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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Comme c'était prévisible, on s'achemine vers une solution pour continuer le règlement des livraisons russes de gaz Dans un document consultatif envoyé aux États membres jeudi, la Commission a déclaré que la proposition de la Russie risquait d'enfreindre les sanctions de l'UE, car elle remettrait la réalisation effective de l'achat - une fois les paiements convertis en roubles - entre les mains des autorités russes. Toutefois, le décret de Moscou n'empêche pas nécessairement un processus de paiement qui serait conforme aux sanctions de l'UE à l'encontre de la Russie dans le cadre du conflit en Ukraine, a déclaré la Commission. (...) Avant d'effectuer les paiements, les opérateurs de l'UE pourraient également déclarer clairement qu'ils considèrent que leurs obligations contractuelles sont remplies lorsqu'ils déposent des euros ou des dollars auprès de Gazprombank - et non plus tard, après la conversion du paiement en roubles, selon le document. "Il serait souhaitable de demander à la partie russe de confirmer que cette procédure est possible en vertu des règles du décret", précise le document. L'avis de la Commission n'est pas juridiquement contraignant, mais il constitue une tentative d'orienter le débat pendant que les États membres cherchent à déterminer comment ils peuvent continuer à payer le gaz russe. (...) Le régime de sanctions de l'UE n'interdit pas aux entreprises d'ouvrir des comptes auprès de Gazprombank, ni d'entrer en contact avec la banque pour tenter de trouver une solution, précise le document. Le point qui reste à résoudre est de savoir si les obligations contractuelles des acheteurs européens du gaz russe sont remplies au moment où ces acheteurs transfèrent des euros depuis leur compte dans une banque européenne vers leur compte chez Gazprombank - d'où conformité stricte au contrat existant - ou au moment où ces acheteurs ordonnent à Gazprombank de convertir ces euros en roubles et de les virer vers le compte de Gazprom - ce que dit le décret russe. A voir ce que devient la discussion entre Etats membres à partir de cet avis initial de la Commission. Mais la piste qui est citée (ballon d'essai ?) comme quoi les acheteurs européens déclareraient qu'ils considèrent leurs obligations contractuelles remplies lors du virement vers leur compte chez Gazprombank pourrait être intéressante, pourvu que Moscou accepte de ne pas contredire cette déclaration - qui ne les engage évidemment à rien du point de vue de leur propre droit. J'imagine mal que Moscou approuve explicitement, mais qu'il ne réponde rien arrangerait tout le monde et c'est bien l'intérêt commun. Ca pourrait être un moyen de continuer les échanges (de gaz maintenant, d'autres matières premières lorsque le décret russe sera étendu à d'autres exportations) en sauvant la face de tout le monde.
  2. La part du corps électoral qui ne s'est pas exprimée au second tour est très légèrement plus grande en 2022 qu'en 2017 - pas de manière significative. En 2022, c'est 65,8% d'exprimés - Macron 38,52% + Le Pen 27,27% En 2017, c'était 65,97% d'exprimés - Macron 43,61% + Le Pen 22,36% Prochaine étape naturellement les Législatives. Une manière d'analyser la situation politique du pays est de constater l'existence de trois blocs assez nettement définis : - Centre libéral / européiste = LREM + partie de LR + partie de EELV et PS - Droite souverainiste / identitaire = RN + Reconquête + DLF + partie de LR - Gauche anticapitaliste / écologiste = FI + PCF + partie de EELV et PS Au premier tour de la présidentielle, ces blocs totalisaient peu ou prou 1 / 3 de l'électorat chacun (un peu moins pour la Gauche, un peu plus pour la Droite) suivant la manière dont on répartit l'électorat "à cheval" entre deux blocs des partis LR, EELV et PS, et suivant la manière dont on compte l'électorat de Jean Lassalle. Les législatives sont ouvertes. Vu la segmentation géographique assez nette de ces trois électorats, vu la règle qui permet à tous les candidats ayant obtenu 12,5% des inscrits au premier tour de se maintenir au second, il est pensable si chacun des blocs est uni (assuré d'avance pour le Centre, sujet à caution pour Gauche comme pour Droite)... que le Parlement se retrouve aussi séparé en trois parties. Ces parties n'auraient pas besoin d'être strictement égales pour priver le Centre de la majorité absolue... et donc forcer le président réélu à s'appuyer sur deux blocs à la fois==>Soit une coalition Centre / Gauche, soit une coalition Centre / Droite. Le premier ministre serait... difficile à trouver Ca ne pourrait pas être l'un des politiciens libéraux-européens que Macron préférerait sans doute s'il avait le choix, ça ne pourrait pas être non plus un Mélenchon ni une Le Pen. Il faudrait une personnalité intermédiaire. A mon sens, c'est tout l'enjeu de ces législatives : - Majorité présidentielle avec LREM + ralliés LR, EELV, PS <ou> - Coalition obligatoire avec personnalité intermédiaire à Matignon et politique "intermédiaire" s'appuyant sur deux jambes plutôt qu'une seule Evidemment, le choix entre stratégie Centre / Gauche et Centre / Droite resterait au président.
  3. Et sans indiscrétion c'est combien ton pourcentage ?
  4. Il est permis de penser qu'il existe un impact négatif sur les productions d'armement russe des sanctions en termes notamment de composants, pour lesquels la Russie ne semble pas être autonome. Impact qui devrait perdurer tant que des remplacements n'ont pas été sourcés ailleurs (Chine notamment) Cela dit, il faut quand même noter que la source de cet article est "le « War Bulletin », produit le 16 avril par l’ambassade d’Ukraine à Washington" La source n'est pas neutre, il y a une guerre en cours, et la communication de guerre fait partie intégrante des opérations. Il est tout à fait possible que la description de la situation soit catastrophiste à dessein.
  5. Assez d'accord avec cette analyse, avec une nuance tout de même sur la dernière phrase. L'affaiblissement de la Russie serait problématique pour la Chine, parce que c'est son principal partenaire, même si pas allié au sens strict.. Et la disparition de la Russie serait catastrophique pour le bloc occidental, parce que ce serait aussi la sienne. La dissuasion russe est quelque chose de sérieux.
