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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie


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il y a 32 minutes, cilom a dit :

Il y a une chose que je ne comprends pas dans cette négociation. Concrètement on veut obliger les russes à respecter un cessez le feu de 30 jours mais en échange de quoi concrètement?  

Je ne parle même pas de la faisabilité d'un cessez le feu que je pense complètement illusoire, déjà dans la première guerre du Donbass malgré la présence des observateurs de l'OSCE les deux parties le violaient régulièrement mais aujourd'hui la présence des drones rend le concept encore plus improbable à atteindre mais passons...

On manie le bâton dans pour les contraindre à un cessez-le-feu ( sanctions supplémentaires, livraison d'armes , forces de maintien de la paix ) mais pour la carotte il y a quoi ? En théorie les deux parties doivent faire des concessions dans une négociation or ici je n'arrive pas à comprendre en quoi un cessez-le-feu s'il n'est pas accompagné de gestes en direction des Russes aurait une chance d'être accepté par ces derniers. Car au bout des 30 jours dans l'esprit russe rien n'empêcheraient des FAU ragaillardies et approvisionnées en nouvelles armes de reprendre le conflit dans de meilleures dispositions qu’aujourd’hui non ?

Ben enfin camarade... Ces discussions étaient une proposition de Poutine au départ. VZ a simplement rappelé que pour faire un minimum sérieux, il fallait que VVP fasse le déplacement en personne. Car des discussions avec les sous-fifres, en vérité, elles ont jamais cessé d'avoir lieu. 

President Vladimir Putin’s proposed meeting between Russian and Ukrainian negotiators in Istanbul on Thursday could mark the first direct talks between the two sides since the early weeks of Russia’s full-scale invasion.

https://www.themoscowtimes.com/2025/05/13/why-does-putin-suddenly-want-direct-peace-talks-with-ukraine-a89062

Trump et les européens ont ensuite ajouté une demande de cessez le feu. Exactement comme les russes l'avaient proposé pour protéger leurs célébrations du 8 mai. Le principe faisait donc consensus, seule la durée différait, et pour une raison des plus élémentaire: le PR l'a longuement expliqué à longueur d'interviews (flemme de retrouver les sources): si on discute sérieusement la fin des hostilités, ça ne se fait pas en trois jours. Il en faut au moins une trentaine. Trois jours, c'est juste pour bon pour une parade militaire. Et on ne discute pas sous les bombes: c'est manquer de sérieux, de crédibilité et de volonté d'aboutir dans les discussions.

Par ailleurs, un cessez le feu bénéficierait aux deux parties en matière de repos, de réorganisation et de régénération du potentiel militaire. Cela veut dire que l'incitatif à trouver un accord pérenne est réel pour les deux parties, pour éviter une reprise des combats d'autant plus meurtrière. C'est pourtant du bon sens. 

D'ailleurs, un cessez le feu bénéficierait peut être même plus aux russes qu'aux ukrainiens, ces derniers conservent un avantage en volumétrie de drones produits et pilotés sur le terrain. Or en 2024/25, c'est l'arme qui cause le plus de pertes. 

Donc l'argument comme quoi les vilains ukrainiens vont pas jouer le jeu et se réarmer marche tout autant pour les russes, dont les offensives piétinent et se font décimer. Elle est là la carotte pour les russes: ils souffrent tout autant, alors qu'eux ne se considèrent pas en guerre et ne peuvent pas mobiliser comme le font les ukrainiens. La pression sur la société russe est réelle. Je ne parle même pas du budget , dont les perspectives sont sacrément pessimistes vu le prix du baril. 

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il y a 54 minutes, olivier lsb a dit :

Trump et les européens ont ensuite ajouté une demande de cessez le feu. Exactement comme les russes l'avaient proposé pour protéger leurs célébrations du 8 mai.

La demande d'un cessez-le-feu est très antérieure aux pourparler d'Istanbul donc je ne suis pas sûr de comprendre ton propos.

 

il y a 54 minutes, olivier lsb a dit :

Par ailleurs, un cessez le feu bénéficierait aux deux parties en matière de repos, de réorganisation et de régénération du potentiel militaire. Cela veut dire que l'incitatif à trouver un accord pérenne est réel pour les deux parties, pour éviter une reprise des combats d'autant plus meurtrière. C'est pourtant du bon sens.

