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Europe vs USA, LE duel.


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Les crises financières se sont produites tous les cinq ans environ depuis la libéralisation de la finance (1987, 1993-94, 1997-1998, 2001-2003, 2007, en cours). Ce n'est pas étonnant puisque la libéralisation financière, en conjonction avec la généralisation du numérique, a autorisé une volatilité sans pareille. Elles n'ont pas eu toutes d'impact systémique, mais au moins des répercussions zonales, voire internationales très fortes comme celle en Asie ou la bulle internet. Reste que quand on regarde les calendriers des crises, il y a bien un avant et après libéralisation.

Je veux bien entendre des arguments contredisant les foutaises sur le flottement du dollar pour permettre une dette infinie. En tout cas, les Etats-Unis s'en sont bien servis. Même chose, sur la géopolitique actuelle. Les choses sont bien entendu plus complexes que le seul affrontement entre blocs, autour d'un pivot monétaire ou énergétique, mais il y a quelques éléments convergents malgré tout.

Sur les banques centrales et les crises financières, je suis d'accord que la responsabilité en revient d'abord à la dérèglementation, ou plutôt à la libéralisation, puisque ce terme touche le cadre et qu'une réglementation dans le cadre, quand il est totalement libéralisé, ne peut plus avoir aucune efficacité, surtout dans le contexte de dématérialisation. Mais depuis qu'elles sont indépendantes du pouvoir politique, les banques centrales ont systématiquement préservé la finance, soit en maintenant des taux trop élevés, soit en ouvrant les vannes, quitte à alimenter un cercle fermé dont seuls les débordements nocifs concernent l'économie réelle, le reste alimentant des super-profits (et là la théorie du ruissellement fait quand même bien la gueule). Mais c'est précisément l'effet pervers de l'abandon par les Etats du pouvoir de battre monnaie, que de laisser à la finance le véritable pouvoir de gouverner, par delà même l'institution de la banque centrale, débordée par les libéralisations dont elle est elle-même issue.

Cela dit, tous les produits dérivés et autres toxicités de l'ingénierie des mathématiques financières finissent, quand le risque qu'ils ont tenté de faire disparaître se révèle plus grand que jamais, dans les bilans des banques centrales, qui de prêteurs en dernier ressort des Etats, sont devenues les nounous infatigables de la gabegie financière. Or pour sortir de cette situation globale, il n'y a pas 36 solutions. Le dollar étant encore au coeur du système et procurant par là-même un avantage considérable aux Etats-Unis, il faut donc le déloger de son statut de monnaie mondiale et instaurer un nouveau système monétaire. La tâche va être ardue...

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il y a 16 minutes, Nicks a dit :

Les crises financières se sont produites tous les cinq ans environ depuis la libéralisation de la finance (1987, 1993-94, 1997-1998, 2001-2003, 2007, en cours).

Non, je ne pense pas qu'on puisse raisonner comme ça : on est toujours dans celle déclenchée en 2017, 9 ans plus tard. Sa magnitude est sans commune mesure avec les autres. En outre, parmi les autres, quelles sont celles qui sont des récessions avec impact sur certains compartiments de la finance, et non des crises financières en tant que telles ?
 

il y a 16 minutes, Nicks a dit :

Ce n'est pas étonnant puisque la libéralisation financière, en conjonction avec la généralisation du numérique, a autorisé une volatilité sans pareille. Elles n'ont pas eu toutes d'impact systémique, mais au moins des répercussions zonales, voire internationales très fortes comme celle en Asie ou la bulle internet. Reste que quand on regarde les calendriers des crises, il y a bien un avant et après libéralisation.

Plutôt d'accord avec tes arguments, mais j'aimerais que tu regardes avant, justement, avant le mouvement de réglementation des banques aux USA. Il y a eu un paquet de crises financières, de bulles, avant la dématérialisation des échanges, au XIXe siècle, au début du XXe évidemment, et avant : c'est vieux comme les marchés permettant la spéculation.

il y a 16 minutes, Nicks a dit :

Je veux bien entendre des arguments contredisant les foutaises sur le flottement du dollar pour permettre une dette infinie.

La dette US n'est pas infinie, d'une part (les anglais ont fait bien, bien pire à une époque : + de 200% du PIB en dette d'état), et surtout : à qui les USA doivent-ils leur dette ? La dernière fois que j'en ai entendu parler, la réponse était à plus de 95% à eux même : tant qu'ils restent dans ce cadre, le flottement de la devise n'a guère d'impact et guère d'intérêt.

