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Tout ce qui a été posté par Alexis
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Cette analyse appuie ce point important Washington passe en mode limitation des dégâts alors que la défense de l'Ukraine s'affaiblit Après avoir déclaré à plusieurs reprises que la Russie cesserait d'être une puissance mondiale après la guerre en Ukraine, le président Biden et ses hauts responsables s'attachent désormais à limiter les dégâts en avertissant l'Ukraine par le biais de mandataires qu'elle devra sacrifier des territoires pour obtenir un cessez-le-feu. (...) C'est un revirement par rapport au 25 avril, lorsque le secrétaire à la défense Lloyd Austin a déclaré à Kiev que les États-Unis voulaient détruire la capacité de la Russie à entreprendre des guerres de cette ampleur : "Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu'elle ne puisse plus faire le genre de choses qu'elle a faites en envahissant l'Ukraine. Elle a donc déjà perdu beaucoup de capacités militaires. Et beaucoup de ses troupes, très franchement. Et nous voulons les voir ne pas avoir la capacité de reproduire très rapidement cette capacité." Un mois plus tôt, M. Biden avait tweeté : "L'économie russe est en passe d'être réduite de moitié. Elle était classée 11e économie du monde avant cette invasion - et bientôt, elle ne figurera même plus parmi les 20 premières." Fin mai, l'artillerie russe avait commencé à réduire les forces ukrainiennes dans le Donbas, menaçant de piéger les forces ukrainiennes dans une poche autour de Severodonetsk - désormais presque entièrement sous contrôle russe. Les observateurs du Pentagone ont noté que les Russes avaient appris à coordonner l'artillerie, l'infanterie, les blindés et la puissance aérienne. L'Ukraine a commencé à perdre 100 à 200 tués au combat par jour. Le premier signe d'une évolution vers la limitation des dégâts à Washington est apparu le 8 juin dans un article du New York Times du journaliste Julian Barnes, citant des responsables du renseignement américain qui se plaignaient que "les agences de renseignement américaines ont moins d'informations qu'elles ne le souhaiteraient sur les opérations de l'Ukraine et possèdent une bien meilleure image de l'armée russe, de ses opérations planifiées et de ses succès et échecs" (...) Certains pays européens, quant à eux, expriment des remords quant à l'acquisition de l'Ukraine en tant que membre à part entière de la famille européenne. Les Pays-Bas et le Danemark ont émis des objections à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, largement proposée comme réponse à l'invasion russe. Selon Bloomberg News, une note diplomatique du Danemark adressée à la Commission européenne indique que "l'Ukraine ne satisfait pas suffisamment aux critères liés à la stabilité des institutions qui garantissent la démocratie, l'État de droit, les droits de l'homme, le respect et la protection des minorités. Kiev devra améliorer fondamentalement son cadre législatif et institutionnel pour progresser sur tous ces fronts." Bref, une partie au moins du gouvernement Biden semble se préoccuper de comment on pourra répondre à la question "Qui a perdu l'Ukraine ?", si les combats prennent un mauvais tournant d'ici l'échéance principale et essentielle ... C'est-à-dire les élections de mi-mandat en novembre prochain, naturellement ! Une partie de la réponse pourrait être de mettre la responsabilité sur le dos de l'Ukraine. Ca ne signifie évidemment pas que les événements prendront forcément cette tournure. Le verdict du terrain n'est pas connu, et même si l'Ukraine traverse clairement une mauvaise passe il est pensable qu'elle parvienne à s'accrocher, à plier pour ne pas rompre, même avec son déficit en artillerie lourde. Les Ukrainiens semblent en train de se concentrer sur le combat urbain où ils sont plus avantagés par leurs effectifs, et dans le Donbass très urbanisé ça semble payer. Si je devais hasarder une prédiction - oui c'est très hasardeux, non je n'en mettrais PAS ma main au feu ! - je verrais bien la continuation de la guerre avec artillerie lourde écrasante d'un côté, infanterie accrochée aux villes de l'autre, la Russie avançant progressivement... mais très, très lentement. Et l'Ukraine continuant de former des troupes - même de compétence moindre - pour combler ses pertes au fur et à mesure. Car j'imagine assez mal un compromis territorial à ce stade, même si l'Ukraine devait s'y résoudre ce qui n'est pas le cas, j'imagine assez mal la Russie accepter un cessez-le-feu. Ceci alors qu'elle fait des progrès même relatifs, et surtout alors que le discours officiel est plus décidé et extrême que jamais. Voir par exemple Rogozine, politicien de longue date et actuel directeur de Roskosmos De manière générale, ce qui a émergé à la place de