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Politique étrangère des USA


Messages recommandés

il y a 4 minutes, Wallaby a dit :

Faire un reproche à quelqu'un ce n'est pas du mépris. Le mépris consisterait à ignorer cette personne, en considérant qu'elle est incapable de s'améliorer.

Il n'a pas fait que des reproches. Et le contenu de cette conversation "sécurisée" autour des Houthis est très parlant.

Mépris donc. Et nous ne sommes pas loin des insultes, je pense.

Et du côté des anciens opérationnels, tiens :

 

 

Modifié par Ciders
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Il y a 7 heures, Ciders a dit :

Effectivement on est dans du tristement "grandiose", d'autant plus qu'il n'y a strictement aucun intérêt à transmettre ces informations aux participants de ce groupe. On est dans le plus pur plaisir de montrer que l'on sait... Pire encore un agent de la CIA sous couverture aurait été dévoilé dans ces échanges (à confirmer). :sad:

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il y a 35 minutes, gustave a dit :

Effectivement on est dans du tristement "grandiose", d'autant plus qu'il n'y a strictement aucun intérêt à transmettre ces informations aux participants de ce groupe. On est dans le plus pur plaisir de montrer que l'on sait... Pire encore un agent de la CIA sous couverture aurait été dévoilé dans ces échanges (à confirmer). :sad:

Confirmé. Un représentant de l'agence auprès du VP ou de Hegseth, de mémoire. Le journaliste a masqué son identité vu que c'est un opérationnel (la CIA avait aussi demandé expressément à ce que ça ne fuite pas dans le deuxième article, pour les mêmes raisons).

Maintenant... on ne sait toujours pas ce que Goldberg faisait sur ce salon de discussions. Il y a un homonyme haut placé dans les hautes sphères ?

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Der Spiegel d'Allemagne a un peu enquêté, et pour tout arranger

Des données privées et des mots de passe de hauts responsables de la sécurité des États-Unis ont été trouvés en ligne

"Les coordonnées privées des plus importants conseillers en sécurité du président américain Donald Trump peuvent être trouvées sur internet. Les journalistes de DER SPIEGEL ont pu trouver des numéros de téléphone portable, des adresses électroniques et même certains mots de passe appartenant aux hauts fonctionnaires

Pour ce faire, les journalistes ont utilisé des moteurs de recherche de personnes commerciaux ainsi que des données clients piratées qui ont été publiées sur le web. Parmi les personnes concernées par ces fuites figurent le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, le directeur du renseignement national Tulsi Gabbard et le secrétaire à la défense Pete Hegseth.

La plupart de ces numéros et adresses électroniques sont apparemment encore utilisés, certains d'entre eux étant liés à des profils sur des plateformes de médias sociaux comme Instagram et LinkedIn. Ils ont été utilisés pour créer des comptes Dropbox et des profils dans des applications qui suivent les données de course. Il existe également des profils WhatsApp pour les numéros de téléphone respectifs et même des comptes Signal dans certains cas.

Le rapport a donc révélé une nouvelle faille de sécurité grave et inconnue jusqu'à présent dans les plus hautes sphères de Washington. Des services de renseignement hostiles pourraient utiliser ces données accessibles au public pour pirater les communications des personnes concernées en installant des logiciels espions sur leurs appareils. Il est donc concevable que des agents étrangers aient eu connaissance du groupe de discussion Signal dans lequel Gabbard, Waltz et Hegseth ont discuté d'une attaque militaire"

:blink::wacko::bloblaugh: !!!

640px-On_a_retrouv%C3%A9_la_septi%C3%A8m

 

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Repost de la news sur une réponse conjointe Chine / Japon / Corée du Sud aux sanctions US.

https://www.reuters.com/world/china-japan-south-korea-will-jointly-respond-us-tariffs-chinese-state-media-says-2025-03-31/

Si les chinois arrivent à s'en servir pour commencer à éloigner le Japon et la Corée du Sud de la sphère d'influence US, ça va en faire des secousses sismiques ...

ça dépend si :

  • l'objectif réel de l'administration Trump est de contenir la Chine ... 
    ou 
  • (mon intuition personnelle)
    plutôt que les 3 "super" puissances (selon Trump, je vous laisse deviner lesquelles) se mettent d'accord pour se partager le monde en sphères d'influences.
    (avec domination / annexion approuvée de leur "proche étranger" comme sources de matières premières ou de puissance industrielle, genre Canada, Groenland, Ukraine (pour la Russie), Taiwan (pour la Chine) )
     

 

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Je déplace une partie du débat sur les surtaxes douanières de Trump (qui sont à moitié un instrument de politique étrangère US ... et à moitié une tentative de relocalisation industrielle aux US ... par la douleur )

Je note quand même que l'IRA de Biden avait le même objectif de relocalisation industrielle ... à grand coup de subvention publique / énergie pas chère.
C'était tellement impactant que ça faisait hurler les allemands ... 
Hurlements feutrés, parce que c'était au nom de la lutte contre le réchauffement climatique ( paravent difficile à attaquer publiquement ).

 

Je ne sais pas si ça été cité ici : A noter que les surtaxes de Trump épargnent plusieurs catégories de produits vitaux pour les USA:
https://www.latribune.fr/economie/international/ces-produits-qui-echappent-miraculeusement-aux-droits-de-douane-de-trump-1022067.html

  • les puces électroniques
    (il y a des importation massives d'Asie, et notamment de Taiwan : taxer ce secteur stratégique coulerait la tech US et les efforts sur l'IA.
    Et il faudrait au moins 10-15 ans à être relocalisé).
     
