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Avenir du nucléaire civil en France et dans le monde ?


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il y a 56 minutes, Boule75 a dit :

Y compris les députés qui signent ? Tsss...

Les membres du Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire sont nommés par décret ... C'est bricolé comme ça, et ca inclus 6 opposants au moins.

---

Le comité est composé de 40 membres nommés pour six ans par décret, au nombre de quatre pour les parlementaires et de six au titre de chacune des autres catégories. La répartition est la suivante[1] :

  • Deux députés désignés par l'Assemblée nationale et deux sénateurs désignés par le Sénat ;
  • Des représentants des commissions locales d'information ;
  • Des représentants d'associations de protection de l'environnement et d'associations mentionnées à l'article L. 1114-1 du code de la santé publique, telles que Greenpeace ou Robin des Bois ;
  • Des représentants des personnes responsables d'activités nucléaires ;
  • Des représentants d'organisations syndicales de salariés représentatives ;
  • Des personnalités choisies en raison de leur compétence scientifique, technique, économique ou sociale, ou en matière d'information et de communication, dont trois désignées par l'Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, une par l'Académie des sciences et une par l'Académie des sciences morales et politiques ;
  • Des représentants de l'Autorité de sûreté nucléaire, des services de l'État concernés et de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire

---

Le détail du décret ici https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051348317

---

Donc oui on peut comprendre que les élus de l'assemblée qui ont poussé Voynet pour les représenter à l'Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire ... sont particulièrement ambivalent pour le moins, mais ce n'est pas comme si on avait pas l'habitude.

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Il y a 6 heures, g4lly a dit :

Les membres du Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire sont nommés par décret ... C'est bricolé comme ça, et ca inclus 6 opposants au moins.

---

Le comité est composé de 40 membres nommés pour six ans par décret, au nombre de quatre pour les parlementaires et de six au titre de chacune des autres catégories. La répartition est la suivante[1] :

  • Deux députés désignés par l'Assemblée nationale et deux sénateurs désignés par le Sénat ;
  • Des représentants des commissions locales d'information ;
  • Des représentants d'associations de protection de l'environnement et d'associations mentionnées à l'article L. 1114-1 du code de la santé publique, telles que Greenpeace ou Robin des Bois ;
  • Des représentants des personnes responsables d'activités nucléaires ;
  • Des représentants d'organisations syndicales de salariés représentatives ;
  • Des personnalités choisies en raison de leur compétence scientifique, technique, économique ou sociale, ou en matière d'information et de communication, dont trois désignées par l'Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, une par l'Académie des sciences et une par l'Académie des sciences morales et politiques ;
  • Des représentants de l'Autorité de sûreté nucléaire, des services de l'État concernés et de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire

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Le détail du décret ici https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051348317

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Donc oui on peut comprendre que les élus de l'assemblée qui ont poussé Voynet pour les représenter à l'Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire ... sont particulièrement ambivalent pour le moins, mais ce n'est pas comme si on avait pas l'habitude.

Résumons :

  • en ce qui concerne le nucléaire civil, la loi prévoit un maximum de transparence et de supervision pour 1. éviter les entre-soit d'ingénieurs atomistes trop sûrs d'eux et 2. donner aussi peu de prise que possible aux théories du complot.
  • donc des opposants au nucléaire font partie des comités Théodule de surveillance et, en fait, c'est voulu.

Est-ce une raison pour que le Parlement choisisse une personne si malhonnête en la matière et profondément incompétente ? C'est quand même assez douteux mais on comprend bien le mécanisme : "Si ça l'amuse et que ça nous en débarrasse, qu'elle y aille ! Avec un peu de chance, elle se formera. En prime, comme elle est totalement discréditée, ça ne fait pas une grande opposante..."

Et est-ce une raison pour appeler à "passer au karcher [...] toute la classe politique du pays" comme l'aimable @Pasha l'a fait ? Au modos de voir, n'est-ce pas.

