-
Compteur de contenus
16 091 -
Inscription
-
Dernière visite
-
Jours gagnés
267
Tout ce qui a été posté par Alexis
-
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
A l'approche du sommet de l'OTAN, le président ukrainien publie une réaction sur son fil Télégram, qui explicite clairement ce que sera la position du conseil de l'OTAN au sujet d'une future adhésion à l'Ukraine. Nous accordons de l'importance à nos alliés. Nous tenons à notre sécurité commune. Et nous accordons toujours de l'importance à une conversation ouverte. L'Ukraine sera représentée à Vilnius lors du sommet de l'OTAN. C'est une question de respect. Mais l'Ukraine mérite également le respect. Sur la route de Vilnius, nous avons reçu des signaux selon lesquels une formulation sans l'Ukraine est en cours de discussion. Je tiens à souligner qu'il ne s'agit que d'une invitation, et non d'une adhésion de l'Ukraine. Il est sans précédent et absurde qu'il n'y ait pas de calendrier à la fois pour l'invitation ( !) et pour l'adhésion de l'Ukraine ; et qu'une formulation étrange soit ajoutée à propos de "conditions" même pour l'invitation de l'Ukraine... Il semble qu'il n'y ait aucune volonté d'inviter l'Ukraine à l'OTAN ou d'en faire un membre. Cela signifie qu'il est encore possible de négocier l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN dans le cadre des négociations avec la Russie. Et pour la Russie, cela signifie une motivation pour continuer à faire régner la terreur. L'incertitude est une faiblesse. J'en parlerai franchement lors du sommet. Sans surprise, la position de l'OTAN quant à une future adhésion de l'Ukraine restera fondamentalement la même qu'en 2008, "Ça arrivera un jour. Quand ? Jamais Pas tout de suite". Zelenski n'aime pas cela, mais naturellement il n'y peut rien. Et il laisse échapper la vérité "Aucune volonté d'inviter l'Ukraine à l'OTAN ou d'en faire un membre" -
Les coiffeurs [HS ON] Sans rapport direct, en cherchant le lien ci-dessus je suis tombé sur cette blague qui est mauvaise. Très. Cependant, ayant mauvais esprit, j'ai rigolé quand même. [HS OFF]
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les missiles de croisière, quand ils fonctionnent et c'est le cas le plus courant, ont un écart circulaire probable de l'ordre de quelques mètres. Même si on imaginait que la techno russe était très inférieure et si l'erreur probable se comptait en dizaines de mètres - et c'est de l'imagination - ça resterait très largement suffisant pour cibler une installation aussi grande qu'une usine. Les missiles aérobalistiques type Kinjal n'ont pas un ECP bien différent. Quant aux erreurs de tir, c'est déjà arrivé. Tirs accidentel sur la Pologne, notamment en novembre dernier avec 2 morts civils. Même s'il s'est avéré plus tard que le projectile était en fait ukrainien, il y a eu une période de flottement où le plus probable semblait un projectile russe. La réaction était unanime dans tous les pays de l'OTAN Pologne comprise, ainsi qu'en Russie : tout le monde temporisait debout sur les freins. Personne ne veut d'une extension de la guerre à d'autres pays. Contrairement à ce qu'une certaine propagande russe aime à faire croire, c'est tout aussi vrai des Polonais. La limite pour la Russie, c'est leurs stocks de missiles avancés. Vu leur production limitée - enfin, nettement supérieure à celle de la France, hein ! - ils doivent économiser. Mais une usine de production de chars serait une cible prioritaire. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
J'ai du mal à croire que cette usine voie le jour, et surtout pas pendant la guerre. Mais si elle est bien construite, sa localisation est claire : c'est sous les Kalibr et Kinjal. -
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
Je dirais même plus... "On a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort ! " (Raymond Devos) -
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
