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Tout ce qui a été posté par Rob1
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Gérard de Villiers, L'écrivain qui en savait trop.
Rob1 a répondu à un(e) sujet de Canal Directo dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Autre auteur quelque peu "inspiré", Jean-Michel Charlier a fait travailler ses héros Tanguy & Laverdure comme barbouzes dans deux histoires totalisant cinq albums. La première, une trilogie constituée des albums La Mystérieuse Escadre Delta - Opération Tonnerre - Plan de vol pour l'enfer, est une histoire d'otage au Tchad, visiblement inspiré de l'affaire Françoise Claustre qui avait eu lieu dans ce même pays quelques années plus tôt. La seconde, le diptyque L'Espion venu du ciel - Survol Interdit, décrit une mission d'espionnage en Falcon 50 dans un pays fictif d'Afrique noire, dont le dictateur semble inspiré de Idi Amin Dada. Un détail en particulier, l'atterrissage du Falcon 50 sur une route pour exfiltrer des personnes, présente beaucoup de similitudes à une mission similaire réalisée dans les années 80 au Liban par une société suisse au bénéfice du gouvernement libanais. http://www.aeroplanete.net/forum/viewtopic.php?p=14482#14482 Pour info, JYB = Jean-Yves Brouard, lui-même auteur de BD et d'articles de revues (Air Fan, Navires et Histoire etc.) et fin connaisseur des oeuvres de Jean-Michel Charlier Philou = Philippe Charlier, fils et ayant droit de Jean-Michel Charlier. -
Questions en vrac "technologie militaire"
Rob1 a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Technologie
Essaie de cliquer sur le lien suivant : http://www.dtic.mil/cgi-bin/GetTRDoc?AD=ADA268338 et tu fais "enregistrer la cible du lien sous...". Et il se téléchargera tranquillement sur ton PC. ;) C'est le même document que sur DTIC.mil ;) Et Popular Mechanic fait référence à un autre numéro : http://books.google.be/books?id=0eQDAAAAMBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=SIPE&f=false -
Les jeux vidéo et le réalisme des armes, des combats...
Rob1 a répondu à un(e) sujet de starpom dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
-> l'absence de ballistique. Dès mon premier FPS (c'était Project IGI... je vous laisse chercher l'année de sortie :O), je me suis demandé pourquoi il n'y a pas de réglage de la hausse :lol: A noter que dans Delta Force 2 (oui, je sais, c'est encore plus vieux O0), s'il n'y avait pas de ballistique, il y avait une vitesse réaliste pour les balles... je me souviens encore d'une tentative de dégommer un sentinelle en patrouille à 1000 m de distance :-\ -
Questions en vrac "technologie militaire"
Rob1 a répondu à un(e) sujet de Akhilleus dans Technologie
Merci de l'info :oops: -
Effectivement. =) A noter aussi un HS sur la bataille de Midway qui vient de sortir, et qui très explique très bien cette bataille. Il détaille toutes les vagues d'assaut, et explique très en détail la situation dans laquelle se trouve Nagumo et pourquoi il put pas lancer sa vague d'attaque sur la flotte américaine.
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Guerilla :Préparation des armées ,des civils ou improvisation...?
Rob1 a répondu à un(e) sujet de Kiwi de fer dans Divers Terre
En France, il semble effectivement que ce soit une spécialité largement réservée aux unités du service Action (SA) de la DGSE. J'y vois deux raisons historiques : - l'influence de la Seconde Guerre mondiale, où les services secrets de la France libre ont soutenu résistants et maquisards - l'absence de forces spéciales autres que celles du SA (jusqu'à la création du COS en 1992), contrairement au SAS britanniques/australiens et aux Special Forces ("bérets verts") américains. Il doit y avoir des raisons plus "structurelles" aussi. La France est un grande puissance avec une armée, alors qu'une guérilla est plutôt une réponse d'un faible contre un adversaire fort. C'est arrivé, mais en Indochine et Algérie, face à des insurrections qui n'étaient pas "prévues", qui ne font pas partie des menaces pour lesquelles notre armée permanente est prévue. "Sous couvert de l'anonymat", c'est justement la spécificité des services secrets ;) Les guérillas sont habituellement en lutte contre le pouvoir d'un pays. Si on n'est pas en guerre contre ce pays, ca en fait une opération clandestine. -
Ce seraient des Chinois et non des Nord-Coréens
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Ca réduit à tour de bras. J'ai vu par ailleurs, les effectifs du renseignement de l'US Army seraient passés de 54 000 en 2009 à environ 30 000 aujourd'hui.