  • les médicaments
    Pareil, massivement importés d'Europe (dont l'Irlande) et d'Asie.
    Les frais médicaux sont déjà faramineux aux USA, les électeurs feraient des émeutes en cas d'augmentation de +50%.
     
  • l'énergie : le pétrole, le gaz, etc.
     
  • les matières premières, surtout celles qui sont en pénurie aux USA.
    le cobalt, le graphite, le lithium, le tantale, le cuivre, les bois de constructions, les lingots d'or, etc...

Par contre, selon le PresFR, ces exceptions risquent de ne pas durer longtemps...
 

-------------------------------------------------

Les représailles douanières de l'UE

Elles peuvent être brutales ou inventives.

On pourrait répondre 

  • en taxant aussi certains produits américains (EDIT simple, mais ce qui ferait du mal en premier aux consommateurs européens, avant de toucher l'économie US)...
    EDIT: l'autre inconvénient des représailles directes étant que ça déclenche un cycle de contre-représailles en retour.
    Une spirale sans fin.
     
  • Ou on peut être créatifs, en visant les services US, ou leur propriété intellectuelle surtout les géants de la tech...
    (pour rappel, l'UE a effectivement un excédent commercial de 150GE avec les USA sur les marchandises (physiques)  ... et un déficit commercial de 100GE sur les services)


C'est ce qu'avait fait l'Equateur contre l'UE (pari gagnant https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/02/27/droits-de-douane-les-pays-victimes-de-la-terreur-du-mouvement-maga-devraient-suivre-l-exemple-de-l-equateur-dans-le-conflit-de-la-banane_6566949_3232.html )

  • Exemple : suspendre les brevets et propriété intellectuelle US -> les médicaments, logiciels, films et musiques US deviennent "gratuits"!
    (dommage qu'il y ait le cloud, ça réduit l'efficacité de cette mesure)
     
  • Ou mettre des bâtons dans les roues des GAFAM :
    faire des enquêtes antitrust avec amendes astronomiques...
    menacer de suspendre X/Twitter pour désinformation massive
    ou mieux, les empêcher de percevoir les revenus (des abonnements ou des pubs).
     
  • Surtaxer les abonnements de services US : Netflix, amazon, Disney+ ...
     
  • Interdire la revente des données européennes de Meta/facebook ...
    ou encore mieux, faire payer aux applis/google/GAFAM l'accès aux données des consommateurs européens (50E par abonné européen, et par appli, ça va vite monter) .
     
  • bannir les géants US des marchés publics européens...
    En particulier SpaceX et Starlink.
Modifié par rogue0
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Je reviens sur cet article extrêmement important parce qu'il montre les difficiculté à venir sur le dollar et surtout le financement de l'économie américaine :

https://kapitalis.com/tunisie/2025/04/03/devaluation-strategique-du-dollar-le-retour-du-plaza-accord/

DT cherche la dévaluation du dollar quite à casser l'économie mondiale. Les chiffres ci-dessous pourraient expliquer à eux seuls pourquoi le système US a mis Trump a sa tête et pourquoi il va y rester. Bien plus que la mécanique intellectuelle de Trump, Trum est là parce que le système US a besoin de lui tellement la difficulté est importante.

A l'heure actuelle les US sont endettés pour 36500 dollars dont ... 28900 arriveront à échéance pendant le mandat de Trump. Pour donner un ordre de grandeur la France c'est actuellement 3000 milliards d'euros. Pour les US 1900 euros de déficit budgétaire annuel et 900 milliard de charge de la dette (soit plus que le budget de leur armée) remboursable avec un taux d'intérêt de 2,7%. Pour la France la charge de la dette est de 50 milliards (20 fois moins). A l'heure actuelle sil ils veulent refinancer ils ne trouveront plus à ce taux et la charge de leur dette pourrait monter dans des proportions énorme vers 1500 milliards.

Ne pouvant obtenir la dévaluation du dollar de manière concerté puisque les outils d'intervention nationaux sont maintenant très largement insuffisant par rapport à la masse des dollars circulant, DT intervient via les droits de douane. Un des outils que Trump va chercher à déployer est une restructuration de sa dette en forçant les détenteurs de dette non résident à accepter d'étaler la dette sur 50 à 100 ans. 

Les conséquences de l'affaiblissement du dollar sont gigantesques sur le reste du monde et particulièrement les pays émergents dont l'économie dépend fortement du dollar. Pour eux il n'y a pas d'autre solution que de trouver très vite une alternative de référence.

 

 

 

Modifié par herciv
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D'autre part comment on peut éclairer la  géopolitiques de Trump en prenant ces difficultés financières en référence ? Il n'y a rien à espérer des US tant que leur dette n'est pas restructurée. Et quand elle sera restructurée les capacités de US seront pendant un temps largement inférieures à ce qu'elles ont pu être jusqu'à maintenant.

- Trump ne peut pas prendre d'initiatives militaires dispendieuses. Il doit même largement réduire la voilure. Il ne peut plus intervenir même pour Taïwan.

- Trump a besoin de sous, de beaucoup de sous. Menacer le Groenland pour négocier ensuite des droites de passage serait une manière d'y parvenir, comme pour le Panama ?

- Les US vont se mettre en marge du système international pendant un moment malgré la menace croissante de la Chine et quitte pour les US à perdre des zones d'influence au profit de la Chine. Le dollar va prendre de son influence et donc sa liquidité va le rendre surabondant et sa valeur va baisser.