Quant à l'Ukraine, bien sûr, on peut prévoir son entrée dans l'OTAN à peu près au même moment que celle de la Turquie dans l'UE. C'est-à-dire Mais il y a vraiment peu de franchise parmi les dirigeants de l'OTAN. C'est une hypocrisie extrême qui domine. Ce qui est d'ailleurs tout sauf respectueux pour les Ukrainiens... -
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
Je dois d'ailleurs reconnaître avoir eu tort de réagir avec colère à la nouvelle de Erdogan conditionnant l'entrée de la Suède dans l'OTAN à celle de la Turquie dans l'UE. On a tort de se mettre en colère devant un spectacle de Guignol -
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
Retenez-moi ou je fais un mal... Oh et un puis tiens, non finalement -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Une fois n'est pas coutume, voici un texte de propagande russe. Et non, je ne reçois pas d'argent du FSB - d'ailleurs ils sont mauvais payeurs et j'attends toujours Non, je partage ce texte parce qu'il me semble intéressant. Je veux dire que l'angle d'attaque choisi par la chroniqueuse n'est pas tout à fait inefficace. Pour tout dire, je ne peux pas m'empêcher de penser que quelque chose sonne juste ... L'argument de Victoria Nikiforova est que Zelenski serait promis au même sort que Saakashvili l'ancien président géorgien et Guaido l'ancien prétendant à la présidence vénézuélienne. Très contestable s'agissant de Zelenski, et de toute façon ses circonstances sont très différentes - lui a du faire face à une invasion non provoquée de son pays ! Mais la manière dont elle caractérise ces dirigeants qui ont tant aimé l'Amérique, et que l'Amérique a depuis longtemps oublié, et qui n'ont reçu que des avanies en retour de leur amour, comme s'ils n'avaient été pour Washington que des instruments à usage unique... sonne juste. Un miroir pour Zelensky : les marionnettes américaines sont condamnées (...) Dans la vidéo de la clinique où le prisonnier Saakakshvili est soigné, on ne voit qu'un squelette qui marche. Il est impossible de croire qu'il s'agit du même gros homme jovial aux joues luisantes et aux yeux sournois, qui sautait allègrement entre la Géorgie , l'Ukraine et les États-Unis , mâchait sa cravate, bavardait quelque chose, promettait quelque chose, plaisantait beaucoup et rigolait. Il est étonnant que tous ces dirigeants nomades, élevés dans des institutions américaines, se ressemblent autant. Ils sont jeunes, maîtrisent l'anglais, s'habillent à la mode et plaisantent tout le temps. (...) Le jeune soviétique Mishiko, qui excellait à l'école de Tbilissi et à l'université de Kiev, a été victime de cet amour passionné. Dans les années 90, il a été emmené dans divers instituts, d'abord en Europe, puis en Amérique, et son cerveau immature ne l'a pas supporté. Il a eu une révélation. Il a compris que son pays, la belle Géorgie, n'est qu'un misérable et méprisable trou perdu, et que tout le sens de la vie se concentre dans une "ville brillante sur une colline". Et s'il faut faire quelque chose de cette Géorgie (par exemple, la transformer en base militaire américaine et l'entraîner dans l'OTAN), il fera tout ce qu'on lui dit, rien que pour partir à jamais vers la belle Amérique, pour s'accrocher à la mamelle vivifiante de la démocratie et ne plus jamais s'en détacher. (...) Au début, tout allait bien. Saakashvili est devenu le héros de la "révolution des roses" organisée par les Américains. Tous les médias occidentaux parlent de lui, on lui décerne des prix, on l'appelle "le deuxième Churchill" (ou bien est-ce Zelensky ?) (...) Il semble aujourd'hui que Saakashvili ait fui Tbilissi pour rien. S'il avait été attrapé par les nôtres, il aurait été emprisonné, et maintenant il aurait pu être libéré sur parole. Il aurait probablement engraissé en captivité. (...) Et dans son Amérique bien-aimée, il a été oublié depuis longtemps. Les