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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
La déshumanisation, c'est pas bien ? Peut-être, mais si on y réfléchit un peu, est-ce que ça ne fait pas partie du message central - même si subliminal - du Seigneur des anneaux ? Car enfin, qui sont les orques ? Ce sont des êtres humanoïdes, avec lesquels le croisement est possible, on connaît des hybrides humain-orque - il y a interfécondité. Donc ces êtres appartiennent à l'espèce humaine - c'est la définition même du terme espèce. D'un autre côté, ils sont laids et vils. Ce sont donc... des êtres humains d'autres races. Du moins aux yeux de gens qui trouvent de tels êtres humains laids, et les pensent vils. Brefs de gens qui sont un poil... c'est quoi le mot en "R" que je cherche ? Ben oui. Et le Seigneur des anneaux, même s'il parle d'un monde imaginaire voire fantasmagorique, met bien en branle des ressorts psychologiques qui dans la vie réelle sont ceux qui agissent chez les... mince, c'est quoi ce mot en "R" qui m'échappe ? Mettant en branle ces ressorts dans un cadre imaginaire, leur donne-t-il un exutoire commode voire salutaire qui les empêche de s'exprimer dans la vie réelle ? Ou... les cultive-t-il et entraîne-t-il, à l'insu même des lecteurs / spectateurs, ce qui leur permet de croître et se renforcer ? J'avoue ne pas connaître la réponse. Concernant l'utilisation par beaucoup d'Ukrainiens du mot "orque" pour désigner les soldats russes, je trouve nécessaire d'être compréhensif. Ne pas oublier que le surnom de "doryphore" a été utilisé pour les soldats allemands chez certains des envahis. Quant à l'utiliser pour des gens comme moi qui ne sont pas dans un pays ravagé par une invasion, c'est NON, personnellement. Je referme ici la parenthèse HS pour ce qui me concerne. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Tiens, un autre fan d'Aznavour ? Enfin, Aznavour légèrement modifié -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Waouh ! On se demanderait presque si les auteurs avaient une boule de cristal Le deuxième paragraphe de l'introduction est assez hallucinant de ce point de vue Euh... non. Pas "essentiellement" la menace russe. C'est l'un des scénarios parmi d'autres, tout au plus. Parmi les autres, je citerais : guerre de l'Iran contre les monarchies sunnites du Golfe menaçant l'approvisionnement mondial en pétrole, guerre de la Turquie contre la Grèce en Thrace. Et il y a encore les scénarios auxquels on ne pense pas, les surprises stratégiques complètes, qui par définition ne se prévoient pas, mais contre lesquels il faut quand même garder un matelas de forces minimal - et celui de la France est déjà minimaliste. Impensable ? Oui, tout autant qu'une guerre russe visant le contrôle complet du territoire ukrainien l'était en 2021 ! Je pense que livrer à l'Ukraine des quantités significatives de matériel lourd performant - et à l'usage duquel la formation n'est pas trop longue - comme les canons Caesar, peut-être les AMX10 RCR, serait possible si... nous avions prévu de longue date une "réserve" de matériel, typiquement 25-30% supplémentaire par rapport aux matériels en ligne, destinée à compenser des pertes dans le cas d'une guerre longue, à coût maîtrisé s'agissant de matériel seul (pas de personnel lié, y a déjà les réservistes) et qui reste essentiellement dans des dépôts sans besoin d'entretien. Seulement voilà, nous n'avons pas adopté de logique de ce genre. Ca pourrait être une bonne idée parmi les "leçons" à tirer de ces événements. Mais pour l'instant, on ne peut pas Si on parle d'économie, il faut bien garder en tête les ordres de grandeur. L'économie russe, c'est 10 x l'ukrainienne... L'économie ukrainienne, avant la guerre, c'était la même dimension que celle de la Hongrie. Nettement moins que la grecque. Beaucoup moins que la roumaine. La guerre va à la fois handicaper l'économie russe - nécessité de remplacer beaucoup de produits d'origine occidentale par des équivalents chinois, indiens ou autres, de réorienter des flux d'énergie fossile vers de nouvelles destinations - et la favoriser - cours beaucoup plus élevés des matières premières, monnaie solide grâce à son lien avec elles. Même si elle s'arrêtait demain, la guerre est déjà une grande catastrophe pour l'économie ukrainienne. Moyens de production et de transport détruits, stock de logements en partie perdu, victimes et leurs familles démunies, population émigrée et qui ne reviendra pas... Donc le facteur x 10, il risque d'augmenter à court / moyen terme. Et il faudra probablement beaucoup de temps à l'Ukraine pour retrouver le niveau de l'économie hongroise ... Je suis personnellement partisan d'une aide à la reconstruction pour l'Ukraine lorsque la guerre sera terminée. A court / moyen terme, le sujet ne sera pas de faire des affaires en Ukraine, mais plutôt de les aider ! Emmanuel Macron y a d'ailleurs fait allusion dans son discours tant critiqué au parlement européen. Bien évidemment, cette aide devra être financée par tous les Européens, pas par les seuls Français. Et tout aussi évidemment, elle doit être conditionnelle à des commandes à l'économie européenne... pas chez les Américains ni les Chinois ! Si l'objectif était de fournir une démonstration concrète et efficace de capacité proprement européenne - plutôt que OTAN - de prendre une position de force en Europe de l'Est et d'en imposer à la Russie - sur un sujet relativement second vis-à-vis de l'Ukraine tout de même, vu les rapports de force réels... ==>Je proposerais plutôt un déploiement militaire de réassurance en Moldavie Faire de la réassurance dans ce pays hors de l'OTAN comme de l'UE aurait plusieurs avantages : - Limiter concrètement les zones et régions potentiellement menacées par l'agression russe, en protégeant un pays certes petit (<~ 3 millions