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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Oui. Sur le premier point, je ne pense pas avoir besoin de te rappeler la guerre d'Algérie ? Plus près de nous, la guerre des Etats-Unis en Irak et son cortège de massacres, puisque c'est avec la démocratie aux Etats-Unis et en France que j'avais fait ma comparaison. Sur le second point, regarde l'influence de certaines thèses dans les médias aux Etats-Unis (positions pro-guerre) et en France (constitution européenne). Regarde, plus gravement encore, le verrouillage des options démocratiques grâce au système des "deux grands partis", aux Etats-Unis système plus solide qu'en France il est vrai où des "surprises" sont possibles. Et je ne parle pas des traités verrouillant les lois françaises en donnant plus de poids aux réglements de la bureaucratie européenne (traité d'Amsterdam), ceci en contradiction frontale avec la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 en ses articles III et VI ! Les limites de la démocratie, la possibilité de mener des guerres contre-insurrectionnelles (c'est-à-dire contre des faibles) existent bel et bien en France et aux Etats-Unis comme elles existent en Russie. Ca n'a pas grand chose à voir avec la probabilité de se lancer dans une guerre mondiale (c'est-à-dire contre des forts). Cette probabilité est quasi-nulle dans le cas de la France comme de la Russie, très faible dans le cas des Etats-Unis.
  2. Deux faits : 1) La démocratisation de la France a eu pour résultat vingt-cinq ans de guerre, s'étendant à toute l'Europe. Bref, le lien entre "démocratie" et "paix" est, comment dire ... pas entièrement convaincant [28] ! 2) La Russie a aujourd'hui un gouvernement démocratique. Démocratie criticable mais pas davantage que les démocraties par exemple américaine ou française qui - faut-il le rappeler - ne sont pas au-dessus de toute critique [08] ! Bref, il n'y a actuellement pas de différence notable entre Russie et autres pays européens ou issus de l'Europe en ce domaine.
  3. Prenons pour hypothèse une attaque américaine d'envergure contre l'Iran en 2007/2008, avec bombardements massifs de l'industrie iranienne et conquêtes de portions du territoire autour du détroit d'Ormuz et de la frontière avec l'Irak, ceci pour neutralisation ou affaiblissement de contres iraniens possibles mais sans occupation à long terme. L'objectif de la guerre étant de "casser" à la fois le programme nucléaire et les programmes d'armement classique iraniens. Bref, un scénario similaire à celui que Stratège présente notamment dans la discussion "Guerre nucléaire contre l'Iran", avec des arguments à mon avis convaincants. Une telle attaque est effectivement très probable avant la fin du mandat de Bush. On peut évidemment le discuter, dans le principe ou dans les détails, mais continuons à le faire dans la discussion existante : la présente discussion prend pour hypothèse que cette attaque aura bien lieu. Que devrait faire la France ? Il n'y a que trois positions envisageables : 1) Soutenir militairement la guerre américaine, c'est-à-dire faire la guerre à l'Iran nous aussi 2) Neutralité complète. Abstention à l'ONU si une résolution pro-guerre vient à être présentée. 3) Opposition à la guerre américaine, évidemment dans les limites du raisonnable : action diplomatique, à l'ONU ou ailleurs, mais pas de livraisons d'armes ni de renseignements à la République islamique Quelle option correspondrait le mieux aux intérêts de la France ?
  4. Question intéressante. En voici une autre : combien d'années faudrait-il pour que les forces allemandes redeviennent une menace crédible pour la France et le Bénélux ? Et encore : combien d'années faudrait-il pour que les forces françaises redeviennent une menace crédible pour le Saint-Empire romain germanique et l'Autriche-Hongrie ? La Russie est une puissance notable. Sur le plan militaire, elle est la deuxième au monde même si elle est très loin des Etats-Unis. Cela ne signifie pas que la probabilité qu'elle menace à nouveau d'envahir l'Europe soit plus élevée que la probabilité que l'Allemagne ou la France songent à nouveau à envahir leurs voisins ... [50] Il faut vivre avec son temps [61] !
  5. Très intéressante interview de Marcel Gauchet concernant le patriotisme en France et l'élection présidentielle à venir. Article originellement paru dans Le Point. Quelques extraits : "aux Etats-Unis le libéralisme est compensé par le sens de l’appartenance nationale. A chacun de faire ses preuves, mais dans le cadre d’une communauté d’égaux. Regardez, Warren Buffett donne sa fortune, car s’il trouve normal de gagner de l’argent il ne veut pas d’une caste d’héritiers sans mérite. Quand Antoine Zacharias [ex-PDG de Vinci] donnera son argent à l’abbé Pierre, on en reparlera ! La nouvelle religion de l’inégalité promue par les élites européennes réduit la valeur de l’homme du commun à rien. Elle les délivre de l’obligation de contribuer au bien de leurs pays." "L’impuissance est fille de la confusion. Je prends l’exemple des services publics. Les libéraux formulent une critique juste en disant que les agents se sont appropriés les services publics aux dépens des citoyens.. Ils en tirent une conclusion hâtive en prônant leur liquidation. De l’autre côté, les « républicains », au nom d’une défense juste du principe du service public, justifient tous les abus. Pour avancer, il faut sortir de ces querelles de fous." "il est presque impossible de mettre en doute les vertus du libre-échange sans être disqualifié d’avance. Pourtant, l’état de nos économies devrait susciter quelques questions. Mais non. Naturellement, vous avez le droit d’être trotskiste. Vous êtes alors un marginal toléré. Mais si vous prétendez parler en responsable, c’est inadmissible." Le lien complet : http://www.revue-republicaine.org/article.php3?id_article=1195 PS : Je suis conscient que ce sujet s'éloigne quelque peu du domaine strictement militaire. Il me semble cependant que le patriotisme et le sentiment d'appartenance collective ne sont pas sans rapport avec la défense d'une nation, et j'espère que les modérateurs seront d'accord pour considérer que ceci n'est pas hors-sujet ...
