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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
N'ayez pas peur... Nous sommes avec vous !! A noter que Joe Biden dans cette image pourrait être remplacé par n'importe quel autre dirigeant d'un pays de l'Alliance atlantique. Et non, je n'ai aucune solution à proposer. J'ai juste trouvé cette image assez juste... Notamment les personnages à divers stades de panique sur le côté droit Le dessin est cependant incomplet. Il manque un personnage en bas de l'arbre, tenant une tronçonneuse à la manière de Javier Milei. Cependant, à la différence de Milei, ce personnage serait doté d'une belle chevelure orange -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne vais faire qu'une petite incursion dans un débat général qui n'aurait pas vraiment sa place sur ce fil, mais ça me rappelle la réaction d'une mienne cousine devant quelqu'un qui se plaignait que les garçons (jusqu'en 1995 seulement certes) devaient faire leur service militaire, et les filles non. Elle a simplement fait remarquer que seules les femmes donnent naissance aux enfants, et qu'il est bien normal après tout que les hommes aussi fassent quelque chose de spécifique de leur côté. C'est un argument assez simple certes, voire classique, voire du genre à faire s'effondrer dans une crise d'apoplexie certaines personnes... mais est-il faux ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Merci pour cette explication détaillée. Je ne peux qu'espérer que ce cri du cœur d'un citoyen inquiet soit trop pessimiste et que ce ne soit pas moi avec mon optimisme prudent - depuis un autre continent - qui me trompe. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est à la fois compréhensible, notamment vu la situation présente de l'Ukraine. Et assez terrible Pour la première fois, les forces armées ont commencé à délivrer des uniformes militaires aux femmes Des éléments constructifs ont été ajoutés au nouvel uniforme, permettant au personnel militaire féminin de se sentir à l'aise lorsqu'il effectue des tâches sur le terrain et dans les points de déploiement permanent. (...) "Après tout, des dizaines de milliers de femmes sont servent actuellement dans l'armée ukrainienne. Parmi eux, environ 5 000 sont sur la ligne de front. Leur nombre ne fera qu'augmenter. Nous constatons déjà un intérêt croissant des femmes à rejoindre les forces armées sur une base volontaire. Notre tâche est de créer des conditions décentes pour leur service", a déclaré la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Natalia Kalmykova. 50 000 tenues d'été pour femmes ont déjà commencé à être livrées aux troupes. (...) En décembre, le ministère de la Défense a certifié le premier gilet pare-balles destiné au personnel militaire féminin . Plaque de blindage incurvée, épaules rétrécies, fond élargi - telles sont les caractéristiques de conception du premier gilet pare-balles certifié en Ukraine pour le personnel militaire féminin Il s'agit de volontaires. Il n'est pas question à ce stade de mobiliser les femmes - de ce que j'ai compris, c'est Zelensky lui-même qui a dit Non. Selon la ministre le nombre de volontaires féminines augmenterait cependant. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Hmmm... crois-tu ? Désolé, @Boule75 I'm winning... Again! -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est la position rationnelle, c'est le bon sens - qui n'est pas partagé par tous, ni à droite ni à gauche de l'échiquier politique américain. L'accord sur la table, ce que proposent les Républicains, c'est précisément cela "On fait les deux. On le fait vraiment. Nous ne nous laisserons pas emberlificoter, en matière d'immigration c'est notre proposition HR2 parce qu'elle serait efficace". La réponse des Démocrates actuellement est "Pas question d'approuver votre projet HR2 de blocage effectif des migrants illégaux à la frontière ! Regardez la jolie verroterie qu'on vous a proposé à la place... et puis si vous n'êtes pas d'accord ce sera de votre faute si la Russie gagne en Ukraine !" A ce stade, la position républicaine me paraît plus cohérente, franchement. Il y a du côté républicain des extrémistes qui voudraient refuser l'aide à l'Ukraine même en échange d'un blocage effectif des illégaux. Il y a du côté des Démocrates des extrémistes qui voudraient refuser le blocage des illégaux même si c'est la seule manière de faire approuver l'aide à l'Ukraine. Ces deux types d'extrémisme me semblent nocifs. ==>Actuellement, sur ce sujet, l'extrémisme semble avoir plus de poids chez les Démocrates que chez les Républicains. Cela dit je reste (avec précaution) optimiste sur le sujet. Je m'attends à une combinaison Ukraine + HR2 dans les prochaines semaines. Si je me trompe, alors je crains que l'espoir d'une survie de l'indépendance ukrainienne, déjà assez ténu, ne disparaisse en pratique Les Ukrainiens sont tout sauf idiot, à l'évidence. Cela dit, un programme d'enrichissement de l'uranium ou de retraitement du plutonium est une entreprise lourde qui dure des années dans le meilleur des cas. Pour le pays le plus pauvre d'Europe, dont l'économie est dévastée du fait de la guerre, et dont le territoire est bombardé assez librement par l'envahisseur, c'est à mon avis irréaliste. [HS ON] Oui. Ils avaient une exigence. Très bien choisie, car elle contenait toutes les autres. [HS OFF] C'est une opinion. Elle n'est pas bien soutenue par les faits, parce que 1. Les exigences russes lors des négociations de mars-avril 2022 auraient déjà laissé toute liberté à la Russie de réduire la souveraineté restante de l'Ukraine autant qu'elle l'aurait voulu par la suite. En effet, Kiev serait resté sans partenariat militaire avec l'Ouest et sans armée réelle après une démilitarisation profonde, donc hors d'état de résister à une éventuelle nouvelle invasion même en supposant un miracle défensif, donc vulnérable à toute pression voire à une future annexion sans autre forme de procès 2. La communication russe récente va même au-delà, ceci de la part de plusieurs personnages haut placés (pas les pitreries des commentateurs TV) et jusqu'à Poutine lui-même. A titre d'exemple, ce n'est pas le seul, cet avertissement récent que la poursuite de la guerre risquerait de compromettre la possibilité pour l'Ukraine de conserver une "structure étatique". Poutine sait fort bien que cette menace ne va pas amener les Ukrainiens à renoncer à se défendre, s'il la fait c'est donc pour une autre raison. Probablement pour pouvoir dire ensuite "Voyez c'est parce qu'ils ne m'ont pas écouté à temps que je dois (à mon grand regret) aller plus loin que nos exigences initiales" Il se pourrait que Mearsheimer ait raison sur ce point. Dimitri Trénine, l'un des géopoliticiens / analyste des RI russes, décrivait il y a peut-être un an le dilemme que posait à la Russie l'Ukraine de l'ouest. Faudrait-il l'intégrer au monde russe comme le reste de l'Ukraine ? Mais c'est là que se trouve l'opposition la plus décidée à la Russie, ce serait difficile, ces gens sont-ils vraiment des nôtres ? Faudrait-il la laisser en dehors du monde russe ? Mais si elle devenait à l'avenir un foyer d'agitation faisant la propagande de l'indépendantisme du nazisme auprès de nos frères ukrainiens enfin sous la botte libérés ? Il y a quelques semaines - j'avais posté