  6. Faire plier l'Ukraine et obtenir quelque chose qui puisse être présenté comme une "victoire convaincante". Par exemple établissement de la "Novorussie" en Ukraine du sud et orientale jointe à la démilitarisation et neutralisation de l'Ukraine du nord ouest. Ou autre formule qui apparaisse sur ce terrain comme une victoire de la Russie. Même une victoire éclatante n'empêchera pas une détérioration importante de la position de la Russie. Au moins : - Relations avec l'Europe ruinées, donc dépendance exclusive envers le géant et "grand frère" chinois - Rancoeur de long terme de l'Ukraine - même réduite - contre la Russie, avec des conséquences imprévisibles mais forcément négatives sur le très long terme - Durcissement supplémentaire du régime donc perte de nombreux éléments créatifs qui chercheront à fuir la Russie Mais ça... c'est le long / très long terme. Ce dont Poutine a besoin, c'est de gagner ce conflit à court terme (mois, ou très petit nombre d'années tout au plus)
  7. On est d'accord qu'il est difficile d'imaginer un scénario où Pékin interviendrait directement (une intervention indirecte ne serait peut-être pas impossible cependant, par exemple en intervenant ou du moins menaçant sérieusement Taiwan afin de réduire la pression sur son allié) Cela dit, à partir du moment où la Russie et l'OTAN seraient en guerre, le risque nucléaire serait à l'évidence ouvert. Difficile d'appeler une telle guerre autrement que "guerre mondiale". Si Biden, Macron, et maintenant Scholz ont chacun à sa manière évoqué ce risque, si les deux principaux dirigeants européens insistent sur la réalité de ce risque et expriment leur inquiétude... je pense qu'il y a des raisons. Ce risque est bien réel
  8. C'est ici je pense qu'une mûre réflexion serait nécessaire (Je ne sais pas moi-même de quel côté je penche !) Si Moscou s'avère effectivement être prêt à toute escalade pour l'emporter en Ukraine - arriver à "une victoire convaincante" comme Kastoueva-Jean que je citais plus haut formule ce que la population russe attend maintenant comme résultat de l' "opération militaire spéciale" - vaut-il mieux : - Escalader également l'aide militaire à Kiev, sachant que cette escalade de l'aide pourrait permettre aux Ukrainiens de parvenir à défendre l'indépendance de leur pays (même réduit par un traité où ils perdraient certes, mais pas tout), et sachant aussi que cette escalade rapprochera encore davantage les pays de la cobelligérance. Et le risque de guerre mondiale en sera aggravé - avec conséquences potentiellement gravissimes - Refuser l'escalade, sachant que cette prudence permettrait à coup sûr de bloquer le risque de guerre mondiale, mais que laisser les Ukrainiens avec un soutien limité les condamnerait probablement à accepter un traité léonin, après peut-être une lutte prolongée sans espoir, et pourrait engager le président russe à rechercher plus tard une extension plus grande de ses avantages - bref à recommencer l'agression ailleurs ? En 1914, l'Autriche-Hongrie a agressé la Serbie après l'avoir forcée à refuser un ultimatum si exigeant qu'il était inacceptable. Et la Russie a réagi, non par une intervention militaire, mais par une simple pression sur Vienne - la mobilisation. On connaît la suite : la première guerre mondiale ==>Moscou n'aurait-il pas fait mieux de s'abstenir ? En 1938, Paris et Londres ont préféré accepter le meurtre de la Tchécoslovaquie par l'Allemagne plutôt que de lui faire la guerre. On connaît la suite : la seconde guerre mondiale, commencée dans de pires conditions qu'elle l'aurait été en 1938 ==>Paris et Londres n'auraient-ils pas mieux fait de risquer la guerre dès ce moment-là ? Si la Russie étend et intensifie la guerre jusqu'à écraser l'Ukraine... dans quelle situation serons-nous ? ==>Faudra-t-il prendre le risque 1914, ou le risque 1938 ? C'est bien pourquoi je suis persuadé que la Russie ne perdra pas ce conflit. Poutine ne peut tout simplement pas se le permettre.
  9. C'est pas faux - modulo les catastrophes diverses à venir sur l'économie mondiale, certes, plus famines sans doute, et conséquences variées à découvrir - mais tu vas quand même te prendre des lignes Nan, parce que c'est PAS fineauder ! ==>Copier 10 fois la conjugaison du verbe allemand finassieren Präsens ich finassiere du finassierst er/sie/es finassiert wir finassieren (...) De dehors. Va voir à la fenêtre ... Désolé... Ai pas pu m'en empêcher ...
  10. Merci pour ces explications détaillées sur l'effet à attendre d'un taux directeur très élevé à moyen terme. A noter qu'après avoir été porté de 9,5 à 20% dans la foulée des sanctions occidentales fin février, le taux directeur de la banque centrale russe a été ramené à 17% à compter du 11 avril. Une nouvelle baisse pourrait être décidée le 29 avril La Banque a constaté qu'un « afflux régulier de fonds » se produisait sur les comptes en banque et qu'un « ralentissement notable des taux de croissance actuels des prix, notamment en raison de la dynamique du taux de change du rouble » se produisait. Les chiffres de l'inflation de mars sont attendus plus tard dans la journée. Battant des records d'accélération en début de mois, ils ont néanmoins ralenti la dernière semaine de mars. Le rouble, qui s'était effondré à des niveaux sans précédent en février et mars, a largement retrouvé son niveau d'avant l'entrée des troupes russes en Ukraine. La Banque centrale a laissé entendre qu'une nouvelle baisse pourrait avoir lieu lors de la prochaine réunion, prévue le 29 avril. La Banque centrale semble « confiante sur le fait que la phase la plus aiguë de la crise économique est passée », assurent les analystes de Capital economics dans une note. Les mesures prises rapidement par la Banque en février et mars ont « empêché une ruée bancaire majeure et déstabilisatrice ». Il reste à voir si cette évaluation comme quoi le plus fort de la crise est passé se vérifie, et si le taux directeur continue à baisser le 29 avril et par la suite. Nous verrons cela dans les semaines et mois qui viennent. L'Histoire n'est pas encore écrite. Ce qui me semble clair est que la Russie augmentera la pression sans se satisfaire d'une atteinte partielle de ses objectifs, lesquels semblent bien être désormais semi officiellement étendus (et officiellement si / quand la déclaration d'aujourd'hui est appuyée par un Shoigou voire par Poutine), et qu'elle en a les moyens. Si je me trompe, alors il y aura une accalmie voire un cessez-le-feu plus tôt. C'est un article de Ambrose Evans-Pritchard, publié aussi le 13 avril sur ce site néo-zélandais en accès libre. Enjoy ! Jeu, set et match pour la France - le nouveau maître de l'Europe OPINION : La guerre en Ukraine et le choc énergétique qui en découle ont révélé les atouts stratégiques profonds de la France. La géopolitique a renforcé le poids de Paris dans les affaires européennes, et diminué d'autant celui de Berlin. Les Français disposent d'un système énergétique crédible, même s'il est imparfait. Ils ont un noyau agro-industriel qui acquiert une valeur stratégique dans la crise alimentaire mondiale imminente. Ils ont des forces armées dignes de ce nom, et une dissuasion nucléaire capable de frapper à tous les niveaux. Les Allemands n'ont pas tout cela. Il devient de plus en plus clair que 16 années d'investissements publics déprimés et de dépendance mercantile vis-à-vis de la Russie et de la Chine sous la direction d'Angela Merkel ont dégradé le pays, le laissant vaciller alors que le monde revient à son éternel caractère hobbesien. Cette redistribution des cartes n'a pas grand-chose à voir avec Emmanuel Macron. Les mêmes forces structurelles se manifesteraient sous