  6. Oui, comme il y a trente ou quarante ans. A ce moment-là, Mars était déjà "dans 20 ans" ...
  7. Erreur bien compréhensible. Les Russes sont si nombreux en Israel (environ 1 million soit 1/6è de la population) qu'Israel demandera peut-être un jour à devenir une république russe d'outre-mer [08] ?
  8. S'agirait-il de cette étude-ci : http://www.npr.org/documents/2004/iran_wargame.pdf ?
  9. http://www.pinr.com/report.php?ac=view_report&report_id=548&language_id=1 Voici un article détaillé concernant les risques de récession en 2007 aux Etats-Unis, résultant d'un effondrement du marché immobilier (éclatement de la bulle) et se traduisant en écrasement de la consommation des ménages et augmentation des faillites personnelles. Donc un arrêt du moteur de la croissance américaine de ces dernières années lequel est aussi le principal moteur de la croissance mondiale, en particulier la croissance asiatique. Le sujet n'est pas tout à fait nouveau, mais on n'en parle guère. A tort, il me semble ... On semble se diriger effectivement vers un éclatement de la bulle immobilière américaine à court terme, donc vers une récession américaine qui pourrait au pire mériter le nom de "Mère des Récessions" ... Bien sûr, nous aussi en subirions des effets induits. Quelles conséquences stratégiques voyez-vous à cette crise, si elle se produit effectivement ?
  10. Il y a quatre raisons principales de s'opposer à l'entrée de la Turquie dans l'UE. Chacune de ces raisons suffit à elle seule pour dire Non : 1) L'UE n'a aucune vocation à devenir un gouvernement mondial ([31] !) Elle ne peut donc s'étendre qu'en Europe, pas au Moyen-Orient, ni en Afrique ni en Amérique. Cet argument est en partie géographique, mais pas seulement ni même principalement. Je rappelle à ce sujet la définition que Paul Valéry donnait de la civilisation européenne : c'est celle qui résulte de l'influence croisée de la Grèce, de Rome et d'Israël (l'ancien Israël, bien sûr). Le fait est que la Turquie ne fait pas partie de la civilisation européenne. Ce n'est ni un sujet de honte ni un sujet de fierté pour la Turquie. C'est simplement un fait. 2) L'appartenance à l'UE signifierait le droit pour chaque citoyen turc de s'établir en tout pays de l'UE. La Turquie a un niveau de développement moyen, beaucoup plus faible que le niveau moyen dans l'UE, ainsi qu'une population importante et en expansion. Le résultat de l'entrée dans l'UE serait une grande vague d'immigration turque en Europe. L'intégration d'immigrés musulmans dans des pays européens s'avère être un processus plus long qu'avec la plupart des autres immigrés, même dans un pays avec une forte tradition d'assimilation comme la France. Or plusieurs millions d'immigrés musulmans sont en cours d'intégration rien qu'en France. Ce n'est vraiment pas le moment d'accueillir une nouvelle grande vague d'immigrés musulmans. Il y a beaucoup d'hypocrisie à ce sujet, surtout dans le monde politique. Je préfère dire les choses comme je les pense. 3) L'appartenance à l'UE inclut une solidarité par l'impôt entre les membres les plus riches et les plus pauvres. Dix nouveaux pays sont entrés en 2004 avec 75 millions de personnes au total, en moyenne beaucoup plus pauvres que les membres plus anciens. Ce n'est là non plus vraiment pas le moment d'accepter un grand pays moyennement développé avec 70 millions de personnes, sauf à accepter : - soit de faire supporter une charge beaucoup plus lourde aux pays les plus riches - soit de déshabiller Pierre pour habiller Paul, en pratique l'Europe de l'Est pour la Turquie 4) La stabilité interne de la Turquie est basée en partie sur le rôle particulier de l'armée turque, rôle que l'appartenance à l'UE lui ferait perdre. L'armée maintient les traditions laïques issues de l'héritage de Mustapha Kemal Atatürk, en agissant parfois hors des limites constitutionnelles. Or le processus (en cours ...) d'adaptation de la Turquie aux normes européennes place de sérieux obstacles à ce que l'armée conserve de rôle de gardien, voire l'empêchera totalement à terme ... au moment même où l'islam politique gagne du terrain dans le pays. Aller au bout de ce processus signifie prendre le risque de déstabiliser la Turquie et de transformer peut-être ce pays en citadelle fondamentaliste ... avec toutes les conséquences. C'est de l'irresponsabilité à l'état pur. Le Non à l'entrée de la Turquie dans l'UE est donc un quadruple Non. Il est parfaitement normal que cette question pèse sur l'élection présidentielle de l'année prochaine, étant donné que la machinerie de l'UE continue le processus d'adhésion de la Turquie, sans tenir aucun compte de l'avis des peuples européens ni du rejet de la constitution par la France et par les Pays-Bas. L'UMP en particulier prend vraiment les Français pour des imbéciles : en France on fait mine de s'opposer à l'entrée de la Turquie, pour la galerie, tandis qu'au parlement européen on vote cette entrée ! En revanche, un président français qui le déciderait pourrait arrêter ce processus une fois pour toutes.
