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Tout ce qui a été posté par Alexis
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ça pose une question de fond. Parce que de ce que j'ai compris de la constitution française, la politique du pays est conduite par le gouvernement, les lois votées par le parlement, le président étant notamment chef des armées. Il me semble bien que le comité éditorial du Washington Post n'a pas de rôle constitutionnel. Mais je peux me tromper, il faudrait l'avis d'un constitutionnaliste -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans le cadre de la substitution des importations, la Russie vient de publier un nouvel OS... Windows 2022 ! -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je mets là ce lien pour les personnes qui n'auraient pas la référence de ton allusion -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je dirais les choses autrement, il ne s'agit pas d'inadéquation, de sottise ni même de stupidité. Je dirais du mal. Si on cherche des équivalents dans d'autres pays, ce titre de Times magazine en 1999 est pas mal. Mais il n'y a tout de même pas des corps de civils serbes, il n'y a pas des images de blessés sur fond de réjouissance. Cette séquence sur NTV russe me semble plus ouvertement maléfique. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce n'est pas une opération militaire, mais on pourrait parler d'opération de communication. Enfin il faut bien le mettre quelque part, et ce n'est pas de l'économie ni de la géopolitique. Mais c'est révélateur - je n'en suis personnellement pas encore tout à fait revenu. Après avoir vu l'extrait vidéo sur Twitter, j'ai cru à une exagération, un maquillage, un fake. Mais j'ai retrouvé l'extrait directement sur la chaîne. Et il est bien réel. Voici l'ouverture de "место встречи" du 10 octobre émission de débats sur la chaîne russe grand public NTV. Voici 50 secondes de glorification des frappes au missile et de réjouissances triomphalistes, sur fond de cris de civils, d'explosions en zone urbaine, de parc pour enfants dévastés et de secours aux blessés. C'est ici, directement sur le site de la chaîne - aucune fabrication possible. Vous ne comprenez pas le russe ? Vous reconnaîtrez le ton du commentaire. Le titre est "Le jour est-il venu ?" Le personnage qui chante quelques secondes sur l'air de la Varsovienne dit "Frappez les centres de décision, vous nous l'avez promis" Eviter la séquence de 40ème à 42ème seconde, des corps de civils tués roulant dans une fosse commune, sans aucun floutage. Sauf si vous avez le cœur bien accroché. Et oui, même ton triomphaliste. Je connais les ordres de grandeur. Je sais, pour prendre une comparaison que j'ai déjà faite souvent, que la guerre des Etats-Unis contre l'Irak a tué des centaines de milliers de personnes, davantage que la guerre contre l'Ukraine à ce jour. Je sais l'Arabie au Yémen, je sais la France en Algérie dans d'autres circonstances... bref je sais que les guerres injustes, sans être monnaie courante, ne sont pas rares. Mais lorsque des bombes américaines tombaient sur l'Irak, il n'y avait pas de séquence sur CNN ou autre glorifiant les frappes sur fond de mort de civils arabes. Il n'y avait pas de séquence d'atrocités sur fond de commentaires dithyrambiques. L'hypocrisie est paraît-il l'hommage du vice à la vertu. La plupart du temps, ceux qui attaquent les civils - et ils sont nombreux - ne s'en vantent pas. ==>Cette séquence, c'est une invitation ostentatoire à se réjouir du mal C'est proprement maléfique Je n'ai pas d'autre mot. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
A l'extrême limite, je dis bien l'extrême limite, si 1) il s'agissait de viser des cibles à haute valeur (pas des drones, même pas des missiles), 2) dans le cadre de la protection de la population civile contre de très grandes souffrances, peut-être est-ce que la livraison d'un quart du stock Aster, soit 2 batteries et 50 munitions, pourrait être justifiée (pas taper les ressortissants de l'AAE, pas taper !) Je veux dire si la Russie, à court de missiles mais tenant à faire s'écrouler l'économie ukrainienne (mode "on s'en f... des civils") sortait les Tu-22M3 avec bombes lisses pour retrouver une grosse capacité de bombardement. Si c'est pour viser des cibles en faible nombre (60+ Tu-22M3 au compteur) donc avec un bon "rendement" des munitions très performantes mais très rares que sont les Aster-30, et si c'est pour protéger la population civile des souffrances d'une interruption totale de l'électricité (hôpitaux, distribution d'eau ...) Alors j'imagine qu'on pourrait faire avec un quart de moins. Pour peu qu'on lance une production en grande quantité en urgence (c'est-à-dire la commande dans la boîte mail de l'industriel hier sans faute), mais ça ce serait dans nos mains. Le truc, c'est qu'il faudrait être certain que les Ukrainiens l'utiliseraient pour cela, plutôt que de gaspiller des ressources rares et précieuses à chasser du Kalibr ou je ne sais quoi. Et évidemment, avec deux batteries, on ne protège pas un territoire de 600 000 km² ! Mais Kiev déjà, et peut-être Kharkov ou une autre grande ville. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Rien que Wikipédia permet de prendre quelques repères Alors qu’il était prévu douze systèmes et 575 munitions, la commande actualisée après la loi de programmation militaire de 2013 se porte à dix systèmes, et 200 munitions Aster 30 ; le premier système a été livré en 2007 et le dernier en décembre 201532 et le nombre d'EDSA est alors de 4. En 2018, 8 unités sont en service Voilà, voilà... La cigale, ayant chanté tout l'été, et réduit des deux tiers ses commandes de munitions, se trouva fort dépourvue lorsqu'une autre cigale voisine la pria de lui venir en aide. Ca oui, ça a l'air beaucoup plus envisageable. Si nous avions des stocks de sécurité, des marges sur nos meilleures armes, nous pourrions envisager d'en transférer à une victime dans le besoin. Mais nous n'avons ni marges, ni même beaucoup de chair sur ces matériels les plus performants. Voilà, voilà... (bis) -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout à fait d'accord sur le fond. Mais je voudrais juste faire une remarque... qui est HS. [HS ON] En effet les théories d'un Maïdan créé ex nihilo par les Etats-Unis sont ridicules. De même que les théories d'une insurrection dans le Donbass créée ex nihilo par la Russie. En revanche, les théories d'un Maïdan fortement influencé et instrumenté par les Etats-Unis... ont le même statut que les théories d'une insurrection dans le Donbass fortement influencée et instrumentée par la Russie C'est-à-dire qu'elles sont aussi vraisemblables l'une que l'autre. De mon point de vue, elles sont vraies toutes les deux. Ni Russie ni Etats-Unis n'ont téléguidé les Ukrainiens. Mais tous deux étaient bien déjà des acteurs dans les affrontements puis la guerre civile ukrainienne, dès 2014, même si seul un de ces pays s'est impliqué directement dans les combats. Et acteurs pour leurs propres intérêts de puissance. D'autres pensent différemment, et je referme tout de suite la question en ce qui me concerne. [HS OFF] -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans la série "Tout va très bien se passer, cette petite dispute sera bien terminée" Voici des commentaires récents de Pavel Goubarev, politicien ukrainien impliqué dans la résistance au nouveau pouvoir établi à Kiev fin février 2014, créant à cette occasion la "milice populaire du Donbass", et aujourd'hui impliqué dans la défense de la RPD... Enfin, je veux dire, la province russe de Donetsk, du moins depuis que M'sieur Poutine a signé le document d'annexion ! Et c'est intéressant, parce qu'il explique les choses. Poliment, presque. Rapport au diable vous voyez, à "Hitler 2.0" - attention, cette fois-ci il est juif, il s'appelle Zelenski - et au fait que les Russes qui sont possédés par le diable on ne vient pas pour leur faire du mal, non ! On vient pour les convaincre. Mais bon d'un autre côté s'ils refusent on va quand même les tuer. Vu qu'ils sont possédés, voyez. "Jusqu'à ce que vous compreniez que vous êtes possédés, et que vous avez besoin d'être purifiés" Quant aux chefs, ce sont vraiment des "satanistes possédés par le démon" (la vidéo est sous-titrée en anglais) Ce n'est que son point de vue, certes. Et il me semble qu'on peut dire qu'il fait partie des extrémistes ... Mais ça montre aussi jusqu'où peut aller cette idéologie. Cette idéologie de guerre civile, puisque Goubarev, comme tous les habitants de RPD et RPL qui pensent comme lui est bien un Ukrainien. Je veux dire, à moins qu'on accepte de considérer que l'annexion des quatre provinces il y a quelques jours est valide et réglo et tout et tout... mais je n'en suis pas convaincu, et vous ? Oui, il y a une guerre internationale, un pays qui envahit un autre, et d'autres qui s'impliquent. Mais il y a bien aussi une guerre civile. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Lavrov propose, même si c'est de manière détournée, une rencontre Poutine - Biden au G20 Nous n'avons reçu aucune offre sérieuse de prise de contact (...) Nous avons répété à plusieurs reprises que nous ne refusons jamais les rencontres. S'il y a une proposition, alors nous l'examinerons. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
L'expression que tu cherches, c'est Delenda ARENH -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je les découvre comme toi - mais moi j'ai Internet et un moteur de recherche WION Et non ça n'a pas l'air d'une manipulation, il s'agit d'une chaîne indienne. En revanche, ça ne veut pas dire qu'ils connaissent finement leur sujet ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je parlais hier de ces deux versions du discours "médiatique" sur l'objectif de la Russie en Ukraine, ajoutant l'opinion perso que si la première (sécuriser les territoires annexés d'une manière ou d'une autre, autant de violence que nécessaire sur le reste de l'Ukraine) restait dans les moyens de la Russie à moyen terme, la deuxième (toute l'Ukraine, et après on "rééduque") n'était pas forcément réaliste même après effort majeur et violence débridée. Bon cela dit, ce n'est que mon opinion, et tout le monde en Russie n'est pas d'accord Voici un exemple aujourd'hui dans RIA Novosti, de la part de Piotr Akopov, commentateur nationaliste, sauf erreur pas forcément parmi les plus excités (?), et qui pourtant insiste... Une nouvelle étape du démantèlement de l'Ukraine a commencé Les frappes massives sur les infrastructures ukrainiennes - énergie, communications et contrôle militaire - constituent un simple avertissement et une démonstration de nos capacités, mais ne signifient pas un passage à la tactique de la dés-électrification et de la destruction des ponts et des communications. Il s'agit d'une action ponctuelle en réponse à l'attaque du pont de Crimée et aux tentatives d'attaque de la centrale nucléaire de Koursk qui l'ont précédée. Pour mettre réellement hors service les liaisons électriques et ferroviaires ukrainiennes (afin de bloquer