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Guerre civile en Syrie
loki a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
L'occupation israélienne tend à devenir permanente : https://english.almayadeen.net/news/politics/-israel--builds-bases-in-syria--sparking-fear-of-occupation https://english.almayadeen.net/news/politics/-israel--builds-bases-in-syria--sparking-fear-of-occupation https://www.lorientlejour.com/article/1448491/dans-le-golan-syrien-le-spectre-dune-occupation-israelienne-permanente.html https://www.haaretz.com/israel-news/2025-02-18/ty-article-magazine/.premium/satellite-images-reveal-seven-new-idf-outposts-in-syria-along-the-border-with-israel/00000195-17de-d0af-a197-dfdf0a4f0000 -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
loki a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Côté munitions la production européenne devrait être capable de prendre le relais de la production US. Les chiffres annuels annoncés pour l'Europe notamment ceux de l'Allemagne et de la Tchèquie devraient être suffisants pour maintenir le nombre d'obus tirés surtout que la production locale ukrainienne a aussi augmenté. Pas de quoi surpasser la production russe et celle de ses alliés mais suffisante pour éviter la faillite. Le problème sera plutôt financier et sur certains matériels lourds ( artillerie, VBCI etc... ) Pour les chars lourds j'ai l'impression que les stocks disponibles européens ( hors ceux nécessaires à nos propres armées) sont épuisés -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
loki a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lorientlejour.com/article/1447483/calme-precaire-au-liban-sud-un-mort-dans-une-frappe-israelienne-a-rafah-selon-les-medias-palestiniens-en-direct.html Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, s'est adressé aux habitants du Liban-Sud, les exhortant à ne pas retourner dans certaines zones. « La période de mise en œuvre de l'accord [de cessez-le-feu] a été prolongée et l'armée israélienne est toujours déployée sur le terrain, il est donc interdit de se déplacer vers le sud », a déclaré Adraee dans un message publié sur X. « Pour votre sécurité, il vous est interdit de retourner dans vos maisons situées dans les zones touchées jusqu'à nouvel ordre », a-t-il ajouté. Un peu plus tôt, un responsable libanais et un diplomate étranger avait indiqué à Reuters qu'Israël avait demandé à maintenir ses troupes dans cinq postes du Liban-Sud jusqu'au 28 février. En vertu d'un cessez-le-feu conclu en novembre entre le Liban et Israël, les troupes israéliennes avaient jusqu'au 26 janvier pour se retirer du Sud-Liban. L'accord a déjà été prolongé jusqu'au 18 février. Sinon des bilans des pertes du Hezbollah commencent à filtrer : Le chiffre des pertes du Hezbollah estimées par Israël tourne entre 3800 et 4000 morts (et 7000 blessés) mais les sources libanaises indiquent que ce nombre comprend en fait les pertes civiles. Israël reconnait la perte de 80 soldats tués (selon TOI) mais les chiffres officiels du département de la défense sont plus élevés (83 tués et 1183 blessés militaires depuis le 8 juin 2024, sachant que le chiffre des blessés est très minoré par rapport aux données hospitalières) -
2023 Guerre de Soukhot
loki a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Après avoir promis de les déporter dans le futur sans espoir de retour............ sinon le ministre de la défense israélienne annonce sa volonté de déporter les palestiniens en cas de reprise de la guerre : https://www.lorientlejour.com/article/1447483/calme-precaire-au-liban-sud-un-mort-dans-une-frappe-israelienne-a-rafah-selon-les-medias-palestiniens-en-direct.html Le ministre de la Défense israélien a menacé d'un retour à la guerre si le Hamas ne libérait pas les otages enlevés en Israël et retenus dans la bande de Gaza d'ici à samedi. "Si le Hamas ne libère pas les otages israéliens d'ici à samedi, les portes de l'enfer s'ouvriront sur eux, comme l'a promis le président américain", a déclaré Israël Katz à l'issue d'une rencontre avec l'armée, "la nouvelle guerre de Gaza sera d'une intensité différente de celle qui a précédé le cessez-le-feu (...) elle permettra également de donner corps au projet du président américain Trump pour Gaza". -
2023 Guerre de Soukhot
loki a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Les violations invoquées par le Hamas : https://english.almayadeen.net/news/politics/palestinian-resistance-leader-details--israel-s--violations Traduit : Selon le responsable, l’un des principaux motifs du non-respect d’Israël tient aux violations quotidiennes, telles que la présence continue de drones de reconnaissance. Il a ajouté que les tirs contre les Palestiniens ont persisté pendant la mise en œuvre de l’accord, que les chars ont dépassé la distance autorisée et que les violations comprenaient également l’interdiction de l’entrée d’équipements lourds, de certaines fournitures médicales et de caravanes. -
2023 Guerre de Soukhot
loki a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Le terme n'est pas juridique mais plutôt grand public En juridique, je parlerais plutôt de déportation ou de transfert forcé ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Crime_contre_l'humanité ) de la population gazaoui à partir du moment ou il est explicite que les populations palestiniennes ne pourront pas revenir Par contre pas nécessairement une intention génocidaire Ca va être sympa à vendre à l'Egypte et à la Jordanie en tout cas -