une partie de la retranscription - Poutine a fait remarquer dans un discours que l'Ukraine de l'ouest et ses dix millions d'habitants, et quelques bouts au sud-ouest aussi, ce n'est pas l'Ukraine en fait c'est la Pologne, ou la Roumanie ou la Hongrie pour les bouts du sud-ouest, c'est Staline qui avait aggloméré ces territoires à l'Ukraine en 1945. Il a dit que si les Etats en question souhaitait récupérer ces territoires "la Russie ne s'y opposera pas". Mais qu'elle défendra fermement ses intérêts à elle. Cela ressemble fort à une décision. Poutine a peut-être déjà choisi. En tout cas, c'est ce qu'il laisse fortement entendre. C'est une "bonne" nouvelle pour les Ukrainiens, en un sens ... La Russie ne veut "que" un peu plus des trois quarts de leur pays ! Quant au reste, l'appel du pied à Varsovie n'est pas nouveau, et il est appuyé. Chers Polonais, vous ne voulez pas profiter de l'occasion venir au secours de vos frères séparés ? C'est cadeau ! Bien sûr, vous n'êtes absolument pas impérialistes (tout comme nous), mais vous êtes certainement sensibles aux liens historiques, n'est-ce pas ? N'y a t il pas unité fondamentale entre le peuple polonais et le peuple galicien, comme chez nous entre peuple russe et ukrainien ? Oui bien sûr, vous agirez en toute amitié, nous comprenons, mais tenez, n'y a t il pas à Moscou un grand méchant loup dont il est de votre devoir de protéger les pauvres Galiciens ? Alors, des troupes de soutien à la Galicie menacée par l'effroyable nouvel Hitler de Moscou... Et puis un petit projet de confédération entre Pologne et Galice, ensuite ? Je ne crois pas à la réussite de cet appel du pied de Moscou. Les Polonais ne sont pas fous, je crois. Mais bon, Vladimir essaie à tout hasard. L'avantage pour la Russie bien sûr, c'est que la Galicie aurait alors beaucoup plus de mal à être un foyer pour l'indépendantisme ukrainien. On trouve de nombreux exemples de radicalisme pan-russe parmi les Ukrainiens du Donbass en effet. Entre 2014 et 2022. Et encore aujourd'hui. Cela dit, le Donbass est passé d'une situation de division avec 25 morts civils par an (chiffres ONU, en 2020 comme en 2021, ça s'était largement calmé par rapport aux années précédentes) à une situation de guerre à grande échelle avec des villes entières réduites en ruines et des dizaines de milliers de morts civils (estimation minimale 25 000 à Marioupol, sans compter les autres villes du Donbass qui ont subi le même sort) C'est l'oeuvre de Poutine. Je soupçonne que c'est ce que pense Poutine lui-même, à un certain niveau. "J'ai été très patient... Une patience héroïque, je dirais. Donc je suis bien justifié de basculer du côté radical ! Après tout, les Ukrainiens sont avant tout des Russes, avec des particularismes certes, mais des Russes. Y a des moments où il faut en revenir aux fondamentaux. C'est dommage que tant de gens meurent, mais c'est de la faute de ces Américains manipulateurs, ces Européens faiblards et ces nationalistes ukrainiens qui pourrissent l'esprit des autres. D'un peu tout le monde en fait, sauf nous les Russes bien sûr" ==>Qui est un méchant à ses propres yeux ? (à part l'homme qui fait preuve de repentir, bien sûr) ... Ça ne signifie pas que ce genre de construction intellectuelle soit juste, raisonnable ni équilibré. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Le chef d'état major ukrainien général Zaloujny publie un article d'analyse sur le site de CNN (avec aussi un lien vers un texte plus long, dont je ne reproduis pas d'extrait) En très résumé, il expose sans fard les difficultés auxquelles la défense de l'Ukraine doit faire face (sa liste me semble à peu près complète, il n'est pas en train de raconter des bobards ni d'enjoliver la situation...), propose la technologie comme piste de solution avant tout les drones et affirme que la création d'un "système technologique entièrement nouveau" est réalisable en cinq mois Chef de l'armée ukrainienne : La conception de la guerre a changé Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valerii Zaluzhnyi, expose sa stratégie pour vaincre la Russie et les défis qui freinent son pays sur le plan militaire (...) Il est désormais bien connu que l'un des principaux moteurs de cette guerre est le développement de systèmes d'armes sans pilote. Ils prolifèrent à un rythme effréné et le champ de leurs applications ne cesse de s'élargir. Ce sont ces systèmes sans pilote - tels que les drones - ainsi que d'autres types d'armes avancées qui constituent le meilleur moyen pour l'Ukraine d'éviter d'être entraînée dans une guerre de position, où elle n'a pas l'avantage. Mais si la maîtrise de ces technologies est essentielle, elle n'est pas le seul facteur influençant la stratégie actuelle. Nous devons faire face à une réduction du soutien militaire de la part de nos principaux alliés, aux prises avec leurs propres tensions politiques. Les stocks de missiles, d'intercepteurs de défense aérienne et de munitions d'artillerie de nos partenaires s'épuisent, en raison de l'intensité des hostilités en Ukraine, mais aussi d'une pénurie mondiale de charges propulsives. La Russie, prenant note de la manière dont les développements au Moyen-Orient ont détourné l'attention internationale, pourrait chercher à provoquer de nouveaux conflits ailleurs. La faiblesse du régime des sanctions internationales signifie que la Russie, en partenariat avec certains autres pays, est toujours en mesure de déployer son complexe militaro-industriel dans la poursuite d'une guerre d'usure contre nous. (...) La priorité numéro un est peut-être la maîtrise d'un arsenal complet de véhicules sans pilote (relativement) bon marché, modernes et très efficaces, ainsi que d'autres moyens technologiques. Ces moyens permettent déjà aux commandants de surveiller la situation sur le champ de bataille en temps réel, de jour comme de nuit et par tous les temps. Mais ce n'est pas tout. Ils fournissent des renseignements en temps réel permettant d'ajuster les tirs 24 heures sur 24, sans pause - ce qui nous donne la capacité de mener des frappes de haute précision contre des cibles ennemies dans des positions avancées et en profondeur. En bref, cela ne signifie rien de moins que la refonte complète des opérations sur le champ de bataille - et l'abandon d'une pensée dépassée et stéréotypée. Nous devons reconnaître l'avantage significatif dont jouit l'ennemi dans la mobilisation des ressources humaines et le comparer à l'incapacité des institutions de l'État ukrainien à améliorer les niveaux d'effectifs de nos forces armées sans recourir à des mesures impopulaires. Les nouvelles opérations peuvent inclure la création de champs numériques, le contrôle radio-électronique de l'environnement ou une opération combinée utilisant des drones d'attaque et des moyens cybernétiques. (...) Cela dit, pour l'instant, la priorité reste l'amélioration de la situation sur le champ de bataille. Et dans ce domaine, la technologie a une supériorité incontestable sur la tradition. Le contrôle à distance de ces moyens signifie qu'il y a moins de soldats en danger, ce qui réduit le niveau des pertes humaines. Elle offre la possibilité de réduire (mais certainement pas d'éliminer) la dépendance à l'égard du matériel lourd dans les missions de combat et la conduite générale des hostilités. Elle offre