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Tancrède

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Tout ce qui a été posté par Tancrède

  1. Voilà, j'ai commencé mon titre par la citation d'un ouvrage récent, ça fait très prépa Sciences Po, mon ex-prof de géo-économie serait hyper fier s'il était pas occupé à peloter une de ses étudiantes (ça fait bien 12 ans que je l'ai pas vu, mais je suis sûr qu'il le fait encore). Que dire sinon que ce sujet m'a été suggéré, ou alors j'ai vraiment rien pigé, mais samedi, j'étais un peu dans le gaz, afin de de tenter de désengorger l'actuel topic Afghanistan en lui soufflant les éventuels mauvais esprits qui voudraient parler de la conduite de la guerre, l'actuelle et la (ou les, soyons ouverts) souhaitable, qui sont appremment deux choses très différentes. Et oui, et l'amour dans tout ça, me direz-vous? Que fait la police? Y'a quoi dans ces grottes? Ces questions font authentiquement partie de la réflexion stratégique à mener sur la nature de la guerre de type contre-insurrectionnelle dans le cadre d'un Etat faible. Parce qu'effectivement, il ne s'agit pas d'une guerre au sens classique strict, sens renommé en jargon moderne "conflit symétrique" (ça fait vendre du consultant avec PowerPoint), mais bien d'un autre genre de guerre qu'il serait stupide de limiter au terme de "conflit de basse intensité", étant donné que l'évolution des processus et équipements fait de conflits, au niveau local, des lutte de haute intensité tactique. Et par les spécificités qui s'imposent, ces conflits ont plusieurs fronts qui doivent être menés en même temps et non priorisés: les coeurs et les esprits, les institutions et leur crédibilité, les zones de population et d'activité, les axes de communication et approvisionnements, et bien sûr le front guerrier, agressif, coercitif et plein de testostérone et de magazines d'armements que certains ont l'air d'utiliser comme substituts à un autre type de magazines que maman confisque. Pour ce topic éminemment civilisé et hautement "intellectuel" (pour toi Philippe, je te lâcherais pas avec ça; tu seras "l'homme qui collait des étiquettes à l'oreille des.... bref" :lol:) un minimum de tenue est requis: on tourne sondoigt 7 fois au-dessus de son clavier avant de taper, on se lave les mains et le clavier parce qu'une étude a prouvé que c'est plein de bactéries et que les chiottes c'est propre à côté, et on essaie de construire un raisonnement...... Putain, j'ai peur d'être très seul sur ce sujet. Et puis de me boycotter moi-même aussi. Bref, il serait bien de commencer par nos analyses personnelles de ce conflit: les causes et les effets, les raisons de le mener ou de se barrer (ce qui est une stratégie légitime suivant l'analyse), les moyens et l'organisation à mettre en oeuvre, les limites des différentes approches, la place et les différentes natures des actions plus purement militaires dans ce dispositif.... Mais en conséquence aussi, quelle orientation, quelle influence a/aura/devrait avoir ce conflit et ce type de conflictualité sur la conception de l'action militaire et sur les outils militaires..... Les paris sont ouverts, la chasse aussi; personne n'est obligé de traiter l'entièreté des champs proposés bien sûr. on s'essuie les pieds avant d'entrer et on n'oublie pas le guide.
  2. :lol: :lol: :lol: Ah, ben y'en a un que certains posts bourrent encore plus que moi :lol:! Mais vaut mieux pas trop insister sur ce topic là qui serait plutôt le biellet d'humeur et d'impressions à chaud à ce que m'on dit des voix venues du haut des cieux numériques où règnent les quatre divinités disposant des attributs de la coercition céleste (TOPOL-M, M-51, Smerch, MLRS, choux de Bruxelles, arsenal de chanteuses québécoises, oeuvres complètes de rap et R&B, bombes chimiques venues d'Irak -ben oui, il faut bien qu'elles soient quelque part- et bombes à sous-munitions -y'a une décote en ce moment). J'ai été chargé par un des messagers des dieux (même s'il a plutôt des pales que des ailettes aux pieds) de créer un topic Afghanistan version "intello", puisque c'est apparemment la réputation que je me serais taillée dans le patelin (non Philippe, je ne suis pas vexé, je persifle c'est tout; mais si on se croise un jour, t'auras pas de mon reblochon top-moumoute-introuvable-à-Paris, na!). Nous allons donc nous exécuter et créer le dit topic de ce pas pour éviter la dégénérescence de celui-ci en lieu de pugilat virtuel (restons civils et adaptons les règles du marquis de Queensburry aux échanges épistolaires numériques) puisqu'il sagit de la volonté des dieux, et que comme chacun sait, ce que les dieux veulent......... ben, heuh......... ben les dieux le veulent. Voilà, hop! Ca y est: http://www.air-defense.net/Forum_AD/index.php?topic=11064.0 Le forum "Afghanistan" des empêcheurs de fantasmer (sur des gros flingues) en rond. Je sais, là c'est pas très vendeur.
  3. Dès que Tancrède arrive sur un topic, on peut être sûr que ça va partir ... On s'est laisser débordé par le chat botté ... Beeeuuuaaaargh! La couille molle! Tactac, t'es un Treize à Table! Tu veux que je cite tous tes posts HS sur ce topic?? Mmmmmh? Tu veux vraiment? Et ce serait ma faute? Je vous ai "débordé"? Je vous ai débordé, voire encerclé, à moi tout seul? Chuis comme Astérix: - ils nous ont encerclé, chef - encerclé? Ils étaient combien? - ben.... ils étaient un.... et puis pas bien gros avec ça. Je l'adore celle-là :lol: :lol: Je signalerai que c'est pô moi qu'ai commencé à dérailler. Et pis chuis vraiment pas le seul. mais comme je le demandais il y a quelques temps, pourquoi un topic sur la Belgique n'arrive pas à rester sérieux? Je crois même me rappeler avoir essayé de garder un peu de tenue au sujet avant que ça parte en couille. Oui, môssieur, c'est moi qui ait été débordé par une horde de zazous incontrôlables. De la graine de communiste mon bon monsieur.