d'habitants) mais pas négligeable, et qui semble bien être un objectif potentiel, une "cerise sur le gâteau" visée par Moscou une fois que - dans de nombreux mois au plus tôt - la zone d'Odessa et de Mykolaïv serait totalement sous contrôle - Aider de manière indirecte mais significative l'Ukraine en bloquant un moyen pour la Russie d'attaquer Odessa par l'ouest, une fois le contrôle de la Moldavie potentiellement établi. Attaquer Odessa ? Nan, c'est que par l'est, désolé Vladimir Vladimirovitch - Surprendre de manière vraisemblablement désagréable Poutine, en appliquant contre lui la stratégie de "piéton imprudent" dont il a été friand en Syrie, et lui rappeler ainsi qu'en Europe de l'ouest on ne veut certes pas pousser la Russie à l'escalade, plutôt l'aider à trouver une voie de sortie, mais "en même temps" (oui, le PR pourrait le placer encore une fois, ça lui fera plaisir ) faut faire un peu gaffe parce qu'on sait mordre aussi. Ceci sans prendre de risque réel, car la Moldavie n'est certainement pour lui que la "cerise sur le gâteau" - ce genre de choses n'est pas à risquer en Ukraine, même pour les Américains - Définir une limite claire dans le cas - très négatif, mais enfin c'est un scénario possible à 6 / 18 mois - où l'Ukraine serait au final totalement écrasée et occupée par Moscou, avec "rééducation" des "Russes" vivant là et convaincus par la vile propagande occidentale qu'ils seraient des Ukrainiens, et séparation de long terme de l' "Europe" et du "Monde russe". Dans ce scénario certes cauchemardesque pour Kiev, il serait essentiel que le tracé du nouveau rideau de fer soit bien défini, de façon à limiter les risques de dérive - Démontrer enfin de façon claire et immanquable que la France / l'Europe de l'ouest peut agir militairement, y compris en Europe de l'est. Appuyant l'idée que si les Européens s'y mettaient vraiment - plutôt que les seuls Français, les autres s'en remettant à Oncle-Sam-qui-nous-sauvera-toujours - eh bien ils pourraient vraiment assurer leur sécurité eux-mêmes, ce n'est pas un fantasme néo-gaulliste ! Et limitant les risques de panique générale en cas de sortie de Washington de l'OTAN en 2025 ou 2029 suite à la victoire d'un émule de Trump qui serait plus déterminé que l'original Tout ceci présuppose évidemment que Chisinau soit intéressé. Je n'en sais rien, mais je vais partir de la supposition que oui. Comment : - Au minimum, un déploiement français en Moldavie (2 à 3 GTIA ?) avec création d'une base permanente et un détachement aérien, peut-être sur place peut-être en Roumanie, avec 4 / 6 Rafale - Au mieux, si le chancelier Scholz est intéressé, un déploiement conjoint franco-allemand, 1 à 2 régiments allemands s'ajoutant aux forces françaises ainsi qu'un détachement d'Eurofighter. Dans ce cas, Paris devrait également prévoir un déploiement de 4 / 6 Rafale en Allemagne... avec leurs ASMPA, oui C'est ce que je peux proposer de mieux en matière de politique "audacieuse-mais-réaliste", visant à renforcer le respect que Poutine éprouve déjà pour la France en même temps qu'à tenter d'accélérer (un peu) l'Histoire vers une autonomie stratégique européenne - et on sait que les guerres peuvent être une occasion pour cela Oui. Et assez possiblement, à délai pas forcément si lointain, une leçon assez terrible. Pour rebondir sur un autre sujet - mais pas HS du tout sur ce fil ! - je me souviens d'une remarque de Poutine lors d'un long discours télévisé le 16 mars Il est clair que ces développements tirent un trait sur la domination mondiale des pays occidentaux, tant sur le plan politique qu'économique. En outre, ils remettent en question le modèle économique qui a été imposé aux pays en développement, voire au monde entier, au cours des dernières décennies. Ceci après avoir détaillé Je le répète, aujourd'hui, c'est la planète entière qui doit payer le prix des ambitions de l'Occident, de ses tentatives de maintenir par tous les moyens sa domination insaisissable. L'imposition de sanctions est une suite logique, une expression concentrée de la politique irresponsable et à courte vue des gouvernements et des banques centrales des États-Unis et des pays de l'UE. Ce sont eux qui, ces dernières années, ont déclenché de leurs propres mains une spirale d'inflation mondiale, leurs actions ont conduit à une augmentation de la pauvreté et des inégalités dans le monde, à de nouveaux flux de réfugiés dans le monde. Cela soulève la question suivante : qui est maintenant responsable des millions de morts de faim dans les pays les plus pauvres du monde en raison des pénuries alimentaires croissantes ? Une fois de plus, l'ensemble de l'économie et du commerce mondiaux, la crédibilité du dollar américain en tant que principale monnaie de réserve, ont reçu un sérieux coup. Ainsi, l'action illégitime de geler une partie des réserves en devises de la Banque de Russie tire un trait sur la fiabilité des actifs dits de première classe. En fait, tant les États-Unis que l'UE ont manqué à leurs obligations envers la Russie. Tout le monde sait maintenant que les réserves financières peuvent tout simplement être volées. Et, voyant cela, de nombreux pays pourraient commencer - je suis sûr que cela se produira - à convertir leur épargne papier et numérique en réserves réelles sous forme de matières premières, de terres, de nourriture, d'or, d'autres actifs réels dans un avenir proche, ce qui ne fera qu'accroître le déficit sur ces marchés. Je n'imagine personnellement guère que Poutine ait pu vraiment prévoir et accepter d'avance la réaction très dure de l'Amérique et de l'Europe avec le blocage des réserves de la banque centrale russe et l'interdiction de SWIFT à de nombreuses banques. Je pense plutôt qu'il "se rattrape aux branches" en laissant penser que les Etats-Unis en choisissant de mettre en danger le statut du dollar pour