien sur la Mer noire jusqu'à Odessa, et probablement Kharkiv également. Quant à la Transnistrie, c'est confirmé aussi depuis l' "appel" de leur congrès le 28 février. Et à voir le lien partagé cet après-midi par Olivier, il y a encore d'autres bouts de la Moldavie (Gagaouzie) ce qui suggère très très fort que Poutine veut placer ce pays aussi sous contrôle au minimum indirect mais étroit de Moscou. Or c'est là l'objectif maximum possible sans attaquer un membre de l'OTAN J'ai du mal à imaginer que Poutine prenne le risque de défier directement les Etats-Unis en attaquant l'un de leurs alliés européens. Même seulement un petit bout de l'un des plus petits, comme la ville de Narva en Estonie. Même si le président américain dès janvier prochain s'appelle Donald Trump Là où je suis parfaitement d'accord, c'est que les Européens doivent s'organiser maintenant pour être capable de faire face à un éventuel éloignement de Washington de la sécurité du continent européen (par exemple "On vous garantit toujours la sécurité maritime, vous nous laissez des bases aériennes, et équilibrer la Russie c'est à vous de vous débrouiller", comme le propose le stratège MAGA Sumantra Maitra) Et il s'agit d'y être prêt pour 2028, car si un plan de ce genre est réalisé le gouvernement Trump voudra garantir que les Etats-Unis peuvent se dégager avant la fin du 2ème mandat de Trump Quatre ans pour se mettre en mesure d'équilibrer / de dissuader la Russie de franchir la frontière des membres européens de l'OTAN, c'est peu. Très peu Je pense quand même que c'est possible, à condition de démarrer très rapidement et très fort Juste sur cette phrase. Une armée qui ne sert jamais est une armée qui a rempli à 100% sa mission ! Car cela signifie qu'elle a réussi à dissuader tout agresseur, sans aucunement besoin de tirer l'épée. Une performance exceptionnelle, idéale
  22. Sans doute, mais je ne crois pas Macron né de la dernière pluie. En évoquant publiquement l'option d'envoyer des soldats occidentaux en Ukraine - même dans un rôle strictement limité loin du front - il envoyait le message "La ligne que tous à l'Ouest croyaient infranchissable, eh bien nous n'excluons pas d'en faire dépasser un orteil ou deux", et il ne pouvait pas l'ignorer. Et il a confirmé clairement ensuite que toutes ses paroles avaient été soigneusement mesurées, donc qu'il ne s'agissait pas d'une réponse un peu hâtive en conférence de presse, c'était un message consciemment envoyé Or chacun sait que "quand les bornes sont franchies, il n'y a plus de limite". Chacun peut comprendre que si on passe cette ligne, alors de fil en aiguille - puisqu'il n'y a même plus de ligne devant soi... et d'ailleurs celle qui existait on l'a franchie ! - on sera conduit à faire dépasser le pied entier, puis les deux, après on marchera, puis on se mettra à courir... Du moins si la situation de l'Ukraine continue à se dégrader, mais non seulement c'est ce qui ressort clairement des sources ouvertes, il est même tout à fait possible que les informations à ce jour confidentielles en possession des dirigeants occidentaux soient encore plus inquiétantes Cela pose deux problèmes : - Évoquer publiquement cette possibilité pourrait avoir un sens comme manœuvre dissuasive oui. Mais il faut pour cela deux types de crédibilité : technique et politique. Or la France si elle est seule n'a pas les moyens militaires d'intervenir de manière décisive en Ukraine (et pour commencer, par où passeraient les troupes françaises pour aller en Ukraine ?) Donc la crédibilité technique ne peut être qu'au niveau de l'alliance atlantique. Et la crédibilité politique que la France à elle seule se lance dans une guerre contre la Russie (je ne parle pas du stade "orteil qui dépasse de la ligne", je parle des stades suivants, qui sont contenus et impliqués dans le dépassement initial) est très faible ==>Donc la crédibilité politique elle aussi ne pourrait éventuellement exister qu'au niveau de l'alliance atlantique - Macron a suscité une levée de boucliers immédiate et générale. A l'exception de la Lituanie, certes... mais les 29 pays de l'alliance dont la capitale ne s'appelle ni Paris ni Vilnius étaient tous au rendez-vous avec diverses variations depuis "Nous n'envisageons pas de le faire" jusqu'à "Nous ne ferons jamais !". Vingt-neuf pays, incluant celui dont le budget de défense dépasse le double de la somme de tous les autres ==>Donc l'effet de sa sortie, sa sortie consciente forcément, est de faire apparaître en pleine lumière que la crédibilité de l'alliance atlantique pour envisager de passer cette ligne est strictement nulle J'en reviens à l'alternative que je pointais hier. 1. Soit Macron n'avait pas prévu cette levée de boucliers et son résultat final c'est-à-dire de faire apparaître que l'alliance atlantique n'enverra pas de troupes en Ukraine officiellement. Alors il est incroyablement décalé, incapable de "sentir" la salle autour de lui quand il est dans une réunion de dirigeants de l'OTAN 2. Soit Macron avait prévu la levée de boucliers et le résultat final. Alors c'est un manipulateur qui a atteint son objectif, jeter une lumière brutale sur le fait que non, personne dans l'alliance atlantique n'est prêt à envoyer des troupes en Ukraine officiellement... sans être celui qui a dit "Non". Dans ce cas, son objectif pourrait être de dégager la France de toute critique "Vous n'en avez pas suffisamment, vous êtes responsable du résultat !" Ce qui serait utile à la France dans le cadre de la préparation de la "fin de partie", si cette fin de partie est bien la défaite de l'Ukraine Je ne sais pas quel terme de l'alternative est le bon. Mais je soupçonne très fortement que c'est le second.
  23. Comme je l'écrivais hier, nous ne sommes pas dans un remake de 1984 de Georges Orwell. En effet, le Grand Frère n'a pas de moustache Edit : j'ai oublié de dire que la phrase sur fond rouge, à côté de la vidéo de Poutine, signifie "Nos adversaires doivent comprendre que la Russie dispose d'armes capables d'atteindre des cibles sur leur territoire"
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