Colstudent Posté(e) lundi à 17:36 Share Posté(e) lundi à 17:36 (modifié) il y a 45 minutes, elannion a dit : Je sais bien que les comparaisons avec la première guerre mondiale ont leurs limites mais durant l'intégralité du conflit on se bat sur le sol français et on n' a pas hésité à "balancer la sauce" pour éviter que les teutons s'emparent du reste.. Ce qui faut qu'aujourd'hui près de 110 ans après la fin du conflit il y a toujours des endroits interdits et contaminés vu la qté d'obus et de ferrailles au mètre carré.. Ironiquement les anglosaxons nous ont tordu le bras après qu'on ai vaincu l'Allemagne sur le champs de bataille.. Là ils tordent le bras des ukrainiens pendant la guerre... En tout cas si ce conflit n'est pas un manifeste pour être souverain ET puissant je ne sais pas ce qu'il faudrait de plus.. Les Allemands ne contrôlaient pas 20 % du territoire français. On aurait eu une bien plus couteuse reconstruction Modifié lundi à 17:39 par Colstudent 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) lundi à 18:04 Share Posté(e) lundi à 18:04 https://kyivindependent.com/ukraine-war-latest-update-2025-12-8/ Guerre en Ukraine : dernières nouvelles en direct. Kiev se concentre désormais sur la formation et la sécurité de ses soldats face à l'offensive russe, selon Syrskyi. L'Ukraine se concentrera sur le renforcement de son armée grâce à une meilleure mobilisation, un recrutement accru et une formation de haute qualité, tout en continuant de résister à l'invasion à grande échelle de la Russie, a déclaré le commandant en chef Oleksandr Syrskyi le 8 décembre, ........... Parmi les principaux changements, l'armée étend la durée de la formation militaire générale de base (BGMT) à 51 jours et introduit une instruction spécialisée ainsi qu'une période d'adaptation au sein des unités de combat. ................. Les mesures supplémentaires comprennent l'amélioration de la sélection et de la formation des instructeurs, la modernisation des infrastructures des centres de formation et la fourniture d'un soutien à l'adaptation psychologique et tactique au personnel nouvellement mobilisé. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Vince88370 Posté(e) mardi à 18:30 Share Posté(e) mardi à 18:30 Un SU-27 Ukrainiens a été abattus par un SU-35 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akilius G. Posté(e) mardi à 23:09 Share Posté(e) mardi à 23:09 Le 03/12/2025 à 19:54, metkow a dit : la poche fait 20-25km2, ca emglobe une partie de Myrnograd (~60%) et les terres au Sud-Ouest de celle-ci. Elle est pysiquement encerclée et ce depuis plusieurs jours, le ravitaillement n'est possible qu'a l'aide de drone. Je n'ai pas vu d'estimation pour le nombre de soldats, mais ca seraiet plusieurs centaines, apparament tout ce qui reste des 5 brigades qui dans cette zone, ils seraient en train de se regrouper dans la ville sous la pression russe. si l'on part sur 1000 soldats sur 20 km², cela fait 50 h / km². C'est beaucoup en rase campagne compte des facultés d'observation des drones, mais c'est peu pour tenir une ville. Pour tenir une zone de contact de 10 000 km² (estimation perso), il faudrait 500 000 hommes, que l'Ukraine n'a pas. La concentration de troupes ukrainienne serait donc supérieure à Myrnograd qu'ailleurs sur le front. Cela peut s'expliquer par plusieurs motifs, par exemple l'importance de la zone et la surface bâtie, néanmoins, l'imminence d'une restriction logistique ou à l'extrême d'une encerclement devrait conduire à une désengagement partiel des troupes. Un quasi encerclement de plusieurs centaines d'hommes ne devrait pas arriver dans une situation de "transparence" de front.. Je ne pense pas que le commandement ukrainien s'accroche à des positions perdues, mais qu'il est difficile d'estimer l'évolution prévisible du risque pesant sur les déplacements et la capacité prévisible de l'ennemie à se maintenir en zone grise. Autrement dit qu'il y aurait malgré la "transparence" du front le maintien d'une forme de brouillard de guerre. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. g4lly Posté(e) hier à 06:14 C’est un message populaire. Share Posté(e) hier à 06:14 Les mappeurs considère désormais Myrnohrad séverement encerclée. Pokrosvk entierement controlé par les russes. En gros pour sortir de Mynohrad il faudrait parcourir au moins 5km dans les "positions russes", certes elles en doivent pas être hyper dense, mais le coin et très sévèrement contrôlé via drone FPVs. On peut penser qu'à court terme c'est la fin de cette bataille. Kostiantynivka. La prise de Klynove au nord, semble de moins en moins un rêvé russe, Ca semble se valider. Siversk. Près de 70% de la ville semble conquise par les russes. La route qui déservait l'ouest de la ville est coupé par les russes. A priori Sviato est aussi quasi complétement occupé. Ca ne laisse pour ravitailler Siversk que des petites routes au milieu des champs vers Riznykhivka. Kupiansk à priori l'attaque ukrainienne a payé et les russe ont été repoussé de l'ouest de la ville. Les russes ne semblent plus contrôler que le centre de la ville. Vovchansk, à priori la ville est sous contrôle russe, et Vilcha est quasiment prise. 4 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) hier à 07:25 Share Posté(e) hier à 07:25 Il y a 8 heures, Akilius G. a dit : si l'on part sur 1000 soldats sur 20 km², cela fait 50 h / km². C'est beaucoup en rase campagne compte des facultés d'observation des drones, mais c'est peu pour tenir une ville. Pour tenir une zone de contact de 10 000 km² (estimation perso), il faudrait 500 000 hommes, que l'Ukraine n'a pas. La concentration de troupes ukrainienne serait donc supérieure à Myrnograd qu'ailleurs sur le front. Cela peut s'expliquer par plusieurs motifs, par exemple l'importance de la zone et la surface bâtie, néanmoins, l'imminence d'une restriction logistique ou à l'extrême d'une encerclement devrait conduire à une désengagement partiel des troupes. Un quasi encerclement de plusieurs centaines d'hommes ne devrait pas arriver dans une situation de "transparence" de front.. Je ne pense pas que le commandement ukrainien s'accroche à des positions perdues, mais qu'il est difficile d'estimer l'évolution prévisible du risque pesant sur les déplacements et la capacité prévisible de l'ennemie à se maintenir en zone grise. Autrement dit qu'il y aurait malgré la "transparence" du front le maintien d'une forme de brouillard de guerre. Le volume de force qui défend Myrnohrad est largement sujet à caution ... mais ce qui est sûr c'est qu'il y a encore des défenseurs, et qui défendent suffisamment pour empêcher les russes de prendre les différentes citadelles alors qu'ils les bombardent allégrement. Est ce que les russes attaque beaucoup ... pas forcément non plus. On a plus l'impression qu'ils font fuir les ukrainiens sous la masse de bombe puis qu'ils viennent occuper le terrain laissé vacant de maniere à réduire les combats rapprochés. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Clairon Posté(e) hier à 09:28 Share Posté(e) hier à 09:28 Quelques bouts de bois, un vieux clark, une visseuse, un peu d'huile de coude, un stock de bombes des années 80, et hop je vous fais des bombes planantes sur le coin d'un établi ... Certains diront : "c'est ça l'économie de guerre ...", spécialistes de la sécurité des travailleurs passez votre chemin ... Clairon 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pasha Posté(e) hier à 09:36 Share Posté(e) hier à 09:36 Ce sont de vieilles images mais oui pour des néophytes c'est perturbant la gestion du stock. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
metkow Posté(e) hier à 15:09 Share Posté(e) hier à 15:09 Il y a 5 heures, Clairon a dit : Quelques bouts de bois, un vieux clark, une visseuse, un peu d'huile de coude, un stock de bombes des années 80, et hop je vous fais des bombes planantes sur le coin d'un établi ... Certains diront : "c'est ça l'économie de guerre ...", spécialistes de la sécurité des travailleurs passez votre chemin ... Clairon Il y a 5 heures, Pasha a dit : Ce sont de vieilles images mais oui pour des néophytes c'est perturbant la gestion du stock. En temps de paix ca parait aberrant, et en temps de guerre c'est bien pratique! Les russes (et soviètiques avant ca) ont toujours privillégié la rusticité. L'exemple que j'avais trouvé le plus frappant c'était après la chute du mur, un pilote occidental qui s'étonait de la capacité des avions soviètiques a décoller de n'importe quel bout de piste car le moteur des avions avait été concu de manière a gérer les debris externes, tandis qu'il fallait passer la piste au peigne fin avant de pouvoir faire décoller leurs F-16 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