une présidente Le Pen, qui ne quitterait pas l'OTAN, quelles que soient les sornettes qu'elle a proférées avant que le poutinisme ne soit passé de mode. Cela se produit alors que la crise démographique de l'Allemagne commence pour de bon. Berlin s'attend à ce que la population active atteigne un pic l'année prochaine, puis diminue de 5 millions de personnes au cours des années 2020, ce qui portera le taux de dépendance des personnes âgées à plus de 50 %. La France (comme le Royaume-Uni) suit une trajectoire très différente. Alors que la guerre de Poutine fait grimper l'indice des prix alimentaires de l'ONU à un niveau record, l'Élysée profite de l'occasion pour faire dérailler la "stratégie de la ferme à la table" de l'UE, un ensemble de mesures qui sonnent le glas de l'ancienne politique agricole commune et de ses méga-subventions aux conglomérats agroalimentaires français. Les réformes défendues par les Verts allemands et nordiques visent à réduire de moitié l'utilisation des pesticides et à porter la part des produits biologiques à 25 % d'ici 2030. Elles prônent une éthique de l'agriculture durable avec une moindre utilisation de l'alimentation animale. Le président français Macron a d'autres plans. "Il s'est basé sur un monde d'avant la guerre en Ukraine, et réduirait la production de 13 %. Ces objectifs doivent être revus. En aucun cas, l'Europe ne peut envisager de produire moins", a-t-il déclaré. Cette perte de 13 % est contestée. Elle passe sous silence les données scientifiques montrant que le statu quo de l'agriculture industrielle érode les sols et n'est pas tenable. Mais les objections écologiques sont balayées par le nouveau refrain de la souveraineté agricole européenne. "Puisque la Russie utilise la sécurité alimentaire comme une arme, nous devons lui opposer un bouclier alimentaire. Un changement de paradigme est nécessaire dans la façon dont Bruxelles pense l'agriculture", a déclaré le puissant lobby des agriculteurs français, la FNSEA. Bruxelles cède à la pression des multinationales de l'agrochimie. Elle a retardé la révision de la directive sur l'utilisation durable des pesticides, et une autre sur les écosystèmes. L'histoire est parallèle sur le front de l'énergie. La pire crise du gaz de mémoire d'homme a finalement mis fin à l'époque où l'Allemagne pouvait exporter son idéologie antinucléaire par le biais des réglementations européennes. Berlin n'a pas pu empêcher la France d'étiqueter l'énergie nucléaire comme une forme d'énergie propre dans le cadre du Green Deal européen de 1 000 milliards d'euros (1 59 milliards de dollars néo-zélandais). Cela permet de débloquer d'importants flux d'investissement. Poutine a réhabilité l'industrie nucléaire française, qui fournit encore 70 % de l'électricité du pays. Le réseau a connu des difficultés au début de l'hiver, lorsqu'un cinquième de ses 56 réacteurs a été fermé pour des raisons de sécurité et que la France a dû allumer deux vieilles centrales à charbon pour éviter les pannes. Il est toujours en difficulté, bien sûr. La construction du premier réacteur de type Hinkley à Flamanville a encore été reportée à 2023, avec 12 ans de retard et quatre fois le budget prévu. L'entreprise publique EDF s'attend à une perte de 26 milliards d'euros cette année, en partie parce qu'elle est obligée de fournir de l'énergie à des prix inférieurs à ceux du marché pour favoriser la réélection de M. Macron. Elle aura besoin d'un renflouement de l'État, donc cette subvention à la consommation est une taxation déguisée. Néanmoins, l'énergie nucléaire française s'est avérée être un tampon stratégique en temps de crise, apprécié au moment où l'Europe tente de réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes. C'est l'Allemagne qui a du mal à expliquer pourquoi elle a fermé trois réacteurs en bon état de fonctionnement en janvier et pourquoi elle prévoit de fermer les trois derniers dans le courant de l'année, tout en continuant d'affirmer qu'un embargo sur le gaz à l'encontre de la Russie est trop traumatisant pour être envisagé. La France dispose de la masse terrestre et de la latitude nécessaires pour déployer une expansion considérable de l'énergie solaire à un coût viable. M. Macron préconise de décupler la capacité de production pour atteindre 100 gigawatts et a ordonné une procédure de planification accélérée pour mettre fin aux "retards et obstacles intolérables". L'énergie solaire française est susceptible de devenir la forme d'énergie de masse la moins chère en Europe centrale et pourrait faire de la France l'épine dorsale de la stratégie d'électrification de l'UE, avec l'éolien offshore britannique. Selon l'agence d'État Cerema, il est techniquement possible d'installer plus de 1 000 gigawatts en France sur des parkings, des friches industrielles, le long des voies ferrées et des routes, ainsi que sur les toits, sans empiéter sur les terres agricoles. En ce qui concerne l'équilibre de la crédibilité militaire, la guerre en Ukraine a révélé l'étendue des dégâts causés par 15 années de pingrerie et de désarmement de l'Allemagne. La ministre allemande de la défense, Christine Lambrecht, a admis cette semaine que la Bundeswehr avait épuisé ses stocks et ne pouvait pas envoyer davantage d'armes en Ukraine sans mettre en danger la capacité de l'Allemagne à se défendre. "Je dois être honnête, nous avons maintenant atteint une limite", a-t-elle déclaré. Macron ne s'est guère couvert de gloire depuis le début de la crise ukrainienne. Il s'est moqué des avertissements américains et britanniques selon lesquels la Russie était prête à attaquer. Il est devenu l'idiot utile de Poutine au début du mois de février, se laissant prendre aux assurances de "désescalade" et devenant un canal de désinformation tactique. Il a continué à légitimer Poutine en lui parlant de façon promiscuité. Il a envoyé des armes antichars Milan à l'Ukraine, mais en nombre modeste jusqu'à présent. On a presque l'impression que la politique de Macron, comme celle du chancelier allemand Olaf Scholz, consiste à pousser les Ukrainiens à une capitulation rapide pour en finir avec le problème. Mais la France est incontestablement la première puissance militaire de l'UE, et le choc d'une agression russe totale l'a transformée en poussière d'or à la table des dirigeants européens. Ce qui gâche la chance de la France, c'est que le pays est sur la voie d'une lente ruine budgétaire, avec le déficit structurel sans doute le plus élevé de l'OCDE. Sa dette publique a atteint le niveau du Club Med, soit 116 % du PIB, en hausse de 18 points depuis le début de la pandémie. L'écart de dette avec l'Allemagne s'est creusé de 50 points de pourcentage. Mais tout cela perd de son importance une fois que Paris aura mis la main sur la carte de crédit de Berlin par le biais d'une "entité fiscale" européenne permanente, euphémisme pour désigner un trésor européen hamiltonien capable de lever des fonds collectivement. Il y a quelques mois, les espoirs français de transformer le fonds de relance Covid de 800 milliards d'euros (qui n'a en fait rien à voir avec Covid) en une union irréversible de la dette n'aboutissaient à rien. Poutine est venu à la rescousse. Il y a de plus en plus de chances qu'il soit renforcé et réaffecté à la cause de la solidarité énergétique. Bruxelles explore des options pour une sorte de Fonds pour l'Ukraine (qui n'aura rien à voir avec l'Ukraine) afin de maintenir le jeu de l'émission commune de la dette de l'UE, jusqu'à ce qu'elle devienne une pratique irréversible par la méthode Monnet de reptation. Si c'est le cas, chapeau, mes amis. Ou comme nous disons : jeu, set, et match pour la France.
