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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. J'ai lu cet article, et je suis en désaccord sur plusieurs points. 1) D'abord sur la conclusion. L'auteur défend une politique atlantiste, qu'il appelle "modérée", afin d'éviter une "vassalisation trop marquée". Son argument est que la politique de Macron serait dangereuse à moyen terme, car la France n'aurait guère de soutiens et pas les moyens de ses ambitions. Il propose une négociation avec les Etats-Unis pour obtenir un meilleur partage des rôles au sein de l'OTAN, en faisant valoir ce que la France leur apporte. Mais c'est bien ce qu'a tenté Chirac en 1996 lors du premier ralliement de la France à l'OTAN - que Sarkozy n'a fait que pousser à son terme en 2008 - et il n'a obtenu que des hochets. Il n'en serait pas différemment aujourd'hui. D'autre part, les deux hypothèses de l'auteur que la France n'aurait pas les moyens de proposer plus d'indépendance aux autres Européens, et qu'aucun de ceux-ci ne risquerait d'être convaincu, ne tiennent pas la route. Au-delà même de l'épisode Trump, qu'il dure au final quatre ans ou huit, les Etats-Unis : - Sont entrés dans une crise intérieure profonde, dont ils pourraient ne pas sortir de si tôt - Sont en cours d'affaiblissement marqué, notamment industriel - S'orientent clairement contre les engagements extérieurs trop marqués - Quant à leur engagement "restant" dans le monde, donnent de plus en plus la priorité à l'Asie Je suis persuadé que c'est à cette réalité que faisait d'abord allusion Emmanuel Macron quand il a remarqué que l'OTAN est "cérébralement mort". L'image est très bien trouvée, car une personne dans cet état semble vivante - respiration, cœur, fonctions automatiques - mais elle est morte en réalité dans le sens où l'essentiel est mort en elle. De même, l'OTAN peut sembler vivant dans la mesure où l'organisation fonctionne - réunions, procédures, exercices - mais elle est morte car l'essentiel est mort en elle. L'essentiel dans l'OTAN, c'était la volonté des Etats-Unis de défendre les pays européens contre l'agression, et la confiance réciproque de beaucoup de pays européens faisant reposer la garantie fondamentale de leur survie sur cette volonté américaine (pas la France, qui garantit sa survie elle-même) Cette volonté a disparu, même si on n'a pas fait trop de publicité à la chose. Et la confiance réciproque ne manquera pas de disparaître elle aussi, même si c'est à moyen plutôt qu'à court terme. A titre d'illustration, voici des extraits d'un entretien avec le politologue néo-conservateur Robert Kagan en novembre dernier (Kagan) Depuis la fin de la guerre froide, le public américain s'interroge de plus en plus sur les raisons pour lesquelles il doit jouer ce rôle important dans le monde. Pourquoi avons-nous des troupes en Europe ? Pourquoi les Européens ne prennent-ils pas soin d'eux-mêmes ? Après la guerre en Irak et la crise financière de 2008, la discussion a atteint un point de basculement. Avec Barack Obama et Donald Trump, nous avons eu deux présidents qui ont considéré qu'il était de leur devoir de retirer l'Amérique de ce rôle. Il est certain que Trump est la version la plus extrême de ce rôle. (...) DER SPIEGEL : Pensez-vous qu'il soit possible que Trump retire les États-Unis de l'OTAN s'il est réélu ? Kagan : Je ne l'exclus pas. Mais vous savez quoi ? D'une certaine façon, ce n'est pas la question importante. Que les États-Unis se retirent officiellement de l'OTAN ou non, quelqu'un pense-t-il que nous sommes aussi engagés dans l'OTAN aujourd'hui qu'il y a quatre ans ? Les Polonais sont très drôles pour moi parce qu'ils croient que l'OTAN pourrait disparaître, mais que l'engagement américain envers la Pologne survivra. Ils pensent qu'ils peuvent compter sur Donald Trump. Les essayistes et commentateurs ont davantage de liberté pour dire les choses comme elles sont que les chefs d'Etat. Bien sûr, quand Macron s'y est mis, ça a fait un peu plus de vagues ... 