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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. L'intérêt pour la Russie d'être payée en roubles plutôt qu'en euros ou en dollars peut toujours être discuté, dans les deux sens. Ce qui ne fait pas débat, c'est le refus à ce jour des Européens de payer en roubles. Si la Russie nous donne le choix qu'entre d'une part payer en roubles, d'autre part ne pas recevoir de gaz, alors vu les conséquences proprement catastrophiques pour l'économie - notamment allemande mais pas que, loin de là - d'une interruption de ces livraisons, sans parler des autres matières premières, si l'intérêt pour Moscou d'être payé en roubles est limité les Européens accepteront. Quitte à accélérer en parallèle les mesures visant à rendre possible de se passer d'importations russes. Ce sera une décision d'autant plus évidente que le seul avantage pour la Russie dans cette analyse serait de politique intérieure - le reste ne serait que "piège de la propagande russe". Les opérations de guerre économique contre la Russie n'en seraient en fait pas gênées.
  2. Paroles de sagesse Je m'en réjouis pour toi, pour nous, pour la Modération qui pourra peut-être envisager un moratoire de ses essais nucléaires... mais je suis quand même surpris que le forum en vienne à ressembler à ceci
  3. 5. L'industrie chimique allemande aussi donne de la voix L'industrie chimique met en garde contre l'embargo russe sur le gaz : "Perte massive d'emplois" (...) Si la guerre en Ukraine* devait entraîner un arrêt à court terme et illimité des livraisons de gaz russe, il faudrait "s'attendre à une grave récession avec une perte massive d'emplois", a déclaré mardi au Merkur.de le directeur général de l'association de l'industrie chimique, Wolfgang Große Entrup. D'éventuelles interruptions de la production affecteraient en outre gravement d'autres secteurs industriels comme l'agriculture, la construction, l'alimentation, l'automobile ou l'électronique. "Si la chimie bégaie ou s'arrête complètement, les ateliers d'autres secteurs industriels seront très calmes", a déclaré le directeur général de la VCI. Cet effet secondaire est "souvent massivement sous-estimé". (...) un arrêt de livraison à court terme et illimité aurait des effets négatifs massifs non seulement sur l'industrie chimique et pharmaceutique, mais également sur l'ensemble du réseau de production de la nation industrielle allemande via sa fonction dans les chaînes de valeur ajoutée (...) Avec le gaz naturel - une matière première essentielle et la source d'énergie la plus importante pour l'industrie (il) n'y a pas d'option de remplacement à court terme ici. Les capacités de gaz liquide sur le marché mondial sont prévues pour les années à venir. De plus, l'Allemagne ne dispose actuellement d'aucun terminal GNL pour le débarquement. (...) En cas d'échec de livraison à court terme et de plus longue durée, des goulots d'étranglement d'approvisionnement se produiront au plus tard à l'automne, ce qui aura également un impact massif sur notre branche d'activité. Cela entraînerait alors des coupes profondes dans le niveau de production de l'industrie. (...) Les produits chimiques de base à forte consommation d'énergie sont utilisés comme intrants dans la production d'autres transformateurs au sein de l'industrie - par exemple pour la production de plastiques, d'adhésifs, de peintures, de détergents et de produits pharmaceutiques. Plus de 1 700 entreprises de taille moyenne sont actives dans ces applications spéciales et autres. Un arrêt durable de l'approvisionnement en gaz naturel conduira à la déchirure de ces chaînes de valeur. (...) En cas d'embargo gazier à court terme de plusieurs mois, il faut s'attendre à de profondes réductions du niveau de production de toute notre industrie. (...) Il faut s'attendre à une grave récession avec des pertes massives d'emplois. Et contrairement à la crise financière et corona, l'Allemagne ne se redresserait pas assez rapidement sur le plan économique en cas de crise industrielle. En cas de rupture d'approvisionnement en gaz naturel pour l'industrie chimique, c'est la performance économique de tout le pays qui est en jeu. (...) Presque tous les domaines de la vie moderne dépendent des solutions et des produits de notre industrie. Cela est particulièrement vrai dans le pays industriel qu'est l'Allemagne. Ici, la chimie est la mère de toutes les industries. Quasiment tous les secteurs, qu'il s'agisse de l'agriculture, de l'agroalimentaire, de l'automobile, de la cosmétique et de l'hygiène, de la construction, de la pharmacie ou de l'électronique, seraient concernés par des interruptions de leurs chaînes d'approvisionnement en cas de défaillance de la production chimique. Ces applications et bien d'autres dépendent de l'utilisation de produits chimiques dans le processus de fabrication. S'il y a un bégaiement dans l'industrie chimique ou même si elle échoue complètement, elle devient très silencieuse dans les ateliers des autres branches de l'industrie et les chaînes de montage s'arrêtent. Cet effet secondaire est souvent massivement sous-estimé. Ruhm der Helden, je crois que c'est la bonne traduction pour Героям слава. Car ce n'est pas une petite récession que l'Allemagne prévoit de s'infliger afin de frapper économiquement la Russie aussi. Ca ressemble plus à un Götterdammerung de la première industrie d'Europe ! Tout cela sera glorieux, vraiment. Extrêmement dommage pour les Allemands, très dommage pour tous leurs voisins... mais glorieux. ==>L'autre option, bien sûr, c'est, de même que Macron ne s'est pas inspiré de Biden pour la rupture de tout dialogue avec la Russie, de même que Macron critique ouvertement les outrances provocatrices de Biden qui ne servent qu'à pousser Poutine encore plus loin dans sa paranoïa, Scholz décide de ne pas s'inspirer de Biden pour l'embargo gazier et pétrolier et le refus de toute utilisation du rouble, qu'il aille même peut-être jusqu'à critiquer la stratégie outrancière consistant à tenter de faire s'effondrer l'économie russe, même au prix d'effondrements dans certaines économies européennes. Mais ça serait moins glorieux, assurément. Il me semble même que Zelenski publierait une vidéo colérique. Et peut-on accepter cela ?