  11. Dans un entretien avec le Spiegel, le chancelier Scholz explique sa politique vis-à-vis de la guerre en Ukraine Scholz dit que sa priorité est d'éviter une confrontation de l'Otan avec la Russie BERLIN (Reuters) - L’Otan doit éviter une confrontation militaire directe avec la Russie susceptible de conduire à une troisième guerre mondiale, a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz dans une longue interview publiée vendredi dans le magazine Der Spiegel. Interrogé sur ses réticences à livrer des armements lourds à l’Ukraine et sur les raisons qui l’amènent à penser que des livraisons de chars pourraient déboucher sur un conflit nucléaire, Olaf Scholz répond qu’il est difficile de définir à partir de quel moment l’Allemagne pourrait être considérée comme co-belligérante. “C’est pourquoi il est extrêmement important que nous examinions chaque étape de manière très attentive et que nous nous coordonnions étroitement les uns les autres”, dit le chancelier allemand. “Eviter une escalade vers l’Otan est une priorité absolue pour moi.” “C’est pourquoi je ne prête pas attention aux sondages ni ne me laisse irriter par des appels incessants. Les conséquences d’une erreur seraient dramatiques.” Bien. Il remonte dans mon estime. Je n'appréciais pas ce que je percevais comme un déficit d'explication de la politique du gouvernement allemand, du fait d'un dirigeant qui préfère ne pas jouer franc jeu. Voilà que Olaf Scholz dit clairement les choses, droit dans ses bottes. Sa politique c'est - Oui à condamnation de l'invasion, accueil des réfugiés ukrainiens, sanctions contre les oligarques et les banques non liées au secteur énergétique - Non à livraison d'armes lourdes, sanctions à fort contrecoup sur l'économie allemande et européenne On est d'accord ou pas, mais maintenant au moins c'est clair. Allez, un petit HS
  12. Le coût en personnel peut probablement être diminué soit en faisant un usage encore plus étendu de l'artillerie, soit en appliquant la tactique - aussi moyenâgeuse soit-elle - du siège. Les réseaux en eau, électricité peuvent être ciblés pour commencer. L'approvisionnement en nourriture ensuite. Je parle de choses terribles. Mais si je ne me trompe pas en percevant une forte volonté politique du côté du pouvoir russe, ils pourraient être prêts à aller encore plus loin dans l'inhumanité. "Quoi qu'il en coûte", surtout si ce sont principalement des vies ukrainiennes. L'Ukraine n'est pas non plus un pays dominé par les néonazis, elle ne préparait pas non plus de génocide dans le Donbass... et pourtant ! Si Poutine a besoin que la Russie se déclare agressée, elle se déclarera agressée. Il faut bien voir quelle est l'alternative pour le pouvoir russe : prendre une porte de sortie négociée ne fournissant que des avantages partiels par rapport à leurs objectifs de départ et surtout par rapport aux coûts très lourds directs et indirects de l'invasion, donc admettre une défaite stratégique de la Russie (même si ce serait une victoire tactique partielle) ==>S'il existe un moyen, même difficile, même long, même coûteux, de l'éviter, je pense que la direction politique russe le choisira. J'ai donné mes arguments pour penser qu'ils les ont - sachant que c'est du relatif, il s'agit pour la Russie d'avoir des moyens supérieurs à ceux de l'Ukraine + aide occidentale. Visiblement mes arguments ne te convainquent pas Plusieurs points : - C'est quoi une monnaie qui tient "artificiellement" ? Ce qui fait tenir le rouble, ce sont les achats (enfin pour l'instant leur anticipation) de roubles par des étrangers pour régler les exportations russes de matières premières (pour l'instant le gaz seul, mais davantage est annoncé). Lesquelles exportations sont indispensables à l'économie mondiale. Qu'est-ce qui est "artificiel" là-dedans, et d'ailleurs pourquoi est-ce que ce serait un problème ? Pourquoi est-ce que ce "montage" ne serait que temporaire, alors que le besoin mondial des matières premières russes (pétrole, blé, engrais notamment, plus métaux etc...) est permanent ? - Se fournir en Chine, en Inde ou dans les autres pays qui ne participent pas à la guerre économique contre la Russie (par exemple Israël ou Turquie) c'est certes se priver de certains biens de haute technologie. Les composants il n'y a pas forcément péril en la demeure, la Chine est un peu en retard sur Corée du Sud et Taiwan mais pas beaucoup. Les voitures la Chine en produit - mais pas des BMW certes. Les pièces détachées pour avions de ligne c'est un gros souci parce qu'il n'y a aucun fournisseur non-occidental, le dommage risque d'être permanent pour le transport aérien russe obligé de se rabattre sur de la contrebande ou des ersatz et sinon d'utiliser des appareils moins sûrs. Il n'est pas question de nier que les coûts économiques seront importants... mais la question c'était "effondrement", c'est-à-dire le genre de ravage qui interrompt la vie économique et met à genoux - La transition est et continuera d'être douloureuse, oui. Sourcer des produits de remplacement ça ne se fait pas en claquant dans les doigts, d'où sans doute les pénuries y compris sur des biens courants, d'où certes le chômage, et je parlais bien d'une période difficile d'une ou plusieurs années. Reste que les pays qui ne font pas la guerre économique à la Russie c'est 5 / 6ème de l'Humanité et presque la moitié de son PIB. Ceux-là auront de belles opportunités commerciales, qu'ils vont évidemment saisir. Certains produits de haute technologie ils ne peuvent pas les fournir non, mais le dommage bien que réel sera au final vivable - je donnais des exemples. Et si certains pays dans les 5 / 6ème veulent se faire du blé facile, acheter en Europe et aux Etats-Unis les pièces cruciales et les revendre x 2 ou x 3 en Russie, ça les tentera peut-être - Le défaut sur des dettes en dollars ou euros ne sera le résultat que du blocage des réserves dans ces monnaies par les Occidentaux, pas d'un manque intrinsèque de ressources, et tous les pays importants pour la Russie (ceux des 5 / 6ème de l'Humanité...) le comprendront. La Russie continuera peut-être à proposer un paiement en roubles, qui continuera peut-être d'être refusé... mais elle réglera rubis sur l'ongle ses dettes envers les pays qui ne lui font pas la guerre économique, avec ses moyens issus de ses exportations de matières premières. Son commerce extérieur était très excédentaire ces dernières années, il continuera à l'être même sans les ventes de gaz aux Européens vu les prix de ces matières premières - La fuite des cerveaux est un problème débilitant - grave pour la Russie - mais à long terme La question était l' "effondrement", avec comme question sous-jacente la Russie peut-elle continuer la guerre pendant de nombreux mois, voire qui sait plus longtemps (le scénario "syrien"), jusqu'à défaire complètement l'armée ukrainienne==>Ce n'est pas un effondrement économique qui peut en empêcher Moscou