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Il y a 6 heures, Boule75 a dit :

Résumons :

  • en ce qui concerne le nucléaire civil, la loi prévoit un maximum de transparence et de supervision pour 1. éviter les entre-soit d'ingénieurs atomistes trop sûrs d'eux et 2. donner aussi peu de prise que possible aux théories du complot.
  • donc des opposants au nucléaire font partie des comités Théodule de surveillance et, en fait, c'est voulu.

Est-ce une raison pour que le Parlement choisisse une personne si malhonnête en la matière et profondément incompétente ? C'est quand même assez douteux mais on comprend bien le mécanisme : "Si ça l'amuse et que ça nous en débarrasse, qu'elle y aille ! Avec un peu de chance, elle se formera. En prime, comme elle est totalement discréditée, ça ne fait pas une grande opposante..."

Et est-ce une raison pour appeler à "passer au karcher [...] toute la classe politique du pays" comme l'aimable @Pasha l'a fait ? Au modos de voir, n'est-ce pas.

Ils ont mené des actions confinant à l'incitation au terrorisme (terrorisme james-bondesque dois-je ajouter) contre nos centrales nucléaires.

Ce ne sont pas des écologistes.

Ce ne sont pas des amis de la nature.

Ce ne sont pas des gens attachés à la protection de la terre et du terroir.

Ils ne sont experts de rien.

Ils ne sont spécialistes de rien.

Ils polluent allègrement à l'occasion, mais "c'est pour la bonne cause".

Leurs actions ont abouti à augmenter chez nous l'émission de GES, de polluants dangereux, donc à causer des morts prématurées.

Il s'agit donc d'une force ennemie de facto au seuil du terrorisme et de la militarisation, active et agissante, menant des opérations de guerre hybride ayant pour résultat de blesser ou tuer des citoyens Français ou étrangers présents sur le territoire national, de détruire un peu plus la nature Française et mondiale, ainsi que l'économie Française, au profit de nations étrangères très hostiles et aux mains d'extrémistes suprémacistes impérialistes anti-Français particulièrement dangereux, et qui, comble des combles, se moquent évidemment de la protection de l'environnement...

Ils se sont de plus engagé en politique sur des sujets n'ayant rien à voir avec le coeur de leurs occupations, mais toujours des sujets destinés à cliver la société, à générer ou entretenir des cassures.

Leurs actions ont par conséquent tout des "mesures actives" du KGB ou des opérations de désinformation des services US.

Mitterrand avait compris avec le Rainbow Warrior qu'il fallait frapper fort contre ces imposteurs.

(et on attend toujours les preuves de "fuites" des puits de tir de Mururoa et de leur impact ô combien désastreux :rolleyes: sur les écosystèmes de la Polynésie au passage)

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il y a une heure, Patrick a dit :

et on attend toujours les preuves de "fuites" des puits de tir de Mururoa et de leur impact ô combien désastreux :rolleyes: sur les écosystèmes de la Polynésie au passage)

Gozilla mon cher, gozilla !

Modifié par MIC_A
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il y a 38 minutes, MIC_A a dit :

Gozilla mon cher, gozilla !

Et Rolland Emerich est allemand...

Coïncidence je ne crois pas:biggrin:

ps: et c'en n'est pas une car il me semble qu'il avait avoué avoir fait ce film pour s'en prendre à la France et à sa force nucléaire. 

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il y a une heure, Picdelamirand-oil a dit :

Un aperçu des simplifications des EPR2 par rapport aux EPR:

L'EPR2 nécessite 250 types de tuyaux au lieu de 400 pour l'EPR, 571 vannes au lieu de 13 300 vannes pour l'EPR, et 100 types de portes au lieu de 300 dans l'EPR. L'EPR2 utilise également davantage de composants préfabriqués et les bâtiments électriques peuvent être entièrement préfabriqués. Le quatrième système de refroidissement d'urgence/de sécurité du réacteur est supprimé, ce qui signifie que la maintenance ne peut être effectuée que lorsque la centrale est à l'arrêt. Ce train avait été ajouté à la demande des électriciens allemands lors de la conception initiale de l'EPR afin de permettre une maintenance sur le circuit électrique. Il a une puissance nette de 1670 MWe.