2) Ensuite, un point de principe, l'auteur présente l'indépendance comme une "voie du milieu" entre l'atlantisme et le pro-russisme. Cette formule est fausse : l'indépendance ne consiste pas à faire la moyenne entre "J'obéis à A" et "J'obéis à B". L'indépendance, c'est conserver toujours les moyens de se déterminer en fonction de ses propres intérêts et ses propres conceptions. Ça ne signifie pas être isolé du monde bien sûr, et ça n'exclut absolument pas les alliances. Mais ce n'est pas jouer les barycentres... 3) L'auteur décrit assez bien je trouve les réseaux en France qui poussent à un suivisme renouvelé envers le Grand Frère américain, et ceux qui lorgnent vers un suivisme pro-russe par admiration pour le Grand Frère de l'Est. Cela dit, il donne l'impression que Etats-Unis et Russie seraient des forces plus ou moins égales "(les) deux grandes puissances s’affrontant pour le contrôle du continent européen et de ses marges". Non, et il s'en faut de beaucoup ! Les Etats-Unis sont une superpuissance, l'une des deux seules au monde et la mieux établie, tandis que la Russie n'est qu'une puissance de premier rang, avec une économie plus petite que celle de l'Italie et un budget militaire quatre fois inférieur à celui de la Chine, dix fois moindre que celui des Etats-Unis. Sur le plan de la puissance brute comme sur le plan des leviers d'influence, les deux pays ne jouent pas du tout dans la même cour 4) Il a raison aussi il me semble de suggérer que l'armée française, certes de bon niveau, aurait besoin de gagner quelques marges en volume - le CEMA ne dit pas autre chose, l'armée a besoin de plus d' "épaisseur", dans la perspective d'un retour possible des conflits de haute intensité. Cela dit, la proposition de la France à ses voisins européens n'est pas "je vous protégerai", mais "organisons-nous pour nous protéger ensemble". Il ne s'agit pas de compenser à nous seuls l'impréparation militaire d'un pays comme l'Allemagne, il s'agit seulement de consolider la puissance militaire française - et ça c'est un objectif accessible, peut-être avec un peu plus d'investissement dans la défense, mais sans déséquilibrer le moins du monde l'économie du pays. Quant aux autres pays européens, le pari est que leur prise de conscience progressive de la situation - non, l'Amérique ne vous protège plus ! - les poussera progressivement à consolider leurs puissances respectives, tout en les coordonnant avec celle de la France parce que c'est tout simplement le plus intelligent à faire. Pas en une "défense européenne" au sens d'une chimère fédérale qui ne fonctionnera jamais, mais une "défense européenne" qui serait tout simplement... une alliance Ce pari semble raisonnable. Et d'ailleurs, s'il était perdu, la France n'aurait rien perdu, elle se limiterait à déplorer que certains de ses voisins se retrouvent en slip dans un monde qui devient plus dangereux. Au demeurant, l'auteur me semble exagérer quand il dit que la puissance militaire française actuelle "ne (permet) pas de complètement dissuader des puissances moyennes, comme la Turquie". Il me semble bien que si ! Du moins en combinaison avec celles de la Grèce et de l'Italie en Méditerranée orientale, avec celle de l'Egypte en Libye... mais cela suffit, aucun pays n'est une île, et il nous est bien loisible de nous trouver des partenaires, qui peuvent être différents d'ailleurs suivant les situations.