La situation française, par exemple, et toujours pour la dette d'état, est très différente.

il y a 16 minutes, Nicks a dit :

[...] et instaurer un nouveau système monétaire. La tâche va être ardue...

Oh oui !

Il y a bien un phénomène qui pourrait ruiner tout ça (je spécule) : si les "ordinateurs quantiques" rendent inopérants le chiffrement des échanges...

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  • 5 weeks later...
Le 2/8/2016 à 17:22, Alexis a dit :

Merci de répondre par rapport à ce que vous pensez être les intérêts des Etats-Unis, pas de la France ou de votre pays effectif quel qu'il soit.

--

il y a 56 minutes, Rochambeau a dit :

 On peut-être même optimiste car pour nous français c'est retrouver une certaine indépendance dans notre géostratégie.

--

il y a 47 minutes, Tancrède a dit :

Si et seulement si y'a quelqu'un pour vouloir et pouvoir se ré-accrocher à cette idée de l'indéopendance.... J'ai du mal à voir ça dans la classe politique en place. 

--

Interview de Régis Debray par le Monde Diplomatique (28 mai 2015)

Je voudrais proposer à Alexis cette vidéo en guise de critique de son choix de thème de discussion [ http://www.air-defense.net/forum/topic/20033-vous-êtes-magiquement-transformé-en-américain-vous-votez-pour-qui/?_fromLogin=1  ].

2:21 : "La relation entre les Etats-Unis et l'Europe n'est pas seulement entre dominant et dominé mais entre désirant et désiré" : [l'Europe (ou un fort courant parmi ses élites) désire les Etats-Unis, désire être dominée par les Etats-Unis].

8:15 Le Soft Power américain est un "pouvoir d'investissement par l'intérieur des mentalités" : il est le "parachèvement d'une hégémonie". "Le propre d'une hégémonie, c'est qu'on ne regarde pas les lunettes qu'on a sur le nez, puisqu'on voit à travers".

Alexis nous demande de nous mettre dans les souliers américains, de chausser les lunettes américaines pour voir le monde comme si nous étions américains. Ce faisant, Alexis délégitime ou excommunie l'idée inverse qui serait de regarder le monde avec des lunettes françaises ou européennes, dans des souliers français ou européens, qui serait de penser l'intérêt de la France ou de l'Europe plutôt que l'intérêt des Etats-Unis. Ce thème proposé par Alexis est donc une distribution gratuite de lunettes américaines qui participent de l'hégémonie américaine.

9:30 "Pour que l'Europe retrouve son ADN, il va falloir travailler dur".

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  • 4 weeks later...
  • 1 year later...

Pavé dans la marre volontairement provoquant :happy: .

Sans aucun biais ou tropisme politique, est-il techniquement impertinent de penser que le dollar en tant que monnaie d'échange international :

- retenait la confiance des acteurs en se reposant sur les réserves d'or américaines,

- après réforme, retenait en fait la confiance des acteurs en la capacité (perçue) entrepreneuriale de CRÉATION de valeur ajoutée par l'innovation de l'économie américaine,

- et qu'après réforme, il retenait finalement la confiance des acteurs en la capacité perçue, redoutée, avérée, démontrée et revendiquée, de DESTRUCTION immédiate de la gueule de toute force contestant son hégémonie, de l'Armée Américaine.

 

:huh: ?

Modifié par V. Yeⴽⴽen
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il y a 37 minutes, V. Yeⴽⴽen a dit :

- et qu'après réforme, il retenait finalement la confiance des acteurs en la capacité perçue, redoutée, avérée, démontrée et revendiquée, de DESTRUCTION immédiate de la gueule de toute force contestant son hégémonie, de l'Armée Américaine.

L'idée est intéressante.

Dominique-Strauss-Kahn-e1435506999618.jp

Les Etats-Unis se protégeraient des remises en cause du statut du dollar en utilisant la manière forte ? Hmmm...

Explique-t-elle tout du statut confirmé et solide - jusqu'à plus ample informé s'entend - du dollar ? Je ne pense pas. Si la seule force militaire jouait ou était le facteur principal, le rouble soviétique aurait été une monnaie de réserve recherchée dans une petite moitié du monde.