en outre la possibilité d'infliger des frappes massives et soudaines contre des infrastructures critiques et des centres de communication sans déployer de missiles coûteux ou d'avions pilotés. (...) Le défi pour nos forces armées ne doit pas être sous-estimé. Il s'agit de créer un système étatique de réarmement technologique entièrement nouveau. En tenant compte de tous les éléments actuels, nous pensons que la création d'un tel système pourrait être réalisée en cinq mois. Nos partenaires sont du même avis. Ce temps sera consacré à la création d'une structure organisationnelle appropriée, au recrutement et à l'équipement des postes, à la formation et au soutien, à la mise en place de l'infrastructure de soutien et de la logistique, ainsi qu'à l'élaboration d'un cadre doctrinal. En conclusion, en 2024, nous devons concentrer nos principaux efforts sur trois domaines. Créer un système permettant de doter nos forces armées de moyens de haute technologie. Introduire une nouvelle philosophie de l'entraînement et de la guerre qui tienne compte des restrictions des moyens et de la manière dont ils peuvent être déployés. Maîtriser le plus rapidement possible de nouvelles capacités de combat. Nous possédons déjà les capacités d'éliminer l'ennemi et d'assurer l'existence d'un État. Notre objectif doit être de saisir le moment présent - de maximiser notre accumulation des dernières capacités de combat, ce qui nous permettra d'engager moins de ressources pour infliger un maximum de dommages à l'ennemi, de mettre fin à l'agression et de protéger l'Ukraine contre celle-ci à l'avenir. Suis-je convaincu par son essai ? Pas vraiment. La multiplication des drones et de leurs usages, nous l'avons tous remarquée, mais la Russie semble prendre l'avantage dans ce domaine aussi avec ses capacités industrielles supérieures à celles de l'Ukraine et une R&D visiblement active dans ce domaine. Même situation pour la guerre électronique. Cela dit, d'une part j'en sais certainement moins que Zaloujny, d'autre part je n'ai aucune autre idée à proposer donc je me garderais bien d'être trop négatif... Je trouve positif pour l'Ukraine que leur CEMA dise les problèmes tels qu'ils sont, il n'est pas dans le mode "Baghdad Bob". Et qu'il cherche des solutions novatrices - que pourrait-il faire d'autre, d'ailleurs ? Je me demande d'ailleurs depuis un moment pourquoi la France - ou d'autres alliés, mais parlons de nous - n'établit pas un partenariat rapproché entre des représentants des forces ukrainiennes et une série de laboratoires / de PME / d'ETI françaises, chacune en concurrence avec les autres, pour le développement rapide avec essais / retex / correction en direct sur le front de toute une variété d'engins sans pilotes (suicide, renseignement, bombardement longue portée, leurre, brouillage etc.) En mode "carte blanche" (de toute façon les montants en jeu ne sont pas très importants tant qu'on n'a pas lancé la grande série), appliquant le principe "tu essaies dix fois, tu te plantes neuf fois... mais vite, et tu réussiras la dixième fois"... Comme si c'était urgent, vous voyez ? Le délai proposé par le général Zaloujny est d'ailleurs à la fois très ambitieux (cinq mois ?) et pas nécessairement sorti de nulle part si on se rappelle le risque tout de même largement ouvert d'une offensive russe de grande ampleur au printemps, une fois que les boues du dégel auront disparu et que le président Poutine aura été réélu en mars. Non seulement ce serait évidemment l'intérêt des Ukrainiens, d'autant que la France a quelque capacité industrielle et si une "formule gagnante" ou plusieurs sont trouvées, la production en (grande) série pourrait être lancée dans la foulée. Nous ne parlerions pas pour les drones de besoin de machines très spécifiques comme celles qui permettent par exemple de fondre les tubes des canons Caesar, la montée en cadence rapide à (très ?) grande échelle serait doute plus facile. Et ce serait aussi notre intérêt à nous, car soyons clairs nous aurons besoin de faire cet effort de toute façon - ça fait partie des objectifs de la LPM 2024-2030 d'ailleurs si je ne me trompe pas - et se mettre en boucle courte avec des unités ukrainiennes sur le front permettrait d'aller plus vite dans la mise au point, avec retex rapide de l'utilisation en conditions réelles. Le conflit humain et sur la conduite de la guerre entre Zelensky et lui n'apparaît guère, ce n'est pas le sujet. Sauf tout de même dans ce passage dont la formulation... comment dire... oulala ! l'incapacité des institutions de l'État ukrainien à améliorer les niveaux d'effectifs de nos forces armées sans recourir à des mesures impopulaires Imagine t on Joffre, Nivelle ou Pétain écrire une telle chose pendant la première guerre mondiale ? Les institutions civiles "incapables" ? Et la question de savoir si une mesure est "populaire" ou non n'est probablement pas la première à poser si l'enjeu comme le rappelle au passage Zaloujny est "l'existence d'un Etat" (oui je me rends compte qu'il est facile, trop facile pour un Français de 2024 de l'écrire, mais je pense qu'un Français de 1916 aurait approuvé) -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Bravo, tu as trouvé le slogan adéquat Taurus für die Taurer! Des (missiles) Taurus pour les Taures. @Manuel77, ne te reste plus qu'à le proposer à ton député (enfin si tu es d'accord) -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je suis d'accord sur le fond, mais je dirais les choses un peu différemment. Je ne pense pas qu'il s'agisse vraiment d'émotion, c'est plus profond que ça. Et nous parlons de quelque chose qui existe, certes sous des formes différentes y compris tout à fait pacifiques et aimables, si ce n'est dans toute la population russe du moins dans une grande partie. Et aussi chez une bonne partie des Ukrainiens - juste qu'à ce que ça tourne en eau de boudin naturellement. Je ne pense pas non plus que ce soit une question de "rationalité". Vouloir changer par la force et une sorte de rééducation forcée l'alignement de loyauté d'une population dont on refuse la volonté d'être indépendante, ce n'est pas irrationnel. C'est mauvais. De même, la seule raison pour laquelle je ne pense pas que l'on puisse dire que le projet des Nordistes était mauvais, c'est parce que la volonté d'indépendance des Sudistes était entachée par le maintien de l'esclavage. Sinon ça aurait été mauvais... mais de toute façon pas irrationnel. Et la défaite de la Russie qui est la seule solution pour que l'Ukraine conserve son indépendance, ce serait avant tout une défaite... dans les têtes. Les Ukrainiens ne vont pas repousser les Russes à la frontière, d'ailleurs si par extraordinaire ils y arrivaient ça n'empêcherait pas la guerre de continuer les Russes revenant à la charge. De même pour filer la comparaison que les Algériens n'allaient pas repousser les Français à la mer. Si en revanche les Ukrainiens parviennent à persuader les Russes qu'ils ne parviendront jamais à leurs fins, que cette guerre n'est qu'un tonneau des Danaïdes qui dure depuis tant d'années déjà et la défense ukrainienne n'a toujours pas été écrasée, donc il faudrait peut-être faire autre chose et changer de projet... alors, ils gagneront. La victoire ukrainienne, je veux dire la seule victoire envisageable de manière réaliste, c'est