l'Ukraine est une menace existentielle pour le peuple russe, l'histoire russe, la langue russe et la civilisation russe. Si nous n'y mettons pas fin, comme malheureusement nos grands-pères n'y ont pas mis fin, nous devrons mourir, mais à un coût encore plus élevé pour nos petits-enfants. Alors, mettons-y un terme. Une fois pour toutes. Pour le bien de nos petits-enfants. Ce ne sont pas seulement des gens avec un pedigree extrémiste qui veulent mettre un terme final à cette "menace" prétendument "nazifiée", que serait le nationalisme ukrainien, entendre la volonté ukrainienne d'indépendance. Je soupçonne que Moscou reste sur son objectif maximal de faire de l'Ukraine un membre heureux au sourire forcé de l'empire russe, au moins au sens géopolitique (degré de liberté dont dispose la Biélorussie), voire au sens direct (assimilation de tout ou parties de l'Ukraine) «Нравится не нравится – терпи моя красавица» - Que ça te plaise ou non, supporte ma jolie (Que ce soit réaliste ou pas en termes de ce qui se passerait 10, 20 ou 50 ans plus tard n'est pas un facteur à ce stade...) Vu l'impressionnante volonté de défense des Ukrainiens, vu l'extrémisme au mieux stable au pire croissant du côté russe, cette guerre durera encore très longtemps j'en ai peur Le scénario de cauchemar d'une Ukraine en partie vidée de ses habitants (les maris qui rejoignent épouse et enfants déjà émigrés en Europe), en partie soumise au même genre d'oppression que les Ouïghours en Chine n'est à mon sens pas exclu. -
L'avenir de la péninsule coréenne
Alexis a répondu à un(e) sujet de Andromeda dans Politique etrangère / Relations internationales
Selon les Etats-Unis, la Corée du Nord serait en train de préparer un nouvel essai nucléaire. Le secrétaire d'Etat américain Tony Blinken rappelle que Washington continuera de faire pression sur Pyongyang jusqu'à ce qu'il désarme. Un analyste en déduit une petite projection de la situation dans trois décennies Nous sommes en 2052. La Corée du Nord possède 500 armes nucléaires et a procédé à 25 essais nucléaires. "Nous maintiendrons la pression jusqu'à ce que la Corée du Nord désarme de manière complète, irréversible et vérifiable", déclare le président Barron Trump Cela dit, à mon avis, il y a une erreur manifeste. ... Je crois qu'à ce moment-là ce sera encore Ivanka - la grande soeur de Barron Trump -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je perçois ton agacement, mais j'essaie de prendre garde à ne pas absorber involontairement des éléments de propagande EU / RU / Europe centrale Du point de vue factuel : 1. Allemagne, Italie et France ne sont pas des "financiers" du régime russe... car ils ne prêtent pas d'argent, ils achètent des produits 2. Ce n'est pas le "régime russe"... puisque c'est la Russie 3. La liste des principaux clients de la Russie... est d'ailleurs différente ! En pourcentage des exportations russes de janvier 2022 Chine 12,7% Pays-Bas 10,5% Turquie 9,31% Allemagne 7,74% Italie 4,85% Corée du Sud 3,8% Pologne 3,57% Biélorussie 3,11% Kazakhstan 2,58% Royaume-Uni 2,37% France 2,37% ... Bien sûr, ces faits ne sont pas en accord avec ce que diverses citernes à pensées aiment à prétendre, ni ce que divers médias sont trop fainéants pour creuser... Mais ce sont quand même des faits Bien sûr, l'impression créée est différente. Cela porte d'ailleurs un nom : c'est une opération d'influence. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Cette ligne-là ? À mesure que les travailleurs du monde entier réévaluent la place du travail dans leur vie, nous verrons se développer une gravitation vers des employeurs plus humains, non seulement dans la façon dont ils traitent leurs employés, mais aussi dans la façon dont ils mènent leurs affaires et se montrent dans les communautés. Une interprétation est l'humour, oui - même si ce n'est pas très drôle. On peut aussi envisager les ravages de la drogue ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Mykhaylo Podolyak est conseiller du président Zelensky. De quelque manière que j'essaie d'interpréter ce message, ce n'est pas bon pour l'Ukraine Pour être franc - pour mettre fin à la guerre, nous avons besoin de la parité des armes lourdes : 1000 obusiers calibre 155 mm ; 300 MLRS ; 500 chars ; 2000 véhicules blindés ; 1000 drones. La réunion du Groupe de contact des ministres de la défense se tient à Bruxelles le 15 juin. Nous attendons une décision. Ces chiffres sont évidemment tout à fait irréalistes quant à ce que les pays de l'OTAN pourraient être prêts à donner. Même si Podolyak inclut une marge "pour négociation", elle ne peut expliquer une telle disproportion entre la demande et ce qu'il est raisonnable à l'Ukraine d'espérer, même dans un meilleur des cas en termes de dons. Rappelons que la France n'a que 200 chars modernes, l'Allemagne 300, la Pologne 