  13. C'est un inconvénient majeur que de ne pas avoir de "réserve de guerre" avec peut-être 20 à 25% de matériel surnuméraire destiné à toute contingence et autre imprévu - ou tout simplement à compenser des pertes. Dans le cas des Caesar par exemple dont on a 77, ça représenterait 15 à 20 engins. Il y aurait un coût certes, mais s'agissant de matériel pur - pas de militaires supplémentaires sachant que le coût du personnel est prépondérant, pas ou peu de MCO - et qui plus est de matériel relativement bon marché - on parle de 5 m€ pour un Caesar - c'est le genre de précautions qui paraît indispensable si l'on veut vraiment pouvoir faire face à une "guerre de haute intensité". Ca, plus les stocks de munitions bien sûr. On ne peut sans doute pas faire grand chose à très court terme. Mais à mon sens une commande d'urgence de 20 à 25% de matos de plus pour l'AdT - hors les chars bien sûr puisque... on a laissé la chaîne être fermée - aurait du sens. Le temps se couvre ... Oui, mais : - La Russie a montré qu'elle peut conquérir même d'assez grandes villes, Marioupol c'est presque un demi-million d'habitants. Oui, c'est destructeur, c'est même une guerre de boucher... Oui ça prend du temps... C'est aussi pour ça que je crains encore beaucoup de sang, et une guerre longue - Malgré l'aide matérielle occidentale, l'Ukraine reste en situation de claire infériorité matérielle. Certes les forces russes ont des pertes. Mais les Ukrainiens aussi. Eux non plus n'ont pas de cheat code "Ressources infinies"... - La Russie pourrait mobiliser partiellement. L'Ukraine l'a bien fait... Evidemment les mobilisés seront moins au point, et il faut encore compter le temps de leur formation. Mais c'est tout aussi vrai des Ukrainiens, dont le noyau "le plus aguerri" de l'armée est probablement plus réduit que celui de l'armée russe Tout cela, destruction complète de zones urbaines au-delà de Marioupol, mobilisation partielle, ce serait effectivement des décisions d'escalade. Et je ne parle encore pas d'ADM, le nucléaire je n'y crois pas je ne vois pas Poutine prendre le chemin de Truman, le chimique pas trop mais qui sait. Seulement voilà : 1. La volonté politique y est. Voir le discours officiel, voir la propagande interne dont quelques aperçus ont été rapportés dans ce fil, voir le soutien réel de la majorité de la population russe à l'"opération militaire spéciale" - je conseille en particulier cet article par une analyste bien au fait de ce qui se passe en Russie Même si les Russes ne voulaient pas de cette guerre, ils attendent de leur président une victoire militaire convaincante 2. L'économie russe ne va pas s'effondrer. La crise est réelle, ils ont une ou plusieurs années difficiles devant eux, mais la monnaie tient et continuera à tenir, surtout les exportations continueront parce qu'elles sont indispensables à l'économie mondiale. A la limite, si l'Europe choisit de se priver entièrement de gaz russe - avec des dommages sérieux pour elle-même - elle causera un dommage sérieux à la Russie parce que les exportations de gaz ne peuvent pas facilement être réorientées. Mais même dans ce "pire des cas possible" le reste des exportations continuerait... avec des prix augmentés, par exemple pour le pétrole, et le reste. Quant aux produits qu'ils ne peuvent plus importer des pays qui leur font la guerre économique, les Russes se les procureront ailleurs : par exemple l'Inde pour les médicaments, la Chine pour les composants etc. Une période difficile pour faire la transition ? A coup sûr. Un effondrement ? Non J'espère me tromper, mais mon impression est que le président russe est décidé à obtenir cette "victoire militaire convaincante" qui seule pourrait justifier - à ses propres yeux et à ceux des Russes dans leur ensemble, s'entend - les coûts multiples et les opportunités perdues du fait de la décision du 24 février. Et s'il y est vraiment décidé, je ne vois vraiment pas l'Ukraine résister indéfiniment à une Russie qui escalade
  14. Moins engageant que si c'était Poutine lui-même, sans doute, mais tout de même une parole officielle. J'en déduis que les pourparlers russo-ukrainiens n'ont plus aucune chance d'aboutir à court terme. Ils étaient basés sur quatre exigences de la Russie neutralité, démilitarisation, "dénazification" et Donbass et sur les contre-propositions et exigences de l'Ukraine. Sauf erreur de ma part, ils sont pratiquement suspendus chaque partie dénonçant le manque de sincérité de l'autre partie et le négociateur russe ayant déclaré que la question se réglerait sur le terrain. ==>Maintenant, Moscou vient de mettre la barre encore plus haut Le seul scénario où je peux imaginer Kiev accepter de telles conditions est celui d'une défaite écrasante. C'est donc ce que va chercher Moscou, non seulement un "grignotage" dans le Donbass et une atteinte partielle de ses objectifs initiaux. La Russie est en train de s'engager à vaincre totalement l'Ukraine sur le terrain Le sang va donc encore couler à flots. Vu la résistance déterminée de l'armée ukrainienne, vu le soutien occidental en matériel et en renseignement, l'armée russe devra escalader la violence. Et la guerre sera encore longue - des mois sans doute A court terme probablement pas. Sans escalade probablement pas. ==>Donc il y aura escalade. Et la guerre durera encore longtemps