  11. Je suis d'accord, c'est une décision pragmatique pour l'Inde. Ce pays n'est pas membre permanent du conseil de sécurité, il est donc normal qu'il se concentre sur ses seuls intérêts régionaux. On espère un peu plus d'engagement de la part des quatre membres permanents qui ne se sont pas encore engagés pour faire suivre par des actes la résolution qu'ils ont approuvées verbalement ... A mon avis, on l'espèrera longtemps [23] ...
  12. Pour cette raison, je trouverais très bien que les Russes se décident à participer. La mission sera extrêmement délicate et la présence sur le terrain d'un allié indispensable de l'Iran gênerait les actions éventuelles de ce pays contre la force internationale. Pour l'instant la France est le seul membre permanent du conseil de sécurité à avoir décidé de déployer des troupes au Sud-Liban, alors que la résolution 1701 a bien été adoptée à l'unanimité des membres du conseil. Ce serait bien que d'autres membres permanents du conseil fassent suivre leurs paroles par des actes ...
  13. Les facteurs de déclin sont réels. Ce qui n'empêche pas de remarquer qu'en plus de quinze cents ans d'histoire ... ... la France s'est déjà sortie de bien pire [16] ! Et à de nombreuses reprises encore [28] ! Je ne sais plus qui disait que le sport national des Français est le yo-yo. Pourquoi ? Parce que nous sommes toujours soit au-dessus soit en-dessous des autres peuples ! Une "honnête médiocrité", ce n'est pas notre fort. Evidemment une honnête médiocrité serait préférable à la situation actuelle. Du moins, elle serait honnête ! Mais d'un autre côté il n'y a aucune raison de penser que la France a fondamentalement changé. Nous retrouverons une voie vers des sommets.
  14. Voici un petit lien qui donne tout de même à penser ... http://www.russianairpower.net/veille2006.html#387 Bon, un programme d'équipement des armées, que ce soit d'ailleurs en France, en Russie ou aux Etats-Unis, est rarement réalisé dans son intégralité. Mais enfin c'est tout de même ce qui sert au moins de base de discussion, là-bas comme ailleurs. Or le programme d'achats d'armements annoncé représente 63% de 145 G€ sur une période de 9 années, soit 10 G€ par an en achats d'armes. A comparer avec les environ 4 G€ HT d'achats d'armes en France, ou ~ 5 G€ avec la TVA (voir notamment les postes de Stratège au sujet de la décomposition du budget militaire), soit le double ! On peut douter que le budget militaire se limite aux 145/9 ~ 16 G€ par an annoncés, car une part de 63% du budget pour l'achat d'armements neufs semble excessive. Il y aurait donc une comptabilité différente de la défense en Russie, avec une part des dépenses militaires comptabilisées ailleurs que dans ces 16 G€ par an. Des questions restent posées, pas de doute. Le fait brut est cependant celui-ci : avec une économie à peine plus d'un tiers de celle de la France (voir les chiffres de la Banque mondiale pour 2005 http://siteresources.worldbank.org/DATASTATISTICS/Resources/GDP.pdf France 2110 G$ de PIB, Russie 764 G$ soit 36%), la Russie prévoit des achats d'armements 2 à 2,5 fois supérieurs (suivant que les chiffres russes incluent ou non la TVA, ce qui serait à étudier) La différence en intensité de l'effort est comprise entre un facteur 5,5 et un facteur 7 ! Ceci alors que le budget de défense russe, même si on l'estime supérieur au 2,7% du PIB officiel, ne correspond en rien à du surarmement. Une partie de cette situation vient du besoin de la Russie de produire un plus grand nombre de nouvelles armes pour remplacer les stocks obsolescents. La plus grande partie de cette situation vient de la manière dont le budget de la défense français est dépensé ... On ne sait que dire ... [10][09][57][21]
  15. Tout ce que tu a dit là est vrai. C'est pour cette raison qu'un lanceur H2 japonais, ou une Ariane 5, n'auraient aucune valeur dissuasive si on essayait d'en faire des missiles balistiques intercontinentaux. Mais le Japon ne construit pas que des lanceurs H2. Il y a en fait deux agences spatiales japonaises et la deuxième se concentre sur l'exploitation de lanceurs comme le Mu-3S-II, dont on peut lire les spécifications là : http://www.astronautix.com/lvs/mu3.htm Des spécifications ... "intéressantes", tu ne trouves pas [08][50]? Bien sûr il va de soi que le Japon n'a pris la peine de développer des lanceurs spatiaux avec de telles spécifications et pour seulement un tir tous les deux ou trois ans ... que pour la beauté du geste ! Cela va de soi, tout le monde en sera d'accord [08]!