  4. Grandiose, c'est si simple et si évident! Mais pourquoi ne l'a t-on pas fait encore? Mais bien sûr "c'est tous des tapettes". T'en as d'autres grandioses comme ça? A ton avis, tous les experts en stratégie se creusent le chou depuis 2003 pour comprendre pourquoi la RMA, l'optimisation de la boucle OODA, le suréquipement et tout le toutim de la "transformation" de la guerre, CA FOIRE. Mais ce que tu proposes, c'est évideemment faire ce qui foire, aprce que c'est du beau matériel, c'est bandant et ça excite à toutes les heures. La guerre, c'est un peu plus compliqué; le combat n'en est qu'un aspect, et pas toujours le plus décisif. Mais le privilégier au dépend des autres aspects, c'est juste se condamner à l'échec. Mais t'as rasion, bombardons le Pakistan, ça va sûrement résoudre quelque chose. Et sûr que les Pakistanais vont aimer, avec une partie de l'opinion radicalement anti-occidentale et proche de l'explosion. Si tu crois que c'est au Pakistan que se trouve la zone de recrutement des divers mouvements insurgés (pas tous pachtounes, pas tous islamistes, pas tous talibans), t'es assez loin de la réponse. Et quand bien même, c'est pas un raid de B-52, de B1-B ou de M-51 qui dissuadera qui que ce soit d'aller friter en Afhganistan. Ca c'est dans une série américaine que ça marcherait. Ben justement, l'ennemi le fait pas; c'est ça qui est con avec l'ennemi, il fait jamais ce qu'on attend de lui. Quand à la supériorité tactique par la technologique, t'as du retard; ce n'est vrai qu'en cas de guerre classique, et encore, ça dépend de qui on a en face. En conflit de contre insurrection, c'est juste un petit apport, et en aucun cas le fond de l'affaire. Des gadgets, ça reste des gadgets. Ca aide mais c'est tout. Je préfère de loin un GC de bons fantassins bien expérimentés avec leurs MAS, leur bite et leur couteau que deux de guerriers nintendo avec un SCAR à chaque doigt et deux OPEX derrière eux. Ca n'a pas l'air, mais c'est de l'arithmétique. La guerre est une chose un petit poil plus compliquée. Si c'était si simple que ça, l'Histoire aurait beaucoup plus de grands stratèges au compteur.
  5. A force de proposition de suréquipement partout, de super LG avec le meilleur véhicule blindé, de tourelles et tourelleaux partout, de tel ou telgilet pare-balles.... on va faire les mêmes conneries que les ricains: essayer d'apporter une réponse technique à un problème tactique. le seule résultat sera une dépense accrue pour une efficacité à peine augmentée parce que ni la question ni la réponse ne se trouvent là. Ca va servir à quoi que chaque parti de reco aient 15 véhicules blindés dernier modèle avec 15 lance-missiles télé-opérés chacun, des fantassins blindés avec des canons rotatifs sous chaque bras, des drones pour chaque troufion qui veut aller pisser et un hélico derrière chaque colline? Vous pourrez en entretenir combien des partis de reco comme ça? Et ça apportera quoi comme réponse à la situation tactique? Face à ça, les talebs n'attaqueront plus directement, et la dépense aura été pour rien; faudrait essayer de comprendre les notions de surprise et de contournement qui sont la nature même de la guerre. Des troufions et sous-offs au point, endurcis et expérimentés, c'est la seule vraie réponse au volant tactique de la question. Et pour ça, y'a qu'une manière. Après, question matos, les seuls trucs vraiment utile, c'est plus de munitions, plus d'hélicos et éventuellement des petits drones pour les GC et compagnies. De la bonne dépense utile et qui servira plusieurs fois parce qu'elle permet l'adaptation. Pour les véhicules, à quoi ça sert d'en amener des toujours plus lourds? Les routes de montagne restent d'accès limité, et les talebs ne feront que des mines plus grosses et recevront des Kornets. C'est pas la surenchère matérielle qui aidera.
  6. La seule chose sûre est que l'option pure de combat a 100% de chances de foirer, mais bon.... ma solution "sur le papier" n'est pas apparue comme ça; je ne fais que reprendre des gens un peu plus compétents et expérimentés que moi (les généraux Rupert Smith et Desportes, par exemple, mais aussi Bigeard et Trinquier) qui en ont théorisé (à partir de la pratique) la totalité ou certains aspects particuliers. Ca a d'ailleurs marché en Bosnie. En Algérie et en Indo, ON NE L'A PAS FAIT! Je le précisais il y a quelques pages: en Algérie, on est tombé dans le volet sécuritaire et coercitif prédominant. Les actions civilo-militaires étaient de peu de poids face aux abus montés en épingle et surtout aux dommages collatéraux occasionnés. On a cédé au revanchisme aveugle des algérois et à la focalisation sur le volet purement coercitif qui a atteint une efficacité parfaite.... pour un résultat nul. Contradictoire? Non, pourtant. Le FLN a poussé à la répression systématique par ses campagnes de terrorisme aveugle, et on est tombé dedans. Du coup, crédibilité zéro pour le State Building (rebâtir une nouvelle société algérienne plus juste, ce qui était le but), avec en plus trop epu de moyens au regard de ce qui était dépensé pour l'action coercitive et l'action sécuritaire. Rajoute là-dessus le déploiement du contingent (400 000 hommes en permanence) et rien de mieux pour faire moisir la sauce: des jeunes non pros dans une guerre contre-insurrectionelle, ça donne soit des anti-guerres soit des mecs qui se retranchent sur l'esprit de groupe de l'armée et font généralement des conneries sur les civils, ou couvrent ceux qui en font. En Indo et pendant le Viet Nam, c'est plus simple: le state building fut entièrement foiré (corruption des élites et de l'appareil militaire viet, concentration des investissements sur quelques zones et oubli des campagnes....), et il y a eu d'authentiques inadaptations militaires dans les deux cas (là, je parle tactique et moyens inadaptés).