1670 MWe? Soit un peu plus que l'EPR de Flamanville donné pour 1650?

Des solutions pour monter encore un peu en puissance? (comme à Taishan)

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EDF semble plutôt bien placé aux Pays-Bas.

Par contre c'est bien l'EPR qui est proposé et pas l'EPR2...
 

Les conceptions de réacteurs proposées « semblent appropriées », conclut le régulateur néerlandais

https://www.world-nuclear-news.org/articles/proposed-reactor-designs-seem-suitable-dutch-regulator-concludes

L'examen des études de faisabilité soumises par EDF, Westinghouse et Korea Hydro & Nuclear Power pour deux nouveaux réacteurs aux Pays-Bas suggère que les trois conceptions répondraient aux exigences de sécurité nécessaires, a annoncé le régulateur nucléaire du pays.

La semaine dernière, KHNP a indiqué qu'elle se retirait du processus de sélection technologique.


En décembre 2021, le nouveau gouvernement de coalition des Pays-Bas a placé l'énergie nucléaire au cœur de sa politique climatique et énergétique. Selon les plans préliminaires, deux nouveaux réacteurs seront achevés vers 2035 et auront chacun une capacité de 1 000 à 1 650 MWe. Les deux réacteurs fourniraient 9 à 13 % de la production d'électricité du pays en 2035. Le cabinet a annoncé en décembre 2022 qu'il considérait actuellement Borssele comme le site le plus approprié pour la construction des nouveaux réacteurs.

EDF (France), KHNP (Corée du Sud) et Westinghouse (États-Unis) ont été chargés par le ministère du climat et de la croissance verte (KGG) de réaliser des études de faisabilité sur la construction de leurs réacteurs respectifs - EPR, APR-1400 et AP1000 - aux Pays-Bas. 

Les études devaient déterminer si leurs conceptions étaient conformes à la législation et à la réglementation néerlandaises, si elles pouvaient être installées sur le site préféré de Borssele, et développer une estimation plus détaillée des coûts et du temps nécessaires à la construction des deux nouvelles unités. L'impact possible sur l'environnement a également été mis en évidence dans les études. En novembre, la société américaine Amentum a été choisie pour examiner les études soumises par les trois fournisseurs potentiels de réacteurs et donner des conseils à leur sujet.

L'autorité nationale de sûreté nucléaire et de radioprotection (ANVS) vient de publier ses conclusions sur l'examen des études. Elle note qu'elle a examiné la conception de l'APR-1400 avant que KHNP n'annonce son retrait. L'ANVS a déclaré qu'« en matière de sécurité », il est possible de construire n'importe lequel des trois modèles aux Pays-Bas.

« Ces entreprises ont testé leurs conceptions par rapport à nos lignes directrices pour une conception et une exploitation sûres des centrales nucléaires (VOBK) », a déclaré l'ANVS. « Ce faisant, elles ont identifié un certain nombre de points où leur conception s'écarte du texte littéral du VOBK et ont fourni la preuve que les objectifs de sûreté sous-jacents sont atteints ».

L'ANVS utilise le VOBK comme cadre de référence pour l'évaluation de la conception avant la procédure d'autorisation. « Suite aux recommandations de l'Agence internationale de l'énergie atomique, à la récente évaluation de la loi sur l'énergie nucléaire et aux résultats de cette auto-évaluation, l'ANVS a décidé de réviser le VOBK afin de mieux l'aligner sur l'état de l'art international, de l'harmoniser davantage au niveau international et de le rendre moins dépendant de la technologie », a déclaré l'ANVS.

 

Constatations sur chaque conception
 
L'ANVS note que l'AP1000 de Westinghouse repose largement sur l'utilisation de systèmes passifs pour la gestion de la sûreté. "Dans le cadre d'une éventuelle procédure d'autorisation, il faut encore prouver en détail que les systèmes et principes passifs sont également suffisamment fiables dans la pratique pour garantir la sécurité dans tous les scénarios d'accident. Ce point fera l'objet d'une attention particulière de la part de l'ANVS lors de l'évaluation de la conception."