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NFM ? "Combat Shirt" en couleur "Coyote Brown" à ce qu'on me souffle dans l'oreillette.
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Cf. mon message juste-au-dessus du tiens. ;)
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Opérations au Mali
Rob1 a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Non, c'était le 28 (probablement dans les premières heures). Les blogs en parlaient dans la journée du 28 et à 17h00 j'ajoutais ce saut à la liste. Le saut du RGP a été dévoilé le 29. Donc probablement un parachutage dans la journée du 29 (j'ai un vague doute, le point de situation étant du 28/01 à 18h au 29/01 même heure, ca pourrait être un saut tardif la veille, mais improbable). ('vais mettre ma liste à jour.) A noter que le parachutage du REP n'est pas mentionné dans les points de situation de l'EMA sur son site :O même s'il a droit à un article propre. -
C'est 43 secondes de plus pour le F-35C, pas 46. Mais il y a bien une différence monstre entre A, B et C. ;) Permettez-moi de faire de l'auto-citation : http://www.flightglobal.com/news/articles/reduced-f-35-performance-specifications-may-have-significant-operational-impact-381683/
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Opérations au Mali
Rob1 a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Bizarrement j'avais déjà mis à jour ma compilation d'OAP le 28 janvier moi... Est-ce qu'il y a eu d'autres parachutages le 29 ? Les gars du 17e RGP peut-être ? -
Opération Ben Laden (Attention! on reste strictement dans le domaine militaire)
Rob1 a répondu à un(e) sujet de Cyclone dans Forces spéciales et clandestines
Je préfère la VO : ;) -
En même temps, la 14,5 a été conçue comme munition de fusils antichars... elle est certes utilisée sur des mitrailleuses, mais les Soviets avaient déjà leurs 12,7 pour ce rôle.
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Opération Ben Laden (Attention! on reste strictement dans le domaine militaire)
Rob1 a répondu à un(e) sujet de Cyclone dans Forces spéciales et clandestines
Pas d'intérêt d'avoir un laser sur le casque... les NVG permettent de voir un laser IR monté sur l'arme (laser qui est invisible pour les personnes non-équipées de NVG, donc a priori l'ennemi). 65 000 $ c'est le prix des NVG. La lampe est un truc montée à part sur le casque. ;) -
Opérations au Mali
Rob1 a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Multicam ;) On en a déjà posté des photos : topic SCAR topic COS -
Gérard de Villiers, L'écrivain qui en savait trop.
Rob1 a répondu à un(e) sujet de Canal Directo dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Je pense qu'un de ses trucs, c'est qu'en France l'état de l'historiographie des services secrets post-WWII est nulle ou presque. Des anecdotes, des récits non-officiels filtrent... et restent, parce qu'ils sont rarement contestés. Les livres sur les services secrets français ne font généralement que reprendre ces histoires, les augmenter et les perpétuer, mais pas les mettre au clair (je n'ai vu que le livre de Notin sur l'Afgha et un livre sur Bokassa comme exceptions). Du coup, en chopant des histoires en "off", de Villiers doit faire aussi bien que les journalistes et auteurs sur le sujet... Il ferait ça avec des opés ou campagnes de la CIA, par contre, on pourrait rapidement comparer avec des bouquins voir des documents déclassifiés... Je serais curieux de voir s'il a abordé le rôle du soutien de la CIA aux Moudjahidines afghans, par exemple. Ca ne m'étonne pas qu'il se soit bien entendu avec de Marenches, ce dernier a une attitude de "maître-espion tranquille" qui dit peu mais suggère beaucoup dans ses interviews... il y a eu des voix dissonnantes à ce sujet, mais on n'en n'a pas beaucoup entendu parler. -
Opération Ben Laden (Attention! on reste strictement dans le domaine militaire)
Rob1 a répondu à un(e) sujet de Cyclone dans Forces spéciales et clandestines
C'est équilibré avec les batteries à l'arrière. -
Réduction du taux de virage soutenu, et augmentation du temps pour accélérer de mach 0,8 à mach 1,2. Pour les trois variantes. Turn performance for the US Air Force's F-35A was reduced from 5.3 sustained g's to 4.6 sustained g's. The F-35B had its sustained g's cut from five to 4.5 g's, while the US Navy variant had its turn performance truncated from 5.1 to five sustained g's. Acceleration times from Mach 0.8 to Mach 1.2 were extended by eight seconds, 16 seconds and 43 seconds for the A, B and C-models respectively.