quelqu'un comme Nadejdine qui arrive au pouvoir au Kremlin - plutôt que de faire une candidature de témoignage à 5% voire, soyons fous, 10%. Alors, ce dirigeant russe abandonnant le projet d'éteindre la souveraineté ukrainienne serait prêt à ouvrir des négociations (négociations dont le résultat, soit dit en passant, ne plairait probablement pas beaucoup à Zelensky, voir les propositions du candidat Nadejdine sur le sujet que je détaillais ici) Mais la guerre pourrait enfin s'arrêter, et l'Ukraine serait toujours indépendante. Intéressant en effet. Au début des années 2000 - 2001 ou 2002 ? - j'ai lu pas mal de matériel du site Stratfor, fondé par George Friedman, qui se présentait comme "une version privée de la CIA". C'était un peu ambitieux, mais oui leurs analyses étaient très intéressantes et souvent pertinentes. Friedman accordait beaucoup d'importance au facteur national et aux facteurs historiques, ce qui n'était vraiment pas la mode à l'époque. Je me rappelle avoir lu de lui - la page Internet est impossible à retrouver ! - que compte tenu de la situation, de la composition et des facteurs historiques en Ukraine et en Russie, il serait assez surprenant que l'Ukraine puisse rester indépendante, et que probablement trente ans plus tard l'Etat ukrainien indépendant aurait disparu. J'ai été surpris par cette idée. L'Ukraine était certes indépendante depuis peu, mais ça me semblait assez tiré par les cheveux d'affirmer que vers 2030 tout cela aurait disparu et serait fondu à nouveau dans la Russie. Ça ne me paraît plus du tout tiré par les cheveux maintenant. C'est le tribunal de la force qui en décidera Autre chose, sur l'Ichkérie dont parle Djokhar Doudaïev, que nous connaissons plutôt sous le nom de Tchétchénie. On parlait des Tchétchènes au début des années 2000 comme de combattants décidés pour leur indépendance. On en parle toujours aujourd'hui... mais c'est comme de combattants décidés pour leur pays la Russie. Et il y a un certain nombre de rues Djokhar Doudaïev oui... mais aucune en Tchétchénie. Un avenir où vers 2040 le dirigeant russe de ce temps-là pourrait s'appuyer sur ses valeureuses troupes ukrainiennes n'est ni impossible ni exclu. Dans un tel avenir, il y aurait un certain nombre de rues Volodymyr Zelensky oui... mais aucune en Ukraine. La politique réactive, c'est 2014. A ce moment, l'initiative vient bien de l'ouest, que ce soit l'Ukraine de l'ouest très active sur le Maïdan ou l'ouest plus lointain y compris au-delà de l'Atlantique, la Russie et Poutine réagissent. En 2021 - l'essai de juillet, l'ultimatum de décembre - l'initiative vient de la Russie et de Poutine, et de personne d'autre. A ce moment, même si le conflit dans le Donbass est "mal éteint" (25 morts civils environ en 2021, comme en 2020) il est pour la Russie une nuisance et pas davantage. Les projets d'intégration de l'Ukraine à l'OTAN sont tout aussi lointains qu'avant (certes les Occidentaux répètent leur mantra "un jour" mais l'hypocrisie est évidente, les Russes qui ont quelques moyens en renseignement ne peuvent pas s'y tromper). Bref il n'y a aucune "urgence", aucune situation spécifique à laquelle Moscou se devrait de répondre pour éviter une catastrophe plus tard. C'est donc bien un facteur interne à la Russie qui fait décider de la plus grande invasion terrestre depuis la Tchécoslovaquie en 1968. Et ce facteur ne peut être un souci de sécurité du type "intégration à l'OTAN", nous avons vu dans la conversation jusqu'ici que ça ne tient pas du tout. Parfois, les choses sont simples. Paris dit qu'il luttera sans concession contre le terrorisme de "ceux qui pillent et qui tuent" parce que "l'Algérie c'est la France". Pourquoi ? Encore un tour et un masque de la propagande française ? Non. C'est parce que les Français le croient vraiment. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je crois qu'il est difficile de ne pas conclure, la motivation de sécurité ne suffisant manifestement pas à expliquer la politique russe vis à vis de l'Ukraine, qu'il existe une autre motivation prépondérante dans cette politique depuis une décennie Le meilleur nom que je puisse lui trouver est identitaire. La Russie n'a jamais considéré l'Ukraine comme un pays tout à fait étranger. On peut s'en scandaliser, on peut se dire que c'est compréhensible, on peut en dire ce qu'on veut, le fait demeure. L'Ukraine c'est "un peu nous et il faut se rapprocher en les respectant", pour les modérés pacifiques, qui ne sont pas au pouvoir. A l'autre extrême, c'est "nous et s'ils nous refusent c'est l'effet d'une idéologie agressive voire maléfique dont il faut les sortir y compris au prix du sang", pour les radicaux au pouvoir. De mon point de vue, l'histoire des années 2015-2021 est celle de la radicalisation de l'individu Vladimir Poutine depuis une position intermédiaire entre ces deux extrêmes, jusqu'à rejoindre les rangs des radicaux. En 2015 il peut accepter une solution intermédiaire, imparfaite mais plus prudente. A l'été 2021 il publie un essai qui montre sa conversion aux thèses des radicaux, et qui annonce la suite. C'est pourquoi cette guerre est plus radicale qu'une guerre pour des questions de sécurité - qui peut plus facilement se conclure par des accords comportant des concessions réciproques, car la sécurité est chose relative. Je ne lui vois que deux issues possibles, toutes deux radicales, celle de la guerre de Sécession et celle de la guerre d'Algérie. Soit le projet russe réussit, c'est à dire que l'État indépendant le plus long de tous les siècles d'Histoire du peuple ukrainien prend fin. Comme la Confédération a pris fin en 1865. Soit la Russie finit par se lasser devant la résistance ukrainienne, le front ne faiblit jamais pendant assez d'années pour que d'autres dirigeants arrivent au Kremlin qui décident de renoncer. Comme la France a fini par renoncer dans un conflit à dimension identitaire ("l'Algérie c'est la France") et s'est sorti l'Algérie de la tête. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est plus compliqué je dirais. Anna Lebedev a raison, Todd est faible sur le sujet de l'Ukraine. Il ne dit pas que des bêtises bien sûr - c'est très difficile d'ailleurs d'y parvenir - mais il y a quand même énormément de conclusions à l'emporte pièce et d'approximations sans nuances. Le plus beau est le passage où il dit que les cosaques c'est les Kazakhs tout ça c'est le système mongol... C'est rapporté par Schmitt, qui lui est cependant moins convaincant. Son fil est très largement à charge. Anna Lebedev elle se limite à ce qu'elle connait. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Bloomberg donne des détails sur l'opposition Zelensky-Zaloujny ainsi que l'épuisement des ressources ukrainiennes en défenses sol-air La Russie affaiblit les défenses de l'Ukraine tandis que Zelenskiy se dispute avec son général en chef L'Ukraine manque d'armes pour protéger ses villes, l'aide vitale de l'Europe et des États-Unis étant retardée par des différends politiques, tandis que le président Volodymyr Zelenskiy se dispute avec son commandant en chef au sujet de la stratégie militaire. M. Zelenskiy a tenté - en vain - d'écarter le général Valeriy Zaluzhnyi cette semaine, selon des personnes informées des discussions. M. Zelenskiy cherche à adopter une approche plus audacieuse du conflit après l'échec de la contre-offensive de l'année dernière et semble en désaccord avec le point de vue plus conservateur de son général. (...) Les responsables ukrainiens affirment publiquement qu'ils continueront à lutter contre les forces d'invasion russes même si le soutien des alliés ne se concrétise pas. Mais les informations en provenance du front montrent que la situation est de plus en plus critique, les forces de Kiev ayant parfois du mal à repousser les troupes de Moscou, selon des responsables occidentaux au fait des discussions, qui ont demandé l'anonymat pour pouvoir commenter des questions confidentielles. Les récentes vagues d'attaques de missiles russes ont également tué des dizaines de personnes à Kiev et dans d'autres villes, car les défenses aériennes de l'Ukraine, qui s'appuient largement sur les coûteux intercepteurs fournis par les alliés, n'ont pas été en mesure de détruire autant d'armes que par le passé, selon un diplomate européen. (...) Lors d'une réunion à Kiev lundi, M. Zelenskiy a demandé au général d'assumer un nouveau rôle dans le cadre d'un remaniement destiné à revigorer la direction militaire de l'Ukraine, selon des personnes informées de la conversation. M. Zaluzhnyi a refusé de céder le contrôle des forces armées et les fuites qui ont suivi dans les médias ont renforcé la méfiance entre les deux camps, qui remonte aux premiers mois de la guerre. Les deux hommes se sont également opposés au sujet d'une nouvelle loi sur la conscription qui vise à reconstituer les rangs de l'armée, mais qui est impopulaire auprès de la population ukrainienne. Les tensions ont été exacerbées par le fait que Zaluzhnyi bénéficie d'un large soutien de la part du peuple ukrainien et de ses troupes. Le général, qui bénéficie du soutien de 88 % des Ukrainiens dans les sondages, a déclaré qu'il n'était pas intéressé par une carrière politique, tandis que Zelenskiy a également mis en garde les hauts responsables militaires contre l'entrée en politique. La destitution de M. Zaluzhnyi "sera profondément impopulaire au sein de l'armée ukrainienne", a déclaré mardi Michael Kofman, spécialiste de la Russie et de l'Ukraine à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, dans le cadre du podcast War on the Rocks. "Je ne suis pas sûr que la nomination d'une nouvelle personne puisse résoudre les grandes questions relatives à la mobilisation et à la stratégie ukrainienne. Selon les responsables occidentaux, les forces de Moscou sont trop malmenées pour progresser de manière significative à moins que les défenses ukrainiennes ne s'effondrent. Même dans ce cas, le Kremlin devrait probablement mobiliser davantage de troupes pour consolider ses gains, ce qu'il s'est montré réticent à faire jusqu'à présent. Il faut souhaiter que cette dernière note positive sur le manque de moyens de la Russie de progresser en cas d'affaiblissement ukrainien soit correcte. Le reste est franchement sombre. -
Notre Marine Nationale, les nouvelles, les effectifs, la composante
Alexis a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
Parlons de navires, et plus exactement de navires célèbres voire historiques, ceci en relation avec nos chers représentants politiques français : "Si les politiques étaient des navires de guerre" Vous dites ? Du HS ? Eh oh, j'ai trouvé ça drôle, et il fallait bien que je le fiche quelque part hein ! Et pis c'est sous cache, donc si vous voulez pas voir de l'humour politique parce que vous ne mangez pas de ce pain-là, vous ne regardez pas voilà tout Ma préférence personnelle est pour le Vasa -
USA - Criailleries 2 - Rumeurs, controverses, polémiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de rogue0 dans Politique etrangère / Relations internationales
Oh on peut avoir toutes les opinions que l'on veut je ne le conteste pas ! Mon propos en citant les raisonnements de ce conservateur anti-Trump qui va voter Trump parce qu'il pense qu'en face c'est pire n'était ni d'approuver ses arguments ni de les refuser. Seulement de donner un exemple d'Américains qui vont choisir Trump pour d'autres raisons que "F... the system" -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je retiens ces formules simples et claires Les arbitrages rendus s’inscrivent dans la poursuite du modèle d’armée « complet » / « global » existant : le primat des capacités nucléaires (que nul ne saurait encore aujourd’hui contester) et les capacités différenciantes / technologiques au détriment de la masse. En somme pas d’impasse plutôt que la masse Le choix "pas d'impasse" a été confirmé, au détriment de la masse. Pourquoi ? Eh bien avant tout parce qu'à 2% du PIB pour la défense on ne peut pas s'offrir les deux - on était un peu en-dessous en 2021, on sera un peu au-dessus en 2030. La nécessité de faire un choix découle de la décision préalable d'ajuster légèrement à la hausse la part de la défense dans l'économie, refusant de faire passer la défense à 3% du PIB ou davantage pour avoir la masse en même temps que le pas d'impasse (par comparaison, Allemagne < 2%, Chine < 2%, Grande-Bretagne >~2%, Etats-Unis 4%, Israël 5%, Russie 6%) Je pense qu'ils sont pleinement assumés, sinon ils ne pourraient pas avoir été faits aussi nettement. Il n'y a pas de "j'hésite et je tortille" ici. Pas de "le postérieur entre deux chaises" En revanche, sans être confidentiels (on peut les deviner), ils ne sont pas énoncés publiquement. Probablement parce qu'il ne serait pas politique de le faire. Ce que je comprends de la logique sous-jacente, c'est 1. Constat que la défense des Européens par eux-mêmes n'est pas du tout d'actualité, nos alliés européens continuent de voir leur avenir comme protégés par les Etats-Unis, et ils ne sont pas disposés ne serait-ce qu'à préparer un "plan B". Macron a essayé à partir de 2017 de les convaincre, il a fait pas mal d'efforts, il a bien été obligé de constater que ça ne marchait pas, et il l'a accepté. A raison, à mon avis 2. L'arrangement actuel de sécurité ne changera donc pas. Certains pays européens certes garantissent leur sécurité eux-mêmes (France, Royaume-Uni), les autres se font garantir leur sécurité par Washington... donc ni par Paris ni par Londres 3. La France n'a donc pas davantage d'effort à fournir pour la sécurité des alliés que de mettre à contribution le cas échéant les forces qu'elles a préparées en fonction de ses propres objectifs et besoins. Bien sûr la France participe à la défense collective, mais le besoin de défense collective n'est pas le facteur dimensionnant pour la défense française 4. Ce qui est dimensionnant, c'est le besoin de conserver une liberté d'appréciation indépendante des situations (renseignement et observation), une capacité expéditionnaire de grande allonge, des moyens d' "entrée en premier" sur théâtre d'opérations. En plus naturellement de la modernisation permanente nécessaire pour conserver à la dissuasion nucléaire toute son efficacité en dépit d'un nombre d'armes nettement inférieur à ceux de l'Amérique, de la Russie et bientôt de la Chine 5. Et faire tout cela, qu'aucun autre pays européen ne fait (même les Britanniques font moins) dans un budget contraint, c'est déjà une sacrée paire de manches ! Pas de rab' disponible pour d'autres objectifs. Pas avec un gros 2% du PIB pour la défense ! Ca me semble parfaitement