  4. 1. Précision du porte-parole de la présidence russe Peskov, l'obligation de paiement du gaz en rouble ne s'appliquera pas dès le 1er avril Le Kremlin a indiqué mercredi que le paiement en roubles des ventes de gaz russe à l'Union européenne, exigé par Moscou en riposte aux sanctions occidentales, se fera progressivement. "Nous en avons déjà parlé, le paiement et la livraison (de gaz) est un processus étendu dans le temps", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d'un point de presse. (...) "On ne parle pas de livrer demain et être payé dans la soirée. Non, c'est un processus plus étendu dans le temps, sur le plan technique", a souligné M. Peskov, tout en insistant sur le fait que l'ordre de M. Poutine devait être "appliqué" Je ne sais pas si on peut parler d'une inflexion. A lire la phrase, il me semble plutôt qu'il s'agit du simple fait que le gaz ne se commande ni ne se paie pas chaque jour. Donc le gaz payé avant le 31 mars avec euros ou dollars sera bien livré. A confirmer cependant, ou non, par les évéments, inflexion ou non ? 2. Confirmation du président de la Douma, l'obligation de paiement en roubles sera étendue à d'autres matières premières « Si vous voulez du gaz, trouvez des roubles ! » Entre ironie et menace, Viatcheslav Volodine s'est adressé à distance aux Européens ce mercredi matin. Le président de la douma, chambre basse du parlement russe réputée pour être une assemblée d'enregistrement des décisions du Kremlin, n'a pas pu s'exprimer sans l'aval de Vladimir Poutine. La semaine dernière, ce dernier avait ordonné que les exportations de gaz naturel vers l'Europe et les Etats-Unis soient facturées en roubles , mesure de représailles aux sanctions occidentales contre Moscou après l'intervention militaire en Ukraine. Viatcheslav Volodine a désormais étendu cette menace au-delà du gaz. « Il serait juste, si ça profite à notre pays, d'allonger la liste des produits exportés facturés en roubles pour inclure engrais, céréales, huile alimentaire, pétrole, charbon, métaux, bois… », a-t-il déclaré. 3. Confirmation de l'évidence, un rationnement du gaz russe menacerait l'Allemagne de récession L'ultimatum de Moscou de ne plus livrer de gaz qu'en échange de paiement en rouble a convaincu Berlin d'activer son plan d'urgence pour sécuriser son approvisionnement. Le risque que l'Allemagne bascule dans une récession « est substantiel », selon le conseil des Sages. Il a revu mercredi ses prévisions de croissance drastiquement à la baisse. Refuser de payer le gaz russe en roubles est pour la France une décision coûteuse mais sans doute tenable. S'agissant du refus par la France de payer en roubles les autres matières premières pétrole, métaux etc. je ne sais pas. Pour l'Allemagne et d'autres Etats européens c'est une décision héroïque. Comment dit-on Героям слава (Heroiam slava) (Gloire aux héros) en allemand ? (Inutile de le traduire en anglais... vraiment inutile, thank you very much !) 4. Précisions par le président de l'Association des chambres de commerce et d'industrie allemandes Peter Adrian L'Association des chambres allemandes de l'industrie et du commerce (DIHK) a mis en garde contre des "conséquences économiques extrêmes" dans le contexte d'un arrêt imminent de l'approvisionnement en gaz naturel russe. "En cas d'arrêt de livraison, de nombreuses entreprises seraient principalement touchées par des fermetures dans les mois à venir", a déclaré mercredi le président de la DIHK, Peter Adrian, selon un communiqué. Toutes les chaînes de valeur seraient affectées négativement. Dans ce contexte, Adrian a qualifié de "responsable" la déclaration du niveau d'alerte précoce dans le plan d'urgence gaz par le gouvernement fédéral. Le président du DIHK a donné un exemple des effets considérables de la fermeture d'entreprises individuelles : si, par exemple, une entreprise ne peut pas produire de plastique, ces produits préliminaires manquent également dans la production d'emballages alimentaires ou de produits médicaux. Adrian s'attend à ce que les prix de l'électricité explosent en plus des prix du gaz. "Cela affecterait également les entreprises qui utilisent peu ou pas de gaz - c'est aussi pourquoi les effets économiques seraient plus graves qu'on ne le suppose souvent." L'association a recommandé que les entreprises membres contactent le gestionnaire de réseau de gaz respectif et traitent de manière intensive les conséquences possibles des goulots d'étranglement de l'approvisionnement.