  7. dithyrambique? Moââââ? Fi donc, monsieur! Bonne remarque ;)! Il y a aussi des récits documentés en grand nombre sur des légions ouvrant leurs rangs face aux cavaliers lourds ou lâchant leurs vagues de pilums en continu. En fait, tout dépend vraiment du commandement, mais ce qui me fait pencher assez unilatéralement du côté de la Légion (toujours la Légion :lol:) est qu'elle a la possibilité de choisir comment elle va affronter la charge de plusieurs manières: son éventail de possibilités est plus large et elle a le matériel, le savoir-faire et l'organisation pour mettre ces possibilités en pratique rapidement, et son système, dans l'absolu, est infiniment plus versatile, avec un commandement professionnel compétent et cultivé et un encadrement important. C'est un outil adaptable et rôdé. Et je répète encore l'utilité de mes petits tribulus qui peuvent créer en quelques secondes un champ de mine de 30m de profondeur avec lequel une charge de cavalerie devient un par terre de chevaux tordus de douleurs et de chevaliers très ridicules. Je conviens largement en revanche qu'une charge de chevaliers, s'ils arrivaient à être disciplinés (en fait, à ce moment là, on prendra plutôt les Gendarmes à cheval post Charles VII, ou bien des chevalier pas forcément aristos et moins cuirassés du XIIème siècles), pourrait dévaster une partie d'un front légionnaire s'ils étaient capables de créer la surprise, c'est-à-dire de s'être gardés en réserve et de charger la triplex acies de flanc: passé les unités de couverture, si la charge reste cohérente, elle prend tout simplement le dispositif marien en enfilade, comme une bordée tirée dans la poupe d'un vaisseau de ligne. Mais de face, j'arrive pas vraiment à y croire, sauf erreur de commandement. Quand à la surprise et à l'enfilade, ça supposerait des compétences de commandement, une organisation, une cohérence, une homogénéité et une discipline dont les armées du Moyen Age sont trop souvent dépourvues: trop contrastées, trop différentes, rarement suffisamment coordonnées et encadrées, et avec des commandants moins versés dans l'art de la tactique (j'en fais pas non plus de incultes en la matière, ne caricaturons pas). Le feu roulant d'une compagnie ne double pas le nombre de tirs par personne: il entretient une ligne de feu permanente. Un bataillon de 600 archers verse 6000 à 7200 flèches par minute, parce que chaque homme tire en permanence. Un bataillon équivalent de fusiliers sur 3 rangs ne constitue qu'une seule ligne de feu permanente qui essaie de tirer par salves: je doute qu'elle lâche 1800 coups par minute qui est son maximum théorique. Et je ne rappelle pas la différence de dégâts occasionnés par les deux types de projectiles; l'efficacité de la balle reste faible. Sans compter aussi la fréquence des longs feux dans un mousquet. Pour la durée du feu, on a suffisamment de comptes de batailles d'archers en Angleterre comme pendant la Guerre de Cent Ans qui ont vu les archers parfois tenir toute une journée. Après, effectivement, j'imagine qu'ils ne tiendraient pas 3 jours en rythme élevé, c'est sûr (le bras doit faire mal). Face à l'artillerie, en effet, tous les hommes sont égaux.... J'avoue aussi que mon interrogation sur les archers ne venait pas tant de l'envie de confronter une armée médiévale à une napoléonienne, mais d'insérer des bataillons d'archers dans une armée napoléonienne, en supposant donc qu'ils soient formés come des fantassins de la même époque et qu'ils se mettent aussi en carré et en ligne (le colonne, pour eux, bof ), ce qui ne nuit pas à leur feu. Ils n'étaient organisés en packs que pour faciliter leur protection (ça coûte moins cher en pieux) et parce que les armées médiévales étaient moins encadrées, ce qui ne serait évidemment pas le ca dans une armée napoléonienne. Je parle donc d'un outil plus perfectionné, pas d'unités de gros bourrins gallois médiévaux lâchés à Borodino tout d'un coup façon les Visiteurs :lol:. Maintenant pour la charge de chevaliers contre l'armée napoléonienne.... Pas photo selon moi: tactiques, manoeuvres, professionalisme, encadrement, commandement, efficacité des mousquets contre les piquiers, rapidité de mouvement et d'exécution, densité et efficacité de l'artillerie.... Tout va dans le sens de l'armée napoléonienne. La pique apporterait peu parce qu'on ne la laisserait pas approcher. Et la capacité comme la rapidité de mouvement sont incomparables. La cavalerie ne donnerait quelque chose que si le commandant arrive à créer la surprise, à la garder un bon moment en réserve, cachée (et faut jamais sous-estimer les hussards et chasseurs pour débusquer ce genre de renseignement). Et là encore, on a l'infanterie légère déployée qui fait des ravages. Bien sûr, l'archerie de longbowmen médiévaux employée contre l'armée napoléonienne pourrait faire des dégâts, mais son problème est qu'elle n'opère qu'en défense, encastrée dans son dispositif de pieux. Un commandant napoléonien avisé ne s'approcherait donc pas et ferait trucider au canon, ou bien par flanquement/contournement, selon le terrain (qu'il aurait eu plus de chances de savoir et de pouvoir choisir qu'un capitaine du Moyen Age). Y'a toujours du couvert quand on sait chercher. Mais bon, là, l'approche frontale de la cavalerie ou de l'infanterie napoléonienne me semblerait vouée au massacre si le terrain n'a pas été attendri préalablement au 8 ou au 12 livres.
  8. 1 ou 2 cavaliers renversant un rang entier en crevant? Si par hasard il parvenait jusqu'au contact encore vivant (très douteux), il renverserait 2 ou 3 gars au mieux, peut-être 4 ou 5, mais c'est tout. Et les baïonnettes marchaient très bien contre les cavaliers; beaucoup de témoignages de première main confirment qu'ils les digéraient très mal :lol:. La lance du chevalier, malgré la puissance qui s'y concentre s'il y a assez d'élan, ne perforera jamais qu'une personne. Et le cheval restera une bête craintive qui s'effarouchera face à un mur de baïonnettes.
  9. Dans la killzone, les chevaliers lourds sont tous morts, comme à Azincourt: les balles se foutent des armures à moins de 100m, et plus encore, elles buteront les chevaux. Et l'un des problèmes d'une charge de cavalerie lourde est qu'elle perd toute cohésion et le plus gros de son élan quand le premier rang s'effondre, qui fout le bordel dans les suivants, alors qu'ils continueront à se faire arroser. Et là, ce n'est que théorique, parce que la vraie situation est de deux armées face à face: la chevalerie lourde ne peut exister en énormes effectifs et peut donc rapidement se faire user (sans compter la fatigue énorme des chevauxs face à un tel poids: quand on pense que les percherons des cuirassiers se fatiguaient assez vite). Ils seraient face à plusieurs carrés, et plus encore à de l'artillerie, meurtrière, et qui passe à la mitraille en-dessous de 100-120m. Et je ne parle même pas des niveaux d'organisations tactiques et stratégiques des armées napoléoniennes face aux médiévales, et de leurs rythmes de progression. Selon toute vraissemblance, ce sont les napoléoniens qui choisiraient le terrain.
  10. Et ils n'ont commencé à faire ça qu'en 2006-2007. Pas partout: y'a des chefs qui sont à demeure avec la coalition, mais pas assez. Mais surtout, par quoi tu remplaces l'opium? Y'a t'il une seule culture qui rapporte ne serait-ce que le millième de ce que vaut l'opium à l'hectare? Et en Afghanistan, y'a pas le 5ème des effectifs nécessaires, et pas le 10ème du fric nécessaire, et le peu qu'il y a est gaspillé par la corruption et les revenus délirants des contractors civils.
  11. Le fait est que les Mongols ne peuvent pas assurer un feu roulant comme les longbowmen (qui ont leur train juste derrière eux, et des personnels qui les leur amènent): d'abord parce qu'ils ne peuvent pas avoir la même cadence, et de loin (5-6 flèches/minute au maxi, et encore en n'aynt pas à manoeuvrer et que du terrain plat devant eux). Ensuite, parce qu'ils ne peuvent pas se réapprovisionner rapidement. S'ils peuvent le faire, cela veut dire qu'ils se retirent de la bataille un moment, ce qui implique qu'il y a moins de monde à tirer en permanence. Si c'est contre une unité napoléonienne, l'avantage des mongols n'est pas tant la mobilité que la portée supérieure de leurs arcs; l'inconvénient est que pour tirer au-delà de la killzone des fusiliers, il leur faut mieux ajuster et plus bander leurs armes, ce qui veut dire une cadence de feu réduite, et une probabilité de toucher moindre. Ajoutons le fait qu'ils doivent se réapprovisionner, ce qui limite plus les effectifs disponibles en permanence. Au résultat, la capacité de saturation est très improbable en raison d'une densité de feu limitée chez les Mongols. Seuls les Longbowmens pourraient assurer une saturation jusqu'à 150m. Ajoutons le fait que la cavalerie napoléonienne, et même l'ensemble de l'armée, dispose d'un commandement ayant eu une éducation systématique à la guerre (ainsi que l'expérience) et ayant un panel de tactiques, de manoeuvres et de réflexes plus large, ainsi qu'une organisation nettement plus poussée. Je ne dis pas que les Mongols n'en ont pas, mais c'est moins systématique, moins "professionnel" au sens de l'extension et surtout de l'homogénéité des savoirs et savoirs-faires. Et l'armée elle-même est plus rôdée à ces ordres, tactiques et manoeuvres (c'est une machine plus élaborée et plus huilée). La killzone des 80-110m n'est pas à négliger quand même, mais surtout la proportion d'infanterie et de cavalerie légères permet de répartir une partie de ce feu beaucoup plus largement et de façon coordonnée: les nuées de tirailleurs et voltigeurs qui se répartissent en binôme ou trinôme en profitant du terrain sont un danger pour toute cavalerie, de même que la cavalerie légère qui couvre ses fantassins. Et plus encore, il y a l'artillerie, avec son complément plus souple, l'artillerie à cheval. La portée dérangera plus les archers à cheval.