metkow Posté(e) hier à 15:18 Share Posté(e) hier à 15:18 Il y a 9 heures, g4lly a dit : Les mappeurs considère désormais Myrnohrad séverement encerclée. Pokrosvk entierement controlé par les russes. En gros pour sortir de Mynohrad il faudrait parcourir au moins 5km dans les "positions russes", certes elles en doivent pas être hyper dense, mais le coin et très sévèrement contrôlé via drone FPVs. On peut penser qu'à court terme c'est la fin de cette bataille. Kostiantynivka. La prise de Klynove au nord, semble de moins en moins un rêvé russe, Ca semble se valider. Siversk. Près de 70% de la ville semble conquise par les russes. La route qui déservait l'ouest de la ville est coupé par les russes. A priori Sviato est aussi quasi complétement occupé. Ca ne laisse pour ravitailler Siversk que des petites routes au milieu des champs vers Riznykhivka. Kupiansk à priori l'attaque ukrainienne a payé et les russe ont été repoussé de l'ouest de la ville. Les russes ne semblent plus contrôler que le centre de la ville. Vovchansk, à priori la ville est sous contrôle russe, et Vilcha est quasiment prise. La situation est critique pour les russes a Kupiansk, ils sont dans un encerclement opérationnel. Les voies de ravitaillement vers la ville ont été coupé après les dernières avancées ukrainiennes au Nord de la ville. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
bubzy Posté(e) hier à 15:21 Share Posté(e) hier à 15:21 il y a 3 minutes, metkow a dit : La situation est critique pour les russes a Kupiansk, ils sont dans un encerclement opérationnel. Les voies de ravitaillement vers la ville ont été coupé après les dernières avancées ukrainiennes au Nord de la ville. ça fait un moment que je ne suis plus le conflit, et je n'avais aucune idée que les Ukrainiens pouvaient être à l'offensive quelque part. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Poivre62 Posté(e) hier à 15:33 Share Posté(e) hier à 15:33 (modifié) il y a 14 minutes, bubzy a dit : ça fait un moment que je ne suis plus le conflit, et je n'avais aucune idée que les Ukrainiens pouvaient être à l'offensive quelque part. Je pense qu'il s'agit plus d'une contre offensive que d'une offensive. Les Russes tentent de rependre Kupiansk (ils l'avaient perdue dans la grande offensive ukrainienne de l'automne 2022) depuis un long moment et si j'en crois le message de Metkow les ukrainiens ont dernièrement bien réussi à les repousser Modifié hier à 15:36 par Poivre62 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Colstudent Posté(e) hier à 16:44 Share Posté(e) hier à 16:44 il y a une heure, Poivre62 a dit : Je pense qu'il s'agit plus d'une contre offensive que d'une offensive. Les Russes tentent de rependre Kupiansk (ils l'avaient perdue dans la grande offensive ukrainienne de l'automne 2022) depuis un long moment et si j'en crois le message de Metkow les ukrainiens ont dernièrement bien réussi à les repousser Comme quoi y a encore de la force de frappe, faudrait oser un peu plus souvent puisqu'en l'état c'est faisable. J'ai l'impression qu'il n'y a pas d'offensive car on parle toujours de ligne bien retranchée, de bastion....et attendre que soit les Russes se cassent les dents ou alors de finalement perdre. Si ils bousculent dans ce secteur pourquoi ne pas pousser ? pourquoi ne pas tenter de déséquilibrer un secteur ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