  16. A mon avis, le gouvernement a parfaitement raison de refuser d'engager des troupes nombreuses tant que la mission et les règles d'engagement ne sont pas définies d'une façon qui nous convienne. J'ai des doutes sur l'envoi de 200 soldats supplémentaires qui vient d'être réalisé. Evidemment c'est une manière de montrer que nous sommes sérieux puisque nous envoyons déjà quelques troupes alors que rien n'est encore défini sur ce que va être la force de maintien de la paix. Mais ça ne nous évite pas les critiques impudentes de quelques éditorialistes imbéciles et du pantin de la Maison Blanche et surtout si la mission et les règles d'engagement devaient ne pas être définies correctement c'est 200 soldats de trop ! En tout cas ce sera une mission difficile ! 1) La mission sera très longue La guerre s'est arrêtée parce que le Hezbollah inflige trop de pertes à l'armée israélienne dans sa tentative de l'expulser du Liban sud. Bref, Israël estime que désarmer de force le Hezbollah serait trop coûteux pour lui, alors qu'Israël est évidemment le premier intéressé. Donc il ne peut être question de désarmer de force le Hezbollah. Il ne s'agit pas de faire à la place d'Israël les guerres qu'il ne veut pas mener ! Il ne peut s'agir que de démarrer un "processus politique" ... bref d'enserrer peu à peu le Hezbollah dans les filets de la politique libanaise pour finalement convaincre les chiites qui le soutiennent que sa capacité militaire est devenue inutile à leur sécurité. Avant les bombardements stupides d'Israël contre les infrastructures et les civils du Liban, ce ne pouvait être qu'une tâche de longue haleine. Maintenant .... y faudra-t-il une décennie ? Une génération ? 2) Elle sera rapidement très "animée" ... Le Hezbollah, et au-delà ses parrains iranien et syrien, a remporté un succès éclatant. Tout ça grâce à une petite provocation contre Israël, et en comptant sur la stupidité de la réaction israélienne. Le Hezbollah est un bel instrument et un atout important dans le jeu iranien. Ce n'est sans doute pas la dernière fois qu'il est utilisé ? ... La prochaine fois qu'Israël réprimera dans le sang les Palestiniens de Gaza après qu'ils aient tiré des roquettes sur Israël ? La prochaine fois qu'on parlera un peu trop du nucléaire iranien ? La prochaine fois que l'archange Gabriel apparaîtra en rêve à Ahmadinejad pour lui dire de détruire Israël ? En tout cas, ça ne tardera sans doute pas beaucoup ... 3) Le rapport de forces ne sera pas précisément favorable ... Quand le Hezbollah recommencera ses provocations et Israël peut-être ses réactions stupides, comment la force de maintien de la paix pourra-t-elle réagir pour limiter les dégâts ? Il faudra à la fois qu'elle puisse "faire mal" (vraiment mal) au Hezbollah tout en n'apparaissant pas comme le supplétif d'Israël. Notamment elle devra combattre toute tentative d'Israël d'exercer des représailles contre les civils libanais : une force d'interposition doit être impartiale. Cette force ne sera pas dans la position d'un "gros bras" s'interposant entre deux "petites frappes", comme dans une quelconque dispute tribale en Afrique. Même avec des moyens importants et des règles d'engagement libérales, cette force sera un petit homme s'interposant entre d'une part la meilleure force de guerrilla au monde, d'autre part un "gros bras" qui tape sur les civils quand ladite force de guerrilla l'exaspère trop. Une position tout sauf confortable ! 4) Une petite remarque accessoire Pour ceux qui pensent que le programme nucléaire iranien est inacceptable et qu'il faut aller jusqu'à faire la guerre à l'Iran pour l'empêcher (ce n'est pas mon cas), il n'a sans doute échappé à personne que l'Iran, en plus d'avoir ses amis chiites irakiens pour faire gentiment pression sur les occupants américains au cas où les Etats-Unis attaqueraient l'Iran, aura maintenant aussi le moyen d'exercer une amicale pression sur des troupes européennes au cas où des pays européens songeraient à appuyer une attaque américaine contre l'Iran ... Si j'étais un mollah iranien, je regretterais vraiment que le champagne me soit interdit ... oh la bonne cuite qu'on pourrait se payer à Téhéran après toutes ces bonnes nouvelles ! Bon, faut y aller ou pas ? Vu ce que j'ai écrit au-dessus, je regrette vivement que Chirac ait ouvert sa grande g... Mais maintenant que c'est fait, nous ne pouvons plus nous déjuger ... ... à condition évidemment que mission et règles d'engagement nous conviennent ! A mon avis, il faut insister notamment sur trois points : - que la mission n'est pas de désarmer le Hezbollah (c'est un accord politique intralibanais qui doit y pourvoir) - que la force de maintien de la paix doit avoir toute latitude pour user de la force à la fois en cas de provocation Hezbollah et d'incursion israélienne - que la France ne peut contribuer plus d'un quart des moyens en hommes. Soit presque 4 000 hommes ... ou 20% du "contrat" de l'armée de terre en ce qui concerne les déploiements indéfinis à long terme, ce qui est déjà énorme Chacun de ces points doit être une condition sine qua non.