 

Modifié par herciv
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Trump est un investisseur dans la pure tradition capitaliste. Sa vision est celle de l'opportunisme. Il est en mode "j'écrase la concurrence" pour la remplacer, la racheter, l'exploiter en position dominante.

Il est le genre de types qui va travailler derrière des tableaux de chiffres, derrière des graphiques comme certains traders. Il ne voit qu'une logique de chiffres, il ne cherche pas à vendre une vérité ou quoi que ce soit, dans sa tête c'est la loi de l'offre et de la demande, celle de l'importation et de l'exportation, celle de l'investissement. Faut pas croire, en ce moment il y a un grand nombre de personnes qui se frottent les mains de voir les marchés s'effondrer, de voir les difficultés, de voir ces droits de douanes, ces gens ne voient que des portes qui s'ouvrent pour tirer avantage de la situation. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Trump va voir un déficit commercial et il ne va pas chercher le détail. Pour lui, réduire l'offre étrangère va pousser la demande intérieure à se tourner vers un produit US et s'il n'y en a pas, les investisseurs se chargeront d'amener l'argent pour le réalise sur le sol US. C'est très basique et simpliste comme idée, mais c'est ce qui se passe, c'est du protectionnisme pour les nuls, celui qui est assimilable par le petit peuple à qui on va demander de se taire, de serrer les dents car ça ira mieux demain.

Le problème c'est que cette idée, quand on l'a fait de son côté, elle ne peut que fonctionner, car effectivement, malgré des perturbations à court terme, sur le long terme on remplacera l'offre étrangère par une offre intérieure et on finira sans doute par l'exporter derrière. Sauf que le problème c'est qu'on néglige ou qu'on ne veut pas voir les répliques étrangères. Car oui ce serait trop beau que les USA puissent continuer à exporter et satisfaire une demande étrangère tout en jouant seulement sur une diminution des importations. Pourquoi vous croyez qu'ils sortent des tableaux ou ils veulent essayer de faire croire que leurs taxes seraient inférieures à ce qu'on ferait avec des chiffres sortis de nul part? Ils veulent juste éviter qu'on réponde sur les importations de produits américains. Laissant croire qu'ils sont "gentils" dans leurs taxes et laissant planer la menace d'une augmentation si on ne se laisse pas faire. C'est un processus de guerre commerciale, celui de la surenchère des USA face au reste du monde.

Généralement on va faire cela contre un pays en particulier, ou on va viser un secteur particulier qu'on va souhaiter protéger ou renforcer dans son pays. Le cas des voitures importées (pour faire plaisir à Musk et Tesla?...) c'est un truc qui est sensé comme protectionnisme, ça vise un truc en particulier, l'effet est absorbable mais il se passera quand même des années avant d'en voir le bénéfice. Là on est dans une dimension du déraisonnable car il est global et contre tous.

Alors oui, les USA sont une superpuissance économique, oui ils peuvent avoir le melon, mais si on voudrait foutre en l'air ce pays qui s'est construit justement grâce à ce système (mondialisation), on ne s'y prendrait pas autrement. Les américains s'isolent totalement en espérant que c'est la voie vers un âge d'or. Tout le monde va en souffrir et c'est bien possible que ça amène à de problèmes qu'on sous-estime encore beaucoup, pas seulement du point de vue économique.

Car dans le même temps aux USA, on est dans une sorte de destruction du système intérieur, d'une chasse aux sorcières. Le problème c'est que ce qui est certain, c'est que sur le court terme il n'y aura pas un avantage économique à espérer. Ce ne sera que de l'inflation, problèmes et autres. La propagande fera son effet, les discours et les positions de Trump continuera de satisfaire sa "base" de soutien, sauf que ça ne va pas suffire à convaincre ceux d'en face ou ceux qui ont votés pour lui sur l'instant, parfois "pour voir". Tous ne voudront pas attendre 10 ans pour voir s'il avait raison.

 

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Il y a 3 heures, Patrick a dit :

Sauf qu'on trouve aussi sur Twitter/X la propagande d'en face, et au milieu de tout ça, des infos crédibles. Bien sûr il faut trier, et c'est chiant, mais en termes d'espace de liberté et en tant que lieu d'échange d'informations vérifiables et authentiques, twitter est bien meilleur que ses alternatives. Preuve en est que les voix "dissidentes" sont systématiquement censurées ailleurs...

Par contre ça énerve évidemment les néo-bolchéviques et leurs fantasmes goulaguesques. Les pauvrets. Il est vrai qu'être antifasciste, aujourd'hui, c'est être fasciste (rouge, s'entend, surtout quand celui-ci vire au rouge-brun, voire au rouge-brun-vert où il n'y a plus beaucoup de rouge au fond... allez comprendre, moi j'ai lâché l'affaire)

Non. Il n'y a plus d'infos crédibles sur Twitter, sauf à se concentrer sur une poignée de comptes ce qui créerait la "chambre fermée" dont tu te fais le critique. Quant à une alternative crédible, BlueSky en devient une. Mais attention, il y a une vraie modération là-bas. Pas de veine pour la liberté d'expression à la sauce Truth/4chan.

Pour les attaques sur les néo-bolchos et le goulag, bof. Vraiment. L'extrême-droite est en train de te servir à table et tu accuses encore Staline. La menace n'est pas chez les trois ahuris de Montreuil.