blesser l'économie russe seraient tombés dans une sorte de piège. Reste que devant la prédiction de Poutine "ces développements tirent un trait sur la domination mondiale des pays occidentaux" ... je pratique pour ma part la suspension du jugement Il se pourrait que Poutine ait raison sur ce point. Ou pas. En tout cas, la question se pose effectivement. Ah, Aznavour ! Souvenir ému -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est une confirmation de ce qui était attendu, et c'est logique aussi. - Les objectifs annoncés par la Russie ont été clairement élargis depuis l'interruption des négociations début avril - on annonce que Kherson ne reviendra pas sous souveraineté ukrainienne, on parle même de prendre le contrôle de toute la côte ukrainienne. - Or la plupart des observateurs s'accordent à dire que les forces actuellement déployées par la Russie - professionnelles d'active - sont insuffisantes pour atteindre ces objectifs contre des forces ukrainiennes plus grandes - il y a eu mobilisation partielle du côté ukrainien - de mieux en mieux équipées et très bien renseignées. ==>Donc Poutine va devoir durcir et augmenter l'effort russe, en vue d'une guerre de longue durée. Quand, comment... cela reste à voir. Peut-être la question est-elle justement de savoir quel parti la situation exige de prendre ? Nous prenons bien un parti tranché ! Puisque nous accueillons les réfugiés ukrainiens, nous soutenons l'effort de guerre de l'Ukraine et nous participons à la guerre économique contre la Russie. Mais faut-il être tout aussi tranché en ce qui concerne des formes de guerre économique qui auront des contrecoups encore plus forts sur nous, comme un embargo sur le gaz ? Faut-il être tranché au point de refuser de communiquer avec le président russe ? Faut-il être tranché au point de refuser d'avance, ou de laisser croire qu'on refuse d'avance de reprendre des relations avec la Russie lorsque la guerre sera terminée ? Au point d'annoncer ou de laisser croire qu'on vise la destruction de l'armée russe, ou un changement de régime ? On n'est pas obligé d'être d'accord. On peut aussi remarquer qu'être tranché à ce point est dans l'intérêt bien compris de certains pays, comme les Etats-Unis - exportateurs de gaz de schiste et très intéressés par un affaiblissement permanent du principal allié de la superpuissance concurrente qui occupe toutes leurs pensées. Ou comme l'Ukraine, qui n'a vraiment rien à perdre évidemment... Je ne crois pas que ce soit dans l'intérêt bien compris de la France. Inspiré à l'évidence de Clemenceau « La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires. » A noter cependant que pour conserver la structure de la citation, il faudrait plutôt dire : La géopolitique est une chose trop grave pour la confier à des géopoliticiens Je ne suis pas d'accord, et surtout, surtout je pense que Biden et al ne sont pas d'accord du tout. Dans l'article du Figaro sur le renseignement américain rapporté par Robert : «Nous continuons de penser que le président Poutine n'ordonnera l'usage de l'arme nucléaire que s'il perçoit une menace existentielle pour l'État ou le régime russe», a-t-elle noté. Le président russe pourrait néanmoins y recourir «s'il pense qu'il perd la guerre en Ukraine et que l'Otan est soit en train d'intervenir, soit se prépare à intervenir», a-t-elle précisé L'avertissement lancé par Poutine dans son discours d'entrée en guerre le 24 février, et répété plusieurs fois depuis, a été compris "cinq sur cinq" à Washington et autres capitales. Biden n'a aucune envie d'intervenir en Ukraine. Macron et Johnson, encore moins. Et les autres, encore beaucoup moins ! Nul ne sait ce qui se passera sur le terrain. Mais si la Russie continue bien sur le long terme à augmenter ses efforts et durcir sa campagne pour atteindre tous les objectifs - désormais étendus ! - en Ukraine, comme le publie le renseignement américain... alors la boucherie est très loin d'être terrminée Et il va falloir s'habituer à cette réalité que nous ne pouvons pas l'empêcher. Tout ce que nous pouvons faire, c'est aider les Ukrainiens à faire payer aux Russes le prix fort pour cela. C'est déjà ce que font les Américains, à grande échelle, et nous appuyons avec des moyens plus limités. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne vois pas le rapport avec les questions autour du droit européen et l'acceptation ou non de sa supériorité sur le droit national. Il n'existe aucune règle de droit européen qui imposerait par exemple de cesser d'acheter du gaz russe, ou de livrer X chars ou Y obusiers à l'Ukraine. Et les décisions prises par le Conseil européen le sont à l'unanimité des membres c'est-à-dire des pays membres de l'UE. - Sommes-nous en 1938, c'est-à-dire devant un agresseur qui après avoir attaqué un premier pays en attaquera d'autres parce que son objectif est la conquête du continent européen, comme le Troisième Reich agressant la Tchécoslovaquie ? France et Royaume-Uni ont choisi de ne pas réagir militairement, et la suite a prouvé que c'était une erreur. - Sommes-nous au contraire en 1914, c'est-à-dire devant un agresseur visant à soumettre un pays donné, sans objectif de conquête du continent, comme l'Autriche-Hongrie agressant la Serbie ? La Russie a choisi de réagir militairement (mobilisation pour faire pression sur Vienne), et la suite a prouvé que c'était une erreur. - Ou encore sommes-nous dans une situation sans précédent ni parallèle exact ? ==>Toutes les situations d'agression ne sont pas les Sudètes 1938. Tous les agresseurs ne sont pas Adolf Hitler. Je ne crois pas qu'il se soit calmé. Poutine a mis en garde dès le 24 février, et continue à le faire régulièrement, contre une riposte nucléaire en cas d'implication militaire occidentale en Ukraine. Et il continue à dire - il l'a redit ce matin - que l'Occident fait la