  12. J'ai pas dit le contraire, mais le point est que justement, la méthode américaine fut mauvaise en ce qu'elle différenciait l'action civile et l'action militaire en limitant les soldats au combat et les contractors civils à la reconstruction, avec rien entre les deux. Hors, les contractors civils sont trop chers, trop gourmands, avec donc un effet plus limité pour le même montant investi. Et plus encore ils se contentent de construire et sont gourmands aussi en soldats pour leur sécurité, ou pire encore en contractors armés qui sont l'essence même d'un travail contre-productif en même temps qu'un des nouveaux problèmes de ce type de guerre. C'est simple et facile de dire sur le papier que les militaires combattent et les civils construisent; mais dans la réalité, dans un Etat en construction, seuls des militaires ou des actions de civils intégrés à des unités militaires d'un type nouveau sont pertinents dans la durée, précisément parce que le soldat de ce type de guerre doit être A LA FOIS un combattant, un policier et un bâtisseur, du plus haut niveau de commandement à la plus petite unité de combat. Non seulement à l'échelle de chaque commandement local, on doit trouver des compétences de combattant, de policier (et d'officier de renseignement de terrain) et de bâtisseur, incluant donc des unités combattantes, des unités de sécurité (gendarmes, ou bien soldats avec des formations et/ou des coaching adéquats) et des unités de reconstruction et d'assistance (Génie, Tringlots, médecins.... mais aussi experts divers en agronomie, bâtiment, approvisonnement en eau, électricité, éducation....), mais plus encore, chaque unité combattante doit avoir des compétences diverses incluant des actions civilo-militaires, et surtout le discernement pour savoir qu'il faut pouvoir tendre le flingue ET la main. J'ai pas dit que c'était facile, et je ne sais même pas si c'est possible; je sais juste que si on le fait pas, on pourra gagner tous les engagements qu'on veut contre les talebs, avec toute la technologie, la débauche de matériel et tous les RETEX possibles et imaginables, la guerre sera quand même perdue, parce que le gros de la population sait très bien que les insurgés/talebs et autres seront toujours là, mais que les occidentaux dégageront un jour quoiqu'il arrive. Le but est donc de créer la confiance: confiance dans le nouvel Etat, confiance dans l'avenir, confiance dans la coalition.... Et pour ce faire, les 3 missions sont cruciales: coercition, sécurité ET reconstruction/organisation. Il suffit pas d'amener l'eau courante et une école à un village, mais lui assurer qu'elle ne seront pas détruites par un bombardement ou par les talebs, que l'éducation pourra offrir un avenir, qu'aucun dommage collatéral ne les tuera et qu'on fera tout ce qu'on peut pour que les talebs ne le fassent pas, même si le village refuse de les aider. C'est pas avec 700 hommes de plus ou de moins, ni même avec 10 000 de plus ou de moins, qu'on eput faire ça à l'échelle des 2/3 d'un pays. Mais si on commence à compartimenter les missions ("là, y'a la sécurité, là, y'a l'action de guerre et là, y'a la reconstruction"), on court au grand gaspillage de vies et de fric pour des prunes, parce que si on les sépare, à chaque décision prise par le commandement, on les hiérarchisera très vite, et un commandement purement militaire avec la mentalité stratégique américaine actuelle (une caricature de Clausewitz) mettra toujours le strict combat en priorité, ce qui implique la victoire tactique à tout prix, qui n'est pertinente qu'à très court terme et en un endroit donné seulement. Et cette victoire tactique implique des "dommages collatéraux" systématiquement acceptés par le commandement qui se contente d'un "c'est triste mais nécessaire". Le problème est qu'il n'y aura jamais de bataille décisive ni donc de victoire au sens militaire, avec une capitale prise (ou une hypothétique "grotte quartier général") et un dernier carré ennemi qui se rend ou crève. Donc l'objectif de court terme est tout aussi absurde que vouloir reconstruire d'emblée au risque de tout voir péter rapidement (ce qui ne réjouit que Halliburton et quelques autres). Ce sont deux visions absurdes parce que compartimentées et donc priorisées. Si c'était la stricte mission sécuritaire qui l'emportait, sa propre priorisation absurde verrait des villes bunkerisées par quartiers avec des effectifs proprement démentiels qu'aucun pays occidental ne pourrait fournir, USA compris.
  13. La première erreur stratégique est de confondre l'effet et l'objectif. Les Américains ont mis 4 ans à voir qu'ils le faisaient en Irak, et en Afghanistan, on a du mal à voir qui fait la distinction. Le but de la guerre est de construire un Etat afghan relativement ouvert et pluriel, mais avant tout stable et capable de tenir par lui-même. Pour ce faire, il faut non seulement bâtir et étayer l'Etat afghan comme institution, mais aussi et surtout s'assurer qu'il ait l'adhésion raisonnée d'une majorité des populations afghanes (la totalité étant impossible en l'occurrence): si les deux tiers de ces populations soutenaient fermement le dit Etat, et que celui-ci limitait sa corruption à une proportion tolérable, la victoire serait complète. Mais pour gagner les populations, il faut d'abord sécuriser un certain nombre de zones et y créer une infrastructure politique et économique minimale qui soit capable de durer. C'est à ce niveau que les soldats entrent en jeu, et, comme le dit le général Desportes, leur rôle est triple et un soldat doit être prêt à ces 3 métiers: la cohercition, la sécurité et l'humanitaire. Toute personne qui balance que les soldats ne sont là que pour flinguer du taleb n'a rien compris à la guerre en cours. La guerre et le combat sont deux choses différentes: la guerre classique de haute intensité, où le rôle du soldat n'est que de combat, n'est qu'un des deux métiers majeurs du soldat d'aujourd'hui. L'autre est la guerre contre-insurrectionnelle qui ne peut être départi du State Building. Pour ce faire, l'économie des forces, le contact avec les populations locales (tant pour la confiance que pour le renseignement), l'aide aux populations, la sécurité/protection (et non l'attaque), au besoin incluant de l'action de police, le refus des dommages collatéraux, le fait de laisser passer des occasions de flinguer du taleb (si ça implique des pertes civiles).... sont des dimensions du métier de soldat aussi importantes que le pur combat, dans lequel la logique strictement militaire accepte les pertes civiles si elles sont utiles à la mission de destruction. Dans le cas de l'embûche récente, ça n'excuse pas les fautes éventuelles au niveau tactique (du commandement ou d'ailleurs) ni celles de la décision politique/stratégique, que ce soit au niveau des équipements (drones, hélicos, munitions), des tactiques, ou des budgets en place et leur allocation. Mais ces fautes entrent dans le même registre que d'autres: acception des dommages collatéraux, recours trop fréquent aux contractors civils et militaires (gaspillage de fric pour un effet faible sur la reconstruction), faiblesse des budgets, non surveillance de la destination de l'argent (corruption de l'Etat afghan), intérêts divers en jeu parasitant la décision (ces grands contractors civils et militaires sont avant tout le produit du lobbying de certaines boîtes).... Toutes ces fautes sont du même registre parce qu'elles concourent du même effet: perdre la guerre. Et l'objectif final reste de la gagner. Philippe C'était pour quoi, ça :lol:? Ma petite allusion? Taquin, va!