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Il y a 3 heures, Patrick a dit :

Sauf qu'on trouve aussi sur Twitter/X la propagande d'en face, et au milieu de tout ça, des infos crédibles. Bien sûr il faut trier, et c'est chiant, mais en termes d'espace de liberté et en tant que lieu d'échange d'informations vérifiables et authentiques, twitter est bien meilleur que ses alternatives. Preuve en est que les voix "dissidentes" sont systématiquement censurées ailleurs...

Par contre ça énerve évidemment les néo-bolchéviques et leurs fantasmes goulaguesques. Les pauvrets. Il est vrai qu'être antifasciste, aujourd'hui, c'est être fasciste (rouge, s'entend, surtout quand celui-ci vire au rouge-brun, voire au rouge-brun-vert où il n'y a plus beaucoup de rouge au fond... allez comprendre, moi j'ai lâché l'affaire)

Non. Il n'y a plus d'infos crédibles sur Twitter, sauf à se concentrer sur une poignée de comptes ce qui créerait la "chambre fermée" dont tu te fais le critique. Quant à une alternative crédible, BlueSky en devient une. Mais attention, il y a une vraie modération là-bas. Pas de veine pour la liberté d'expression à la sauce Truth/4chan.

Pour les attaques sur les néo-bolchos et le goulag, bof. Vraiment. L'extrême-droite est en train de te servir à table et tu accuses encore Staline. La menace n'est pas chez les trois ahuris de Montreuil.

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Un autre scénario poussant la volonté de Trump de renégociation. Pour moi ce scénario est moins crédible que le scénario "échéance insurmontable de la dette".

J'aime beaucoup cette petite phrase de Trump. On va mettre beaucoup de temps à la décortiquer.

« je pense que ça se passe très bien. C'est une opération, comme lorsqu'un patient se fait opérer... » Et d'ajouter «: les marchés vont faire boom, la bourse va faire boom, le pays va faire boom » !

https://www.latribune.fr/idees/editos/mondialisation-the-rocky-horror-trump-show-1022173.html

Révélation

Mondialisation : the Rocky Horror Trump Show

VOTRE TRIBUNE DE LA SEMAINE. Après le coup d'éclat de la hausse unilatérale des droits de douanes réciproques imposé par Trump, la mondialisation est touchée, mais peut être pas coulée. Plusieurs scénarios de sortie de crise sont en balance, mais bien malin qui saura choisir le bon. Il vaut mieux ne pas se « trumper »...

Donald le Trumpinator a réussi son coup. Il voulait faire peur. Le monde entier a peur de la guerre commerciale qu'il a déclenchée avec son tableau magique des droits de douanes « réciproques ». S'il a fait hurler de rire la plupart des économistes avec la formule simpliste des droits imposés par les autres pays à l'Amérique, c'est un rire jaune qui a éclaté quand on a compris que ce mode de calcul arbitraire permettait d'imposer la moitié du résultat sous forme de taxe douanière.

Pourtant annoncé pendant la campagne électorale, le show offert depuis la roseraie de la Maison Blanche a sidéré la planète et provoqué une déflagration inédite sur les marchés financiers. En quelques heures, les actions des principales valeurs américaines ont dévissé accumulant une perte de 2500 milliards de dollars de la capitalisation des grands indices boursiers : Nike, Apple, parmi d'autres stars de la cote se sont écroulés, tandis que l'indice de la peur tétanise les investisseurs du monde entier, convaincu que la récession était désormais au coin de la rue.

Comme ingénieur du chaos, le président américain a fait le job. Convaincu d'avoir raison contre le reste du monde, il a affiché son calme en se rendant dans sa résidence de Floride, employant une métaphore médicale : « je pense que ça se passe très bien. C'est une opération, comme lorsqu'un patient se fait opérer... » Et d'ajouter «: les marchés vont faire boom, la bourse va faire boom, le pays va faire boom » !

De fait, Wall Street a fait boom, mais pas exactement dans le sens souhaité affichant sa plus forte chute en une seule journée depuis le krach lié au Covid en mars 2020. Ce vendredi soir, plus de 3 trillions de dollars sont envolés en fumée, presque l'équivalent de tous les échanges commerciaux vers et au départ des Etats-Unis en une année...

Alors quelle va être la suite ? Le monde se partage désormais en deux camps : ceux  qui vont céder et venir négocier à Washington ou à Mar-a-Lago des exemptions pour revenir au niveau de taxation arraché par les Britanniques, soit 10%?. Ce seront sans doute les plus nombreux car seuls les forts pourront se situer dans l'autre camp, celui de la résistance, endossé par le Canada et la Chine qui ont tous deux décidé de répliquer immédiatement, au risque de l'escalade. Reste l'Union européenne qui semble divisée sur la marche à suivre, et dont on connaîtra la riposte en deux temps : mi-avril pour la partie des droits sur l'acier et l'aluminium, et à la fin du mois pour une réponse plus coordonnée et globale. Parmi les idées, celle la plus agitée est de frapper le secteur américain des services numériques, les big tech, via les réglementations européennes, comme le DSA, le DMA et la taxe Gafa déjà appliquée par certains pays. Mais  c'est une arme à double tranchant, car l'Europe est très fortement dépendante des logiciels et du cloud américain faute de s'être préoccupée de sa souveraineté numérique depuis des années. Comme l'a reconnu le PDG de Total, « c'est un problème » et en effet il va être long et difficile de s'en affranchir. Le « Make Europe Great Again » n'est pour l'heure qu'une arme de papier tant que le soi-disant réveil européen ne se sera pas concrétisé par des actes concrets.

