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Guerre civile en Syrie


Messages recommandés

il y a 6 minutes, Shorr kan a dit :

Ils sont pas fous ! :biggrin:

Je le crois surtout trop loin de ses bases principales. Le A-10 n'a pas une grande allonge mais peut être déployé de façon bien plus sommaire et sur une longue période que le F-35. Bref beaucoup de bases Israéliennes peuvent accueillir les F-15 et A-10 mais peu peuvent accueillir le F-35.

Modifié par herciv
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il y a 42 minutes, herciv a dit :

Je le crois surtout trop loin de ses bases principales. Le A-10 n'a pas une grande allonge mais peut être déployé de façon bien plus sommaire et sur une longue période que le F-35. Bref beaucoup de bases Israéliennes peuvent accueillir les F-15 et A-10 mais peu peuvent accueillir le F-35.

En gros il a été brillamment démontré que le canard ne peut pas faire la guerre :laugh:

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il y a 3 minutes, Shorr kan a dit :

En gros le canard ne peut pas faire la guerre :laugh:

Je n'avais même pas réfléchi à ce point particuliers des MOB (main operating base). Comment peuvent-elles gérer des f-35 en surnombre. Est-ce seulement possible ? Leurs particularités par rapport au FOB (forward operating base) c'est d'assurer la maintenance lourde des F-35. Et les F-35I sont déjà au taquet. J'imagines que les bases israéliennes ne peuvent rien faire de plus.

Modifié par herciv
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Je crois qu'on s'est mal compris et j'ai commis une erreur: celle de profiter de ton message, pour répondre à un sentiment généralisé à la lecture des derniers posts. Je n'aurais pas du. 

il y a 31 minutes, Patrick a dit :

Pardon???

Je n'ai surtout pas oublié les horreurs commises contre les Yazidis, les Chrétiens, les Kurdes, par les différents rebelles plus ou moins islamistes et plus ou moins soutenus par les turcs qui les ont laissé opérer depuis leur frontière. Se souvenir de Kobané et des attaques de daesh sur la ville qui venaient du côté turc de la frontière, avec des garde-frontière turcs criant aux Kurde avec des mégaphones qu'ils ne devaient en aucun cas tirer en direction de la turquie sous peine de riposte!

Et, oui, je me soucie de ces innocents-là en premier lieu, car je m'estime culturellement plus proche de ces groupes que de n'importe quel autre dans la région. Si ce n'est pas ton cas grand bien t'en fasse.

Je partage le même sentiment, du début à la fin. Simplement, Daech n'est pas HTS, les Turcs qui ont tapé les kurdes n'ont qu'une voie indirecte dans la conduite de l'agenda de la rébellion qui a renversé le régime d'Assad. La suite au sujet du SNA sera d'ailleurs intéressante à suivre. 

Je ne peux pas aussi simplement me résoudre, dans cet orient compliqué, à associer HTS aux massacres de Daech, ni aux persécutions des turcs sur les kurdes. Ni les territoires, ni les leaders, ni les agenda ne se recoupent. 

Citation

Mais à quel moment j'ai seulement justifié les actes russes à Boucha???

J'ai été surpris et choqué comme tout le monde. Il m'a fallu du temps comme tout le monde pour comprendre définitivement qu'au lieu d'avoir affaire à de sympathiques gopniks un peu cons mais qui avaient "changé" et s'étaient professionalisés, nous étions en face de véritables barbares que les Ukrainiens appelaient des "orcs" pour des raisons compréhensibles.

Sauf que ça en Syrie on a pu le comprendre très vite, et largement depuis 2011, à propos de nombreuses factions, incluant certes assad fils, mais aussi les rebelles!

Mon point sur la Russie était un commentaire d'ordre général, qui visait à rappeler que lorsqu'une partie commet des crimes de guerre et que c'est véritablement à l'agenda, on s'en rend compte très vite. 

Il y un écart important entre 2017, la fin de la première phase de la guerre civile et son cortège d'horreurs et 2024. Pour ce que ça vaut, je voulais simplement rappeler qu'il n'y avait rien de tel d'observé aujourd'hui, dans la Syrie de fin 2024, à +10 jours du conflit, qui soit à l'initiative d'HTS et affiliés. Je garde la possibilité de réviser mon jugement plus tard, si les documents en attestent différemment. 

Citation

Bon sang mais tu n'en sais rien!

Imagine seulement qu'une alliance de circonstance se produise entre éléments Kurdes et Chiites d'Irak sur le ton "nos frères sont attaqués en Syrie!" La fameuse "alliance" entre Kurdes d'Irak et turcs risque de ne pas faire long feu. Les oppositions politiques sont toujours moins fortes que les liens du sang. Surtout qu'ils se retrouveraient à nouveau devant le même ennemi qu'à l'époque!

Et en quoi ce serait acceptable d'ailleurs qu'il n'y ait "que" quelques crimes de guerre de la part des turcs?

HTS c'est al qaida et ils sont soutenus par les turcs tout pareil que la fameuse "SNA" qui n'est qu'un rebranding de la FSA qui s'est révélée islamiste!

Les rebelles djihadistes scandent "les Chrétiens à Beyrouth les Alaouites au cimetière".

On est d'accord avec un tel projet?

Depuis quand?

Je crois que HTS est aussi dépendant des turcs qu'il l'est des américains, qui ont encore la main sur le pétrole et les sanctions. Maintenant qu'ils ont le pouvoir, l'appui initial de la Turquie comptera surement pour beaucoup à l'avenir, mais ils vont devoir gouverner et affirmer leur indépendance. 

La situation a vraiment changé depuis les phases très chaudes de la guerre civile syrienne. On peut pas éternellement les condamner à une solution Assad par défaut, même si les types en face ont eu les mains sales pour certains. HTS a donné quelques gages, s'est opposé à Daech, l'a combattu, a fait vivre en paix des minorités dans l'enclave d'Idlib. 

Difficile de faire meilleur CV dans la Syrie de Bachar, sous les bombes des russes, sous la pression des pasdarans et du Hezbollah. 

Citation

Il y a une conjoncture et d'autres éléments à prendre en compte... Tu parles que les soutiens d'un régime qui vient d'éclater en plein vol et qui a donc besoin de nouveaux leaders, de nouveaux représentants, vont se faire tout petits. Mais ça n'enlève rien au fait que la base des soutiens du régime, elle, est encore là.

Mais tu n'en sais rien ! Et j'en sais pour ma part que l'Opération militaire spéciale en Syrie a duré 10 jours, a bénéficié d'un soutien populaire considérable et a vu dans ce laps de temps toutes les provinces se soulever quasi simultanément. 

Citation

Jai lu les articles du Monde que tu as mis en lien, et les termes techniques ne m'ont jamais dérangé, au contraire, merci.

Je n'aurais pas du l'écrire en m'adressant à toi. Je ne l'ai jamais pensé une seconde, j'en suis désolé. 

Citation

Les horreurs du clan assad ne remettent pas en cause le fait que "sa" société laïque était fonctionnelle sur un seul point: permettre à toutes les minorités de vivre à peu près ensemble, du moins en théorie. Il y avait une mainmise Alaouite sur les postes-clés? Oui. Entre ça et la situation post-2011, qu'est-ce qui était préférable?

Je note d'ailleurs que le vivre-ensemble entre communautés, c'est la promesse que fait al qaida en ce moment pour montrer patte blanche... et pour offrir en somme la même chose qu'avec assad, mais sans les autres mauvais côtés. Promettre que tout le monde sera respecté etc.

Mais il n'y a aucune garantie autre que leur parole et il faudrait être fou pour leur faire confiance.

Je ne crois pas que sa société, qui vivait dans la terreur et l'arbitraire, était fonctionnelle: c'était une façade, un classique de toute dictature brutale. 

La parole d'Assad ne vaut pas mieux que celle d'HTS, mais il a en plus à son passif, un bilan et une responsabilité qui pèsent lourd, trop lourd. Et ont eu au passage des conséquences désastreuses en Europe, pour nos sociétés et un peu aussi le budget communautaire. Je n'évoquerai pas le trafic de drogue.

C'est sans équivalent chez HTS, à date. Le pari vaut la peine d'être pris, Assad son bilan étaient devenus un boulet impossible à renflouer. 