  14. Qu'on le veuille ou non, Philippe, la décision politique est la base de l'action de guerre et fait partie de la chaîne d'activités dont le bout extrême est une balle de 5,56. Ce qui est hors sujet ici est de faire le débat qui aura lieu à l'assemblée sur la raison ou non de la présence en Afghanistan; ce qui ne l'est pas est de discuter de l'action à mener en Afghanistan, tant au niveau du combat que de l'action de state building en général ou du vote des crédits nécessaires à telle ou telle stratégie. La guerre est la continuation de la politique, et la politique comme la guerre sont le lieu de la confrontation des volontés. La volonté clairement exprimée de l'exécutif est de renforcer le dispositif en Afghanistan et, apparement d'essayer d'apposer sa marque sur la manière dont les opérations y sont conduites au niveau de l'action d'ensemble comme au niveau tactique, du moins dans les endroits où la présence française s'y trouve en position de le faire; c'est pas pour rien que NS a désiré le contrôle d'une province. Le vote se passera vraissemblablement sans problème; c'est une chose qu'une partie de la majorité fasse sentir qu'elle existe à l'occasion de quelques votes, c'en serait une autre de désavouer le gouvernement sur une question majeure. Les Anglais ont un dispositif parlementaire en ce sens, plaçant des ordres de priorité marqués par des barres sur tel ou tel texte; une barre veut dire que les députés peuvent voter librement, en leur âme et conscience, trois imposent la discipline de parti, sous peine d'exclusion du dit parti, d'ostracisme à l'intérieur du parti, d'absence de soutien de candidature ou d'un texte particulier, ou de refus de financement de campagne (je sais plus exactement comment s'articulent les conditions et punitions liées à deux barres). Nous n'avons rien d'aussi ritualisé à l'Assemblée, mais ces types de priorisation existent bel et bien, et tout le monde sait quand elles sont en jeu: Copé, qui veut devenir calife à la place du calife et ne le cache absolument pas, n'osera pas faire mumuse avec la majorité sur un tel débat. Si d'aventure il l'osait, ça voudrait dire que c'est lui qui a la majorité en main, et que Sarko n'est plus rien, ce dont je doute pour l'instant. Ces gens là ne frappent qu'à coup sûr et uniquement la bête blessée à mort. Et à ce stade d'équilibre, même s'il avait une chance d'emporter un vote contre NS, Copé ne prendrait pas le risque de briser une majorité dont il ne pourrait pas rassembler tous les morceaux après. Le camp atlantiste ne lui pardonnerait pas ce coup là, pas plus que les sarkozystes et gaulistes/souverainistes. Quoiqu'on fasse, ce genre de débat fait partie de la chaîne de décision militaire: avec Napoléon, c'était plus simple, ce débat avait lieu dans sa tête et avec à la rigueur un cercle de proches conseillers. Il était à la fois le Président, l'Assemblée, le Sénat, le Premier Ministre, le chef militaire, et ses hésitations personnelles représentaient les diverses tendances politiques :lol:; ça gagnait du temps et ça économisait la médiatisation des débats. Pour la "victoire" talibane: il ne s'agit pas non plus du rétamage d'une unité: c'est une escarmouche qui a failli réussir, et qui finalement s'est terminée sur une absence de résultat. Du moins sur le terrain. Dans le flot d'informations, même la venue de NS en Afghanistan n'est pas grand chose: rapidement fait, rapidement oublié. Une vidéo façon tchétchénie, des otages ou le rétamage complet de la colonne avec talebs paradant au milieu des cadavres, là ça aurait eu un impact. Mais là, c'est de l'émotion de court terme et rien d'autre. Pour ce qui est du combat de contact, on pourrait avoir l'impression que les occidentaux ne peuvent rien faire sans appui aérien ou renforts appelés; c'est en effet la doctrine. Ca s'appelle l'économie des forces: on ne prend pas le risque de perdre du monde si on peut faire autrement. S'il n'y a pas le choix, je rappelle que l'infanterie est toujours formée à se battre. Mais dans du combat d'infanterie légère, le bodycount est nécessairement élevé, quel que soit le niveau technologique. Si on commence à jouer à ça, on perdra plus de monde pour un résultat nul; sans doute les talebs morfleront, mais c'est pas au nombre de talebs morts que se décidera la victoire, précisément parce qu'eux considèrent que perdre la moitié ou plus de leurs effectifs pour avoir 9 troufions, ce peut être une victoire. Donc ou, il faut continuer à réclamer de l'appui chaque fois qu'on le peut plutôt que de vouloir démontrer qu'on peut monter à l'assaut avec bite et FAMAS; Parce qu'on est censés occuper et sécuriser le terrain, et donc garder le maximum de forces intactes.
