-
Compteur de contenus
16 932 -
Inscription
-
Dernière visite
-
Jours gagnés
276
Tout ce qui a été posté par Alexis
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Il faut tenir compte aussi du fait qu'on se prépare en fonction de l'ennemi pas nécessairement probable, ni même forcément potentiel, mais à tout le moins concevable. Quel pays pourrait concevablement envahir la France ? L'URSS comme seconde moitié du 20ème siècle ? l'Allemagne pangermaniste comme première moitié du même siècle ? ... Ou es-tu en train de penser à l'Italie comme au premier siècle avant notre ère ? Plus sérieusement, les pays qui pourraient concevablement s'en prendre aux intérêts vitaux de la France ne le feraient pas par invasion au sol. Bombardement nucléaire, autres ADM, frappes précises sur les infrastructures critiques, blocus de notre commerce... Ce sont là les atteintes concevables à nos intérêts vitaux. La dissuasion est le cœur de la défense contre ce type de menaces. Cœur qui ne peut suffire sans Marine sérieuse, renseignement performant (attribuer des attaques non revendiquées), capacité de frappe conventionnelle massive (pour dissuader les frappes et attaques "trop petites pour le nucléaire", forces terrestres projetables à grande distance Pas d'armée de masse ni de milices. Pas avant que Giulio Cesaro ne reprenne le pouvoir en Italie A mon sens le format actuel est du bon côté de la limite. La capacité de frappe en second assurée c'est 1 SNLE avec 16 missiles et ~80 TN de 100 kt. Soit suivant des calculs "coin de table" la capacité de détruire au moins 5 mégapoles, même étendues comme les grandes villes chinoises ou américaines. La France n'en a qu'une... Des pays comme Russie ou Japon en ont deux... Même les géants démographiques comme Chine ou Inde tireraient sérieusement la langue après avoir perdu leurs 5 plus grandes mégapoles. On peut discuter de l'option de construire 5 SNLE plutôt que 4, afin d'en maintenir 2 à la mer sans peine et doubler la seconde frappe assurée, ou plutôt la garantir encore plus solidement. Peut être est-ce que ce serait utile si les tensions géopolitiques continuaient à d'aggraver (hmmm ...) Mais en tout cas pour notre époque le format actuel semble suffire -
Europe de la Défense ?
Alexis a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Au sujet des différentes personnes qui ont babillé ces dernières semaines sur le thème "ce qu'on a décrit aux Russes en privé, c'est une attaque conventionnelle massive contre leurs forces en Ukraine et dans la mer Noire", que ce soit des généraux à la retraite (Petraeus) ou des représentants décoratifs (Borrell), il y a deux inconnues 1. Qu'est-ce que les Américains ont vraiment dit aux Russes en privé. On n'en sait rien, et ce ne sont pas les généraux à la retraite qui peuvent être au courant. Peut être sont ils missionnés pour faire passer l'information en "non-officiel", oui... Mais peut être pas 2. Si vraiment c'était le message de la partie américaine... qu'est-ce que la partie russe a répondu. Et moi non plus je n'en sais rien évidemment. Mais si on regarde les discussions, non pas du côté des propagandistes télévisuels qui bien sûr n'ont pas d'influence sur les vrais décideurs, mais du côté des analystes de défense et politique étrangère... La possibilité que la réponse de la partie russe ait été assez "salée" doit être prise en compte Disons que les analystes les plus Grrr-ouaf-ouaf du côté OTAN sont de paisibles toutous à côté de leurs équivalents russes Merci de l'avoir dit. La trivialité est en général à éviter mais... Parfois c'est tout simplement la meilleure manière de dire les choses -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Il est temps de relire Brzezinski. Ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Zbigniew Brzezinski (1928-2017) est célèbre notamment pour avoir publié en 1997 Le Grand Echiquier, fresque géopolitique mondiale discutant notamment les conditions et stratégies pour maintenir sur le long terme la prépondérance (voire la domination) des Etats-Unis sur le système international Une certaine citation de ce livre est répétée ces temps-ci. J'ai eu la curiosité de vérifier si elle n'était pas apocryphe. C'est facile, car le texte est maintenant intégralement disponible en ligne Eh bien, non. La citation est authentique Potentiellement, le scénario le plus dangereux [ à la primauté américaine ] serait une grande coalition de la Chine, de la Russie et peut-être de l'Iran, une coalition "anti-hégémonique" unie non pas par une idéologie mais par des griefs complémentaires. Elle rappellerait, par son ampleur et sa