  2. Très bien. Que Erdogan continue à se discréditer aux yeux des Européens et des autres par son langage de petite frappe. Cela va dans notre sens
  3. Pas d'inquiétude... les renforts arrivent !
  4. Oui, ou bien ce n'est pas cela qui arrivera... par exemple parce que quoi qu'en dise sa propagande, le PCC n'a pas les moyens militaires d'une conquête de vive force ? Une autre option, beaucoup plus positive, serait que Pékin convainque Taipeh d'accepter volontairement - peut-être même avec enthousiasme ? - la réunification. Il y suffirait de pas grand chose... un système politique multipartite en Chine continentale y suffirait Ce serait à coup sûr la meilleure solution : unification rapide et pacifique, et tout le monde est content. Et ce n'est pas comme si les Chinois étaient pour quelque raison incapable de vivre - et de prospérer - avec un régime démocratique. Les Chinois qui vivent à Taiwan le démontrent tous les jours ! Ah bien sûr, ça ne cadrerait pas bien avec les intérêts des caciques du PCC ... c'est peut-être pour ça que ce n'est pas envisagé ? Enfin maintenant, ce n'est même plus de caciques qu'il s'agit, d'un système bureaucratique certes d'essence autoritaire, mais dont le pouvoir est au moins collégial et dispersé sur plusieurs personnes. Non, il y a à nouveau un homme dont il s'agit d'étudier et appliquer en profondeur (*) la pensée. Un homme qui se comporte comme un nouveau Mao en somme. La dernière fois que la Chine a eu un tel homme à sa tête, cela s'est terminé extrêmement mal pour elle. J'espère sincèrement - aucune Schadenfreude de ma part je te demande de me croire - que la Chine n'aura pas à souffrir d'avoir à nouveau un tel dirigeant. Mais vu de ma fenêtre, le risque existe bel et bien. Et la dérive de la politique étrangère chinoise ces dernières années vers l'imposition "tous azimuts" de ses intérêts à ses voisins, avec de plus en plus de place à l'intimidation, je l'attribue pour ma part en premier lieu à l'ascension de ce nouveau Mao (*) Quelques extraits... pour l'ambiance Nous nous réunissons aujourd'hui pour inaugurer le Centre de recherche sur la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie (...) sincères remerciements aux experts et chercheurs qui travaillent depuis de longues années dans l'étude et l'interprétation de la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie (...) Face aux bouleversements dans la situation internationale, le Secrétaire général Xi Jinping, avec sa vision de grand stratège, et par une juste appréciation de la loi du développement de la société humaine et une analyse globale de l'évolution de la situation internationale et de la position de la Chine dans l'histoire, a avancé une multitude de nouveaux concepts, idées et initiatives incarnant les caractéristiques chinoises, l'esprit de notre temps et la tendance au progrès de l'humanité, apportant une réponse claire à des questions majeures d'ordre théorique et pratique, à savoir quels doivent être le monde et les relations internationales que la Chine travaillera à construire, de quelle diplomatie a-t-elle besoin de même que comment la Chine doit-elle mener ses actions diplomatiques dans la nouvelle ère. C'est sur cette base que la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie du socialisme à la chinoise de la nouvelle ère, appelée aussi la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie, a vu le jour et a été officiellement établie. Elle a montré la voie à suivre et fixé les principes fondamentaux de la diplomatie chinoise dans la nouvelle ère. (...) La pensée de Xi Jinping sur la diplomatie est un acquis majeur qui fait époque dans le développement de la théorie diplomatique de la Chine nouvelle. Ce système de pensée important se distingue par son caractère scientifique, contemporain, pionnier et pragmatique. Nous devons l'étudier en profondeur pour l'assimiler sur tous les plans. Etc. etc. etc... Ad libitum, ad nauseam Inutile de préciser que la pensée de Xi Jinping ne s'applique pas seulement à la diplomatie. C'est à toutes sortes de domaines, toutes sortes de professions que l'on peut et l'on doit appliquer cette vivifiante pensée... C'est bien la priorité du jour "L'étude et l'application de la pensée de Xi Jinping doivent être les priorités du travail théorique du Parti". Et même la science-fiction n'y échappera pas ! La Chine approuve la science-fiction, à condition qu’elle « applique la pensée de Xi Jinping » En termes politiques, il s'agit d'une transition vers le totalitarisme. En termes religieux, on parlera d'idolâtrie.