2023 Guerre de Soukhot
loki a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Trump confirme son intention de procéder à une purification ethnique : "Un endroit permanent": pour Trump, les Palestiniens n'auront pas le droit au retour dans le cadre de son plan pour Gaza https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/un-endroit-permanent-pour-trump-les-palestiniens-n-auront-pas-le-droit-au-retour-dans-le-cadre-de-son-plan-pour-gaza/ar-AA1yKO8D?ocid=msedgntp&pc=LCTS&cvid=edd0d58e394e4006d144c7ba12ea1cb5&ei=7 -
"S'ils nous menacent, nous les menacerons." Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a exhorté vendredi 7 février le gouvernement à "ne pas négocier" avec les États-Unis, estimant qu'une telle démarche serait "imprudente", quelques jours après l'appel à un "accord de paix" lancé par le président américain, Donald Trump. "Vous ne devriez pas négocier avec un tel gouvernement, c'est imprudent, ce n'est pas intelligent", a affirmé Ali Khamenei, s'adressant au gouvernement, lors d'une réunion avec les commandants de l'armée de l'air. Mercredi, Donald Trump avait affirmé être en faveur d'un "accord de paix" avec la République islamique, ennemi juré des États-Unis, tout en estimant que l'Iran ne pouvait "pas avoir l'arme nucléaire", au lendemain de sa déclaration en faveur d'une politique de "pression maximale" sur Téhéran..... https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/c-est-imprudent-khamenei-exhorte-le-gouvernement-iranien-à-ne-pas-négocier-avec-les-états-unis/ar-AA1yCzOq?ocid=msedgdhp&pc=LCTS&cvid=6c5011e796664ada9d56b64151ad4cdb&ei=8
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Guerre civile en Syrie
loki a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Au Liban, au moins sept personnes ont été blessées dans des combats entre les nouvelles forces armées syriennes et des clans chiites libanais à la frontière libano-syrienne. Les affrontements aux armes lourdes et légères ont éclaté ce jeudi 6 février et se sont poursuivis toute la journée de vendredi. L’objectif des forces de sécurité syriennes est de prendre le contrôle de six villages situés en Syrie, mais dont les habitants sont des Libanais, essentiellement de confessions chiites. Cette région, appelée le bassin de l’Oronte, est un carrefour pour la contrebande de toute sorte, contrôlée par de puissants clans familiaux libanais avec des complicités à l’intérieur de la Syrie.... https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/violents-combats-à-la-frontière-libano-syrienne-entre-des-troupes-syriennes-et-des-clans-chiites-libanais/ar-AA1yBK2b?ocid=msedgdhp&pc=LCTS&cvid=6c5011e796664ada9d56b64151ad4cdb&ei=13 -
Attends le mois prochain où il va prendre position sur l'annexion de la Cisjordanie.... Ça va être long les 4 prochaines années sauf si sa santé le lâche.
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2023 Guerre de Soukhot
loki a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Trump vient d'annoncer sa volonté d'annexer ( prendre le contrôle à long terme par les USA ) Gaza et de déporter sa population -
Oui Trump vient d'annoncer que les USA souhaitaient prendre le contrôle de Gaza à long terme et déporter sa population.....
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Si je devais prendre un exemple historique (avec toutes les précautions qu'il faut prendre en comparant des époques et des situations différentes), on serait plutôt sur la situation de la ligue de Délos : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_de_Délos et Trump dans le rôle de Cimon : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cimon (sauf que ce dernier n'est pas l'équivalent d'un populiste) , le Danemark subira t'il le sort de Naxos ?
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https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/31/la-maison-blanche-confirme-l-entree-en-vigueur-le-1er-fevrier-de-droits-de-douane-voulus-par-donald-trump-contre-le-canada-le-mexique-et-la-chine_6525796_3210.html A partir de samedi, les produits provenant du Canada et du Mexique seront taxés à 25 %, et ceux importés de Chine à 10 %. Le président américain a aussi assuré qu’il imposera des droits de douane sur les produits européens...... Il est bon de rappeler que le neuneu qui a signé les accords de libre échange avec le Canada et le Mexique n'est autre qu'un certain Donald Trump : ça doit être un homonyme même si il est très ressemblant .... https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_Canada–États-Unis–Mexique
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Par contre je viens de le voir à la télé, il a l'air très fatigué : je commence à douter qu'il finisse son mandat avec toutes ses facultés. Le coût d'avoir des politiciens octogénaires devient de plus en plus évident
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De ce que j'ai vu à la télé, il accuse les démocrates d'avoir abaissé le niveau des aiguilleurs aériens après que lui dans son premier mandat ait embauché des génies. Il faut voir le bon côté des choses : pendant qu'il s'occupe de gérer les enquêtes fédérales, il ne menace pas d'envahir d'autres pays ni de commettre des purification ethniques.....