  15. Le scénario d'une psyops ukrainienne / américaine / OTAN ne peut évidemment être écarté. La communication est une partie de la guerre. On ne peut pas écarter non plus le scénario où cette information serait authentique. Mais attention à l'interprétation. Le message liste : - 13 414 pertes irrévocables du côté russe (невозвратные потери) - 116 morts sur le Moskva (погибших, l'expression utilisée est différente) Le premier chiffre ce sont les soldats qui ne retourneront pas au combat. Soit parce qu'ils sont morts... soit parce qu'ils sont blessés sérieusement. Ou encore prisonniers (même s'il est possible que tous les prisonniers, en plus des déserteurs, soient listés dans les 7 000 "disparus") On parlerait donc d'environ 20 000 pertes totales du côté russe, ce qui si on applique les ratios classiques 1 mort pour 3 blessés sérieux signifierait de l'ordre de 5 000 morts et 15 000 blessés (si les prisonniers sont peu nombreux dans le total), ou bien de l'ordre de 3 500 morts (si l'essentiel des 7 000 disparus sont des prisonniers) Ces chiffres-là semblent en tout cas cohérents avec le fait qu'une force d'environ 180 000 soldats reste largement fonctionnelle. Tandis que si les pertes totales étaient de 50 000 - ce qu'il faudrait supposer s'il y avait > 13k tués, ce que ce message n'indique pas - il serait difficile de comprendre comment les forces russes peuvent continuer à attaquer sur un front qui reste large. Nouvelle importante en effet ! Voici l'original sur le site d'Interfax L'armée russe annonce son intention de créer un corridor terrestre vers la Crimée et un accès à la Transnistrie. Moscou. 22 avril. INTERFAX.RU - L'armée russe prévoit d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine et de fournir un corridor terrestre vers la Crimée au cours de la deuxième phase de l'opération spéciale qui a débuté cette semaine, a déclaré le commandant par intérim des troupes du district militaire central, Rustam Minnekayev. "Depuis le début de la deuxième phase de l'opération spéciale, elle a déjà commencé littéralement il y a deux jours, l'une des tâches de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine. Cela fournira un corridor terrestre vers la Crimée et affectera les installations vitales de l'économie ukrainienne", a déclaré M. Minnekayev lors de la réunion annuelle de l'Union des industries de la défense de l'Oblast de Sverdlovsk, vendredi. Le contrôle du sud de l'Ukraine par l'armée russe sera également l'occasion d'accéder à la Transnistrie, selon le Commandement militaire central. "Le contrôle du sud de l'Ukraine est une autre porte de sortie vers la Transnistrie, où il existe également des preuves d'oppression de la population russophone", a déclaré M. Minnekayev. Je serais à la place des Moldaves, je n'aimerais pas ça... pas du tout
  16. J'ai personnellement du respect pour les gens qui expriment une opinion construite et qui la défendent. En somme, les gens qui affirment et argumentent ouvertement plutôt que de louvoyer. Il y a à mon sens deux opinions à entendre : ==>Il faut augmenter les livraisons d'armes, sinon le risque de guerre mondiale sera aggravé ==>Il faut limiter voire stopper les livraisons d'armes, sinon le risque de guerre mondiale sera aggravé Les arguments construits en faveur de l'un ou l'autre me semblent intéressants. Les louvoiements hypocrites, tout comme dans un autre genre les arguments moralisants, n'ont pas d'intérêt. Et il y a bien un point commun entre ces deux opinions opposées... c'est que le sujet est bien le risque de guerre mondiale. Pas nécessairement fin XIXème siècle. La Mensur existe toujours, même si c'est de façon plus anecdotique qu'autrefois Qui sait si tel ou tel politicien Vert allemand n'a pas un jardin secret ?
  17. De fait, déjà en réalité virtuelle, même à distance assez importante, c'est plutôt impressionnant
  18. Je remarque la conclusion qu'en tire Igor Guirkine (dit Strelkov), ancien chef militaire de la RPD (entre mai et août 2014) Sans procéder à une mobilisation au moins partielle dans la Fédération de Russie il est impossible de mener des opérations offensives stratégiques en profondeur sur la soi-disant "Ukraine", impossible et extrêmement dangereux. Nous devons nous préparer à une guerre longue et difficile, qui nécessitera toutes les ressources humaines qui sont médiocrement gaspillées maintenant pour "un drapeau sur le prochain conseil municipal" Cet homme semble ne plus avoir aucun pouvoir. Mais son avis est peut-être partagé par d'autres. En cas d'échec ou de succès limité de l'offensive du Donbass, je soupçonne que tout dépendra de la décision de Poutine de se contenter - ou pas - d'une atteinte seulement partielle des objectifs de l' "opération spéciale", les quatre conditions de neutralité, démilitarisation, "dénazification" et abandon territorial que l'Ukraine refuse et que je ne vois guère le gouvernement Zelensky accepter sans défaite écrasante. Si Poutine décide que ces quatre conditions sont impératives, il me semble qu'il aura besoin de nettement plus de forces, donc d'une mobilisation et d'une guerre longue. Oui mais attention, quand un peuple civilisé - c'est-à-dire qui attache une importance primordiale à la table - est attaqué par des barbares, ceux-ci peuvent retourner contre lui sa supériorité culturelle en négligeant les règles de bienséance au point d'attaquer précisément au moment le plus délicat ! C'est arrivé à un pays près de chez nous un peu avant le début de l'ère chrétienne. Voir ce document historique (enfin, j'étends le concept de civilisation à la consommation d'eau chaude, ce qui est évidemment sujet à controverse mais soyons bienveillants avec nos chers amis ennemis voisins) Oui, il y a une mise en scène évidente. Mais il y a peut-être aussi tout simplement un calcul comme quoi bloquer le complexe Azovstal immobilisera moins de troupes que de tenter de le conquérir, libérant davantage de forces pour attaquer dans le Donbass. Et puis l'armée russe n'a pas un volume si grand comparé à l'ambition des missions qui lui sont confiées. Gaspiller des troupes en nombre compté serait une faute. C'est l'Ukraine qui a effectué une mobilisation partielle et pourrait bien davantage se permettre de ne guère regarder à la dépense humaine.
  19. C'est très simple. Voir le message auquel tu répondais, c'est tout expliqué En pratique, dans l'exemple que j'ai choisi, je fais tirer Dombarovsky sur la côte Ouest des Etats-Unis - ça irait encore vers le Middle-West - et je réserve les cibles sur la côte Est aux missiles qui se trouvent en Sibérie. Le planificateur russe, il a le droit de réfléchir avant de choisir quels missiles il affecte à quelles cibles Il ne faut pas non plus feindre d'avoir oublié que même à 50 km d'altitude, l'horizon n'est qu'à 800 km En pratique, un radar situé à 800 km ne pourra détecter un départ de missile balistique qu'après que celui-ci aura déjà fait le plus gros de sa phase d'accélération... Et les sites de missiles de Roumanie et Pologne sont à plus de 2 000 km de Dombarovsky. De même que la Finlande. Et avant qu'un balistique allant de Dombarovsky à Los Angeles passe au plus près de la Finlande - un millier de kilomètres au moins quand même - il sera dans l'espace et aura pu libérer et disperser ses ogives et ses leurres... bref tout le bénéfice d'une interception en phase d'accélération aura été perdu.