cohérent. Le décalage avec Allemagne, dans une moindre mesure Grande-Bretagne, existe et à raison. Il est d'ailleurs tout à fait positif qu'il existe un pays en Europe qui développe des capacités qui n'existent pas ailleurs sur notre continent. En revanche, ce n'est probablement pas le genre de raisonnement à publier trop ouvertement... Pas avec un certain candidat à chevelure orange dans les parages de la Maison Blanche. Ajoutons qu'une partie importante de ce qu'a livré la France à l'Ukraine sont des armes modernes. Canons Caesar. Missiles Scalp. Bientôt bombes AASM. Donc des armes généralement plus efficaces que certaines armes plus anciennes / en voie de déclassement, que pas mal de nos alliés livrent. Armes utiles, entendons-nous ! Les Ukrainiens ne sont pas en position de faire la fine bouche. Mais enfin ce n'est pas la même chose. Il n'y a pas de "culpabilité" allemande, même si Berlin sans doute a été amené à réviser certains de ses choix. Il n'y pas non plus de "culpabilité" française, dont il serait question de "s'exonérer" ou non. Ce sont l'Allemagne et la France qui ont convaincu Poutine de consentir à un accord de compromis en 2015 dans le Donbass, alors qu'il avait les moyens de viser beaucoup plus et l'Ukraine n'avait pas les moyens de résister. Si cela avait dépendu des autres alliés... l'Ukraine aurait perdu davantage de son territoire (le Donbass ? toute la "Novorussie" ?) à ce moment-là La France aide l'Ukraine parce que c'est son intérêt bien compris que l'Ukraine ne soit pas écrasée et contrôlée par la Russie. Ni plus, ni moins. Non. On n'y va pas. On propose aux autres d'y aller ensemble. On ne prendra pas les devants. Je ne suis pas sûr que Macron y croie vraiment, pas dans l'immédiat en tout cas. Mais ce genre de discours a du moins l'utilité de signaler à nos alliés européens que s'ils changent d'avis, nous restons prêts à parler Ils savent où nous trouver. C'est au sud de la Belgique et à l'ouest de l'Allemagne... on ne peut pas s'y tromper -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
En effet. C'était d'ailleurs une bonne politique, puisque les besoins de la France en gaz étaient assurés par quatre fournisseurs Norvège, Algérie, Russie et Qatar. Ce qui permettait une bonne protection contre le chantage, aucun de ces quatre pays n'ayant de prépondérance et tous étant différents sur le plan géopolitique (pas le même groupe d' "amis") ce qui rendait très improbable qu'ils se coordonnent contre nous. La qualité de cet arrangement a été prouvée en 2022, puisque ayant fait le choix de nous éloigner de l'un de nos fournisseurs il nous en restait trois Norvège Algérie et Qatar. Situation beaucoup plus gérable que si nous avions fait le choix de nous éloigner d'un fournisseur prépondérant. Il n'y a rien à redire à cette politique. Sauf naturellement à vouloir reprocher aux dirigeants français de ne pas avoir deviné à l'avance d'où viendrait le prochain problème majeur. Ce qui reviendrait à leur reprocher de ne pas avoir eu de boule de cristal. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je confirme ta traduction, mais c'est Reuters qui semble dire n'importe quoi Voici en effet une citation originale de Mykola Kuleba en ukrainien de 2018 où il dit... autre chose Le nombre d'enfants en Ukraine a diminué de moitié depuis l'indépendance, passant de 14 millions à 7 millions. Les raisons sont claires pour tout le monde : pauvreté, émigration à l'étranger, adversité. Les gens ont peur de donner naissance à des enfants, car avec la naissance de chaque enfant, le risque de se retrouver en dessous du seuil de pauvreté double. Si à la naissance du premier enfant 20 % des enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté, alors à la naissance du quatrième enfant, 80 % des familles vivent en dessous du seuil de pauvreté. 65 % des mariages se terminent par un divorce, généralement au cours des 2-3 premières années La naissance du deuxième enfant et la naissance du quatrième enfant, ce n'est pas la même chose. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Aucun pays européen n'a une situation démographique favorable. Et il faudrait sans doute dire aucun pays fortement développé, Japon et Corée du Sud ont très peu d'enfants, et la natalité américaine n'est plus au niveau du remplacement. Mais il y a des degrés... L'Ukraine d'une part avait une natalité particulièrement faible, moins que la Russie même l'Allemagne, nettement moins que France ou Royaume-Uni, d'où une pyramide des âges particulièrement étroite dans la tranche des 20-40 ans. D'autre part elle est affligée de toute une série de problèmes supplémentaires à fort impact démographique, qui lui sont spécifiques : - Perte de population massive par annexion par son voisin, déjà en 2014, et ça empire maintenant - Perte de population par émigration, déjà avant la guerre s'agissant du pays le plus pauvre d'Europe, bien pire depuis 2022 à échelle carrément massive, avec impact direct sur la natalité vu la séparation des couples, et risque élevé non seulement que beaucoup ne reviennent pas mais que ce soit un jour les maris qui rejoignent leur famille, empirant encore la situation démographique du pays -
USA - Criailleries 2 - Rumeurs, controverses, polémiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de rogue0 dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est H.S., mais amusant, je constate que cet ancien gouverneur de Louisiane corrompu et qui fit de la prison, Edwin Edwards, avait d'autres qualités en plus de n'être ni fasciste ni raciste. Notamment, il était francophone Bon je me suis parfois aidé des sous-titres en anglais pour comprendre hein... la prononciation n'est pas la même chez les Cajuns que chez les francophones de France -
USA - Criailleries 2 - Rumeurs, controverses, polémiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de rogue0 dans Politique etrangère / Relations internationales
Loin de moi l'idée de proposer des réponses définitives, encore moins de donner un conseil aux Américains dont il me semble qu'ils n'ont nul besoin. Mais voici à titre d'exemple l'article d'un commentateur et auteur conservateur et religieux Rod Dreher, Républicain opposé à Trump, qui lui aurait largement préféré De Santis, et qui pourtant votera Trump sans hésitation : "Votez pour le clown, c'est important". L'avantage de cette explication, qui lui est personnelle mais dont je soupçonne que plusieurs des points peuvent être partagés par un certain nombre de personnes, c'est qu'il donne des arguments entendables. On n'est naturellement aucunement obligé d'être convaincu ! Et au demeurant n'étant pas citoyen américain mon opinion sur leur élection n'a guère d'importance. Mais voici au moins des raisons de voter Trump qui ne se résument pas à "Tout cramer pour repartir sur des bases saines" Le titre de son article est une allusion au slogan qui avait cours en Louisiane quand par extraordinaire David Duke ancien chef du Ku Klux Klan se retrouva en lice pour le poste de gouverneur, opposé à Edwin Edwards, un personnage haut en couleurs et notoirement ultra-corrompu. Les Louisianais dirent "Votez pour l'escroc, c'est important", avec l'excellent argument qu'un corrompu à la Patrick Balkany est quand même bien préférable à un raciste et suprémaciste blanc. Et oui, les arguments de