Je n'en disconviens pas, je m'interroge sur l’intérêt pour la Russie d'accepter un cessez-le-feu alors qu'elle considère qu'elle a l'ascendant sur son adversaire.

il y a 54 minutes, olivier lsb a dit :

D'ailleurs, un cessez le feu bénéficierait peut être même plus aux russes qu'aux ukrainiens, ces derniers conservent un avantage en volumétrie de drones produits et pilotés sur le terrain. Or en 2024/25, c'est l'arme qui cause le plus de pertes. 

Très bien alors dans ce cas quel est l’intérêt pour les Ukrainiens d'accepter un cessez-le-feu aujourd’hui alors que dans ton esprit elle a l'ascendant et que pendant le clash entre Zelensky et Trump fin février le président ukrainien ne semblait pas vraiment enthousiaste à l'idée d'un arrêt temporaire des hostilités ( considérant que les Russes ne respecteraient jamais le cessez-le-feu et leurs engagements )

 

il y a 54 minutes, olivier lsb a dit :

Donc l'argument comme quoi les vilains ukrainiens vont pas jouer le jeu et se réarmer marche tout autant pour les russes, dont les offensives piétinent et se font décimer. Elle est là la carotte pour les russes: ils souffrent tout autant, alors qu'eux ne se considèrent pas en guerre et ne peuvent pas mobiliser comme le font les ukrainiens. La pression sur la société russe est réelle.

Ça c'est un argument qui se tient plus mais ça me semble bien peu pour que les Russes arrêtent les combats alors qu'ils n'ont rempli aucun de leurs objectifs de guerre et qu'ile ne font aucune confiance aux autorités ukrainiennes. On en revient donc toujours au point de départ qui est à mon avis qu'aucun des deux parties ne souhaite mener des discussions sérieuses pour mettre fin à ce conflit car ils considèrent toujours qu'une poursuite des hostilités est toujours le meilleur moyen pour atteindre les buts fixés. Quant à ton idée que la baisse temporaire ? des cours du brut infléchira la position du Kremlin ça tient presque de la pensée magique

 

Modifié par cilom
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il y a 8 minutes, cilom a dit :

La demande d'un cessez-le-feu est très antérieure aux pourparler d'Istanbul donc je ne suis pas sûr de comprendre ton propos.

Si on cherche bien, on va trouver des demandes de cessez-le-feu depuis le jour 1 de la guerre. Je me situais dans la séquence actuelle, avec une demande d'abord ukrainienne, puis russe ensuite, chaque fois non respectée des deux cotés, et puis une demande plus globale de 30 jours, appuyée par US et Européens. 

Citation

Je n'en disconviens pas, je m'interroge sur l’intérêt pour la Russie d'accepter un cessez-le-feu alors qu'elle considère qu'elle a l'ascendant sur son adversaire.

Personnellement, j'ignore ce que la Russie considère réellement au sujet de sa guerre, et bien malin celui qui peut affirmer qu'elle estime réellement avoir l'ascendant. Que Poutine se soit montré publiquement bravache sur le sujet, je n'en doute pas. En même temps, il a proposé l'idée de discussions en direct avec les ukrainiens (était-ce sincère ? Est-ce une manœuvre, difficile à dire), et ne cesse de réclamer la fin des sanctions occidentales. 

 

Citation

Très bien alors dans ce cas quel est l’intérêt pour les Ukrainiens d'accepter un cessez-le-feu aujourd’hui alors que dans ton esprit elle a l'ascendant et que pendant le clash entre Zelensky et Trump fin février le président ukrainien ne semblait pas vraiment enthousiaste à l'idée d'un arrêt temporaire des hostilités.

Les ukrainiens abrasent efficacement en défense, mais n'ont pas les moyens de reprendre les territoires. L'idée fait son chemin, elle sera funeste pour des décennies, sinon des siècles de guerres à venir et de diplomaties impuissantes, contexte mouvant dans lequel on risque fort de disparaître, en tant que nations irrénistes en Europe. Mais c'est le constat qui semble de plus en plus partagé. 