  17. Je ne suis pas toujours d'accord avec Julliard, mais là je lui tire mon chapeau. Cet éditorial résume l'essentiel de ce qui concerne le Liban : http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20060718.OBS5473.html Malheureusement cet impératif de sauvegarde du Liban ne sera sans doute pas suivi d'action. Chirac n'a pu que proposer une force internationale permettant d'imposer le désarmement du Hezbollah tout en évitant au Liban de souffrir sous les bombes israéliennes. Il semble que pour tout une série d'acteurs tels Israël et les Etats-Unis (sans parler de l'histrion nommé à la charge de ministre des Affaires étrangères de la France) ce ne soit "pas encore le moment" ... Dans l'état actuel de puissance, donc d'influence, où se trouve la France, même lorsqu'il s'agit d'un Etat aussi proche de nous que l'est le Liban, la France propose, les véritables puissances disposent :oops: :evil: ...
  18. Les forces à mettre en jeu doivent permettre de : 1) rendre trop coûteux pour Israël de continuer des bombardements au Liban étendus aux cibles non-Hezbollah 2) dissuader Israël d'envahir le Liban, au moins à partir d'une certaine ligne 3) empêcher les Etats-Unis de détruire facilement certains éléments du dispositif français 4) empêcher les Etats-Unis d'attaquer facilement des intérêts français à un autre endroit 5) enfin, la valeur de la dissuasion française doit être absolument hors de question D'où : 1) - Au minimum un PAN avec groupe complet de 30+ Rafale en version minimum F3, de préférence 2 PAN sur zone pour avoir une marge qui dissuade l'escalade, avec 1 à 3 frégates AA Horizon, 2 à 4 frégates ASM et 1 à 3 SNA modernes (pas les Améthyste actuels) sur zone - Une capacité conséquente de frappe au missile de croisière, soit plusieurs centaines de Scalp naval, de préférence au moins 2 frappeurs à 500 missiles chacun, sur zone. Ceci pour faire peser une menace sur les bases aériennes 2) - Capacité de projection de plusieurs milliers de parachutistes avec matériel léger en une opération - Capacité de renfort rapide avec unités lourdes, ce qui suppose des rouliers (RO/RO) et les forces navales pour les protéger : 1 à 3 frégates AA Horizon, 1 à 2 SNA, de préférence 1 PAN d'escorte (peut-être pas indispensable vu la distance réduite et le / les PAN déjà sur zone) 3) et 4) - Les Rafale doivent être au meilleur niveau possible (le standard F4 y compris radar AESA pourrait bien être indispensable) - La qualité des SNA, notamment pour furtivité et détection, est une condition sine qua non - Des moyens antisatellite dissuadant une attaque contre les Hélios ou Syracuse français. Probablement des lanceurs mobiles légers (environ 15 tonnes) au choix en version antisatellite y compris orbite haute ou en version de dissuasion nucléaire à portée intercontinentale - Une capacité navale de reste en plus des moyens déjà engagés. De préférence un groupe PAN de plus, avec frégates AA et SNA 5) - Au strict minimum 4 SNLE au meilleur niveau de furtivité (et non 3 comme actuellement, le 4ème étant l'Inflexible) - De préférence un système stratégique alternatif, par exemple les lanceurs mobiles légers déjà évoqués Soit au total pour les matériels principaux : - Minimum 2, de préférence 4 PAN disponibles (soit 3 à 5 au total vu les nécessités de disponibilité) - Minimum 70, de préférence 140 Rafale M disponibles (soit 100 à 200 au total) - Minimum 3, de préférence 7 à 8 frégates AA Horizon (soit 5 à 12 au total) - Minimum 3, de préférence 7 SNA disponibles (soit 8 à 14 vu les besoins de l'Ile Longue et la disponibilité) - Minimum 2, de préférence 4 frappeurs disponibles (soit 3 à 6 au total, avec 1500 à 3000 Scalp naval) - Un nombre suffisant de rouliers pour projeter 30 000 hommes avec 400 Leclerc, 200 canons de 155 et 100 Tigre (je ne sais pas évaluer ce nombre) - Evidemment, les forces terrestres en Leclerc, canons de 155 et Tigre doivent être égales à au moins le double de ces chiffres - Minimum 4 SNLE furtifs type Triomphant - Une centaine de lanceurs légers mobiles, pour partie à ogive nucléaire, pour partie antisatellite Ce serait donc là le minimum pour que la France ait la capacité d'intervention d'une véritable puissance en 2006. Evidemment, ce minimum sera plus élevé en nombre et surtout en performance des matériels en 2015 ou en 2020 ...