Je citerais encore :

- L'habitude prise, le "pli" en quelque sorte, ou l'idée "on ne change pas une équipe qui gagne"

- Aussi important sans doute, les émissions de dette du Trésor et des banques américaines et le rôle que le marché américain a longtemps conservé et qu'il garde encore en partie de "consommateur de dernier ressort" - ce qui ne pouvait que contribuer à soutenir la popularité du dollar, instrument d'endettement américain

- Plus important peut-être, le fait que les échanges en matières premières sont libellés en dollars. Notamment le commerce du

 1297400956018_ORIGINAL.jpg?quality=80&si

Bon, il est vrai que ce fait n'est pas totalement indépendant de la force militaire des Etats-Unis :happy:

saddam-hussein-facebook.jpg

Je suis bien obligé d'en convenir...

Modifié par Alexis
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@Alexis

"Plus important peut-être, le fait que les échanges en matières premières sont libellés en dollars. Notamment le commerce du pétrole."

C'est précisément à ce "medium fossile" de valeur là que je faisais référence, quand j’évoquais toute germination de contestation de l'hégémonie du dollar.

Le pétrole n'est pas un instrument de l'hégémonie de cette monnaie d'échange international, il en est un medium d'expression, le support d'expression au point même de retrouver une confusion fonctionnelle, une identité de fonctions entre le pétrole et sa monnaie, puisque l'on parle de pétro-dollars.

L'instrument lui, où plutôt l'un des instruments est, (et d'une manière faussement suggérée et innocente de ma part je l'admet), FACTUELLEMENT la force militaire, en tout cas, elle l'a été lors des dernières occurrences de contestations (Saddam, Khadafi) mais elle semble obéir a des contingences qui n’échapperont à personne sur un forum dédié justement ... à l'outil militaire (quid de la Chine, Russie, même Iran)

La où réside ma pondération, et tu l'as entrevue, c'est dans la fonction ET le poids relatifs de cet instrument dans le dispositif d'hégémonie américaine :

- La suprématie militaire permise par le technologisme obtenu grâce à l'instrument suivant...

- La suprématie économique (plus haut degré d'automatisation industrielle) au moyen des outils de production, développés, conçus et acquis grâce aux reins économiques (spéculatifs et virtuellement sans limite d'endettement) permis par l'instrument suivant.

- La suprématie des échanges qui est permise par les deux instruments suscités, et qu'elle renforcera réciproquement en les pérennisant par son contrôle des marchés.

Ces trois éléments semblent donc s'inscrire dans une relation d'interdépendance active et rétroactive réciproquement triangulaire, dans laquelle ils s'auto-pérennisent mutuellement et remplissent chacun une fonction dont le poids est relatif à la protection respective qu'elle offre à chaque instrument vis- à-vis de l'autre... :wacko:Yekken prit d'une céphalée !

Difficile alors, selon cette dernière "loi" sortie de mon chapeau ==> "une fonction dont le poids est relatif à la protection respective qu'elle offre à chaque instrument vis- à-vis de l'autre" , de dégager un organigramme fonctionnel de ce triptyque hégémonique, il faut le consentir, incroyablement pragmatique et remarquablement équilibré dans ses attributions au point de questionner la viabilité intellectuelle de mon exercice, consistant en l'identification de "l'instrument-matrice" des autres instruments...

Modifié par V. Yeⴽⴽen
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Le 15/6/2017 à 19:37, Wallaby a dit :

https://www.welt.de/politik/ausland/article165590756/Gabriel-geisselt-Russland-Sanktionen-als-Eingriff-in-Europas-Gasmarkt.html (15 juin 2017)

Le ministre allemand des affaires étrangères, Sigmar Gabriel critique la loi américaine : pour lui ces sanctions ont pour but d'éliminer les Russes du marché européen du gaz, pour favoriser les exportations américaines de gaz en éliminant la concurrence. « C'est à nous, Européens de sécuriser notre approvisionnement énergétique, et non au président américain ».


https://www.reuters.com/article/us-eu-gazprom-nordstream-analysis/denmark-faces-dilemma-over-russian-gas-pipeline-idUSKBN1H21V8 (26 mars 2018)

Le Danemark subit des pressions pour décider si un nouveau gazoduc russe fournissant du gaz à l'Allemagne peut être construit près de sa côte baltique, une décision qui le met dans la ligne de mire des amis comme des ennemis.   