portée, le défi posé autrefois par le bloc sino-soviétique, même si, cette fois, la Chine serait probablement le leader et la Russie le suiveur Pour parer à cette éventualité, aussi lointaine soit-elle, il faudra que les États-Unis fassent preuve de compétences géostratégiques sur les périmètres occidental, oriental et méridional de l'Eurasie simultanément. (Potentially, the most dangerous scenario would be a grand coalition of China, Russia, and perhaps Iran, an "antihegemonic" coalition united not by ideology but by complementary grievances. It would be reminiscent in scale and scope of the challenge once posed by the Sino-Soviet bloc, though this time China would likely be the leader and Russia the follower. Averting this contingency, however remote it may be, will require a display of U.S. geostrategic skill on the western, eastern, and southern perimeters of Eurasia simultaneously.) Ce que Brzezinski décrivait comme une éventualité "lointaine" il y a 25 ans est arrivé. Il faut croire que les Etats-Unis n'ont pas fait preuve de "compétences géostratégiques" suffisantes. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
J'ai recherché les occurrences de "export" dans ce document - 49. Aucune ne se réfère à l'exportation par l'Iran de matériel sans rapport avec le nucléaire. Dans ce cas, le mot "engin balistique" englobe aussi les ballons de foot -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est surtout une erreur, car l'homéopathie est basée sur l'idée qu'une petite dose de poison guérit le mal. Si la France proposait un traitement homéopathique à l'Ukraine, ce serait 1 rafale de mitraillette + 1 obus de 155 mm + 1 AASM, tous tirés en plein champs quelque part en Ukraine... mais avec la bonne dilution, et pas avant d'avoir tout agité de la bonne manière... Evidemment, les Ukrainiens nous auraient conseillé de nous faire soigner Moins drôle, mais il est temps d'écouter Bossuet. En effet, Mme Margarita Simonian, directrice de la propagande chaîne RT, partage une prière. C'est donc à un évêque qu'il faut s'adresser PRIÈRE POUR LA RESTAURATION DE LA PAIX Seigneur très miséricordieux, Jésus-Christ, notre Dieu, par les prières de Notre-Dame Toute-Pure Théotokos et de la Vierge Marie toujours, la Sainte Égale aux Apôtres Grand-Duc Vladimir et Grande-Duchesse Olga (...) Ceux qui dans une langue étrangère veulent et prendre les armes contre la Sainte Russie - interdire et renverser leurs plans. (...) Remplis-nous même en toi de foi, d'espérance et d'amour (...) Et une sentence de Bossuet s'applique exactement Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pareil. J'ai visionné plusieurs fois et il me semble bien que le drone explose avant de toucher, et que quelque chose est venu de la cible. Un système d'autoprotection rapprochée et "explosive" j'imagine -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Voici un soldat ukrainien ordinaire. Oui, tout à fait ordinaire. Bon, attendez... il a une petite particularité quand même -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je rajouterais encore l'Iran, qui pourrait s'en prendre sérieusement aux petits Etats pétroliers du Golfe, même s'il est vrai que nous ne serions alors "que" contributeurs. Mais d'une manière générale il faut encore y rajouter l'inconnu : - En 1985, qui pensait à une explosion de la Yougoslavie ? Qui avait vu venir l'agression irakienne contre le Koweït ? - En 2010, qui voyait venir la guerre civile syrienne ? Et qui avait vu venir l'Etat islamique, une organisation djihadiste tentant de se transformer en Etat et nous attaquant directement ? Ou bien la Turquie en arrivant à l'intimidation militaire et la remise en cause des frontières maritimes contre Grèce et Chypre ? Le champ d'action prioritaire pour la France, c'est le plus souvent l'intercontinental, et le monde. La distance pertinente pour nous, c'est 5 000 voire 10 000 km, pas 500 voire 1 000 comme la plupart des autres pays européens. D'où la priorité nécessaire à la longue portée : - la Marine en premier lieu (y compris pour déployer un corps expéditionnaire), - les capacités longue distance de l'AAE (ravitailleurs essentiels), - l'AdT en mode corps expéditionnaire (ce qui ne veut pas forcément dire "léger", et pas forcément "poignée de GTIA qu'on relève indéfiniment" ça pourrait être "action en force et nombre mais peu de mois") Renforcer (il en a besoin...) un tel modèle d'armée fournit aussi par surcroît les moyens de contribuer à la défense collective de l'Alliance atlantique (dans ou hors du commandement intégré, ça se discute et c'est politique... quoi qu'il en soit les moyens