guerre à la Russie, pour raison de propagande intérieure. La "taille de la baffe" est clairement limitée par l'arsenal nucléaire russe - c'est pourquoi Biden a dit très tôt qu'il n'était pas question que les Américains fassent la guerre en Ukraine - ainsi que par l'importance pour l'économie des matières premières exportées par la Russie - c'est pourquoi l'Allemagne ainsi que l'Italie et d'autres continuent à refuser de cesser d'acheter du gaz russe. Cela dit, j'imagine que Poutine comprendrait des baffes. C'est juste que les Américano-Européens ne sont pas en position de lui en donner une suffisamment massive. Erdogan, lui, son pays est assez peu puissant pour qu'on puisse lui filer des baffes si besoin est. C'est plus commode, oui ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Cette citation est remarquable « Nous ne faisons tout simplement pas tout ce que l’un ou l’autre nous demande », a-t-il martelé dans une rare allocution télévisée à l’occasion des commémorations de la fin de la seconde guerre mondiale. « Car j’ai juré dans mon serment de prise de fonctions d’éviter tout dommage au peuple allemand. » « Cela implique de protéger notre pays et nos alliés des dangers » Beaucoup d'hommes de média, d'experts de citernes à pensées et de politiciens au pouvoir et aux responsabilités limitées (députés par exemple) poussent aux mesures les plus radicales de lutte économique et de livraisons d'armes dans une espèce de décharge émotive pour les intérêts de l'Ukraine qu'ils prennent pour un concours d'affichage de vertu. Ils le font d'ailleurs d'autant plus volontiers qu'ils n'ont justement guère de responsabilité - sinon peut-être un "ministère de la parole" ? Parmi les dirigeants, on trouve souvent - pas toujours, voir du côté de Varsovie par exemple ... - beaucoup plus de prudence et des têtes plus froides et réalistes. C'est que la responsabilité est sur leurs épaules, justement ! Mais le chancelier allemand me semble être le premier à rappeler dans des termes aussi clairs que les devoirs de sa charge l'engagent premièrement vis-à-vis de son pays, deuxièmement envers ses alliés, et troisièmement... eh bien il n'y a pas de troisièmement. Et que son travail ne consiste pas simplement à suivre tout ce qu'un dirigeant étranger voudrait, ni même les foucades de tels hommes de média ou politiciens irréfléchis. Certaines choses devraient aller de soi. Parfois, ça va mieux en le disant. ==>On attend en général des hommes d'Etat qu'ils soient réalistes et prudents. Celui-là semble l'être -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Que peuvent ils faire ? L'entrée en guerre aux côtés de l'Ukraine est théoriquement possible, mais vu le rappel continu depuis fin février par Moscou qu'il s'agirait d'une ligne rouge à dimension nucléaire, j'ai beaucoup de mal à y croire. Renforcer le soutien en armes - comment ? Les armes qui ne sont pas transférées sont celles que l'Ukraine ne peut pas utiliser sans formation très longue, typiquement F-16 et autres, les autres l'Occident transfère déjà. Renforcer la guerre économique ne semble possible qu'avec un embargo sur le gaz, avec conséquences quelque part entre désastreuses et brisantes pour l'industrie européenne notamment allemande. Ça c'est possible oui, mais ça ne fera pas s'effondrer l'économie russe vu l'augmentation très forte des prix des matières premières par ailleurs. La Russie vendra moins mais pour très cher. ==>Ai-je manqué quelque chose ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Encore un cas où le panneau "Achtung ironie" a été négligé ! Je le mets là pour référence ultérieure -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Amusant, mais on parle de nombreux incidents dans un court laps de temps, y compris sur des installations un poil plus importantes qu'un commissariat dans la cambrousse. Et des oppositions au régime de Vladimir, il s'en est exprimé en effet un temps - le temps de les attraper - mais pas des violentes jusqu'ici. Bien sûr ça pourrait commencer un jour, mais... peut être pas par des actions aussi efficaces et aussi nombreuses, si ? Je n'affirme pas que des pays occidentaux y participent forcément, peut être que le SBU est vraiment très efficace ? Mais c'est au moins une possibilité. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La BTS ukrainienne a bon dos. Ça commence à faire beaucoup, tout ça. Il est pensable que quelqu'un d'un peu plus puissant que l'Ukraine ait commencé à agir en sous-main. Il est peut-être même pensable que certaines infrastructures civiles aux Etats Unis commencent à rencontrer certains problèmes ? D'ailleurs nous aussi on a besoin de relancer la recherche et l'investissement, non ? Je veux dire, si les Américains sur ce coup ont oublié d'être c..., alors ce sera notre faute si nous on l'est. Non ? C'est une guerre. Il y a la guerre militaire de la Russie contre l'Ukraine, à laquelle nous ne sommes pas cobelligérants. Et il y a la guerre économique de l'Occident contre la Russie, à laquelle nous participons pleinement. Nous l'avons même validé démocratiquement (58% de oui au second tour) Ben oui, la guerre ça coûte. Moins aux EU qu'à la France, moins à la France qu'à l'Allemagne... Mais de toute façon ça coûte. C'est à l'évidence leur stratégie depuis des décennies, et l'establishment politico-stratégique américain est aux anges, bien sûr. Cela dit, je ne crois pas à l'existence d'un piège, avec un appât. Depuis fin 2021, c'est du côté russe que ça s'excite tout seul. Pour Washington, c'est plutôt une belle occasion d'appliquer la maxime de Napoléon : "Quand l'ennemi commet une erreur, surtout ne l'interrompez pas" Je sympathise avec leur attitude, mais ces gens sont très en retard. La Russie a déjà clarifié en mars quelles étaient ses conditions minimales pour la paix (dures, et déjà beaucoup plus que simplement neutralité + statut spécial du Donbass), et l'Ukraine les a refusées. Début avril, le négociateur russe en concluait que ça se réglerait sur le terrain. Depuis, et comme Poutine l'avait laissé entendre déjà en mars, la Russie a durci encore ses conditions (Kherson, et on évoque toute la côte de la Mer noire) Les armes vont donc continuer à parler, jusqu'à ce qu'un des côtés mette les pouces, ou éventuellement soit totalement écrasé. Ceci pendant de nombreux mois. Au minimum. Je ne vois pas que la diplomatie puisse parvenir à arrêter la guerre, à ce stade. Ce serait déjà bien si elle pouvait aider à ce que la guerre ne s'étende pas à d'autres pays. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Mouais, mais une femme à moustaches, hein -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