Le gouvernement danois est confronté à un lobbying féroce de la Russie, des alliés de l'UE et des États-Unis sur le projet Nord Stream 2 de 9,5 milliards d'euros (11,7 milliards de dollars) défendu par le président Vladimir Poutine et financé par cinq entreprises occidentales.

Un veto danois, en vertu d'une nouvelle législation lui permettant de le faire pour des raisons de sécurité, obligerait la Russie, qui fournit environ un tiers des besoins en gaz de l'Europe, à trouver un nouveau tracé pour le gazoduc.

"Il ne s'agit pas de gaz, c'est l'une des décisions de politique étrangère les plus importantes du Danemark depuis la guerre froide ", a déclaré Hans Mouritzen, chercheur principal en politique étrangère à l'Institut danois d'études internationales.

Un retard affaiblirait la main du géant gazier russe Gazprom dans les négociations avec l'Ukraine pour un nouvel accord de transit de gaz après 2019 et créerait de l'incertitude pour les partenaires de l'entreprise : Uniper et Wintershall en Allemagne, Anglo-Dutch Shell, OMV en Autriche et Engie en France.

La Suède et la Finlande n'ont pas encore délivré de permis pour que le gazoduc de 1 225 km (760 milles) passe sous la mer Baltique à travers leur zone économique exclusive, qui est réglementée par la loi de l'ONU. L'Allemagne l'a fait plus tôt cette année.

Mais ce n'est qu'au Danemark que la canalisation sous-marine traverserait les eaux territoriales souveraines, ce qui lui donnerait plus de poids.

La diplomate américaine Sandra Oudkirk, qui s'est rendue à Copenhague pour sa première tournée européenne en tant que secrétaire adjointe à la diplomatie énergétique la semaine dernière, a déclaré que Washington ne veut pas que Nord Stream 2 soit construit et veut comprendre "si la loi danoise est un moyen d'y parvenir".

https://euobserver.com/foreign/141471 (28 mars 2018)

L'Allemagne a donné le feu vert pour un gazoduc russe malgré la fureur suscitée par l'attaque de la Russie au Royaume-Uni.

L'Agence fédérale maritime et hydrographique (BSH) à Berlin a déclaré que la Russie pourrait construire le gazoduc Nord Stream 2, mardi (27 mars), un jour après que l'Allemagne et d'autres États de l'UE ont expulsé des diplomates russes pour l'utilisation par la Russie d'une arme chimique pour tenter de tuer un ancien espion en Angleterre.

"Nous sommes heureux que toutes les autorisations nécessaires soient maintenant en place pour le tronçon de route allemand ", a déclaré Jens Lange, chef du consortium Nord Stream 2.

Les permis du Danemark, de la Finlande et de la Suède, dont les zones de la mer Baltique doivent accueillir des segments de conduites, devaient également être délivrés dans les mois à venir et le Nord Stream 2 sera construit cette année "comme prévu", a déclaré le consortium, une émanation de la société d'Etat russe Gazprom.

L'analyse BSH a montré que Nord Stream 2 " contribuera à accroître la sécurité d'approvisionnement et la concurrence sur le marché du gaz de l'UE ", a ajouté la société russe.

Le gazoduc est un projet purement "économique", ont récemment réaffirmé la chancelière allemande Angela Merkel et le ministre des Affaires étrangères Heiko Mass.

Modifié par Wallaby
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A quoi cela sert-il hein ? A quoi cela sert-il ? De démontrer avec force d'arguments, en l'espèce même épistolaires, et contre-signés de la représentation officielle du gouvernement US que ces gens là, impérialistes, n'ont pas d'alliés, au mieux que des sujets, au pire, des ennemis. Que nous faut-il ? Un extrait polycopié d'un document officiel de prospective stratégique à horizon 10 ans des vues impériales US en Centre-Europe à dessein anti-russe ?

Je me contient, mais c'est difficile.  "a déclaré que Washington ne veut pas que Nord Stream 2 soit construit" ==> à titre personnel, je veux que les USA en tant qu’État fédéral fonctionnel cesse d'exister...