En outre, le dossier de sûreté de l'AP1000 est largement basé sur la conformité aux normes américaines normatives, alors qu'aux Pays-Bas, ce sont des normes légales ciblées qui s'appliquent. "Ce système exige du demandeur qu'il démontre en détail que ces objectifs sont atteints avec la conception. Cela risque d'allonger le délai de mise en œuvre, car le demandeur devra réécrire en profondeur la documentation relative à la sécurité."

En outre, il y a des risques pour l'octroi de licences, car dans le cadre américain, des choix différents sont parfois faits par rapport au cadre de l'AIEA ou au contexte de l'UE.

 

En ce qui concerne l'EPR d'EDF, l'ANVS note que la conception a été basée sur les normes et standards de l'Europe de l'Ouest dès le début de la phase de conception. « Les nombreux systèmes (de sécurité) rendent la conception robuste mais aussi complexe », a déclaré l'ANVS. « Cela pose des défis à la fois pour l'obtention des permis et (la supervision) de la construction en termes de quantité de travail et de maintien d'une bonne vue d'ensemble.

Cependant, comme le réacteur est déjà en service ou en construction en Finlande, en France et au Royaume-Uni, il « présente l'avantage que l'ANVS sera en mesure de s'appuyer autant que possible sur les autorités européennes pour évaluer la conception ».

Elle note qu'EDF se concentre désormais sur le développement de la conception de l'EPR2, et qu'EDF « doit donc veiller à ce que cela ne nuise pas à la qualité de la conception proposée aux Pays-Bas ». 

 

Bien que KHNP ait maintenant retiré sa conception de l'APR-1400, l'ANVS a déclaré que la conception « semble répondre aux attentes des pays d'Europe (occidentale), y compris les Pays-Bas, en matière de centrales nucléaires ». Elle a ajouté que l'intention de KHNP de s'appuyer fortement sur la fourniture de composants en provenance de Corée du Sud « pose des problèmes en ce qui concerne l'évaluation de l'assurance qualité sur site et la supervision par l'ANVS au cours de la fabrication ». 

 

L'ANVS conclut : « Sur la base des auto-évaluations effectuées par les concepteurs, l'ANVS ne voit aucune raison de supposer que l'un de ces modèles ne pourrait pas être autorisé aux Pays-Bas. En ce qui concerne la sécurité, il n'y a donc aucune raison d'exclure une conception de la participation à l'appel d'offres ou d'exiger des ajustements à la conception standard dans le cadre de ce processus ».

Le régulateur a déclaré que le ministère du climat et de la croissance verte « peut utiliser ces informations pour l'appel d'offres afin de choisir une entreprise qui pourra commencer à construire aux Pays-Bas ».

« Naturellement, avant qu'un permis ne soit accordé, l'ANVS évaluera très soigneusement si la conception est conforme à la législation et aux réglementations néerlandaises, et le demandeur devra fournir beaucoup plus d'informations sur la conception et les analyses de sécurité que ce qui est actuellement disponible dans les auto-évaluations », a déclaré l'ANVS. « Ce n'est qu'une fois que l'emplacement sera connu qu'il sera possible d'examiner les aspects de sécurité spécifiques à l'emplacement qui jouent un rôle à cet endroit.

Modifié par Titus K
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Le 03/04/2025 à 20:39, Manuel77 a dit :

En Allemagne, le débat sur le nucléaire se poursuit.

Il semblerait que les entreprises qui équipent techniquement les centrales nucléaires (Westinghouse, Nukem) aient proposé de remettre en service les six centrales fermées d'ici 2030.

Le problème est que les grands producteurs d'électricité et opérateurs de réseau allemands (RWE, EON, EnBW) ne veulent pas aborder le sujet en raison des risques politiques. D'où l'idée que l'Allemagne devienne elle-même opérateur, sous la forme de l'entreprise Uniper (qu'elle avait rachetée après sa faillite due à la guerre en Ukraine). Dans les négociations de coalition, la CDU est pour, le SPD contre.