  15. Vous n'avez pas lu mes gros posts plus haut, canaillous (d'accord, ils sont maousses)! Les mousquets napoléoniens ont une portée utile qui va rarement au-delà de 100m, et qui est plus souvent comprise entre 50 et 80m; dans cet arc, la précision est très moyenne, et la cadence d'un bataillon très entraîné ne dépasse pas 3 tirs à la minute. Je rappelle par ailleurs que la puissance du projectile est très limitée, avec un mauvais indice de pénétration. Pour les fusils de cette époque, et surtout le Baker Rifle: la cadence de feu est TRES lente, environs un coup par minute. La portée et la précision sont certes meilleures (jusqu'à 200m, mais à une cadence de feu très lente, avec quelques notables faits d'armes où un sniper aurait réussi à moucher à 600m), mais les balles sont sur mesure à l'arme, et doivent être emballées spécialement pour ne pas perdre en précision. Le fusil doit être nettoyé très souvent, y compris au cours même d'une bataille. Ceux qui arrivaient à tirer 2 balles par minutes le faisaient au détriment de la visée, et surtout de l'entretien: maintenir une cadence rapide pendant quelques minutes voulait dire un long moment à l'écart en plein milieu d'une bataille. Et ces fusils n'étaient pas à canon rayé. A côté de ça, la flèche d'un longbowman est infiniment plus puissante et se tire à 10-12 coups à la minute, portant jusqu'à 200m avec une puissance de rentrée quasi intacte. Pas vraiment la même catégorie. D'autant plus que la dite puissance assure qu'elle rentrera dans un uniforme napoléonien et dans la peau en-dessous sans problème, là où il existe quantité de récits de balles de mousquets arrêtées par un simple baudrier en cuir, ou par la doublure d'une veste ou parce que la balle a ricoché sur une cible en biais.... et ce parfois à moins de 100m. Même à 60-80m, un bataillon en ligne délivrant sa volée pouvait ne pas allonger plus d'une petite vingtaine d'hommes sans que ça paraisse autre chose que normal. C'était même le ratio correct, vu les armes. J'ai objecté à ça plus haut. Mais à courte et moyenne portée, quele puissance d'arrêt ;)! Sans compter qu'une armée romaine se balade aussi avec son train et son génie, et de l'artillerie dans les bagages. Disons que si c'est pas la cadence de longbowmen, ça peut quand même laisser des souvenirs à des cavaliers téméraires (balistes, catapultes et scorpions ne sont pas des gens sortables). On notera aussi que les Romains, décidément pragmatiques, avaient un autre moyen de se défendre contre une cavalerie trop entreprenante au premier rendez-vous: le Tribulus. Il s'agissait d'un croisillon de 4 gros clous en métal (5-7cm par clou) qui pouvait, en fait, s'adresser à beaucoup de cibles, des éléphants de guerre jusqu'à l'infanterie en passant par les chameaux ou les chariots de guerre. L'intendance les prévoyait en grande abondance, afin de pouvoir être balancés au dernier moment sur le champ de bataille (mais aussi pour prémunir les flancs et les arrières éventuellement). En les balançant à la main, mais aussi avec des scorpions, une armée pouvait se créer en quelques instants un vrai champ de mines couvrant très facilement 30m de rayon. Un CIWS antique, quoi. Ca calme les ardeurs d'une chevalerie bouillonnante. A noter pour le cas de figure Horde Mongole/Armée pro Guerre de Cent Ans, la portée de l'arc composite mongol est assez équivalente à celle du longbow, mais la différence est qu'à cheval, on ne peut aligner ni bander son arc comme à terre, et surtout, on ne peut avoir la même cadence. L'arme devient inférieure par ses conditions d'emploi. Reste à savoir si la mobilité compense, ce qui est une autre question.
  16. Ca et un recueil de vannes de Philippe Geluck en boucle: il s ramperont en demandant pitié. Mais merde! Moi je parlais très sérieusement: une offensive brutale dans le Bois de la Cambe, dans le genre offensive des Ardennes (attention aux pelouses quand même) et sur fond de chevauchée des Walkyries. Ca vaut toutes les plaines polonaises. Mais juste en plus petit. Mais bon, moi chuis comme Woody Allen: chaque fois que j'entends du Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne. Donc, soyons sérieux sur les effectifs: une force massive pour contrôler la Belgique, mais surtout Bruxelles.... Un escadron de Leclercs, une section d'infanterie mécha (allez, mettons deux, avec une en réserve au cas où un plat local passerait mal; après tout, on n'est jamais sûr que les moules soient fraîches -oui, jeu de mot salace voulu), une batterie.... de cuisine de campagne. De l'antiaérien? Ca fait un peu rude, et cher, de flinguer des pigeons au Mistral, même si les mecs de l'ABC n'aiment pas qu'on souille leurs engins. Bon, une compagnie de para aussi, et quelques tringlots, on sait jamais, on voudra peut-être ramener des souvenirs. Avec ça, il faut des glands du CAT pour régler les achats dans les boutiques (on est polis quand même) et les jeunes filles après service; et puis bien sûr 867 officiers pour gérer la campagne, puisqu'ils disent qu'ils sont essentiels vu la taille du dispositif. Et puis un aûmonier, tiens. Et surtout, surtout, un hôpital de campagne, pour gérer les éventuels problèmes liés au climat et à la nourriture locale auxquels nos organismes ne sont pas habitués. On fera venir aussi l'orchestre de Lann Bihoué, qui a l'avantage d'être une double dotation, aussi bien à vocation festive que comme arme psychologique. Si l'amiral Fusilier pouvait aussi nous monter des DINAZO pour remonter la Sambre et la Meuse, ça pourrait être utile, de même que quelques palmeurs d'Hubert. Je signale à tout hasard que l'Opération Moulinsart II a déjà commencé: des éléments du 13, mais aussi des patrouilles de la 4ème Cie du 2ème Hussard sont d'ores et déjà positionnés dans Bruxelles Capitale. Je n'en ai repéré qu'un: allez regardez le petit Maneken, et essayez de voir s'il en a une comme d'habitude.... Désolé, c'est l'hydromel
  17. Y'a qu'à envoyer Carla! A poil sur un Leclerc, ça vous gagne les coeurs, les esprits et le reste. Faut juste pas qu'elle chante.
  18. Tactac Sans compter que si on fait ça en ce moment, y'a les retours de vacances sur les routes, je vous raconte pas les emmerdes et les planning foutus en l'air. C'est vrai qu'il peut y avoir des problèmes, parce que t'as même pas mentionné les sens interdits! Mais bon, dans ce coin, les GPS sont tenus à jour: un crash program avec TomTom et on devrait s'en sortir. Surtout, rappelons-le QU'IL NE S'AGIT QUE DE TRAVERSER LE BOIS DE LA CAMBE, bordel! Ca devrait être gérable avec une bonne reco aérienne et pas trop de papiers gras par terre (auquel cas il faudrait changer les patins des Leclercs et éviter que les barbotins chauffent trop). Pour ça, j'ai toutes confiance dans les gars du 2ème Hussard ("les moines") et ceux des GLCAT (pour bricoler la bibine).
  19. Bref, c'est chiant à planifier une invasion de Bruxelles; en plus, comme il faut faire du "win hearts and minds", on n'a pas le droit de piller, de violer, de dommagecollatérer.... donc le Commissariat devra prévoir le fait qu'il faut amener ses comfort girls, ses propres sacs à vomi (si nos troufions gerbent dans les rues après la cuite, ça vous aura pas l'air d'une invasion sérieuse) et son manger (j'adore cette formulation et j'avoue que j'ai baratiné ce post là juste pour la caser :lol:. Sion, ça fait pas bien en société, et nos soldats doivent être sortables, c'est la condition des OPEX réussies.
  20. Je parle de Bruxelles, et plutôt le centre. Et mes autres programmes? Sans compter qu'il faudra demander aux Suisses de nous coacher pour monter des unités cyclistes, tant pour aider à la mobilité que pour rassurer le local. On n'en finit pas!