Dreher vont tous dans le sens "Trump est mauvais, mais regardez ce qu'il y a en face !" Le slogan sur les voitures et les lèvres de nombreux Louisianais cet automne-là, même des conservateurs comme moi, était le suivant : "VOTEZ POUR L'ESCROC. C'EST IMPORTANT" Edwards, bien sûr, était l'escroc. L'idée était que même si beaucoup d'entre nous, en particulier les conservateurs, comprenaient exactement ce qu'était Edwin Edwards, l'État serait bien mieux gouverné par un homme aux mœurs douteuses que par un authentique fasciste et suprémaciste blanc. Lorsque j'ai tiré le levier de vote cet automne-là pour Edwards (qui a gagné), j'étais certain que jamais je ne serais confronté à un choix aussi épouvantable lors d'une élection majeure. J'avais tort. (...) En novembre, les électeurs américains seront confrontés à une épreuve de force que la plupart d'entre eux ne souhaitent pas : une revanche entre Trump et Biden. Dans ces conditions, il est difficile de voir comment les conservateurs, même s'ils méprisent Trump, peuvent éviter de se boucher le nez et de voter pour lui. Hormis ses nominations judiciaires, il n'y a pas beaucoup de raisons de se réjouir du mandat de Trump. Bien sûr, il a été persécuté par les médias, les démocrates et l'État profond, mais il savait que cela arriverait. Trump était trop vaniteux et distrait pour résister efficacement. Et puis il y a eu son comportement épouvantable le 6 janvier. Trump n'est guère apte à exercer ses fonctions. Alors pourquoi voter pour lui ? Eh bien, avez-vous vu l'autre type ? Au cours de sa vie professionnelle, Joe Biden s'est forgé la réputation d'un démocrate "modéré", d'un catholique irlandais capable de parler facilement avec les ouvriers. Pourtant, il a gouverné comme un progressiste pur et dur. En matière de politique identitaire, de race, de LGBT et d'avortement, M. Biden s'est montré aussi extrémiste que n'importe quel autre membre de son parti. La frontière sud des États-Unis est restée ouverte pendant sa présidence. Selon les propres statistiques du gouvernement américain, quelque 6 millions d'étrangers ont franchi illégalement la frontière mexicaine depuis 2021. Ce chiffre est supérieur à la population de trente et un États américains. Il représente environ trois fois la population de Paris. (...) Pendant ce temps, la capacité militaire américaine s'est dégradée sous Biden. Il a vidé l'arsenal américain en envoyant des armes à l'Ukraine dans sa guerre futile contre la Russie, même si la plupart des observateurs comprennent que le rival le plus sérieux des États-Unis est la Chine montante. La capacité de production américaine n'est pas en mesure de remplacer les missiles et autres munitions transférés à l'Ukraine assez rapidement pour répondre aux besoins de Washington en cas de conflit armé avec Pékin. De plus, les forces armées américaines, composées uniquement de volontaires, sont confrontées à une crise de recrutement dramatique qui semble insoluble. Il y a plusieurs raisons à cela, mais celle dont ni les médias ni le gouvernement n'aiment parler est la façon dont l'idéologie woke s'est emparée des rangs des dirigeants militaires. Les forces armées ont particulièrement mal réussi à recruter des Blancs, surtout des hommes blancs. Selon le site Internet Military.com, les Blancs représentaient 56,4 % de toutes les recrues en 2018 - un chiffre à peu près proportionnel au pourcentage de Blancs dans l'ensemble de la population américaine (59 %) - mais la classe de recrutement de l'année dernière n'était composée que de 44 % de Blancs. La baisse du nombre de Blancs n'est pas compensée par l'augmentation du nombre de recrues non blanches. Pour ceux qui ne sont pas aveuglés par l'idéologie, il est facile de comprendre pourquoi les hommes blancs sont moins intéressés par le service dans les forces armées. L'armée, comme les universités, les entreprises et tant d'autres institutions américaines sous l'emprise de la wokeness, défavorise ouvertement les hommes blancs. Vos chances de gravir les échelons en fonction de vos performances seront réduites si vous êtes blanc et de sexe masculin. En outre, il est difficile de convaincre les jeunes Blancs de risquer leur vie pour défendre un système qui, d'une certaine manière, les traite comme des citoyens de seconde zone. (...) Il n'y a pas de responsabilité plus importante pour les dirigeants américains que de défendre la nation contre ses ennemis et de sécuriser ses frontières. Biden échoue à ces tests et accélère la désunion interne et le déclin du pays. Enfin, les États-Unis souffrent d'un effondrement continu de la confiance du public dans les institutions du pays. Peu de gens se sont intéressés au scandale qui a conduit à la démission de Claudine Gay, présidente de Harvard. Quel est le rapport entre l'Ivy League et le prix du lait et des œufs ? Mais ils comprennent cette débâcle, dans laquelle une universitaire remarquablement sous-qualifiée s'est vu attribuer le poste le plus prestigieux du monde universitaire américain, non pas sur la base de ses connaissances (qui étaient médiocres et en partie plagiées), mais manifestement parce qu'elle est noire et qu'elle est une femme. L'affaire Gay symbolise l'hostilité fondamentale de la classe dirigeante américaine à l'égard du mérite, de la compétence et de la justice. Ces élites qui supervisent, et même favorisent, le déclin américain méprisent Donald Trump comme un vantard et un bouffon. Elles n'ont pas nécessairement tort, mais il faut un certain culot pour s'inquiéter de la menace supposée de Trump alors que Biden et toute la classe dirigeante, ivres d'idéologie, sont en train d'affaiblir et d'éviscérer un pays autrefois fort. Est-ce que je pense que Donald Trump, avec ses pitreries juvéniles et son narcissisme comique, rendra l'Amérique à nouveau grande cette fois-ci ? Non. Mais en examinant longuement l'opposition, avec son porte-étendard à la cervelle de pudding, je persiste à dire : "VOTEZ POUR LE CLOWN. C'EST IMPORTANT" -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Un article intéressant du Times, à la fois avec des données et avec de l'humain, sur le problème de la population en Ukraine La situation démographique de l'Ukraine, entre : - Dénatalité prononcée de longue date, - Séparation de plusieurs régions en 2014, - Emigration à grande échelle qui menace de devenir permanente, - Conquêtes de la Russie depuis 2022 - Morts du fait de la guerre, - Dénatalité encore plus profonde du fait de la guerre : le plus bas taux de naissances au monde, pire même que la Corée du Sud), - Et menace d'émigration supplémentaire après la fin de la guerre ...est catastrophique. Je ne vois pas d'autre mot Le taux de natalité de l'Ukraine est en chute libre. La prochaine génération a besoin d'un plan L'Ukraine a aujourd'hui le taux de fécondité le plus bas du monde, avec une moyenne de 0,7 enfant par femme en âge de procréer, a révélé un groupe de réflexion financé par le gouvernement au Times. Ce manque d'enfants, aggravé par les morts violentes massives et l'exode de millions de réfugiés, a remis en question la survie de la nation. Selon les scientifiques, le tableau démographique est sombre. "L'espérance de vie des hommes est passée de 66-67 ans avant la guerre à 57-58 ans, selon les estimations de nos experts", déclare Ella Libanova, directrice