Citation

Justement, ils ne le respectent déjà PAS chez nous... Et le djihad, c'est global et sans frontières. Rappelle-moi quand assad a fait commettre des attentats en France? Il a même renvoyé sa légion d'honneur quand on le lui a demandé!

Ou alors il faut remonter aux liens hafez-hezbollah et à l'attentat du Drakkar?

HTS n'a pas commis d'attentat chez nous non plus. Je sais que c'est l'ancien Al-Nosra, lui même ancienne branche d'Al-Quaeda. Bon, le management a changé, les objectifs ont changé et les responsables syriens (contrairement à AQPA par exemple, responsable de Charlie Hebdo) d'HTS n'ont pas commandité d'attentats sur sol européen. 

Je sais que la distinction islamistes / djihadistes est un peu flou et fluctuante, mais elle revêt une différenciation importante: l'un porte un combat de nature universel (comme les communistes à l'époque), l'autre est un ultra conservatisme sociétal et religieux. Je goûte très peu les bigots, mais je leur accorde volontiers peu d'importance tant qu'ils restent dans les frontières de leurs soutanes ou de leurs qamis et ne s'aventurent pas à faire de la politique étrangère. 

Citation

Et bien moi ce que je trouve indécent c'est de mettre des gens à la poubelle en partant du principe que "l'ordre" al qaida-esque ou daechien serait plus acceptable que "l'ordre" assadiste... Pour moi ce sont deux facettes d'une même pièce, avec avantage à assad d'avoir au moins préservé une forme de laïcité permettant de ne pas voir des communautés (dont la sienne) être exterminées.

Le problème principal du régime assad c'est qu'avec sa répression ultraviolente il a provoqué la montée d'un terrorisme sunnite.

N'oublions pas que HTS c'est "hayat tahrir AL SHAM" pour rappel. "AL SHAM", alias ce Shangri-la fantasmatique "où coule le lait et le miel" vendu comme une sorte de Wakanda islamique par daesh...

Soit un endroit qui n'a d'autre vocation que d'être peuplé par des sunnites aux tendances terroristes, et par leurs esclaves. Au mépris des peuples locaux et de leur histoire.

D'autres ont eu cette idée avant eux ailleurs, ils appelaient "leur" territoire le "lebensraum".

 

Je comprends dans le fond, je n'ai pas beaucoup de sympathie non plus pour ce genre d'idéologie. Il faut quand même rappeler que depuis 2017, avec l'expérience de la gestion d'Idlib plutôt maitrisée, la question syrienne reste celle de l'administration d'une vingtaine de millions d'habitants + 4 à 5 millions de réfugiés, aujourd'hui à l'étranger et qui posent un IMMENSE problème politique dans beaucoup de juridictions où ils sont accueillis. 

Alors le tableau ne sera jamais idéal à nos yeux de laïcs sécularisés, mais les enjeux sont colossaux et on ne parle pas de l'avenir d'une poignée de tchéchènes ni d'une ethnie de quelques dizaines de milliers à cheval sur deux frontières régionales. Il va falloir apprendre à faire des compromis acceptables pour des millions de personnes et nos intérêts restent bien défendus, dans la mesure ou la France a été particulièrement en pointe dans l'opposition à Assad et où les américains peuvent agir sur le pétrole et les sanctions: ça va aider tout le monde à retrouver ses esprits.

Assad, par le bordel dont il est seul responsable, a contribué à déstabiliser nos sociétés dans le seul espoir de sauver son régime et son modèle pourri jusqu'à la moelle. C'est un passager clandestin du système, et il n'y a de société laïc en Syrie que par ceux qui, contraints, ont du rester sur place. Le modèle n'aurait pas survécu sans l'émigration de 20% de la population du pays. C'est un échec total, il faut passer à autre chose. 

Citation

***

 

Enfin bref. J'imagine que le seul point sur lequel on sera d'accord c'est que poutine est définitivement le dirigeant le plus débile que le monde ait jamais connu, et que ses actions et celles de ses alliés nous auront tous et toutes mis dans une merde colossale...

Mais ne dédouanons pas un certain nombre d'individus de par chez nous non plus, qui ont également provoqué cette catastrophe. Y-compris un certain ancien PR Français.

On s'entend. 

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Il y a 2 heures, Ciders a dit :

Question juste en passant : pourquoi tu ne l'as pas dit ici puisque c'était prévisible ? :happy:

Parce que j'ai d'autres sujets de préoccupation que la Syrie depuis un sacré bout de temps, y-compris en considérant les sujets qui m'intéressent sur le forum, et que comme je l'ai écrit, il s'agit de "certains endroits du monde". Or je serais bien en peine de te donner une liste exhaustive. En gros il semble assez clair que ça va péter à plusieurs endroits d'ici l'investiture de trump, mais quant à savoir où précisément...

Edit @olivier lsb Pas grand chose à ajouter dans les grandes lignes, reste les détails sur lesquels on ne sera probablement pas au diapason. On verra bien de toutes façons.

Modifié par Patrick
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Citation

Assad, par le bordel dont il est seul responsable,

Humpf, encore un problème complexe très simplifié par Olivierlsb

Quid de l'axe des frères musulmans (Qatar-Turquie) vs l'axe AS-Egypte-EAU qui ont chacuns poussés des pions dès la soit disant révolution "spontanée" de 2011

Quid de l'intervention irano-irako-afghane

Quid des russes

Quid des américains

Quid des différentes factions kurdes

Quid des internationalistes djihadistes

Quid de la destabilisation de l'Irak voisin par Daesh qui n'a pas aidé la stabilisation du pays

Quid de la notion de pot de miel qui nous arrangeait bien un moment sous pretexte que cela crearait un appel d'air permettant de se débarasser d'une partie de nos barbus nationaux

j'en passe et des meilleurs

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il y a 40 minutes, herciv a dit :

F-15, B-52 et A-10, pas de F-35 dans le communiqué ...

L'absence apparente du F-35 dans ces frappes est intéressante et soulève plusieurs hypothèses stratégiques et opérationnelles. Voici les principaux points d'analyse à ce sujet :

1. Un choix lié au type de mission

Les frappes contre ISIS en Syrie ciblent principalement des infrastructures fixes, comme des camps, des dépôts ou des regroupements identifiés via du renseignement précis. Ce type de mission ne nécessite pas les capacités furtives ou de pénétration avancée du F-35, surtout lorsque l'espace aérien syrien est largement non contesté.

Les appareils comme les B-52, F-15 et A-10 sont plus adaptés :

B-52 : Bombardier stratégique capable de délivrer un volume de munitions massif (ex. JDAMs).

F-15 : Avion polyvalent très fiable pour des frappes de précision dans un environnement peu menaçant.

A-10 : Optimisé pour des frappes à faible altitude contre des cibles terrestres comme des camps ou des véhicules.

Le F-35, quant à lui, est conçu pour des environnements hautement contestés où sa furtivité et ses capteurs avancés sont indispensables. Dans cette situation, ces capacités auraient été surdimensionnées pour une mission de destruction de cibles connues et fixes.

2. Optimisation des coûts et disponibilité

Le F-35 est un avion coûteux à opérer, avec un coût horaire élevé et des besoins en maintenance importants. Dans des missions de frappes prolongées contre des cibles secondaires comme des camps d'ISIS, il est plus économique d'utiliser des appareils comme le F-15 ou des B-52, éprouvés pour ce type d'opération.

De plus, le F-35 reste un atout stratégique que les États-Unis préfèrent conserver pour des missions critiques, notamment contre des adversaires comme la Russie, la Chine ou l'Iran dans des scénarios plus complexes.

3. Un message stratégique

L'utilisation de B-52 et de F-15 montre une puissance aérienne américaine imposante et classique. Il s'agit également d'une manière de montrer que :

Les États-Unis n'ont pas besoin de déployer leurs systèmes les plus avancés pour gérer ISIS, soulignant la différence de niveau technologique et militaire.

Cela évite de dévoiler davantage les capacités du F-35 dans une zone où des puissances rivales comme la Russie et l'Iran pourraient surveiller ses opérations et recueillir du renseignement électronique.

