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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Et si la guerre tourne mal pour l'Ukraine... Que pourrait faire la France ? Voici une proposition qui surprendra probablement, et qui pourtant me semble cohérente et logique. C'est en sept points 1. Scénario J'ai déjà expliqué que je vois la guerre russo-ukrainienne se poursuivre encore longtemps, et beaucoup de sang couler. En effet, les décisions d'escalade que la Russie a récemment prises - mobilisation partielle et campagne aérienne pour écrouler le système électrique ukrainien - n'ont pas encore eu le temps de jouer et d'influer réellement la situation militaire. Or il est tout à fait possible que leurs conséquences soient profondes, si la mobilisation réussit à produire 300 000 soldats entraînés (après plusieurs mois) et équipés (même avec un matériel un peu ancien), tandis que l'effondrement du système électrique donc de l'économie ukrainienne laisse l'armée ukrainienne sans soutien de l'arrière (la guerre sans électricité !) Dans ce cas, la Russie serait en mesure de repartir à l'offensive à partir de début ou du printemps 2023 et de reprendre l'avantage, jusqu'à peut-être au pire menacer l'armée ukrainienne d'effondrement, et le pays tout entier d'être conquis. Rappelons que l'objectif qu'affiche Moscou est maintenant une capitulation totale de Kiev et la transformation de l'Ukraine en pays "ami", lire contrôlé Donc, dans ce scénario certes pessimiste, mais tout à fait possible, à un moment quelconque en 2023 c'est l'indépendance ukrainienne qui serait en jeu. Moscou menacerait rien de moins que d'éteindre la souveraineté de l'Ukraine à court terme. 2. Que pourrait faire la France ? Une politique à la mesure de cette situation devrait à mon sens répondre à cinq conditions, dont toutes ne sont pas essentielles au même degré mais qu'il faudrait idéalement respecter toutes : a) Etre à la mesure de l'événement, la première conquête et suppression de la souveraineté d'un Etat européen depuis la seconde guerre mondiale, ne menaçant certes pas directement la France, mais nous menaçant indirectement gravement en bouleversant la paix générale (certes pas parfaite) qui nous a été très favorable depuis 1945 b) Exercer un effet dissuasif sérieux sur la Russie, c'est-à-dire susciter contre Moscou une très forte pression pour qu'il modère ses objectifs c) Si cette pression s'avérait insuffisante et que Moscou conquérait quand même l'ensemble de l'Ukraine, préparer la suite, c'est-à-dire une adaptation robuste et rapide des défenses européennes à la nouvelle situation stratégique d) Au passage, favoriser fortement une adaptation qui aille dans le sens de l'autonomie stratégique européenne - même si ce serait d'une manière certes inattendue et non envisagée jusqu'ici e) Enfin, last but not least, ne pas risquer d'impliquer directement la France dans le conflit en Ukraine Ces conditions peuvent sembler ambitieuses. Et la France, certes puissance majeure, présente au Conseil de sécurité, et deuxième puissance économique européenne, n'est pas une superpuissance. Peut-elle vraiment viser tout cela à la fois, et à elle seule ? ==>Je soutiens que oui 3. L'avertissement public Printemps 2023. Les forces russes progressent rapidement au Sud et à l'Est de l'Ukraine, l'armée ukrainienne privée du support de l'arrière est en train d'être enfoncée malgré sa vaillance. Une nouvelle offensive russe depuis la Biélorussie est clairement en préparation, Kiev va bientôt être à nouveau assailli. Le président français annonce solennellement : Si la Russie supprime la souveraineté ukrainienne, si elle n'arrête pas immédiatement son action et n'établit pas un cessez-le-feu, la France sortira du Traité de Non-Prolifération et se réservera le droit d'aider le ou les pays de son choix à se doter rapidement d'un arsenal nucléaire dissuasif 4. Est-ce réalisable, donc crédible ? Oui. D'ailleurs, nous l'avons déjà fait dans le passé : si Israël est aujourd'hui une puissance nucléaire, c'est parce que la France a construit le réacteur nucléaire de Dimona, transféré la technologie d'extraction du plutonium ainsi que celle du missile balistique MD-620 de Dassault - connu en Israël comme "Jéricho I" Nous nous sommes interdit de le faire en 1990 en rejoignant (en même temps que la Chine) le TNP, déjà établi entre EU, URSS et RU. Nous avons signé ce traité parce que c'était notre intérêt. Et il reste de notre intérêt que le nombre des puissances nucléaires n'augmente pas trop. Oui, mais la protection de nos voisins européens contre de potentielles invasions d'une Russie de 180 millions d'habitants et militarisée est aussi notre intérêt, et ça me semble clairement un intérêt plus important Légalement parlant, la sortie du TNP est prévue à son article 10 sous un délai de 3 mois. Quant à aider des Etats européens "bien choisis" et volontaires à réaliser rapidement une dissuasion nucléaire minimale, ce serait assez facile (ou pour utiliser une citation bien connue "Ce ne serait pas difficile" ) - Je penserais avant tout à la Pologne et à la Roumanie. Pour des raisons de taille humaine et économique. Parce