nécessaires ne changent pas) ==> Nul besoin de chercher à contribuer, en se demandant "ce qui serait bien utile à l'OTAN", il suffit de répondre à notre besoin de défense, qui est beaucoup plus général, et ensuite de chercher là où nous pouvons aider le cas échéant Et dans notre besoin de défense général, la Russie n'intervient que comme un facteur parmi d'autres, certes pour la dissuasion (mais ce n'est pas le seul agresseur imaginable), pour la protection de nos lignes logistiques (toujours très loin d'être le seul agresseur potentiel), parfois comme concurrent à l'international comme au Sahel (... et parfois comme partenaire inavoué comme récemment en Libye, eh oui) -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je n'ai pas dit "naïf arrogant", et je ne l'ai pas pensé non plus Le fond de ce que je dis, c'est qu'il y a des moments où il ne sert à rien d'insister et qu'il vaut mieux accepter de regarder en face une différence d'orientation ou de stratégie, plutôt que faire comme si de rien n'était, ou de se bercer d'illusions Il est vrai que je trouve imprudent le choix de compter exclusivement sur l'existant (la protection américaine), plutôt que d'avoir deux fers au feu en préparant aussi un avenir potentiel (protection autonome des Européens par eux-mêmes) Si cette possibilité était ne serait-ce que considérée comme un "plan B" par les principaux autres pays européens, je pense que déjà beaucoup de choses seraient possibles. Mais ce n'est pas le cas. Cette imprudence m'irrite je l'avoue, je me suis peut-être laissé aller à exprimer du dépit, et dans ce cas c'était un tort. Ce qui me semble clair, c'est que le choix de ne compter que sur la protection américaine ne peut changer et ne changera pas en fonction d'actions ou de propositions faites par la France. Nous sommes très loin d'avoir ce genre de capacité d'influence. Il changera probablement un jour oui, mais ce sera parce que les événements y pousseront, pas les propositions ni les objurgations d'un Macron ou de tout autre de nos futurs dirigeants. Et ce sera peut-être (probablement) dans des décennies. Le plus probable à mon sens est que c'est l'Amérique qui à un certain moment s'en ira tout simplement. Cela aurait pu arriver avec l'élection de Trump - et la tentative de Macron de forcer le destin en 2017 n'est à mon avis pas sans rapport avec l'arrivée au pouvoir de Trump quelques mois plus tôt. Mais cela n'a pas été le cas. Et même si Trump revient dans deux ans, ou si c'est le républicain De Santis, la perspective restera très éloignée. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Attention quand même à l'expression ... Ce ne sont pas "les" Ukrainiens qui sont corrompus. Pas tous ! Zelenski a d'ailleurs été élu sur un programme anticorruption, les Ukrainiens voudraient vraiment se débarrasser de ce fléau. Ca me paraît pour le coup bien optimiste. Zelenski était peu apprécié en Ukraine avant la guerre - moins qu'un Macron, presque comme un Hollande - notamment parce qu'il était perçu comme ayant échoué d'une part à ramener la paix d'autre part à lutter contre la corruption. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Fouillant un peu sur Internet, je tombe sur des infos bien sourcées, datant du mois d'août... et pires encore Honnêtement, au premier abord j'ai du mal à y croire. Cela supposerait une évacuation bâclée, ou même pas sérieusement entreprise. Mais... c'est certainement possible, avec une population urbaine de 430 000 personnes, une ville détruite à 80%, et justement des questions posées aux autorités locales sur l'absence d'évacuation. L'information viendrait de la morgue locale. Premier lien Pourquoi cent mille ? Parce que selon les données de la morgue d'Illichiv, il y a quelques jours, 87 000 personnes décédées ont été documentées à Marioupol. Il existe également une base de données des inconnues. Des corps inconnus de civils sont déterrés dans des fosses communes. À ce jour, il y avait 26 750 personnes de ce type. La base de données de ces personnes se trouve au bureau du procureur de Novoazov. Et il y en a peut-être plus, car en plus de la morgue Illichovsky, il y en a d'autres. Nous obtenons des chiffres terribles, mais ce n'est pas tout. L'exhumation des corps vers la tombe dans les cours n'est pas encore terminée. L'exhumation des corps sous les décombres des immeubles n'est pas encore terminée. Plus du quart de la population urbaine serait décédé ? Cela me paraît énorme. Mais je ne peux pas l'exclure. Une estimation que j'avais entendue il y a quelques mois était "22 000 morts civils à Marioupol, mais tous n'ont pas été comptés". Estimation qui pourrait être ou ne pas être en contradiction avec celle-ci, ça pourrait aussi avoir été un état intermédiaire du retrait des corps des décombres. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