  5. Veillée de guerre entre Europe et Russie. La guerre du rouble et du gaz. Et des autres matières premières. "Jusqu'ici tout va bien" Le ministre de l'Économie allemand a annoncé mercredi que l'Allemagne allait activer le premier niveau de son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement en gaz naturel face à la menace d'un arrêt des livraisons russes. À ce stade, "la sécurité de l'approvisionnement" en gaz est garantie en Allemagne, a-t-il précisé. (...) Les réserves sont actuellement remplies à 25%, a précisé le ministre, relevant qu'un arrêt des livraisons aurait de "graves conséquences" mais que l'Allemagne "pourra y faire face". "Le gaz et le pétrole arrivent actuellement conformément aux commandes" et "la mesure prise aujourd'hui relève de la prévention", a détaillé Robert Habeck. Ce n'est qu'au troisième niveau d'alerte, le plus élevé, que l'État devrait "intervenir" sur le marché pour "réguler" la distribution et définir les volumes affectés en priorité à chaque secteur. Le Kremlin a insisté mardi sur le paiement en roubles du gaz russe livré à l'Europe, rejetant les critiques du G7 qui avait qualifié d'inacceptable la demande. "Personne ne va livrer de gaz gratuitement. C'est tout simplement impossible. Et on ne peut le payer qu'en roubles", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Si Moscou met en place sa politique "si vous voulez du gaz, payez des roubles" comme annoncé - la chose me paraît tout à fait crédible - et si les Européens restent sur la politique "on ne paiera aucun rouble" comme annoncé - quoi qu'on en pense sur le plan économique, la parole est clairement engagée tout comme celle du président russe - l'impact devrait commencer en avril, avec les réserves qui commenceront à baisser ou bien les restrictions qui seront mises en place. De fait, comme l'a dit le ministre allemand, "le gaz et le pétrole arrivent actuellement". Pas surprenant étant donné que le rapport sur mise en place d'un mécanisme de paiement en roubles est supposé n'être prêt que demain. "Jusqu'ici tout va bien", comme disait l'autre ... C'est qu'il n'y a pas que le chauffage en hiver ! Le gaz a un grand rôle dans la production d'électricité en Allemagne. Et dans d'autres pays européens. Plus le charbon, dont une bonne partie est aussi importée de Russie, et Poutine a clairement dit le 23 mars qu'on allait "commencer par le gaz" pour le paiement en roubles, sous-entendu ça ne s'arrêtera pas au gaz. Au "troisième niveau" du plan allemand - ils viennent de déclencher le premier l'État devrait "intervenir" sur le marché pour "réguler" la distribution et définir les volumes affectés en priorité à chaque secteur En clair, le rationnement. J'imagine qu'il existe aussi des plans similaires pour les autres matières premières. Ou alors, il va falloir les établir rapidement. Il faudra aussi, du moins pour les Allemands et les autres pays dans la même situation, limiter la consommation en électricité. Avec des choix difficiles : privilégier les ménages et la consommation privée ? Privilégier l'industrie ? En France, y échapperons-nous ? J'aurais tendance à imaginer que oui, vu le rôle du nucléaire chez nous, mais qu'en est-il du marché européen de l'électricité, est-ce que la production de nos réacteurs nucléaires sera seulement pour nous ? De plus, même si c'est le cas, la crise économique sévère qui va frapper notre premier partenaire commercial l'Allemagne, ainsi que d'autres pays européens, aura forcément des répercussions chez nous.
  6. Voilà un geste de bonne volonté comme Poutine en est coutumier ! La bienveillance et la modération du président russe sont proverbiales Voilà qui répond au principal souci de Moscou ! Les Russes se seraient sentis menacés par une entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, mais si l'Ukraine entre dans une alliance par laquelle Etats-Unis et autres garantissent sa sécurité, c'est tout à fait différent. Je dirais même plus, chaque camp prend l'autre pour des abrutis. Car ces deux stratagèmes sont quand même assez transparents.
  7. Je ne sais pas quoi en penser ? Sous toutes réserves, mais il y a des rumeurs comme quoi la France s'apprêterait à envoyer sur le terrain une "équipe de choc" de la DGSE. Si c'est vrai, politique risquée, à mon avis... Leur surnom : "les Douze Salopards" (d'après le film américain The Dirty Dozen)
  8. Théoriquement, à ma connaissance, c'est le genre de situation qui si elle empirait un peu pourrait devenir justiciable du 25ème amendement alinéa 4 de la Constitution américaine. Le vice-président et quelques autres qui déclarent en choeur que le président est fou à lier dans l'incapacité d'être président et doit donc être remplacé immédiatement. Cela dit, on n'en est peut-être pas encore arrivé là. Et même si ce moment arrive, il pourrait être préférable pour les dirigeants américains de laisser le président dans cette triste situation et espérer que ça ne se voit pas trop, plutôt que de provoquer une crise politique majeure. Donc la Russie est d'accord pour que l'Ukraine continue à être nazie ? C'est scandaleux ! ==>Je suis déjà loin !