agences de presse se contentent de quelques nouvelles. Le ton est froid. Personne ne court pour sortir Mishiko de prison, personne ne lui vient en aide. L'histoire de Juan Guaido me vient à l'esprit à cet égard. Vous ne vous en souvenez sans doute pas, mais il existait au Venezuela une personnalité pro-américaine, jeune, bien habillée et dotée d'un certain sens de l'humour. Pendant un certain temps, les Américains l'ont considéré comme le président du Venezuela, alors que le pays était dirigé par Nicolas Maduro. Guaido a également été conduit à travers les villes et les pays, le côtoyant, donnant des interviews. En décembre de l'année dernière, le département d'État a soudainement annoncé que Guaido n'était personne, que son nom n'était rien et que les États-Unis n'étaient plus amis avec lui. Aujourd'hui, ce non-président voyage dans différents pays, il vient d'être scandaleusement expulsé de Colombie et son sort est sombre. (...) Et juste au moment où l'on a le plus besoin de leur aide, leurs mécènes américains disparaissent soudainement. Ah, ils ont beaucoup de choses à faire : ils doivent cultiver de nouveaux talents, ils ont le Met Gala qui approche - pas le temps, laissez un message, nous vous rappellerons. (...) D'autres reçoivent une balle dans la tempe, et les historiens se disputeront longtemps pour savoir qui a exécuté l'ancien dirigeant : la CIA ou ses sous-traitants. Mais les morts n'en ont plus rien à faire. On pourrait donc dire que Saakashvili a encore de la chance. Il répondra de ses crimes devant le peuple géorgien dans un environnement civilisé - il est même soigné dans la meilleure clinique. Il est caractéristique que le seul à s'inquiéter de son sort aujourd'hui soit Vladimir Zelensky, qui a expulsé l'ambassadeur géorgien pour ne pas lui avoir remis Saakashvili. Peut-on dire, paraphrasant Robert Heinlein, que "America is a harsh mistress" ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Merci, très intéressant en effet, et très détaillé. Le travail me semble rigoureux. Il faut préciser que le calcul du nombre de morts est fait sur la base d'une estimation statistique. L'intervalle de confiance à 95% est de 40 000 à 55 000 morts sur la période jusqu'au 31 mai 2023, sans les militaires des républiques de Donetsk et Lougansk. L'estimation du nombre de blessés graves "irrécupérables" est en effet beaucoup plus incertaine. Ils arrivent à "1,7 fois le nombre de morts". D'autre part, la méthode a pour conséquence que si le nombre de morts est en fait plus élevé que le centre de l'intervalle de confiance à 47 000, alors le rapport baisse en-dessous de 1,7. Et inversement si les morts sont estimés moins de 47 000. Il serait intéressant que des médias ukrainiens tentent d'utiliser ce genre de méthode pour estimer les pertes ukrainiennes. Mais d'une part il devrait s'agir de médias dissidents - l'information est contrôlée en Ukraine - et ils ne pourraient guère s'établir en Occident, ni en Russie qui en ferait de simples organes de propagande. Je ne connais pas de médias de ce genre. D'autre part la méthode de Mediazona et Meduza est basée sur les registres d'héritage. Et il est possible que les informations ne soient pas trop à jour en Ukraine, qui rencontre plus d'une difficulté liée à la guerre... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