A ce sujet, j'avais posté et je reposte cette analyse Un Zugzwang nucléaire ? décrivant la situation des Etats-Unis après des frappes nucléaires russes en Ukraine comme le choix seulement entre de (très) mauvaises options, en même temps qu'elle rappelle que l'effet en serait mondial - y compris des phénomènes de panique un peu partout, impossibles à prévoir mais peut-être très étendus (je ne copie que des extraits, je conseille de lire l'ensemble) (...) Si cela se produit, les États-Unis se retrouveront avec seulement de mauvaises options. En effet, la Russie aurait imposé un Zugzwang nucléaire aux États-Unis. Zugzwang : Une situation dans laquelle l'obligation de faire un mouvement à son tour est un désavantage décisif. Une réponse nucléaire américaine serait hors de question, étant donné les réalités de la destruction mutuelle assurée. Les États-Unis pourraient tenter d'imposer de lourds coûts à la Russie par des sanctions encore plus sévères (bien que cette ressource ait été largement épuisée en vain) et intensifier la fourniture d'armes offensives à longue portée et d'aide militaire à l'Ukraine. Mais ces contre-mesures, dépourvues de l'effet dramatique d'une détonation nucléaire, risquent d'être perçues comme pathétiquement faibles par les tiers et le public le plus important - les décideurs politiques russes. Entre-temps, la pression exercée sur les États-Unis pour forcer les Ukrainiens à s'asseoir à la table des négociations sera considérable. (...) (Une attaque conventionnelle américaine) augmenterait considérablement le risque de guerre nucléaire stratégique entre la Russie et l'OTAN. En effet, la réponse russe évidente à une intervention aérienne directe de l'Occident en Ukraine serait de cibler les avions de guerre de l'OTAN et les bases aériennes d'où ils sont lancés (le plus efficacement possible avec des armes nucléaires également). En d'autres termes, l'"offre" américaine de mener une guerre limitée en Ukraine, que ce soit depuis les airs ou au sol, serait probablement "rejetée" par les Russes, et le conflit s'intensifierait rapidement ; au moins au niveau européen, peut-être en quelques jours. Et c'est là qu'il est vraiment important de bien réfléchir. Précisément parce que la Russie est si faible par rapport à l'OTAN, toute guerre Russie-OTAN finira par dégénérer en guerre nucléaire stratégique, le seul niveau où la Russie jouit de la parité avec les États-Unis. Ainsi, toute contre-escalade de la part des États-Unis comporterait un risque d'escalade et un danger nucléaire. Il pourrait être logique de supporter ce risque si un intérêt stratégique vital des États-Unis était en jeu - une attaque contre l'Europe occidentale, par exemple. Mais supporter ce risque d'escalade vaut-il la chandelle pour une position étendue jusqu'à la frontière de la Russie ? Et tandis que les États-Unis se débattent avec ce dilemme, la pression exercée par les alliés des États-Unis et les tiers pour mettre fin à la guerre et entamer des négociations diplomatiques serait implacable. La faiblesse sous-jacente de la position américaine est que, si les enjeux sont pratiquement existentiels pour les Russes, ils sont tout à fait périphériques pour les États-Unis. Car si la Russie perd, elle perd l'ensemble de sa position mondiale. Mais si l'Ukraine perd, ou si la guerre se termine par une impasse, la position mondiale des États-Unis sera à peine affectée. L'équilibre de la détermination est donc extrêmement défavorable aux États-Unis. Il n'y a pas de contradiction avec cette possibilité, en effet. La réflexion que je cite plus haut me laisse dubitatif que Macron ferait participer la France à une réponse militaire - peut-être les intérêts fondamentaux de la France seraient-ils préservés à l'étape suivante de la riposte russe, mais celle-ci pourrait fort bien viser les bases militaires d'où partiraient les bombardements sur les forces russes en Ukraine, donc des tirs nucléaires sur Pologne, Roumanie, ou autres pays européens non protégés par leur propre dissuasion... et Macron en accepterait-il le risque ? Mais il est possible que oui, c'est vrai. La décision importante serait évidemment celle de Biden. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