500 plus anciens. Quant aux MLRS, même les Etats-Unis n'ont "que" 400 HIMARS ! Et c'est encore avant de parler de la formation des militaires ukrainiens à des matériels nouveaux, de la formation des techniciens aptes à en assurer la MCO de premier niveau, de munitions en nombre suffisant c'est-à-dire énorme etc. Comment interpréter cette déclaration ? - Podolyak n'a pas conscience que l'Ukraine n'a aucune chance d'obtenir de telles quantités - Il prépare en interne de futures négociations douloureuses avec Moscou. Puisque de telles quantités sont nécessaires pour "mettre fin" à la guerre, entendre bouter la Russie hors du sol national, puisque l'Occident ne les fournit pas, cela justifie que l'on "accepte l'inacceptable" c'est-à-dire un cessez-le-feu en l'état après la perte du Donbass - on n'a pas le matériel pour faire mieux. Voire cela justifie l'acceptation d'un résultat pire encore - C'est la réalité stricte des besoins de l'Ukraine ne serait-ce que pour stopper le "grignotage" russe. Podolyak dit juste les choses comme elles sont. Ou dans une autre version il commence à paniquer Rien de tout cela n'est bon pour Kiev ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Traduction fautive. En version originale, Bassourine a déclaré "Те украинские воинские подразделения, которые там находятся, остались навсегда. У них два варианта: или последовать примеру своих сослуживцев и сдаться, или умереть. Другого варианта у них нет" "Les unités militaires ukrainiennes qui sont là restent pour toujours. Deux options s'offrent à eux : suivre l'exemple de leurs compagnons d'armes et se rendre ou mourir. Ils n'ont pas d'autre choix" Bon, bien sûr, j'utilise un traducteur automatique dernier modèle, accessible même chez soi grâce à une innovation technologique très récente qui s'appelle "Internet". Tout le monde n'est pas aussi bien équipé que moi. On ne peut pas raisonnablement reprocher au "Point" de ne pas utiliser cette innovation encore peu répandue ... -
Pas fréquent du tout en effet. Attention à l'évanouissement ! C'est arrivé aux meilleurs, après une crise de ce genre... De fait. Extrait des explications du PDG d'Airbus Defense & Space « Notre désaccord porte plus particulièrement sur le partage des tâches sur les commandes de vol et la furtivité. Si le maître d’oeuvre Dassault souhaite diriger ces deux dossiers clés de la furtivité et de l’agilité sans nous consulter, c’est non. » On n'est clairement plus dans la négociation ni dans l'influence. Il s'agit de construire la "version officielle" de ADS - et de l'Allemagne - sur les raisons pour lesquelles le SCAF ne sera pas réalisé.
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Élections législatives françaises
Alexis a répondu à un(e) sujet de collectionneur dans Politique etrangère / Relations internationales
Un petit dessin vaut mieux qu'un long discours Prochain gouvernement : - La suite de l'actuel ? - Basé sur un "contrat" de gouvernement Ensemble-LR (*) ? Réponse au prochain épisode (*) Voire Ensemble-NUPES (pause pour le rire aux éclats), voire Ensemble-RN (pause pour rouler par terre en rigolant) ? -
Chine - Taiwan : Rivalité Militaire
Alexis a répondu à un(e) sujet de Henri K. dans Politique etrangère / Relations internationales
15, p..ain. 15 ! Et encore, certaines de ces frégates "de premier rang" n'ont pas d'équipement ASM sérieux. Et les FREMM n'ont pas leur chargement max en Aster ni MdCN. Que nous ne fabriquons qu'à dose homéopathique. 6, nom de D..., 6 ! Et encore, seulement 5 SNA en fin d'année, et seulement quand le Suffren sera en service. Peser en Extrême Orient, ça pourrait être une bonne idée, oui. Si... Si on avait quelques moyens supplémentaires ! De deux choses l'une : - Soit nous commençons tout de suite un programme de construction navale beaucoup plus sérieux - et alors ce genre de déclaration peut être un moyen de prendre date pour l'avenir - Soit non. Alors ces déclarations ne sont que des simulacres, qui ne doivent tromper personne -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne me suis pas privé de lire, et je recommande de faire la même chose. C'est effectivement très détaillé et très intéressant. Merci -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
!!! Mais alors... -
Chine - Taiwan : Rivalité Militaire
Alexis a répondu à un(e) sujet de Henri K. dans Politique etrangère / Relations internationales