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Suite au message de Mat dans le sujet Mali : ça m'a fait me demander... Il n'y a aucune base britannique en Afrique ? Pas forcément dans le même coin, mais dans des pays comme le Kenya... ? Plus largement, alors qu'on a une histoire coloniale parallèle à celle des Britanniques en Afrique, je n'ai pas entendu parler d'OPEX de la British Army (sauf leur intervention en Sierra Leone). Ont-il fait des OPEX en Afrique comparables aux notres depuis la décolonisation ? Notamment des OPEX bilatérales hors intervention multinationale pendant la guerre froide (comme nous, en fait, au Tchad par ex.) ? Leur posture est-elle très différente de la notre ? Quelles différences, et pourquoi ? =|
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Ne pas oublier non plus qu'au Viêt Nam, les Américains débarquent avec une doctrine BVR jamais testée, et qu'ils doivent prendre en compte des paramètres encore inconnus : - la difficulté à identifier qui impose souvent une ID visuelle - les missiles au pourcentage de réussite minable (certes surestimé par la doctrine, mais qui tient en partie aussi au stockage et à la formation des pilotes... les Iraniens diront avoir un pourcentage de coups au but deux fois supérieurs à l'US Navy avec les mêmes variantes du Sparrow) Or depuis, on a vu les deux tiers des victoires du Golfe se faire au Sparrow, et toutes celles depuis (NFZ Irak, ex-Yougo, Kosovo) à l'AMRAAM. Les F-15E et F-16 n'ont semble-t-il eu aucun engagement aérien dans le Golfe, ce qui montre l'efficacité des escortes de F-15C. Or les F-35 américains auront des F-22 en couverture.
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Un guide de référence du renseignement militaire américain : http://info.publicintelligence.net/USArmy-IntelReference.pdf (attention, il pèse son poids... 97 Mo ça peut être lourd à charger/ouvrir). Je le poste ici parce qu'il comprend une liste des moyens ISR aériens à partir de la page 222, dont certains sont plutôt discrets : RC-7, Desert Owl, Constant Hawk, MARSS/ARMS, Redridge II, Highlighter, Night Eagle, E-MARSS. Le MARS a des appareils photos qui semblent de la plus haute résolution dispo vu le langage employé et les contraintes (images fixes)... 21 mégapixels.
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Guerre de Malouines la GB menace d'utiliser l'arme nucléaire
Rob1 a répondu à un(e) sujet de stormshadow dans Uchronies
Ajoute "latino-américains" et qu'ils sont face à une gonzesse... :-X -
« L’objectif est détruit » est la phrase lancée par le pilote du Su-15 qui a abattu le Boeing 747 sud-coréen du vol KAL 007 en 1983. C’est un titre doublement approprié puisque cette phrase, interceptée par les postes d’écoutes américains et japonais, fut l’une des principales preuves rendues publiques par l’administration Reagan dans les jours qui suivirent. Le sous-titre dit « ce qui est réellement arrivé au vol 007 et ce que l’Amérique savait à son sujet ». En fait, l’ordre des priorités de cette enquête journalistique est plutôt l’inverse. Le livre est découpé en cinq parties : la scène, le renseignement, la politique, le vol, les suites. « La scène » comprend un chapitre sur le vol Korean 902, abattu en 1978, et un chapitre sur un exercice massif de la marine américaine en avril 1983, qui vit notamment l’île de Zelenny (Kouriles) être survolée par des chasseurs de l’US Navy. Les Kouriles sont occupées par l’URSS depuis 1945, mais revendiquées par le Japon, soutenu par les USA. En conséquence, les Américains ne purent ni s’excuser d’avoir violé un espace aérien soviétique (puisqu’ils ne le reconnaissent pas), ni le justifier (visiblement une gaffe venue d’un niveau intermédiaire). La DA soviétique d’Extrême-Orient fut placée en alerte renforcée. Ambiance… « Le renseignement » commence par un chapitre sur le RC-135 qui orbitait à l’est du Kamtchatka peu avant que le vol 007 n’y passe. Il ne s’agissait pas d’un Rivet Joint d’écoute électronique, mais d’un Cobra Ball, variante équipée de télescopes infrarouges pour repérer les ogives de missiles. Cette nuit-là, il avait été envoyé dans l’anticipation d’un test de SS-X-25 tiré de Plesetsk qui devait retomber sur le Kamchatka. Le test n’eut pas lieu en fin de compte et le Cobra Ball rentra à Shemya sans rien avoir remarqué de notable. Les chapitres suivants de cette partie, eux, parlent de l’interception des communications de la défense aérienne (DA) soviétique pendant le survol – et la fin – du vol 