que Varsovie a déjà décidé d'augmenter drastiquement sa défense et Bucarest pourrait bien décider la même chose s'ils découvrent tout à coup que leur voisin est la Russie - bref ils seraient probablement volontaires. Et pour des raisons géographiques, ces pays sont situés à l'Ouest et au Sud-Ouest de l'Ukraine, s'ils deviennent "dotés" ils assureront un rôle de "blocage" des ambitions russes au bénéfice indirect aussi d'autres pays - La technologie d'enrichissement de l'uranium pourrait être transférée assez facilement, et en attendant que tout soit au point un stock de plutonium suffisant pour quelques dizaines de bombes (le stock de la France est énorme) - Le dessin de bombes simples (fission) n'est pas forcément si complexe, et la France pourrait transférer la techno d'armes anciennes. Par exemple l'AN52, puissance 25 kt et masse < 500 kg, ou une version un peu allégée ou reconfigurée pour être plus compacte et avec la puissance d'une AN22 soit 70 kt - Le moyen le plus simple d'atteindre capacité de frappe en second régionale crédible serait sans doute des missiles de croisière sur camions dispersables. La portée nécessaire pour menacer clairement Moscou et Saint-Pétersbourg serait 1500 km (Pologne) à 2000 km (Roumanie) - la France pourrait fournir une assistance pour accélérer le développement de tels missiles par Varsovie et Bucarest 5. Serait-ce vraiment utile ? Non, je ne vois pas très bien une Russie ayant réabsorbé l'Ukraine tenter quelques années plus tard de conquérir les Etats baltes, la Moldavie ou la Pologne - je n'y crois pas vraiment. ... Mais il y a cinq ans, je n'aurais absolument pas cru les événements actuels. Et la dérive et l'escalade de la société russe (médias, etc.) semble continuer d'empirer ==>Une nouvelle agression à grande échelle dans quelques années au-delà de l'Ukraine est possible Non, l'armée russe n'a pas été impressionnante dans les six premiers mois de la guerre. ... Mais l'armée soviétique avait été assez lamentable lors de la guerre d'Hiver contre la Finlande en 1939-40, et ça ne l'a pas empêché un peu plus tard d'inventer et l'appliquer l'art opératif qui lui a permis de casser les reins de la Wehrmacht de Hitler. C'est que la performance militaire est variable, et plus d'une armée a su apprendre de ses erreurs ==>La Russie pourrait avoir dans quelques années la capacité militaire d'une telle agression Oui, il serait théoriquement possible à la France de ne pas se soucier exagérément de ce qui se passe à l'est de l'Allemagne - même dans le pire des cas, une menace directe contre le territoire français serait peu probable. ... Mais la sécurité d'un pays dépend en partie de celle de ses voisins, notre pays ne s'est historiquement jamais désintéressé de l'équilibre de l'Europe qui était trop important pour nous, et une conquête complète de l'Ukraine par la Russie mettrait tout en mouvement dans le système des Etats européens, avec conséquences imprévisibles voire peut-être étonnantes dans les années suivantes ==>Il serait de l'intérêt de la France de s'impliquer pour trouver un nouvel équilibre, et de s'assurer ainsi une influence sur les événements 6. Que se passerait-il après l'avertissement public ? Une pression internationale. Enorme. D'une part sur la France, afin qu'elle revienne sur la dangereuse annonce - équilibre mondial, responsabilité, toussa. La bonne réponse serait D'autre part sur la Russie. Et certes on se contreficherait à Moscou des objurgations de Washington et autres capitales de l'Occident-collectif-satanique. Oui, mais Pékin risquerait de ne pas trop apprécier non plus ! C'est qu'ils auront tout lieu de craindre que si l'une des puissances nucléaires du P5 déchire le TNP et commence à distribuer des armes nucléaires comme bon lui semble, tout cela aura un effet d'entraînement y compris en Extrême-Orient. Et de toute façon Séoul et Tokyo y pensent probablement déjà, alors... Et la Russie n'a pas forcément les moyens de résister à une pression "amicale mais ferme" de Pékin. 7. Deux cas possibles, situation améliorée de toute façon - Dans le meilleur des cas, Pékin tord le bras de Moscou, cessez-le-feu et conflit gelé. Une Ukraine amputée mais indépendante reste une issue catastrophique, mais beaucoup moins que l'extinction de sa souveraineté et sa conquête complète. - Dans le pire des cas, si les pressions sont insuffisantes, la Russie complète la mise sous contrôle de l'Ukraine. Cependant, si après les quelques années qui lui seraient nécessaires pour recompléter ses stocks militaires Moscou veut repartir à l'aventure, il trouvera sur son chemin deux nouvelles puissances nucléaires qu'il serait déraisonnable de risquer d'attaquer, et dont l'existence même précisément à cet endroit limitera sérieusement ses ambitions vers l'Ouest Et cette adaptation serait européenne, sans dépendance au soutien américain (avec son éventuelle instabilité), véritable bond en avant de la capacité des Européens à tenir sur leurs jambes, aux deux puissances nucléaires de portée mondiale déjà existantes s'ajoutant deux puissances nucléaires de portée régionale. Bref, de l'autonomie stratégique européenne très concrète.