Ah mince, on m'explique que l’impérialisme américain :

- au contraire de tous les autres, ne s'articule pas autour d'une base nationale fonctionnelle authentiquement maitresse de son destin , faisant corps dans la perspective d'un destin commun, laquelle nation capterait les tribus des vassaux soumis a l'Empire,

- mais qu'au contraire il s'est appliqué en tout premier à l’Amérique industrielle qui n'est qu'un agrégat informe de communautés plus ou moins hautes socialement, tel un laboratoire, car finalement, n'ayant jamais fait société au sens de la nation européenne, la "société" américaine n'est au modèle libéral - spéculatif ce que le "combat proven" est à un système d'arme.

La meilleur preuve de cette antériorité de leur société sur la notre est que toutes les conséquences et effets sociétaux de la doctrine libéral s'expriment en France, tel des ondes mécaniques d'un séisme, avec un temps de latence vis à vis de leur première occurrence aux US ==> tous les phénomènes de société US (féminisme, anti-racisme communautaire, ethnicisation, droits sexuels, en somme le droit des minorités qui est une tyrannie des minorités sur la majorité populaire)  sont parvenus en Europe occidentale, non pas en tant que produits culturels d'export (ce qui serait au pire tolérable) mais en tant que conséquences et effets consubstantiels au modèle économique libéral qui lui, nous est imposé par entrisme institutionnel et lobbyisme insupportable.

 

Allez je mets les deux pieds dans le plat : mon anti-américanisme, ou plutôt anti-américanisation mais beaucoup plus anti-impérialisme bien senti en fait, est d'autant plus radical qu'il est à mes yeux une réaction instinctive (non réfléchie ou préconçue, préjugée ou préméditée) de survie face à ce que je perçois, en fait non, à ce que Madame Sandra Oudkirk formule elle même comme une "volonté" renouvelée, de me nuire, a mes intérêts les plus primaires, souverains et stratégiques.

Le caractère presque anthropologique de la menace que fait peser cet impérialisme assumé et affiché (écoles de formation idéologiques, la French-American Foundation, que je n'ai pas honte d'assimiler, au moins stratégiquement ,aux jeunesses Wall Streetiennes de l'Empire.) nous interdit, à mon sens, momentanément, toute conduite parallèle de politique étrangère contre d'autres États.

Non, trop c'est trop. La priorisation des menaces à ses limites, qui sont l'atteinte aux missions regaliennes et aux moyens qui lui sont alloués. On ne met pas en concurrence des vices par d'autres vices, une domination par une autre, une hostilité par une autre.

L' anti-impérialisme américain ne doit pas être le fil rouge et la boussole de la vision française, mais à l’excès inverse, il est insupportable de l'ignorer (par lâcheté ou illusions chimériques d'identité de vues ou de valeurs) ou de le supporter carrément (par trahison tout simplement en fait) par nos élites.

Et d’ailleurs, je professe, que si rien n'est fait, et bien oui, il deviendra cette fois la matrice structurante d'une politique étrangère authentiquement française de souveraineté , par l'accumulation multi-décennale d'influences que cet État a savamment instillé dans le nôtre, rendant cette lutte (contre ce qui m'apparait comme une gangrène multi-sectorielle) absolument incontournable et même préalable a toute survie de notre nation, dans l'idée que l'on s'en fait en tout cas.

Il ne s'agit même plus d'une lutte contre un système de valeurs que notre libre arbitre se réserve le loisir d'aimer ou non, nous n'avons plus ce luxe. Il s'agit d'une affaire de principe de survie qui est : la non-ingérence, en particulier dans les domaines les plus stratégiques et sécuritaires.

:rolleyes:  Amen !  Voila, c'est à peu prés tout ce que j'ai à dire en ce qui regarde l'action et l'intention US depuis un demi siècle à notre égard...

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Le 02/12/2016 à 00:11, Alexis a dit :

Et qui vous surprendra peut-être.

Moi ce qui me surprends c'est cette nouvelle miniature concernant ton profil !?

D'accord, depuis le début un certain G. Lagaffe était aux commandes.....:tongue:

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il y a 5 minutes, ascromis a dit :

Moi ce qui me surprends c'est cette nouvelle miniature concernant ton profil !?

D'accord, depuis le début un certain G. Lagaffe était aux commandes.....:tongue:

Après m'être affiché plusieurs années avec une miniature évoquant la pure terreur

horror-genre_s600x600.jpg

j'ai décidé de voir le monde en plus comique, et que c'est Gaston qu'avait raison.

Mais un Gaston prêt à la baston, hein... comme quand on lui demande de travailler :tongue:

gaston-lagaffe-029.jpg

 

Bien sûr, hors ligne, je ne passe pas mon temps à hurler en rouge. Et je ne porte pas d'espadrilles, non plus. Masques et illusions :smile: ...