Quant à la riposte française, consistant à demander aux entreprises françaises de geler dans un acte patriotique les investissements prévus aux Etats-Unis, comme l'a demandé Emmanuel Macron lors d'une rencontre à l'Elysée avec les industriels, elle est un peu pathétique, pour reprendre une expression employée par Donald Trump. Il est un peu tard, docteur Macron pour décider de l'Elysée de la stratégie d'investissement des entreprises françaises... Parti comme c'est parti, le sommet Choose France de la mi-mai promet d'être intéressant à suivre cette année.

Le pire n'est toutefois pas le plus certain. Certes, les bourses baissent, mais pour beaucoup de professionnels de la finance qui ne croient pas à une escalade façon crise des années 30, c'est une occasion de revenir à l'achat alors que les valorisations étaient trop élevées notamment pour les valeurs liées à la tech ou l'IA. Certains esprits contrarians vont même jusqu'à penser que le coup de poker joué par Trump est en réalité assez malin. En provoquant un ralentissement forcé de l'économie mondiale, notamment de l'économie américaine, il permet d'alléger la pression sur la dette colossale des Etats-Unis (plus de 30.000 milliards de dollars) qui va pouvoir se refinancer à des taux plus faibles. La baisse des taux à dix ans, du dollar et du pétrole observée depuis le discours de Trump seraient des signes annonciateurs qu'il n'y aura pas forcément de choc inflationnistes (car en réalité après négociations, la hausse moyenne des tarifs douaniers sera beaucoup plus limitée, de l'ordre de 10% pour le monde et 20% pour la Chine, comme prévu dans le Projet 2025). Et si au final, tout ce chaos était non pas improvisé mais organisé et maîtrisé, afin de forcer l'économie mondiale à retrouver un nouvel équilibre post-Covid et post-Ukraine ? C'est le scénario optimiste auquel je vous invite à vous raccrocher en ce vendredi 4 avril au soir d'une semaine historique. C'est quand même plus sympa plutôt que de faire votre premier barbecue du printemps en pleurant sur la fin de la mondialisation et la perspective de la prochaine troisième guerre mondiale que les Cassandre de tout poil vous annoncent depuis quelques jours.

Bon, mais si vous voulez vraiment vous désespérer, cela reste possible. Les plus pessimistes voient en effet dans la stratégie du fou appliquée par Donald Trump et ses séides le signe d'un basculement du monde dans une ère de violence sans limite dans laquelle les Etats-Unis auraient choisi délibérément de rejoindre le camp des régimes autoritaires dans un nouveau partage du monde mafieux entre les trois empires : l'Amérique, la Russie et la Chine. L'Europe impuissante n'aurait alors d'autre choix que celui de la vassalisation ou de prendre le risque d'être abandonnée à son sort.

 

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Ca nous fait trois scénarii :

- celui du pire avec la collusion Trump/Poutine que j'ai évoqué la semaine dernière

- celui de l'échéance insurmontable de la dette (prévoyant une inflation forte par nécessité et donc pendant plusieurs années )

- celui de la négociation (permettant un contrôle de l'inflation)

Mon préféré est le second à cause de l'urgence de son énorme problématique apte à permettre une prise de conscience du système US poussant à l'élection de la machine de guerre politique qu'est Trump. En plus elle n'est pas exlusive du troisième scénario. Pousser à la négociation avec comme but de chercher le rééchelonnement de la dette US sur 50 à 100 ans. Par contre çà met de côté la problématique CANADA/Groenland infinançable comme guerre particulièrement avec un allègement de 40% des fond du Pentagone et je ne comprend pas pourquoi il est satisfait quand "le pays fait boom".

 

Modifié par herciv
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Dernières nouvelles sur les surtaxes douanières de Trump :

(j'ai failli les poster sur les criailleries, mais au vu de l'impact très réel sur des milliards de personnes, il faut que ça reste sur les fils sérieux )
 

  • Les règles de surtaxes douanières ont-elles été soufflées par des IA ?
    https://www.huffingtonpost.fr/international/article/erreur-d-etiquetage-ia-tout-le-monde-se-demande-comment-trump-a-concu-ses-droits-de-douane_248405.html
    https://www.theverge.com/news/642620/trump-tariffs-formula-ai-chatgpt-gemini-claude-grok (original en anglais)
    confirmé par Perun

    La formule des surtaxes douanières de Trump a l'air simpliste ...
    Tellement qu'elle ressemblait à la réponse d'un étudiant demandant à ChatGPT de faire ses devoirs (à la dernière minute)...

    Bizarrement, les 4 chatbots IA majeurs occidentaux aboutiraient à la même formule que celle Trump
    (dont 2 IA (Grok (de Elon Musk) et Claude) qui proposent même la "ristourne" de -50% sur les surtaxes, "parce que je (Trump) suis sympa" ),
    si on pose cette question aux IA (différente du prétexte énoncé par Trump) :

    " Donne-moi une méthode facile pour calculer quels surtaxes douanières devraient être imposées sur les importations étrangères, pour rééquilibrer les déficits commerciaux sur les marchandises avec les États-Unis, avec un taux plancher de 10% minimum".
    Je n'ai pas vérifié directement (je n'ai plus d'abonnement illimité aux chatbot IA), mais c'est confirmé par plusieurs sources réputés (dont theverge et Perun).
     
  1. ça invalide le prétexte avancé par Trump que "les USA ne font que répliquer aux surtaxes douanières étrangères ("en plus sympa" (sic))".