  2. Un général commandant une grande opération militaire, dont paraît-il dépend la sécurité et l'avenir du pays, c'est une grande responsabilité, un niveau très élevé, appelant un comportement à mesure. N'est-ce pas ? Voici le dernier tweet en date du général Sourovikine Ceci, contrairement à votre faux, a vraiment été dit à la radio. Il s'agissait d'un code pour le lancement de missiles de haute précision 3M-54 Kalibr basés en mer dans les frappes d'aujourd'hui contre la structure énergétique du régime de Kiev. Avec une image. Une image de navire lançant un missile de croisière. Et une légende
  3. On n'a que très peu, voire pratiquement aucune information dans le domaine public sur le nombre de munitions rôdeuses Shahed-136 que l'Iran pourrait fournir à la Russie. La seule source que j'aie trouvé, ce sont les déclarations de Zelenski, qui avait précédemment parlé de "2 400" Shahed-136. Il a donné à nouveau cet ordre de grandeur aujourd'hui, suite aux nouveaux bombardements de la nuit dernière qui ont laissé près de 1,5 million d'Ukrainiens sans électricité. Voici l'extrait de l'entretien en question L'Iran leur fournit (aux Russes - ndlr) des drones, leur fournit de tuer des Ukrainiens, c'est leur accord pour l'argent. C'est l'argent du sang que gagne l'Iran. Ils peuvent dire : "Nous n'avons rien pris, montrez-nous les calculs financiers"... Nous parlons de choses concrètes - l'Iran a remis les drones qui ont tué des Ukrainiens, et continue de les tuer. Pas un, pas deux, pas cinq, mais des centaines. Nous savons qu'il existe des ordres et des accords pour des milliers, mais des centaines ont certainement été transférées. Il est possible que Zelenski donne une évaluation très élevée afin de souligner le besoin de Kiev de davantage de défenses aériennes. Il est possible aussi qu'il se base sur des informations obtenues par le renseignement ukrainien. Quoi qu'il en soit, c'est la seule estimation disponible.
  4. A mon tour un petit bémol sur ton commentaire Nous ne fournissons pas aux Ukrainiens l'aide qu'ils demandent, mais une partie de l'aide qu'ils réclament. Avec deux limites : - Ne pas (trop) mettre en danger nos propres capacités. Exemples nombre de Caesar, stocks de Javelin... - Ne pas (trop) risquer de faire s'étendre le conflit au-delà de l'Ukraine, ce qui jouerait contre nos intérêts. Exemples pas d'ATACMS, pas de chasseurs... La première limite est d'ailleurs plus facile à établir que la seconde.
  5. C'est un peu HS mais je partage une vidéo de recrutement pour un job outre Manche Moi je préfère les postes à plus long terme, mais... Pourquoi pas vous ?
  6. Tiens, une nouvelle annonce sur un site très connu ? (Oui je sais c'est mal de se moquer. Mais il faut bien faire honneur à la tradition de rivalité qui nous unit oppose aux Britanniques. Promis, la prochaine fois que le b..... politique sera de notre côté de la Manche, les Brits pourront eux aussi continuer la tradition... )
  7. @olivier lsb @Amnésia @Claudio Lopez @Connorfra... Il y a une page, nous étions encore en plein H.S. sur les gilets pare-balle. Et puis, plus rien. Qu'est-ce qui vous arrive, les mecs ? Z'avez peur des modérateurs, ou quoi ? Allez, je remets une pièce dans la machine ! Tiens, c'est quoi, cette petite tache lumineuse rouge sur ma chemise, je ne savais pas qu'ils avaient des pointeurs ancien modèle... eh oh attendez les modérateurs, ce n'est plus du H.S. car il s'agit bien de l'Ukraine ! Voici un article dans la partie économique de la Pravda ukrainienne Fabriqué à Kyiv. Comment pendant la guerre on a commencé à fabriquer dans la capitale des gilets pare-balles de la plus haute classe de protection L'entrepreneur en capital a créé la production de gilets pare-balles de sixième classe, qui sont utilisés par les représentants de tous les organismes chargés de l'application des lois en Ukraine Fin mars, Severion Dangadze, un entrepreneur de la région de Donetsk, a commencé à fabriquer des gilets pare-balles dans son propre bureau. En trois mois, il a distribué gratuitement environ 1 500 de ces articles de protection individuelle aux militaires. Pendant ce temps, la production s'est développée et est devenue une entreprise à part entière. Actuellement, la société UKRTAC emploie plus de 100 personnes et la capacité de production permet la production d'environ 1 000 gilets pare-balles et 3 000 casques en Kevlar par mois. (...) UKRTAC fabrique des gilets pare-balles de classe six avec des plaques de blindage en céramique qui sont légères par rapport à l'acier et offrent une classe de protection supérieure. "L'État fournit aux militaires des gilets pare-balles avec des plaques de métal. Ils sont lourds. Pour ne pas nuire à votre santé, vous pouvez porter jusqu'à dix kilogrammes pendant quatre heures par jour au maximum", explique l'entrepreneur. Le poids du gilet pare-balles UKRTAC dans la configuration maximale est de 7 kg, tandis que le poids de la version de base avec plaques métalliques commence à 11 kg. L'entreprise achète des plaques en céramique en Pologne et l'emballage balistique en est fabriqué en Ukraine. (...) "Nous informons le laboratoire que nous avons un millier de gilets pare-balles. Ils viennent, comptent le lot, sortent cinq assiettes de différents endroits de leur choix et les abattent", raconte l'entrepreneur. (...) Les accessoires sont achetés à la société italienne 2M, qui fabrique des pièces pour les gilets pare-balles américains et israéliens. (...) Un gilet pare-balles de sixième classe avec protection latérale et plaques en céramique coûte près de 40 000 UAH (930-950 $). Un modèle similaire de fabrication israélienne coûtera 1 600 dollars. (...) Et encore beaucoup de détails sur la production de casques, démarrée en trente jours... Sans surprise, les éléments techniques spécifiques (plaques de céramique) sont achetés à l'étranger. Ca ne s'improvise pas. Mais je trouve plutôt impressionnant l'ensemble de cette aventure industrielle... "sous contrainte forte"