A l'appui de ce que tu dis, voici la carte des pays qui ont ratifié la convention sur l'interdiction des armes à sous-munitions (en violet) On constate l'absence notamment de : Etats-Unis, Russie, Chine, Inde, Turquie, Iran, Pakistan, Ukraine, Pologne, Roumanie, Corée du Sud, Corée du Nord... C'est-à-dire d'à peu près tous les pays qui pouvaient s'imaginer, même dans un scénario apparemment très peu vraisemblable, se retrouver faire une "guerre de haute intensité". Les autres pays ont pu se permettre d'afficher leur vertu d'interdire l'arbalète. Ah non, pardon, l'arbalète c'était le IIème Concile du Latran en 1139... je confonds -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Les naissances comptabilisées en Ukraine étaient - En moyenne ~ 410 000 par an entre 1996 et 2005 - valeurs extrêmes 376 et 467 - En moyenne ~ 490 000 par an entre 2006 et 2014 - valeurs extrêmes 460 et 520 - Entre 2015 et 2021, le nombre de naissances annuel a chuté continûment de ~410 000 à ~270 000 Cette chute brutale avant l'invasion semble résulter de plusieurs facteurs, notamment l'arrivée à l'âge adulte des "classes creuses" nées après 1991 et la chute de l'indice de fécondité des environs de 1,5 enfant par femme aux environs de 1,2. Il est possible aussi que l'émigration des Ukrainiens, qui touche avant tout les jeunes, ait joué. Et ça, c'était avant l'invasion, l'émigration de 8 millions de personnes, la chute supplémentaire des naissances qui va avec, et sans compter le risque d'une amputation supplémentaire de l'Ukraine réduisant encore sa population. Le seul facteur qui limite le vieillissement de l'Ukraine, c'est le fait que l'espérance de vie n'y augmente guère. La mort prématurée des plus âgés n'est pas la meilleure manière de limiter le vieillissement... SI les Ukrainiens le veulent, c'est-à-dire si les couples décident d'y avoir 3 ou 4 enfants plutôt que 1 ou 2, alors après une paix qui leur préserverait un pays indépendant ils pourront le repeupler et le développer. Ceci, à condition d'abord de parvenir à une telle paix. Ce qui n'est sans doute pas impossible, mais faire "lâcher" la Russie nécessitera probablement des années et des années à "tenir" le front - avant qu'à Moscou enfin on commence à se lasser, et à remettre en question la nécessité de poursuivre cette guerre. Et pendant ce temps-là, l'Ukraine aura besoin d'un soutien militaire massif pour que son armée ait ne serait-ce qu'une chance de ne pas craquer sous la pression. Ce qui suppose une grosse production d'armes. Laquelle ne pourra assez rapidement être assurée que par les Européens, parce que les Américains commenceront sans doute bientôt à se lasser. Possible. A condition d'être prêt à une épreuve de volonté contre la Russie. Dix ans ? Davantage ? Et pendant ce temps-là, une production européenne d'armes de la forme... -
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
La solution est trouvée pour l'accueil de la Suède dans l'OTAN ! Bon, c'est une solution à la Erdogan. Donc une solution assez... comment dire... Sérieusement, si j'étais suédois, je soutiendrais une politique en 2 points 1. Renoncer officiellement à la demande d'entrée dans l'OTAN, en explicitant clairement que Stockholm n'entrera pas dans une alliance où se trouverait la Turquie, par respect envers elle-même 2. Rouvrir certains vieux dossiers -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Tsk, Tsk... On ne peut libérer de ses armes de destruction massive qu'un pays qui n'en possède pas Rien n'arrête un Normand. Voir M. Le Conquérant, Guillaume de son prénom -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
De ce que je comprends du graphe partagé par Gally, il inclut effectivement "seulement" le détachement de la Crimée de l'Ukraine. Les habitants des zones séparatistes du Donbass (à partir de 2014) sont toujours comptés comme Ukrainiens. L'ensemble des pays européens connaissent une dénatalité, à des degrés variables, compensée dans des mesures variables par immigration et augmentation de l'espérance de vie. L'Ukraine est cependant : - L'un des pays européens avec la fécondité la plus basse : 1,2 enfant par femme en 2021 - Un pays où l'espérance de vie n'a pratiquement pas augmenté depuis 30 ans : 69 ans en 1991, 70 ans en 2021 - Un pays d'émigration, et non d'immigration, résultat évidemment du fait que c'est aussi le pays européen le plus pauvre par tête d'habitant Poursuivi par un trou de naissances dans la