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USA - Criailleries 2 - Rumeurs, controverses, polémiques
loki a répondu à un(e) sujet de rogue0 dans Politique etrangère / Relations internationales
Des responsables du ministère de la Justice impliqués dans les poursuites contre Trump ont été limogés : https://www.lefigaro.fr/international/des-responsables-du-ministere-de-la-justice-impliques-dans-les-poursuites-contre-trump-ont-ete-limoges-20250128 Donald Trump ne «sait pas» si un troisième mandat est vraiment interdit : https://www.lefigaro.fr/flash-actu/donald-trump-ne-sait-pas-si-un-troisieme-mandat-est-vraiment-interdit-20250128 Et se venge d'anciens conseillers : Donald Trump met fin au régime de protection du docteur Anthony Fauci, son ancien conseiller Covid https://www.lefigaro.fr/flash-actu/donald-trump-met-fin-au-regime-de-protection-du-docteur-anthony-fauci-son-ancien-conseiller-covid-20250124 -
Groenland et Arctique : actifs strategiques très convoités
loki a répondu à un(e) sujet de Janus dans Politique etrangère / Relations internationales
Donald Trump n'aura pas le Groenland», dit le ministre danois des Affaires étrangères : https://www.lefigaro.fr/international/donald-trump-n-aura-pas-le-groenland-dit-le-ministre-danois-des-affaires-etrangeres-20250128 -
2023 Guerre de Soukhot
loki a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Il a surtout annulé les mesures prises contre les groupes de colons criminels en Cisjordanie. -
Les 1500 émeutiers du Capitole sont graciés soit totalement soit partiellement ( peine ramenée à la peine de prison déjà effectuée )
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2023 Guerre de Soukhot
loki a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lorientlejour.com/article/1444091/le-retour-de-trump-ravive-en-israel-le-debat-sur-lannexion-de-la-cisjordanie-papier-dangle.html Le retour de Trump ravive en Israël le débat sur l'annexion de la Cisjordanie Le "deal du siècle" en 2020 prévoyait une annexion de pans entiers de la Cisjordanie mais avait été "reporté" suite à la pression internationale, En 2020, le "deal du siècle" de Donald Trump pour le conflit israélo-palestinien prévoyait l'annexion par Israël de pans de la Cisjordanie. Le retour du républicain à la Maison Blanche en 2025 ravive en Israël le débat sur cette question ultra-sensible. Mais finalement, sous la pression de la communauté internationale et à la faveur d'un accord de normalisation de ses relations avec les Emirats arabes unis et Bahreïn facilité par le gouvernement Trump, Israël avait "reporté", selon l'expression du Premier ministre Benjamin Netanyahu, son projet d'annexion partielle. 2025 sera "l'année de la souveraineté" israélienne en Cisjordanie, et l'arrivée du nouveau gouvernement américain l'occasion d'annexer les colonies de ce territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, veut croire le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, lui-même colon, et ministre chargé de la gestion civile en Cisjordanie (au sein du ministère de la Défense). Hors Jérusalem-Est, occupée et annexée dès 1967 par Israël, plus de 490.000 Israéliens vivent en Cisjordanie, au milieu de trois millions de Palestiniens, dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international. Aujourd'hui, "l'Etat d'Israël doit prendre une décision", plaide Israël Ganz, chef du Conseil de Yesha, principale organisation représentative des colons de Cisjordanie. Car sans une pleine souveraineté, "personne ne prend la responsabilité des infrastructures, des routes, de l'eau, de l'électricité" et "donc toute personne qui vit ici finit par en payer le prix", affirmait-il début décembre devant la presse, en allusion au fait que la Cisjordanie est soumise à la loi militaire. "Nous ferons tout pour appliquer la souveraineté israélienne, au moins à la zone C" qui est entièrement sous administration israélienne et représente environ 60% de la Cisjordanie, dit-il, évoquant des discussions à venir "entre Israéliens sur les zones concernées" et sur "les droits (des Palestiniens) qui resteront". Pour les Israéliens, la Cisjordanie, qu'ils appellent Judée-Samarie (en référence à deux royaumes bibliques) est le berceau du peuple juif. Pour les Palestiniens, ce territoire doit former avec la bande de Gaza la colonne vertébrale de l'Etat indépendant et souverain auquel ils aspirent. - "Le meilleur" - L'intention de M. Trump de nommer Mike Huckabee, proche des milieux israéliens pro-colonisation, au poste d'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, a galvanisé les partisans de l'annexion. "Trump va mener une politique basée sur ce qu'il considère être le meilleur pour l'Amérique et la région", dit Eugene Kontorovich, du cercle de réflexion conservateur Misgav Institute. Selon lui, la question est de savoir "par quoi il va commencer cette fois-ci". Car depuis 2020, les conditions ont considérablement changé avec la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, l'affaiblissement du Hezbollah libanais et la chute du président syrien, Bachar al-Assad. "Le 7-Octobre a montré à tout le monde le danger de laisser le statut de ces territoires en suspens", estime Eugene Kontorovich en référence à Gaza, territoire dont Israël s'est retiré unilatéralement en 2005 et d'où le mouvement islamiste palestinien Hamas a lancé ses commandos. M. Kontorovich en est convaincu : "La guerre a réellement éloigné