l'approvisionnement du front en armes et en munitions) et détruire les ponts, il ne faut pas des frappes ponctuelles, mais plusieurs semaines d'attaques quotidiennes. Il n'en est pas encore question (...) Cela signifie-t-il que si Kiev abandonne les attaques de sabotage contre nos infrastructures, nous laisserons les installations ukrainiennes tranquilles ? (...) Non. Même si nous tenons à préserver la vie des civils en Ukraine, il nous appartiendra de déterminer nos propres tactiques. Si la victoire finale exige de perturber les réseaux énergétiques et de détruire des ponts, nous devrons le faire, tout en étant conscients des dégâts que cela entraînera pour les civils. Beaucoup de gens se demandent pourquoi nous ne le faisons pas en premier lieu. Parce que nous ne voulons pas seulement gagner : nous devons rendre à l'Ukraine son état naturel de partie intégrante du monde russe. Ce conflit est effectivement étrange, mais pas dans le sens où les amateurs recherchent "la stupidité ou la trahison". Elle est étrange car elle est menée par deux États du même peuple, c'est-à-dire qu'il s'agit aussi d'une guerre civile. Mais il n'y a aucune volonté de notre part de punir le peuple ukrainien - nous voulons l'arracher des mains de l'élite anti-nationale actuelle, l'arracher des mains de l'Occident. Oui, un grand nombre de citoyens ukrainiens considèrent désormais ce gouvernement comme le leur et l'Occident comme un allié et un bienfaiteur - et cette obsession ne se dissipera qu'après la défaite, c'est-à-dire l'effondrement de l'Ukraine. Mais dès le début, la Russie ne voulait pas gagner à tout prix - au prix de terribles souffrances pour nos frères (bien que drogués) en Ukraine. Briser rapidement le gouvernement de Kiev, démoraliser l'armée, n'a pas fonctionné. L'Occident est heureux de profiter de l'occasion pour attiser les flammes d'une guerre fratricide - dans l'intérêt des Anglo-Saxons de la faire durer le plus longtemps possible. (...) Et la Russie suivra de toute façon, avec ou sans frappes sur les infrastructures. Nous ne laisserons pas l'Ukraine à l'Occident comme une arme contre la Russie - sous aucune forme. Nous ne permettrons pas que des générations d'Ukrainiens et de Russes du Sud continuent à être élevées dans le déni de leur propre russité et leur haine de la Russie. L'Ukraine actuelle est incompatible avec la Russie - ni historiquement (car elle en fait partie) ni à l'avenir, car elle sera utilisée contre nous. (...) Oui, c'est en partie ce que signifiaient les objectifs initiaux de l'opération spéciale de Poutine : la dénazification et la démilitarisation sont impossibles sans un changement de l'ensemble de la direction politique. En outre, c'est la seule chose qui puisse conduire à la réalisation de l'objectif historique de retour de l'Ukraine dans le monde russe. Ce processus a maintenant commencé avec l'annexion de plusieurs régions à la Russie - mais ce n'est que le début du long travail qui reste à faire. Elle comportera plusieurs étapes et diverses formes de retour, mais nous appellerons de plus en plus les choses par leur nom. Nos noms communs. - Où Poutine se situe-t-il vraiment sur l'axe victoire totale et rééducation "à la Staline" d'un côté / limiter les coûts à condition de parvenir à présenter une victoire aux Russes ? Où se situera-t-il demain, ou bien le dirigeant qui le remplacerait - qui serait plus ou moins nationaliste ? - L'opinion exprimée par Akopov, aujourd'hui à n'en pas douter minoritaire, se raréfiera t elle au fur et à mesure des pertes futures, ou se répandra t elle dans la population comme seule croyance permettant de justifier à ses propres yeux l'ampleur des sacrifices ? (voir le mécanisme repéré par Omer Bartov dans la Wehrmacht à l'Est pendant la seconde guerre mondiale, qui est devenue plus idéologiquement nazie avec le temps et avec les pertes subies, parce que la croyance et la grille de lecture nazie donnait du moins sens à la violence extrême infligée et subie par les soldats allemands) - Et la dureté qui découle de cette conviction ("Nous ne voulons pas faire de mal aux civils, mais si c'est nécessaire pour la victoire et pour désintoxiquer nos frères ukrainiens drogués, alors soit !"), est-elle, sera-t-elle progressivement acceptée et intégrée comme élément "normal" et régulier de cette guerre ? - Jusqu'où en définitive le peuple russe sera-t-il prêt à aller, pendant combien de temps, supportant quelles pertes, acceptant quels risques, soutenant quelles violences ? ==>Non seulement je n'en sais rien, mais je soupçonne que personne ne le sait ! En 1871, les Alsaciens et les Mosellans auraient pu vivre bien tranquilles. Mais des voisins avaient décidé que s'ils se considéraient Français, ce n'était qu'illusion, leurs ancêtres germaniques leur commandaient pour l'éternité d'être Allemands, qu'il s'agissait de désintoxiquer ces frères drogués. Et qu'on en prendrait les moyens. Beaucoup de Russes en sont venus à considérer l'ensemble de l'Ukraine comme une espèce d'Alsace-Moselle géante ... Une comparaison encore plus troublante c'est celle que semble faire Jean-François Colosimo, dans son tout récent La Crucifixion de l'Ukraine (que je n'ai pas encore lu) Colosimo est un historien, un théologien orthodoxe, et un essayiste extrêmement brillant, dont j'ai lu Aveuglements, où notamment il développe, et justifie l'idée que nous assistons à un retour des guerres de religion (qui n'ont peut-être jamais cessé) c'est-à-dire du sacré et du sacrifice... indépendamment de la vigueur ou non de telle ou telle religion. En d'autres termes, pas besoin d'être religieux pour faire une guerre de religion, et on peut même être athée ! La raison en est simple : nous sommes tous fondamentalement similaires, il n'y a qu'une seule nature humaine, et les affects mis en jeu dans les guerres de religion sont potentiellement présents chez tout un chacun, quelle que soit son rapport ou absence de rapport à une religion. Bref, que la guerre de 2022 pourrait être une sorte de guerre de religion. Une fresque impressionnante et une analyse brillante qui nous font comprendre que, pour le plus grand malheur des peuples, le temps des guerres de religions n'est pas fini. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, et incidemment c'est un argument à l'appui de l'idée que Poutine et le reste de la direction russe pourraient le cas échéant escalader très haut, parce que l'enjeu pour la Russie est extrêmement élevé. Le fait est que la Russie jusqu'en 2021 était une puissance majeure, mais plus fragile qu'il n'y paraissait. La décision entièrement évitable de Poutine de tenter la conquête de l'Ukraine a fragilisé grandement l'ensemble. Raison de plus pour la considérer comme une faute gravissime, en plus évidemment d'être criminelle. On ne sait pas ce que Poutine pense lui-même de tout cela... peut-être s'imagine t il toujours comme un joueur génial, peut-être se gifle t il chaque matin pour sa stupidité ? Mais de toute façon cela n'y change rien - il est coincé, une défaite claire mettrait pratiquement tout en danger. Peut-être que la Russie aurait pu s'en sortir sans perte territoriale en reculant au mois d'avril, ou au mois d'août. Mais cette possibilité semble maintenant disparue. Les annexions en septembre, c'était aussi pour Poutine brûler ses vaisseaux, s'interdire tout retour en arrière. Il a peut-être espéré que brûler ses vaisseaux impressionnerait ses adversaires et aiderait à aller vers un cessez-le-feu lui laissant des gains substantiels, donc la possibilité de présenter le résultat aux Russes comme une victoire. Visiblement, ça ne marche pas. Morts de faim en grand nombre, franchement non je ne pense pas. En revanche, la mortalité a fait des bonds effroyables, le taux brut de mortalité plutôt qu'augmenter doucement de 11 pour 1000 en 1991 à 13 pour 1000 en 2012 - ce qui aurait été l'effet simple du vieillissement de la population a passé l'essentiel de la période intermédiaire à des 16 pour 1000, 14 pour 1000 voire 18 pour 1000 (voir le graphique dans le lien) C'était évidemment l'effet de la désorganisation générale des années 1990, appauvrissement des retraités qui mouraient jeunes, dégradation généralisée des services médicaux, augmentation de toutes les pathologies ainsi que de la violence... Si on fait la somme des différences entre les mortalités effectives et ce qu'aurait été une augmentation "ordinaire" de la mortalité, on arrive à environ 3 pour 1000 en moyenne de mortalité supplémentaire, ceci sur 20 ans. Rapporté à une population de 145 millions à peu près... on est à 8 millions + de surmortalité. ==>C'est-à-dire que "les années 1990" en Russie, plus le temps de sortir de l'ornière à partir de la décennie suivante, c'est huit millions de morts ! Et bien sûr, les autres anciens pays ex-soviétiques ont vécu des phénomènes analogues. L'Ukraine par exemple, sauf que la situation ne commence pas à s'améliorer avant 2009-2010, et reste la décennie suivante sur un plateau plus élevé qu'en Russie. Soit dit en passant, cela doit aider à comprendre pourquoi beaucoup de Russes continuent à soutenir Poutine. Il n'a pas tout fait tout seul naturellement, cependant c'est bien lui qui a été l'acteur principal de la "remise en ordre" de la Russie après la catastrophe et de la construction d'un système qui est autocratique et corrompu... mais où les statistiques vitales mortalité, espérance de vie et mortalité infantile sont bien orientées ! Bref, c'est sous sa direction que la Russie a mis fin à l'hécatombe. A partir de 2020, ça se dégrade franchement. La Russie a particulièrement mal réagi à l'épidémie de covid-19. Et en 2022, la guerre. Mais si un Russe veut prendre tout en compte, il n'oubliera probablement pas les 20 premières années. Et surtout, l'expérience récente étant constituée d'une part d'une période terrifiante dans les années 1990, d'autre part d'une remise en ordre progressive et finalement réussie sous l'égide d'un seul dirigeant... je trouve très compréhensible que beaucoup de Russes préfèrent faire le gros dos devant les défauts de Poutine plutôt que de chercher, ou d'espérer un changement. Et si c'était pire ? Et si le cauchemar recommençait ? Ca ne veut pas dire qu'ils ont raison, bien sûr ! Mais le raisonnement de ceux qui préfèrent une situation imparfaite à un risque de catastrophe. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Chef de file des non-alignés... Il n'y aurait que l'Inde comme candidate ? Une seule alternative, entre le "camp" américain et le "camp" chinois... Seule l'Inde la refuserait ? Je vais me résoudre moi à ce qu'il ne faut pas faire... mais quand même ! ... Faire parler un mort -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