4. Capacités de guerre électronique

Enfin, il est possible que d'autres appareils, comme des EA-18G Growler ou des drones ISR (intelligence, surveillance et reconnaissance), aient été engagés pour collecter du renseignement et assurer une couverture électronique. Cela réduit encore le besoin de déployer des F-35, puisque la supériorité technologique des États-Unis reste suffisante même sans cet atout.

Conclusion

L'absence de F-35 dans ces frappes est probablement un choix logique et économique. Les États-Unis démontrent qu'ils peuvent frapper efficacement ISIS avec des moyens éprouvés comme les B-52, F-15 et A-10, tout en réservant leurs appareils de pointe comme le F-35 pour des missions où ils sont réellement indispensables. Cela évite également d'exposer inutilement le F-35 dans un environnement où ses capacités pourraient être observées par des rivaux comme la Russie.

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Pendant les 13 années de guerre civile en Syrie, les soldats du gouvernement ont combattu les rebelles sur plusieurs lignes de front. Mais des vidéos montrent que lorsque les rebelles ont pris d’assaut Damas, la capitale, dimanche pour mettre un terme à leur offensive éclair à travers le pays, les soldats du gouvernement syrien ont semblé ne pas opposer beaucoup de résistance. Une vidéo prise tôt dimanche montre un poste de contrôle militaire abandonné à Damas. Des chaises vides étaient posées devant et des vêtements jonchaient le sol du petit bâtiment, qui portait toujours une grande affiche du président depuis renversé, Bachar al-Assad. D’autres vidéos non vérifiées ont circulé sur les réseaux sociaux, prétendant montrer des soldats en train d’enlever leur uniforme, certains en pleine nuit. L’Observatoire syrien des droits de l’homme, un observateur de la guerre, a rapporté avoir vu la même chose. Ces scènes ont eu lieu dans le contexte de récits provenant d’autres villes de Syrie, où les soldats n’auraient pas fait grand-chose pour repousser l’avancée des rebelles au cours des 12 derniers jours. L’armée syrienne est composée en grande partie de conscrits réticents, des soldats mal payés qui ont été contraints d’effectuer leur service militaire obligatoire. Même au cours des années passées de guerre civile, quand ils étaient soutenus par les frappes aériennes syriennes et russes – et par l’aide des milices mandatées par l’Iran – beaucoup ont fait défection, refusant de se battre et de mourir pour le gouvernement Assad. Depuis des années, les soldats syriens se plaignent sur Facebook de leurs chefs. Des commandants qui acceptent des pots-de-vin en échange de congés. Des chefs qui ordonnent aux soldats de piller. Des officiers qui volent la nourriture de leurs troupes ou s’enivrent au travail. Après 13 ans d’une guerre civile exténuante qui a dévasté la Syrie, cette corrosion est revenue hanter le régime.

Avant l’offensive surprise du 27 novembre, la guerre civile syrienne était en grande partie gelée depuis plus de quatre ans. Selon les analystes, le gouvernement Assad n’avait pas fait grand-chose ces dernières années pour renforcer l’armée, persuadé qu’il avait déjà porté un coup dur à l’opposition. Mercredi dernier, alors que les rebelles envahissaient le nord-ouest du pays, M. el-Assad a ordonné une augmentation de 50 % des salaires de ses forces. Mais il était déjà trop tard. Quelques jours plus tard, M. Assad était parti.

Les États-Unis ont commencé à transmettre des messages aux groupes par l’intermédiaire du gouvernement turc, qui a des liens avec eux, après qu’ils ont lancé leur offensive majeure la semaine dernière et avant qu’ils ne prennent la capitale syrienne pendant le week-end, selon des responsables américains et turcs. L’un des responsables a déclaré que les messages initiaux étaient destinés à dire aux groupes « ce qu’il ne faut pas faire ». L’un des messages que les États-Unis ont transmis au gouvernement turc était que les groupes rebelles ne devraient pas permettre aux militants de l’État islamique de participer à leur offensive contre le gouvernement Assad. Les groupes ont répondu par l’intermédiaire des Turcs en assurant qu’ils n’avaient aucune intention de permettre à l’État islamique de faire partie de leur mouvement, selon des responsables américains et turcs informés de ces messages. Les messages ont été transmis aux Turcs par le biais des canaux diplomatiques, des services de renseignement et de l’armée. Les responsables ont parlé sous couvert d’anonymat pour discuter de questions sensibles liées au renseignement et à la diplomatie. Dans ses remarques publiques depuis la Maison Blanche dimanche, M. Biden a déclaré que les États-Unis ne permettraient pas à l’État islamique de profiter d’un éventuel vide de pouvoir après la chute de M. Assad.

 

source (en anglais) :

https://www.nytimes.com/live/2024/12/08/world/syria-war-damascus

 

 

 

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il y a 17 minutes, olivier lsb a dit :

Je crois qu'on s'est mal compris et j'ai commis une erreur: celle de profiter de ton message, pour répondre à un sentiment généralisé à la lecture des derniers posts. Je n'aurais pas du. 

....

On s'entend. 

 

il y a 11 minutes, Patrick a dit :

...

Edit @olivier lsb Pas grand chose à ajouter dans les grandes lignes, reste les détails sur lesquels on ne sera probablement pas au diapason. On verra bien de toutes façons.

 

Révélation

 

:bloblaugh::chirolp_iei::bloblaugh::chirolp_iei:Un bisou ! Un bisou ! Un bisou ! :bloblaugh::chirolp_iei::bloblaugh::chirolp_iei:

 

 

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il y a 9 minutes, Picdelamirand-oil a dit :

Conclusion

L'absence de F-35 dans ces frappes est probablement un choix logique et économique. Les États-Unis démontrent qu'ils peuvent frapper efficacement ISIS avec des moyens éprouvés comme les B-52, F-15 et A-10, tout en réservant leurs appareils de pointe comme le F-35 pour des missions où ils sont réellement indispensables. Cela évite également d'exposer inutilement le F-35 dans un environnement où ses capacités pourraient être observées par des rivaux comme la Russie.

 

Moi je crois plutôt que depuis que les rebels se sont emparés des zones ou se trouvaient les moyens anti-aérien syrien le régime d'Al Assad n'avait plus rien pour se défendre contre des frappes aériennes, en dehors des batteries russe qui ne pouvaient pas abattre des avions américain sans se faire annihiler en provocant uen grave crise. De fait faute de radar le F-35 furtif n'avait pas d'utilité là ou les avions classique de 4ème génération bénéficient d'un ciel vide.

 

Même pour attaquer les Houthis au Yemen les américains ont utilisé des avions furtif (B2)

https://www.military.com/daily-news/2024/10/17/air-force-uses-b-2-bomber-first-time-combat-2017-sending-message-iran.html

 

Ils n'auraient certainement pas attaqués en Syrie avec des avions de 4ème génération s'il y avait eu la moindre menace contre leurs avions.

 

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il y a 6 minutes, erthermer a dit :

 

Moi je crois plutôt que depuis que les rebels se sont emparés des zones ou se trouvaient les moyens anti-aérien syrien le régime d'Al Assad n'avait plus rien pour se défendre contre des frappes aériennes, en dehors des batteries russe qui ne pouvaient pas abattre des avions américain sans se faire annihiler en provocant uen grave crise. De fait faute de radar le F-35 furtif n'avait pas d'utilité là ou les avions classique de 4ème génération bénéficient d'un ciel vide.

 

Même pour attaquer les Houthis au Yemen les américains ont utilisé des avions furtif (B2)

https://www.military.com/daily-news/2024/10/17/air-force-uses-b-2-bomber-first-time-combat-2017-sending-message-iran.html

 

Ils n'auraient certainement pas attaqués en Syrie avec des avions de 4ème génération s'il y avait eu la moindre menace contre leurs avions.

 

Ce qui rejoint au final la conclusion de Picdelamirand-oil sur les grandes ligne.

Modifié par erthermer
clarté du texte
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Pour mes amis partisans du "quid", si prompts à poser des questions mais partageant si peu leurs lectures, qu'elle qu'en soit la source, une petite chronologie pour remettre les idées en place. Assad est seul responsable, a merdé sa chronologie, ses fenêtres d'opportunité, n'était pas condamné à suivre la voie qu'il a choisi, puis s'est doucement mais surement enterré dans une voie sans issue, avec l'Iran et la Russie pour lui jeter la dernière pelletée. 