A Moscou, on prépare la célébration. Il paraît que ce genre de posters apparaît sur les murs. Bon au moins ils sont au goût du jour : la parité est respectée ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ah, ça fait du bien ! Tant de commentateurs, anciens dirigeants, spécialistes et autres citerne-penseurs font des propositions qui sous l'apparence de la raison sont profondément dangereuses et déraisonnables... enfin un texte qui défend la prudence et le bon sens Ca vient du Wall Street Journal. Les États-Unis doivent montrer qu'ils peuvent gagner une guerre nucléaire (...) La réalité est que si les États-Unis ne se préparent pas à gagner une guerre nucléaire, ils risquent de la perdre (...) Une attaque nucléaire placerait l'Ukraine devant le même choix que le Japon en 1945 : se rendre ou être anéanti. (...) L'utilisation de l'arme nucléaire nécessiterait une réponse de l'OTAN. Mais une réponse nucléaire pourrait déclencher des représailles, entraînant la Russie et l'OTAN dans l'escalade vers une confrontation nucléaire plus large. (...) Mais l'Amérique et ses alliés peuvent prendre des mesures contre l'arsenal nucléaire de la Russie qui sapent la position russe à des niveaux d'escalade plus élevés. (...) Plus important encore, si la Russie utilisait une arme nucléaire, les États-Unis pourraient utiliser leur puissance navale pour traquer et détruire un sous-marin nucléaire russe équipé de missiles balistiques, l'épine dorsale de la capacité russe de deuxième frappe. (...) La capacité à gagner est la clé. En armant des navires de surface avec des armes nucléaires tactiques et en attaquant un sous-marin équipé de missiles nucléaires, réduisant ainsi la capacité russe de deuxième frappe, les États-Unis sapent la capacité de la Russie à mener une guerre nucléaire. (...) M. Poutine ne pourrait plus déclencher son arsenal nucléaire en toute impunité. Au lieu de cela, il devrait envisager la possibilité que l'OTAN décapite le Kremlin, en subissant des pertes, certes, mais en le décapitant quand même. M. le Président, je ne dis pas qu'on ne se ferait pas décoiffer. Mais je dis... pas plus de dix à vingt millions de morts, au maximum. Euh... ça dépend des pauses. -
Océan glacial arctique : fonte et conséquences géopolitiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Hirondelle dans Politique etrangère / Relations internationales
Moi, comme conséquence, je vois surtout une hirondelle qui cherche des terrains pour nidifier plus au nord ... Comment dit on Drang nach Norden dans la langue des hirondelles ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je pense que l'origine est l'idée défendue par Varsovie à mi-mars d'une mission de "maintien de la paix" de l'OTAN en Ukraine. Armée bien évidemment. Et tout aussi évidemment refusée notamment par Washington et Berlin ("Nein") Ainsi que quelques jours plus tard par Zelenski. Visiblement la propagande russe en fait encore ses choux gras. Si c'était seulement avec ogive conventionnelle, ça ne pourrait pas effrayer grand monde. Poutine dans son allocution du 24 février menaçait de conséquences "comme vous n'en avez pas connu dans votre Histoire". Ça ne peut pas être une simple tête explosive de 500kg ou une tonne. La Russie a une doctrine consistant à "escalader pour désescalader". Une éventuelle frappe nucléaire ne toucherait le territoire d'aucun État nucléaire. Une éventuelle riposte américaine de même, à supposer qu'elle soit nucléaire, ne toucherait pas le territoire russe. Naturellement, cela resterait extrêmement dangereux, car cette théorie n'a jamais été testée ! C'est bien pourquoi Poutine en parlait seulement en riposte à une "menace stratégique inacceptable" Et le message est qu'une action militaire occidentale en Ukraine serait une telle menace. ... Peut être est-ce qu'il bluffe ? On ne le saura pas, parce que personne n'est prêt à tenter l'expérience. États Unis et OTAN fourniront toutes les armes qu'ils peuvent, mais n'iront pas sûr le terrain. Je pense plutôt qu'ils sont très loin du désespoir, et très près de décréter une mobilisation partielle pour faire face à la guerre que l'OTAN mène contre la Russie en Ukraine (enfin c'est ce que dira la propagande, d'ailleurs ça a commencé) et à la longue lutte qui sera nécessaire pour la contrer. Peut être à l'occasion du 9 mai ? Guerre qui durera encore de nombreux mois voire plus d'un an, qui sera menée avec encore moins de considération pour les pertes civiles, et que la Russie remportera. A ce stade, je n'excluerais même plus l'occupation de la totalité de l'Ukraine, avec stalinisation du régime et russification comme il y a autrefois eu soviétisation de pays comme RDA ou autres. Et la Moldavie comme cerise sur le gâteau. J'ai l'impression que Poutine a fait son choix, qui est de gagner cette guerre "quoi qu'il en coûte" Désolé si je casse l'ambiance. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