L'Ukraine d'une part a une fécondité plus dégradée que celle de la Russie (au niveau Allemagne ou Italie) d'autre part avant l'invasion était bien plus touchée que la Russie par l'émigration (par exemple, un million d'immigrés ukrainiens en Pologne) Il faut y ajouter depuis l'invasion une émigration bien plus grave, des millions de personnes vers l'Ouest, vs des centaines de milliers fuyant la conscription russe. Et des pertes militaires qu'on ne connait pas, mais l'hypothèse moyenne est qu'elles soient équivalentes à celles de la Russie, pour une population presque 4 fois inférieure. Plus les pertes civiles, certainement des dizaines de milliers au vu des grandes villes qui ont été dévastées. La survie de l'Ukraine après guerre comme autre chose que comme l'ombre d'elle-même nécessitera au strict minimum le retour de la (grande) majorité des réfugiés actuellement en UE, donc une situation sécuritaire stable et au moins une reprise économique. Mais ce dont ils auront vraiment besoin en fait, c'est d'un baby boom. Cette guerre est vraiment une énorme catastrophe -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
De mon point de vue, tout va dépendre de la LPM qui sera adoptée en 2023. Organisera t elle non seulement le remplacement de ce qui aura été donné - les commandes pour cela devraient en réalité être passées dès maintenant, il ne devrait pas y avoir de discussion - mais encore une remontée en puissance sérieuse, notamment sur les domaines déficitaires (artillerie sol-sol, défense sol-air) et pas seulement, plus un effort exceptionnel sur les munitions, dans tous les domaines ? Ou ne sera-t-elle essentiellement que poudre aux yeux ? A mon avis, ton commentaire sera juste seulement dans le second cas. Sinon, voici le dernier Lieu de rencontre. Je veux dire l'émission sur la chaîne russe NTV dont l'édition de lundi soir était tellement frappante. Ce soir, c'est beaucoup plus modéré. Enfin, je veux dire qu'il n'y a pas d'images d'atrocité en direct sur fond de commentaire réjoui Pour ce qui est de la vraie modération... voici les deux sujets traités A 0'16"" - Comment Zelensky a-t-il fait du terrorisme sa principale stratégie ? L'Occident est-il prêt à continuer à soutenir son enclave terroriste ukrainienne ? Et pourquoi les officiers du renseignement ukrainiens ne sont-ils toujours pas reconnus comme des terroristes, et donc comme des cibles légitimes - tous sans exception ? A 49'52'' - Pourquoi les écoliers russes ont-ils besoin d'une formation militaire ? Le chant de l'hymne national contribuera-t-il à inculquer l'amour de la patrie aux jeunes ? Et comment rendre l'éducation patriotique vraiment efficace ? Si vous visualisez 30 secondes à partir de 49'52'', même sans rien comprendre, vous verrez des images de ce qu'ils appellent "éducation patriotique" dans les écoles. Moi je dis que c'est idéal pour l'éducation des bambins. Non, vraiment. Et c'est vrai que c'est important de discuter comment rendre l'éducation patriotique vraiment efficace, d'ailleurs ils ont plein d'idées : - A 52'34'', trois lycéens s'exercent à enfiler une tenue NBC - faut être prévoyant - Puis un autre s'exerce à démonter / remonter une arme - A 52'50'', ce sont des collégiens qui font un élément de parcours du combattant, arme postiche à la main Tout cela est très joyeux -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Le public russe qui compte, ce n'est pas les 140 et quelques millions de citoyens, ce sont seulement les décideurs. C'est-à-dire, Vladimir Poutine, et la toute petite poignée de gens dont il écouterait l'avis s'il envisageait une frappe nucléaire. Ces gens-là ne vont de toute façon pas croire que les Etats-Unis passeraient au nucléaire pour l'Ukraine, pays qui n'est même pas un allié de l'OTAN. Biden n'arrivera pas à leur faire illusion. L'avantage de l'ambiguïté est tout simplement inexistant. Ne reste que les inconvénients, pour les populations notamment américaine. Et pour les Ukrainiens. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Lors de son entretien sur France 2 ce soir, on a posé à Emmanuel Macron la question du risque d'"apocalypse nucléaire" évoqué par le président américain, et celui d'un éventuel usage russe de l'arme nucléaire en Ukraine. Le président français a été très clair (même si la question était mal posée, mais son sens était évident d'après le contexte) Q : Est-ce qu'une frappe tactique de la Russie serait considérée par la France comme une attaque nucléaire ? EM : (...) Notre doctrine repose sur ce qu'on appelle les intérêts fondamentaux de la Nation. Ils sont définis de manière très claire. Et donc, ce n'est pas du tout cela qui serait en cause s'il y avait, par exemple, une attaque balistique nucléaire en Ukraine ou dans la région Q : Ca n'appellerait