greg0ry Posté(e) hier à 16:54 Share Posté(e) hier à 16:54 (modifié) il y a 9 minutes, Colstudent a dit : Comme quoi y a encore de la force de frappe, faudrait oser un peu plus souvent puisqu'en l'état c'est faisable. J'ai l'impression qu'il n'y a pas d'offensive car on parle toujours de ligne bien retranchée, de bastion....et attendre que soit les Russes se cassent les dents ou alors de finalement perdre. Si ils bousculent dans ce secteur pourquoi ne pas pousser ? pourquoi ne pas tenter de déséquilibrer un secteur ? Je pense que si la possibilité existait elle serait exploitée par les Ukrainiens. ici ils doivent bénéficier ponctuellement d’une supériorité locale sur les drones ou avoir bien exploité la rotation des unités russes. Mais la tentative de contre attaque sur la zone Pokrovsk mhyrnograd a été très coûteuse et finalement vaine . mais réussir à contre attaquer sur les deux ou trois principales zones d’efforts russes me semble compliqué. Et surtout l’exploitation est difficile car la logistique est copieusement ciblée par les deux belligérants. Modifié hier à 16:54 par greg0ry 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ksimodo Posté(e) hier à 17:37 Share Posté(e) hier à 17:37 il y a 47 minutes, Colstudent a dit : faudrait oser un peu plus souvent puisqu'en l'état c'est faisable. L'offensive, ça demande de l'infanterie ( le droniste ne fait "que" défendre ) pour avancer ET puis occuper. Et un ratio défavorable. Ce n'est pas jouable à grande échelle, donc ça ne put être que limité et épisodique sur des cibles trés choisies ( pour Kiev ). Il peut exister qq coups d'éclat en ce moment, pour tenir les discussions diplomatiques. Ca ne veut pas dire que c'est tenable 6 mois, ni "partout" ni plus souvent. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) hier à 17:50 Share Posté(e) hier à 17:50 Nouvelle attaque ukrainienne contre un pétrolier de la flotte fantôme russe 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) hier à 18:50 Share Posté(e) hier à 18:50 (modifié) Le 10/12/2025 à 10:36, Pasha a dit : Ce sont de vieilles images mais oui pour des néophytes c'est perturbant la gestion du stock. Bah, gestion de stock et armement en temps de guerre Je ne pense pas que nous ferions radicalement différemment (oui à la marge avec un élévateur pneumatique pour accrocher les bombes, un chariot motorisé pour les amener à l'appareil plus que de le faire pousser ou tirer par des "chevaux vapeur" humains) dans une situation de conflit violent Pour mémoire, le respect des normes en temps de paix devient problématique en temps de guerre. Les britons l'ont expérimenté en 82 (procédure de temps de Paix pour recharger leurs lanceurs de missiles Mer-Air sur leurs Type 21, trop longues au point que certains étaient vides à la remise de couvert argentine). Après, est ce dangereux pour le personnel manipulateur ? oui Est ce plus dangereux que se retrouver dans l'infanterie et dans une tranchée ? non (lire, les pertes par accident, dans le volume total, c'est un détail statistique). Pas pour rien que les US disent "train as you fight" même si eux mêmes ne le font pas tant que cela (peut être chez les Marines, plus casse cou que l'US Army) Prendre des habitudes confortables (y compris sur la sécurité de manipulation) c'est très bien (et ça évite les procès au civil en cas de problème blème) mais ce sont des habitudes qu'il faut perdre rapidement en cas de conflit HI. Modifié il y a 9 heures par Akhilleus grammaire 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. ksimodo Posté(e) il y a 21 heures C’est un message populaire. Share Posté(e) il y a 21 heures https://kyivindependent.com/how-2-soldiers-survived-165-days-trapped-on-ukraines-front-line/ L'an dernier encore, le champ de bataille en Ukraine était le plus dangereux au moment des premiers échanges de tirs. Désormais, ce sont souvent les instants qui précèdent et suivent, lorsque les soldats changent de position sous l'œil vigilant des drones de surveillance. Pour deux soldats ukrainiens — Oleksandr Tishaiev et Oleksandr Aliksieienko — cette réalité moderne du champ de bataille a transformé ce qui aurait dû être un déploiement relativement routinier d'un mois en une bataille exténuante de 165 jours contre les forces russes, mais aussi contre la faim, la déshydratation et la folie. « Nous avions une blague entre nous selon laquelle nous quitterions nos