Serge

L'éjection du P-90 est en effet très douce. On retrouve ce genre de chose avec les mitrailleuses qui alimentent du haut vers le bas. Pour revenir à la compacité, un fusil classique crosse repliée est toujours plus court qu'un bullpup. Ce qui importe, c'est de disposer d'un moyen de réponse adapté face à quelqu'un qui aura plus un AK qu'un MP-XXX. Imaginez quelqu'un qui depuis un mur de brique vous tir dessus avec de l'AKM. Que préférez-vous? Un gros 5,56 ou un MP-7 hyper-sexy? Moi, mon truc, c'est de rentrer à la maison le soir.... Pour info, les tankistes finnois ont dans leur formation un parcour de survie. Le scénario est le suivant: Le char arrive (sur le pas de tir) et tombe face à face avec l'ennemi. Il ouvre le feu mais est touché. Il ne peut plus bouger et l'ennemi se rapproche. Là, le chef de char fait évacuer. Le pilote ouvre la trappe de plancher et rampe sous le char avec sa KVKK-62 (imaginez de proposer une minimi pour les Leclerc, j'ai essayé....). Le pilote prend à partie l'ennemi et le tient à distance. Pendant ce temp, le reste de l'équipage sort un à un avec leur fusil RK-95. Une fois l'équipage sorti, il a un petit parcoure de tir et doit rejoindre les amis.

Le problème est surtout culturel. Les environnements n'ont rien à voir. Il est plus simple de basculer vers le Gendarmerie plutôt que l'inverse. En suite, les volontaires du GIGN trouvent, s'ils réussissent, plus de satisfaction car ils auront un taux réelle d'emploi supérieur à celui du 1er RPIMa. Enfin, leurs moyens sont proporionnellement supérieurs car pour récupérer un otage, l'action est milimetrée. Les opérations militaires ont par nature une plus grande souplesse.

Hors-sujet? Oui et non. L'évocation des ADR et de leurs munitions doit être intégrée dans la succession du Famas. Le Famas a unifié les armes et les calibres de l'armée francaise. La chaîne logistique a été de ce fait particulièrement simplifiée. Ce fut un progrès énorme. Jusqu'à il y a peu, un courant de pensée voulait imposer l'introduction d'une ADR pour les non-fantassins. Cette solution est économiquement viable car les munitions et armes sont moins chères. C'est le seul et unique intérêt. L'un des projets proposait d'équiper le Chef De Section, pilote et chef de bord avec une ADR. La guerre en Afghanistan semble avoir envoyé aux oubliettes ce projet, pas seulement farfelux, surtout dangereux. Le premier vrai RETEX, où une ADR pour le CDS fut réclamée, fut celui de la reprise du pont de Verbanja. Le CDS, dans son rapport, demanda une arme spéciale car "commander avec le Famas" lui semblait trop compliqué. Commander consiste à: comprendre, prendre une décision et donner les meilleurs ordres possible. Le type d'arme n'a que peu d'effet ici. Il y a 4 ans, je me suis retrouvé face à un officier qui travaillait là-dessus. Il n'avait de cesse de dire "il faut une ADR, c'est mieux". Quand je lui posait des questions, il n'y avait aucune analyse opérationnelle, seulement des "c'est mieux". Au bout d'un moment, il s'est compromis: "Je veux un MP-7". Le fond de sa pensée se concentrait juste sur une arme et non un effet opérationnel. Je ne parle pas ici de corruption mais de phénomène de mode qui nous fait plier la réalité sur nos objectifs au lieu de l'inverse. Les ADR sont dangereuses à porter pour un CDS car, au milieu de ses hommes, il a une arme qui donne à l'ennemi sa fonction. La première balle sera pour lui. Avec les radios, cacher un chef, c'est déjà difficile. Mais là. C'est du suicide. Il y a 15ans. Les ADR me plaisaient. Maintenant, je pense que tout soldat doit avoir le même fusil d'assaut. Cuisto, mécano ou fantassin: une seul arme. Notre époque est une chance énorme car la fatigue du Famas arrive où des fabricants proposent des fusils à plusieurs longueurs de canon et plusieurs calibres.

Il a une fenêtre d'ejection en fait, une sorte de trou, orientée vers l'avant.