  5. Les pays ont tous leur stratégie, et une superpuissance comme les Etats-Unis encore davantage. Bien sûr, la politique américaine ne se fera pas faute de profiter d'une situation existante, en l'occurrence les relations dégradées de la Chine avec beaucoup de ses voisins. Mais penses-tu vraiment que les Etats-Unis sont à l'origine de tout cela ? La Chine n'aurait rien fait pour inquiéter ses voisins ? - Philippines, Vietnam, Indonésie - stratégie du fait accompli pour imposer des revendications maximalistes en Mer de Chine du Sud - Japon - dispute autour de Senkaku / Diaoyu - Taiwan - communication faisant craindre une invasion Si tant de voisins de la Chine se méfient davantage d'elle, s'ils prennent le parti de s'armer davantage... c'est seulement à cause d'un complot américain ? Il n'y aurait pas un peu quand même de la politique étrangère de Pékin lui-même derrière tout cela ? En 1949, les dirigeants tibétains ont essayé de faire reconnaître par l'ONU l'indépendance de leur pays. Ils n'ont reçu strictement aucun soutien, pas même de l'Inde récemment indépendante En 1949, les dirigeants tibétains essaient de faire reconnaître par l'ONU l'indépendance de leur pays : ils ne reçoivent aucun appui, ni de la Grande-Bretagne, ni des États-Unis, ni de l'URSS, ni même de l'Inde, qui elle-même a accédé récemment à l'indépendance. Le 3 novembre 1949, le gouvernement tibétain envoya une lettre au secrétaire d'État américain Dean Acheson et aux gouvernements indien et britannique, leur demandant de soutenir l'adhésion du Tibet à l'ONU. Le gouvernement indien donna comme argument contre cette candidature que l'URSS utiliserait son droit de veto au Conseil de sécurité, et que cette démarche agacerait la Chine inutilement. L'antenne du Foreign Office britannique à New Delhi était du même avis. Acheson souhaitait faire davantage pression sur l'Inde et adressa un câble à Loy W. Henderson, ambassadeur américain en Inde. Quand K. P. S. Menon et Henderson abordèrent la question de l'admission du Tibet à l'ONU, Menon déclara, catégorique, que la requête du Tibet était sans espoir, et qu'un débat à l'ONU agiterait indûment la question tibétaine, risquant de provoquer une réaction immédiate des communistes chinois L'année suivante, la Chine envahissait. L'armée tibétaine étant faible, la Chine n'eut guère de mal à s'imposer. Si, l'Inde a acté. Ça n'empêche pas qu'il s'agissait d'une conquête bien sûr, mais l'Inde ne l'a pas remise en cause, pas davantage que les Etats-Unis.
  6. Pas de problème... parfois, en ligne, les sous-entendus passent mal
  7. Les présidents américains ont l'air d'avoir quelque chose avec l'Autriche, je ne sais pas pourquoi. Obama lui pensait qu'en Autriche, on parle... autrichien
  8. Oui. En général, quand j'accuse quelqu'un d'avoir travaillé pour Satan, je ne suis pas sérieux
  9. Eh bien tu as de la chance de ne pas avoir la tête de quelqu'un d'Ephraïm ! Enfin, la tête... s'agissant de ton image de profil...