une grande partie de la population israélienne de la solution à deux Etats". Indépendamment de la réélection de M. Trump, des ONG de défense des droits humains dénoncent une annexion de facto, comme le prouvent selon elles la hausse des terres saisies ou la refonte discrète, sous l'impulsion de M. Smotrich, de la structure bureaucratique et administrative par laquelle Israël gère la Cisjordanie. - "Cauchemar" - Une annexion de jure serait, elle, lourde de conséquences en termes de droits. Israël ne peut pour l'instant pas exproprier des terres privées en Cisjordanie, mais "une fois la région annexée, la loi israélienne (lui) permettrait de le faire. C'est là une grande différence", note Aviv Tatarsky, de l'ONG israélienne anti-colonisation Ir Amim. M. Tatarsky est également convaincu qu'en cas d'annexion de la zone C, les Palestiniens qui y vivent n'obtiendraient pas le statut de résidents, sur le modèle de celui accordé aux Palestiniens de Jérusalem-Est. Aujourd'hui, ce statut permet notamment à ces derniers de saisir n'importe quelle juridiction israélienne en cas de litige, contrairement aux Palestiniens de Cisjordanie, qui ne peuvent saisir que la Cour suprême d'Israël. D'autre part, relève M. Tatarsky, "plus de 90% des Palestiniens vivent dans les zones A et B (où l'Autorité palestinienne exerce des pouvoirs limités, NDLR) mais leurs besoins quotidiens, leur routine, sont inséparables de la zone C", où se trouvent "la plupart des terres" agricoles, et l'annexion pourrait virer pour eux au "cauchemar". -
2023 Guerre de Soukhot
loki a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est ce qui avait été reconnu par le Fatah lors des accords d'Oslo en contrepartie d'un état palestinien le long des lignes d'armistice de 1949 mais ça a finalement été refusé par la partie israélienne qui a finalement rompu les négociations après les accords de Taba qui ont été rejetés par Barack... La gauche israélienne n'est pas innocente de l'échec des négociations même si elle admet le principe de négociations à la différence de la droite israélienne. -
Guerre civile en Syrie
loki a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
suite : Responsable de la communauté franciscaine à Damas et curé de l’église latine depuis deux ans après presque vingt ans à Alep et quelques années à Beyrouth, Firas Lutfi montre pour sa part un optimisme qui tranche avec le pessimisme ambiant dans les rangs des chrétiens. « La majorité de nos fidèles est préoccupée et a peur. Elle a de bonnes raisons, convient-il. L’histoire de HTC est liée à Al-Qaïda et le groupe a été parrainé par Daech en Irak. Il y a de quoi être effrayé. » Mais il l’affirme, sous la photo de sa rencontre avec le pape François, autour de biscuits de Noël : « Mon rôle est de transmettre l’espoir. Je crois en la renaissance d’une Syrie démocratique, civile, après des décennies d’un régime totalitaire, responsable de tant d’oppressions et de souffrances. » Firas Lutfi a fait tomber des inquiétudes après sa rencontre avec Bachar Ali, chargé du culte chrétien au sein de HTC, un Syrien de Deraa qui a passé sept ans dans le mini-califat d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, près de la frontière turque. Cette poche anti-Assad est le laboratoire politique d’Ahmed al-Charaa depuis 2017. Un « gouvernement de salut syrien » s’inspirant de la charia, la loi islamique, y a été installé . « Nous l’avons reçu mercredi 18 décembre en présence de l’ensemble des responsables de la communauté chrétienne, témoigne Firas Lutfi. Nous avons eu un dialogue franc avec lui. Il est bien formé intellectuellement. Ils nous a rassurés. Il a refusé de parler de minorité et insisté sur le fait que nous faisons tous partie de la Syrie. Il a promis une constitution où toutes les confessions et cultures auront leur place et seront respectées. C’est un message très positif car on vient de loin, du terrorisme, de l’extrémisme. » Le premier ministre, chargé de la transition, Mohammed al-Bachir, a aussi tenu le même discours. Il leur a été promis que les cloches pourraient continuer de sonner dans toute la Syrie, même si ce n’est plus le cas à Idlib où le millier de chrétiens a fondu et où l’unique église – Sainte-Marie des Grecs orthodoxes – a subi les affres de la guerre et du djihadisme. Vestige de l’édifice dont les bâtiments alentour sont désormais occupés par des familles de déplacé·es, une petite fontaine a été taguée d’un « Allah » en lettres noires. Firas Lutfi assure que la petite communauté chrétienne qui demeure dans la province d’Idlib est « respectée dans sa liberté de culte ». L’enjeu pour lui, c’est l’élaboration d’une constitution « civile, laïque ». Il espère que les chrétiens y seront associés. « Il faut que l’importance de la citoyenneté, de l’égalité femmes-hommes, de la liberté d’expression soient inscrites dans le marbre, assène le curé. Il faut aussi sanctuariser que nous serons jugés comme citoyens et non pas comme minorité ou majorité, comme druze, musulman, chrétien, alaouite, etc. » « Si tout cela y figure, alors le futur de la Syrie ne pourra être que positif, estime le religieux. Autrement, nous courrons à la catastrophe et basculerons d’un régime totalitaire baathiste à un régime fanatique religieux. » Et de rappeler que dans l’ancienne Constitution, seul un président musulman pouvait être élu : « Si nous sommes une démocratie, peu doit nous importer sa religion. » À quatre