(Je continue le H.S.) Pas mal de points pertinents en effet, mais je vais quand même couper les cheveux en quatre Sauf erreur, ces volumes ont été révisés à la baisse depuis, soit 200 + 400 = 600 missiles de croisière. Il faut tenir compte aussi du JASSM, lequel est prévu à 3700 exemplaires, qui s'ajoutent aux Tomahawk. Soit de l'ordre de 8 000 au total pour les Etats-Unis. Rapporté aux budgets de défense, nous ne faisons pas si bonne figure. Là oui, entièrement d'accord. L'AASM est une vraie réussite. Non pas qu'il remplace exactement un missile de croisière, ce n'est pas son rôle, mais joint à un appareil comme le Rafale capable d'effectuer des raids en environnement contesté - ce que la Russie n'a pas encore démontré à ce jour - il représente une multiplication des capacités de frappe, hors de portée de la plupart des systèmes de DA. Environ 1 700 munitions ont été livrées (sur une cible initiale de 4 200...), une nouvelle commande a eu lieu depuis. C'est sans doute exagéré de dire qu'il est ridicule. Mais il faut tout de même rappeler : - Que les cibles ont été grandement réduites - alors que la première version avait déjà été définie après la fin de la guerre froide donc correspondait bien à une époque "beau temps sur la géopolitique mondiale" - Le RU d'ailleurs a acheté de son côté non 500 Scalp... mais 900. Ils ont moins réduits leurs cibles, on dirait L'argument "plus que la plupart des armées de la planète" n'est pas non plus très convaincant... la plupart des armées de la planète n'ont guère de capacité à intervenir à distance, ni d'alliés et d'intérêts lointains, ni d'ambition de pouvoir "entrer en premier" ! L'exemple que tu donnes est parlant : s'il s'agit de neutraliser une défense anti-aérienne adverse avec des missiles de croisière, on ne commence à être sérieux qu'à partir d'une centaine de missiles de croisière (Libye 2011, ~120 Tomahawks tirés par les Etats-Unis), et dans des cas plus difficiles, deux ou trois centaines. Comment le prévoir raisonnablement, avec un stock total de 600 ? Il faut aussi avoir en tête le délai de production, deux ans au minimum, peut-être trois. Les "munitions complexes", si on en arrive à court... difficile d'imaginer une solution ! ==>Les stocks actuels ne conviennent pas à une époque "grisaille sur la géopolitique mondiale" Merci ! -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui enfin il ne faut tout de même oublier que les Etats-Unis se sont déjà très vigoureusement opposés à l'Arabie saoudite à chaque fois qu'une question de droits de l'homme ou de crimes de guerre s'est posée. C'est un copain yéménite qui m'en parlait récemment. (Bon, soyons honnêtes, on n'a pas été meilleurs qu'eux sur ce sujet ) Mais sérieusement, qui pourrait réagir autrement face à un ahuri pareil -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Aucune idée. Il s'agit peut-être, espérons-le, d'un simple coup de semonce. Mais je ne suis pas dans la tête de Poutine, ni dans celle de Sourovikine qui commande maintenant tous les fronts et toutes les armes sur le théâtre ukrainien. Selon l'expert en énergie Stanislav Mitrakhovich, il faudrait continuer "plusieurs semaines" à ce rythme pour obtenir un véritable affaiblissement de la capacité de l'armée ukrainienne. Les attaques contre les infrastructures ne causeront de graves dommages à l'Ukraine et à sa capacité à se battre que si elles se poursuivent pendant plusieurs semaines, a déclaré à RIA Novosti Stanislav Mitrakhovich, expert de premier plan au Fonds national de sécurité énergétique et chercheur à l'Université financière du gouvernement russe. . "Apparemment, plusieurs centrales thermiques ont été endommagées. A en juger par l'actualité, cela a entraîné une coupure de courant pour certains consommateurs. Un arrêt temporaire . En principe, plus il y a de frappes sur l'infrastructure électrique, moins théoriquement sera la capacité du L'armée ukrainienne pour se battre, c'est-à-dire pour se déplacer, reconstituer les réserves, transporter du matériel, le réparer", a noté l'expert. "Ce coup sera grave pour le système d'alimentation électrique de l'Ukraine si le même coup se produit tous les jours pendant plusieurs semaines. Alors ce sera grave. S'il s'agit d'une seule action, alors cela crée un effet, mais les conséquences sont éliminées et réparées assez rapidement », a-t-il ajouté. Les Américains ont utilisé des frappes sur l'infrastructure électrique au cours d'opérations militaires contre la Serbie et l'Irak pendant plusieurs semaines, a rappelé la source. Il faut tenir compte aussi du fait que n'est pas les Etats-Unis qui veut. Pour faire ce genre de son et lumières, il faut des moyens étendus. On ne connait pas l'état des stocks de Kalibr et autres balistiques courte portée mais il n'en reste probablement pas des milliers ! Je me demande toutefois si la Russie n'aurait pas ces moyens, mais à condition seulement d'accepter de mettre à contribution sa soixantaine de Tu-22M3, avec bombes non guidées. Cela suppose cependant que la précision des tirs soit suffisante - si un appareil peut tirer ses 18 bombes de 500 kg dans un carré de 300 ou 400 mètres de côté, ça peut le faire, si le carré fait 2 ou 3 km de côté, non. C'est le facteur essentiel. Je ne sais pas ce qu'il en est. Ca suppose aussi que Moscou accepte la perte d'un certain nombre de ces appareils. Mais si la précision que j'ai citée est suffisante, et même si le taux de perte par mission est quatre fois le taux moyen de la RAF pendant la seconde guerre mondiale donc 10% par mission - ce qui serait énorme - accepter la perte du quart de leurs Tu-22M3 soit 15 appareils permettrait en échange de détruire 150 carrés de 300 à 400 mètres de côté, au choix du haut commandement russe en Ukraine (une bombe de 500 kg doit détruire à peu près un hectare). J'ai du mal à imaginer que cela puisse ne pas suffire à ce qu'il ne reste plus grand chose du système