  9. Je n'ai pas prêté tellement attention au discours, plutôt aux images. Ce qui est impressionnant, c'est l'état de Marioupol J'avais lu quelque part que cette ville est détruite "à 80%". C'était un peu théorique dans mon esprit. Ca ne l'est plus Je ne suis pas sûr que ce soit si court. A "effectif maximal" avec tout le monde actif, sans doute ça ne peut plus être bien long. Mais si les Russes font le choix de courir un lièvre à la fois plutôt que trois ou quatre en même temps, j'imagine qu'ils pourraient avoir une rotation des unités entre phases de repos en Russie / tenir en Ukraine une position défensive / rôle offensif en Ukraine, de façon à avoir un dispositif beaucoup plus durable. La force de frappe serait beaucoup plus petite que celle qu'on a vu dans les deux ou trois premières semaines de l'invasion, mais en chassant un lièvre à la fois - par exemple d'abord l'encerclement des forces ukrainiennes du Donbass, et seulement une fois ceci assuré passer à un autre objectif - ça pourrait peut-être suffire. Probablement une guerre "moins technique" de toute façon, puisque les stocks de munition de précision longue portée s'épuisent, puisque les troupes d'élite auraient pris cher au début. Mais ça serait aussi une guerre (encore) plus féroce - obus et roquettes non guidées ça se produit rapidement et en masse, par exemple... et ça permet de faire de la destruction de grandes zones, voir Marioupol pour exemple Et il faut encore se demander dans quelle mesure et combien de temps l'Ukraine pourrait tenir. On ne connaît pas leurs pertes militaires, mais comment pourraient-elles ne pas être lourdes ? Ils reçoivent énormément d'armes individuelles antichar et antiaériennes, mais manquent du reste. Attaquer l'Ukraine pour la Russie, j'aurais dit que c'est comme attaquer la Belgique pour la France, en terme de proximité culturelle et d'absurdité manifeste. Mais on me souffle que c'est pire encore, vu le nombre de familles mêlées russes-ukrainiennes bien plus élevé que les belges-françaises. Se rappeler aussi qu'un sondage - j'avais donné le lien quelque part dans le fil avant le début de l'invasion - réalisé en Ukraine en août 2021 un mois après la publication de l'essai de Poutine affirmant que Russes et Ukrainiens sont en fait un seul peuple montrait que... 41% des Ukrainiens sont d'accord avec lui. Ce qui ne veut pas dire qu'ils sont pro-poutiniens, mais bien que lorsqu'ils s'opposent à des Russes envahisseurs, ils ont l'impression de lutter contre... des gens de leur propre peuple. Oui ça a une dimension de guerre civile tout ça. Et on sait que ça peut être les pires
  10. Crédibilité... aux yeux de qui ? "Rangée parmi les Etats voyous"... par qui ? La réponse me semble déjà claire : par 15% de l'Humanité représentant 50% de son activité économique (c'est à peu près ce que pèse les pays "sanctionneurs" de la Russie) Pas par les pays qui représentent les autres 50% et 85% Je ne suis pas persuadé que Moscou espère encore renouer les liens avec les 50 / 15 ("inamicaux") à terme moindrement prévisible. Poutine n'avait peut-être pas prévu que la réaction occidentale à son invasion serait si décidée, mais je ne le vois pas reculer maintenant. La Russie va se débrouiller avec les 50 / 85 ("amicaux") Encore une fois, l'alternative pour Moscou c'est de fournir du gaz et d'autres matières premières contre des dollars et autres euros. C'est-à-dire en pratique contre quelque chose qui peut être bloqué n'importe quand. Donc quelque chose qui n'a guère de valeur. Qui n'en a plus pour la Russie maintenant. A noter le commentaire du porte-parole de la présidence russe Peskov aujourd'hui Il n'y aura pas de gaz gratuit: Peskov a autorisé l'arrêt des approvisionnements en l'absence de paiement en roubles La Russie ne sait pas encore quelles mesures elle prendra si l'Europe refuse de payer le gaz russe en roubles. Cependant, la Russie "ne fournira certainement pas de gaz à l'UE gratuitement", a déclaré Dmitri Peskov , porte-parole du président russe. (...) Si l'Europe refuse le pétrole russe, la Russie compensera la chute des offres des acheteurs européens par des offres d'acheteurs d'Asie du Sud-Est. L'Europe n'est pas le seul marché du pétrole, a souligné Peskov. Le message, c'est que pour la Russie maintenant livrer du gaz contre euros ou dollars, et le livrer gratuitement, c'est du pareil au même. Cette conclusion n'est pas une surprise. Vrai. Peskov parle du pétrole, parce que le pétrole ça se réoriente beaucoup plus facilement. Pour réorienter les flux de gaz, il faut beaucoup d'investissements qui demanderont du temps. Dans l'intervalle, Moscou vendra beaucoup moins de gaz. On s'y rassurera en se disant que c'est toujours mieux que le livrer contre rien, mais ça sera douloureux quand même. On gagnera beaucoup plus sur le pétrole et les autres matières premières vu l'augmentation de leur cours, et ça aidera à compenser le manque à gagner sur le gaz, mais le bilan restera peut-être quand même négatif. Encore une fois, c'est une guerre. A la guerre, même une guerre économique, on souffre. Et on se rassure aussi en constatant que celui d'en face il souffre aussi. Le boxeur qui se prend des grands coups dans le nez, de sa douleur il tire un surcroît d'agressivité pour lancer des gros directs dans la gueule du type d'en face. On n'est pas d'accord sur or ni bitcoin, mais inutile de relancer ce débat je crois Concernant les contrats, je pense pour les raisons déjà dites que ce sera pour tous, l'existant aussi. Après, si Pékin est réticent à faire passer au yuan le récent contrat gazier conclu entre Chine et Russie en euros, je suppose que Moscou saura être souple... puisque la Chine fait partie des 50 / 85. Avec les 50 / 15 je ne vois pas pourquoi il y aurait de la souplesse. Avec l'Inde, c'est déjà un mécanisme d'échange rouble / roupie qui est en train d'être mis en place. Avec promesse de gros contrats à la clé, puisqu'il y a des places à prendre sur le marché russe maintenant que les Européens s'en vont. Plus ristourne sur les achats de pétrole Moscou recherchera ce type d'arrangements avec les autres principales économies des 50 / 85 en plus de Chine et Inde : Brésil, Mexique, Indonésie, Iran, Arabie saoudite, Turquie, Thaïlande, Nigeria, Israël, Argentine...