  8. Tiens, en voilà un qui prend son inspiration chez Arnold Schwarzenegger ?
  9. Ceux qui connaissent les albums de Spirou et Fantasio se rappelleront peut-être comment se poursuit cette scène
  10. De ce que je comprends de la vision des plus nationalistes des Russes, le "résultat idéal" n'est pas un effacement de la culture et de la langue ukrainiennes, mais sa réinterprétation comme simple "particularisme local" et variété d'un ensemble plus large dont le centre est à Moscou. Au Tatarstan par exemple, sujet de la Fédération de Russie, la langue tatare a statut officiel, comme le russe. D'une manière générale, beaucoup d'identités ethniques ou linguistiques cohabitent en Russie, dont la conception prédominante est très différente de l'attachement français à une seule langue officielle unificatrice. L'ukrainien conserve à ce jour statut officiel en Crimée. Le point essentiel, c'est l'inclusion dans l'ensemble global dirigé autrefois par le Tsar "de toutes les Russies" - la "grande Russie" que nous appelons Russie, la Malorussie "petite Russie" que nous appelons Ukraine, la "Russie blanche" que nous appelons Biélorussie. Ensemble que les nationalistes voient s'être prolongé sous une autre forme en URSS, s'être disloqué en 1991, et qu'ils veulent recréer par la force. C'est un projet impérialiste ou colonialiste, c'est un projet au nom duquel beaucoup de violence a été commise depuis le 24 février, et encore plus pourrait l'être à l'avenir - je ne vois pas en effet comment exclure que la violence aille jusqu'au niveau de ce que subissent les Ouïghours. Mais ce n'est pas un projet génocidaire, ni au sens originel celui de la Shoah, ni dans le sens étendu "suppression d'une culture".
  11. Une guerre idéologique d'expansion du "Monde russe" - dans l'esprit de ses partisans, de reconstitution quoi qu'il en coûte de ce qui serait son véritable espace. "Monde russe" conçu en rupture brutale avec un "Occident collectif" fantasmé en une force historique permanente d'exploitation et de dégradation humaine, caricature hallucinée de l'Occident réel (même en y intégrant tous les crimes réels du passé de l'Occident), force finalement identifiée comme inhumaine et, on le suggère maintenant plus qu'à demi-mot, suprahumaine - bref, Satan. La vision est à l'évidence délirante. Elle est puissante, aussi. Tous les Russes ne la partagent pas, très loin de là, y compris parmi les partisans déclarés de la guerre en Ukraine. Pourtant elle prend visiblement de plus en plus d'influence - il y a quelques années encore, elle était marginale - et la radicalisation de Vladimir Poutine lui-même entre 2015 et 2021 en est un exemple frappant, et évidemment particulièrement important. Je ne suis pas sûr qu'ils l'espèrent vraiment. Ca peut être un rêve, ça peut être une tentative "à tout hasard". Mais de ce que je perçois (évidemment je ne peux que partager une perception personnelle ) de la propagande, télévisuelle mais pas seulement, les journaux, les communications militaires, même les chansons récentes (Shaman), on sait à Moscou qu'il n'y a pas d'affaiblissement à prévoir de la volonté occidentale de soutien à l'Ukraine. Et c'est à autre chose qu'on se prépare. ==>On est en train de bander les volontés et de se préparer aux sacrifices nécessaires pour gagner la guerre sur le terrain dans la durée Je pense que le créneau où il était possible d'envisager une "victoire limitée" pour la Russie - c'est-à-dire une "défaite limitée" pour l'Ukraine - est passé. Au printemps, la Russie a présenté à l'Ukraine des exigences extrêmement dures pour faire la paix, qui auraient cependant laissé une Ukraine indépendante, quoique amputée, interdite d'accord militaire avec l'Ouest et de plus démilitarisée - ce qui l'aurait d'ailleurs laissée vulnérable pour l'avenir. Kiev a refusé. Depuis, Moscou s'est radicalisé. Même ce niveau de défaite de l'Ukraine ne leur suffit plus. L'objectif est la victoire totale, et la transformation de l'Ukraine en un "Etat ami" de la Russie - lire bien sûr un Etat sous contrôle. Qu'ils puissent y arriver ou non, c'est une autre question. Pas cette année de toute évidence. Mais l'année prochaine, ou à plus long terme, avec telle escalade déjà commencée, avec telle autre qui pourrait l'être plus tard... Je pense que personne ne peut être sûr du cours que prendra la guerre à partir de 2023. Oui, la césure entre Europe de l'Ouest (à partir de la Pologne et plus à l'ouest) et Europe de l'Est (Russie, Biélorussie essentiellement) autour du sort de l'Europe Centrale (Ukraine... qui est bien à peu près au centre si l'on parle en termes géographiques) est partie pour durer. Elle pourrait assez facilement s'approfondir encore. Nous (Européens de l'Ouest) allons traverser plusieurs années difficiles, avec récession économique notamment, avant d'avoir réussi à reconfigurer notre système énergétique pour acheter le gaz nécessaire ailleurs qu'en Russie. Quant au nucléaire - dont je suis parmi les plus chauds partisans par ailleurs ! - il ne peut être une solution à échelle de quelques années, car il faut du temps pour construire des centrales. Ce n'est pas l'objectif. J'ai posté les 10 derniers jours plusieurs articles des médias russes et ukrainiens qui montrent bien que l'objectif est militaire - affaiblir suffisamment l'arrière pour qu'il ne puisse plus soutenir les forces sur le terrain, sur lesquelles l'armée russe pourrait à terme prendre le dessus. L'objectif n'est pas de se faire aimer des Ukrainiens. Le pouvoir russe est (de plus en plus) radicalisé, mais ils ne sont pas idiots. L'idée est plutôt, une fois l'Ukraine sous contrôle, de "convaincre" les Ukrainiens dans la durée qu'ils sont en fait une variété spécifique de Russes. J'ai vu passer des références comme quoi au moins certains Russes (j'entends du genre de ceux qui écrivent dans les médias) comprennent bien que ce serait un effort générationnel. Quant aux moyens ? Propagande pro-russe pour ceux qui restent soumis. Main de fer pour les autres - je ne sais pas jusqu'à quelles extrémités Rien n'assure que la Russie réussira, naturellement. La guerre est lieu d'incertitudes, l'avenir est imprévisible, et c'est enfoncer une porte ouverte que de le rappeler. Cela dit, ça vaut dans les deux sens. La réussite du projet russe de conquête et de "mise au pas" de l'Ukraine, comme la Pologne a vécu plus d'un siècle comme province d'empires qui la dominaient, est une éventualité sérieuse. La seule chose certaine de mon point de vue - je veux dire sauf surprise du genre "miracle" - c'est que la guerre sera encore longue (très), au moins une bonne partie de 2023 voire plus loin, et qu'elle sera encore très sanglante.