On estime que chaque centrale coûtera au maximum 3 milliards d'euros.

https://www.deutschlandfunk.de/nuklear-dienstleister-nukem-deutsche-atomkraftwerke-koennten-2030-wieder-strom-liefern-100.html

https://www.merkur.de/wirtschaft/merz-plant-eine-renaissance-der-atomkraft-alte-akw-sollen-fuer-zusaetzliche-20-jahre-laufen-zr-93662106.html

"L'économie est un sport qui se joue avec des milliers de variables contre des milliers d'autres, et à la fin, c'est le réel qui gagne".

— Gary Lineker après sa reconversion professionnelle, probablement

 

Il y a 9 heures, Titus K a dit :

EDF semble plutôt bien placé aux Pays-Bas.

Par contre c'est bien l'EPR qui est proposé et pas l'EPR2...
 

Les conceptions de réacteurs proposées « semblent appropriées », conclut le régulateur néerlandais

https://www.world-nuclear-news.org/articles/proposed-reactor-designs-seem-suitable-dutch-regulator-concludes

L'examen des études de faisabilité soumises par EDF, Westinghouse et Korea Hydro & Nuclear Power pour deux nouveaux réacteurs aux Pays-Bas suggère que les trois conceptions répondraient aux exigences de sécurité nécessaires, a annoncé le régulateur nucléaire du pays.

La semaine dernière, KHNP a indiqué qu'elle se retirait du processus de sélection technologique.


En décembre 2021, le nouveau gouvernement de coalition des Pays-Bas a placé l'énergie nucléaire au cœur de sa politique climatique et énergétique. Selon les plans préliminaires, deux nouveaux réacteurs seront achevés vers 2035 et auront chacun une capacité de 1 000 à 1 650 MWe. Les deux réacteurs fourniraient 9 à 13 % de la production d'électricité du pays en 2035. Le cabinet a annoncé en décembre 2022 qu'il considérait actuellement Borssele comme le site le plus approprié pour la construction des nouveaux réacteurs.

EDF (France), KHNP (Corée du Sud) et Westinghouse (États-Unis) ont été chargés par le ministère du climat et de la croissance verte (KGG) de réaliser des études de faisabilité sur la construction de leurs réacteurs respectifs - EPR, APR-1400 et AP1000 - aux Pays-Bas. 

Les études devaient déterminer si leurs conceptions étaient conformes à la législation et à la réglementation néerlandaises, si elles pouvaient être installées sur le site préféré de Borssele, et développer une estimation plus détaillée des coûts et du temps nécessaires à la construction des deux nouvelles unités. L'impact possible sur l'environnement a également été mis en évidence dans les études. En novembre, la société américaine Amentum a été choisie pour examiner les études soumises par les trois fournisseurs potentiels de réacteurs et donner des conseils à leur sujet.

L'autorité nationale de sûreté nucléaire et de radioprotection (ANVS) vient de publier ses conclusions sur l'examen des études. Elle note qu'elle a examiné la conception de l'APR-1400 avant que KHNP n'annonce son retrait. L'ANVS a déclaré qu'« en matière de sécurité », il est possible de construire n'importe lequel des trois modèles aux Pays-Bas.

« Ces entreprises ont testé leurs conceptions par rapport à nos lignes directrices pour une conception et une exploitation sûres des centrales nucléaires (VOBK) », a déclaré l'ANVS. « Ce faisant, elles ont identifié un certain nombre de points où leur conception s'écarte du texte littéral du VOBK et ont fourni la preuve que les objectifs de sûreté sous-jacents sont atteints ».

L'ANVS utilise le VOBK comme cadre de référence pour l'évaluation de la conception avant la procédure d'autorisation. « Suite aux recommandations de l'Agence internationale de l'énergie atomique, à la récente évaluation de la loi sur l'énergie nucléaire et aux résultats de cette auto-évaluation, l'ANVS a décidé de réviser le VOBK afin de mieux l'aligner sur l'état de l'art international, de l'harmoniser davantage au niveau international et de le rendre moins dépendant de la technologie », a déclaré l'ANVS.