Citation

Ça c'est un argument qui se tient plus mais ça me semble bien peu pour que les Russes arrêtent les combats alors qu'ils n'ont rempli aucun de leurs objectifs de guerre et qu'ile ne font aucune confiance aux autorités ukrainiennes.

On ira pas non plus dire que les ukrainiens font une grande confiance aux russes. Raisons pour laquelle, VZ fait le déplacement et souhaite une pareille symétrie de la part de Poutine. Or la duplicité russe éclate ici au grand jour, car Poutine ne fera pas le déplacement à Istanbul. Et n'était donc pas sérieux dans sa proposition de discussion pour arrêter les combats. 

Dont acte, mais il endosse entièrement la poursuite de cette guerre. 

Citation

On en revient donc toujours au point de départ qui est à mon avis qu'aucun des deux parties ne souhaite mener des discussions sérieuses pour mettre fin à ce conflit car ils considèrent toujours qu'une poursuite des hostilités est toujours le meilleur moyen pour atteindre les buts fixés.

VZ sera à Istanbul pour discuter. On peut lui prêter l'intention de ne pas sérieusement aboutir, mais Poutine lui ne fera même pas le déplacement et tuera toute possibilité de discuter, avant même d'avoir démarré.

Désolé, mais ce n'est pas le même niveau de volonté coté russe, pour aboutir à un accord.

La vérité, c'est qu'en discutant avec VZ, Poutine reconnait son existence et sa qualité d'homologue, sa légitimité de président et quelque part, l'existence de l'Ukraine. Or de tout çà il n'en veut pas, car il veut la fin de l'Ukraine et pas juste le Donbass et la Crimée. Donc il ne veut discuter qu'avec une carpette. Donc autant dire qu'il ne veut pas, plus encore que les ukrainiens, la fin de cette guerre. 

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https://www.politico.eu/article/ukraine-eu-fast-track-donald-trump-kyiv/ (12 mai 2025)

C'est en 2023 que l'ancien président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a fait remarquer que l'Ukraine n'était pas prête pour l'adhésion en raison des problèmes liés à l'État de droit et à la corruption : « Quiconque a eu affaire à l'Ukraine sait que c'est un pays corrompu à tous les niveaux de la société. »

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Il y a 9 heures, olivier lsb a dit :

Si on cherche bien, on va trouver des demandes de cessez-le-feu depuis le jour 1 de la guerre. Je me situais dans la séquence actuelle, avec une demande d'abord ukrainienne, puis russe ensuite, chaque fois non respectée des deux cotés, et puis une demande plus globale de 30 jours, appuyée par US et Européens. 

Personnellement, j'ignore ce que la Russie considère réellement au sujet de sa guerre, et bien malin celui qui peut affirmer qu'elle estime réellement avoir l'ascendant. Que Poutine se soit montré publiquement bravache sur le sujet, je n'en doute pas. En même temps, il a proposé l'idée de discussions en direct avec les ukrainiens (était-ce sincère ? Est-ce une manœuvre, difficile à dire), et ne cesse de réclamer la fin des sanctions occidentales. 

 

Les ukrainiens abrasent efficacement en défense, mais n'ont pas les moyens de reprendre les territoires. L'idée fait son chemin, elle sera funeste pour des décennies, sinon des siècles de guerres à venir et de diplomaties impuissantes, contexte mouvant dans lequel on risque fort de disparaître, en tant que nations irrénistes en Europe. Mais c'est le constat qui semble de plus en plus partagé. 

On ira pas non plus dire que les ukrainiens font une grande confiance aux russes. Raisons pour laquelle, VZ fait le déplacement et souhaite une pareille symétrie de la part de Poutine. Or la duplicité russe éclate ici au grand jour, car Poutine ne fera pas le déplacement à Istanbul. Et n'était donc pas sérieux dans sa proposition de discussion pour arrêter les combats. 

Dont acte, mais il endosse entièrement la poursuite de cette guerre. 

VZ sera à Istanbul pour discuter. On peut lui prêter l'intention de ne pas sérieusement aboutir, mais Poutine lui ne fera même pas le déplacement et tuera toute possibilité de discuter, avant même d'avoir démarré.