heures de routes défoncées de là, dans la mosquée où il officie à Idlib, pas loin de l’église Sainte-Marie, l’imam Ossama Abouch appelle, lui, à écrire une constitution qui s’inspire de la charia, « la meilleure loi pour diriger musulmans et non-musulmans ». Il souhaite aussi le retour des chrétiens. « On leur rouvrira l’Église, leur rendra leurs maisons, promet-il. Il le faut. La Syrie est multiconfessionnelle. » Mais il prévient déjà qu’il ne tolérera pas de sapins de Noël dans les rues de sa ville. Raison invoquée : « Des membres de la communauté les brûleraient. » À Damas, Raouia Nanari, elle, rêve plus que jamais d’exil, comme son frère parti au Canada en 2017 avec l’aide de l’Église. Il travaille dans la finance et va se marier avec une Syrienne d’Alep. « Ailleurs, avec mon niveau d’études, j’aurais une excellente situation. Ici, je me sens dans une boîte étroite, en tant que femme, chrétienne, syrienne. Je ne vois pas de futur. » -
Guerre civile en Syrie
loki a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.mediapart.fr/journal/international/251224/noel-les-chretiens-de-syrie-craignent-qu-un-nouveau-monstre-chasse-l-autre Alep, Damas, Idlib (Syrie).– « C’est un Noël différent cette année. Cela se voit même dans les décorations. Il y en a moins. » Raouia Nanari déambule dans les rues du quartier chrétien de Bab Touma dans le vieux Damas. Elle pointe du doigt tous les signes dénués, selon elle, d’un esprit de fête dans son coin de la capitale syrienne. La jeune femme, employée d’une association caritative, est rongée par l’angoisse depuis la chute du dictateur syrien Bachar al-Assad, « un séisme ». Elle aimerait se réjouir de la fin d’un régime sanguinaire, rejoindre les foules euphoriques agitant le drapeau de la révolution, scandant « Vive la Syrie libre ». Mais elle en est incapable. L’inquiétude est plus forte que l’espoir, avoue la trentenaire. Elle craint « qu’un nouveau monstre chasse l’autre », que « la Syrie devienne l’Afghanistan » sous le joug des islamistes sunnites de l’ancienne branche d’Al-Qaïda, Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), et que la minorité à laquelle elle appartient – celle des chrétiens – soit opprimée. « Vais-je devoir porter le voile, ne plus pouvoir porter de croix ? Va-t-on nous interdire les sapins dans nos rues ? », s’alarme-t-elle. Son père, lui, ne veut toujours pas croire que Bachar al-Assad, qui a fui en Russie le 8 décembre, n’est plus président. Il incarnait pour lui la stabilité et une protection, il n’était pas un tyran à ses yeux, malgré toutes les atrocités documentées. Raouia Nanari n’est pas d’accord avec lui. Elle pense qu’« Assad le boucher » instrumentalisait les multiples communautés ethniques et religieuses de Syrie pour mieux les diviser et assoir son règne : « Nous avons grandi dans la peur de l’autre et, disons-le, dans la peur de l’islam. » Mardi 24 décembre, elle a hésité à rejoindre les manifestations qui ont éclaté dans plusieurs quartiers de chrétiens de Damas pour dénoncer l’incendie, la veille, d’un sapin de Noël à Souqaylabiya, une ville à majorité orthodoxe près de Hama, dans le centre de la Syrie. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, les auteurs sont des étrangers issus du groupe djihadiste Ansar Al-Tawhid. Arrêtés, « ils seront punis », a promis aux habitant·es un responsable religieux de HTC dans une vidéo virale postée sur les réseaux sociaux, en présence de prêtres. L’arbre a été remplacé. Malgré les propos et les promesses rassurantes du nouveau pouvoir syrien, qui a annoncé que les journées des 25 et 26 décembre seraient désormais fériées, l’incendie, qualifié d’acte isolé, exacerbe les craintes des chrétiens de Syrie. Il fait suite à d’autres incidents dans la région, notamment des destructions – ou tentatives – de croix, comme en a témoigné le 18 décembre l’archevêché grec orthodoxe de Hama (le mot « grec » fait référence à la langue utilisée à l’origine dans la liturgie de ces chrétiens d’Orient). « On est à cran, on a peur d’être attaqués à cause de notre religion », confie à Mediapart Elias Kharat à la sortie de la messe de Noël de la cathédrale Saint-Georges d’Alep, une célébration dont l’horaire a été exceptionnellement avancé pour des raisons sécuritaires. Venu avec ses amis, l’entrepreneur, qui veut malgré tout croire comme leur prêtre à « une renaissance de la Syrie », a été frappé par le faible nombre de fidèles, comparé aux années précédentes. « Ils sont restés chez eux ou ils ont fui », avance-t-il. Depuis le soulèvement populaire de 2011, l’exode des chrétiens a été massif en plus d’une décennie de guerre civile. Dans le pays de 23 millions d’habitant·es, majoritairement musulmans sunnites, ils ne représenteraient plus que 2 % de la population, contre 8 % en 2011. Ils étaient plus de 20 % avant la Première Guerre mondiale… Entre 2011 et 2014, plus de 300 000 chrétiens ont fui le territoire. Chaldéens, Syriaques, melkites, maronites… La communauté chrétienne de Syrie, orthodoxe (majoritaire) et catholique, a été frappée dans toute sa diversité par les persécutions de la majorité musulmane, notamment les groupes djihadistes dont l’État islamique (Daech). Menacée dans son quotidien, victime de rapts, d’assassinats, de viols, de conversions forcées, elle a vu ces dernières années nombre de ses villages, de ses églises et de son patrimoine séculaire détruits ou pillés. Devant la fontaine de la