pas une riposte nucléaire ? Conventionnelle ? EM : D'évidence, et ça n'est pas notre doctrine aujourd'hui. Je le dis, nous avons un cadre pour ce qui nous concerne Macron a été sans ambiguïté aucune. Je regrette que Biden n'ait pas à ce jour fait preuve de la même clarté. J'entends bien qu'il n'est pas dans la même situation, parce qu'il cherche à maintenir la théorie de la dissuasion étendue, comme quoi l'Amérique serait prête à utiliser le nucléaire en cas d'attaque non sur son propre territoire, mais sur celui d'un de ses alliés. Il ne peut pas être aussi clair que Macron - au moins il ne peut pas dire "en Ukraine ou dans la région" (les quatre derniers mots lui sont interdits, parce que dans la région il y a aussi des pays de l'OTAN, et il s'agit de maintenir le doute sur un éventuel passage au nucléaire américain pour les défendre) Mais Biden gagnerait à mon avis à clarifier la position en ce qui concerne l'Ukraine. Laquelle n'est pas un allié de l'OTAN. Faire croire que les Etats-Unis passeraient au nucléaire pour l'Ukraine n'est de toute façon pas crédible, et il n'y arrivera pas, mais cela introduit une inquiétude sur un éventuel enchaînement nucléaire américano-russe qui ne fait que troubler les populations. Aussi, cela pourrait tromper les Ukrainiens en leur faisant croire qu'ils sont protégés d'une attaque nucléaire russe par la dissuasion américaine. Or ils n'ont pas besoin de faux espoirs. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
INFO LA DEPECHE. Présidentielle 2027 : Macron cherche-t-il un "Medvedev" pour pouvoir se représenter en 2032 ? La succession d'Emmanuel Macron est ouverte depuis le lendemain des législatives. Mais est-ce une succession définitive ? Salle des quatre colonnes, à l'Assemblée, certains députés assurent ne pas être dupes : "On voit bien que le Président veut trouver son Medvedev", nous confiait, mardi 11 octobre, un élu. (...) Or si l'article 6 de la Constitution française indique que "le Président de la République (...) ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs", rien ne lui interdit de se représenter en 2032. ! ... Et en 2042, on envahit la Belgique Allez moi aussi je fais mon coming out, j'ai eu une période hostile à l'Amérique vers fin des années 90 / début des années 2000. Avec le bénéfice du recul, ce n'était pas l'Amérique en réalité contre laquelle je réagissais, c'était l'idée / la perspective qu'un seul pays pourrait en quelque sorte exercer une hégémonie définitive, englobant en lui l'avenir de la race humaine. Bref, ce n'était pas l'Amérique contre laquelle je réagissais, c'était en fait l'ombre et l'image de l'Hégémon (j'avais eu le même genre d'image de la Russie dans les années 80, pour les mêmes raisons, avec à ce moment l'excuse de l'adolescence) Depuis, je me suis soigné merci L'Amérique est un pays très intéressant, très créatif, et il y a pas mal d'Américains qui m'ont influencé. Ah oui, les Américains sont complètement fous, aussi. Mais bon, nous aussi, alors c'est pas grave ! -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Sur cette idée de "50", ou autre nombre significatif de Leclerc pour l'Ukraine, le blog spécialisé Blabla Chars a écrit un article de fond... qui réduit cette proposition en charpie. Une fausse bonne idée Les raisons détaillées pour lesquelles l'impact sur les capacités françaises en chars lourds serait pire encore que sur l'artillerie française sont expliquées en détail. Ceci alors que la chaîne de production n'existe plus - il était certes d'une bêtise insondable pour nous de l'avoir fermée, mais nous n'y pouvons plus rien. Puis viennent les raisons pour lesquelles... ça ne serait pas si intéressant pour les Ukrainiens ! En résumé : - Formation longue nécessaire pour pouvoir exploiter à plein les capacités - supérieures - de l'engin. Sauf à ce qu'ils soient dépensés (gaspillés) sans que leurs atouts puissent jouer à plein - Pas d'autre solution pour le soutien que de déployer des équipes de maintenance sur place... et ce n'est pas la politique choisie - Efficacité maximale au sein d'un dispositif tactique interarmes - utiliser des Leclerc "seuls" sans leur environnement opérationnel serait gaspiller leur potentiel Sur ce dernier point, le Leclerc char de 3ème génération requiert une formation spécifique dans les domaines de la manœuvre et du tir, pour permettre aux équipages des pelotons et des escadrons de devenir et de se maintenir opérationnels. Dans le domaine du tir, après la formation initiale du tireur concrétisée par le tir de huit obus, l'équipage a rendez vous tous les deux ans pour effectuer des tirs