Désolé, mais ce n'est pas le même niveau de volonté coté russe, pour aboutir à un accord.

La vérité, c'est qu'en discutant avec VZ, Poutine reconnait son existence et sa qualité d'homologue, sa légitimité de président et quelque part, l'existence de l'Ukraine. Or de tout çà il n'en veut pas, car il veut la fin de l'Ukraine et pas juste le Donbass et la Crimée. Donc il ne veut discuter qu'avec une carpette. Donc autant dire qu'il ne veut pas, plus encore que les ukrainiens, la fin de cette guerre. 

Interview de Yermak ce matin, ne disant pas autre chose

Pourquoi un cessez-le-feu de trente jours est-il si nécessaire à vos yeux ?

Toute guerre, à un moment donné, se termine par une sorte de cessez-le-feu et par des négociations. Cette guerre dure déjà depuis plus de trois ans. C’est le président Trump qui a pris l’initiative d’un cessez-le-feu complet et inconditionnel d’un mois, que notre délégation a immédiatement accepté, à Djedda [le 11 mars], en Arabie saoudite.

Au sens militaire du terme, un tel cessez-le-feu n’est pas suffisant pour changer le cours des choses sur le front, contrairement à ce que prétend la propagande russe. En revanche, un mois suffit pour nommer des délégations, entamer des pourparlers, négocier le mécanisme de contrôle et de surveillance du cessez-le-feu. Il est nécessaire de discuter de ce dispositif, car la ligne de front est très longue.

https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/13/pour-andriy-yermak-si-poutine-n-est-pas-en-turquie-ce-sera-un-signal-tres-clair-pour-le-monde-entier-qu-il-ne-veut-pas-arreter-la-guerre_6605846_3210.html

Citation

Andriy Yermak : « Si Poutine n’est pas en Turquie, ce sera un signal très clair pour le monde entier qu’il ne veut pas arrêter la guerre »

Le chef de cabinet de la présidence ukrainienne affirme, dans un entretien au « Monde », que Volodymyr Zelensky est prêt à négocier avec la Russie, aux côtés des Etats-Unis et des Européens, mais réclame au préalable un cessez-le-feu complet et inconditionnel.

Propos recueillis par Thomas d’Istria (Kiev, correspondant) et Philippe Ricard (Kiev, envoyé spécial)

Publié hier à 21h25, modifié à 08h35

Andriy Yermak est le bras droit du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en tant que chef du cabinet de l’administration présidentielle. Il est très impliqué dans les discussions en cours pour tenter de mettre un terme aux combats déclenchés par l’invasion à grande échelle de son pays par la Russie, le 24 février 2022.

Pensez-vous que Volodymyr Zelensky ira de toute façon en Turquie, jeudi, même si le président russe, Vladimir Poutine, décline son invitation à un contact direct ?

Le président Zelensky ira en Turquie jeudi. C’est un dirigeant fort, qui tient toujours parole. Il sera prêt, quel que soit le format des négociations. Nous ne savons pas si Vladimir Poutine sera là. Les Russes ne nous ont pas répondu. Cela dit, nous continuons de penser que les pourparlers doivent commencer par un cessez-le-feu complet et inconditionnel.

Il est impossible de négocier si vous êtes attaqué par des missiles et par des drones. Cette approche a été soutenue, samedi 10 mai, par le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Friedrich Merz, et les premiers ministres du Royaume-Uni, Keir Starmer, et de Pologne, Donald Tusk, lors d’une réunion historique à Kiev. Ils ont pu en parler au téléphone avec le président des Etats-Unis, Donald Trump.

Comment expliquez-vous que Vladimir Poutine n’ait pas encore répondu à l’invitation lancée par Volodymyr Zelensky ?

Si Vladimir Poutine ne se rend pas en Turquie, ce sera un signal très clair pour le monde entier qu’il ne veut pas arrêter la guerre qu’il a commencée, qu’il ne veut pas la paix ni de négociations sérieuses.

Pensez-vous que le président Trump l’interprétera aussi comme cela ?

Donald Trump est un dirigeant très fort et très intelligent, je suis certain qu’il comprendra le signal, si Vladimir Poutine ne vient pas. Il a été clair hier, quand il a dit espérer que les deux dirigeants [russe et ukrainien] seront en Turquie.