Pour les 9x39mm, le but est bien là: perforation assurée, longue portée et grosse puissance d'arrêt. Le 5,7 est issue d'une autre approche. Il y a longtemp déjà, l'OTAN avait lancé une étude sur l'armement des non combattants. Depuis toujours, ils ont: - un pistolet. Peu de portée, pas de perforation de gilets PB, difficulté de formation du tireur. - un fusil. Arme et munitions couteuses, encombrement ingérable pour un cuisinier, un motard... Le concept Arme de Défense Rapporchée est ainsi né: une arme compacte, tirable à l'epaulée, jusqu'à 200m, munition pas chère. FN a donc travaillé sur la SS-90, une munition perforante avec peu de recule et trajectoire tendue pour toucher à 200m. Cette munition est prévue pour la dèfence non pour le combat d'infanterie. Avec la munition, vient le P-90. Compact comme un PM. Gros chargeur pour faire face à une agression. N'importe qui pouvait disposer dés lors d'une arme plus dangereuse qu'un pistolet. Comme c'est une arme d'epaule, l'instruction est simple. Le problème de ce genre de munitions vient de leur effet "aiguille" pour perforer. Toucher un agresseur, garanti au moin une blessure mais ne garanti pas l'arrêt immédiat de l'acte d'agression. Prenons le cas d'une aggression au couteau: Dans ce cas, un porteur de machette se jetant sur un tireur P-90 peut toucher le tireur et être touché. Certe, il est peut être mortellement blessé mais il aura blessé le tireur. Il n'y a pas de pouvoir d'arrêt. A savoir que, arme au fourreau, face à une lame cachée, la distance de sécurité est de haut moins 8m. C'est pour cela que les américains aiment le 45ACP. Donc le 5,7mm, comme le 4,8mm de HK, perce mais n'arrête pas immédiatement un tir ennemi. En confontation, on peut être touché en touchant au même moment. Or, ce n'est pas le but. Pour cette raison, j'ai un doute quand je vois certains qui utilisent en protection rapprochée ou contre terrorisme de MP-7 et P-90. C'est compact en voiture, dans un sac mais bon.... C'est un coup à s'en prendre plein la g...e le jour J.

En fait, il faut commencer par la munition: le 9x39mm. Elle fut développée à la demande du MVD, ministère de l'intérieur russe. Le but était la prise en compte du port de pare-balles au sein du banditisme. Il cherchait donc une munition à fusil assez compact avec une bonne puissance d'arrêt et de perforation. Les deux premières cartouches furent la SP-5 et SP-6 perforante. Avec ces munitions apparurent le VSS Vintorez (sniper silencieux, dessous) et le AS Val (fusil d'assaut silencieux, dessus). Plus tard apparu l'OT-14. Son usage est strictement militaire car provient directement des enseignement de la guerre en Tchetchenie au profit des unités spéciales. L'OT-14 est suivi d'une lettre selon l'accessoirisation. En fait, le fusil vient avec un kit complet. Le chef tactique lors de la préparation mission donne la lettre dans ses ordres. Les hommes configurent alors l'armes. En 1998, les éditions Paladin-Press publièrent le livre de Charles Cutshaw "The New World of Russian Small Arms & Ammo". C'est probablement encore LA référence.

Bein, j'aime pas les bullpup. Celui-là, il a une sacré "gueule". L'OT-14 forme un ensemble cohérent qui permet de monter l'ance-grenades, réducteur de son et optique. Le tout est bien dessiné. Surtout le lance-grenades qui s'intégre vraiment au fusil. En plus, il tire du 9x39. Une munition très puissante. Vu que c'est russe, c'est simple, solide. Il en jette non? Si c'est pas le top pour une soirée avec les potes et copines? En fait, il n'y a plus d'à-priori de ce genre parmis les opérationnels. Le risque vient des politiques et de copinages avec des industriels. Celui qui est loué, c'est le HK-416. Il force le respect de beaucoup. Après, il y a le SCAR.

Même s'ils sont plus anciens, on peut siter le SAR-21 (Singapour) et le CR-21 (Afrique du Sud). Les Croates ont sorti une copie du Famas. CR-21 Du côté russe, il y a l'OT-14 Groza (mon favori) et l'A-91. En Chine, il y a les Type-95. Pour les recyclages de vielles recettes, il y a les L85-A3 britanniques et AUG-A3 autrichien.

On en parle car on sait qu'il y aura un successeur.