  12. Sourovikine s'avère adepte des tweets courts et cryptiques - il s'agit de laisser les lecteurs faire fonctionner leur imagination pour interpréter Hier, nous avons eu successivement "Poséidon" Et quatre heures plus tard "New York, Tokyo, Miami, Los Angeles, Melbourne et Liverpool" Bon, évidemment une stratégie d'influence à usage externe. Evidemment très peu crédible - le passage au nucléaire est peu probable à ce stade, et si Moscou le décidait les premières cibles ne seraient pas des grandes villes de pays anglo-saxons. Stratégie à usage interne peut-être aussi - "On est une grande puissance, on va les forcer à nous respecter"
  13. Mais ça continue, encore et encore C'est que le début, d'accord, d'accord... Bon, doivent commencer à sérieusement criser, les Britanniques Ces temps-ci, à la tête de leur pays, c'est clown sur clown...
  14. Je l'avais manquée celle-là ... plus de 15 000 Ukrainiens ont trouvé une solution au cas où la Russie utiliserait l'arme nucléaire Si, ça a l'air vrai. Il m'arrive de poster des articles de mon cher Gorafi, mais là non, ce n'est pas une parodie Je ne sais pas trop quoi en penser. Humour en face de l'angoisse ? Ou bien ils sont complètement fous ? Voire les deux à la fois ? @Alexis Déjà mit la semaine dernière. Et il semble bien que cela doit soit une fable. Collectionneur
  15. Je ne sais pas s'ils en ont, mais visiblement ça ne se monte pas trop dans l'ogive de 30 kg d'un Shahed-136
  16. Je mets un pointeur sur ce fil aussi vers l'entretien très informatif avec le directeur de la plus grande entreprise électrique ukrainienne le 19 octobre sur l'état du réseau, quelles sont les cibles des frappes russes, et les perspectives de réparation / de tenue ou chute du réseau - Ca fait partie à la fois des opérations militaires, puisque le front électrique est à l'évidence l'un des principaux objectifs militaires maintenant. - Et c'est une question économique de toute évidence
  17. Voici un entretien intéressant avec Maksym Tymchenko le directeur de la plus grande entreprise énergétique ukrainienne (DTEK, propriété de l'oligarque Akhmetov), sur l'état du réseau électrique et les cibles que visent les frappes russes. C'est l'état le plus clair et complet de la situation sur le front du réseau électrique que j'aie trouvé. Et oui, il a de mon point de vue sa place sur ce fil-ci. Il s'agit bien d'économie oui... mais une partie importante des opérations militaires de la Russie a maintenant pour objectif de gagner sur ce front de l'effondrement électrique et économique de l'Ukraine L'entretien a été publié hier 19 octobre. Naturellement le front change chaque jour Je ne copie que quelques extraits : Au cours des deux dernières semaines, DTEK a perdu des milliers de mégawatts de capacité. Les «Kalibr», «Kinjal» et «Shahed» produits par la Russie étaient destinés à désactiver la génération thermique de l'Ukraine, où se concentrent les principaux intérêts d'Akhmetov. Malgré des pertes importantes, DTEK n'a pas encore franchi le point de non-retour. Timchenko dit que la principale destruction s'est produite au niveau des soi-disant nœuds de station - l'infrastructure complexe à travers laquelle la production est connectée aux consommateurs. Il n'est pas facile de le restaurer, mais c'est possible. Cependant, qui le fera si la Russie continue de tirer des missiles ? Le héros de l'interview le comprend, mais il dégage un optimisme retenu pendant la conversation. À un certain stade de la discussion, il semble même que Timochenko désinforme intentionnellement. Même s'il en est ainsi, il n'a pas d'autre choix : si ce ne sont pas les missiles russes qui détruisent DTEK, alors les créanciers extérieurs du groupe le feront à leur place, qui comprennent que la solvabilité de leur débiteur est en jeu. (...) Ces coups ne visent pas les capacités de production, de sorte que nous ne pouvons pas produire d'électricité, mais les systèmes de communication avec le système énergétique de l'Ukraine. Les appareils de distribution ouverts, les transformateurs et les interrupteurs sont touchés de sorte qu'une station qui peut produire de l'électricité ne peut pas être connectée au système d'alimentation combiné. C'est-à-dire que les principales cibles sont les sous-stations de transformation à haute tension de "Ukrenergo" et les équipements de production d'électricité dans les centrales thermiques. (...) Je pense que l'armée russe est conseillée par ses experts en énergie et ils expliquent comment causer un maximum de dommages au système énergétique. (...) Ils frappent à l'arrière pour créer un maximum de problèmes tant pour la