  21. C'est pas tellement ça mais c'est les axes de communication, de transport et de log. On a cessé de planifier des déplacements vers le nord (le Nôôôôrd), plus rien n'est organisé en ce sens, je ne sais même pas si on a encore des accords avec la SNCF pour des réducs massives dans ces directions là, y' a plus de bases logistiques.... Bref, ça peut se faire, mais ça va être un vrai bordel indigne d'une belle organisation militaire. Mais bon, en plus, il faudra prévoir un camo spécial en crash program (motif pierre grise et enseignes de bistrot, avec le même en ghillie suit), de même que divers coaching (comment résister à l'envie d'une biniouze dans des opérations basse intensité sans sommeil sur plusieurs jours? Vous sauriez apprendre ça à un militaire d'où qu'il soit?) et experts culturels dans chaque section. Et la DGSE devrait former des commandos suicides d'exilés wallons prêts à se faire sauter à côté du Maneken Pis et dans des brasseries, histoire de terrifier le chaland.
  22. Et que deviendraient les blagues belges en cas d'anschluss franco-wallon :'(? Mais coment faire une percée sur Bruxelles avec toutes nos bases de défense qui s'orientent vers le Sud et autour du sillon rhodanien? Un raid éclair de forces spéciales et d'infanterie par Thalys, une infiltration commando par les égoûts, ça le fait, mais pour amener des blindés.... Y'a une forêt entre Bruxelles et la Wallonnie, je sais pas si des chars passeraient par là, et si on tronçonnait, on se ferait engueuler par les eaux et forêts locales. Pour un parachutage, c'est assez chiant Bruxelles: trop touristique, nos p'tits paras se feraient mal en atterrissant sur les touristes ou les beffrois. C'est compliqué la stratégie. Et il faudrait repérer les points stratégiques de Bruxelles: qu'y a t-il d'important ou de névralgique là-dedans? A part la baraque de mon ex et un ou deux restos, je vois pas.
  23. Des pieux taillés font partie du train d'une légion, afin de former une palissade éventuellement: de quoi faire un ou deux rangs. Soit ils les taillent sur place, comme chaque soir pour former un camp de marche, soit ils en emmènent un certain nombre pour se prémunir en cas d'attaque de cavalerie. Tout dépend du commandement. Par ailleurs, pendant que certains combattent, d'autres, légionnaires ou auxilliaires de l'intendance, peuvent tailler rapidos des pieux. C'est beau l'organisation. On voit d'ailleurs ce dispositif dans Gladiator (bataille du début) et il est très juste historiquement (c'est bien un des seuls trucs du film qui le soit :lol:). Maintenant, c'est pas les Ecossais qui ont inventé le truc des longs pieux contre la cavalerie ;). Mais c'est pas non plus un rang de glandus en kilts tenant des pieux à bout de bras qui va arrêter une charge de cavalerie lourde: ils doivent être plantés, et il en faut au moins 2 ou 3 rangs, soient plantés, soient enfoncés rapidos dans un coin de terre et soutenus par 2 mecs. Et plus que tout, ces premiers rangs qui tiennent doivent être ordonnés, calmes et disciplinés. Des soldats professionnels, et non des guerriers ou des levées, savent tenir les rangs et ont moins de chances de paniquer face à des chevaliers lourds, ce qui enlève un des atouts des dits chevaliers.
  24. On notera par ailleurs que les légionnaires n'ont pas que le pilum, qui est avant tout une arme de jet lourde (il y a un javelot plus petit, le verutum); elles gardent en réserve, en double dotation et prêtes à l'emploi, les hasta, des lances d'arrêt et d'attaque. Cependant, je me demande ce que donnerait une charge de cavalerie sur un front d'armée romaine ayant ses pilums: le pilum se lance, certes, mais il est puissant et perce sans problème une armure. Imaginez ce que la coordination et l'organisation romaine feraient à une charge de cavaliers: avec sa portée efficace de 20m, une armée romaine bien ordonnée serait rangée par manipules selon la triplex acies. Trois lignes de manipules décalées (en briques) et espacées elles-mêmes alignées sur 4 à 8 rangs, avec des espaces entre elles en partie occupés par des archers et pouvant être comblés en un instant par les lignes arrières. Et imaginez le premier rang de ce mur humain balançant ses javelots comme un seul homme, puis retraitant immédiatement à l'arrière de sa manipule, remplacé en une seconde par le 2ème rang qui balance à son tour son javelot, et ainsi de suite. A l'arrière de la manipule, des auxiliaires les approvisionnent en nouveaux pilae pour que le rythme se maintienne, ou bien amène les hastas pour contrer une cavalerie qui arriverait à passer. A côté de ça, des troupes auxiliaires, des archers, lanceurs de javelots et frondeurs tirant sur les assaillants, mais aussi menant la guerre d'embuscade sur les flancs ou selon les accidents de terrain, reprenant les traditions des vélites.
  25. Pitié, justement pas de posts comme ça! Vous les étayez ou vous ne les faites pas, s'il vous plaît. Pas de posts de 2-3 lignes (sauf pour des questions d'information, bien sûr); ça pollue inutilement. J'ai pris la Légion (oui, j'aurais du préciser, une Légion post réforme de Marius) et la phalange en ce qu'elles constituent les meilleurs outils de combat d'une certaine époque, et aucune supériorité de l'une sur l'autre ne peut être définitivement étayée: l'anénatissement du royaume macédonien a correspondu à des défaites d'armées complètes et à des erreurs de commandement. Hors, l'armée macédonienne de l'époque repose trop uniquement sur la phalange contrairement à celle d'Alexandre qui, outre un commandement fabuleux, représente un dispositif interarme nettement plus complet et équilibré, suite à une certaine décadence de la pensée stratégique malgré un outil militaire restant puissant et important. L'armée de Persée est tout simplement trop lourde et immobile, et n'a plus les mêmes proportions de fantassins autres que les phalangistes pour compenser les défauts de ses phalanges et pouvoir s'adapter et réagir. D'ailleurs, Alexandre n'a jamais fondé ses victoires sur ses phalanges: elles étaient l'enclume fixant l'adversaire pour que le marteau de sa cavalerie et de ses fantassins légers puisse frapper de façon décisive. L'armée macédonienne tardive se fonde sur la phalange employée quasiment en front continu pour emporter la décision, soit une décadence de la pensée tactique pour retrouver l'affrontement hoplite contre hoplite des origines. Mais le but n'était pas de refaire l'affrontement Légion/Phalange; en l'occurrence, c'était de comparer chacune de ses deux formations, et plus encore le dispositif dans lequel elles s'insèrent, à celles d'autres époques. J'aurais d'ailleurs pu prendre aussi les armées romaines tardives (celles post-Dioclétien, du moins le comitatus et les scholae palatina, pas tellement les limitanei, hors des unités de limitanei joignant l'armée de marche), dont l'efficacité est tout aussi certaine, particulièrement dans le domaine de la puissance de feu, tant à longue et moyenne portée (archers en grand nombre, avec des arcs composites) qu'à courte portée (les 4 à 8 dards plombés que chaque fantassin a dans son bouclier et qu'il balance à partir de 10-12m). Pour les boucliers romains et grecs, je me pose la même question: le scutum romain a l'avantage d'être grand, et surtout convexe, qu'il s'agisse des ovales comme des rectangulaires. De plus, il est fait de deux épaisseurs de bois