de l'Institut de démographie et d'études sociales de l'Académie nationale des sciences d'Ukraine. (...) L'Ukraine connaissait déjà une profonde crise démographique avant la guerre, avec un taux de natalité de 1,16 et une petite proportion de la population âgée de 20 à 40 ans, la tranche la plus susceptible de mourir au combat. Des sources militaires américaines estiment que les morts de guerre en Ukraine se situent entre 70 000 et 100 000. (...) Quelque six millions de personnes auraient fui le pays pour l'Europe, et environ quatre millions d'autres seraient bloquées dans les territoires désormais occupés par les troupes du président Poutine. Les hommes en âge de servir dans l'armée n'ont pas le droit de quitter le pays et beaucoup d'entre eux servent au front, de sorte que les sexes sont largement séparés. (Exemple concret d'une famille séparée dont la mère et les enfants vivent à Londres) Après avoir passé près de deux ans dans une école londonienne, les filles parlent couramment l'anglais avec un parfait accent britannique. L'ukrainien devient rapidement leur deuxième langue. (...) Selon une étude réalisée par Gradus, une société de recherche ukrainienne, 57 % seulement de ces familles affirment qu'elles retourneront en Ukraine à la fin de la guerre. "Ils disent qu'ils reviendront maintenant, mais s'ils restent assez longtemps, ces enfants vont dans des jardins d'enfants et des écoles, ils s'intégreront et finiront par perdre la motivation de revenir", explique Timofiy Brik, recteur de l'École d'économie de Kiev et chercheur invité à la LSE. "Avant la guerre, la population était estimée à 36 millions d'habitants, et on pense qu'elle est tombée à environ 25 millions aujourd'hui. C'est une chute énorme. Même si la guerre prend fin, l'émigration se poursuivra probablement, estime M. Brik. "Si les hommes sont libérés du service militaire, les familles reviendront-elles ou ces hommes iront-ils les rejoindre à l'étranger ? L'émigration se poursuivra. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Très intéressant, merci. Si on se projette au-delà de la guerre en Ukraine, et dans l'hypothèse où elle se serait terminée victorieusement pour la Russie, il pourrait y avoir du sens en effet pour Moscou à tenter d'affaiblir la confiance des membres de l'OTAN les uns dans les autres, de façon à distendre l'effet "puissance collective" de l'Alliance atlantique et de pouvoir négocier plus durement dans des relations bilatérales - en priorité probablement avec leurs voisins directs. Comme l'explique Nielsen, il s'agirait d'un risque maîtrisé, vu l'enjeu limité. Surtout si les Etats-Unis ont décidé de relâcher leur soutien à la sécurité européenne - ce qui n'est qu'une hypothèse, même en cas d'élection de Trump, mais c'est cependant bien une hypothèse. Si la Russie décidait une telle tentative, je ne penserais pas au nord de la Finlande, car Nielsen ne parle pas de la contrainte sur le pouvoir russe de devoir faire accepter une telle "opération militaire" à la population. Certes, la propagande existe, mais il lui faut tout de même un matériau à utiliser ! Il n'y a dans le nord de la Finlande ni population russe, ni enjeu historique quelconque - même la propagande de Moscou ne pourrait pas faire avaler aux Russes l'idée que les Finlandais sont des Russes qui s'ignorent. Narva semblerait une meilleure cible. C'est la plus grande ville d'Estonie dont la grande majorité de la population est russe, incluse dans le comté de Viru oriental dont presque les trois quarts des 130 000 habitants sont russes, à moins de 150 km de Saint-Pétersbourg. Les Estoniens et Lettons (pas les Lituaniens) mettent effectivement quelques restrictions sur leurs citoyens de langue russe, qui sont bien modérées, mais enfin la propagande partirait de quelque chose, et puis cette propagande-là a déjà commencé Poutine a évoqué ce sujet récemment avec un ton menaçant. Plutôt qu'une vague de missiles de croisière contre "le gouvernement nazi de Tallinn", on peut imaginer des "petits hommes verts" prenant le contrôle de la ville et des forces de "stabilisation" entrant dans la ville / le comté afin de "protéger les droits des Russes". Eventuellement après un incident violent (éventuellement fabriqué... soyons fous !) Tout ceci sur fond de propagande comme quoi Moscou respecte bien sûr l'intégrité territoriale de l'Estonie et propose de définir avec Tallinn le cadre légal de l'autonomie du Viru oriental et la protection des droits de ses habitants - mais l'Estonie subirait les conséquences d'un refus de négocier, et la Russie réagirait naturellement comme nécessaire si les forces de l'OTAN tentaient d'empêcher la protection des droits des Russes. Ca ne paraît pas totalement inconcevable en effet. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
A plus de 1 600 km de Washington ? Voilà qui indique assez clairement que tu n'es pas de la Côte Est Ce n'est pas encore un démasquage, mais on s'en rapproche Restent encore certes la Côte Ouest, le Middle-West, le Texas éventuellement. Ainsi certes que Hawaï et l'Alaska... hmmm pas mal de possibilités en fait -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Les autres nouvelles du jour sont que l'herbe est verte et le soleil se lève à l'est. Donc, un certain nombre de pays - pas l'ensemble des pays du monde ce qui serait seul efficace - ont décidé d'interdire à leurs entreprises de transporter ou d'assurer le transport du pétrole russe. Et Moscou réagit en utilisant d'autres navires ? Et la Russie crée ou met en action ses propres services d'assurance ? Comme si... il y avait d'autres navires, en fait ? Appelons-les "fantômes" tiens, ça fera joli. Comme si... un service d'assurance c'était en fait assez simple à mettre en place ? Mais qui aurait pu imaginer une chose pareille ? Voici d'ailleurs le témoignage du capitaine de l'un des vaisseaux fantômes de la Russie -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Intermède comique, ou pitoyable, ou quand même inquiétant, voici une sortie assez remarquable d'un analyste participant à une émission-débat en Russie. La vidéo est sous-titrée en français Cette "analyse" est favorable à la France et à l'Italie, beaucoup moins aux Pays-Bas. Mais bon... il faut voir de quelle manière elle nous est favorable ! En gros, il ne vaut pas la peine d'attaquer Amsterdam, parce que la drogue y est légalisée. Qu'y feraient les Russes ? Ces gens sont hors d'état d'être secourus. Sans parler de la pédophilie, des LGBT... Seuls deux pays vaudraient la peine d'être "sauvés" (par une opération spéciale donc) c'est la France et l'Italie qui concentrent l'essentiel des richesses (culturelles) d'Europe Je crois que même par rapport aux standards habituels de la télévision russe, cet intervenant fait fort. Le présentateur semble avoir un petit regard dubitatif tout de même. Le problème de ce genre de discours n'est pas le risque direct pour les Italiens ou pour nous bien sûr, c'est le fait que la fenêtre d'Overton des opinions acceptables s'est tellement déplacée dans les médias russes que pour apparaître comme un type un peu excité il faut aller jusque-là. ... Ce qui laisse deviner que des opinions déjà sérieusement hallucinées, juste un peu moins que celles de cet analyste, peuvent y faire figure d'idées tout à fait raisonnables en fait.