aux différentes armes de bord dans des cadres tactiques différents (Équipage, Peloton, Sous-Groupement Interarmes) lui permettant de tirer sur quatre ans un peu moins d'une centaine d'obus de 120mm. Ces phases sont bien sur complétées par des séances de simulateur réalisées en régiments ou au sein des écoles ainsi que de formation à la manœuvre du char et à sa maintenance (...) La question du soutien de la "cinquantaine de chars Leclerc" livrés à l'Ukraine demeure quasiment sans réponse, à moins que l'armée de terre ou l'industriel ne déploient des équipes de maintenance auprès des chars, objets du "geste fort" (...) Sur le plan tactique, comment envisager de transférer des années de savoir faire sur un char aussi spécifique et performant que le Leclerc ? Cet engin est un des seuls à posséder une réelle capacité de tir en marche, qui augmente de façon significative ses capacités d'agression et de destruction. Très éloigné dans sa conception et son fonctionnement des engins d'origine russo-soviétique mis en oeuvre par les équipages ukrainiens, l'utilisation tactique du char Leclerc requiert une formation particulière que les membres d'équipages (sous-officiers et officiers) suivent au cours de stages effectués majoritairement au sein de l’École de Cavalerie. La réussite de ces formations leur permet de commander un ou plusieurs chars au sein d'un dispositif tactique interarmes. Ce dernier aspect restant évidemment le cœur de la manœuvre blindée car il conditionne l'efficacité et la survie du char. En dépit de l'indéniable expérience acquise par les tankistes ukrainiens, il est donc très difficile d'envisager la livraison d'une cinquantaine de chars Leclerc sans une formation adéquate, à moins de réduire leur utilisation et leurs capacités (...) Cela ferait sans doute bien dans les gazettes oui. Succès de communication. Mais j'ose espérer que Macron ne prend pas ses décisions de cette manière. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce n'est si stupide. Le T-62 n'est pas de première jeunesse de toute évidence, mais avec les améliorations annoncées, et avec l'avantage du nombre... sa valeur militaire ne devrait pas être négligeable Le T-62 sera équipé d'imageurs thermiques modernes, de viseurs nocturnes, d'une protection renforcée, d'une armure articulée, d'une protection contre les systèmes de missiles, d'une protection arrière contre les lance-grenades Le passage qui me frappe est plutôt celui-ci « il est doublement agréable qu'il y ait de nombreuses commandes, la base de production est mise à jour, de nouvelles machines sont achetées, bien que les machines fabriquées dans les années 30 fonctionnent tout à fait normalement » Années 30 ? Bon, c'est un nostalgique qui s'exprime... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Si on en a une quarantaine non modernisés en stock, il ne doit pas être forcément très long de les moderniser. Donc une réduction temporaire de -25% sur cette capacité doit être acceptable. D'ailleurs on pourrait en profiter pour augmenter un peu l'effectif en service ... Les munitions, ça oui c'est une question. D'un autre côté, l'Oncle Sam est en train d'étendre ses capacités de production de GMLRS, donc on pourrait peut-être passer une petite commande... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, ils sont très forts. Excellent clip, message très positif, avec seulement une allusion subtile, juste assez claire pour qu'on la remarque, loin d'être assez marquée pour prendre le moindre risque de froisser. Je pense que le mot que tu cherches n'est pas "raison", mais plutôt modération. La modération, ça fait longtemps qu'on lui a explosé la gu.... dans cette histoire. Je ne pense qu'elle puisse s'en remettre avant que, comme disait l'autre, l'Histoire n'ait été faite à coups d'épée. Excellent et merci ! Je suis en train de voir "Serviteur du peuple" sur Netflix, la série humoristique - mais pas seulement - qui a fait la célébrité de Zelenski et lui a permis plus tard de se présenter, cet extrait vient de l'épisode 1... mais je n'avais pas saisi la référence. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Voici un beau T shirt -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