En revenant à la citation précise, ça s'éclaire « Si quelqu’un a l’intention d’intervenir dans les événements en cours et de créer des menaces stratégiques contre la Russie, cela sera inacceptable pour nous. Ils devraient savoir que les frappes que nous mènerons en représailles seront fulgurantes (...) Nous avons tous les outils pour cela, des choses dont personne d’autre ne peut se vanter de disposer actuellement » ==>Rien de neuf ! Poutine l'avait déjà dit le 24 février lors de son discours d'ouverture de guerre : si les Etats-Unis ou l'OTAN interviennent militairement en Ukraine, la riposte sera telle "que vous ne l'avez jamais connue dans votre Histoire". C'est d'ailleurs encore plus clair quand on regarde la citation complète pour laquelle naturellement il faut revenir à la source - je ne me lasserai pas de le répéter, une obsession, comme ça D'autant que maintenant que la traduction automatique est si efficace, pas d'excuse pour s'en priver ! Je l'ai déjà dit au début de l'opération militaire spéciale. Je le souligne une fois de plus : si quelqu'un tente d'intervenir de l'extérieur et de faire peser sur la Russie une menace stratégique inacceptable à nos yeux, il doit savoir que nos contre-attaques seront promptes, rapides. Nous avons tous les outils pour le faire, des outils dont personne ne peut se vanter pour le moment. Il s'agit de dissuasion d'une intervention militaire occidentale en Ukraine. Le message, dit et répété plusieurs fois dans les deux derniers mois, est que la réponse serait sans précédent historique, et Poutine vient de rajouter immédiate. Les outils que seule la Russie a c'est une allusion aux armes hypersoniques. Cette précision exclut l'interprétation comme quoi il s'agirait de cyberattaques. Il s'agit donc bien de dissuasion nucléaire. Si l'Occident intervient militairement en Ukraine et crée une menace que Poutine juge inacceptable, la Russie utilisera l'arme nucléaire, au moins en partie sous la forme de missiles aéro-balistiques Kinjal de vitesse Mach 10 et portée 2 000 km, pouvant donc frapper n'importe quelle base de l'OTAN en Europe - même s'il est permis de penser que la Russie ne frapperait pas en France ni en Grande-Bretagne, afin d'échapper à une riposte nucléaire sur son territoire. Tout ça n'est pas nouveau, et le président américain Biden a dit et répété que les Etats-Unis n'enverront pas de troupes en Ukraine, donc le message dissuasif russe a été bien entendu et intégré. Pas de quoi s'inquiéter -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Bon, puisque le sujet du fil est notamment les conséquences économiques... La Russie double ses revenus issus des combustibles fossiles depuis le début de l'invasion de l'Ukraine Le pays reçoit environ 62 milliards d'euros d'exportations de pétrole, de gaz et de charbon en deux mois, l'Allemagne étant le principal importateur. La Russie a presque doublé les revenus qu'elle tire de la vente de combustibles fossiles à l'UE pendant les deux mois de guerre en Ukraine, profitant de la flambée des prix alors même que les volumes ont été réduits. Eh oui. C'est que l'instabilité et les risques sur l'approvisionnement ça fait grimper les prix... -
Présidentielle 2022
Alexis a répondu à un(e) sujet de Louise75 dans Politique etrangère / Relations internationales
@Boule75 @g4lly @Heorl ... J'ai eu une vision Bon, notez que ça fait couleur locale. Et il y en a pour nier que nous sommes toujours des Gaulois ! Le jeune Macronix est allé jusqu'à dire des Gaulois réfractaires...- 277 réponses
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, à noter aussi cette déclaration Dans la région de Kherson, on exclut le retour sous le contrôle de l'Ukraine Le retour de la région de Kherson libérée des nationalistes ukrainiens sous le contrôle de l'Ukraine est exclu, a déclaré à RIA Novosti le vice-président de l'administration militaro-civile de la région, Kirill Stremousov. (...) L'armée russe a pris le contrôle de toute la région de Kherson dans le sud du pays et de la partie d'Azov de la région de Zaporozhye . Des administrations militaro-civiles ont été formées dans les régions, la diffusion de chaînes de télévision et de radio russes a commencé, ainsi que le rétablissement des relations commerciales avec la Crimée. (Bon je crois qu'on comprend tous ce qu'est une administration militaro-civile désignée par un occupant ...) Le même qui se trémousse Stremousov a exprimé ouvertement l'espoir qui est dans tous les cœurs et dans les plus beaux rêves des habitants de la région À Kherson on exprime l'espoir de la libération de Nikolaev et d'Odessa Le vice-président de l'administration militaro-civile de la région de Kherson, chef du comité pour le salut de la région de Kherson "Pour la paix et l'ordre", Kirill Stremousov, est confiant dans la libération inévitable des régions de Nikolaev et d'Odessa des nationalistes ukrainiens. La Russie est clairement passée au plan "Novorussie". Transformation de l'ensemble de l'Ukraine sud et est en un nouvel Etat, probablement "indépendant" de Moscou (à peu près autant que la RDA l'était à l'époque de l'URSS) mais bien aligné sur le grand frère. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je doute surtout qu'elle en ait la volonté. L'idée comme quoi la guerre en Ukraine ne ferait "que" renforcer les Etats-Unis (renforcement de l’OTAN, de l’industrie d’armement US, du gaz et du pétrole US) fait bon marché du fait qu'utiliser les armes économiques des "sanctions" contre la Russie, avec de toutes autres conséquences mondiales que lorsque Washington les utilisait contre Irak, Corée du Nord, Venezuela voire Iran, fait courir des risques sérieux à la pérennité du rôle mondial du dollar. Sans compter que cela renforce par contrecoup l'influence de la monnaie chinoise. Sans compter que Moscou ruinant ses relations avec les Européens se place davantage dans la dépendance envers la Chine. ==>Le gagnant le plus vraisemblable de la guerre en Ukraine, c'est Pékin -