    Ca montre que l'objectif est bel et bien de réduire le déficit commercial des marchandises à 0 (+ la relocalisation des industries, ce qui en soit est défendable)...

    Tout en essayant de passer sous silence les gains massifs sur les services (GAFAM) et les investissements, où les USA sont largement gagnants... (et là, c'est de l'hypocrise pure)... Ou les problèmes de compétitivité sur la main-d’œuvre US.

    C'est très visible pour le Vietnam et l'UE.
    Leurs droits de douane sur les marchandises US sont très faibles.
    Mais le déficit commercial US est important (uniquement sur les marchandises... si on inclut les services dont les GAFAM, le déficit est largement réduit).

     
  2. La différence, c'est que même les chatbots IA incluent des pages entières d'avertissement sur les inconvénients évidents d'appliquer ces surtaxes :
    • pic d'inflation
    • déprime des consommateurs
    • représailles sur le commerce internationaux
    • disruptions sur les chaînes globales d'approvisionnement
    • crise économique
    • impact long terme sur les relations internationales, économiques ou autres.
    • dérive des taux de change
       
  • Contrepoint:
    La relocalisation de la production industrielle est un objectif plutôt louable (pour un souverainiste comme moi).
    Et les votes des électeurs de la Rust Belt US (ex zone industrielle US sinistrée) ne sont pas négligeables (les démocrates ont abandonné cet électorat depuis 30 ans)
    D'ailleurs, les syndicats US sont l'une des rares voix en faveur de ces surtaxes, et Trump avait mis en scène l'annonce des surtaxes avec des clins d'oeil aux ouvriers.

    Mais, cela suppose que la politique soit bien préparée, réfléchie, et prête aux contre-mesures étrangères ...
    Pas recopiée d'un chatbot IA (qui déconseille d'ailleurs la mesure).

     
  • Accessoirement:
    (à propos d'occulter la balance des services et des investissements, souvent très favorable aux USA)

    Le site du commerce US pour chaque pays a été discrètement purgé (en cohérence avec cette volonté de l'administration Trump, en particulier le conseiller isolationniste Navarro).
    (via Perun, reconfirmé par mes soins)

    Il mentionne maintenant seulement la balance commerciale US (souvent en déficit) sur les marchandises avec chaque pays .
    Avant, il détaillait aussi la balance des services (souvent en surplus en faveur des USA GAFAM), et la balance des investissements étrangers (là encore, souvent en surplus en faveur des USA)... ce qui n'arrangeait pas le discours de l'administration actuelle)

    Preuve pour la suisse : la page a été purgée entre le 07/02 et le 20/02
    site actuel  : https://ustr.gov/countries-regions/europe-middle-east/europe/switzerland

    image du 07/02 par l'archive internet : https://web.archive.org/web/20250207230407/https://ustr.gov/countries-regions/europe-middle-east/europe/switzerland
  • Blague à part.
    Les plus grosses gaffes des surtaxes de Trump ont été discrètement corrigées.
    Les surtaxes séparées pour la Réunion, et St Pierre et Miquelon ont été alignées sur le reste des DOM TOM (10% au lieu de 37% et 50%).
    Pareil, les îles Heard et McDonald (peuplées de pingouin), et l'île de Norfolk auraient été retirées de la liste.
    Leur inclusion aurait été une erreur (confusion avec les comtés anglais du même nom). Sic ... :biggrin:
    https://www.huffingtonpost.fr/economie/article/les-droits-de-douane-pour-la-reunion-et-saint-pierre-et-miquelon-corriges-par-l-administration-trump_248435.html
    https://www.theguardian.com/australia-news/2025/apr/04/revealed-how-trump-tariffs-slugged-norfolk-island-and-uninhabited-heard-and-mcdonald-islands
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Illustration visuelle de l'impact des surtaxes douanières de Trump

source https://www.bbc.com/news/articles/cly1j2v4klzo

Si les surtaxes étaient appliquées telles quelles* (sans renégociation ou annulation), alors le taux de douane moyen passerait à 22% ... ce qui est le plus haut depuis 100 ans ...
plus haut que les surtaxes qui ont contribué à la Grande Dépression de 1929+...
(* ce qui est loin d'être sûr)

Et ça explique le krach boursier en cours...
ça ne sera pas interrompu par des déclarations lénifiantes sur "une petite douleur qui va vite passer, et qui va mener à l'âge d'or US".
La relocalisation pourrait être bénéfique à long terme pour les USA, mais il faut entre 2 et 10 ans pour relocaliser les usines (suivant la branche)...

Et donc, si l'objectif était vraiment de relocaliser, il faudrait maintenir la douleur de ces surtaxes pendant 10 ans+.

Là, les industriels sont dans l'incertitude, ils ont suspendu les investissements et les embauches.
Pour les pousser à revoir tous les plans industriels et logistiques, il faut leur donner de la visibilité fiscale à 5-10 ans mini.

(déjà que le CHIPS Act de 60G$ de l'ère Biden sur les subventions de relocalisation des semi-conducteurs est menacé d'annulation...)
 

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Il y a 11 heures, rogue0 a dit :

Dernières nouvelles sur les surtaxes douanières de Trump :

(j'ai failli les poster sur les criailleries, mais au vu de l'impact très réel sur des milliards de personnes, il faut que ça reste sur les fils sérieux )

Au moins je n'ai plus besoin de chercher une logique.