La Chine utilise le mot "guerre" pour décrire sa politique dans le cas où quelqu'un oserait « séparer Taïwan de la Chine » Ce serait une première sur le plan sémantique. La rencontre du chef du Pentagone, Lloyd Austin, a rencontré avec son homologue chinois, Wei Fenghe, ce 10 juin, en marge du Shangri-La Dialogue, organisé tous les ans à Singapour [sauf lors de la pandémie de covid-19, ndlr], allait être l’occasion de mettre les choses au clair et, pour le responsable américain, de rappeler la volonté des États-Unis de « maintenir un environnement sécuritaire régional ouvert, inclusif et fondé sur les règles » et de demander à Pékin de « s’abstenir » de toute action « destabilisatrice » envers Taïwan. Seulement, cet échange aura marqué un changement de ton de la part de Pékin. En effet, selon le compte-rendu qu’en a fait le ministère chinois de la Défense, M. Wei a prévenu que « l’armée chinoise n’hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le coût » si jamais « quelqu’un osait séparer Taïwan de la Chine ». Et d’insister : Pékin « brisera en mille morceaux » toute tentative d’indépendance de l’île. Avec de tel propos, la Chine va plus loin que la Russie, qui évite de parler de « guerre » pour évoquer son invasion de l’Ukraine, qualifiant celle-ci « d’opération spéciale » Il me semble que tout le monde avait compris qu'en cas de déclaration officielle d'indépendance de la part de Taiwan, la Chine attaquerait. Mais il semble que cela n'avait jamais été dit aussi clairement. De plus, les mots "quel qu'en soit le coût" sont "intéressants". Voire tout à fait clairs. Faut-il y voir la réponse à la politique de Joe Biden qui à plusieurs reprises a de son côté "clarifié" - dans le sens d'une sortie de l'ambiguïté - la position des Etats-Unis vis-à-vis de Taiwan, en disant ouvertement que Washington le défendrait en cas d'attaque ? Suite à quoi les services de la Maison Blanche allaient à chaque fois répétant que nan nan bien sûr la politique américaine n'a ab-so-lu-ment pas changé, voyons ! Il est possible qu'à Pékin aussi on ait décidé qu'il était temps de dire les choses ouvertement. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Attention, De Gaulle - avec Jean Moulin et d'autres - voulait évidemment que la résistance en France occupée soit la plus puissante possible. Mais seulement, au départ, pour le renseignement au profit des Alliés et de la France libre, pour la protection des persécutés (Juifs notamment), pour l'évasion de réfractaires au STO et d'autres volontaires pour la France libre, pour la préparation de forces armées clandestines. Pas pour l'action armée immédiate, qui n'avait pas d'impact militaire significatif et menait surtout à des répressions cruelles contre les civils. Le plus gros de la résistance armée, ainsi que les actions de sabotage à grande échelle, ont été lancées en coordination avec les offensives alliées, Normandie juin 44 et Provence août 44. Parce que seul le contexte de ces offensives rendait opérationnellement et stratégiquement efficaces et utiles la résistance armée et le sabotage à grande échelle - en ralentissant énormément l'arrivée sur le front de l'Ouest des renforts allemands dépêchés depuis le front de l'Est. Si on imagine un parallèle avec une résistance armée en Ukraine occupée (oblasts de Kherson, Zaporojjia, partie du Donbass qui ne souhaite pas être russe...voire davantage, en fonction de la suite de la guerre) il y a un gros problème... ==>Où seraient les offensives alliées ? Il n'y en aura évidemment aucune. Alors, à quoi servirait une résistance armée après la fin de la guerre ? A mon avis, la résistance ukrainienne qui aura vraiment du sens dans les territoires occupés - après la phase de combats qui est évidemment loin d'être terminée - ce sera la résistance culturelle. En 1831, après l'écrasement dans le sang par Moscou de la révolte des Polonais qui voulaient être indépendants, on pouvait dire "L'ordre règne à Varsovie". Et il a régné en effet... pendant presque un siècle La Pologne n'a cependant pas disparu. Les Polonais ont survécu en tant que Nation. Ils n'ont pas survécu en prenant le maquis, ni en tuant de temps en temps quelques soldats russes isolés. Ils ont survécu par une résistance culturelle, c'est-à-dire qu'ils ont appliqué leur volonté à faire vivre et transmettre leur identité culturelle, à rester Polonais - plutôt que de se laisser russifier. De même, les Alsaciens après 1871 sont restés Français de coeur, alors même qu'ils étaient pragmatiquement obligés de rendre les honneurs aux empereurs allemands, alors que la Prusse les contrôlait directement plutôt que de les laisser être un Land allemand comme les autres - les dirigeants prussiens n'étaient pas fous. France, à bientôt ! car la sainte espérance Emplit nos cœurs en te disant : Adieu ! (...) Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, Et malgré vous nous resterons Français ; Vous avez pu germaniser la plaine, Mais notre cœur, vous ne l'aurez jamais Si une partie de l'Ukraine reste occupée par la Russie, et intégrée de force par Moscou - ça me paraît personnellement difficilement évitable - et même dans le pire des pires cas où l'Ukraine serait entièrement gobée par la Russie - évitable espérons-le ! - l'Ukraine pourra survivre en tant que Nation. A cette condition de savoir faire vivre et transmettre leur identité culturelle. Rester Ukrainiens. Alors, l'Ukraine deviendra un jour à nouveau indépendante - même si aucune personne aujourd'hui vivante ne devait voir ce jour. Les premières lignes de leur hymne national... appellent justement à cela, et expriment cet espoir Ще не вмерла України і слава, і воля, Ще нам, браття молодії, усміхнеться доля. Згинуть наші воріженьки, як роса на сонці. Запануєм і ми, браття, у своїй сторонці. Ni la gloire ni la liberté de l'Ukraine ne sont mortes La chance nous sourira encore, jeunes frères, Nos ennemis périront, comme la rosée au soleil, Et nous aussi, frères, allons gouverner, dans notre pays Il est possible qu'ils aient grand besoin de maintenir cet espoir... dans la durée -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Minsk II n'était pas favorable à l'Ukraine, personne qui connait un peu l'affaire n'a jamais dit le contraire. Ce n'est d'ailleurs pas surprenant, étant donné que c'était un traité de paix faisant suite à une défaite de l'Ukraine sur le terrain. Ce traité était nettement moins dur que ce que la Russie aurait pu imposer, sachant que les unités ukrainiennes venaient d'être écrasées dans le Donbass. Et ce n'était que grâce à l'intercession / pression de l'Allemagne et de la France. Mais ça restait un traité faisant suite à une défaite. Il était défendable, et favorable à l'Ukraine, seulement en relatif, c'est-à-dire par rapport à ce qui aurait pu être, et à ce qui pourrait être dans l'avenir. L'appliquer n'était pas pour Kiev réjouissant. C'était en revanche prudent, de même qu'il est prudent d'accepter des inconvénients certes gênants, mais vivables, sachant d'une part qu'on a échappé à pire, d'autre part que ne pas les accepter créait un risque que ceux d'en face décident d'y revenir. Il n'est bien évidemment pas question d'inverser la culpabilité de l'invasion du 24 février. Le gouvernement russe est de toute évidence le seul coupable. Cela n'empêche pas que le gouvernement ukrainien a été globalement imprudent dans la période 2015-2022 - du point de vue pragmatique, il est responsable de son imprudence. Le fait que les accords de Minsk II étaient la meilleure solution pour l'Ukraine, compte tenu de sa défaite de 2015, ne doit pas mener à reprocher trop fort à l'Ukraine l'imprudence de son gouvernement. Tout pays a connu dans son Histoire des phases d'imprudence et d'irréalisme, et la France ne fait certainement pas exception, et puis à ce stade ça ne servirait vraiment à rien. Mais on ne doit pas non plus laisser modifier l'Histoire par les thuriféraires de l'atlantisme à tout crin, qui cherchent tant à accuser France et Allemagne. Alors que ce sont précisément ces deux pays qui ont agi pour limiter les conséquences pour l'Ukraine de sa défaite de 2015. On n'a guère vu dans ce rôle des pays comme Royaume-Uni ou Etats-Unis... Henry Kissinger a dit en son temps une phrase bien sentie à ce sujet -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout à fait d'accord, ce passage clarifie et confirme encore, tel que je le vois, la comparaison que je faisais quelques jours avant l'invasion. Un de nos hommes politiques, ancien journaliste, le dit depuis quelques années déjà, Poutine "est accusé d'être un homme de la Guerre froide. Erreur : c'est un homme du XIXème siècle. Pour lui, et pour reprendre le théoricien militaire Clausewitz, "la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens". Seul compte le rapport de forces" Ce journaliste avait raison, davantage encore qu'il ne le croyait... mais sans doute pas de la manière dont il le pensait ! Car Poutine, c'est Bismarck. Pour préciser un peu quelle porte est ouverte à toutes les fenêtres, remontons comme toujours à la source, c'est-à-dire la transcription sur le site du Kremlin des paroles de Poutine lors d'une rencontre aujourd'hui 9 juin avec de jeunes entrepreneurs. Voici la traduction automatique d'un extrait complet, afin d'avoir les paroles dans leur contexte Le monde change, et change rapidement. Pour pouvoir prétendre au leadership - je ne parle pas du leadership mondial, mais du leadership dans au moins un domaine - tous les pays, tous les peuples, tous les groupes ethniques doivent assurer leur souveraineté. Parce qu'il n'y a pas de composante intermédiaire, pas d'État intermédiaire : soit le pays est souverain, soit c'est une colonie, peu importe comment on appelle une colonie. Je ne donnerai pas d'exemples, sans vouloir offenser qui que ce soit, mais si un pays ou un groupe de pays n'est pas en mesure de prendre des décisions souveraines, c'est déjà une colonie dans une certaine mesure. Et une colonie n'a aucune perspective historique, aucune chance de survivre dans une lutte géopolitique aussi dure. Et cela a toujours été - je veux