cathédrale grecque-catholique melkite dans le quartier Bab Charqi de Damas, Ghassan Tallab, 60 ans, directeur d’une école chrétienne, hésite à parler à des journalistes. « Je ne veux pas de problèmes. » Il « dort très mal », n’éprouve « ni joie ni soulagement » : « Nous sommes libres mais nous ne savons pas ce qui nous attend, c’est très angoissant. » Il y a quelques jours, il a demandé à chaque classe d’élèves s’ils avaient peur. La majorité a répondu non. Il en a déduit que « tous les parents n’étaient pas dans [s]on état de stress, tant mieux ». « Je ne vois pas de perspectives. L’horizon est brouillé », assure Ghassan Tallab en tombant dans les bras de Jalal Ghazal, le prêtre de l’église melkite Saint-Georges du village de Maaloula, à cinquante kilomètres au nord-est de Damas. Peu après la chute du régime, l’homme a fui Maaloula où il officie depuis deux ans. La localité est un symbole du christianisme oriental, nichée sur le flanc escarpé des montagnes du Qalamoun, où l’on parle encore l’araméen, la langue du Christ. Le prêtre s’est réfugié dans la capitale avec sa femme Maria et leurs enfants. « Je veux quitter la Syrie, je ne me sens pas en sécurité, en confiance », explique le religieux, qui craint que les chrétiens soient encore les boucs émissaires. Sa femme, Arménienne originaire d’Alep, acquiesce : « Les combattants du HTC font peur avec leurs barbe et cheveux longs. Beaucoup cachent leurs visages sous des cagoules, on ne voit rien à part leurs yeux, ça ne me rassure pas, c’est la première fois que je vois cela à Damas. » Leur fille refuse de sortir dehors, « tétanisée ». Le couple raconte l’arrivée des hommes du HTC à Maaloula, parmi lesquels de nombreux djihadistes, vidant les chargeurs de leurs kalachnikovs dans le ciel. Dans le petit village classé au patrimoine de l’Unesco, célèbre pour ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme, la démonstration de force a ravivé les pires traumatismes parmi les quelques milliers d’habitant·es, majoritairement grecs-catholiques. Le souvenir le plus douloureux date de fin 2013, lorsque des rebelles, dont des djihadistes du Front Al-Nosra affiliés à Al-Qaïda, se sont emparés de Maaloula et ont mis à sac les églises et monastères, brulé les icônes. Plus du tiers des 6 000 habitant·es s’est alors enfui à travers le pays ou à l’étranger. Treize religieuses ont été enlevées. Trois mois de calvaire pour elles avant leur libération. Reconquis en avril 2014 par les troupes d’Assad appuyées par le Hezbollah libanais, le village ne s’est jamais vraiment remis. Lorsqu’il a fait sonner les cloches le matin de l’annonce de la fuite d’Assad, Jalal Ghazal s’est retrouvé seul. Le village s’était vidé à nouveau. Le prêtre ne croit pas à la mue, même opportuniste, d’Ahmed al-Charaa, connu sous son nom de guerre Abou Mohammed al-Joulani, qui a délaissé le treillis militaire pour le costume-cravate. Pour lui, le dirigeant, qui a évolué dans le sillage d’Al-Qaïda et de l’État islamique, a du sang sur les mains et ne peut avoir définitivement rompu avec ces groupes terroristes. « Nous voulons un gouvernement civil, pas religieux. Comment vont-ils tenir les milices les plus radicales ? Et que vont-ils faire aux chrétiens qui frayaient avec l’ancien régime ? les tuer, les emprisonner ? », interroge Ghassan Tallab, qui s’inquiète aussi de l’occupation par Israël du Golan dans l’indifférence internationale. -
Guerre civile en Syrie
loki a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.mediapart.fr/journal/international/271224/syrie-le-regime-assad-pourri-de-l-interieur DamasDamas (Syrie).– Il a l’allure d’un militaire de haut rang élevé dans l’idéologie des « officiers libres », ces jeunes gradés qui, dans les années 1950 et 1960, ont pris le pouvoir dans différents pays arabes au nom de l’indépendance, de la lutte contre Israël et du panarabisme. La cinquantaine bien portée, droit comme un I, les cheveux gris coupés court et la moustache en brosse, il enchaîne les cigarettes, un verre de maté, boisson appréciée des Syrien·nes, posé devant lui sur la table basse. Appelons-le Salman, car il exige, avant de s’entretenir avec Mediapart, un anonymat complet, ni nom, ni grade, ni lieu d’affectation, ni spécialité militaire. L’officier de haut rang, entré dans l’armée syrienne en 1990 à l’âge de 20 ans, veut raconter comment, au fil des années, Bachar al-Assad a abîmé l’armée nationale, au point de la perdre. « Les soldats n’avaient pas d’entrain à se battre pour sauver le régime, affirme-t-il. Et la responsabilité en incombe à Bachar lui-même. » Il explique que l’offensive des rebelles avait été prévue par les renseignements et n’était donc pas véritablement une surprise. Deux lignes de défense d’urgence avaient été mises en place à proximité de la capitale, sur son flanc sud, et entre Homs et Damas au nord. Composées d’unités de l’armée nationale en nombre, de poignées de conseillers russes, iraniens et du Hezbollah libanais, elles étaient censées empêcher les rebelles d’arriver jusqu’à la capitale. Elles n’ont pas plus tenu que les défenses plus faibles d’Alep, de Hama et de Homs. « Nous avons perdu le contact entre le haut commandement et les échelons intermédiaires le vendredi en fin de journée [6 décembre – ndlr], raconte Salman. Même le ministre de la défense ne savait rien de la situation et était incapable de donner des ordres. Quand j’ai appris que les sites les plus stratégiques, les