décennie 2010, et la décennie 2020 ne s'annonce pas mieux. Ayant visionné l'ensemble de la série, je peux confirmer. Cette série, en plus d'être bien faite et souvent drôle, évoquait sans se prendre au sérieux et "cartes sur table" tous les problèmes de l'Ukraine. Avec un fonds optimiste, et pas mal d'allant. Et pratiquement entièrement en langue russe, naturellement ! Montrant à la fois la place centrale du russe en Ukraine - n'en déplaise aux nationalistes ukrainiens - et le mensonge éhonté de la propagande du Kremlin prétendant que les russophones y seraient persécutés. Naturellement, c'était avant la guerre L'Ukraine était au fond du trou, d'un trou très profond, mais du moins aucun agresseur ne tentait de la prendre sous contrôle, l'enfonçant encore beaucoup plus profond au passage. Je ne vois personnellement guère d'avenir à l'Ukraine, sauf bébé-boum. Beaucoup de nations européennes vont d'un pas plus ou moins guilleret à leur perte, mais l'Ukraine c'est carrément un sprint Si la norme après la guerre devient "Un couple a 3 à 4 enfants" plutôt que 1 à 2, façon France années 1950, ils pourront s'en sortir. Sinon, je ne vois pas comment. Mais bien sûr, il faut d'abord que l'Ukraine se sorte de cette guerre. Je ne vois pas ce qu'il y a de surprenant à vouloir mettre les mères et les enfants à l'abri des bombardements et des privations. C'est bien pire. Si on parle de la population actuelle des zones sous le contrôle de l'armée ukrainienne, soit ~80% du territoire légal au sens de 1991, il y manque l'essentiel du Donbass (population 7 millions) et une grosse partie des oblasts de Zaporijjia et Kherson (population un peu moins de 3 millions). Et il faut encore retirer 8 millions de réfugiés à l'étranger, 5 millions vers l'ouest et 3 millions vers l'est en Russie. Si on retire tout cela, on arrive à un chiffre (sans doute trop pessimiste) de 23 millions. Même si on tient compte des petits bouts des oblasts de Donetsk toujours sous contrôle ukrainien (Sloviansk, Kramatorsk) et de la ville de Zaporijjia, même si on rappelle que certains des habitants des zones conquises par la Russie depuis le 24 février - en nombre inconnu - ont choisi de se réfugier dans le reste de l'Ukraine plutôt que de rester sur place... on doit être aux environs de 25 millions. Cette population est fortement masculine dans la tranche d'âge 18-60 ans, bien sûr. Dans l'hypothèse optimiste où l'Ukraine parviendrait à tenir le front jusqu'à ce que la Russie se lasse (des années probablement), la population ukrainienne pourrait potentiellement augmenter avec le retour d'une partie des exilés. Sauf si la réunification des familles se fait dans le sens "les maris partent à l'ouest" plutôt que "les femmes et les enfants rentrent au pays". Ce risque augmente avec le temps qui passe, avec l'intégration de femmes qui trouveront un travail et s'habitueront à vivre en Pologne, Allemagne, Tchéquie etc, avec la scolarisation d'enfants pendant plusieurs années en une autre langue... Si la guerre dure trop longtemps (et on parle probablement d'un certain nombre d'années de toute façon), alors la population pourrait au contraire diminuer encore, si le nombre des maris qui rejoignent la famille à l'ouest dépasse le nombre des femmes et enfants qui retournent au pays. Sans compter bien sûr que la séparation des couples n'est pas exactement favorable à la natalité... (Je laisse de côté l'hypothèse où l'Ukraine l'emporte, c'est-à-dire parvient à décourager la Russie en très peu de temps, par exemple des mois. Je ne dis pas que c'est impossible, je n'en sais rien, mais ce n'est clairement pas ce qui se dessine en ce moment) (Et il y a encore bien sûr l'hypothèse pessimiste où l'armée ukrainienne finit par s'effondrer du fait de la guerre d'attrition que mène la Russie, les lourdes pertes étant en définitive moins difficiles à supporter pour Moscou que pour Kiev. Dans ce