simplement que ce soit clair - non pas que nous regardions ce qui se passe autour de nous et avec nous et que nous ouvrions la bouche : Oh mon Dieu ! Il en a toujours été ainsi, vous savez, et la Russie a toujours été le fer de lance des événements. Oui, il y a eu des époques dans l'histoire de notre pays où nous avons dû battre en retraite, mais uniquement pour rassembler nos forces pour avancer, nous concentrer et avancer. Et la souveraineté au sens moderne - en principe elle a toujours existé, mais elle est particulièrement évidente aujourd'hui - elle est constituée de plusieurs composantes. Il s'agit de la souveraineté militaire et politique, et ici, bien sûr, il est important de pouvoir prendre des décisions souveraines en matière de politique intérieure et extérieure et d'assurer la sécurité. Le second est la souveraineté économique : se développer de telle sorte que dans les domaines fondamentaux du développement, nous ne dépendions de personne dans les technologies critiques, ce qui assure la viabilité de la société et de l'État. Dans le monde d'aujourd'hui, la souveraineté technologique et, bien sûr, la souveraineté sociale sont extrêmement importantes. Qu'est-ce que je veux dire par là ? C'est la capacité de la société à se consolider pour résoudre les problèmes nationaux, c'est le respect de son histoire, de sa culture, de sa langue, des peuples qui vivent sur un même territoire. Cette consolidation de la société est l'une des conditions essentielles et fondamentales du développement. Sans cette consolidation, tout s'écroulera. Et j'ai nommé ces composantes de la souveraineté - il est possible d'en augmenter le nombre, ce sont des choses de base - il est évident que toutes ces composantes sont liées entre elles. J'ai énuméré : premier, deuxième, troisième, quatrième. Mais vous pouvez en fait inverser l'ordre et commencer par le dernier, puis n'importe quel point. Pourquoi ? Parce que l'un n'existe pas sans l'autre. Comment assurer la sécurité extérieure sans, disons, une capacité technologique, une souveraineté technologique ? Impossible. (...) Tout à l'heure, nous étions à une exposition pour marquer le 350e anniversaire de Pierre le Grand. Presque rien n'a changé. C'est incroyable ! D'une manière ou d'une autre, vous arrivez à cette réalisation, cette compréhension. Pierre le Grand a mené la guerre du Nord pendant 21 ans. On pourrait croire qu'il est en guerre contre la Suède, qu'il arrache quelque chose... Il n'arrache rien, il le restitue ! C'est vrai. L'ensemble du Ladoga, où St. Petersburg a été fondé. Lorsqu'il avait posé la nouvelle capitale, pas un seul pays européen n'a reconnu ce territoire comme étant celui de la Russie. Ils l'ont tous reconnu comme étant celui de la Suède. Et là, avec les peuples finno-ougriens, se trouvaient les Slaves depuis des siècles, et ce territoire était sous le contrôle de l'État russe. Il en est de même en direction de l'ouest, il s'agit de Narva, ses premières campagnes. Pourquoi est-il allé là-bas ? Reprendre et fortifier - c'est ce qu'il faisait. Apparemment, c'était aussi notre lot de reprendre et de fortifier. Et si nous partons du principe que ces valeurs fondamentales constituent la base de notre existence, nous parviendrons certainement à résoudre les défis auxquels nous sommes confrontés. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Très probablement, oui. Le défunt était le doyen de l'Université des Affaires intérieures d'Odessa, et lieutenant-colonel des forces territoriales Т.в.о. декана Херсонського факультету ОДУВС підполковник поліції Віталій Лапчук Le lieutenant-colonel Vitaliy Lapchuk, doyen de la faculté des affaires intérieures de Kherson Voir encore cet article scientifique dont il est l'un des auteurs, consacré à la prévention des comportements déviants parmi les forces de l'ordre. Il n'a pas été victime de malchance, là au mauvais moment quand des soldats dévoyés voulaient s'en donner à cœur joie contre les premiers civils venus. Il est l'une des victimes d'une politique organisée d'élimination des gens les mieux à même de savoir organiser une résistance armée efficace. Il s'agit de briser les structures de force - l'équivalent ukrainien de ce qui s'appelle en Russie les siloviki - puisqu'ils pourraient constituer l'épine dorsale d'une résistance, qu'elle soit ou non armée d'ailleurs, à la soumission et l'acculturation forcée. Vladimir Poutine, ancien du FSB, s'est entouré à son accession à la présidence de gens issus du FSB et des autres structures de force. Il est bien placé pour savoir que l'on peut redresser un pays tombé à terre en s'appuyant sur les structures de forces. Il veut éliminer ceux qui en Ukraine pourraient trop lui ressembler, ou encore appuyer des gens qui lui ressembleraient. Oui, s'ils sont mauvais, ils peuvent se planter. Ils le risquent fort. D'un autre côté, Vitaly Lapchuk était une cible plutôt bien choisie. Peut-être est-ce qu'ils ne se planteront pas vraiment. Et quand bien même ils se planteraient... les "efforts très lourds" je pense que Poutine y serait prêt. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