Tensions - Moldavie/Transnistrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Banzinou dans Politique etrangère / Relations internationales
Trafic de "clopes" ? Tiens, je ne connaissais pas ce terme d'argot ... Bon la question bien sûr est de savoir si c'est plutôt des clopes de 9 mm, 7,62 mm etc. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est en fait @JeanPierre qui a trouvé la liste. Moi c'était le post juste après Une opération de communication, clairement Surtout pour les parties que je n'ai pas reproduites, où le niveau de portnawak est effectivement élevé. En ce qui concerne les parties que j'ai sélectionnées, je pense plutôt que le public visé est occidental. Ce que "tu fais" passer ? Euh... je ne m'appelle pas Serguei Lavrov Don't kill the messenger! Il s'agit effectivement d'une menace, plus précisément d'une manoeuvre de dissuasion : la Russie fait savoir une Nème fois que le sort de l'Ukraine met en jeu ses intérêts essentiels, ce qui met le sujet nucléaire sur le tapis. Le premier à le faire était Poutine le 24 février dans son discours d'ouverture de guerre - quand il a averti qu'une tierce partie qui se mettrait en travers de l' "opération militaire" en Ukraine s'exposerait à des représailles "sans équivalent dans votre Histoire". Et ça a été plusieurs fois répété depuis. Est-ce "ramassis de foutaises" ? - Oui, dans le sens où l'Ukraine ne devrait pas faire partie des intérêts vitaux de la Russie - Non, dans le sens où la Russie est bien en train de répéter sur tous les tons que si. Or, ce sont eux qui décident de ce qui est vital ou non pour eux... ni toi ni moi ni aucun autre non-Russe - Peut-être, dans le sens où il est possible que tout cela ne soit qu'un vaste bluff. En fait, si Etats-Unis et OTAN envoyaient des troupes faire la guerre à la Russie en Ukraine, peut-être est-ce qu'il n'y aurait jamais le moindre tir nucléaire. Peut-être. On ne le saura probablement jamais, car Joe Biden a décidé depuis longtemps qu'il ne tenait pas à faire l'expérience Il ne s'agit pas d'AUKUS. Il s'agit du traité ABM, du traité FNI et du traité Ciel Ouvert, tous obsolètes suite à décision américaine (dans le cas du FNI, en arguant de violations russes au traité). C'est pertinent dans la situation actuelle SI celle-ci risque de mettre en jeu des intérêts vitaux d'une puissance nucléaire, donc la dissuasion de cette puissance. Or le pouvoir russe dit que c'est le cas. Donc, logiquement c'est pertinent. Encore une fois, c'est à Moscou qu'est défini le contour des intérêts vitaux de la Russie, pas à Paris, Washington ni Tombouctou. C'est peut-être un bluff. Peut-être. @pascal sauf erreur faisait référence aux frappes ukrainiennes en territoire russe. S'agissant des livraisons d'armes occidentales en Ukraine, l'accusation de "jeter de l'huile sur le feu" est à mon sens le message principal de Lavrov à l'adresse des Occidentaux dans cet entretien. Tel que je le comprends, il s'agit à partir d'une menace que je trouve crédible (passer au nucléaire si EU ou OTAN envoyaient des troupes en Ukraine) de suggérer que les limites précises des conditions qui pousseraient Moscou à escalader ne sont pas connues, qu'elles pourraient inclure la livraison de trop d'armes trop efficaces... et donc d'inciter les Occidentaux à se limiter un peu. A titre personnel, je ne trouve pas crédible un passage de Moscou au nucléaire si les livraisons d'armes étaient "trop" importantes. Mais le message de Lavrov à tous ceux qui pensent ainsi est "Vous en êtes vraiment sûrs ?" Lavrov parle d'un canal de communication direct entre dirigeants de puissances nucléaires. Il y en a 3 parmi les membres de l'OTAN, et force est de constater que si le contact entre les dirigeants français et russe est généralement intense - chacun doit donc avoir une idée assez précise de ce que veut l'autre et de où sont ses limites - on n'a guère entendu parler depuis le début de la guerre de conversations directes ni de Biden ni de Johnson avec Poutine. Ce qui bien sûr n'a strictement aucune importance... SI les Russes sont vraiment en train de totalement bluffer. Sinon, c'est pour le moins malavisé. Le "à la guerre comme à la guerre" fait partie de la tentative de dissuasion envers l'OTAN. C'est un peu équivalent à : "Vous aidez beaucoup l'Ukraine, soit ! Nous prendrons nos dispositions (et vous ne savez pas jusqu'où nous pouvons aller" La France sauf erreur n'a jamais dit à la Russie "Puisque ces SMP qui opèrent en Afrique ne sont pas russes, nous ne risquons pas de vous agresser (ce dont nous ne voudrions absolument pas) Soit ! Nous prendrons donc nos dispositions". Ca aurait peut-être été une bonne idée, d'ailleurs ! D'autres semblent avoir une position plus ferme Les négociations entre Russie et Ukraine sont pratiquement interrompues depuis début avril. On s'accorde entre Moscou, Kiev et les Occidentaux à dire que la solution sera recherchée sur le terrain. Quelqu'un va se voir rappeler son poids réel. Mon avis personnel - ça n'engage que moi - est que cette solution sera longue à trouver. Il y aura probablement plusieurs offensives de Moscou, offensive d'été, peut-être d'autres encore, après une escalade en termes de moyens (mobilisation partielle) comme de cibles (infrastructures économiques de l'Ukraine) Et que c'est l'Ukraine qui sera écrasée - mais lentement, vu l'ingéniosité de ses défenseurs, les carences russes et le soutien occidental en armes. Je ne crois ni à une résistance ukrainienne à long terme, ni à une extension du conflit au territoire de pays membres de l'OTAN (je ne pense pas que la Russie en aura besoin) Nous verrons -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