Objection votre Honneur, Beretta est le plus gros fabriquant de canon en Europe. Ce qui pose problème, c'est le Famas lui-même.

Je l'ai sur le bout de la langue.....

Le SCAR est LE produit de FN. Pour le FELIN-V2, il est trop tôt. D'ici 4 ans, on aura le recul nécessaire sur le V1. Là, on pourra réorienter l'approche V2.

Il lui faudrait basculer de la Gendarmerie à l'AdT. Ce sens n'est pas logique. Sachant que une fois dans une unité comme le GIGN, on perdrait à basculer à Bayonne.

Non, les optiques sont prévus pour la totalité des combattants débarqués.

Sans avoir les dimensions, l'EO-Tech est plus haut que le COMP-M actuel. L'arrivée de ce viseur avait fait chutter les résultats au tir. En effet, à la différence de la visée mécanique, la tête ne se pose pas de façon optimale sur la crosse du Famas. Le tireur plaçait juste le point rouge sur l'objectif et tirait. Or, la tête mal placée, le corps n'est pas figé. Le tir se fait donc "en passant" et il n'y a pas but. Depuis, ce phénomène a été compris et corrigé. Maintenant, FELIN va imposer un entrainement à l'EO-Tech en position haute et basse. Cela sera particulièrement exigeant car plus un système devient complexe, plus le nombre d'hommes capable de l'assimiler diminue. FELIN est connu surtout par les présentations qui en sont faites. Dans ce cadre, le bloc optique est toujours monté. Maintenant, l'infanterie pense que l'usage ne sera pas de le monter en permanence mais selon les besoins du moment. Cet état de fait lève de nombreuses questions tactiques.

Bein justement non. Tout tir doit être épaulé sous peine de ne pas toucher. Placer aussi haut le viseur rend impossible une bonne stabilité de la visée. En effet, la boite crânienne ne se cale pas sur le fusil. De plus, il est prévu avec le FELIN que l'on combate sans le viseur IL/IR. Cela signifie que le soldat va devoir s'entrainer avec deux hauteurs de visée pour l'EO-Tech. Il va devoir mémoriser deux gestes moteurs différents. Ainsi, le besoin en cartouches, pour acquérir et conserver les deux gestes, va augmenter. En situation de stress, il va y avoir confusion car la visée n'est pas unifiée.

Le problème est le suivant: Une tourelle téléopérée automatise la totalité des taches et n'est pas habitée. Donc, en cas de panne, il faut mettre en place un dispositif de secour gérable depuis le compartiment de l'habitacle. Si la bras qui pousse la munition dans la chambre tombe en panne, comment faire? De même pour le mécanisme qui présente la munition à tirer.

"Evaluation"!!! Rien que ça?

En France, ce doit être la même chose.

En terme de survie, c'est un vrai plus pour l'équipage. Le problème vient en cas de panne d'un composant. Le véhicule perd 100% de ses capacités de tir.

Le 1er RPIMa a recommencé à recruter directement dans le civil depui peu. Il n'y avait pas suffisament de recrutement en interne AdT. La faute a deux phénomènes: manque d'information, et frein des régiments qui ne veulent pas lâcher les hommes.

Le coup du T-95, j'ai hâte de voir ça. La tourelle teleoperée, j'y crois pas. A cet instant, c'est technologiquement trop compliqué, trop cher. On peut imaginer un repositionnement du couple chef/tireur en position basse, pas plus. Le canon de 152! Ça me rappelle le projet Germes de bitubes avec guidage terminal laser. Sinon, en canon ça serait beaucoup trop gros. Déjà la réalité s'est rappelée à nous avec le 140mm mais là..... Là où ça pourrait être intéressant, c'est sur l'armement secondaire. Avec l'expérience tchétchène, un 30mm à fort débatement. Pourquoi pas? Une percée en optique. Mise en œuvre de deux viseurs panoramiques identiques et indépendants. Un nouveau kit défensif actif.

Venant de Defense-update, un premier article de présentation:

Pourquoi tant d'amour? http://kr.blog.yahoo.com/shinecommerce/MYBLOG/show_image_v2.html?mid=54952942&no=30285549 Une observation périphérique optimale.

Pourquoi tant d'amour? http://kr.blog.yahoo.com/shinecommerce/MYBLOG/show_image_v2.html?mid=55659275&no=31322861 Un GMP comme on les aime.