J'ai hésité à réagir avec le visage effaré, et je me suis dit finalement que rien ne devait plus m'étonner. Ca me rappelle une courte scène avec Achille Talon, qui ayant vite allumé la télé pour ne pas manquer un épisode s'exclame : "C'est incroyable ! Chaque épisode de cette série est encore pire le précédent !" Son père : "Mais alors pourquoi est-ce que tu continues à la regarder ?" Achille : "Tu ne comprends pas ? Si j'en manquais un seul, c'est toute mon échelle de valeurs qui s'écroule !" -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je vais tenter d'être plus fin que d'habitude... et comprendre que tu es ironique. Effectivement, ils auraient pu être immédiatement collés au mur les yeux bandés... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
On peut être surpris. C'est de l'ordre de l'anecdote, mais voici l'exemple de Jean-Claude Sangwa L'étudiant congolais qui combat avec les séparatistes pro-russes en Ukraine Jean Claude Sangwa a pris les armes à Luhansk - et ses opinions pro-Moscou sont courantes dans une grande partie de l'Afrique. (...) "Je me suis engagé parce que la guerre est arrivée dans notre république. Qu'est-ce que j'aurais dû faire ? Je suis un homme et je dois me battre", a déclaré Sangwa dans un russe approximatif. "Le monde entier se bat contre la Russie", a-t-il ajouté lorsqu'on lui a demandé pourquoi il avait décidé de rejoindre la milice. Ce qui est moins anecdotique dans ce témoignage, c'est le fait qu'une partie importante des Africains penchent plutôt pour Moscou. Mais ça aurait davantage sa place sur l'autre fil, le géopolitique. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Bien sûr, ils le pourraient. Ce n'est cependant pas forcément leur intérêt. Tout ce qui contribue à augmenter le déchaînement de violence n'est spécialement pas leur intérêt, étant donné que si les soldats des deux pays peuvent être visés... ce n'est le cas que des civils ukrainiens -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Difficile à placer entre ce fil opérations et l'autre, mais une info importante : deux Britanniques et un Marocain qui avaient combattu dans l'armée ukrainienne ont été condamnés à mort par un tribunal de la RPD en tant que "mercenaires". Il est prévu qu'ils soient fusillés. Un tribunal de la RPD condamne à mort les mercenaires Aslin, Pinner et Brahim La Cour suprême de la République populaire de Donetsk a condamné deux citoyens britanniques et un citoyen marocain qui ont combattu aux côtés des militants ukrainiens à la peine capitale, a rapporté RIA Novosti depuis la salle d'audience. Selon les lois de la république populaire de Donetsk, les Britanniques Aidan Aslin et Sean Pinner, ainsi que le Marocain Saadoun Brahim, seront fusillés. Le chef de la commission judiciaire a déclaré que les condamnés pouvaient faire appel de la décision dans un délai d'un mois. (...) Le vice-premier ministre britannique Dominic Raab a déclaré que le gouvernement britannique avait l'intention de déposer une protestation dans le cadre de l'affaire pénale contre Aslin. Sur le fond, Aiden Aslin au moins est un ressortissant anglo-ukrainien. Il est donc impossible de soutenir qu'il serait un mercenaire : il a combattu dans les forces armées de son pays d'adoption. L'objectif de cette condamnation semble clair : il s'agit d'intimider les volontaires étrangers qui combattent pour l'Ukraine. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pas pour 6 mois. Le déploiement d'une grosse brigade, c'est dans la durée, c'est-à-dire indéfiniment. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le chiffre est si faible à partir d'une force opérationnelle terrestre comptant 6 brigades. En matière de gestion des crises et d'intervention, les armées pourront être engagées dans la durée et simultanément sur trois théâtres d'opération, avec la capacité à assumer le rôle de Nation-cadre sur un théâtre et à être un contributeur majeur au sein d'une coalition. En termes de volume cumulé de forces, pourront ainsi être mobilisés : -un état-major interarmées de niveau stratégique, un état-major de niveau opératif et les systèmes de commandement associés, ainsi que des moyens de renseignement interarmées, de guerre électronique, de soutien santé, munitions et pétrolier, cyber et soutien de l'homme adaptés aux opérations menées ; -l'équivalent d'une brigade interarmes (6 000 à 7 000 hommes), incluant 4 groupements tactiques interarmes (GTIA), équipés de blindés modernisés, 1 bataillon du génie, 1 à 2 groupements d'artillerie, 1 à 2 