  10. Le 15 septembre, le président Trump a répondu aux questions des électeurs depuis Philadelphie, ce que les Américains appellent un town hall En voici la transcription complète. Je reproduis seulement ce passage au sujet de l'épidémie Covid-19, un passage... croustillant Et vous développerez - vous développerez le troupeau - comme une mentalité de troupeau (*) Ça va être -- ça va être développé en troupeau, et ça va arriver. Tout cela va se produire. A noter aussi lors d'une autre allocution au sujet des incendies en Californie son appréciation des Européens qui vivent dans des "villes forestières" Vous allez en Autriche", a-t-il dit, "vous allez en Finlande, vous allez dans de nombreux pays différents, et ils n'ont pas - je parlais à un chef d'un grand pays, et il m'a dit, "Nous sommes une nation forestière. Nous nous considérons comme une nation forestière". C'était en Europe. J'ai dit : "C'est un beau terme". "Il a dit : "Nous avons des arbres qui sont beaucoup plus explosifs..." - il voulait dire "explosifs" en termes d'incendie - "mais nous avons des arbres qui sont plus explosifs qu'en Californie, et nous n'avons aucun problème parce que nous gérons nos forêts." (**) (...) "Vous savez, en Europe, il y a des villes forestières", a-t-il dit aux animateurs. "Vous regardez, vous regardez les pays, l'Autriche, vous regardez tant de pays, ils vivent dans la forêt, ils sont considérés comme des villes forestières, tant d'entre eux. "Et ils n'ont pas de feux comme ça, et ils ont des arbres plus explosifs. Ils ont des arbres qui s'incendient plus facilement. Mais ils entretiennent leur feu, ils ont une expression, ils "éclaircissent le combustible", le combustible c'est ce qu'il y a sur le sol, les feuilles, les arbres qui tombent, ils sont secs, ils sont comme une allumette". (*) Il s'agit clairement de l'immunité collective, herd immunity en anglais. Enfin, ça n'est pas forcément si clair dans l'esprit de Donald Trump (**) Ce point a du sens : éclaircir les forêts peut avoir du sens pour prévenir les incendies. Et Vienne est bien une ville forestière, voir cette belle image
  11. Mais comment veux-tu qu'on ajoute foi à ce que tu dis ? Tu as reconnu toi même avoir travaillé pour Satan la 5G...
  12. Juste, je ne l'avais pas vu comme ça. Tiens, puisque tu en parles... prononce un peu « Shibboleth » ? Nan, juste pour voir
  13. Je crois que nous pensons tous à peu près la même chose des agissements de ce Monsieur. Il est utile toutefois de préciser l'échelle. Le parti Egalité & Justice islamo-conservateur, (...) considéré comme une officine officieuse du Parti de la justice et du développement (AKP) (parti islamo-conservateur turc) en France, sur le modèle de Denk aux Pays-Bas, destinée à recueillir des voix dans la diaspora turque en France n'a pas réussi à atteindre les 10 000 voix lors des législatives de 2017, ni surtout à accéder à des financements publics La loi du 15 janvier 1990 permet aux partis politiques de toucher de l’argent public pendant cinq ans pour chaque voix gagnée aux élections législatives, à condition qu’ils atteignent 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions. (...) Mais au premier tour des élections législatives, le PEJ n’a atteint le seuil des 1% d’électeurs que dans 7 des circonscriptions où il était présent. Dix mille voix pour un parti qui ressemble fort à une annexe de l'AKP, mais parmi un ensemble de gens comptant entre 220 000 et 610 000 personnes selon que l'on raisonne en terme de Turcs vivant en France ou que l'on inclue les Français d'ascendance turque ou ayant la double nationalité. On peut encore prendre comme base de comparaison les quelque 330 000 personnes inscrites en France sur les listes électorales turques lors des dernières présidentielles en 2018. Dix mille, ce n'est donc pas beaucoup. En revanche, Erdogan a obtenu 65% des voix lors de ces élections. Un Français d'ascendance turque opposant à Erdogan pouvait dire "il y a un attachement très fort, quasi irrationnel, à la personne d'Erdogan" chez les Turcs de France. Ce qui est ennuyeux, reconnaissons-le. L'avenir des Français d'origine turque, comme de tous les autres Français d'ascendance étrangère, c'est bien