D'ailleurs je suis sûr que le vrai @Shorr kan a un regard plus intelligent que sa photo de profil actuelle :tongue:

et des oreilles moins intéressantes

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  • 3 months later...

L'UE est l'ennemi des USA dixit Trump. Il précise ensuite que ça veut dire "concurrent".

https://www.latribune.fr/economie/international/trump-designe-l-union-europeenne-comme-le-principal-ennemi-des-etats-unis-avec-la-russie-et-la-chine-785187.html

Je précise qu'il y a déjà un lien posté hier par @rogue0sur le fil USA.

Un autre "Trump dixit" : les UK devraient poursuivre l'Europe en justice :

Réponse de May : "Euh ... en fait non"

https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/brexit-trump-a-suggere-a-may-de-poursuivre-l-ue-en-justice-785178.html


 

Modifié par herciv
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c'est un paradoxe, c'est une question d'intérêts, pas d'amitié, les USA sont devenus hostiles avec tout le monde.  Trump déclare que l'UE est un ennemi des USA, donc il faut bien comprendre le message en resserrant les liens économiques avec d'autres et au dépend des USA puisqu'ils ont lancé cette croisade.

Mais pour l'instant, tant qu'on s'en prend pas aux commande de matériel militaire américain par des annulations ou un gel, ca aura peu d'impact.

J'attends que Trump à lancer sa prochaine mesure sur les voitures européennes, ensuite ca sera les avions.

Modifié par zx
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  • 6 months later...

Je ressors mon fil préféré, mon amour, mon bébé de sous les décombres pour une petite vidéo qui illustre bien la guerre économique terrible qui a lieu entre les USA et l'Europe, avec ici le cas français d'Alstom.

Interview de Frédéric Pierucci, ex-directeur de la filliale chaudière d'Alstom qui a été emprisonné aux USA pour 2 ans aux côtés de grands criminels parce qu.... Il était directeur de la filliale chaudière d'Alstom évidemment...

 

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  • 1 year later...

En lien avec la vidéo de Régis Debray signalée ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/20043-europe-vs-usa-le-duel/?do=findComment&comment=1011702

« Une américanisation de l'Europe préparerait sans doute une américanisation du globe terrestre » (1)

« L'Amérique n'ayant pas de colonies, et par suite pas de préjugés coloniaux, et appliquant naïvement ses critères démocratiques à tout ce qui ne la regarde pas elle-même, considère le système colonial sans sympathie. Elle est sans doute sur le point de secouer sérieusement l'Europe engourdie dans sa routine. Or en prenant le parti des populations soumises par nous, elle nous fournit, sans le comprendre, le meilleur secours pour résister dans l'avenir prochain à sa propre influence. Elle ne le comprend pas ; mais ce qui serait désastreux, ce serait que nous ne le comprenions pas non plus » (2)

(1) Simone Weil, « À propos de la question coloniale dans ses rapports avec le destin du peuple français » (1943), dans Écrits historiques et politiques, p.375, coll. Espoir fondée par Albert Camus, Gallimard, Paris, 1960

(2) ibid. p. 377

Le tout, cité par Abdelwahab Meddeb, « La Maladie de l'Islam », Seuil, 2002, p86.

 

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  • 6 months later...

http://www.attali.com/geopolitique/bernes-par-lamerique-mais-contents/ (12 novembre 2020)

Mais l’intérêt du public et des médias européens pour cette élection n’est pas que le résultat d’une analyse aussi rationnelle. Il est surtout la conséquence de l’influence intellectuelle et politique grandissante des Etats-Unis sur l’Europe. Une influence qui aurait pu ou dû diminuer, en raison de la distance prise par les Etats-Unis à l’égard du vieux continent, et des débuts de la construction d’une identité et d’une souveraineté européenne. Une influence qui n’a fait, en réalité, que grandir, dans la musique, le cinéma, les médias, la technologie, les universités, la publicité, la consommation et les mœurs.

Et cela grâce à la puissance immense, plus grande que jamais, des firmes digitales américaines, celles qu’on nomme, par un raccourci trompeur, les GAFA, et dont les algorithmes savent capter l’attention et orienter les achats, de ceux qui s’y soumettent.