  19. Exercice d'évaluation de force "en direct" On peut poser la question de savoir de quelle force la France aurait du disposer pour empêcher l'écrasement du dernier gouvernement libanais indépendant en 1990 par la Syrie ou encore pour forcer la Syrie à respecter les accords de Taëf suivant lesquels ce pays aurait du cesser son occupation du Liban au plus tard en 1992. A mon avis la bonne réponse est que la France avait suffisamment de force pour cela, mais pas la volonté politique de le faire. Une question sans doute fictive mais intéressante(*) est de savoir quelle puissance militaire la France devrait avoir pour remplir aujourd'hui son rôle traditionnel de protectrice du petit et amical Liban contre ses puissants et violents voisins. Cette fois-ci, il s'agit d'Israël qui outrepasse manifestement les représailles légitimes qu'il mène contre le Hezbollah en s'attaquant aux infrastructures civiles du Liban. Attaquer l'Etat libanais et la population civile libanaise au moment même où ce pays commence à se relever de sa longue nuit (réconciliation entre chrétiens, musulmans sunnites et druzes, fin de l'occupation syrienne ...) est contre-productif à terme pour Israël qui n'a pas intérêt à ce que son voisin du nord retombe dans le chaos, qui est l'élément naturel dont se nourrit le Hezbollah, dont se nourriront peut-être demain d'autres mouvements encore plus radicaux. Les militaires israéliens semblent être sous forte influence américaine pour ce qui est de la qualité de la stratégie d'ensemble :rolleyes: :evil: ... En attendant, c'est une agression militaire contre un Etat pacifique, le Liban, qui ne peut pas grand chose lui-même contre l'organisation militaire du Hezbollah Je propose le scénario suivant : - L'objectif est de forcer Israël à se limiter à des attaques contre les seules forces du Hezbollah, à l'exclusion de toute attaque contre des objectifs d'infrastructure, économiques ou militaires libanais. Si Israël souhaite attaquer la Syrie, la France ne s'y opposera pas. - La France ne doit compter que sur ses seules forces. Certains Etats manifesteront peut-être de la sympathie (Russie, ...) mais une sympathie passive. La question étant : quel serait le minimum pour que l'objectif puisse être atteint. - Il ne s'agit évidemment pas de prêter le flanc à un désastre, sur ce théâtre d'opérations ou à un autre endroit. Les forces doivent être suffisantes pour dissuader Israël d' "escalader" militairement comme pour dissuader les Etats-Unis de mener des attaques dissimulées contre les intérêts français Quelle est votre analyse ? (*) : Etre une puissance réelle signifie pouvoir intervenir dans une situation où d'autres puissances réelles sont intéressées, non pour imposer tout et n'importe quoi mais pour imposer du moins un objectif limité / une inflexion limitée mais réelle des plans de ces autres puissances. Ce scénario répond à cette définition.
  20. Ce genre de sortie n'augmente pas ta crédibilité. Le vocabulaire que tu utilises est celui d'un adventiste annonçant le Jugement dernier pour dans un an ou deux. Pas un vocabulaire objectif. Puisque tu dis que nucléaire classique, conversion CTL, pétroles non-conventionnels et réserves actuels de pétroles chacun ne représentent que peu de réserves d'énergie primaire ... pourquoi ne donnes-tu pas d'estimation de chacune de ces réserves ... et de leur somme ? Sans oublier bien sûr les réelles solutions à long terme, détaillées dans mon précédent post ;)
  21. Non, lorsque le prix du pétrole s'installera à un niveau beaucoup plus élevé qu'actuellement (sachant que nous avons déjà assisté à un doublement de son prix en quelques années), il faut s'attendre au moins à une stabilisation sinon à une diminution des besoins. Cette stabilisation ou diminution des besoins, alors que le prix sera élevé, rendra beaucoup plus rentables les mesures d'économie d'énergie, par exemple le passage à des voitures hybrides, augmentera la compétitivité du rail par rapport à la route pour les transports lourds, rendra rentables l'exploitation des pétroles non conventionnels ainsi que la transformation CTL, provoquera une relance à grande échelle du nucléaire ... Bref, la situation sera stable pendant un certain temps (un petit nombre de décennies) dans un contexte de prix élevé du pétrole. Et cette stabilité jointe à la forte incitation à rechercher des sources alternatives d'énergie représentera la période d'opportunité pour préparer la phase suivante. Il ne s'agit évidemment pas de produire de l'énergie avec un bilan négatif ! Les réserves accessibles avec un bilan d'énergie positif sont considérables. Je te renvoie à la littérature (et j'essaierai de joindre des liens ultérieurement à l'appui de ce que j'avance) Oui bien sûr ... avec le type de réacteur actuel. Les réacteurs surrégénérateurs sont une option bien réelle puisque non seulement testés à petite échelle mais testés à l'échelle industrielle avec Superphénix. L'ordre de grandeur c'est la récupération de 100 (cent) fois plus d'énergie du même gisement d'uranium avec un surrégénérateur qu'avec un réacteur nucléaire classique. Nous parlons de réserves d'énergie pour plusieurs centaines d'années au rythme actuel de consommation. Pétition de principe, rien de plus. Les progrès réalisés depuis une génération dans le domaine de la fusion nucléaire