  20. Il avait bien raison, ton instit. Loin de moi de suggérer que dans ton souvenir, on sent le vécu ... ==>Où est-il, d'ailleurs ? C'est tout l'inconvénient des relations internationales, on n'y trouve que des "adultes", et pas d'instit' Des "adultes" comme M'sieur Biden qui en 2021 disait de M'sieur Poutine que "C'est rien qu'un tueur, d'abord", suite à quoi ce dernier élevait le débat en rétorquant "C'est çui qui l'dit qui l'est, d'abord" ... Mais pour une raison très simple ! Il est vrai que les sites antimissile en Pologne et Roumanie peuvent / pourront être équipés de missiles de croisière même sans que les Russes ne s'en aperçoivent, sachant que les silos utilisés pour les uns comme pour les autres sont les mêmes. Cependant, ça ne change pas vraiment la situation, sachant que Washington a aussi des SNA lance-missiles (anciens Ohio) qui pourraient facilement se placer dans la Baltique sans être remarqués avant d'attaquer par surprise, et qu'ils seront remplacés par des Virginia block V... chacun de ces SNA transportant donc potentiellement plus de Tomahawks (40) que l'un des sites antimissile de Pologne ou de Roumanie (32 silos) Et de toute façon c'est un autre raisonnement que celui dont on parlait
  21. Avant d'envisager les trajectoires vers l'Amérique du Nord des balistiques sol-sol russes, il est utile de visualiser d'où ils partent au juste Et la réponse est sans ambiguïté : la plupart sont sur ou au-delà de l'Oural. Début 2020, les forces balistiques sol-sol russes étaient estimées à 320 missiles et un total de 1 181 ogives Croisant avec cet article de la FAS et sa jolie carte On s'aperçoit que : - 40% des ogives sont à Dombarovsky dans l'Oural un peu au nord de la frontière du Kazakhstan, - 45% sont sur des lanceurs mobiles dispersés entre Teykovo, Yoshkar-Ola, Novosibirsk, Nizhniy Tagil, Irkutsk, Barnaul c'est-à-dire des localités dont cinq sur six sont dans ou au-delà de l'Oural (certaines très au-delà)... et de toute façon ces lanceurs étant mobiles ils peuvent facilement être déplacés ailleurs ! A partir de là, l'application des résultats les plus récents et surprenants de la physique - notamment le fait que la Terre est... ronde - permet de réaliser que les trajectoires des missiles portant la très grande majorité des ogives d'ICBM russes c'est plein Nord, donc au-dessus du Pôle. Et que ça passe donc très loin de tout ce qui est Ukraine, même Finlande et Suède ! Voici pour exemple les trajectoires de grand cercle entre Novosibirsk, Irkoutsk et Orenbourg (proche de Dombarovsky) et respectivement Denver, Washington et Los Angeles. Je crois que c'est sans appel. ==>La dissuasion nucléaire sol-sol russe ne serait pas menacée par des antimissiles qui seraient placés en Finlande, Ukraine ni autre Suède
  22. Tout à fait. Bon, cela dit, comme on est entre adultes et on ne croit plus tellement au Père Noël, on ne va pas se mentir non plus. Il n'est pas improbable que des arguments supplémentaires aient joué en faveur de l'installation de bases "antimissile" en Pologne et en Roumanie : - D'une part "sceller" et récompenser la loyauté de dépendants nouveaux - D'autre part placer près de là où ça pourrait servir sait-on jamais de quoi installer quelques missiles de croisière en stationnement permanent - alors que ceux que transportent bombardiers intercontinentaux et même croiseurs ne sont que de passage Ca ne révolutionne pas la situation stratégique de la Russie, ce n'est qu'un irritant. Mais c'est tout de même sans doute quelque chose qui arrange plutôt Washington. Qui ont déjà été testés dans un rôle antinavire MBDA a testé une variante maritime destinée à être utilisée contre des essaims de petites embarcations, baptisée Sea SPEAR.[39] Le 25 juin 2012, un Tornado GR4 a largué un prototype qui a touché et coulé un canot pneumatique de 6 mètres se déplaçant à 20 nœuds dans une mer de niveau 3.[40] Le 29 mai 2013, MBDA a effectué un tir de salve de trois missiles Brimstone opérationnels à ondes millimétriques, lancés depuis une plate-forme offshore fixe, contre une formation d'attaque simulée de cinq cibles représentant des FIAC (Fast Inshore attack Craft). Ce tir d'essai réussi a démontré la capacité du Sea SPEAR à frapper de nombreuses cibles individuelles. Pendant le test, l'une des cibles, une embarcation de 15 mètres, se déplaçait à 20 nœuds. Nos amis britanniques envisagent d'en monter sur technicals Interrogé sur les armes anti-navires que la Grande-Bretagne envisageait d'envoyer en Ukraine pour la soutenir contre l'invasion russe, Johnson a répondu : "L'un des systèmes que nous envisageons (...) est de voir si nous pouvons monter quelques Brimstones à l'arrière de (véhicules) techniques pour voir si cela peut faire l'affaire." Il a également déclaré que d'autres options étaient à l'étude Plutôt intéressant comme option pour s'opposer à un débarquement. Aussi intéressant pour d'autres de nos amis dans certaines autres situations, s'ils parviennent à en récupérer - marché noir, toussa Nos amis djihadistes, par exemple
  23. @jean-françois Pour le fond, même si ce n'est pas la bonne place pour parler de ce sujet Précisément. C'est pour ça que je préfère répondre ici Toute la politique de la Russie de l'arrivée de Poutine est de normaliser la position internationnale et de sécuriser ses frontières. Pas d'accord. Ce n'est pas "toute" la politique de la Russie. Je vois une césure importante quelque part entre 2012 l'année du retour de Poutine à la présidence (après des manifestations importantes contre lui) et 2014 le renversement du président ukrainien, l'annexion de la Crimée et la guerre au Donbass. Il y a les sanctions économiques initiées en 2014 bien sûr (quoique pas encore écrasantes), il y a les événements en Ukraine que beaucoup à Moscou ont lu comme la conséquence d'une déstabilisation d'origine américaine. Il y a aussi et surtout une hystérisation de la communication / propagande interne, hystérisation que l'on peut éventuellement dater de 2013 à voir les réactions en Russie à la définition comme mariages des unions homosexuelles en France (pas que le sujet soit lié, du moins en apparence, mais l'hystérie était déjà là), voire aux refus minoritares mais stridents essuyés par Poutine en 2012 lors de son retour. Cette hystérisation a duré et persisté depuis toutes ces années - probablement avec effets cumulatifs. Elle est extrême, les émissions de débat en Russie eh bien disons qu'à côté l'Heure des Pros sur CNews c'est une discussion entre bobos de gauche bien-pensants (avec tout mon respect à tous les concernés, les bobos, les pros, les cnews et les bien-pensants) ! Faut-il