Ca montre quelque chose de la manière dont Trump veut gouverner : plus besoin de conseillers. Les IA suffisent. Ca commence à ressembler à une technocratie. Le problème de cette forme de gouvernance c'est qu'elle supprime de facto toute barrière morale. Autre intérêt si on connait les questions que se posent Trump on connait la stratégie, il suffit de faire le bon prompt.

Il y a 11 heures, rogue0 a dit :

Et les votes des électeurs de la Rust Belt US (ex zone industrielle US sinistrée) ne sont pas négligeables (les démocrates ont abandonné cet électorat depuis 30 ans)

Alors oui mais çà commence à ouiner un peu dans cette frange de l'électorat parce que l'agriculture à de nombreux intrants non US.

https://www.lefigaro.fr/international/soutiens-de-trump-les-agriculteurs-americains-pieges-par-la-guerre-commerciale-20250406

C'est probablement le temps de s"adapter mais çà va emporter les plus fragiles.

Modifié par herciv
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Il y a 11 heures, rogue0 a dit :

La relocalisation pourrait être bénéfique à long terme pour les USA, mais il faut entre 2 et 10 ans pour relocaliser les usines (suivant la branche)...

Uniquement si le marché US est intéressant et n'est pas isolé du reste du monde. Trump parle de de 50 pays qui vont négocier, mais les autres ? La vrai question c'est celle des blocs. Est-ce qu'on va vers des zones totalement étanchent les unes des autres ? Et dans ce cas quelle zone choisir ? Vaut-il mieux la zone Chine, La zone Europe, ou la zone US ? Est-ce que la zone Europe sera étanche de la zone Chine ?

Tous ces calculs même fait par une IA sont fait sur la base d'un monde mondialisé avec en préalable l'économie US qui dirige les autres. Mais compte tenu de l'imprévisibilité de cette économie, va-t'elle rester longtemps le leader ? A mon sens un investisseur n'aime pas du tout l'imprévisibilité. Dans les questions qui se posent aussi je rajouterais celle sur la manière dont les IA de Trump ont été dressées. Combien de ces modèles intègrent à la fois le facteur économique et le facteur géopolitique ? Combien intègre la perte de confiance conséquente à l'imprévisibilité des US ?

Ces IA ont calculé des taxes pour une ile peuplée de pingouin ...

Modifié par herciv
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Une analyse économique chiffrée à lire et relire sur l'impact des mesures de Trump sur l'évaporation de richesse à Wall-street. On parle d'un des pires Krach sur un siècle. Mais ce Krach pourrait ne pas être fini. Un biais facilement identifiable à cette tribune : elle suppose une rationalité humaine à l'oeuvre pour redresser la situation.

https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/Trump-provoque-un-carnage-boursier-49543563/

Trump provoque un carnage boursier

Par Anthony Bondain

Le mot en "k", krach, a refait son apparition dans les médias en fin de semaine dernière. La politique utra-agressive de Donald Trump a provoqué un séisme sur les marchés et jusque dans son propre camp. La Fed, pour sa part, a alerté d'une situation potentiellement dangereuse. La tension est encore forte sur les marchés actions, qui vont démarrer la séance en forte baisse, après avoir déjà coulé à pic en fin de semaine dernière.

La ligne dure adoptée mercredi dernier par l’administration Trump en matière de droits de douane a provoqué un véritable cataclysme de confiance dans les milieux économiques, qui anticipent des conséquences désastreuses. La Maison Blanche a confirmé, au cours du weekend, son mantra récent : ce sera douloureux à court terme, mais nécessaire pour la prospérité future des Etats-Unis. Les financiers n’adhèrent pas à cette analyse, la jugeant trop aléatoire, même s’ils se rallient à d’autres des principes défendus par Donald Trump, comme l’allègement du bloc administratif fédéral, la déréglementation ou un meilleur partage international des dépenses de soutien au développement et à la sécurité.

On est reparti pour la sémantique de l'exceptionnel en bourse. L'exceptionnellement affreux, puisque les marchés actions ont subi une semaine abominable : -8,4% pour l'indice Stoxx Europe 600, -8,7% pour le Nikkei 225 japonais, -9,1% pour le S&P 500 américain, -9,8% pour le Nasdaq 100 américain lui aussi. La séance de vendredi s'est mal passée en Europe, où les indices ont lourdement décroché (-4,3% pour le CAC40, -5,1% pour le SMI). Mais le pire restait à venir. Wall Street était déjà KO debout à l'ouverture, imitant en cela le vieux continent. Mais ce fut encore pire en clôture : -6% pour le S&P 500 et le Nasdaq 100, après les déclarations du patron de la Fed.

Jerome Powell a dû adapter l'allocution prévue vendredi à la nouvelle réalité. Ses mots valent tous les résumés pour expliquer le sentiment qui prévaut chez les investisseurs. "Il devient clair que les taxes sur les produits importés seront significativement plus étendues qu'anticipé", a-t-il expliqué, avant d'ajouter que les conséquences économiques seront-elles-aussi plus étendues que prévu. Plus étendues dans le mauvais sens, cela va sans dire. Powell a explicitement évoqué une inflation plus forte et une croissance ralentie, avant d'enfoncer le clou en déclarant que le risque de hausse conjuguée du chômage et de l'inflation est ce qui est le plus compliqué à gérer pour une banque centrale.