postes soit en octobre, soit un mercredi », a déclaré Tishaiev au Kyiv Independent lors d'une interview à Jytomyr, soulignant à quel point la date de leur départ était devenue floue et aléatoire. Tishaiev et Aliksieienko ont finalement quitté leur poste le mardi 28 octobre, près de six mois après leur arrivée au printemps 2025. Ce qui n'était au départ qu'une plaisanterie entre eux s'était avéré presque parfaitement exact. Tout au long de leur déploiement, les soldats ukrainiens ont subi des frappes russes incessantes, voire des attaques au gaz. Mais leur plus grande épreuve est survenue lorsqu'ils ont commencé à manquer de nourriture et d'eau, devant même, à un moment donné, essorer des lingettes humides pour survivre. « Le stress était constant. Comment est-on censé garder la tête froide ? », a déclaré Aliksieienko au Kyiv Independent. Le secteur de Zaporijia est devenu l'un des plus intenses sur la ligne de front ces derniers mois. Les forces russes continuent de progresser en utilisant des tactiques d'infiltration , se déplaçant par petits groupes pour sécuriser des positions et renforcer progressivement leur présence. Tishaiev, 48 ans, et Aliksieienko, 43 ans, ont été témoins de cette même tactique près du village de Mala Tokmachka, où ils étaient stationnés. Les soldats ukrainiens ont pris position dans l'oblast de Zaporijia en mai, prévoyant d'y rester un mois tout au plus. Au lieu de cela, ils sont restés dans les tranchées pendant 165 jours. Avec l'avènement des drones qui transforment le fonctionnement des forces de première ligne, ces séjours prolongés passent de l'exception à la nouvelle réalité. Selon les soldats, un déploiement de deux semaines sur une même position était déjà considéré comme long en 2024, mais en moins d'un an, l'armée russe a considérablement augmenté son utilisation de drones FPV (vue à la première personne), souvent équipés de fibres optiques qui rendent la guerre électronique inefficace. De ce fait, de plus en plus de soldats sont bloqués à leurs postes, souvent confrontés à des pénuries de matériel essentiel. Le seul espoir de quitter leur position réside dans les intempéries — brouillard épais ou fortes pluies — qui empêchent les drones d'opérer. « En 2025, vous resterez bloqués à ce poste pendant au moins un mois, et encore, si vous avez de la chance », a déclaré Tishaiev. « Il est impossible d'assurer une rotation du personnel, et nous n'avons pas assez de troupes pour cela. » Pendant près de six mois, Tishaiev et Aliksieienko sont restés à un carrefour constamment surveillé par des drones et de l'artillerie russes. Entourés de champs ouverts et d'une bande de forêt brûlée et détruite, ils n'avaient guère d'espoir de se cacher. Les soldats ukrainiens devaient constamment modifier leurs itinéraires et effacer leurs traces pour empêcher les forces russes de découvrir leurs positions. Tishaiev les comparait à des lièvres, capables de se déplacer avec agilité sur un terrain où les pieds humains peinent généralement à progresser. « Les troupes russes soupçonnaient la présence de quelqu’un sur la position et nous attaquaient de temps à autre. Mais si elles en avaient été certaines, elles l’auraient détruite immédiatement », a déclaré Tishaiev. Les premières frappes russes ont eu lieu peu après le déploiement des troupes sur cette position, blessant Aliksieienko par des éclats d'obus et lui causant une commotion cérébrale. À cette époque, les forces russes ont également utilisé des gaz lacrymogènes , violant ainsi la Convention de Genève et la Convention sur les armes chimiques. Aliksieienko est resté inconscient pendant plus de trois heures avant que Tishaiev ne puisse lui prodiguer les premiers soins. Pendant plusieurs jours, il pouvait à peine se tenir debout, se déplaçant principalement à quatre pattes et se soignant lui-même avec le contenu de sa trousse médicale militaire de base. Aliksieienko se remet encore de cette agression et souffre de fréquents maux de tête. Aliksieienko et Tishaiev ne savaient pas exactement ce que les troupes russes avaient utilisé lors de cette attaque, mais ils se souvenaient que leur