y voir un phénomène avant tout contrôlé par un pouvoir au raisonnement froid voire cynique ? Après le 24 février, c'est l'autre interprétation qui me semble beaucoup plus crédible, Poutine lui-même, avec une bonne partie du groupe dirigeant, croit ou en est venu à croire à cette propagande. Eurasianisme, dénonciation de l'Occident décadent et maléfique jointe à la prétention de défendre le meilleur de l''Occident mieux que lui-même, pratiquement un messianisme par certains côtés. La politique de la Russie aujourd'hui, ce n'est pas d'avoir mais d'être. Etre elle-même, sachant que "elle-même" a été défini par les adeptes de l'eurasianisme voire de la Troisième Rome, en tout cas du "Monde russe" héritier et continuateur de l'Empire russe. Et son dirigeant, probablement providentiel, défend les intérêts de cette Russie-là, qui ne s'expriment pas en termes économiques, davantage mais pas seulement en termes de population à rassembler, et encore en termes civilisationnels voire spirituels. S'il a certainement été cynique et jouisseur kleptocrate au début de sa vie il ne l'est plus, il est véritablement convaincu de défendre le Bien. Et l'Histoire seule l'intéresse vraiment. En vingt ans et quelque, il a tutoyé Pierre le Grand le modernisateur pro-occidental, Alexandre Ier le germanophile et Alexandre III le francophile. Il tutoie aujourd'hui Catherine II la conquérante en Ukraine ainsi que Nicolas Ier le conservateur. Il commence à tutoyer Ivan le Terrible, et pourrait en venir s'il le faut à tutoyer Staline. "Можем повторить" est un slogan apparu depuis quelques temps en référence à la victoire dans la Seconde guerre mondiale : "Nous pouvons recommencer". En version pour enfants, ça peut donner ça En version spirituelle et historique, ça peut donner la cathédrale principale des forces armées russes, dont la construction fut achevée le 9 mai 2020 pour le 75ème anniversaire de la victoire, et qui célèbre toutes les victoires de l'armée russe dans l'Histoire, obtenues sous le patronage du Christ et de Ses saints (Staline comme chacun sait était un fervent croyant, pas du tout le pire persécuteur antichrétien de son siècle et l'Union soviétique le défenseur sourcilleux de la Foi, pas du tout une puissance à l'athéisme officiel et militant ) Et en version pas pour les enfants, ça peut donner ça Certes, on m'objectera que la guerre éclair initiée le 24 février, pour l'instant ça a été plus je me vautre façon invasion de la Finlande 1939-40 que je libère et je conquiers tout façon 1945 en Allemagne et en Chine. Sans doute, mais justement... tout avait commencé par le vautrage en Finlande... il y a un temps pour tout Après, le virage totalitaire achevé et la mobilisation de la société, c'est seulement un risque et une simple éventualité pour l'instant. A mon avis, Poutine pourra remporter la victoire qu'il veut en Ukraine sans avoir besoin de se transformer tout à fait en un Staline conservateur et chrétien, oppresseur et messianique, guerrier et revanchard. Mais je peux me tromper Or jamais les USA n'ont voulu cela et ont tout fait pour au contraire : - financer une opposition répondant à leurs souhaits ( qu'on ne me dise pas que cela est normal alors que certains critiques quand la Russie fait la même chose = - menacer la Russie ( bouclier anti-missile soit disant contre 'Iran mais dirigé vers la Russie ) - élargissement de l'OTAN pour se rapprocher de plus en plus de la frontière Russe et y placer des installations / soldats US - Le rapport annuel de la CIA qui désigne continuellement la Russie comme étant la première menace pour les USA - etc..... Tout cela sont des faits, pas des hypothèses ou affabulation de ma part. Ce sont des faits, mais il faut les remettre dans leur contexte : - La CIA se vante en 1996 d'avoir fait réélire Eltsine, ce qui aidera le désordre sanglant des années 1990 à perdurer ==>Mais c'est le peuple russe (une partie d'entre eux) qui résiste au pouvoir croissant de Poutine dans les années 2010 et dénonce corruption et manque de démocratie - Les Etats-Unis sortent du traité ABM en 2002 parce qu'ils imaginent avec leurs antimissiles pouvoir limiter et à terme annuler la capacité russe de frappe en second (et la chinoise, la française...) ainsi s'asssurer la capacité de ravager n'importe quel pays sans qu'il puisse riposter, donc la domination militaire mondiale ==>Mais ils échouent complètement, leurs défenses sont si inefficaces qu'elles ne peuvent même pas garantir de protéger leur territoire contre une poignée d'intercontinentaux nord-coréens quand ils seront au point - L'OTAN est élargi sans doute, même si c'est aussi parce que les Centre-Européens le veulent ardemment ==>Mais les installations américaines y sont somme toute limitées (une poignée de missiles en Pologne et en Roumanie qui ne changent rien à l'équilibre global), les déploiements n'y sont que par rotation et d'ailleurs en réaction à la crise en Ukraine. Et les levées de bouclier derrière le rideau, en Europe mais aussi aux Etats-Unis, assurent que l'intégration de l'Ukraine est reportée aux calendes grecques Bref, il y a bien des faits. Mais ils sont soit dépassés et annulés par la suite, soit d'impact en fait limité et parfaitement gérable sur la sécurité de la Russie. Des irritants, tout au plus. Sauf bien sûr à vouloir les prendre comme prétexte d'une restauration impériale et historique, voire pour certains spirituelle. Concernant l'Ukraine et ce qui se passe actuellement, pour moi, les russes ont appris que les USA allaient faire quelque chose permettant l'installation de troupes US en Ukraine. Cela en cours depuis l'arrivée de Biden qui, c'est bien connu, est russophobe. Il n'y a aucune source à ma connaissance comme quoi Washington aurait envisagé de stationner des troupes en Ukraine, et pas mal de raisons de penser le contraire, notamment : - Après l'évacuation en catastrophe de l'Afghanistan, la direction américaine avait plutôt envie de limiter leurs engagements et se concentrer sur la politique interne - En ce qui concerne la politique extérieure, ils veulent se recentrer sur l'Asie-Pacifique, pas sur l'Europe - La population américaine en a vraiment marre des engagements inconsidérés - c'est d'ailleurs pour les rassurer que Biden a répété à l'avance "Oh non pas un seul soldat en Ukraine oh là là !"
  24. Moi je vois quelqu'un qui veut qu'on le supplie ! Je n'irai pas jusqu'à cette extrémité. Mais enfin à mon que tu n'utilises le mot Illuminati (*) je te promets de ne pas me moquer (*) Tout le monde sait que seuls les Reptiliens sont réels
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