Quant au complotisme des 3 révolutions arabes la même année, je les range dans mon dossier avec la CIA en Ukraine, la CIA en Géorgie, la CIA en Roumanie qui fait annuler l'élection et je dois surement en oublier d'autres. 

Et en guise de bande annonce, le graffiti de la CIA commandité à un gamin de Deraa, qui a tout déclenché le 2 décembre 2011 en Syrie.

Révélation

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« ton tour arrive, docteur »

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/08/en-syrie-la-chute-de-bachar-al-assad-president-par-accident-modernisateur-rate-et-despote-sanguinaire_6436342_3210.html

Citation

En Syrie, la chute de Bachar Al-Assad, président par accident, modernisateur raté et despote sanguinaire

Le deuxième fils du président Hafez Al-Assad s’est retrouvé propulsé au pouvoir après la mort de son frère aîné. Il avait résisté à la guerre civile qui a suivi les printemps arabes de 2011 au prix d’une guerre civile sanglante. Dimanche 8 décembre, il a finalement été contraint à la fuite par une coalition de rebelles.

Par Benjamin Barthe

Publié aujourd’hui à 06h57, modifié à 20h21

Temps de Lecture 14 min.

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Le président syrien, Bachar Al-Assad, le 26 juin 2001, à Paris. AFP/JACK GUEZ

Cruelle ironie de l’histoire : l’homme aux mains poissées de sang, qui s’est enfui dimanche 8 décembre, après avoir passé un quart de siècle aux commandes de la Syrie, après avoir brisé son peuple et broyé son pays, n’était pas destiné au pouvoir. Né en 1965, à Damas, le deuxième fils du président Hafez Al-Assad et de son épouse Anissa Makhlouf, Bachar Al-Assad devait être ophtalmologue. Après une enfance sans histoire, son diplôme de médecine en poche, le jeune homme, décrit à l’époque comme modeste et travailleur, était parti faire sa spécialité à Londres. La succession du père à la tête de l’Etat était réservée à l’aîné de la fratrie : Bassel. Tout le contraire de Bachar : un fort en gueule, fameux pour ses talents de cavalier et ses succès auprès des femmes.

Mais la mort de ce dernier dans un accident de voiture, en janvier 1994, change la donne. L’étudiant londonien, plus intéressé par les nouvelles technologies que par la politique, est brutalement rappelé au pays. L’héritier du « Lion de Damas » (assad en arabe signifie lion), parvenu au pouvoir par un coup d’Etat en 1970, ce sera lui. Après une formation militaire accélérée, qui le voit passer du grade de capitaine à colonel en trois ans, et après s’être fait la main au Liban, l’arrière-cour du régime syrien, le trentenaire est prêt pour succéder à son père, qui meurt le 10 juin 2000.

Un mois plus tard exactement, Bachar Al-Assad est désigné président de la République par référendum. Il explique aussitôt à la presse officielle qu’il n’est pas nécessaire de mettre sa photo à la une tous les jours. Il multiplie les apparitions en public, sans garde du corps, s’affiche dans les restaurants de la vieille ville avec sa jeune et charmante épouse, Asma Al-Akhras, une ancienne analyste financière, originaire d’une grande famille de Homs, qu’il a rencontrée sur les bords de la Tamise. Contrairement à son défunt père, autocrate au style glacial et compassé, célèbre pour discourir devant ses visiteurs pendant des heures, le jeune Assad cultive l’image du despote bienveillant, à l’écoute de ses concitoyens.

L’intelligentsia commence à y croire. Des centaines de prisonniers d’opinion sont libérés et des forums de discussion fleurissent un peu partout dans le pays. On y rêve, à voix haute, de démocratie et de société civile, de desserrer l’emprise du Baas, le parti unique, mixte de rengaines nationalistes arabes et de préceptes socialistes. Le bon « docteur Bachar » se pique aussi de moderniser l’appareil d’Etat et l’économie, exsangue après trente années de dirigisme à marche forcée. Il entreprend même de mettre au pas les services de renseignement, les redoutables moukhabarat, dont l’arbitraire fait frémir tous les Syriens. « Bachar Al-Assad est un jeune homme remarquable, qui a de grands projets d’ouverture », prédit le Britannique Patrick Seale, biographe officiel de Hafez Al-Assad.

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L’ancien président égyptien Hosni Moubarak (à droite), lors d’une conférence de presse avec le président syrien, Bachar Al-Assad, au Caire, le 2 octobre 2000. MARWAN NAAMANI / AFP

Soif de changements

Mais le « printemps de Damas » ne tient pas ses promesses. Après quelques mois, la censure s’abat sur les cercles de débats, obligés de fermer les uns après les autres. Les consultants européens, censés travailler à la réforme de l’administration, jettent l’éponge, agacés par l’attentisme du président, qui les écoute beaucoup mais ne les entend guère. Est-ce sous la pression des barons du régime, jaloux de leurs privilèges ? Ou bien sous l’empire de sa mère et de son frère Maher, les gardiens du temple alaouite ?

Longtemps persécutés par la majorité sunnite, les membres de cette branche hétérodoxe du chiisme, qui représentent 10 % de la population syrienne et dont le clan Assad est issu, noyautent désormais les centres de pouvoir, notamment les services de sécurité. Quoi qu’il en soit, au bout d’un an, sous couvert de « gradualisme », Bachar Al-Assad referme la parenthèse. La Syrie redevient un « royaume du silence », une formule de l’opposante Suheir Atassi.

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Le président syrien, Bachar Al-Assad, entouré de son ministre de la défense, Hassan Turkmani, et d’Ali Habib Mahmoud, en 2005. SANA/REUTERS

La société est pourtant parcourue de tiraillements. Le boom démographique et la hausse du niveau d’éducation butent sur les blocages économiques. Chaque année, 200 000 jeunes débarquent sur le marché du travail et seule une poignée d’entre eux trouvent à s’employer. Le développement d’Internet et de la téléphonie mobile, rares chantiers menés à bien par le président, alimente la soif de libertés et de changements de la population.

Mais ce dernier ne perçoit pas le danger. Au congrès du parti Baas de 2005, il s’est débarrassé des derniers représentants de la vieille garde, comme Moustapha Tlass, ministre de la défense pendant plus de trente ans, et Abdel Halim Khaddam, un vice-président, qui fut longtemps la voix du régime sur la scène internationale. Il a placé ses hommes dans les services de sécurité, comme Assef Chawkat, le mari de sa sœur Bouchra, promu patron du renseignement. En interne, « Bachar » a le sentiment d’avoir assis son pouvoir.

A l’extérieur, en revanche, les périls se multiplient : invasion américaine de l’Irak, en 2003 ; hostilité de Paris et de Washington qui accuse Damas d’être à l’origine de l’assassinat du premier ministre libanais Rafik Hariri, en février 2005 ; retrait forcé, quelques semaines plus tard, des troupes syriennes déployées dans le pays du cèdre depuis 1976 ; guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006. La Syrie est dans l’œil du cyclone. Son président redoute d’être la prochaine cible de la politique de « regime change » impulsée par les néoconservateurs entourant George W. Bush.

Les printemps arabes

Progressivement, en jouant de l’effet repoussoir du chaos irakien, Bachar Al-Assad parvient à rompre son isolement et à revenir au centre du jeu. Un art du rétablissement, dans lequel il va passer maître. Non content d’être invité, au défilé du 14 juillet 2008 sur les Champs-Elysées, par Nicolas Sarkozy et de reprendre langue avec Washington, il se réconcilie avec ses voisins turc et irakien, et resserre ses liens avec l’Iran, le grand allié. A la fin de sa première décennie au pouvoir, la géopolitique régionale ne lui a jamais été aussi favorable.