groupements aéromobiles, 1 groupement de renseignement multi-capteurs, 1 groupement de transmissions et jusqu'à 3 groupements logistiques ; -le porte-avions (hors arrêt technique majeur) avec son groupe aérien, ainsi que des capacités amphibies incluant 1 à 2 bâtiments de projection et de commandement (BPC). Les escortes incluront jusqu'à 6 frégates et un patrouilleur, jusqu'à 3 avions de patrouille maritime (ATL2), 1 à 2 pétroliers ravitailleurs, 1 sous-marin nucléaire d'attaque et 1 groupe de guerre des mines. Ces moyens s'appuient sur les éléments constituant l'échelon national d'urgence (ENU) ; -2 à 3 bases aériennes projetées incluant leur poste de commandement air (PC Air), 14 avions de chasse, 4 avions de ravitaillement en vol MRTT, 5 avions de transport tactique, jusqu'à 6 systèmes de drones moyenne altitude longue endurance-MALE (dont l'armement programmé permettra d'élargir le champ d'emploi opérationnel), 1 à 2 avions de guerre électronique, 1 plot d'hélicoptères de manœuvre pour les missions de recherche et sauvetage au combat (RESCO) et jusqu'à 7 avions légers de surveillance et de reconnaissance (ALSR) ; -pour les forces spéciales, 2 groupements et un détachement de forces spéciales, 2 plots hélicoptères et des avions de transport tactique. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Plusieurs points à garder présents à l'esprit : - La prévision de l'IIF de chute du PIB russe de 15% cette année n'est à ce stade qu'une prévision, nettement inférieure à celles d'autres sources. La Banque mondiale prévoyait ainsi en avril une chute de 11,2%, la Russie prévoyait en mai une contraction de 7,8% - Ces prédictions ont tendance dans les deux derniers mois à s'améliorer, alors que les risques d'effondrement du rouble ont été écartés, que l'inflation diminue, permettant à la banque centrale russe d'envisager de continuer à baisser son taux d'intérêt directeur - L'efficacité des sanctions peut de toute façon s'apprécier de plusieurs manières : capacité de détériorer la situation économique du pays visé (à un prix tout sauf négligeable pour les pays sanctionneurs) et sur ce point les sanctions fonctionnent même si moins que ce qui était espéré / capacité à pousser le gouvernement du pays visé à changer sa politique, sur ce point les sanctions sont inefficaces Selon le vice-président exécutif de l’IIF, Clay Lowery, l’évaluation de l’efficacité des sanctions imposées à la Russie dépend de ce que les gouvernements tentent d’accomplir. « Si par succès, on entend nuire à l’économie (…) alors ces sanctions ont certainement un impact », et cela devrait augmenter, a-t-il déclaré aux journalistes. Pour autant, par le passé, les sanctions n’ont pas fait la preuve de leur efficacité pour faire changer les politiques de cap, a-t-il déclaré. C'est en effet le cas général que les sanctions économiques, y compris lourdes comme celles qui frappent la Russie, n'amènent pas de changement de la politique de la cible. Aucune indication à ce jour que la Russie pourrait être une exception. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Voici une visualisation bien faite du déroulement de la guerre russo-ukrainienne du 24 février au 26 mai. Elle a l'avantage de montrer aussi tous les bombardements sur l'ensemble du territoire ukrainien, permettant d'apprécier où ils ont lieu, quand et à quel rythme. Ainsi que la consolidation progressive du front et l'avancée lente des Russes au Sud et à l'Est au mois de mai. Issu d'un conseiller du gouvernement biélorusse... enfin le gouvernement biélorusse en exil -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est peut-être la plus grande inconnue, la plus importante et cruciale. ==>A quel rythme, et avec quelle efficacité, les Ukrainiens arrivent-ils et arriveront-ils à transformer des volontaires motivés à défendre leur pays mais peu expérimentés voire ignorants en soldats suffisamment efficaces ? La réponse dépend aussi naturellement de la conservation du plus gros des combattants ukrainiens expérimentés. Si leurs vies étaient dépensées pour des objectifs non cruciaux pour l'Ukraine, la formation et l'efficacité des volontaires nouvellement entraînés en deviendrait beaucoup plus difficile - voire impraticable ? Oui, mais est-ce que des volontaires motivés et courageux, mais peu formés, peuvent être suffisamment efficaces dans ce type d'action ? C'est une vraie question. Je ne suis en train de suggérer ni une réponse ni l'autre, je n'en sais rien. Peut-être de l'autosabotage par excès de bureaucratie ? Un peu d'autodérision entendue il y a quelques années d'un collègue allemand lors d'une discussion sur les travers respectifs les plus fréquents des différentes nationalités en Europe : "C'est vrai qu'à nous autres il faut un plan en cinq étapes avec toutes les approbations rien que pour aller aux toilettes"