contrôlée par confinement magnétique sont impressionnants. De mémoire nous parlons de trois ordres de grandeur gagnés sur le critère de Lawson. La machine ITER sera très probablement la dernière machine de recherche. Ensuite (dans une génération ?), ce sera le premier réacteur de production. Ensuite, l'industrialisation à plein régime, donc sans doute dans la seconde moitié du siècle. Si, cela diminue la consommation donc augmente le temps disponible pour réaliser le passage à l'énergie non fossile, surtout compte tenu d'un prix du pétrole plus élevé qui décourage la consommation (voir plus haut) Un prix du pétrole doublé en euros signifie un prix à la pompe augmenté de moitié environ, du fait de la TIPP. Avec un pétrole à 120 € le baril et le litre d'essence à 2 €, certains produits seront plus chers, pas de doute. Ca ne signifie pas la "chienlit" Sur notre production, dont le prix augmentera nettement moins que celle des Etats-Unis, sans parler de la Chine. Ceci dans la période "intermédiaire" dont j'ai parlé plus haut, celle qui signalera et rendra possible la sortie progressive de l'époque du pétrole, puis des autres énergies fossiles. Non, on peut produire des hydrocarbures à partir d'une énergie primaire de nature nucléaire, comme expliqué dans mon précédent post. Le tout est de disposer de cette énergie nucléaire. La société industrielle ne se conçoit pas sans une énergie primaire abondante. L'époque actuelle où cette énergie primaire est d'origine fossile ne peut être que temporaire, sur ce point tu as entièrement raison. A ma connaissance seules trois sources d'énergie primaire sont envisageables pour l'après - énergie fossile : 1) Le nucléaire surrégénérateur, avec des réserves de plusieurs centaines d'années de consommation d'énergie primaire au rythme actuel 2) Le nucléaire à fusion, avec des réserves qui dépendent des réactifs considérés mais qui se comptent en milliers voire millions d'années si on utilise les ressources du système solaire (la fusion contrôlée cela signifie aussi des transits interplanétaires aisés) 3) Le solaire spatial, c'est-à-dire des satellites géants placés là où le soleil brille toujours et où aucune gravité n'empêche de construire de grandes structures ultralégères, l'énergie étant retransmise à Terre par faisceau de micro-ondes. Il s'agit là d'une énergie tout simplement inépuisable (jusqu'à ce que le Soleil se transforme en géante rouge dans cinq milliards d'années :lol: ) L'avancement de la technologie commande de les pratiquer dans l'ordre, d'abord le surrégénérateur puis la fusion nucléaire. Le solaire spatial, peut-être un jour ?
  22. C'est vrai. D'un autre côté, ces impasses ne semblent pas aussi graves que l'impasse sur l'armement antisatellite : - L'hélicoptère lourd ne remplit pas une fonction indispensable, au sens où ne pas en disposer n'interdit pas de mener un conflit moderne - Le chaland de débarquement rapide, idem, quoique ce manque me semble plus dommageable (à débattre) - Pas de flotte de rouliers pré-attribuée à la Marine en temps de guerre, en effet, mais enfin il serait possible d'utiliser des réquisitions en cas de besoin. Ce serait plus difficile à organiser, mais le blocage ne semble pas total Il ne semble pas qu'il y ait d'impasse aussi grave que celle sur les armes antisatellite.
  23. http://www.lefigaro.fr/international/20060710.WWW000000458_bassaiev.html "« Cette nuit en Ingouchie (République russe voisine de la Tchétchénie), une opération spéciale a été menée lors de laquelle a été éliminé Chamil Bassaïev et d'autres bandits qui préparaient un attentat », a annoncé lundi le directeur des services secrets (FSB, ex-KGB), Nikolaï Patrouchev, lors d'une rencontre avec le président Vladimir Poutine. " Bon les Russes n'ont pas eu à "buter Bassaïev dans les chiottes" comme Poutine l'avait dit à propos des terroristes tchétchènes en général. N'empêche, molodets tovaritchi :lol: !
  24. Mais le respect existe ! Et la relation d'égal à égal avec la France, l'Algérie l'a puisque les relations franco-algériennes sont des relations entre deux nations souveraines, donc des relations sur un pied d'égalité légal. Des interprétations différentes de l'histoire existent, c'est clair, on le voit à la lecture de certains des posts de cette discussion. Mais les différentes interprétations ne changent pas le fait que les relations soient d'égal à égal et ne sont pas un manque de respect ! Beaucoup d'encre a coulé suite à l'article 4 de la loi française du 23 février 2005 "portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés" dont la version initiale peut être lue ici http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=DEFX0300218L C'est cette phrase qui a "coincé" : "Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit." Or tout ce que cette phrase dit c'est qu'il y a eu un "rôle positif" à la présence française outre-mer. Elle n'affirme pas qu'il n'y a eu QUE du positif (ce qui serait tout-à-fait faux, en effet) ! Bref elle est inattaquable quant à ce qu'elle dit effectivement. Qu'on puisse mal l'interpréter, la suite l'a prouvé. Qu'il se soit agi d'une erreur de ne pas choisir une formulation la plus claire possible, au risque de la lourdeur, sachant que le sujet est encore très passionnel, peut-être. Mais nous parlons quand même bien d'une "tempête dans un verre d'eau" ...