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Le président syrien, Bachar Al-Assad, et son épouse Asma, à Paris, le 13 juillet 2008. GERARD CERLES / AFP

« Assad a la capacité de réformer à ce moment, mais il ne fait rien, expliquait au Monde, en 2013, le politologue Souhaïl Belhadj, auteur de La Syrie de Bachar Al-Assad. Anatomie d’un régime autoritaire (Belin, 2013). Il n’entend pas monter la grogne du prolétariat sunnite. C’est sa grande faute, l’angle mort de sa présidence. » Instrument de promotion sociale et politique, comme en témoigne l’origine modeste et rurale de la plupart de ses fondateurs, le Baas a été marginalisé au profit d’une caste d’affairistes, incarnée par Rami Makhlouf, un cousin du président, qui a mis sous sa coupe des pans entiers de l’économie locale, dont la téléphonie mobile. Le chef de l’Etat syrien croit que ses succès en politique étrangère et son positionnement anti-israélien compensent ces échecs. Il se trompe.

Février 2011. La Syrie tout entière est hypnotisée par Al-Jazira, la télévision qatarie, caisse de résonance des printemps arabes. Deux dictateurs sont déjà tombés, le Tunisien Zine Al-Abidine Ben Ali et l’Egyptien Hosni Moubarak. A force d’entendre les adultes s’enflammer devant les images de la place Tahrir, le centre névralgique du Caire, noire de monde, une bande de gamins de Deraa, la pointe méridionale de la Syrie, a l’idée d’une petite « provoc ». Sur un mur en pierre de la vieille ville, ils écrivent « Jay alek el ddor ya doctor » (« ton tour arrive, docteur »). La référence au chef de l’Etat est transparente.

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Manifestation contre Bachar Al-Assad, le 2 décembre 2011. REUTERS/HANDOUT

 

Les jeunes effrontés sont aussitôt arrêtés, frappés à coups de câbles électriques, leurs ongles arrachés et ils sont jetés en prison. Leurs parents, venus solliciter la clémence du chef de la police politique de Deraa, Atef Najib, un cousin de « Bachar », sont renvoyés avec une bordée d’injures à caractère sexuel qui scandalise la ville. Premier cortège de protestation, le 15 mars, premiers morts, premiers enterrements de « martyrs », premières manifestations en soutien à Deraa dans d’autres villes de Syrie. Le graffiti sacrilège a enclenché un engrenage qui ne s’arrêtera pas.

Plus populaire que ne l’étaient Ben Ali et Moubarak, le président syrien se croit immunisé contre un soulèvement général. Il laisse ses forces de sécurité tirer sur les manifestants, les rafler et les torturer, ce qui contribue à la propagation de la colère. Ses discours pleins de déni, où il assimile tous les protestataires à des « agents provocateurs », des « terroristes islamistes » ou des « microbes », radicalisent peu à peu les revendications. « Les microbes syriens veulent un nouveau docteur », rétorquent les indignés de Deraa, mais aussi de Homs, Hama ou Banyas, sur la côte.

« Un menteur compulsif »

Pour galvaniser ses partisans, le leader syrien joue la carte de la menace existentielle, un discours auquel les alaouites sont inévitablement sensibles. Pour conserver le soutien des hésitants, il fait quelques concessions. Il retire ses troupes des zones kurdes du Nord-Est, qui obtiennent une autonomie de fait. Une nouvelle Constitution, adoptée par référendum en février 2012, ouvre la voie au multipartisme, du moins sur le papier. Mais c’est trop peu et trop tard. L’homme que ses adversaires surnomment « Zarafa » (« girafe »), pour sa silhouette d’échalas au cou interminable, fait lui-même peu de cas de ses promesses d’apaisement. Dans un e-mail intercepté par l’opposition, il répond à sa femme qui vient de lui annoncer qu’elle rentrerait plus tôt que prévu à la maison : « C’est la meilleure réforme dont un pays pouvait rêver. On va l’adopter au lieu de ces lois de pacotille sur les partis, les élections, la presse… »

Même duplicité avec les émissaires étrangers, qui défilent à Damas dans les premiers mois de la révolte. Il leur explique, avec le détachement dont il est coutumier, que sa police pâtit d’un manque d’expérience en matière de contrôle des foules et que la libéralisation politique est en marche. Même mépris policé à l’égard des observateurs de la Ligue arabe, venus à l’hiver 2012 superviser un cessez-le-feu que ses forces de sécurité bafouent sur le terrain – tout comme ses adversaires, qui commencent à s’armer. Un an plus tard, le maître de Damas éconduit Lakhdar Brahimi, l’envoyé spécial de l’ONU, qui s’échine à mettre sur pied un gouvernement de transition, conformément à l’accord de Genève, négocié en juillet 2012 et prétendument accepté par Damas. De belles paroles, mais rien derrière.

« Contrairement à son père avec qui l’on pouvait traiter, Bachar est un menteur compulsif, confie à cette époque, au Monde, un observateur attentif de la scène politique syrienne. Tous ceux qui ont voulu négocier avec lui ont été échaudés. Sa seule stratégie, c’est le pourrissement, c’est lui ou le chaos. » « Assad ou l’on brûle le pays », braillent les chabbiha, ces gros bras alaouites, chargés de basses œuvres du régime, comme à Houla, un village au nord de Homs, où une centaine d’habitants sont égorgés, en mai 2012.

Durant l’été, les faubourgs d’Alep, Damas et Deir ez-Zor se soulèvent. Réunis sous le label de l’Armée syrienne libre, alimentés en kalachnikov et lance-roquettes RPG par la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite, les insurgés progressent. Ils s’emparent de la moitié est d’Alep, mais sont refoulés dans la capitale. Assef Chawkat, le beau-frère de Bachar Al-Assad, meurt dans une explosion, attribuée à l’époque à l’opposition, mais qui a pris, depuis, l’allure d’un règlement de compte interne au régime. Fin 2012, la répression a déjà fait 40 000 morts. Avec son allure de M. Tout-le-Monde, amateur de pop anglaise, le président a déjà surpassé son père, qui avait fait tuer 10 000 à 20 000 personnes à Hama, en 1982, pour mater une insurrection islamiste.

Quel est le ressort de ce cynisme et de cette cruauté que Bachar Al-Assad, contrairement à son géniteur, n’assume pas ? On le dit animé par le complexe du dirigeant par défaut, qui se sent obligé d’en faire toujours plus, de peur de passer pour faible. Une autre thèse le présente comme un cas typique de dirigeant arabe de seconde génération, comme Saïf Al-Islam, l’aîné du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui ont grandi en ville, parfois à l’étranger, et méprisent leur société, majoritairement conservatrice.

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Le président syrien, Bachar Al-Assad (à droite), avec le président iranien Ebrahim Raïssi (à gauche), à Damas, le 3 mai 2023. OMAR SANADIKI / AP

Cinq millions de déplacés, 2 millions de réfugiés

Durant l’année 2013, les monarchies du Golfe et les puissances occidentales accentuent leur soutien à la rébellion, qui prend une coloration de plus en plus islamiste. Washington et ses alliés arabes caressent l’espoir de casser le maillon-clé de l’« axe de la résistance », l’alliance pro-iranienne, qui court de Téhéran à Beyrouth. Mais Bachar Al-Assad est confiant. Le veto russe et chinois aux Nations unies le protège contre toute intervention extérieure. L’Iran lui envoie du pétrole gratis et le Hezbollah libanais des combattants. Au printemps 2013, ces miliciens aident les forces gouvernementales à reconquérir un premier bastion rebelle, la ville de Qousseir, près de Homs.

Durant l’été, le président syrien parvient même à surmonter la crise déclenchée par l’attaque au gaz sarin de la Ghouta, la banlieue de Damas, qui cause des centaines de morts. Le président américain, Barack Obama, qui avait fait de l’usage d’arme chimique une ligne rouge, se préparait à frapper Damas, conjointement avec la France et le Royaume-Uni. Mais, à la dernière minute, le locataire de la Maison Blanche, de peur d’enliser son pays dans un deuxième bourbier après l’Irak, a opté pour la négociation. Il conclut en septembre 2013, avec la Russie, un accord garantissant le démantèlement de l’arsenal chimique syrien.