  11. Pour que l'option c) soit disponible, il faut trouver un moyen d'assurer la partie que j'ai mise en gras. Comment ? (C'est une question sérieuse. Moi je ne vois aucun moyen, mais est-ce que je manque quelque chose ?) Je ne suis pas sûr qu'il soit pratiquement impossible à Moscou de tenir cette position. - D'abord l'arrangement actuel, c'est-à-dire aux dernières nouvelles 97% du gaz acheté par les Européens en Russie qui est réglé en dollars ou en euros, n'a guère d'intérêt pour la Russie puisque les fonds sont soit déjà bloqués, soit peuvent l'être très facilement. Donc que perdent-ils à refuser cet arrangement ? - Ensuite la menace d'inflation exacerbée voire hyperinflation est durement combattue avec un taux d'intérêt directeur de la banque centrale porté à 20% - alors que l'inflation est aux alentours de 10% pour l'instant. Ce risque en est limité. - Enfin, et c'est peut-être le principal, la Russie a certes toujours besoin d'importer des produits finis - électronique, pharmacie, etc. - qu'elle ne fabrique pas, mais de toute façon elle ne les trouvera plus guère chez les Européens ni d'ailleurs chez les Américains. Mais chez les Asiatiques. Ceux avec lesquels elle est en train d'organiser des mécanismes d'échange monnaie nationale à monnaie nationale (rouble - roupie c'est déjà en cours par exemple) sans passer par aucune devise occidentale. Bien sûr il lui faudra exporter des matières premières comme jusqu'ici. Mais c'est bien ce qu'elle continue à prévoir. D'ailleurs sa balance commerciale est largement excédentaire depuis longtemps, et ça devrait encore s'améliorer avec les cours des matières premières qui s'orientent vers des sommets ==>Pour moi le programme annoncé par Poutine le 23 mars, précisé ensuite par diverses autres annonces, sera mis en œuvre. Donc, en commençant par le gaz, puis en l'étendant ensuite aux autres matières premières, la Russie n'échangera plus : - avec les pays "inamicaux" (qui sanctionnent Moscou) qu'en rouble ou en or - avec les pays "amicaux" (qui ne sanctionnent pas) qu'en rouble, monnaie du partenaire ou en bitcoin Dans tous les cas, les monnaies dollar, euro, franc suisse, livre, yen etc. sont de fait exclues. Je pense qu'on a largement passé le cap des "éléments de négociation". C'est une guerre. Militaire contre l'Ukraine. Economique entre Occident et Russie
  12. Bon ben la croissance économique en Allemagne cette année... et en Italie, dans les pays d'Europe centrale... je la sens mal ! Le G7 refuse de payer le gaz russe en roubles BERLIN, 28 mars (Reuters) - Les ministres de l'énergie du G7 rejettent l'exigence du président russe, Vladimir Poutine, d'un paiement en roubles du gaz russe vendu par Moscou aux pays "inamicaux", a déclaré lundi le ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, après des discussions avec ses homologues du Groupe des sept pays les plus industrialisés. "Tous les ministres du G7 se sont accordés sur le fait qu'il s'agissait d'une rupture unilatérale claire des contrats existants", a-t-il dit après une réunion en visioconférence. "Ils ont souligné une nouvelle fois que les contrats conclus étaient valides et que les entreprises devaient les respecter (..) Le paiement en roubles est inacceptable et nous appelons les entreprises concernées à ne pas se plier à l'exigence de Poutine", a-t-il ajouté. "La tentative de Poutine de nous diviser est évidente mais, comme vous pouvez le constater au vu de cette grande unité et de cette détermination, nous ne nous laisserons pas diviser." Peu auparavant, le Kremlin avait déclaré réfléchir aux moyens lui permettant d'accepter le paiement de ses exportations de gaz naturel en roubles, ajoutant qu'il réagirait si ses clients européens refusaient d'utiliser la monnaie nationale. Sauf à ce que la décision annoncée par Poutine publiquement le 23 mars (paiement en roubles de tous les achats de gaz par pays "inamicaux" suivant un mécanisme à rendre opérationnel d'ici une semaine) ne soit que rhétorique creuse - hmmm ... - les deux options disponibles sont : a) payer des roubles, et recevoir du gaz b) ne pas payer des roubles, ne pas recevoir de gaz Si l'option a) est refusée, a priori pas de gaz. Et si pas de gaz, en France opération "rationnement mais ça tient", en Allemagne, Italie, dans divers pays d'Europe centrale opération "débrayages en pagaille et pour longtemps" Ca sent la récession sévère. Voire le harakiri économique ==>A moins qu'il ne s'agisse que de la position initiale "On va pas accepter ça sans au moins dire que c'est illégal, on ne dira oui qu'une fois contraints et forcés" ? Possible, mais je n'en jurerais pas
  13. Une interprétation optimiste de la communication du MinDef russe vendredi dernier, c'est qu'en faisant une liste interminable de matériels ukrainiens censément détruit ils proclamaient l'atteinte de l'objectif russe de "démilitarisation" de l'Ukraine. Ce qui signifie qu'une fois achevée la conquête du Donbass sur laquelle ils se concentrent maintenant, il ne resterait qu'un accord sur la neutralité de l'Ukraine à obtenir - et Zelenski s'y déclare prêt sous réserve d'être ensuite approuvé par référendum - pour que Moscou puisse clamer victoire et s'en tenir là. Donc une vraie chance de mise en place d'un cessez-le-feu dans quelques semaines suivi d'une signature de l'accord quelques temps plus tard enfin d'un retrait des forces russes du territoire restant à l'Ukraine. ==>Bref, Poutine aurait décidé de limiter les pertes en se satisfaisant d'une