007. Seymour Hersh retrace tout le processus, et c’est là le gros intérêt du livre. Hersh fait comprendre en toute simplicité à quoi servent les stations d’écoute de Misawa AB et Wakkanai, comment elles fonctionnent et pourquoi. Sa description est telle que j’avais l’impression d’être dans la salle de contrôle quand les opérateurs essayaient de comprendre ce que signifiaient les communications interceptées. Les difficultés de l’analyse sont très bien expliquées : comme les opérateurs d’écoute entendent régulièrement des exercices de la DA soviétique, ils pensent d’abord que l’activité autour du KAL 007 était un exercice… ils n’avaient aucun moyen de savoir que l’objectif dont parlaient les stations radar russes était réel ! Les communications des chasseurs vers le sol sont interceptées à Wakkanai, mais pas celles du sol vers les chasseurs ; Misawa ne dispose pas de toutes les interceptions ; et encore faut-il les transcrire et les traduire. Ce n’est que quand le JT signalera qu’un avion de ligne est disparu que les Américains feront le lien, et même à ce moment, les messages CRITIC envoyés par Misawa seront annulés par la NSA, estimant qu’ils sont trop spéculatifs. Au total, il s’écoulera une douzaine d’heures avant que la communauté du renseignement ne conclue que le vol a bien été abattu. Hersh aborde brièvement les théories du complot qui entourent l’affaire, et explique pourquoi il ne suit pas cette voie : - Il n’a trouvé aucun indice suggérant que les services de renseignement s’attendaient au vol 007. (Une station a même totalement négligé de rapporter l’activité de la DA du Kamchatka lors du premier survol.) - Si la DA soviétique avait fonctionné correctement, le Boeing aurait été intercepté avant qu’il n’atteigne le Kamtchatka, et la mission d’espionnage finissait avant même de commencer. - Les Américains ne violaient plus l’espace aérien soviétique depuis les années 60, suite à l’apparition du renseignement satellitaire. (Pour être encore plus précis, les derniers survols connus de l’URSS remontent à 1960.) Au passage, dans sa bibliographie il présente les livres soutenant ces thèses (ceux de Clubb, Dallin, R. W. Johnson et Jeffrey St. John), estime que leurs auteurs n’ont fait aucun effort visible pour interviewer les personnes impliquées, et qu’ils ont pris pour argent comptant ce qui fut publié à chaud dans les journaux – surtout si cela allait dans leur sens. « La politique » suit divers aspects. D’abord l’annonce de la tragédie par le secrétaire d’Etat George Shultz. Celui-ci pensa que le chasseur soviétique avait forcément dû identifier l’avion comme un 747, puisque une des communications disait « je suis parallèle à l’objectif ». L’implication étant que les Soviétiques avaient abattu un avion de ligne en tout connaissance de cause, ce qui fut pris par Shultz (et le public) comme une monstruosité – que seule l’URSS pouvait commettre. Ensuite, les dissensions qu’il y eut entre estimations de renseignement, notamment l’Air Force qui fit une analyse bien plus précise, comprenant comment le 747 aurait pu être confondu avec le RC-135 (piste initialement exclue par les autres services), mais qui ne sera pas prise au sérieux initialement. En fait, le Su-15 volait parallèlement au 747 mais en-dessous, d’où il n’était pas évident de le distinguer d’un C-135. Et surtout, le plus important est ce qui ne figure pas dans les interceptions : à aucun moment le pilote n’a rapporté au contrôle que l’avion était civil. Les services de renseignement se rallieront finalement à la thèse de l’USAF, mais pas avant plusieurs jours (cela dit, Robert Gates dans From the Shadows dit que cette conclusion figurait dans le President’s Daily Brief dès le 2 septembre). A ce moment-là, l’opinion du public était faite depuis longtemps, et l’URSS s’était discréditée à la fois par son action et par sa communication totalement à la ramasse. Mais Shultz et compagnie ne revinrent jamais publiquement sur leurs déclarations initiales, et l’entourage de Reagan fit barrage le temps que la question disparaisse. Autre point de contentieux, la seule mention de tirs de sommations par le pilote ne fut comprise que lors d’un réexamen des enregistrements le 11 septembre, et c’est apparemment la seule preuve de sommations qu’aient eu les Américains. Cette partie du livre aborde également les relations avec le Japon, dont les USA tordirent pratiquement le bras pour publier ses enregistrements qui étaient de meilleure qualité. La partie « le vol » est