Assad le funambule s’en sort une nouvelle fois. Dans les interviews qu’il accorde à la presse étrangère, il joue comme sur du velours avec les peurs que la crise syrienne inspire aux opinions publiques occidentales, de l’embrasement régional à la subversion djihadiste. Un danger qu’il a lui même attisé en libérant de ses geôles plusieurs figures salafistes, aussitôt passées à la rébellion. Les combats font rage à Jobar, dans la périphérie est de Damas, mais dans le quartier huppé d’Al-Malki, où il vit avec son épouse, Asma, et leurs trois enfants, les boutiques de luxe continuent de vendre des fromages français et des iPad mini.

Pour l’anniversaire d’un de leurs enfants, le couple présidentiel organise un lâcher de ballons qui laisse tout le quartier pantois. Qu’importe le bilan des morts, passé à 110 000, les cinq millions de déplacés et les deux millions de réfugiés. Le chef de l’Etat se comporte comme si rien n’avait changé. Les lignes de fractures de la Syrie ne l’intéressent pas. Il est persuadé qu’il lui suffit de faire le dos rond, de tenir. Et que ses contempteurs étrangers, comme à leur habitude, finiront par se lasser.

Une nouvelle alerte survient, en mars 2015, lorsqu’une coalition de brigades islamistes, dont Jabhat Al-Nosra, la branche locale d’Al-Qaida, s’empare de la ville d’Idlib, dans le nord-ouest du pays. La route de la plaine côtière, l’autre centre du pouvoir syrien après Damas, s’ouvre aux insurgés. En mai, les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI), à la tête d’un califat autoproclamé, qui s’étend de Rakka à Mossoul, prennent la cité de Palmyre, joyau de l’antiquité gréco-romaine. Pour endiguer le recul de son allié, le président russe, Vladimir Poutine, intervient militairement. C’est un tournant dans la guerre civile syrienne.

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Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue syrien, Bachar Al-Assad, lors d’une réunion, à Sotchi, le 20 novembre 2017. MIKHAIL KLIMENTYEV / AFP

Le retour du Kremlin sur la scène internationale

Les chasseurs bombardiers russes bloquent les offensives rebelles. L’armée régulière, qui a reçu parallèlement le renfort de milices chiites venues d’Iran, d’Irak et même d’Afghanistan, en plus du Hezbollah libanais, regagne le terrain perdu. Fin 2016, les quartiers orientaux d’Alep, déchiquetés par les barils explosifs du régime et par les bombes de Poutine, repassent sous contrôle gouvernemental. Sans faire de bruit, la Turquie et l’Arabie saoudite se détournent du champ de bataille syrien.

Pour le maître de Damas, l’horizon se dégage mais cette embellie a un coût : elle a mis en lumière sa dépendance à l’égard de ses parrains étrangers. Généraux russes, commandants du Hezbollah et gardiens de la révolution iraniens sont désormais omniprésents dans le pays et cachent de moins en moins leur dédain du président. Le roi Bachar trône sans rival, mais ce roi n’est plus beaucoup vêtu. « Bachar Al-Assad exerce un pouvoir qu’il ne détient pas en propre, analyse à cette époque l’historien Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie. C’est un fondé de pouvoir beaucoup plus qu’un chef d’Etat. »

La Syrie a été le ticket retour du Kremlin sur la scène internationale. Elle a fait de Poutine l’interlocuteur obligé des capitales européennes et américaine. Elle a imposé la Russie dans le processus d’Astana, le mécanisme de désescalade trilatéral, comprenant aussi la Turquie et l’Iran. Créé en 2017, après la chute d’Alep-est, il a pris la suite des négociations intersyriennes stériles, orchestrées par Lakhdar Brahimi et son successeur, Staffan de Mistura. Bachar Al-Assad le sait et en profite pour remettre son allié à sa place lorsqu’il devient trop pesant. « Personne ne le respecte, mais tout le monde a besoin de lui, décrypte alors un expert de la Syrie. Si les Russes lui mettent un pistolet sur la tempe, il leur dira : “Allez-y, tirez !” »

En 2018, le scénario d’Alep se répète dans la Ghouta et à Deraa. Tapis de bombes russes, offensive des troupes loyalistes, expulsion des rebelles. La « Syrie utile » – l’épine dorsale du pays le long de l’axe Damas-Alep – est repassée sous la coupe des pro-Assad. A la fin de l’année, signe que la guerre semble toucher à sa fin, les Emirats arabes unis ont rouvert leur ambassade à Damas.

Le régime se sent victorieux mais la reconquête est incomplète. La poche d’Idlib demeure sous le contrôle des anciens d’Al-Qaida, qui ont rebaptisé leur organisation Hayat Tahrir Al-Cham, ont rompu avec la nébuleuse djihadiste et instaurent, progressivement, un système de gouvernance d’une efficacité inédite pour une zone rebelle. Les steppes du Nord-Est sont contrôlées par les Forces démocratiques syriennes, une milice à dominante kurde, protégée par quelques centaines de soldats américains, qui a repris Rakka à l’EI. Dans la Badiya, le vaste désert qui s’étend des faubourgs de Homs à la vallée de l’Euphrate, des cellules djihadistes sévissent encore.

Surtout, l’écrasement de l’insurrection a entraîné la destruction du pays. On recense entre 300 000 et 500 000 morts, 1,5 million d’invalides, 5,6 millions de réfugiés et 6,2 millions de déplacés. Un tiers du parc immobilier a été détruit ou endommagé. Selon un rapport publié en mai 2020 par le Syrian Center for Policy Research, le pays a perdu les deux tiers de son produit intérieur brut, passé de 60 milliards de dollars en 2010 à 21 milliards en 2019. Hormis la réfection des principaux axes routiers et la restauration d’une partie des souks d’Alep, financée par la Fondation Aga-Khan, la reconstruction n’a pas avancé d’un pouce.

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Vue aérienne d’un camp créé pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) près de la ville de Maarrat Misrin, dans la province syrienne d’Idlib, le 22 février 2020. AREF TAMMAWI / AFP

Fin de règne

En 2019, la faillite du secteur bancaire libanais, où de nombreux Syriens avaient l’habitude de placer leurs avoirs, se propage au système financier syrien. La dégringolade de la livre s’accélère et le prix des produits de base s’envole, obligeant le gouvernement à réduire ses subventions sur le pain, le fuel et le gaz. Les files d’attente devant les boulangeries et les stations-service s’étirent sur des centaines de mètres, parfois des kilomètres, suscitant une grogne de plus en plus marquée. Y compris dans la communauté alaouite, traditionnel socle du régime.

A ces crises en cascade, le président syrien n’apporte aucune réponse. Il n’a pas de projet pour l’après-guerre, pas de plan pour rassembler son peuple, pas de remède aux fractures du pays. Son seul discours consiste à dénoncer la guerre économique que l’Occident aurait déclenchée contre lui après avoir perdu la bataille sur le terrain militaire. Cette allusion aux sanctions internationales passe sous silence ses erreurs de gouvernance. Comme le fait que les mines de phosphate, l’un des principales sources de revenus du gouvernement avant 2011, ont été cédées à une compagnie russe, un cadeau fait à Poutine.

La rhétorique anti-sanctions dissimule aussi le poids de la corruption. En manque de liquidités, le président syrien a poussé la logique de la prédation, qui a toujours été constitutive de son pouvoir, à un niveau jamais vu. C’est ainsi que son cousin Rami Makhlouf, connu avant la guerre comme l’homme le plus riche de Syrie, a été dépossédé du joyau de son empire, la compagnie de téléphonie mobile SyriaTel, passée sous le contrôle du palais présidentiel.

Le camp loyaliste s’est ossifié, rétracté sur le clan Assad et ses protégés. Le Baas n’est plus qu’une coquille vide. L’alliance avec la bourgeoisie d’affaires a volé en éclats. Ses membres qui n’ont pas fait leurs valises pendant la guerre ont été supplantés par une nouvelle génération d’oligarques, enrichis par la contrebande, le racket et les filières de contournement des sanctions. L’homme qui voulait se faire aimer lorsqu’il est arrivé au pouvoir ne règne plus que par la peur, comme son père.