cas, c'est la Russie qui déciderait de l'avenir de l'Ukraine, qui serait alors au strict minimum amputée de l'ensemble des quatre oblasts déclarés annexés en septembre 2022 et peut-être davantage ET transformée en Etat croupion avec un gouvernement de marionnettes sous contrôle de Moscou. Voire placée totalement sous contrôle et soumise à assimilation forcée sur le long terme) -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Chers co-posteurs, notamment @ksimodo, @Boule75, et tous les autres - et j'essaie de me l'appliquer aussi à moi-même -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Désolé... j'anticipe. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Les Etats-Unis avaient 999 M777 en service, dont ils ont déjà donné 108 à l'Ukraine Ils ont eu plus de 6 000 M2 Bradley, dont une partie est probablement désuète voire hors d'âge, mais leurs stocks doivent être encore très grands Ils ont produit plus de 4 000 Stryker, et comme l'engin est beaucoup plus récent (20 ans plutôt que 40 ans pour les premières versions de Bradley), la plupart sont sans doute encore tout à fait fonctionnels. Oui, leurs stocks sont très importants A noter que leur effort principal porte sur l'artillerie. Donner 32 Bradley et 32 Stryker, c'est très appréciable pour l'Ukraine à l'évidence, mais pour les Etats-Unis l'effort est petit. En revanche, donner avec l'annonce récente un total de 139 M777 parmi 999, soit 14% de leur stock, c'est un effort important même pour eux. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
En effet, on ne saura jamais ce qu'aurait donné un référendum en bonne et due forme. Mais cela n'a plus guère d'importance maintenant. C'est la guerre qui va décider de la frontière, ni le droit ni la légitimité. D'une part il paraît très probable que la décision du "tribunal de la force" sera "La Crimée reste russe". D'autre part même si - ce serait très surprenant - le tribunal en décide autrement... ce serait toujours le tribunal de la force. Pas la question de légitimité, ni celle du droit. Ce n'est pas le résultat du référendum en lui-même qui est parlant, c'est tout ce qui est autour, notamment les sondages d'opinion auprès des Criméens après coup. Voir l'article de 2015 que j'ai pointé il y a quelques posts. Oui, c'est n'importe quoi. Ces témoignages se rapportent aux référendums de septembre 2022 dans les 4 oblasts annexés l'année dernière. Je parlais du référendum de mars 2014 en Crimée. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
L'intéressé répondra, mais mon impression est que Clairon est d'humeur sarcastique... il me semble plutôt envers la propagande de Moscou qu'envers toi. Après, vouloir faire de l'humour, manquer de clarté et risquer de heurter quelqu'un, je ne dis pas que ça arrive à tout le monde, mais c'est arrivé à un type que je connais et que je vois tous les matins en me rasant... donc je ne vais pas trop jeter la pierre sur ce coup-ci ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Bien sûr. Mais ce n'est pas ce qui s'est passé en mars 2014 en Crimée. Ce genre de choses peut arriver. Si on demande aux Serbes ce qu'il en est des Albanais immigrés au Kosovo puis qui y sont devenus majoritaires... Mais ce n'est pas ce qui s'est passé en Crimée, encore une fois. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour ce qui nous concerne en Normandie, pas question de rejoindre un autre pays que la France. En revanche, si les Anglais se montraient raisonnables et demandaient à nous rejoindre, je suis sûr que le Duc préfet de la région Normandie pourrait trouver un arrangement pour leur réintégration ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Voici un article de Forbes en 2015 qui donne quelques éléments d'appréciation sur l'opinion des Criméens Un an après l'annexion de la Crimée par la Russie, les habitants préfèrent Moscou à Kiev (...) Un an après l'annexion de la