  25. Ma réponse : oui, il y a malheureusement des impasses ! :oops: 1) Certains matériels manquent à la France, sans que le cas ne soit gravissime car on pourrait espérer pallier au besoin rapidement en cas de nécessité. Je pense à un missile air-air longue portée anti-AWACS : un développement avait été réalisé avec pour base l'ASMP. Ce développement n'a pas donné lieu à déploiement (du moins officiellement ?...) mais il ne serait sans doute pas impossible de déployer ces missiles avec un préavis faible en cas de crise. 2) D'autres matériels manquent à la France, mais du moins un programme est en cours pour y pallier. L'exemple le plus frappant est Galiléo : un réseau de satellites de navigation est indispensable pour qui prétend mener une guerre moderne, ce réseau manque aujourd'hui ce qui nous rend dépendants des Etats-Unis, mais enfin le problème est en cours de correction. On peut aussi citer une défense antibalistique de corps expéditionnaire : la France n'en a aucune ce qui nous laisserait vulnérables face à une attaque saturante d'un corps expéditionnaire par des balistiques courte portée, qui seraient dévastateurs s'ils étaient précis. Là aussi, un programme semble (?) en route pour y parer avec une nouvelle version de l'Aster capables d'intercepter des balistiques de portée jusqu'à 1000 km. Un autre exemple avec les satellites d'observation radar et d'espionnage électronique : l'Allemagne a en cours un programme de satellite radar dont il est entendu que nous partagerons les informations, d'autre part il existe un démonstrateur de satellite d'espionnage électronique qu'il est prévu de faire suivre d'un programme réellement opérationnel. On est dans la préparation de solutions. 3) Mais il existe au moins un exemple de système d'armement qui d'une part est indispensable à la défense et à la politique étrangère de la France, d'autre part manque complètement sans qu'on dispose d'un palliatif ni même qu'un programme soit en cours. Je parle d'une arme antisatellite. La raison pour laquelle une telle arme est indispensable, c'est tout simplement que la France s'appuie et s'appuiera davantage à l'avenir sur des satellites pour ses forces d'intervention (observation optique et radar, télécommunications, écoute électronique, navigation) voire pour le coeur même de sa défense (communications avec les SNLE en plongée) Or, plusieurs pays construisent des armes antisatellite voire en disposent déjà, donc sont ou seront à même d'empêcher la France d'utiliser l'espace pour ses besoins, c'est-à-dire de l'empêcher d'intervenir militairement, voire de menacer le fonctionnement de sa force de dissuasion ! Les Etats-Unis et la Russie ont des armes antisatellite, la Chine peut-être déjà, et la liste n'est peut-être pas terminée ... De plus, menacer de détruire des satellites ou les détruire effectivement ne tue personne (du moins ... pas directement) et cela peut même être fait discrètement sans aucune revendication officielle. C'est donc un moyen de pression très facile à utiliser quand on en dispose ! Etant donné que la protection passive ou active des satellites est difficile à envisager et qu'il n'y a pas de solution de rechange aux fonctions qu'ils exercent, la seule protection possible est d'exercer une menace symétrique sur les satellites d'un adversaire. En clair, le dissuader. Y compris si cet adversaire était tout sourires en "face publique" tout en étant en réalité hostile en "face privée" ... nous ne parlons pas nécessairement d'un ennemi déclaré. Les armes antisatellite sont tout à fait à la mesure de la France, à la fois technologiquement et financièrement. Et pourtant il ne semble y avoir aucun programme d'antisatellite français, ni même la moindre velléité en ce sens :twisted: ! --- Le meilleur système car le plus souple et technologiquement accessible serait un lanceur léger monté sur camion banalisé et plaçant au choix un intercepteur spatial sur trajectoire haute (pour attaquer l'orbite géostationnaire) ou plusieurs sur orbite basse. De plus, ce type de lanceur pourrait servir de composante nucléaire stratégique "de secours" en cas d'accident gravissime sur un SNLE. J'ai en tête un lanceur d'environ 15 à 18 tonnes, pour une charge utile soit d'environ 250 kg en orbite basse, soit d'environ 80 à 110 kg en orbite de transfert géostationnaire (suivant le type de propulsion du dernier étage, solide ou liquide à ergols stockables) Cette charge utile serait suffisante pour soit 1 intercepteur en orbite haute soit 3 en orbite basse. En tant que composante nucléaire stratégique si le besoin venait à exister (y compris à la suite d'événements aujourd'hui imprévisibles ... les surprises stratégiques ça existe), la charge utile serait suffisante pour 2 TNO + des leurres, soit 1/3 de la capacité d'un M51.
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