En marge de son voyage au Moyen-Orient, Donald Trump réfléchit même à être présent à cette rencontre. Nous n’avons pas encore de confirmation. Nous apprécions qu’il conserve son leadership pour parvenir à mettre un terme à cette guerre.

Au-delà de jeudi, êtes-vous intéressés par des négociations directes avec les Russes ?

Soyons honnêtes. Nous ne faisons pas confiance à la Russie. Vladimir Poutine a personnellement décidé de commencer cette guerre, et il continue à tuer notre peuple, nos enfants… Mais nous voulons mettre fin à ce conflit, et nous sommes prêts à accepter n’importe quel format de négociations. Bien sûr, il est impossible de terminer cette guerre sans le pays qui l’a déclenchée.

Mais nous insistons également sur la nécessité que les Etats-Unis et nos amis européens participent à ces discussions. Il ne faut pas que ces partenaires soient de simples témoins confrontés aux mensonges de Moscou et à ses pressions. Il faut que ces pays aient une position spéciale. Certes, ils ne participent pas directement à cette guerre, mais ils doivent faire partie de la solution, car l’Ukraine se situe en Europe, et est un futur membre de l’Union européenne [les négociations d’adhésion ont officiellement débuté le 25 juin 2024].

Dans le même temps, les Etats-Unis sont notre plus grand partenaire stratégique. Désormais, en raison de l’accord sur les minerais critiques, tout ce qui se passera en Ukraine sera directement lié aux intérêts politiques, géopolitiques, mais aussi aux intérêts économiques de Washington. Ce qui est une bonne chose.

Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président américain, considère que la mission des Etats-Unis consiste désormais à faciliter des négociations directes entre l’Ukraine et la Russie, faute de quoi, ils se retireront. Cela vous inquiète-t-il ?

Nous parlons souvent avec Steve Witkoff pour échanger nos points de vue. Il connaît les positions de l’Ukraine. Il est d’accord pour dire qu’un cessez-le-feu est une étape absolument logique. M. Witkoff dit que les Etats-Unis ont posé un ultimatum aux deux parties, mais cet ultimatum concerne la seule Russie, car l’Ukraine n’en a pas besoin. Elle a déjà montré qu’elle défendait des positions ouvertes et honnêtes. Maintenant la balle est dans le camp de Moscou et de Vladimir Poutine.

Je suis certain que les Etats-Unis ne sont pas intéressés par le fait de s’impliquer dans un processus voué à l’échec. Mais je peux aussi dire que l’Ukraine va tout faire pour qu’ils n’aient pas ce sentiment. Nos relations sont maintenant sur la bonne voie. L’accord sur les minerais critiques que nous avons signé est un grand succès pour les deux pays. Il a été ratifié par une majorité historique au sein de notre Parlement.

Si Vladimir Poutine ne vient pas en Turquie, le temps sera-t-il venu de discuter de sanctions plus importantes encore contre la Russie, comme annoncé par les Européens ?

Son absence sera le signal pour tous nos partenaires, en premier lieu les Etats-Unis, qu’il nous faut augmenter la pression sur la Russie par tous les moyens, tout d’abord grâce à un nouveau paquet de sanctions préparé par Lindsey Graham et d’autres sénateurs américains. Ces sanctions doivent être vraiment dures. Je peux dire qu’elles cibleront les secteurs énergétique et financier. Nous savons que l’économie russe n’est pas en position de bien les supporter. Les sanctions américaines seront certainement coordonnées avec un nouveau train de sanctions de l’Union européenne, du Royaume-Uni, du Canada et d’autres pays.

Pourquoi un cessez-le-feu de trente jours est-il si nécessaire à vos yeux ?

Toute guerre, à un moment donné, se termine par une sorte de cessez-le-feu et par des négociations. Cette guerre dure déjà depuis plus de trois ans. C’est le président Trump qui a pris l’initiative d’un cessez-le-feu complet et inconditionnel d’un mois, que notre délégation a immédiatement accepté, à Djedda [le 11 mars], en Arabie saoudite.