Et pourtant, le paria de Damas est toujours convaincu que le temps joue pour lui. Après avoir été réintégré dans la Ligue arabe, en 2023, il constate qu’au sein de l’Union européenne, le cordon diplomatique anti-Assad s’effiloche doucement. Il se dit que le jour où les Etats-Unis retireront leurs forces du Nord-Est, il remettra la main sur les puits de pétrole. Qui sait ce que l’imprévisible Trump entend faire ? Mais « Bachar » se leurre. Cette fois, il est trop tard. Le processus de désagrégation du régime est arrivé à son terme. L’offensive des islamistes de Hayat Tahrir Al-Cham donne le coup de grâce la dynastie Assad, cinquante-trois années de terreur, qui ont marqué la Syrie au fer rouge.

 

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Il y a 6 heures, ksimodo a dit :

A Moscou en exil, il y quand même un gros manque si on suit ta logique; Bibi N.

Ceci étant, Bachar et Bibi pourront se faire une party l'été prochain, à Lugano. L'occasion de passer un moment agréable, et de passer le lendemain dans les banques pour vérifier quelques modalités. La lâcheté est un caractère trés répandu en occi, il ne faut pas oublier les maitres en la matière, les suisses. 

C'est oublier un peu vite que les Suisses ont fait le choix du F-35, qu'ils ont gelé 7,7 milliards de fonds russe :

https://www.reuters.com/world/europe/swiss-have-frozen-88-bilion-russian-assets-2023-12-01/#:~:text=BERN%2C Dec 1 (Reuters) - Switzerland has frozen,to punish Moscow for its invasion of Ukraine.

 

Si les 2 criminels de guerre les plus recherchés au monde se pointent à la frontière suisse ils se feront ramasser par le camion balai et direction le cachot avant le procès devant la Cour Pénal international, la Suisse n'a jamais eu la réputation d'abriter des criminels, leur argent sans doute mais certainement pas eux même en personne, on vous aura mal informé.

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il y a 3 minutes, erthermer a dit :

C'est oublier un peu vite que les Suisses ont fait le choix du F-35, qu'ils ont gelé 7,7 milliards de fonds russe :

https://www.reuters.com/world/europe/swiss-have-frozen-88-bilion-russian-assets-2023-12-01/#:~:text=BERN%2C Dec 1 (Reuters) - Switzerland has frozen,to punish Moscow for its invasion of Ukraine.

 

Si les 2 criminel de guerre les plus recherché au monde se pointent à la frontière suisse ils se feront ramasser par le camion balai et direction le cachot avant le procès devant la Cour Pénal international, la suisse n'a jamais eu la réputation d'abriter des criminels, leur argent sans doute mais certainement pas eux même en personne, on vous aura mal informé.

Ne t'inquiètes pas, ne pas aimer les Suisses et le distiller avec parcimonie sur plusieurs fils est un véritable art qui amène parfois à des insultes gratuites.

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Il y a 7 heures, Paschi a dit :

Les Russes seraient en train d'évacuer

L’évacuation des forces russes de Tartous et Lattaquié constitue un développement majeur dans le théâtre syrien :

1. La perte de Tartous et de Lattaquié : un coup stratégique pour la Russie

Tartous est la seule base navale russe en Méditerranée. Elle sert de point d’appui logistique essentiel pour les opérations navales russes dans cette zone stratégique.

Lattaquié est un hub militaire vital où la Russie a déployé des troupes et des systèmes comme les S-400 pour protéger le régime Assad et asseoir son influence en Syrie.

La perte ou l’évacuation de ces positions signifierait un recul majeur de la Russie au Moyen-Orient, réduisant sa capacité à :

Projeter sa puissance navale en Méditerranée orientale.

Maintenir un rôle dominant en Syrie, où elle s’était imposée comme garante du régime Assad depuis 2015.

2. Causes possibles de l’évacuation

Effondrement du régime Assad : Si la chute de Damas est avérée, la Russie pourrait juger ses positions intenable sans soutien logistique et politique solide sur place.

Menaces sécuritaires accrues : La détérioration rapide de la situation en Syrie et l’émergence de groupes armés hostiles, notamment dans les régions sunnites, pourraient menacer directement les installations russes.

Capacités limitées : En raison de la guerre en Ukraine, la Russie subit déjà une pression extrême sur ses ressources militaires et logistiques. Elle pourrait avoir décidé de prioriser l’Ukraine plutôt que de s’enliser dans un théâtre syrien devenu trop coûteux.

3. Conséquences géopolitiques

a) Pour la Russie :

Une humiliation stratégique, réduisant sa crédibilité comme puissance globale capable de protéger ses alliés.

La fin d’une présence militaire russe en Méditerranée orientale diminuerait son influence auprès des acteurs régionaux, notamment l’Iran et la Turquie.

Un signal que la Russie ne peut plus soutenir ses engagements extérieurs face à la pression en Ukraine.

b) Pour les États-Unis et l’OTAN :

L’évacuation des Russes ouvre un vide stratégique que les États-Unis pourraient exploiter pour renforcer leur position en Méditerranée. Cela s’inscrit dans le cadre des frappes américaines récentes contre ISIS.

Cela simplifie les opérations alliées dans la région en éliminant un potentiel acteur perturbateur.

c) Pour l’Iran et ses alliés :

L’Iran, principal partenaire d’Assad avec la Russie, risque de se retrouver isolé en Syrie. Les milices chiites pro-iraniennes, comme le Hezbollah, devront gérer seules la pression locale sans l’appui logistique russe.

Un affaiblissement de l’axe Moscou-Téhéran-Damas profiterait à leurs adversaires régionaux (Israël, Turquie, et les monarchies du Golfe).

d) Pour la Turquie :

La Turquie pourrait chercher à exploiter ce vide pour renforcer ses positions dans le nord de la Syrie et affaiblir les Kurdes.

Toutefois, cela pourrait aussi aggraver l’instabilité à ses frontières en cas d’un effondrement total du régime Assad.

e) Pour Israël :

Israël bénéficierait directement d’un affaiblissement de l’axe chiite soutenu par la Russie et l’Iran.

Cela faciliterait les frappes israéliennes contre les positions iraniennes en Syrie, sans avoir à éviter les systèmes russes comme les S-300 et S-400.

4. La flotte russe en Méditerranée

L’évacuation de la flotte russe, notamment la frégate Amiral Grigorovich, montre que Moscou préfère préserver ses navires plutôt que de les exposer à une détérioration de la situation.

Une éventuelle interdiction d’accès à Tartous empêcherait la Russie de maintenir une présence militaire continue en Méditerranée, limitant ses ambitions maritimes dans cette zone clé.

5. Scénarios futurs

Si l’évacuation russe se poursuit, plusieurs scénarios se dessinent :

Les États-Unis et leurs alliés (OTAN, Israël) occupent le vide stratégique laissé par Moscou.

L’Iran tente de compenser le retrait russe en renforçant ses propres positions, mais avec des moyens limités.

La Turquie et les groupes islamistes sunnites pourraient s’intensifier dans la lutte pour le contrôle des territoires laissés vacants.

Un chaos prolongé en Syrie avec une résurgence possible d’ISIS dans des zones non contrôlées.

Conclusion

Si la Russie évacue effectivement ses positions en Syrie, cela marquerait un changement tectonique dans le rapport de force au Moyen-Orient. La Russie, pressée par la guerre en Ukraine, ne semble plus en mesure de jouer un rôle stabilisateur ou dominant dans la région. Cela offre une fenêtre d’opportunité pour les puissances régionales et les États-Unis, mais augmente aussi les risques de fragmentation et de chaos en Syrie.

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il y a 32 minutes, Picdelamirand-oil a dit :

Comme Damas est tombée et qu'Assad a fui en Russie, alors nous sommes effectivement face à un tournant historique majeur dans la région :

Le vide laissé par Assad

  • La chute du régime central signifie que le pouvoir en Syrie sera fragmenté, probablement entre diverses factions :
  • Les milices sunnites djihadistes (ex : groupes issus d'Al-Qaïda ou de l'ex-ISIS) vont chercher à s'établir comme les principaux acteurs dans les régions sunnites, surtout à l'est et au centre.
  • Les Kurdes dans le nord-est consolideront leur autonomie, entraînant un effet domino pour la Turquie, l'Irak et l'Iran, où des mouvements kurdes existent déjà.
  • Les Alaouites, communauté d'Assad, tenteront de se replier dans leurs bastions historiques sur la côte syrienne (Lattaquié, Tartous) où ils espéreront créer une enclave protégée, avec l'aide résiduelle de la Russie ou du Hezbollah.
  • Les Druzes et autres minorités (chrétiens notamment) chercheront des garanties internationales pour établir des zones de sécurité, éventuellement sous le parrainage d'Israël ou des puissances occidentales.