péninsule ukrainienne de la mer Noire, les sondages montrent que les habitants de la région, qu'il s'agisse d'Ukrainiens, de Russes ethniques ou de Tatars, sont pour la plupart d'accord : la vie avec la Russie est meilleure que la vie avec l'Ukraine. (...) En juin 2014, un sondage Gallup réalisé avec le Broadcasting Board of Governors a demandé aux habitants de la Crimée si les résultats du référendum du 16 mars 2014 sur la sécession reflétaient l'opinion de la population. Au total, 82,8 % des Criméens ont répondu par l'affirmative. En fonction de l'appartenance ethnique, 93,6 % des Russes ethniques ont déclaré qu'ils pensaient que le vote en faveur de la sécession était légitime, tandis que 68,4 % des Ukrainiens étaient de cet avis. En outre, à la question de savoir si l'adhésion à la Russie améliorera en fin de compte leur vie et celle de leur famille, 73,9 % ont répondu par l'affirmative et 5,5 % par la négative. (...) Sur les 4 % de personnes qui ont déclaré ne pas approuver l'annexion par la Russie, la grande majorité (55 %) a indiqué qu'elle était de cet avis parce qu'elle pensait que l'annexion aurait dû être autorisée par Kiev conformément au droit international. Par ailleurs, 24 % des personnes interrogées ont déclaré que le référendum s'était déroulé "sous pression", c'est-à-dire sous la menace politique ou militaire de voter et de se prononcer en faveur de l'annexion. (...) Il est intéressant de noter que malgré l'implication de la Russie dans le mouvement séparatiste dans l'est de l'Ukraine, seuls 35,7 % des personnes interrogées dans cette région ont déclaré qu'elles considéraient l'implication de la Russie comme plutôt positive, tandis que 71,3 % des habitants de la Crimée étaient plus en phase avec la vision du monde de la Russie, selon le sondage Gallup datant d'un an. Plusieurs études, réalisées par des organismes occidentaux non des organes de Moscou. Résultats convergents : en Crimée on souhaite rester russe, au Donbass on est partagé. S'agissant de la France, je ne connais aucun territoire français dont la majorité de la population serait prête à approuver l'annexion par un autre pays. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne crois pas que la question de la légitimité - qui est le plus légitime à intégrer tel ou tel territoire - soit la plus actuelle aujourd'hui, parce qu'il y a une guerre à grande échelle qui est en train de décider le sujet. On appelle parfois la guerre le "tribunal de la force". La formulation est paradoxale, parce qu'un tribunal statue sur le droit, et ce n'est pas le droit évidemment qui décide les guerres. Mais cette formulation est tout de même juste, dans le sens où un tribunal rend des décisions. Et la guerre va bien rendre une décision. Ce ne sera pas le droit. Une fois posé que cette discussion à ce stade est de mon point de vue théorique voire "sexe des anges"... j'avoue que moi aussi je peux tomber dans ce genre de plaisir coupable. Donc je donne mon opinion - La légitimité au sens d'une nation civique, celui d'Ernest Renan, qui est le seul que pour ma part je reconnais légitime, n'est pas basée sur le fait que telle ville a été fondée par Ivan le Terrible, Jean le Pieux ni Jacques le Bougre. Pas davantage sur le fait que tel champ de cailloux a été contrôlé par tel pays il y a deux siècles, ou dix. Mais sur le seul critère de l'appartenance que se reconnaissent les résidents de ce territoire aujourd'hui. "La nation est un plébiscite de tous les jours", comme disait Renan - Dans ce sens, la Crimée est un territoire légitime de la Russie. Illégal bien sûr, car le référendum de mars 2014 était illégal. Mais même si le résultat a probablement été "enjolivé" par les autorités russes, il n'y a pas de raison de douter que la majorité de la population de Crimée a bel et bien choisi le rattachement de leur région à la Russie - Les deux oblasts du Donbass, c'est