 

Constatations sur chaque conception
 
L'ANVS note que l'AP1000 de Westinghouse repose largement sur l'utilisation de systèmes passifs pour la gestion de la sûreté. "Dans le cadre d'une éventuelle procédure d'autorisation, il faut encore prouver en détail que les systèmes et principes passifs sont également suffisamment fiables dans la pratique pour garantir la sécurité dans tous les scénarios d'accident. Ce point fera l'objet d'une attention particulière de la part de l'ANVS lors de l'évaluation de la conception."

En outre, le dossier de sûreté de l'AP1000 est largement basé sur la conformité aux normes américaines normatives, alors qu'aux Pays-Bas, ce sont des normes légales ciblées qui s'appliquent. "Ce système exige du demandeur qu'il démontre en détail que ces objectifs sont atteints avec la conception. Cela risque d'allonger le délai de mise en œuvre, car le demandeur devra réécrire en profondeur la documentation relative à la sécurité."

En outre, il y a des risques pour l'octroi de licences, car dans le cadre américain, des choix différents sont parfois faits par rapport au cadre de l'AIEA ou au contexte de l'UE.

 

En ce qui concerne l'EPR d'EDF, l'ANVS note que la conception a été basée sur les normes et standards de l'Europe de l'Ouest dès le début de la phase de conception. « Les nombreux systèmes (de sécurité) rendent la conception robuste mais aussi complexe », a déclaré l'ANVS. « Cela pose des défis à la fois pour l'obtention des permis et (la supervision) de la construction en termes de quantité de travail et de maintien d'une bonne vue d'ensemble.

Cependant, comme le réacteur est déjà en service ou en construction en Finlande, en France et au Royaume-Uni, il « présente l'avantage que l'ANVS sera en mesure de s'appuyer autant que possible sur les autorités européennes pour évaluer la conception ».

Elle note qu'EDF se concentre désormais sur le développement de la conception de l'EPR2, et qu'EDF « doit donc veiller à ce que cela ne nuise pas à la qualité de la conception proposée aux Pays-Bas ». 

 

Bien que KHNP ait maintenant retiré sa conception de l'APR-1400, l'ANVS a déclaré que la conception « semble répondre aux attentes des pays d'Europe (occidentale), y compris les Pays-Bas, en matière de centrales nucléaires ». Elle a ajouté que l'intention de KHNP de s'appuyer fortement sur la fourniture de composants en provenance de Corée du Sud « pose des problèmes en ce qui concerne l'évaluation de l'assurance qualité sur site et la supervision par l'ANVS au cours de la fabrication ». 

 

L'ANVS conclut : « Sur la base des auto-évaluations effectuées par les concepteurs, l'ANVS ne voit aucune raison de supposer que l'un de ces modèles ne pourrait pas être autorisé aux Pays-Bas. En ce qui concerne la sécurité, il n'y a donc aucune raison d'exclure une conception de la participation à l'appel d'offres ou d'exiger des ajustements à la conception standard dans le cadre de ce processus ».

Le régulateur a déclaré que le ministère du climat et de la croissance verte « peut utiliser ces informations pour l'appel d'offres afin de choisir une entreprise qui pourra commencer à construire aux Pays-Bas ».

« Naturellement, avant qu'un permis ne soit accordé, l'ANVS évaluera très soigneusement si la conception est conforme à la législation et aux réglementations néerlandaises, et le demandeur devra fournir beaucoup plus d'informations sur la conception et les analyses de sécurité que ce qui est actuellement disponible dans les auto-évaluations », a déclaré l'ANVS. « Ce n'est qu'une fois que l'emplacement sera connu qu'il sera possible d'examiner les aspects de sécurité spécifiques à l'emplacement qui jouent un rôle à cet endroit.

L'EPR étant le F-35 des réacteurs nucléaires, ce dernier a toutes ses chances.

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La France ne veut pas tomber "en panne sèche" et trouve 6000 tonnes d'uranium pour ses centrales nucléaires grâce à un nouveau partenaire stratégique

Citation

Dans ce contexte, le partenariat récent entre Orano et Navoiyuran pour exploiter le gisement d'uranium de South Djengeldi en Ouzbékistan marque un tournant stratégique, visant à garantir la souveraineté énergétique de la France.