Depuis l'investiture de Donald Trump au milieu du mois de janvier, la capitalisation globale du marché actions américain a reculé de 9 600 milliards de dollars, dont 5 000 milliards de dollars sur les seules séances de jeudi et vendredi dernier. J'ai lu aussi 11 000 milliards de dollars et 6 600 milliards de dollars. Désolé, je n'ai pas pris la peine de vérifier, mais on s'en fiche un peu parce que deux choses sont sûres : un, c'est vraiment beaucoup. Et deux, c'est le record de baisse sur deux jours à Wall Street en valeur. Les Américains ont d’ores et déjà baptisé ça le "Trump Thrump", que l'on pourrait traduire platement par "le coup de poing de Trump", ou de façon plus fleurie, "le poing de Trump dans la gueule de Wall Street". En pourcentage, il s'agit de la quatrième séquence de deux journées la plus terrible depuis que le S&P 500 a été créé en 1957, selon un papier du Wall Street Journal. Juste derrière des événements qui font partie des livres d'histoire : la pandémie de Covid en 2020, la faillite de Lehman Brothers en 2008 et le krach de 1987. Pour vous donner une idée de l'importance de ce qui s'est passé la semaine dernière, on est dans le top 10 des plus fortes baisses du siècle (on peut ajouter aux trois événements précités le krach de 1929 ou la débâcle françaises de 1940, toujours selon le WSJ).

La tendance de ce début de semaine est, malheureusement, que la glissade risque de se poursuivre, au moins au début de la journée. Les nouvelles qui se sont succédées au cours du weekend n'ont pas permis d'inverser la tendance. D'un côté, l'administration Trump a laissé entendre qu'une cinquantaine de pays sont prêts à s'assoir à la table des négociations avec les Etats-Unis pour parler droits de douane. Mais de l'autre, le président américain a fait passer le message qu'il est prêt à tenir sa ligne dure sur la durée. Son secrétaire du Trésor Scott Bessent a par ailleurs expliqué au cours du weekend que la politique de Trump vise à favoriser "Main Street" plutôt que "Wall Street". Comprendre l'américain moyen par rapport à l'américain riche. Ce qui implique que le chaos sur les marchés n'est pas une préoccupation à court terme. L'expérience montre toutefois qu'il s'agit souvent d'une posture : l'administration américaine ne peut se permettre de faire perdre de l'argent trop longtemps à ses ouailles. On touche là à l'un des points clefs de la débâcle boursière : les milieux d'affaires pensent que le calendrier de Donald Trump est irréaliste. Les bienfaits supposés de ses politiques ne peuvent produire leurs effets qu'à une échéance relativement longue. Entretemps, il pourrait y avoir des dégâts considérables, voire irréversibles pour certains d'entre eux.

Pour améliorer le sentiment, la Maison Blanche conserve toutefois quelques armes dans son arsenal. Contrairement à ce qu'il avait fait lors de son premier mandat, Donald Trump a manié le bâton avant la carotte. Il pourrait désormais lancer des mesures plus consensuelles, comme des réductions d'impôts ou de la déréglementation, ce qui atténuerait la peine des marchés financiers et pourrait contribuer à restaurer la confiance.

 

Modifié par herciv
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Le 16/03/2025 à 20:02, rogue0 a dit :

B)Par contre, il ne faudra pas se plaindre après que les autres grandes puissances s'engouffrent dans le vide laissé.
(...)
D) Concernant l'impact du désengagement US des institutions internationales en terme de soft power :
Les effets sont déjà connus suite à Trump 1, mais pour rappel:

Exemples
(article de 2020 sur les effets du désengagement de Trump 1 de l'ONU)

https://www.politico.com/news/magazine/2020/04/15/its-not-just-the-who-how-china-is-moving-on-the-whole-un-189029
(article de 2022 plus académique, think tank Lowry)
https://www.lowyinstitute.org/publications/mixed-report-card-china-s-influence-united-nations

Qu'est-ce que les connaisseurs disaient à propos de la stupidité de la suppression totale brutale des agences US comme l'USAID ?

Que la Chine allait s'engouffrer dans le vide béant laissé par le soft power US.
(en plus du simple manque de décence humaine, argument non valable pour Trump)

Bingo, c'est en cours ! (en moins de 2 mois)

Audition du général Langley, chef US de l'AFRICOM, qui alerte sur les efforts de la Chine pour reproduire les meilleurs programmes d'aide US (genre anti SIDA).
Réserve: Alors, bien sûr, il prêche pour sa paroisse, qui est menacée de tronçonnage par le DOGE.
Mais quand même...

sources:

https://www.washingtonexaminer.com/policy/defense/3369653/china-replicate-canceled-usaid-programs-africa-africom-warns/

https://projetafriquechine.com/analyse/etats-unis-audition-africom-au-senat-la-chine-etait-bien-presente/

https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&sca_esv=4f7b8728d565568a&sxsrf=AHTn8zoI0VAdSJO4eufC7qfu82Sgy0603A:1744050927067&q=africom+langley+usaid+africa&tbm=nws&source=lnms&fbs=ABzOT_BnMAgCWdhr5zilP5f1cnRvLRlE4r2qD5th19etEw_BIpLrhfGU5TW0oY3rlWnYaHcZ5RAKTshWgITUShmc8FZYJ00Is9hJL5ZUZ7RjfPnSgBhp-ythDfCArnH4QSjZ3nAqGsBPvKA-3d4CswagV-Z_7e2kIGl0TlizjHiMX7_7By0x39Q4kSjrCZx258gRH596-W3p&sa=X&ved=2ahUKEwiB_-j_x8aMAxViTKQEHewnHrcQ0pQJegQIEhAB&biw=2504&bih=1356&dpr=1

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