Au sens militaire du terme, un tel cessez-le-feu n’est pas suffisant pour changer le cours des choses sur le front, contrairement à ce que prétend la propagande russe. En revanche, un mois suffit pour nommer des délégations, entamer des pourparlers, négocier le mécanisme de contrôle et de surveillance du cessez-le-feu. Il est nécessaire de discuter de ce dispositif, car la ligne de front est très longue.

Les Etats-Unis devraient-ils se charger de cette mission ?

Oui. Les Etats-Unis ne disent pas oui, mais c’est bon signe qu’ils ne disent pas non. Ils sont le seul pays à disposer des moyens technologiques pour le faire. Il est possible d’impliquer d’autres pays. Je sais que nos amis européens sont prêts à participer, mais il est nécessaire que Washington conserve le leadership.

Hormis les sanctions contre la Russie, qu’en est-il des transferts d’armes américaines ? Craignez-vous la fin des livraisons en juin ?

Je crois que les Etats-Unis réalisent et reconnaissent que, dans toute négociation, l’Ukraine doit être en position de force face à la Russie, car la faiblesse de l’Ukraine serait synonyme de faiblesse pour tous les partenaires qui la soutiennent, en particulier Washington.

Vous attendez donc des Etats-Unis qu’ils vous donnent des armes ou qu’ils vous en vendent ?

Je ne peux vous dire que ce que j’ai entendu de la part du président Trump, une fois. Il a dit : « Si Poutine refuse de faire un accord de paix, je donnerai à l’Ukraine davantage que ce qu’elle peut imaginer. » J’aime beaucoup cette phrase.

Et seriez-vous prêts à acheter aussi des armes américaines ?

Mon président en a publiquement exprimé le souhait, et Donald Trump s’est montré très ouvert sur la vente de systèmes de défense aérienne Patriot. Oui, bien sûr, c’est nécessaire. Si les Etats-Unis sont d’accord, nous trouverons les fonds pour les acheter.

Discutez-vous avec les Européens, par exemple, pour financer ces achats ?

Nous en discutons, et nous sommes heureux que nos amis européens comprennent qu’aujourd’hui l’Ukraine ne défend pas que son propre territoire, mais l’Europe tout entière. Différentes coalitions sont en place pour nous livrer des armes, et les Européens ont beaucoup soutenu notre propre production d’armement.

Cela fait partie des garanties de sécurité que vous réclamez ?

Nous sommes heureux que l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, d’autres pays nordiques et l’Italie aient dit très clairement qu’ils participaient à la coalition des volontaires. La dernière réunion, samedi, à Kiev, a été très constructive, très productive. Nous avons maintenant sur la table différentes options, divers plans et variantes au sujet des garanties de sécurité.

Il y a quelques mois, tout le monde soutenait les garanties de sécurité, mais on ne comprenait pas très bien ce que cela signifiait exactement. Les discussions se poursuivent, mais la situation est bien meilleure aujourd’hui, car nous discutons de choses concrètes.

Mais nous n’oublions pas que la garantie de sécurité la plus sérieuse et la plus efficace est l’adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord [OTAN]. Pour nous, cette question ne doit être réglée qu’entre les pays de l’OTAN et l’Ukraine. Nous commettrions une grave erreur si nous donnions l’impression à la Russie qu’elle dispose d’un droit de veto.

Qu’en est-il du déploiement des troupes européennes ?

Nous en discutons. C’est une question très sérieuse. Mais je ne veux pas entrer dans les détails, parce qu’il est nécessaire d’avoir des résultats plutôt que de parler de possibilités.

 

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Il y a 7 heures, Wallaby a dit :

https://www.politico.eu/article/ukraine-eu-fast-track-donald-trump-kyiv/ (12 mai 2025)

C'est en 2023 que l'ancien président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a fait remarquer que l'Ukraine n'était pas prête pour l'adhésion en raison des problèmes liés à l'État de droit et à la corruption : « Quiconque a eu affaire à l'Ukraine sait que c'est un pays corrompu à tous les niveaux de la société. »

Le Luxembourg est expert en corruption légale et pourrait apporter son aide. (fuyons !)