 

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Il y a 9 heures, Picdelamirand-oil a dit :

La France ne veut pas tomber "en panne sèche" et trouve 6000 tonnes d'uranium pour ses centrales nucléaires grâce à un nouveau partenaire stratégique

Ça vient de quel article?

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Réponse de la Sfen à la Consultation du public sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE-3) – 2025

Publié le 4 avril 2025 - Mis à jour le 8 avril 2025

PPE

Dans le cadre de la Consultation du public sur le projet de troisième édition de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la Société Française d’Énergie Nucléaire (Sfen) a souhaité contribuer aux échanges à travers cette position qui s’inscrit dans la ligne de notre Cahier d’acteur.

La Sfen, comme elle l’a dit en réponse à la consultation SFEC de l’automne 2024, souhaite que la relance du nucléaire en cours, qui a fait l’objet de nombreux travaux depuis 2022, fasse l’objet d’un débat parlementaire, et du vote de dispositifs législatifs. Un certain nombre de grands projets en cours (construction des EPR2, programme aval du futur) engagent la France sur plusieurs décennies. Leur inscription dans la loi permet de renforcer leur légitimité démocratique et de les ancrer dans la durée, au-delà des alternances politiques.

– Alors que le vote de la loi LPEC était attendu à l’été 2024, et que l’agenda parlementaire est encore incertain, la Sfen estime que le projet de PPE en cours doit être publié dès que possible, quitte à l’amender pour la mettre en alignement avec des dispositions législatives à venir. Le décret PPE du 21 avril 2020, toujours en vigueur, est devenu obsolète au regard des perspectives données à la filière nucléaire et aux projets engagés. Pour rappel, il stipule par exemple la fermeture de 12 réacteurs de 900MWe entre 2025 et 2035 (en plus des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim, déjà mise à l’arrêt).

Sur le contenu de la PPE proprement dite :

La Sfen s’inquiète que le rythme d’électrification actuel n’est pas sur la trajectoire nécessaire à l’atteinte des objectifs de décarbonation.

· Le retard pris sur l’électrification fait peser des risques de déséquilibre entre le développement de l’offre et la demande. Des prix trop bas pénaliseraient les revenus nécessaires pour l’équilibre financier du secteur nucléaire existant, lequel est dans le marché, et ne bénéficie pas de tarif d’achat garanti. Des prix trop bas sont aussi susceptibles d’accroitre de manière très significative les charges qui pèsent sur le budget de l’Etat. Mieux vaut investir dans le soutien de l’électrification des usages, laquelle permet la décarbonation, que dans des compensations de revenus.

– La France n’a toujours pas aujourd’hui finalisé le schéma de financement pour les premiers 6 EPR2. Ce schéma sera un facteur clef pour limiter le coût du financement, et permettre un coût de production final compétitif de l’électricité. Réduire le coût du financement doit passer par l’octroi d’un prêt bonifié à EDF, pour une part la plus élevée possible, ainsi qu’à la mise en œuvre de mécanismes permettant de de-risquer le projet (un CFD mais pas seulement). Le nucléaire est rentré dans une nouvelle phase d’investissement. L’Etat a soutenu les énergies renouvelables avec les moyens nécessaires pour qu’elles arrivent à maturité. Ainsi le projet de PPE-3 prévoit que les dépenses annuelles de soutien aux renouvelables pourraient dépasser 12 milliards d’euros par an (scénario prix bas) au début des années 2030. Il est essentiel aujourd’hui que l’Etat soutienne le nucléaire, qui a la caractéristique d’avoir des cycles d’investissement longs, avec des cash-flow négatifs sur plus de 15 ans, et des profils de risque spécifiques.

https://www.sfen.org/positions/reponse-de-la-sfen-a-la-consultation-du-public-sur-la-programmation-pluriannuelle-de-lenergie-ppe-3-2025/?utm_source=Newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=RGN Hebdo - 09/04/2025

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