population civile, en sapant le moral, que militairement, du point de vue du transport du matériel. Sans électricité, tout s'arrête. Par exemple, lorsqu'ils ont frappé la région de Dnipropetrovsk, où se trouvent nos mines, ils ont touché la sous-station. Sans électricité, les mines s'arrêtent, nous ne produisons pas de charbon, et nous n'avons rien pour faire fonctionner la centrale thermique. Ils détruisent l'infrastructure pour que l'arrière ne puisse pas fonctionner normalement et, par conséquent, fournisse la ligne de front. (...) Quand un ministre ou un ministère dit que 30% du secteur de l'énergie est en panne , peut-on dire que c'est de la désinformation ? - Je ne veux certainement pas contester la déclaration du ministre. Il peut être compris de différentes manières. "Désactivé" du point de vue du fait que nous avons perdu la connexion est correct à cet égard. C'est-à-dire que si nous n'avons pas de raccordements avec les centrales, dont je parlais, alors nous avons perdu 30 % de l'électricité en termes de livraison au consommateur. (...) Pour comprendre les chiffres. Nous avons maintenant une charge de 11 000 mégawatts. C'est-à-dire qu'avec une capacité totale de 50 000 mégawatts, même après avoir soustrait 10 000, il nous reste 40 000 mégawatts. Avec le besoin du système électrique de 11 mille mégawatts. (...) Nous avons un problème clé, et c'est ce dont je parlais avec les étrangers hier, c'est l'équipement. La production d'un autotransformateur prend 6 à 9 mois. Nous n'avons pas ces 6-9 mois. Nous n'avons même pas un mois. L'endroit le plus douloureux est celui des autotransformateurs. Nous devons rechercher activement des équipements usagés dans les centrales électriques au charbon en Europe que nous pouvons retirer et transporter ici. Vous pouvez créer des schémas temporaires, mais ils ne peuvent pas fonctionner de manière permanente. Commentaires perso : 1) Je n'avais pas pensé au risque financier ! Effectivement, les producteurs d'énergie peuvent se retrouver en faillite même alors que leurs capacités restent en partie fonctionnelles, simplement parce que leurs créanciers perdent toute confiance 2) En dix jours, la campagne russe de frappes est arrivée à des résultats lourds pour l'Ukraine. Le journal économique mentionne lui-même en exergue que le directeur de DTEK est certes obligé d'afficher l'optimisme, mais qui pourra réparer lorsqu'il y faudrait des mois, qu'il faut chercher les pièces manquantes dans les anciennes centrales d'Europe de l'ouest, et que les bombardements continuent ? 3) Le fait que l'armée russe vise les nœuds de connexion du réseau, plutôt que les parties productives des centrales, est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Bonne : cela signifie que la réparation ne prendrait pas de nombreuses années, comme s'il fallait reconstruire de nouvelles centrales de novo. Il s'agit plutôt d'un certain nombre de mois, comme le directeur le précise plus loin - moins d'un an Mauvaise : la raison pour laquelle Moscou prend ces précautions n'est très probablement pas le souci humanitaire envers les populations... mais plutôt la volonté de faire eux-mêmes plus facilement les réparations, après avoir conquis l'ensemble de l'Ukraine. ==>Cette limite me semble confirmer l'objectif "maximaliste" de la Russie, qui s'est encore radicalisée depuis le printemps dernier Il existait une voie vers une issue négociée au printemps dernier. La Russie a émis des exigences énormes, si bien que les Ukrainiens ont refusé, mais ces exigences énormes auraient tout de même laissé une Ukraine certes amputée, certes bloquée dans la coopération militaire avec l'Amérique, mais tout de même indépendante. Cette voie est désormais fermée - du moins pour l'instant. ==>Ne reste plus que la guerre. Jusqu'à quelque décision ...
  18. Bien vu... je suis arrivé plus tard et j'avais pensé à autre chose Voilà le passage
  19. Voici le bruit du Shahed dans la nuit au-dessus des villes Vidéo de cette nuit à Mykolaïv (les derniers mots c'est "Et p....n !" - on peut comprendre le sentiment du commentateur) A noter aussi ce tweet de Sourovikine hier soir Qui revient à prétendre que la Russie a utilisé le drone de combat S-70 Okhotnik - je ne vois pas d'autre interprétation. Ca me paraît très douteux. Deux ont été construits, il est censé entrer en service en 2024. A moins qu'il y ait eu une mission réelle "simple" à titre d'essai et surtout pour pouvoir bomber les muscles technologiquement parlant ? Ce ne serait alors que façade, l'essentiel des opérations d'effondrement de l'électricité et de l'économie ukrainienne utilisent d'autres moyens.