électrique ukrainien - avec conséquences graves pour la capacité de combat de l'armée... et évidemment gravissimes pour l'économie Ce qui est une bonne raison pour ne pas le faire naturellement ! Faire s'effondrer l'économie d'un pays est inhumain. Mais ce n'est visiblement pas le souci principal en Russie ces temps-ci. L'expert que j'ai cité plus haut est d'ailleurs très tranquille sur les conséquences humaines de ce qu'il propose - visiblement l'argument "les Etats-Unis l'ont fait donc on peut" lui suffit. Quant à Sourovikine, il n'a vraiment pas la réputation d'un tendre. (...) "Surovikin a fait une brillante carrière dans les échelons supérieurs de l'état-major général et du ministère de la défense après 2008, pendant la réforme militaire radicale qui exigeait d'être impitoyable", lit-on dans le rapport, qui ajoute que sa "volonté d'exécuter vigoureusement tous les ordres l'emportait sur toutes les questions potentielles concernant son curriculum vitae à carreaux." (...) Dans un rare commentaire public, Evgeny Prigozhin, fondateur du groupe mercenaire Wagner, qui a été fortement déployé en Syrie, a été cité comme qualifiant Sourovikine de "personne légendaire", par l'agence de presse Live24. "Surovikin est le commandant le plus compétent de l'armée russe", a-t-il ajouté. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce n'est pas énorme en soi non... enfin sauf pour les pays qui ne fabriquent que des stocks ridicules de munitions, bien sûr, là c'est presque la moitié de leur stock ! Mais ça semble quand même avoir eu des résultats tout sauf négligeables ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Mais... @Wallaby n'est pas le seul Tiens, allonge-toi là, et détends-toi. Donc, nous parlions du traumatisme qu'a été pour toi la découverte en 1992 que le père Noël n'existe pas ... Je crois surtout qu'une fois lancée l'opération spéciale, Poutine n'avait pas d'autre choix qu'entre - d'une part une victoire (peut-être moindre que ses objectifs maximum, mais forcément une victoire), - d'autre part une retraite tellement humiliante, coûtant tellement cher (que faudrait-il que la Russie accepte pour se débarrasser des "sanctions", notamment américaines ? Voir l'expérience de l'Iran sur le sujet), menant si sûrement non seulement à la perte du pouvoir mais à l'écroulement du plus gros de ce qu'il a pu réussir en Russie depuis vingt ans... ... Qu'en fait ce choix n'en est pas un. Poutine n'a en réalité pas d'autre solution que de chercher une victoire. Et si ce n'est pas à un certain niveau d'effort et de risque, eh bien ce sera à un niveau supérieur, après avoir grimpé encore un barreau sur l'échelle d'escalade. Il est prisonnier de sa décision de lancer l'invasion. Le problème bien sûr, c'est qu'il n'est pas le seul à en être prisonnier -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Voici l'opinion d'un homme de l'art, je veux dire un psychiatre, sur la santé mentale du dirigeant russe. Bon, j'espère que le Monsieur il se trompe ... Je ne copie que quelques passages. Vladimir Poutine « entièrement soumis à sa mégalomanie » selon le psychiatre Daniel Zagury Pour le psychiatre habitué à être saisi de cas de paranoïa criminelle dans le cadre de la famille, du voisinage ou de l’entreprise, l’observation de l’évolution de Vladimir Poutine est à la fois familière et proprement extraordinaire : le champ en est la planète. (...) S’il était permis au début de l’invasion de l’Ukraine de s’interroger sur l’occurrence d’une paranoïa délirante, en récuser aujourd’hui la réalité clinique relèverait du déni. (...) Il s’agit ici d’autre chose : la décompensation d’une maladie mentale, sans doute longtemps cantonnée à la singularité d’une personnalité alors parfaitement capable d’apprécier les limites possibles de son action (...) Vladimir Poutine s’est lancé dans une fuite en avant qui ne pourra être interrompue que par l’action extérieure. Pour lui, ce qui se produit est proprement impensable, irreprésentable, inconcevable (...) Face à ce qui pourrait occasionner un constat douloureux, Vladimir Poutine répond à l’inverse par l’amplification jusqu’au grotesque de ses gesticulations haineuses. Là où d’autres, qui ne sont pas paranoïaques, tel son thuriféraire médiatique Vladimir Soloviev, se cognent au réel et se désolent en voyant s’éloigner le rêve d’une victoire militaire, Vladimir Poutine accélère et se moque de la déroute de l’Occident. Le réel n’a plus prise sur lui. Il est entièrement soumis à sa mégalomanie. (...) Tout vient conforter cet ensemble de convictions irrécusables en une boucle diabolique d’autorenforcement. Si l’on fait l’effort de s’identifier à ce système paranoïaque, il est concevable que cette course folle puisse mener à l’apocalypse. Après lui, le déluge de feu. Je précise que je ne crois pas vraiment à ce diagnostic à distance. Que Poutine soit radicalisé par rapport à il y a quelques années me semble évident - c'est pour cela que le terme de "décompensation" est intéressant, et troublant. Qu'il soit devenu incapable d'apprécier les limites de son action, que le réel n'ait plus de prise sur lui, je ne vois pas de raison de le penser. Les décisions d'escalade - mobilisation, annexions, maintenant campagne anti-infrastructures énergétiques - n'ont pas besoin de l'hypothèse d'une pathologie mentale pour être expliquées. Ce texte reste cependant intéressant. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