évidemment de s'intégrer pleinement à leur pays et de s'en sentir pleinement les ressortissants. Erdogan joue à fond dans l'autre sens. Il tend des pièges à nos compatriotes d'ascendance turque. A titre simplement d'exemple, voici un article de l'édition française de TRT. A côté d'événements positifs concernant les Français d'origine turque, on peut lire Or il existe encore des obstacles majeurs pour l’accès des Franco-Turcs à des postes de haut niveau en France. Un candidat d’origine turque doit faire face à la pression des lobbys anti-Turquie dont notamment le lobby arménien et au lynchage médiatique. Son soutien ou non à la politique du président Erdoğan, son identité musulmane ou ses opinions sur les événements de 1915 sont grandement relayés par les médias français qui essaient par tous les moyens de coller une étiquette à un candidat d’origine turque avant même de lui permettre de se lancer dans une carrière politique. Vous avez des problèmes, cher compatriote turc habitant en France ? Mais c'est de la faute du "lynchage médiatique" voyons, et surtout du "lobby arménien" ! Vous dites ? D'autres ont dit, voire disent encore de telles choses contre les juifs ? Ah mais nous ce n'est pas pareil hein ! Puisque les Arméniens eux c'est vrai ! D'ailleurs les "événements de 1915" ce n'était pas grand chose en fait (*) En tant que dirigeant étranger tentant d'instrumentaliser les Français ayant leur ascendance dans son pays, Erdogan se comporte comme un ennemi de la France, il ne faut pas reculer devant le mot. Et un ennemi des Français d'origine turque, qu'il veut utiliser à ses desseins, sans se soucier bien sûr de leurs intérêts. La difficulté, c'est qu'une grande partie des Français d'origine turque semble avoir une bonne opinion de lui. Je pense que cette difficulté se résoudra surtout avec le temps. Erdogan n'est pas éternel, et l'assimilation à un pays c'est quelque chose qui peut être long. Le temps travaille pour la France. (*) Juste le génocide d'environ 1,5 million de personnes, permettant leur remplacement sur les terres libérées par des Turcs...
  14. C'est accessoire au cœur du texte bien sûr, mais je me suis demandé ce que signifie au juste un Schibboleth. Et la réponse ma foi... est intéressante Le mot est d'ailleurs mal utilisé dans ce texte. On peut comprendre qu'il désigne un discours convenu ou un catéchisme, mais en réalité c'est tout autre chose ! Galaad s’empara des gués du Jourdain, près d’Éphraïm. Et lorsqu’un des rescapés d’Éphraïm disait : « Je voudrais traverser », les hommes de Galaad lui demandaient : « Es-tu d’Éphraïm ? » S’il répondait : « Non », ils lui disaient : « Eh bien, dis : Shibboleth ! » Lui prononçait : « Sibboleth », car il n’arrivait pas à dire le mot correctement. Alors, on le saisissait et on l’égorgeait près des gués du Jourdain. À cette époque, tombèrent quarante-deux mille hommes d’Éphraïm.
  15. Ne t'en fais pas, on les garde mais on n'en pense pas moins
  16. Il s'agit de Tom Hardy jouant le rôle de Bane dans Batman - L'Ascension du Chevalier Noir Bane est en gros le chef des 99% - c'est donc un terroriste ultra-violent qui ne cherche que la destruction. Batman lui défend les 1% qui non seulement dirigent la société mais donnent à bouffer aux 99% ces feignasses incapables - c'est donc un gentil qui se bat pour l'ordre et la moralité. Ce qui nécessite bien de remettre la populace à sa place, ah mais
  17. C'est en effet la stratégie fameuse des deux flics "le gentil et le méchant", l'un menaçant le contrevenant des pires conséquences, l'autre le prenant à part "Ecoute, j'essaye de calmer mon collègue, mais j'ai un peu de mal... il faut que tu m'aides". Ça peut être pertinent en effet... à condition que les deux soient des flics, c'est-à-dire qu'ils essaient tous deux d'amener le contrevenant à coopérer. Je ne sais pas si c'est le cas. La France est clairement "flic méchant", et l'Allemagne est clairement "gentil". Mais est-elle "flic gentil" ? C'est-à-dire : son objectif premier est-il bien d'amener le gouvernement turc à coopérer ? Peut-être, mais ce n'est pas encore clair - ça pourrait être clarifié dans un sens ou dans l'autre lors de la réunion du Conseil européen du 24 septembre.