  20. Ce n'est pas la question à laquelle je répondais. Tu avais écrit "le plus tôt la Russie se mange sa défaite humiliante"... ce qui revient à supposer que nous parlons d'un événement de l'avenir qui serait certain. Or l'avenir est incertain. Toujours. Tout spécialement quand il s'agit de guerres en cours, je dirais. C'est à cela que je réagissais. Les discours sur l'avenir - c'est mon point - sont symétriques de part et d'autre. "La Russie ne peut que perdre" versus "L'Ukraine + l'OTAN ne peuvent que perdre". Ces deux discours sont faux. C'est le terrain qui tranchera, et encore les volontés respectives de part et d'autre. Très probablement pas avant longtemps. S'il s'agit de parler de ce que serait un monde idéal, alors oui bien sûr puisque Poutine a déclenché une guerre inutile, injuste et catastrophique de plusieurs manières, il serait idéal que la Russie soit défaite, puis que les Russes se fassent un régime meilleur, puis que tout le monde se réconcilie Russes Ukrainiens et Américains en trouvant des solutions préservant les intérêts des uns et des autres... Seulement le monde n'est pas idéal. Et le fait de désirer un scénario idéal ne le fait pas advenir - je crois que ça risque plutôt d'aveugler sur la variété des scénarios et des risques En l'espèce, je pense tout à fait possible (je n'ai pas dit assuré ! pas de déterminisme dans le sens pessimiste non plus ) : - Que la Russie l'emporte, au sens d'une victoire limitée (4 provinces définitivement intégrée à la Russie, voire d'une victoire totale - Que le régime russe empire, au sens d'une chape de plomb toujours plus répressive s'abattant sur les Ukrainiens sommés d'accepter l'idéologie du "monde russe", allant au pire vers un nouveau totalitarisme, similaire dans la forme si pas forcément dans l'échelle à un nouveau stalinisme, même si ce serait au nom de tradition, identité et religion plutôt que communisme et lendemains qui chantent - Que l'opposition et la haine, non seulement entre Russes et Ukrainiens, mais même entre Russes et Occidentaux, empire encore et devienne une caractéristique permanente (durable en termes générationnels) Je ne serais pas trop pessimiste sur la capacité d'un empire à éradiquer l'identité d'une Nation. Entre le XVIIIème siècle et 1989, la Pologne a été découpée, charcutée, partagée, occupée, réprimée... Elle est toujours là
  21. Pendant la 1ère guerre mondiale, Berlin a mobilisé les Alsaciens et Mosellans... mais ils ont eu du moins le bon sens de les envoyer à l'Est contre les Russes. Ils se doutaient bien que s'ils essayaient de les mettre dans des tranchées en face de Français, ça risquait des résultats qu'ils n'auraient pas aimé Rebelote pendant la 2ème GM. Les "malgré-nous" alsaciens et mosellans ont été envoyés à la conquête de l'URSS - avec menaces sur la famille en cas de manque de loyauté envers le Führer. Si à Moscou on est assez c.. pour faire combattre des "Russes" de Melitopol ou Marioupol contre les Ukrainiens... !
  22. Voilà, tu as tout compris. Sauf le dernier mot, puisque l'Ukraine a bien attaqué le territoire russe en Russie. Je rappelle en effet que la Russie s'étend sans discontinuité de Sébastopol à Vladivostok, en passant notamment par Kherson, Melitopol, Marioupol et autres lieux. Ceci suite au choix des habitants de certaines provinces en septembre. Choix qui fut libre et démocratique Cette carte est bizarre, parce qu'il est indiqué "Russie" au nord de la ligne... alors qu'il s'agit d'un morceau du Donbass, non du territoire internationalement reconnu de la Russie. Certes, les pro-russes considèrent que tout cela est désormais la Russie... mais alors pourquoi l'indiquer à cet endroit plutôt que sur l'ensemble ? Je me demande si quelqu'un ne s'est pas planté en faisant cette carte. Il s'agit du compte des "fans internationaux" de Wagner. Prigojine de son côté ne semble pas avoir donné d'indication sur le tracé de la ligne
  23. Oh oui il reviendra ! Boris Nadejdine est un politicien libéral, ancien député à la Douma... il y a vingt ans. On le voit assez souvent sur les plateaux télé. Son rôle est de sortir quelques critiques, suite à quoi il se fait écharper par le reste de l'assistance. Bref, c'est un punching-ball rhétorique. On l'avait déjà cité sur ce fil le 12 septembre suite à une autre intervention télévisée... Une hirondelle ne fait pas le printemps... surtout quand le rôle qu'elle a accepté est de venir se faire périodiquement canarder par les chasseurs Oui on sait. Y a des gens qui postent des trucs sur ce fil ! Nadejdine parle de la séquence entre 40ème et 42ème seconde contre laquelle je mettais en garde. Et l'extrait plus récent posté par @Boule75 vient de la même édition de débat. Israël a déclaré par la voix de son ministre de la défense qu'il confirmait son soutien à l'Ukraine. Et qu'il confirmait qu'il ne livrerait pas d'armes "offensives" à Kiev, non. Je les vois très mal prendre des risques bien plus grands en attaquant l'Iran, juste pour soutenir l'Ukraine. L'Amérique en aurait tout à fait la possibilité, oui. Problème : l'Iran dispose d'une dissuasion, qui n'est pas nucléaire mais basée sur la capacité à fiche un b..... innommable dans la production et l'exportation du pétrole du Golfe - 40% des exportations mondiales, tout de même. Capacité démontrée en 2019, par un