atteinte partielle de ses objectifs, suffisante toutefois pour pouvoir clamer qu'il s'agit d'une victoire ... Ce qui signifierait pour l'Ukraine la fin du cauchemar, perdant la partie du Donbass qu'elle contrôlait mais sauvegardant à la fois sa souveraineté (modulo engagement de neutralité à l'autrichienne), son accès à la Mer noire et à la mer d'Azov ainsi que la possibilité de reconstituer ses forces armées pour dissuader une nouvelle agression russe dans 5 ou 10 ans Une interprétation plus pessimiste de cette communication des généraux russes est que quelqu'un dans l'état-major russe a réalisé qu'à courir trois lièvres à la fois en dispersant leurs forces (contrôle de Kiev + contrôle du littoral de la Mer Noire jusqu'à Odessa + destruction des unités ukrainiennes du Donbass) ils s'empêchaient d'en atteindre aucun. Ce qui serait assez cohérent avec les mises en défense du dispositif russe autour de Kiev et en d'autres lieux rapportées par Michel Goya, permettant de les tenir avec moins de forces et moins de pertes, en utilisant les ressources dégagées pour renforcer puis fermer une pince sur la ligne Zaporijia - Kharkiv et transformer le Donbass et ses alentours en "chaudron" pour les forces ukrainiennes. ==>L'inflexion actuelle serait non la modération des objectifs mais la décision de les atteindre séquentiellement ... Ce qui signifierait pour l'Ukraine que la guerre continuerait pendant beaucoup plus longtemps, et que les pertes seraient au final plus grandes, soit acceptation pleine et entière des conditions définies par Poutine, y compris la démilitarisation qui laisserait l'Ukraine ouverte à n'importe quel chantage à l'avenir, soit conquête - c'est-à-dire destruction - d'autres villes, pertes de territoires supplémentaires etc.
  14. A noter l'inscription en filigrane au milieu de la vidéo, qui veut dire "Club masculin du Donbass" ... Du coup, si c'est bien le Donbass, je me demande s'il s'agit de civils pro-ukrainiens ou de civils séparatistes ? En tout cas, le commentaire en anglais ("Zaporijia") et le commentaire originel en russe ("Donbass") ne correspondent pas
  15. D'accord sur le manque de crédibilité d'une offensive terrestre russe contre la Pologne. Ce qui, sans m'inquiéter vraiment, m'intrigue quelque peu, c'est la possibilité / le risque que Poutine lance une frappe contre le territoire polonais. Ce serait de la folie, d'un certain côté, mais pourrait-il rationaliser une telle folie avec l'idée d' "escalader pour désescalader" ? Imaginant qu'en frappant des bases impliquées dans le transfert d'armes occidentales vers l'Ukraine, il fasse suffisamment peur pour que ces transferts cessent ou du moins soient limités ? Je ne pense pas que ça marcherait, mais qu'en pense M'sieur Vladimir ? Je n'y crois pas vraiment moi-même. Mais bon je ne suis pas absolument sûr de ce que Poutine croit lui Je suis d'accord, on n'a pas à le faire. Mais j'ai quand même l'impression que dans pas mal de pays comme Allemagne, et plus à l'est, ça se pratique pas mal...
  16. Bon, je ne vais pas me faire de film, hein Je ne vais pas me faire de film, parce que je l'ai décidé. C'est un acte volontaire. Voilà ! Mais je dois avouer ne pas aimer ce parallèle - Le 17 février, de la fumée se dégageait de l'ambassade russe à Kiev. Y faisait-on brûler des dossiers ? Signe "classique" d'événements graves en préparation, de gens qui se préparent à la fermeture de l'ambassade. Une semaine plus tard, le 24 février... - Le 23 mars, alors que la Pologne annonçait l'expulsion de 45 diplomates russes, l'ambassade russe à Varsovie faisait à son tour beaucoup de fumée, comme si on y brûlait des dossiers. Le 24 mars, on apprenait que les principaux chefs militaires russes déclinent les appels de leurs homologues américains destinés à limiter tout risque d'escalade en Ukraine. Le 25 mars, la Russie, accusant la Pologne d'une "escalade dangereuse" promettait une réponse qui "fera réfléchir les provocateurs polonais" Bon, il y a des explications rassurantes à tous ces faits. Après tout, les 45 diplomates expulsés voulaient peut-être brûler leurs papiers avant de partir ? Même s'il aurait pu sembler plus naturel de les laisser à leurs successeurs. Et puis les chefs militaires russes veulent peut-être simplement faire passer le message "Une botte américaine sur le sol ukrainien, inutile d'espérer limiter l'escalade, les conséquences à vous de les deviner", afin que les Américains ne tentent strictement rien. Et puis la rhétorique russe peut parfois être assez stridente de toute façon... Même si on a pu constater il n'y a pas si longtemps que parfois ce n'est pas seulement rhétorique. N'empêche, je n'aime pas ça
  17. Un point sur les conversations téléphoniques internationales de Poutine depuis le début de l'invasion Donc, si on se limite aux Etats considérés par la Russie "inamicaux", c'est-à-dire ceux qui ont établi des sanctions contre elle suite à l' "opération spéciale", nous avons : 8 avec Macron, 6 avec Scholz, 2 avec un représentant de l'UE, 2 avec le Luxembourg. Et c'est tout. C'est-à-dire qu'un certain Boris n'a pas une fois parlé avec le président russe. Et surtout, un certain Joe lui a causé 0 fois ! ==>Hey Mr President, est-ce bien raisonnable ? Y aurait pas une crise internationale en cours ? Utilisez tous les noms d'oiseau que vous voulez, c'est pas le problème, mais ça se fait de parler avec les adversaires. Surtout avec les adversaires, disent certains... Ca participe de la sécurité, disent certains...