Et aussi, plus encore peut-être, grâce au lent grignotage de l’autonomie juridique européenne et la soumission, chaque jour plus grande, des firmes et des Etats européens à l’extraterritorialité du droit américain : quiconque veut faire des affaires avec les Etats-Unis doit maintenant accepter l’utilisation de leurs lois et de leurs tribunaux pour régler les différends. Ainsi, peu à peu, la loi américaine devient la loi de l’Occident et d’une très large partie du monde.

Alors, nous voilà réduit à suivre avec passion leurs élections, sur leurs réseaux sociaux, et à subir les rigueurs de leurs lois, sans y être des électeurs. Et même, si on y regarde bien, à adopter de plus en plus leurs conceptions de la place des religions, du racisme, des femmes, des minorités, de l’Histoire et de l’identité nationale.

Quand l’Union Européenne va-t-elle se réveiller ? Quand attachera-t-elle plus d’importance à ses propres élections qu’à celles d’un pays tiers ? Quand aura-t-elle le courage de s’opposer à l’extraterritorialité du droit américain ? Quand osera-t-elle prendre le risque d’avoir à se passer pour un moment des services des réseaux sociaux américains pour protéger son industrie, sa culture, ses valeurs, son mode de vie, et prendre le temps de construire ses propres médias de l’avenir ?

Et quand la démocratie américaine elle-même menacée par ces évolutions, aura-t-elle le courage de démanteler ces firmes, comme elle a su démanteler Standard Oil et ATT ?

Les réponses à ces questions ne sont pas simples. L’Europe n’a pour l’instant aucun embryon de firmes capables de rivaliser avec les GAFA, et on ne voit pas poindre le début du commencement d’une stratégie de l’Union Européenne pour les faire surgir. L’Europe n’a pas non plus de stratégie pour imposer le respect de son propre droit sur son territoire, et encore moins pour opposer l’extraterritorialité du droit européen à celle du droit américain.

Tant qu’on ne parlera pas sérieusement de ces sujets, tant qu’on ne fera pas ce qu’il faut pour les traiter, on se condamnera à n’être que des sujets impuissants d’un empire de plus en plus envahissant, de plus en plus puissant. En se consolant par le spectacle parfois dérisoire des dimensions anecdotiques de ses institutions politiques, elles-mêmes de plus en plus dépassées par d’autres pouvoirs, tout aussi américains… Mais de moins en moins démocratiques.

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  • 2 years later...

L'hégémonie culturelle :

https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/12/21/sur-netflix-emily-in-paris-s-etiole-dans-le-marketing_6155255_3246.html

Le choc des cultures n’est plus à l’ordre du jour : Paris est intégralement rendu à sa vocation de parc d’attractions destiné aux seuls touristes américains.

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  • 2 months later...

Plateformes de streaming :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/superfail/salto-la-plateforme-qui-fait-flop-6240406 (26 février 2023)

"On avait très peu de programmes inédits, il y a une étude médiamétrie qui comptait huit séries inédites sur Salto contre 800 chez Netflix, 140 chez Amazon, 90 chez Disney. La quasi totalité des programmes sur Salto étaient des programmes qui passaient à l'antenne de TF1, M6 et France Télévisions."

Si une plateforme française, s'adressant exclusivement au marché français aurait pu voir le jour, l'échec de Salto en cette période charnière pour le streaming, signe la fin de cet espoir selon le spécialiste des médias Alain Le Diberder : "Maintenant les places sont prises. C'est assez difficile de rentrer dans un marché quand il y a déjà les deux tiers des ménages français qui sont abonnés à un service américain. Ce n'était pas impossible mais c'est maintenant trop tard."

Modifié par Wallaby
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Il y a 5 heures, Patrick a dit :

Venant d'un média à la solde de la Chine voilà qui ne manque pas de piquant! :laugh::laugh::laugh::rolleyes::bloblaugh:

Ecouter une fois de temps à autres le média qui serait à la solde d'une autre puissance change un peu des autres médias qui sont, il est vrai, des modèles d'indépendance cher Patrick...

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il y a 32 minutes, KnewEdge a dit :

Ecouter une fois de temps à autres le média qui serait à la solde d'une autre puissance change un peu des autres médias qui sont, il est vrai, des modèles d'indépendance cher Patrick...

"C'est de la merde chez nous, mangeons la merde d'ailleurs". Je ne suis pas totalement fan de cette approche.

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