"Jusqu'au bout" est bien cela, des mots La réalité est clairement que nous ne soutenons pas l'Ukraine jusqu'au bout, sinon il y aurait des troupes françaises sur place, et tripotée d'AASM sur les bases de Crimée. Et de soutien n'est pas un objectif de défense des pays européens. Sinon, là encore, il y aurait des troupes sur place, s'il s'agissait de défense des pays européens. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Tu es sûr ? Il me semblait que c'était le système solaire. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Manip', manip' et encore manip' ... Quelques remarques sur les sophismes et artifices Aucun rapport entre ces deux propositions. L'Ukraine n'est pas un allié, ni pour les membres de l'UE, ni pour la Grande-Bretagne, ni pour les Etats-Unis. L'aider à se défendre est un objectif utile, non un objectif décidé par les pays européens comme composante de leur défense, encore moins une obligation au titre d'une alliance. Sinon, il va de soi que la contribution française serait non seulement beaucoup plus grande, mais encore directe - des troupes françaises. Chiffres trompeurs, comme déjà dit. ... Ah bon ? Ca oui c'est vrai. Au moins Heisbourg l'a rappelé. Il y a un autre pays qui a donné des systèmes d'artillerie mobile avancés, c'est l'Amérique qui a déjà livré 16 HIMARS, soit plus de 3% de son stock. La France quant à elle a livré 18 CAESAR, c'est-à-dire 24% de son stock. Heisbourg a donc ressenti quelque chose qui l'a mis mal à l'aise. C'est bien noté. Je conseille une tisane. Donc l'Ukraine ne parlerait pas à la France ? Je n'en suis pas du tout persuadé, mais admettons un instant. Ce serait grave, docteur ? Il n'y a pas, et il n'y aura pas de "défense européenne" En effet, la France ayant demandé (une nouvelle fois) à partir de 2017 à ses partenaires européens - je vais faire la version non-diplomatique, qui est moins polie mais beaucoup plus claire : "Dites, vous allez encore longtemps vivre sur le dos de l'Amérique pour ce qui est de votre sécurité ? Ca ne vous fait pas un peu honte ? Vous ne pensez pas qu'à un moment les Américains en auront vraiment marre ? Si vous voulez, on discute ensemble de solutions alternatives et on s'organise" les réponses ont été à peu près unanimes - encore une fois je fais la version non diplomatique, plus franche quoique moins polie "Tu veux nous protéger à la place de l'Amérique ? Mais pour qui tu te prends, tu veux être Napoléon ou quoi ! De toute façon c'est beaucoup plus confortable comme ça alors chante toujours beau merle !" Il ne peut donc y avoir de "candidature au leadership", puisqu'il n'y a rien dont il s'agirait de prendre la tête Mais pourquoi faudrait-il rassurer les Polonais - ou les Lituaniens, les Estoniens, quoique tiens ah pas les Hongrois - puisque... nous ne sommes PAS sur la même longueur d'onde ? Et il n'y a aucun mal à cela. Ce ne sont ni les Français mollassons, ni les Polonais "va-t-en-guerre" comme Macron l'a dit à tort, sans citer de nom de pays mais il parlait sans doute des pays d'Europe centrale. Napoléon l'a dit, "la politique d'un Etat est dans sa géographie". Il n'y a rien d'étonnant à ce que des gens qui sont voisins directs de l'Ukraine voient les choses différemment par rapport à des gens qui vivent à 2 000 km - sans parler de gens qui vivent à 6 000 ou 10 000 km, en Afrique, Asie ou Amérique du Sud. Et il vaut mieux dire les choses franchement. Ca n'empêche pas à l'occasion de trouver des positions de compromis d'ailleurs... ou pas, une position commune peut être bien, ou non, suivant les cas. Rêve éveillé. La Pologne, et c'est vrai aussi pour les autres Etats d'Europe centrale, vivant là où elle est, avec l'Histoire qui est la sienne, attache une importance fondamentale au soutien d'un protecteur, qui doit être libéral et démocratique - car la Pologne l'est, et y tient - et le plus puissant possible. Elle n'envisage pas d'être autonome pour sa défense. Ce protecteur ne peut être que l'Amérique. Et l'Amérique demande - d'ailleurs assez raisonnablement - que les pays qu'elle accepte de protéger fasse un effort en échange, l'effort au moins d'acheter leurs armes auprès de ses industriels. Les opportunités commerciales de la BITD française en Europe centrale sont quelque part entre le très petit et l'inexistant. Le raisonnement a du sens pour la Pologne - car l'Ukraine est sa voisine directe. Pas pour la France, vivant à 2 000 km, protégée par sa dissuasion nucléaire. Aider l'Ukraine peut rester un objectif valable pour la France - je pense qu'il l'est - mais ce n'est pas une question d'intérêt bien compris, car la France n'est ni directement ni indirectement menacée par la Russie. Ou plus précisément nous le sommes soit sur les mers - et c'est notre propre force qui compte, pas la résistance de l'Ukraine à l'invasion - soit en Afrique par stratégie d'influence - là aussi, sans rapport avec la guerre en Ukraine. Ce genre de tentative de manipulation fait partie de la vie. Je ne vois aucune raison de se laisser avoir