  18. Ca pourrait aussi bien être sur l'un ou l'autre fil de la guerre Russie-Ukraine, implications géopolitiques oui, mais lien évident avec les opérations militaires. Le dirigeant de la RPL déclare qu'un référendum sur l'adhésion à la Russie pourrait être organisé prochainement (...) Le chef de la RPL, Léonid Pasechnik, a déclaré aux journalistes dimanche. "Je pense que dans un avenir proche, un référendum sera organisé sur le territoire de la république, où le peuple exercera son droit constitutionnel absolu et exprimera son opinion sur l'adhésion à la Fédération de Russie. Pour une raison quelconque, je suis sûr que c'est exactement ce qui va se passer". Une surprise ? Sur le fond, non bien sûr. Mais perso, je ne m'attendais pas à ce que ça arrive aussi rapidement. On appréciera au passage le pressentiment de Pasechnik - mais il ne saurait dire pourquoi, hein - comme quoi le peuple, quand on le consultera, répondra exactement comme M. Pasechnik, et M. Poutine, le désirent...
  19. Bon, je crois que toi comme moi avons besoin d'équilibrer un peu les choses. D'ailleurs certains autres contributeurs nous l'ont bien signifié. Soyons honnêtes : on a le droit d'avoir ses préférences, mais il faut quand même être juste. Viser l'objectivité. Au cas où, voici la solution que j'ai trouvée J'peux partager des adresses, si ça t'intéresse
  20. Faux. Ce ne sont pas eux qui ont le contrôle de la guerre économique occidentale destinée à les empêcher d'exporter. Faux. Relis la phrase à laquelle tu réponds. Faux. Sinon, fournis une source à l'appui de tes dires.
  21. Tu dis pas mal de choses avec lesquelles je suis d'accord. Pas de débat de ma part. Et il y a un point sur lequel je ne te rejoins pas du tout. C'est cependant un point très important. Je commence par ta question sur mon biais. Le mieux est que je partage une information personnelle. Ce qui ne fait pas débat de ma part, en vrac : - Le régime ukrainien est certes loin d'être une démocratie "plus ou moins correcte" telle que nous l'avons en France, il n'empêche que comparé à l'autocratie russe "y a pas photo !" - Les prétextes utilisés par Poutine pour justification de son agression sont non seulement mensongers, mais effectivement indécents - L'expansionnisme territorial de Poutine, que personnellement je rapproche de celui de Bismarck, est tout aussi acceptable que celui de ce chancelier allemand du XIXème siècle. C'est à dire qu'il ne l'est pas, évidemment - Tous les empêchements mettant en danger voire bloquant complètement les exportations ukrainiennes de blé sont de responsabilité russe - je l'avais d'ailleurs écrit un peu plus haut dans ce fil. Cela correspond aux trois premières causes que tu listes Le point très important où je ne suis pas d'accord du tout, c'est lorsque tu écris Incertitudes sur le financement => Partiellement dû à l'Occident mais pas que, si la Russie se met à changer les monnaies d'échange comme elle le fait pour le gaz, c'est aussi de sa responsabilité Non. Il n'y a pas de "partiellement". La politique consciente de l'Occident est d'étrangler l'économie russe, en espérant que Moscou en réduira ses exigences vis-à-vis de l'Ukraine ou écourtera son agression, et sans faire tout le nécessaire pour s'assurer de ne pas provoquer des famines en conséquence. La Russie parviendra-t-elle à échapper suffisamment à cet étranglement pour exporter ses matières premières, surtout blé et engrais dont l'absence se ferait le plus cruellement sentir ? C'est ce que je souhaite de tout coeur. Non à cause d'un "biais prorusse", mais à cause d'un biais antifamine. Que j'assume, oui ! Comme indiqué par le graphique dans mon post auquel tu répondais, l'Ukraine en termes de blé exporté c'est comme la France, la Russie c'est deux fois plus. L'Ukraine coupée du marché mondial d'une part c'est peut-être (?????) quelque chose auquel il est possible de faire face en poussant les productions partout ailleurs, d'autre part c'est de toute façon la décision de Poutine et de personne d'autre. La Russie coupée du marché mondial des céréales, c'est à l'évidence quelque chose contre quoi on n'a pas de remède, et c'est bien la faute (s'ils réussissent) des gouvernements occidentaux. Y compris celui de mon pays la France. Ce qui me fait franchement suer, pour rester poli Je n'ai pas les éléments pour estimer l'impact en termes de nombre de personnes affamées, et en termes de nombre de morts, si à la fois les exportations ukrainiennes et russes de blé cessent (1/3 de ce total est ukrainien, responsabilité Poutine, 2/3 du total est russe, responsabilité nos dirigeants). Ce que je sais, c'est que de l'ONU au ministre français de l'agriculture, en passant par le président américain ("Ah ouais y aura des pénuries alimentaires"), le discours est unanime, et tout sauf modéré ("ouragan de famines") ==>A entendre ce discours, je peux très bien imaginer que le bilan humain d'un tel "ouragan de famines" s'il n'est pas évité (plus importante condition pour cela, que la Russie parvienne à continuer à exporter, condition utile que la Russie cesse d'empêcher l'Ukraine de le faire) sera encore plus lourd que celui de l'invasion russe en Ukraine. Laquelle, soyons réaliste, coûte / va coûter au minimum des dizaines de milliers de vies si ce n'est pire. De mon point de vue, à la fois les Ukrainiens et les Russes mènent aujourd'hui une guerre juste. Mais des catégories différentes de personnes... - En Ukraine, ce sont les soldats ukrainiens, parce qu'ils défendent leur pays contre l'envahisseur russe - En Russie, ce sont les gouvernants / banquiers / logisticiens, lorsqu'ils tentent de continuer à exporter malgré l'étranglement occidental. Car même si ce n'est pas leur objectif premier - ils veulent avant tout éviter l'effondrement de l'économie de leur pays - leur réussite signifierait la limitation drastique du nombre d'Africains, Moyen-Orientaux et/ou Indiens qui souffriront de malnutrition voire en mourront
  22. Le meilleur scénario à mon sens serait que d'une part la Russie parvienne à continuer d'exporter - peut-être avec d'autres logisticiens ? - ce qui limiterait le manque sur le marché aux seules exportations de l'Ukraine - déjà conséquentes il est vrai. Tandis qu'un effort de tous les autres France, Etats-Unis, Canada, Argentine etc. pour augmenter leur production permette de combler le plus gros de ce manque-là.