plus grande crainte, lorsqu'ils étaient à leurs positions, était celle des drones. « Aujourd'hui, un drone FPV est comme un projectile de haute précision. S'il verrouille une cible et se dirige vers elle, il l'atteint presque toujours », a déclaré Tishaiev. Des drones patrouillaient constamment la zone où étaient stationnés les soldats ukrainiens, les empêchant souvent de s'approcher de leurs positions. Mais la plus grande difficulté survenait lorsqu'il s'agissait de récupérer les colis de ravitaillement qui leur étaient livrés par ces drones. Les forces russes abattaient fréquemment, la nuit, les avions qui acheminaient vivres, eau et médicaments vers les positions ennemies, les détruisant en plein vol. Et même lorsqu'un colis parvenait à destination, Tishaiev et Aliksieienko ne pouvaient pas toujours le récupérer : le moindre faux pas risquait de révéler leur position. « Nous devions souvent choisir entre manger et simplement survivre », a déclaré Tishaiev. Les réserves d'eau et de nourriture s'épuisèrent dès les deux premières semaines, obligeant les soldats à rationner tout. Le moment le plus difficile fut celui où l'eau vint à manquer. Ils adoptèrent alors un horaire strict : une gorgée à 6 h et une autre à 18 h. Lorsque même cela s'avéra impossible, Aliksieienko commença à essorer des lingettes humides. La déshydratation fréquente ne faisait qu'aggraver leur fatigue déjà extrême. Les soldats se relayaient pour monter la garde toutes les quatre à six heures, mais le sommeil était rarement possible. Même lorsque le silence régnait, la tension constante les empêchait de se fier au calme. En raison des attaques incessantes, ils ne retiraient presque jamais leurs gilets pare-balles, qui pesaient chacun environ dix kilos. Tishaiev et Aliksieienko ont tenté leur chance à trente reprises avant de finalement réussir à quitter leur position. D'ordinaire, ils ne parcouraient que quelques dizaines de mètres avant que le brouillard ne se dissipe, les obligeant à rebrousser chemin. Mais le 28 octobre, le brouillard est resté épais dès le petit matin. « Je suis sorti de l'abri — c'était calme et brumeux — et j'ai dit : "Je suppose que nous allons rentrer à la maison aujourd'hui" », se souvient Tishaiev. Leur itinéraire s'étendait sur 12 kilomètres et dura près de trois heures. Bien qu'Aliksieienko fût blessé et commotionné, il marcha seul. Ils ne pouvaient se permettre de s'arrêter que quelques minutes à la fois. Les forces russes avaient tenté de prendre d'assaut ce secteur de la ligne de front une semaine auparavant, et les balles avaient sifflé dangereusement près de leurs positions, a déclaré Tishaiev. Ils craignaient de tomber sur des soldats russes isolés encore cachés dans la zone après l'échec de l'assaut. « Vous marchez et priez tout le temps » , a ajouté Tishaiev. Ce jour-là, ils ont eu de la chance : après près de six mois d'attente, une voiture transportant d'autres soldats ukrainiens les a finalement rejoints et les a évacués des positions de combat. Tishaiev est actuellement en congé, passant du temps avec sa famille — sa femme et leurs deux fils jumeaux de sept ans — mais il reprendra bientôt ses fonctions dans l'oblast de Zaporijia . Aliksieienko a passé environ trois semaines à l'hôpital et se remet encore de ses blessures. Il prévoit également de rénover sa maison car, comme il le dit lui-même, « elle a besoin d'être remise en état ». Les deux soldats ont déclaré qu'ils ne parvenaient toujours pas à dormir paisiblement, car ils se réveillaient souvent brusquement, leurs mains cherchant instinctivement des armes qui n'étaient pas là. Interrogés sur la possibilité d'éviter un séjour aussi long à leur poste, ils ont déclaré que même si le commandement avait souhaité les retirer, cela était tout simplement impossible dans les circonstances. Tishaiev et Aliksieienko espèrent néanmoins que la situation pourra évoluer. « Il vaut mieux sacrifier cent mètres de terrain dévasté. Cela n'en vaut pas la peine en vies humaines », a déclaré Tishaiev. 1 7 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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