Conséquence : La Syrie devient un "patchwork" de territoires contrôlés par des acteurs différents, chacun répondant à des intérêts internes et externes.

L'Iran fragilisé

  • La chute d'Assad est un coup dur pour l'Iran, qui a misé gros sur le régime syrien comme pilier de son "arc chiite" reliant Téhéran à Beyrouth via Bagdad et Damas. Cet événement risque de :
  • Le Hezbollah, qui perd un soutien logistique clé est fragilisé. Leur situation au Liban deviendra plus précaire, même si le groupe reste puissant militairement.
  • Cela va donner du courage aux opposants du régime iranien, que ce soit à l'intérieur du pays ou dans la région (Irak, Liban). Une intensification des troubles internes est probable.
  • Cela va remettre en cause l'influence régionale de Téhéran, car il sera perçu comme incapable de protéger ses alliés.

Conséquence : L'affaiblissement de l'Iran pourrait redéfinir les équilibres de pouvoir au Moyen-Orient, avec des conséquences pour les dynamiques chiites-sunnites et l'influence des puissances extérieures.

La Turquie : un jeu à double tranchant

Ankara pourrait sembler gagnante à court terme :

  • L'effondrement d'Assad élimine un adversaire régional.
  • La Turquie pourrait accroître son influence dans le nord de la Syrie, sous prétexte de sécuriser sa frontière et de lutter contre les forces kurdes.

Cependant, cela risque de se retourner contre elle :

  • L'autonomie kurde en Syrie pourrait raviver le séparatisme kurde en Turquie (PKK).
  • Les milices islamistes sunnites, souvent soutenues indirectement par Ankara, pourraient échapper à son contrôle et se retourner contre elle.

Conséquence : La Turquie risque d'être confrontée à une instabilité accrue à sa frontière sud et à l'intérieur du pays.

La Russie : une retraite humiliante

Si Assad s'est réfugié en Russie, cela reflète une défaite stratégique pour Moscou. Malgré son intervention militaire en 2015 pour sauver le régime syrien, la Russie n'aura pas réussi à garantir la survie de son allié.

Les conséquences sont lourdes :

  • Moscou perd un accès clé à la Méditerranée via la base navale de Tartous.
  • Cela affaiblit son influence au Moyen-Orient et expose sa vulnérabilité, surtout dans un contexte où elle est déjà embourbée en Ukraine.
  • Ses alliés dans d'autres régions (Afrique, Asie centrale) pourraient remettre en question sa capacité à les soutenir en cas de crise.

Conséquence : La Russie apparaît comme une puissance en déclin, incapable de stabiliser ses zones d'influence.

Les gagnants potentiels : Israël et les États-Unis

Israël voit un de ses principaux adversaires régionaux s'effondrer. Cela affaiblit l'axe Iran-Syrie-Hezbollah, réduisant la menace immédiate à sa frontière nord. Cependant, une Syrie chaotique pourrait également donner naissance à de nouvelles menaces (milices sunnites radicales).

Les États-Unis ressortent comme les grands arbitres de la région. Leur stratégie de faible implication directe en Syrie tout en soutenant des forces locales (ex : Kurdes) leur permet d'exercer une influence décisive sans s'enliser dans un conflit coûteux.

Les voisins arabes : prudence et attentisme

Des pays comme l'Égypte, la Jordanie et les monarchies du Golfe adopteront une position pragmatique :

  • Ils chercheront à stabiliser la Syrie pour éviter que le chaos ne déborde sur leurs territoires.
  • Les pays du Golfe, notamment l'Arabie Saoudite, pourraient profiter de l'affaiblissement de l'Iran pour renforcer leur influence.
  • La Jordanie restera préoccupée par les flux de réfugiés et la sécurité de sa frontière nord.

Conclusion :

La chute d'Assad signe la fin de la Syrie telle qu'elle existait depuis des décennies. La fragmentation du pays entraînera un redécoupage géopolitique majeur, avec des conséquences pour l'ensemble de la région. Les gagnants à court terme (Israël, États-Unis, certaines factions syriennes) pourraient rapidement se retrouver confrontés aux retombées imprévisibles d'un Moyen-Orient encore plus instable.

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L'analyse que l'Iran pourrait chercher à accélérer son programme nucléaire face à une situation régionale qui se détériore est plausible et s'inscrit dans une logique stratégique de sanctuarisation. Voici quelques points clés pour éclairer cette hypothèse :

Un périmètre de sécurité en recul

L'Iran, traditionnellement, projette son influence au-delà de ses frontières pour créer une "profondeur stratégique" :

  • En Irak via des milices chiites comme le Hashd al-Shaabi.
  • En Syrie par son soutien au régime Assad.
  • Au Liban avec le Hezbollah.
  • Au Yémen avec les Houthis.

L’effondrement potentiel du régime syrien, combiné à un affaiblissement du Hezbollah (notamment en cas d’escalade avec Israël) et à une fragilisation de ses positions en Irak, réduit dramatiquement cette zone tampon. L’Iran pourrait bientôt se retrouver isolé, avec un périmètre limité à ses frontières.

Le précédent : Israël et la sanctuarisation nucléaire

L'histoire montre que des États menacés, comme Israël dans les années 60-70, ont choisi l'arme nucléaire comme "ultime garantie de survie". La logique iranienne pourrait suivre cette trajectoire :

La doctrine nucléaire permettrait de dissuader toute agression en imposant un coût prohibitif à ses adversaires.

L'Iran pourrait juger que sans son réseau régional, il devient plus vulnérable à une action militaire directe d'Israël ou des États-Unis.

Accélération du programme nucléaire

L’Iran dispose déjà d’un programme nucléaire avancé :

  • Enrichissement à 60 % d’uranium, une étape technique proche des 90 % nécessaires pour une arme.
  • Des capacités balistiques capables de porter des ogives nucléaires.
  • Si le régime perçoit un rétrécissement rapide de son espace stratégique, il pourrait décider d'atteindre rapidement le seuil nucléaire (possession d'une arme fonctionnelle) pour sanctuariser son territoire. Cette décision serait rationalisée par :
  • La perception d’une menace existentielle accrue (effondrement d'alliés comme Assad, pression israélienne, isolement régional).
  • Le besoin d’assurer la survie du régime face à ses adversaires.

Risques d'une telle accélération

Une accélération iranienne comporte des risques majeurs :

  • Frappe préventive d’Israël : Tel-Aviv a toujours affirmé que l’arme nucléaire iranienne est une ligne rouge. Une attaque des installations nucléaires iraniennes (comme à Natanz ou Fordow) serait probable.
  • Conflit régional élargi : Un tel acte provoquerait des représailles iraniennes via ses missiles ou ses proxies (Hezbollah, Houthis), déclenchant une escalade au Moyen-Orient.
  • Sanctions renforcées : L’Iran s’exposerait à un isolement économique total si son intention devenait publique.

La position de la Russie et de la Chine

Face à l’isolement croissant de Moscou et Pékin :

  • La Russie pourrait ne plus être en mesure de fournir un bouclier diplomatique à l’Iran comme par le passé.
  • La Chine, soucieuse de stabilité pour ses approvisionnements énergétiques, verrait d’un très mauvais œil un Iran nucléaire déclenchant des tensions.

Dans ces circonstances, l’Iran pourrait chercher à agir dans l’ombre pour éviter de franchir une ligne explicite tout en se rapprochant progressivement du seuil nucléaire.

Conclusion

L’analyse selon laquelle l’Iran pourrait accélérer son programme nucléaire en réponse à une position stratégique affaiblie est cohérente avec sa doctrine de survie. Toutefois, cette décision serait extrêmement risquée, car elle pourrait précipiter une confrontation militaire avec Israël ou les États-Unis. Le régime iranien serait alors face à un dilemme existentiel : sanctuariser son territoire par la dissuasion nucléaire ou éviter un conflit direct qui pourrait entraîner sa chute.

Modifié par Picdelamirand-oil
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