une reconstitution qui déroule en parallèle le vol et les conclusions du renseignement américain. Le livre datant de 1986, cette reconstitution est dépassée du fait des témoignages apparus et de la restitution des boîtes noires après la chute de l’URSS. D’autant qu’elle se base sur un scénario de plusieurs erreurs d’interaction avec l’INS, alors que le pilote automatique n’est pas passé sur l’INS et est resté sur un cap magnétique constant (du moins selon la série Mayday / Air Crash Investigation, je n’ai pas lu les rapports de l’OACI). Reste que cela a été fait avec sérieux et qu’il y a des infos intéressantes (le VOR d’Anchorage hors service, la probable absence du pilote du cockpit pendant l’essentiel du vol). Par contre la synthèse côté renseignement va sans doute rester la référence sur le sujet jusqu’à une plus grande ouverture des archives de la NSA. Le service d’écoute de l’Air Force a conclu que l’écho radar du 747 avait été pris pour le Cobra Ball revenant patrouiller. La NSA, au contraire, conclut que les deux avions ont été suivis au radar simultanément, et que la DA a simplement pensé que le KAL était un Rivet Joint venant d’Alaska. Dans les deux cas, la DA du Kamchatka s’attendait à ce qu’il orbite tranquillement dans l’espace international, et a été totalement surprise par le fait qu’il continue tout droit. Cela explique en partie son échec à l’intercepter, et elle se serait abstenue de rapporter ce fiasco à ses supérieurs. A Sakhaline, par contre, la trajectoire venant du nord-est était inhabituelle, et le Su-15 était au contact onze minutes avant que l’avion ne survole l’île. Le centre régional de Khabarovsk a contacté Moscou pour obtenir un ordre, mais il n’est pas clair si c’est de là qu’est venu l’ordre de tirer. Un message de Khabarovsk a rappelé à Sakhaline qu’ils devaient identifier visuellement l’objectif. Un changement d’altitude du 747 à ce moment a été pris pour une tentative d’évasive et ça a scellé son sort. (Bizarrement, il semble qu’alors on ne savait pas que le Boeing venait juste de regagner les eaux internationales quand il a été abattu, alors qu’il est fait référence à un radar japonais à Wakkanai qui a suivi l’affaire.) « Les suites » : deux officiers de Sakhaline furent relevés de leur commandement, sans doute pour ne pas avoir empêché le survol de leur territoire (mais pas pour l’avoir abattu, vu comme le Politburo crut dur comme fer que c’était un coup tordu US). L’officier de Khabarovsk qui avait rappelé les règles d’engagement (visiblement violées par ses subordonnés) fut le seul à s’en tirer. La DA d’Extrême-Orient fut lourdement réorganisée, mais il n’y eut pas de limogeage d’officiers supérieurs. Fait peu connu, le premier ministre canadien Pierre Trudeau, correctement informé (la NSA partageant ses renseignements avec les services canadiens) a tenté de calmer le jeu en disant publiquement que les Soviétiques s’étaient trompés, et en se lançant dans une initiative pour apaiser les tensions internationales (qui n’a pas donné grand-chose). Hersh explique pourquoi il a écrit ce livre : dénoncer le mauvais usage du renseignement par l’administration Reagan dans cette affaire (on sent que pas mal de ses sources l’ont informé parce qu’elles étaient furieuses). Il estime que les professionnels du renseignement, notamment le directeur de la NSA, ont laissé faire l’administration sans chercher à faire valoir la vérité. Selon moi c’est un livre intéressant à deux titres. D’abord, c’est une excellente « étude de cas » sur le renseignement, notamment qui fait comprendre intimement le fonctionnement du renseignement électromagnétique (Hersh est excellent sur le sujet, et pas seulement dans ce livre, contrairement aux descriptions lambda de la NSA trop portées à la démesure), et la connexion entre renseignement et politique. Ensuite, c’est le seul bon livre sur l’affaire. Certes il n’est pas exhaustif (dommage qu’il n’ait pas été mis à jour en 1993), mais c’est ce qui s’en approche le plus. --------------- Seymour M. Hersh, “The Target Is Destroyed” : What Really Happened to Flight 007 and What America Knew About It, New York, Random House, 1986, 282 p. (ISBN 0-394-54261-4) Format hardback américain comme je les aime, avec un index, et une carte très bien faite sur une double-page. Pas de cahier photo. Réédité en format poche chez Vintage, 1987 (ISBN 0-394-75527-8 ). Je crois me souvenir que la carte est absente de l’édition poche, mais elle est partiellement reproduite sur la couverture.