A titre de référence, et en application du principe consistant à toujours aller chercher l'info à la source, voici la transcription de l'entretien du MAE russe Serguei Lavrov à l'émission Grand Jeu sur la chaîne russe Premier Canal le 25 avril. Je choisis quelques extraits qui me paraissent importants, mais ce n'est que mon choix, et seulement une petite partie de l'entretien (...) En janvier de cette année, (...) les cinq dirigeants [ du P5 ] ont signé une déclaration affirmant l'inadmissibilité de la guerre nucléaire. C'est notre position de principe. C'est notre position de principe. Les risques sont très importants à l'heure actuelle. Je ne voudrais pas qu'ils soient gonflés artificiellement. Nombreux sont ceux qui le souhaitent. Le risque est sérieux, réel. Il ne faut pas le sous-estimer. Il n'y avait pas beaucoup de règles "écrites" pendant la crise des missiles cubains. Mais les règles de conduite étaient suffisamment claires. Moscou a compris comment Washington se comportait. Washington a compris comment Moscou se comportait. Maintenant, il y a peu de règles. Il y a le traité sur la réduction des armes stratégiques (START 3). (...) Dans le même temps, les derniers instruments de contrôle des armements et de non-prolifération ont été pratiquement détruits. (...) Tout le monde "explique" qu'une troisième guerre mondiale ne doit en aucun cas être autorisée. C'est dans ce contexte qu'il faut considérer les provocations constantes du président ukrainien Zelensky et de son équipe. Ils exigent presque l'introduction de troupes de l'OTAN pour protéger le gouvernement ukrainien. Mais tout le monde dit toujours qu'ils vont donner des armes à Kiev. Cela revient à "jeter de l'huile sur le feu". Ils veulent obliger les Ukrainiens à combattre la Russie jusqu'au dernier soldat, ne serait-ce que pour faire durer ce conflit plus longtemps, afin que la Russie, espèrent-ils, en souffre de plus en plus. (...) Comment devons-nous nous comporter après tout ? Peut-on la comparer à la crise des missiles cubains ? À cette époque, il existait un canal de communication auquel les deux dirigeants faisaient confiance. Maintenant, cette chaîne n'existe pas. Personne n'essaie d'en créer un. Les quelques timides tentatives faites à un stade précoce n'ont pas donné beaucoup de résultats. (...) Ces armes [ livrées par les Occidentaux ] seraient une cible légitime pour les forces armées russes agissant dans le cadre d'une opération spéciale. Les entrepôts, y compris ceux de l'Ukraine occidentale, sont devenus de telles cibles plus d'une fois. Comment pourraient-ils être autrement ? L'OTAN entre essentiellement en guerre avec la Russie par le biais d'un mandataire et arme ce mandataire. "A la guerre comme à la guerre". -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Décision importante. Et fort mauvaise nouvelle Selon Bloomberg, il s'agirait d'un désaccord sur la monnaie de paiement des livraisons de gaz La Russie avertit la Pologne qu'elle doit payer son gaz en roubles dès aujourd'hui La Russie a dit à la Pologne qu'elle devait payer -- aujourd'hui et en roubles russes -- pour son gaz, dans une forte escalade dans le bras de fer entre Moscou et l'Europe sur les approvisionnements énergétiques. Les prix du gaz en Europe ont augmenté de 17 %. Quelques heures après qu'un média polonais ait rapporté que la Russie avait coupé le gaz à la Pologne, Gazprom PJSC a déclaré que le paiement était dû aujourd'hui. La société n'a pas précisé ce qui se passerait si le paiement n'était pas effectué, mais le président Vladimir Poutine a déjà prévenu que les livraisons seraient interrompues si ses conditions n'étaient pas respectées. Moscou et l'Europe sont bloqués dans une impasse sur la façon dont le gaz doit être payé et le risque d'une coupure est imminent depuis des semaines. Le Kremlin a déclaré que le gaz devait être acheté en roubles, mais l'Union européenne estime que cela constituerait une violation des sanctions et renforcerait de manière inacceptable la position de Poutine. La Pologne, qui a réclamé avec véhémence des mesures plus sévères contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine, a clairement indiqué qu'elle ne paierait pas en roubles. Elle a réitéré cette position mardi. Le gouvernement polonais n'a pas confirmé l'information publiée par Onet.pl, mais a déclaré qu'il disposait de suffisamment de gaz en stock. Le gestionnaire du réseau de gaz a déclaré qu'il était prêt à faire face à d'éventuelles coupures. Le ministère du climat tiendra une réunion d'information plus tard dans la soirée. Fin avril et mai, les premiers paiements en roubles devraient être effectués, et les responsables et dirigeants européens tentent de déterminer la meilleure façon de réagir. L'Europe est extrêmement dépendante du gaz russe et, jusqu'à présent, elle a surtout protégé l'énergie des sanctions. Budapest a déjà me semble-t-il annoncé qu'il paierait son gaz en roubles. Reste à connaître la position des autres capitales. J'étais optimiste sur la résolution de la dispute de manière pragmatique, mais je me demande si ce n'était pas un tort ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Voici quelques liens vers les discussions qui ont déjà eu lieu sur les évaluations vraisemblables / invraisemblables des pertes Fuite le 22 avril sur le niveau des pertes russes, et comment l'interpréter Discussion sur les pertes à fin mars avec @Akhilleus, @olivier lsb, moi et quelques autres D'une manière générale, les annonces de chiffres de perte sont en eux-mêmes des opérations de propagande. Celles faites par Ukrainiens, Britanniques ou Américains sont tout aussi crédibles que celles faites par les Russes. C'est-à-dire très peu. On ne peut tenter de se faire une idée qu'à partir de sources non gouvernementales - typiquement Oryx - et en éliminant d'emblée les chiffres si élevés que s'ils étaient véridiques l'armée russe serait déjà pratiquement détruite, comme en sens inverse les chiffres trop faibles pour être vraisemblables.