  23. @cracou Je te laisse prendre une tisane, respirer un grand coup, bref te calmer. S'échauffer quand on discute, ça arrive à tout le monde, mais là tu passes les bornes. Le ton, plus les fausses accusations à répétition, à la fin c'est trop. Pour les autres - ou pour toi quand tu seras redescendu en tension - voici quelques éléments de contexte intéressants La guerre des greniers à blé fait planer la menace «d’un ouragan de famines» La hausse du cours des céréales et leur acheminement plus qu’incertain exposent une quarantaine de pays parmi les plus pauvres du monde à une crise alimentaire et sociale dramatique. La Russie, premier exportateur mondial de blé, et l’Ukraine, quatrième, représentent environ 30% des exportations mondiales de blé et près de 50% de l’huile de tournesol. Les menaces qui pèsent sur les productions et les exportations de ces deux géants agricoles en guerre expliquent logiquement une flambée des prix due aux craintes de pénurie. Premier facteur évident de perturbation : le transport. L’essentiel des cargaisons de blé à destination des pays méditerranéens et africains part des ports de la mer Noire, qui n’a jamais aussi tristement porté son nom. Le trafic est paralysé à partir des ports ukrainiens, notamment Mikolaïv, Marioupol et Odessa, déjà ou potentiellement bientôt sous le feu. Et si des chargements russes se poursuivent au départ des ports de Crimée ou des côtes de Russie, d’autres problèmes se posent. «Quel assureur est aujourd’hui disposé à assurer des bateaux sur la mer Noire ?» demande Arthur Portier d’Agritel, cabinet de conseil français leader de l’analyse des marchés des matières premières agricoles. «Puis il y a la question des paiements pour la Russie, du fait des sanctions qui l’excluent du système financier international», ajoute l’expert. Bref, c'est bien la logistique le problème principal. Du fait de la guerre, s'agissant des ports où transitent d'habitude les cargaisons ukrainiennes, et l'exportation par rail ne peut remplacer qu'une partie, sans compter l'incertitude sur la récolte, ce à quoi s'ajoutent les incertitudes sur la récolte à venir. Du fait des sanctions s'opposant aux paiements, s'agissant des exportations russes. Et voici une visualisation des quantités concernées : En gros, l'Ukraine c'est à peu près autant que la France en termes d'exportations de blé. Et la Russie, c'est le double.
  24. Je te laisse expliquer cela au secrétaire général des Nations Unies, qui n'a pas l'air convaincu que la Russie pourra bien exporter son blé. Il semble même être convaincu du contraire. En raison du blocage de productions agricoles en Ukraine et Russie, la guerre devrait, dans ses répercussions, frapper «le plus durement les plus pauvres et semer les germes de l'instabilité politique et de troubles dans le monde entier», a souligné Antonio Guterres. (...) Au total, «45 pays africains et pays les moins avancés importent au moins un tiers de leur blé d'Ukraine ou de Russie - 18 de ces pays en importent au moins 50%. Cela comprend des pays comme le Burkina Faso, l'Égypte, la République démocratique du Congo, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen», a indiqué le chef de l'ONU, en réclamant à nouveau un arrêt au plus vite des hostilités. Tu pourras lui donner tes sources, pendant que tu y es. Puisque tu ne juges pas à propos de les partager avec nous simples mortels Plus précisément « Actuellement, une situation se crée où, en raison du sabotage des livraisons par un certain nombre de sociétés de logistique étrangères, les agriculteurs d’Europe et d’autres pays ne peuvent pas recevoir les volumes d’engrais contractuels », a indiqué dans un communiqué le ministère russe de l’Industrie, le vendredi 4 mars 2022. (...) « Le ministère russe de l’Industrie et du Commerce a été contraint de recommander aux producteurs russes de suspendre temporairement l’expédition d’engrais russes destinés à l’exportation », a-t-il ajouté. Cette recommandation est faite « jusqu’à ce que les transporteurs reprennent le travail régulier et fournissent des garanties pour la mise en œuvre intégrale des livraisons à l’exportation d’engrais russes ». Ben oui. Pour pouvoir exporter des engrais, il ne faut pas seulement que le commerce de ces engrais ne soit pas visé directement. Il faut encore que la logistique puisse fonctionner. Et il semblerait qu'à partir de fin février / début mars cela soit devenu plus difficile... Il y a aussi des effets indirects des sanctions.
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