croisées et collées, avec en plus une épaisseur de toile qui sous-tend une épaisseur de cuir. Les bords métalliques comptent pour peu vu leur surface, mais l'umbo central en métal peut aider. A noter cependant qu'il n'était pas systématique suivant les déploiements, sous la république tardive: l'importance et la rapidité des levées ont souvent imposé des boucliers plus légers (couches d'osier ou d'écorce, que les légionnaires recouvraient de plusieurs épaisseurs de cuir) et plus rapides à produire, dont Plutarque et César se sont plaints, notamment après la défaite de Carrhes face aux archers montés parthes. Les arcs composites étaient trop puissants en tir tendu, hors l'arc composite, en puissance, est très comparable au longbow. Mais on notera aussi que le bouclier rectangulaire généralisé par Auguste est grand (1 m sur 60cm) et plus solide, surtout en raison de plusieurs couches de bois durci superposées et d'une courbure amoindrissant la puissance d'impact des projectiles. L'umbo et la plaque qui l'entoure couvraient notamment assez bien la zone du bras. Pour le bouclier macédonien, il s'agissait généralement d'un Hoplon de bois durci avec une couche de bronze, puis de fer sur la période macédonienne tardive. Mais seule la partie métallique présentait une courbure; par ailleurs, le bouclier était rond et moins grand que le scutum, même s'il couvrait une bonne partie du corps, et pouvait offrir une bonne surface si l'unité était bien disciplinée et savait donc joindre ses protections. On remarquera aussi que le train de bagage prévoyait pour les phalangites une lance plus courte que la sarissa et une épée plus longue que la makhaira et à double tranchant, démontrant la polyvalence de ces troupes, aussi aptes au corps à corps proche, à différencier de la mêlée pure qui peut suivre le franchissement des sarissas, et pour laquelle les phalangistes disposent alors de la makhaira, gros coutelas fait pour le corps à corps serré. Plus encore, mon point de comparaison particulier avec le Moyen Age est de montrer que les armées grecques et romaines classiques correspondent aussi à des modèles de sociétés et de pensées plus "citoyennes", où le combattant de base est généralement plus motivé, et surtout plus discipliné. Les armées médiévales sont moins faites de "soldats" que de "guerriers", avec une aristocratie individualiste et indisciplinée en général, et une troupe composée de levées de miliciens (voire de pégus) et/ou de mercenaires qualifiés et expérimentés, mais moins engagés dans le combat, et souvent très spécialisés (arbalêtriers, piquiers...) et moyennement coordonnés avec la noblesse et les autres piétons, qu'ils soient mercenaires ou non. Une armée classique est en ce sens plus un système d'armes intégré et commandé qu'une armée médiévale du XIIème siècle ou de la Guerre de Cent Ans (qui ne sont pas du tout les mêmes). L'armée anglaise présente un cas plus particulier en ce que les archers de la yeomanry sont des "petits bourgeois" qui se forment toute leur vie (obligation légale pour tous ceux quoi peuvent se payer le matos) et signent un contrat de professionnels. Ils sont encadrés au bas niveau par des hommes expérimentés issus de leurs rangs et soudés par un vrai esprit de corps et une anthentique discipline. En ce sens, ce sont de vrais soldats et non des levées ou des guerriers. De même, les piquiers suisses présentent ce même principe, ou, à un moindre degré, les milices flamandes ou rhénanes. C'est sur un principe similaire que naîtra la base de recrutement des banderas (issues des paysans soldats mobilisés par la reconquista, qui vivent sur la frontière et doivent pouvoir se défendre et mener une constante guerre de harcèlement, de même qu'ils doivent pouvoir rejoindre un host éventuel) qui formeront le système des tercios. Le commandement, la culture stratégique, les systèmes de décision et de transmissions d'ordres, l'encadrement à tous les échelons, l'homogénéité et l'intégration des combattants et des systèmes, la discipline, l'entraînement individuel moyen (sur l'ensemble des effectifs, pas quelques unités d'élite).... sont définitivement à l'avantage des Romains et Grecs. L'artillerie macédonienne et romaine existe et reste plus mobile que celle des armées médiévales, plus construite pour les sièges que pour les batailles. En revanche, la cavalerie médiévale est incomparablement supérieure en raison de l'étrier: les cavaleries romaine et macédonienne ne peuvent avoir une telle puissance de choc. Mais ces armées recherchant la décision et non le harcèlement, elles devront venir au contact, et face à des formations de piquiers (surtout des sarisses!) disciplinés et bien encadrés, leur avantage en ce domaine en prend un coup: les Macédoniens et Romains sont infiniment plus adaptables et disposent d'un réservoir de tactiques largement plus variés, tant par une culture militaire plus large que par un outil d'encadrement apte à mettre cette culture en application rapidement. Les cavaleries romaines et macédoniennes ne seront, face à la chevalerie et aux hobelars, que de l'infanterie montée pouvant apporter rapidement un soutien en un point de la bataille, ou flanquer rapidement le corps de bataille ennemi. mais nul doute que des tacticiens classiques sauraient s'adapter. Contre les armées des XIIème-XIIIèmes siècles, j'ai aussi tendance à pencher pour les classiques, mais il ne faut pas mésestimer les médiévaux parce qu'on les connaît moins: les fantassins, piquiers et combattants au corps à corps, sont encore des milices qui s'entraînent régulièrement. Il s'agit encore des réquisitions carolingiennes qui permettent à l'Ost d'être une levée assez puissante. Et la cavalerie n'est pas non plus encore limitée à une noblesse totalement fermée, mais à quiconque peut s'offrir le cheval et l'équipement et assumer l'entraînement. Le commandement est plus intégré, et la cavalerie est plus mobile (côte de mailles et non plates) et moins bordélique et individualiste. Si en plus on y ajoute des éléments issus des ordres de moines soldats qui venaient épauler les souverains des pays où ils se trouvaient (du moins en France), on a là de (petits) éléments de vrais soldats, à pied et à cheval. L'archerie est néanmoins plus limitée, et le panel de tactiques plus léger. Pour les longbowmen, il ne faut pas oublier les faiblesses du dispositif anglais: il s'agit d'un outil très peu souple. Les archers doivent être retranchés derrière leurs pieux, et protégés par des piquiers et fantassins qui, s'ils sont souvent des gens expérimentés, n'ont rien de particulier et sont peu encadrés et souvent même méprisés par l'aristocratie qui reste indiciplinée, en quête de gloire individuelle, sans culture stratégique ou tactique et avide de charges glorieuses, raisons pour lesquelles Edward III, le prince noir et Henry V en prenaient peu. Du coup, le dispositif anglais n'était capable que de se déplacer lentement, avec peu de couverture montée et un train conséquent (pour les archers particulièrement; leurs munitions et elurs pieux prenaient une place folle), et de mener des batailles uniquement en défense. Avec des proportions de 2/3 d'archers et d'1/3 de combattants de contact (fantassins, et quelques cavaliers), ça fait beaucoup de conditions pour livrer bataille dans les bonnes conditions.
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