batteries de missiles sol-sol, les sites de lancement de missiles antiaériens, avaient été évacués, j’ai compris que c’était fini. Nous n’avions plus de commandement. » Quand Mediapart rencontre le militaire, cela fait une semaine tout juste que Bachar al-Assad a fui la Syrie. Il a eu le temps de se repasser le film du quart de siècle du règne du dictateur. Le verdict est sans appel : le régime s’est décomposé de l’intérieur et toutes les composantes de l’État ont été atteintes. « Les dernières années, depuis 2018, disons, ont été les pires. La corruption a atteint des niveaux inégalés, inimaginables, même pour la Syrie, renchérit Mohiedin Ghnaim, un homme d’affaires qui n’a jamais quitté le pays malgré les difficultés. Plus personne ne respectait la loi, surtout pas ceux de la clique de Bachar. » La corruption, marque du régime L’entrepreneur, qui a fêté ses 75 ans, et le militaire ont tous deux connu la Syrie du parti Baas, socialiste, panarabiste et laïc, des débuts de Hafez al-Assad, puis sa dérive dynastique et brutale, la succession porteuse d’espoir, la fermeture répressive, la révolution pacifique et sa militarisation, la guerre civile et le dépeçage du pays, livré à des milices locales et étrangères, à l’Iran et à la Russie, et au cercle mafieux autour de Bachar al-Assad. Ils ne sont pas du même bord, même si tous deux professent un dégoût du régime dans ses dernières années. L’officier supérieur se cache depuis le 8 décembre et la chute des Assad. Il a quitté son domicile de fonction et habite dorénavant chez un ami, dans une banlieue de Damas où personne ne sait qui il est. Il ne sort guère, d’ailleurs, de l’appartement typique de la classe moyenne démonétisée par des années de crise économique, tapis élimés, meubles et tentures mal vieillis, chauffage d’appoint électrique peu efficace à cause des coupures d’électricité incessantes. En ces temps d’incertitude, Salman a toutes les raisons de se montrer prudent : non seulement il appartient à l’armée défaite d’un régime honni, mais il est alaouite, minorité issue du chiisme, que le dictateur déchu a instrumentalisée pour la rassembler autour de lui. Il veut parler, cependant. Dire comment ce président a « trahi le pays et l’armée », ainsi que répète à plusieurs reprises celui qui n’a pas envisagé de quitter le pays, contrairement à certains de ses pairs. « Quand j’ai intégré le collège militaire et puis l’armée arabe syrienne [nom officiel de l’armée nationale – ndlr], j’ai fait le serment, comme tout soldat, de défendre la Syrie sur terre, dans les airs et sur mer. Ce serment, Bachar l’a brisé. Il nous a utilisés, nous, les militaires pour ses propres intérêts, assène Salman. Il n’a pas lutté pour ceux du pays. Il n’a jamais essayé de libérer notre terre occupée [la partie du Golan syrien, occupé et annexé par Israël depuis 1967 – ndlr], alors qu’il en avait les moyens. » L’officier, jeans et pull près du corps, ne critique pas la nature répressive du régime. Il respectait Hafez al-Assad qui a eu comme mérite, à ses yeux, de « mener une guerre pour libérer la patrie », en 1973 contre Israël, et ne dit pas un mot des terribles massacres de Hama qui, en 1982, ont tué des dizaines de milliers de personnes. À ses yeux, Bachar al-Assad présentait dès son accession au pouvoir un défaut rédhibitoire : il n’était pas militaire. Salman aurait préféré de loin le successeur désigné de Hafez al-Assad, son fils aîné Bassel, pourtant décrié même en interne, amateur de voitures puissantes, de femmes et de violence, mort dans un accident de la circulation en 1994. « Il était peut-être brutal, mais c’était un militaire, et il aurait été meilleur président que le traître » : l’officier, un court moment, semble étonné de proférer lui-même une telle insulte. Longtemps, sa loyauté a empêché de penser au dirigeant renversé en ces termes. Le militaire est ainsi resté fidèle jusqu’au bout, et s’est aveuglé sur nombre de points. Ainsi, il nie tout favoritisme basé sur la confession ou l’ethnie. C’est pourtant au sein de la minorité alaouite qu’ont été recrutés la plupart des gradés des corps d’élite. Il affirme également, contre toute évidence, que l’armée n’a pas ciblé les civils pendant la guerre civile, mais uniquement les membres de l’Armée syrienne libre et des groupes islamistes radicaux, qui « utilisaient la population comme boucliers humains ». Le tableau qu’il dresse vise la tête de l’armée et celle du pays. « Je savais au fond de moi que Bachar vendait le pays, mais je refusais d’en avoir pleinement conscience, affirme-t-il aujourd’hui. Nous, les militaires, avons été des instruments entre ses mains, qu’il a utilisés pour ses propres intérêts, et non pour défendre la Syrie. » La peur jusque dans l’armée Salman explique ainsi que Bachar al-Assad pratiquait le clientélisme et le favoritisme. Plus que son père, veut-il croire, pour lequel le haut gradé garde du respect et une certaine forme d’admiration. Bachar al-Assad, affirme-t-il, a choisi pour les postes les plus stratégiques de l’armée nationale « des hommes connus pour leur loyauté à son égard et non pour leurs qualifications ». Les discriminations au sein même des forces militaires étaient monnaie courante : « Les officiers des services de renseignement étaient privilégiés par rapport à ceux de l’armée. Ceux de la garde présidentielle [unité d’élite des forces terrestres – ndlr] et de la 4e division blindée également [dirigée par Maher al-Assad, contre lequel la France a émis un mandat d’arrêt en novembre 2023 pour complicité de crimes contre l’humanité – ndlr]. Les maisons, les véhicules, l’accès à tous les services, tout était mieux pour eux », témoigne-t-il. Dans l’armée comme dans le reste de la société régnaient la peur et la méfiance. « Chez les officiers, on avait tous peur d’être convoqués à la branche 293 des renseignements. Elle enquêtait sur les gradés. Son chef de 2016 à 2023, Assef al-Daker se servait de son pouvoir pour en faire chanter certains et obtenir de l’argent ou des biens, explique-t-il. Il montait de faux dossiers, et ils payaient car ils avaient peur de se retrouver en prison. » Assef al-Daker figure sur la liste états-unienne des personnalités sous sanction. La corruption a tout gangrené À cause de la corruption, Mohiedin Ghnaim, l’homme d’affaires, a réduit la voilure de son entreprise de matériaux électriques, se contentant, les dernières années, de faire vivoter sa société. « La corruption était partout, absolument partout. Au fil des années, c’est devenu de pire en pire. Il fallait payer des pots-de-vin pour l’acte le plus anodin, depuis déposer une demande de licence d’importation jusqu’à décharger des containers », raconte celui qui a repris le commerce de son père en 1977, et a commencé à importer dans les années 1990 des produits d’abord d’Allemagne, puis de Chine. Après 2017, il a cessé toute importation. « Vous aviez beau avoir payé toutes les taxes, être en possession de tous les documents légaux, vous voyiez débarquer une foule de types du ministère des finances qui vous accusaient de produire des faux, de faire de la contrebande et vous menaçaient de prison si vous ne versiez pas le dessous-de-table », témoigne l’homme d’affaires, qui a clippé sur sa veste un discret pin’s aux couleurs du drapeau de la révolution, remisé pendant treize ans. Une fois, il a refusé de céder. Son entreprise a subi une descente musclée et, comme il était absent, c’est un de ses employés qui a été arrêté et emprisonné. Il a payé l’équivalent de 20 000 dollars pour le faire sortir. « En plus, un de mes amis, qui travaillait au ministère de la justice, m’a dit que ce n’était pas cher, c’était le prix pour un employé, un patron, c’était beaucoup plus », affirme-t-il. Sa mémoire manque de précision, mais c’était en 2014 ou 2015, assure-t-il, à un moment où le régime de Bachar était très menacé par l’opposition armée. « Le pire, reprend Mohiedin Ghnaim, c’était s’ils vous prenaient avec des dollars. Ils épluchaient vos livres de compte. Si vous aviez écrit une somme en dollars, vous pouviez être accusé de contrevenir à la loi et vous risquiez dix ans de prison… Un de mes proches a été arrêté avec 100 dollars dans sa poche, il est resté trois ans en détention ! » Une loi, adoptée en 2013, interdit aux Syrien·nes d’utiliser des devises étrangères. Résurrection d’une législation de 1986 abolie peu après la succession de Hafez al-Assad, elle vise officiellement à soutenir la livre syrienne. Dans les faits, elle ouvre la porte à toutes sortes de pots-de-vin et de monopoles pour l’importation et l’exportation. « Pour parler du prix du dollar au téléphone, on en était à utiliser des mots de code. Ma belle-sœur, par exemple, me demandait “à combien est la botte de menthe, aujourd’hui ?” et je savais qu’elle cherchait des dollars », se souvient l’homme d’affaires. À son niveau, Mohiedin Ghnaim a bien vu le mouvement : au prétexte d’ouvrir l’économie, le régime a mis en place un système de prédation. « Les plus proches de Bachar ont pris la plus grosse part du gâteau, les télécommunications, l’agroalimentaire, le commerce des voitures, et j’en passe, décrit l’homme d’affaires. Tous les autres se voyaient refuser leur licence. C’est arrivé à un de mes amis, un Suisse, qui voulait investir ici dans les télécommunications. » Résultat : le pays, riche en ressources mais appauvri par la guerre civile déclenchée peu de temps après la révolution de 2011, s’est encore paupérisé. L’épouse de Mohiedin, enseignante, est payée 20 euros par mois, à peine de quoi faire un plein d’essence. L’officier de haut rang gagne 60 euros mensuels. Difficile, dans ces conditions, de résister aux offres de corruption. L’exil des jeunes diplômés Pourri de l’intérieur, le régime a fini par tomber sans combattre. Les derniers fidèles, les plus compromis, ont fui le pays. Mais la désolation semée rend la Syrie difficilement habitable, en tout cas peu attractive pour la jeunesse éduquée. Ainsi, Baher et Samer, respectivement pharmacien et dentiste fraîchement diplômés, bien que ravis l’un et l’autre de la chute de Bachar al-Assad, ne comptent pas remettre leur projet d’émigration vers l’Allemagne, demandeuse de travailleurs médicaux. « Cela fait des années que je prépare ce projet, explique Baher. J’ai appris l’allemand, passé tous les examens, j’attends mon visa incessamment. Ici, je gagnerais péniblement 100 euros par mois. Je vais aller passer quelques années en Allemagne, et je verrai après. Je reviendrai, si la situation s’améliore, si nos droits sont respectés et si nous pouvons vivre dignement dans notre propre pays. » L’officier, lui, est prêt à participer à la construction de la nouvelle Syrie. Si les dirigeants de Hayat Tahrir al-Cham, tombeurs de Bachar al-Assad, le contactent, il répondra « prêt ». D’ailleurs, il a déjà reçu quelques coups de téléphone.