incertain. Il ne fait guère de doute qu'une partie de la population du Donbass veut que leur région demeure / devienne russe. Il ne fait guère de doute qu'une autre partie veut demeurer / redevenir ukrainienne. Les proportions de ces populations ne sont pas connues. Elles peuvent d'ailleurs être variables dans le temps : d'une part il y a eu beaucoup de morts et de destructions depuis février 2022, et du fait de la Russie, ce qui peut faire changer certains pro-russes. D'autre part la fin des combats peut être souhaitée, et la fin des combats aujourd'hui dans la plus grande partie du Donbass cela veut dire que l'Ukraine ne revienne pas ce qui peut faire changer certains pro-ukrainiens - Les deux oblasts du Sud, Kherson et Zaporijjia, sont territoire légitime de l'Ukraine. Il doit bien y avoir des pro-russes, mais ils sont clairement minoritaires à voir les résistances et protestations contre l'occupation - qui ont largement cessé semble-t-il, mais parce qu'elles ont été réprimées. Et les référendums de septembre 2022 étaient un simulacre complet Il n'y a pas de "tolérance" ni "apathie" vis-à-vis des actions de la Russie en Ukraine de la part des pays occidentaux. Il y a guerre économique contre la Russie - qui a certes échoué, mais ce n'est pas faute d'essayer, en dépit de ses inconvénients importants pour les Européens - livraison d'armes et soutien financier à l'Ukraine pour lui permettre de tenir. Il y a eu et il y a "tolérance" et "apathie" de la part des pays occidentaux vis-à-vis de comportements équivalents voire pires encore de plusieurs autres pays dans les dernières décennies. Citons notamment : - L'Arabie saoudite et les Emirats au Yémen - Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays en Irak - Le Rwanda au Congo On a tout à fait le droit de penser que cette différence est justifiée. Par exemple, on peut dire que quand des Occidentaux font une guerre d'agression, ils restent "de notre bande" donc on doit tout au plus exprimer un désaccord poli. On peut dire que l'Arabie saoudite "c'est peut-être des s...pards, mais ce sont NOS s...pards" donc c'est acceptable. On peut dire que l'Irak, le Yémen ou le Congo c'est loin de nous donc bah tant pis pour eux. Ce ne sont pas forcément des arguments très jolis. Mais ce sont de vrais arguments. On peut dire qu'en revanche l'Ukraine c'est proche de nous donc ça compte, que la Russie "c'est pas notre bande" donc leurs crimes sont plus inacceptables que les crimes équivalents des gens de notre bande, que Poutine non seulement c'est un s...pard, mais surtout ce n'est PAS notre s...pard, donc c'est vraiment grave. Ce ne sont pas forcément des arguments qu'on exprime publiquement. Mais ce sont de vrais arguments. Mais je ne vois pas comment soutenir que les Occidentaux sont plus tolérants des crimes de la Russie que de ceux des autres pays, car ce n'est pas ce qui se passe, franchement -
[OTAN/NATO]
Alexis a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
De fait, je ne sais pas exactement l'origine de ces différences, mais les brigades semblent plutôt être de l'ordre de 3 000 à 4 500 hommes en général. La limite inférieure de taille si j'ai bien suivi se retrouve plutôt du côté russe, ukrainien, plus généralement les héritiers de l'Union soviétique. La limite supérieure c'est la taille d'une Brigade Combat Team américaine. Pourquoi les brigades de l'AdT comptent-elles 6 500 à 8 000 hommes, c'est-à-dire le double de ce que les autres entendent par "brigade", je ne sais. Il me semble avoir vu courant 2022 un texte qui argumentait que l'AdT devrait être réorganisée sur la base de "demi-brigades". Lesquelles demi-brigades auraient à peu près la moitié de la taille d'une brigade française actuelle. Moyen de dire, sans le dire, qu'il vaudrait mieux s'aligner sur l'organisation des autres Je n'ai pas les connaissances pour avoir un avis pertinent sur la question.