seul raid de drones sur Abqaïq et Khurais, fictivement attribuée "aux Houthis". Ce seul raid suffit à (réduire) la production de pétrole de l'Arabie saoudite d'environ 60 % — soit environ 5 % de la production mondiale de pétrole — passant de 9,7 millions de barils par jour à 4 millions de bbl/j et entraîne une déstabilisation des marchés financiers mondiaux Un raid unique ! Et il fallut plusieurs semaines pour réparer. Rien n'empêcherait en cas de guerre l'Iran de multiplier les raids, jusqu'à probablement bloquer le plus clair de l'exploitation du pétrole et du gaz du Golfe, pour une période indéterminée. Si cela arrivait, on regretterait l'époque bénie à l'automne 2022 où les problèmes énergétiques étaient minuscules et les prix n'avaient presque pas augmenté ... Non, l'Amérique ne va pas faire ça. On ne peut rien exclure absolument Et de l'autre côté, si l'on écoute Douguine et les autres théoriciens et militants "ultra" côté russe, ils n'ont certainement pas renoncé non plus à l'idée d'un éclatement des Etats-Unis d'Amérique, et s'ils y peuvent quelque chose (par la propagande) ils essayent. Maintenant, il ne suffit pas de le vouloir ! Les scénarios des divers extrémistes, "cassons l'unité russe" et autres "vas-y Amérique casse toi en morceaux"... n'ont heureusement que très peu de chances de se réaliser. Heureusement, car ils entraîneraient de très grandes souffrances. Corrigé ta petite erreur syntaxique. Ne me remercie pas ... Du côté russe, on dit à peu près la même chose : le plus tôt l'Ukraine se mange sa défaite humiliante (et l'OTAN indirectement), le mieux ça sera pour tout le monde. La réalité sur le terrain tranchera. Pas avant longtemps j'en ai peur - de nombreux mois au minimum.
  24. Si les capacités russes de frappe au missile / au drone sont vraiment en train de s'épuiser - et oui l'air est connu, même s'il est clair que ce moment ne peut que venir un jour étant donné que ces stocks sont certes finis ! - alors la question est de savoir ce qui sera épuisé le premier, la capacité de frappe ou la capacité de production d'électricité. Avec une estimation du président ukrainien à "30%" de la capacité de production d'électricité du pays détruite, le risque semble quand même élevé que ce soit la production ukrainienne d'électricité qui "craque" la première. Et oui il est possible que Zelenski exagère pour raison politique, mais il reste la seule source chiffrée, tandis que les "responsables occidentaux" sont anonymes, dans le qualitatif ("poursuivre dans le temps"...) et n'ont pas spécialement de raison connue d'avoir des informations privilégiées... Voici des éléments de discours des autorités ukrainiennes hier La situation est aujourd'hui critique dans tout le pays, car nos régions sont dépendantes les unes des autres", a déclaré à la télévision le responsable présidentiel Kyrylo Timochenko, estimant qu'il était "nécessaire que tout le pays se prépare à l'éventualité de coupures de courant, d'eau et de chauffage". Il faut prendre aussi ce point en compte Le coût pour l'Ukraine de l'abattage des drones "kamikazes" tirés sur ses villes dépasse largement les sommes payées par la Russie pour se procurer et lancer cette technologie bon marché de fabrication iranienne, selon une analyse. Je crois pour ma part nécessaire de se faire à l'idée que l'Ukraine sera bientôt privée de manière permanente, ou du moins durable, d'une grande partie voire la majorité de ses capacités électriques, et de distribution d'eau. Pour les gens... Un exemple parmi cent : accoucher dans une maternité sans électricité, ça doit être très "sport" ... Sans parler de la distribution de l'eau, des télécoms, de l'administration. Courriel ? Euh, vous voulez dire pigeon voyageur, ou allez soyons modernes des garçons de courses, et puis y aura de la main d'œuvre vu que l'emploi... Et pour les forces ukrainiennes, ce sont des tas de problèmes qui se poseront. Transports... uniquement en camion, ou bien y a t il aussi des locomotives au diesel ? Réparation et MCO... électricité sur groupe électrogène j'imagine, mais avec quelles limitations ? Communications... groupe électrogène aussi ? Y en a t il tant que ça, et quid de la distribution du fuel ? L'ensemble de la chaîne de formation, de soutien aux forces, qui deviendra par nécessité beaucoup plus primitive... Au mieux, la question deviendra dans les mois à venir, non pas : "L'Ukraine en libérant tout son territoire doit-elle aussi prendre le contrôle de la Crimée, ou faut-il lui demander de s'arrêter ? Nous accueillons pour en débattre nos deux invités Grr-Ouaf-Ouaf-Démocratie-Forever et Lèche-Lèche-Poutine-est-un-incompris" - comme on l'a supposé un poil rapidement ces dernières semaines. Mais plutôt : "Comment l'Ukraine peut-elle du moins préserver son indépendance si pas l'entièreté de son territoire ? Comment les aider, comment leur rendre possible de résister dans de telles conditions ?" Au pire ? Voici à nouveau le récit que j'avais posté en avril de l'essayiste américain David Goldman qui a rencontré Richelieu dans le métavers, lequel lui a expliqué deux ou trois trucs... et pas du bisounours
  25. Par leur taille, leur vitesse et leur coût, les V-1 sont plutôt les lointains ancêtres des Kalibr, Tomahawk et autres MdCN
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