J'ai mis en gras le mot important Parce que je veux bien que l'on dise qu'il est "inacceptable", ou est-ce "inâcceptâble !" que Washington vende son GNL à 4 fois le prix qu'il fait payer à ses propres industriels. Mais quelle solution Lemaire propose-t-il au juste pour que ce soit vraiment inacceptable, c'est-à-dire quelque chose qu'on refuse ? Je n'ai entendu que son affirmation - le ton est ferme, hein, le corps droit et le regard assuré ! - qu'aller à l'encontre de la prospérité économique de l'Europe ne serait "pas dans l'intérêt américain". Sauf que... ce qui est dans l'intérêt américain, c'est la prospérité américaine : - Gagner beaucoup en vendant cher, c'est dans l'intérêt américain - Aider les industries locales à se développer en leur offrant de l'énergie bon marché subventionnée par des exportations à prix d'or, c'est dans l'intérêt américain - Aider les industries européennes à faire le bon choix c'est à dire s'installer aux Etats-Unis, c'est dans l'intérêt américain. Aussi, beggars are not choosers, les mendiants ne choisissent pas. Et non, je n'ai pas de solution à proposer. Sinon bien sûr électrification poussée aussi loin que possible de notre système énergétique, plus N centrales nucléaires (avec N grand) pour produire l'électricité en question, plus R&D en urgence sur le nucléaire de quatrième génération, le tout assurant à la fois notre indépendance stratégique et notre capacité à continuer à avoir une économie industrielle lorsque - on y vient - seront dépassés les pics des énergies fossiles, d'abord pétrole et plus tard gaz. Mais bien sûr, c'est un chantier sur 20 ans au moins, voire 30. A condition encore de le traiter comme l'urgence, l' "ardente obligation" qu'il est. En attendant, refuser du moins le ridicule et choisir le silence "splendeur des forts et refuge des faibles". La France, l'Europe en général manquent d'énergie. Nous sommes faibles. Nous n'avons pas assez de ressources chez nous, comme la Russie... ni une bonne quantité de ressources plus les moyens d'une thalassocratie pour nous assurer le reste, comme l'Amérique... ni quelques ressources plus un partenaire soumis au nord plus les moyens croissants d'une thalassocratie future, comme la Chine. Bien sûr, nous avons tous les leviers pour nous recréer une puissance et une indépendance ! De Gaulle l'avait déjà expliqué dans une remarquable intervention à Saint-Cyr en 1956, trop peu connue ! (...) Je sais bien, vous êtes les soldats d'une France, aujourd'hui, plongée dans une situation amère. Cela résulte de toute espèce de causes, les unes qu'on pourrait croire fortuites, qui sont les invasions et les révolutions, les erreurs des gouvernements, les fautes des commandements, et puis d'autres qui sont - il faut les voir en face - permanentes et essentielles ou qui l'ont été. Je veux parler de la diminution de notre nombre ou du moins du fait que pendant cent ans, il ne s'est pas accru alors qu'autour de nous, tous les autres s'accroissaient. Cette situation de la France résulte aussi de faits inéluctables comme, par exemple, l'absence de charbon ou de beaucoup de charbon, de pétrole, alors que le monde s'est fait avec le charbon et le pétrole. Et puis, la perpétuelle inconsistance de nos pouvoirs publics. Mais ces raisons-là, ces raisons permanentes, je ne parle pas des raisons fortuites : l'Histoire, maintenant, les a balayées jusqu'à ce que, peut-être, se présentent des occasions de n'en plus commettre de semblables, mais les raisons permanentes, essentielles, qui ont affaibli la France d'une manière absolue et relative, ces raisons-là, rien n'indique qu'elles doivent durer. Nous avons recommencé à nous multiplier. Nous sommes, nous, les Français, chaque jour, plus nombreux. C'est une chose qu'on n'avait pas vue depuis très longtemps mais qui existe, qui se maintient et qui, peu à peu, va changer tout chez nous : l'état d'esprit, l'esprit d'entreprise, l'obligation d'agir. Le pétrole et le charbon. Le charbon, nous n'en aurons pas plus que nous n'en avons. Le pétrole, on commence à en trouver quelque peu. Mais surtout, l'avenir de l'énergie est ailleurs, vous le savez bien. Et dans la matière atomique, nous n'avons absolument rien qui nous handicape par rapport à aucun peuple du monde. Il n'est que de vouloir, de prendre le problème corps à corps et de nous refaire une puissance par ce moyen-là. Quant à l'inconsistance des pouvoirs publics, je ne crois pas qu'elle durera toujours. Il me semble qu'elle est, chaque jour, plus nettement reconnue par tout le monde, sans exception, ce qui est la première condition pour que les choses s'améliorent. Je ne désespère aucunement, Saint-Cyriens, je vous le dis, de l'avenir de la France, bien qu'aucun homme, peut-être, n'ait eu à porter plus lourdement, plus durement tout ce qui lui a manqué, et dans des moments plus difficiles. Mais il y faudra du temps. Du temps, et beaucoup d'efforts. En attendant, il faut se taire. Supporter ce qui doit l'être. Et, surtout, agir. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Voici les déclarations du ministre de l'énergie ukrainien sur les bombardements d'aujourd'hui Le ministre de l'Énergie, Herman Halushchenko, a déclaré cela sur les ondes du téléthon national, rapporte un correspondant d'Ukrinform. "Il s'agit de la plus grande attaque contre le système énergétique ukrainien de toute la guerre. Le cynisme de cette attaque est que toute la chaîne d'approvisionnement a été touchée afin de compliquer la possibilité de se reconnecter et de fournir de l'électricité à partir d'autres sources", a déclaré le ministre. Il a souligné que la restauration des installations endommagées est déjà en cours et que, dans certaines zones, l'alimentation électrique a déjà été rétablie. Halushchenko a également exhorté les Ukrainiens à réduire leur consommation d'électricité pendant les heures de pointe. D'autre part, le ministre a officiellement annoncé que l'Ukraine cesse d'exporter de l'électricité à destination de l'Europe L'Ukraine cesse d'exporter de l'électricité en raison des attaques de missiles russes contre des installations énergétiques L'électricité ukrainienne, que nous avons exportée après synchronisation vers l'UE, ainsi que via des lignes séparées vers la Moldavie et la Pologne, a aidé l'Europe à remplacer le gaz russe et a soutenu la stabilité du système énergétique européen. Même après la fermeture de la centrale nucléaire de Zaporijia, sous occupation russe depuis plus de 7 mois, l'Ukraine a rempli ses obligations envers ses partenaires européens en matière d'exportation d'électricité. Mais les frappes de missiles d'aujourd'hui, qui ont touché les sous-stations de production thermique et électrique, obligent l'Ukraine à suspendre ses exportations d'électricité à partir du 11 octobre 2022, afin de stabiliser son propre système énergétique. "C'est l'exportation d'électricité de l'Ukraine qui a aidé l'Europe à réduire la consommation des ressources énergétiques russes. Et c'est pourquoi la Russie détruit notre système énergétique, tuant la possibilité même d'exporter de l'électricité depuis l'Ukraine", a déclaré le ministre de l'Énergie Herman Halushchenko. Ce qui n'est pas clair (encore) c'est si ces réductions de consommation aux heures de pointe, et suspension d'exportation d'électricité vers l'ouest, sont des mesures temporaires, ou si faire les réparations sera si complexe / long qu'à l'échelle de la guerre il faut les considérer comme permanentes. Une autre chose qui n'est pas claire, c'est si cette vague de frappes est unique, ou s'il s'agit de la simple ouverture d'une campagne visant à faire s'écrouler l'ensemble du réseau. Les propos de Poutine aujourd'hui pourraient faire espérer que cette vague est unique puisqu'il ne menace de la répéter qu'en cas de nouvelle attaque sur le territoire que la Russie considère sien Si les tentatives d'attentats terroristes sur notre territoire se poursuivent, les réponses de la Russie seront dures et leur ampleur correspondra au niveau des menaces posées par la Fédération de Russie. Personne ne devrait avoir de doute à ce sujet. Mais bien sûr il n'y a aucune garantie Macron n'a pas eu tort d'évoquer un « changement profond de la nature de cette guerre » Quant à Kadyrov, il déclare Maintenant, je suis 100% satisfait de l'opération militaire spéciale -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Encore une opinion dans ce sens d'une aggravation de la violence Alexandre Kots est correspondant militaire pour la Komsomolskaïa Pravda La frappe sur le pont de Crimée l'a montré, il est temps de combattre plus méchamment (...) Il y a plusieurs aspects à ce qui s'est passé. Tout d'abord, les Khokhlyaks, utilisant des tactiques terroristes typiques, ont frappé un symbole. Le pont de Crimée est le symbole que la péninsule est solidement attachée à la Mère Russie et que rien ne peut l'en détacher. Mais contrairement aux précédentes attaques contre la Crimée, celle-ci ne peut être qualifiée de scandaleuse. Et voici pourquoi. Parce que, deuxièmement, le pont de Crimée, ces jours-ci, c'est surtout de la logistique militaire, qui approvisionne notre groupement en direction de Kherson. En outre, la branche routière et, dans une plus large mesure, la branche ferroviaire, qui semble avoir été hors service pendant un certain temps également. Dans le contexte de la situation près de Kherson, cela peut être considéré comme la touche finale avant la prise d'assaut du centre régional. Troisièmement, Kiev fait preuve de la cohérence enviable que beaucoup (moi y compris) appellent de leurs vœux depuis des mois. A savoir pousser l'Ukraine dans le 18ème siècle, sans réflexion inutile sur les conséquences pour la population civile. Ponts, barrages, centrales thermiques, gares de traction et autres infrastructures critiques. Kiev l'arrache méthodiquement et sans turpitude morale. Nous trouvons toujours une excuse chevaleresque. Il ne devrait pas y en avoir en principe si nous voulons gagner. Le voulons-nous ? La réponse, bien sûr, ne doit pas être émotionnellement spontanée. Mais il ne doit pas non plus s'agir d'une action ponctuelle. Luttons déjà plus méchamment, vraiment, sans excuses sur l'impossibilité de faire sauter le pont sur lequel arrivent les armements de l'Occident. Rien n'est impossible, les Ukrainiens nous le montrent. Le mot khokhol se trouve bien dans le texte plus haut. Il est le pendant de moskal en Ukraine pour parler des Russes. C'est à peu près le niveau d'hostilité de boche pour parler des Allemands pendant la première guerre mondiale. Pas glorieux, évidemment, mais je pense que nous serons d'accord pour dire que Hitler a fait pire En revanche, le projet d'écraser la volonté d'indépendance d'une population par la persécution, qui apparaît dans certains discours dans les médias russes, et a probablement déjà reçu des débuts d'application sur le terrain, est bien quelque chose que Staline aurait pu faire. L'échelle n'est pas la même évidemment... mais il est prudent de rajouter "pour l'instant" -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ou bien les parents de @Ciders lui ont avoué la vérité, à l'occasion de son passage en grande section ?