  18. Tout à fait, les Allemands semblent assez partagés sur le sujet, et il est peu probable que la réaction des Allemands d'ascendance turque pro-Erdogan soit leur premier souci pour décider de leur politique. A rappeler quand même que Manfred Weber est de la CSU bavaroise, le partenaire "très à droite" de la CDU. Il est représentatif d'une partie de l'opinion allemande, mais une partie seulement. Voici les informations détaillées 2018 sur le commerce extérieur de la Turquie. L'Allemagne absorbe en effet presque 10% des exportations turques et est son premier client. Elle est aussi son premier fournisseur avec 11% de ses importations. Quant à l'UE (sans le RU bien sûr), c'est plus de 40% des exportations turques et presque 40% de ses importations.
  19. L'amiral Yayci est mignon tout plein, mais si la Turquie se considérait vraiment en guerre avec les pays membres de l'UE, alors la réciproque s'appliquerait. Et si les États de l'UE estiment que la Turquie est en guerre contre eux, alors les sanctions économiques... comment dire... rien n'empêcherait de copier alors les sanctions américaines contre l'Iran, n'est ce pas ? L'économie turque n'y survivrait pas. Pendant ce temps, bien sûr, les marines européennes ne pourraient plus aller faire coucou à l'Ukraine, pendant que les yachts de luxe ne pourraient plus rallier Sotchi. Ça pleurerait sa bonne mère dans les chaumières européennes, à n'en pas douter ...
  20. Pas entièrement, non. Seulement d'une manière « spécifique et limitée »
  21. De ce que j'ai compris, la difficulté pour Johnson n'est pas d'obtenir l'approbation des Communes, mais celle du Sénat (qui s'appelle chez eux la "Chambre des Seigneurs") S'il y a suffisamment de gens parmi les Lords qui n'ont perdu l'esprit, et comprennent que renier sa parole de manière aussi crue voire ostentatoire peut avoir pour un Etat des conséquences lourdes, cette folie peut encore être arrêtée. Rappelons par ailleurs que le gouvernement britannique a admis devant le Parlement qu'il allait "break the international law in a very limited and specific way" (enfreindre le droit international d'une manière très limitée et spécifique) L'expression est mensongère (ce n'est pas limité et spécifique, il s'agit essentiellement de transformer les clauses protégeant le marché européen en papier toilette), mais... elle est ridicule au point de faire les délices de tous les humoristes Mais ma préférée c'est celle-là "Si je résume, tu veux remettre en cause l'accord de sortie sur le Brexit que t'as signé il y a moins d'un an ?" "Oui" "T'as reconnu que ça viole le droit international" "Oui" "4 anciens premiers ministres de ton pays disent que tu fais une connerie" "Oui" "Une partie de ta propre majorité dit que tu fais une connerie" "Oui" "Et les négociations sur un accord de libre échange sont au point mort" "Oui" "T'as une explication ?" "Punk is not dead" Source :
  22. « Au fond maintenant, les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d’action. L’époque serait aux tables rondes et à la détente, hein, qu’est ce t’en penses? » « J'dis pas non » Bon, ceux qui se rappellent de la suite du film apprécieront l'intermède sympathique, la "chance donnée à la diplomatie"... mais ne se laisseront pas envahir par l'optimisme non plus. Rappelons que le sommet européen où d'éventuelles sanctions contre la Turquie seront examinées aura lieu le 24 septembre. Qui dit que cette pause dans les provocations turques est sans rapport avec l'approche de ce sommet ? Qui peut jurer que l'Orus Reis ne reprendra pas la mer dès le 25, avec fort accompagnement de navires de guerre et force insultes & postillons de la part du sieur Erdogan ?
  23. Je dirais plutôt : Gros bug dans ton message... Gros bug dans ton message... Gros bug dans ton message...
  24. Un "traité" ? C'est quoi ce truc ?
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