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Il y a 11 heures, cilom a dit :

Il y a une chose que je ne comprends pas dans cette négociation. Concrètement on veut obliger les russes à respecter un cessez le feu de 30 jours mais en échange de quoi concrètement? (...) On manie le bâton dans pour les contraindre à un cessez-le-feu ( sanctions supplémentaires, livraison d'armes , forces de maintien de la paix ) mais pour la carotte il y a quoi ?

Les carottes sont prépondérantes dans le paquet d'incitations ficelé par Américains et Européens pour inciter la Russie au cessez-le-feu. Ce n'est pas amour immodéré de Poutine, mais par difficulté à faire autrement.

D'une part les sanctions économiques n'ont eu qu'un effet limité, absorbé depuis longtemps par Moscou. L'UE a approuvé aujourd'hui son 17ème train de sanctions contre la Russie, nous leur avons lancé à la figure le saladier, les chaises, les cuillères et jusqu'aux jouets des petits, et ça n'a pas d'effet repérable sur leur détermination ni leur puissance militaire. Menacer d'un 18ème train ("maintenant ça va faire mal, attention !") et s'attendre à ce que Poutine en tienne moindrement compte n'est qu'un faux-semblant creux. La seule différence entre les menaces européennes récentes de nouvelles sanctions si Moscou n'applique pas un cessez-le-feu, et un spectacle de clowns, est que les clowns au moins sont drôles

D'autre part les Etats-Unis sont en train de livrer les derniers dons d'armes décidés sous la présidence Biden, il n'y en aura pas d'autres sauf - éventuellement - à ce que les Européens paient pour tout ("X hundreds of billions dollars a year... Good Europeans good!... Europeans strong America strong... Buy even more!") ce à quoi ils ne semblent guère disposés, du moins pas dans l'ordre de grandeur nécessaire pour continuer les livraisons américaines au même rythme. Et comme ces livraisons étaient jusqu'à maintenant majoritaires dans le total des livraisons d'armes occidentales... "Слабый Запад, слабый! Россия сильна!" (Occident faible, faible! Russie forte!)

Donc il ne reste que les carottes, et ce que Washington propose à Moscou en plus de ce qu'il s'est déjà acquis (les territoires sous son contrôle), c'est :

- Engagement officiel à ne pas faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN (en plus de l'évidence déjà acquise qu'elle n'y entrera pas)

- Levée de toutes les sanctions occidentales contre la Russie

- Restitution des avoirs russes bloqués

Le seul problème, c'est que Poutine n'est pas intéressé. Vu l'évolution du rapport de forces sur le front, armée russe qui se renforce tendanciellement en effectifs malgré les pertes pendant que l'Ukraine a de plus en plus de mal à maintenir ses effectifs malgré les recrutements forcés, matériel militaire russe dont la fabrication continue au même rythme pendant que le soutien militaire occidental 2024 à l'Ukraine était plus faible qu'en 2023, et 2025 sera encore nettement moins, il ne voit aucune raison de ne pas maintenir les objectifs qu'il a défini à sa guerre d'Ukraine, qui sont équivalents à une subjugation complète de l'Ukraine

Quant à la levée des sanctions occidentales, il l'escompte de toute façon à terme, même si c'est plusieurs années après la victoire russe qu'il vise en Ukraine. Et ce ne sont pas 300 milliards de dollars qui peuvent suffire à le faire évoluer, Moscou les a depuis longtemps passé par pertes et profits

 

Il y a 10 heures, olivier lsb a dit :

le PR l'a longuement expliqué à longueur d'interviews (flemme de retrouver les sources): si on discute sérieusement la fin des hostilités, ça ne se fait pas en trois jours. Il en faut au moins une trentaine. Trois jours, c'est juste pour bon pour une parade militaire. Et on ne discute pas sous les bombes: c'est manquer de sérieux, de crédibilité et de volonté d'aboutir dans les discussions.

Les discussions pour mettre fin à la guerre de Corée ont duré deux ans, pendant lesquels les combats continuaient. Les discussions pour mettre fin à la guerre du Vietnam, quatre ans de 1969 à 1973 le départ de la totalité des troupes américaines

Ce n'est pas parce que ça manquerait de sérieux que les Ukrainiens et Occidentaux insistent pour "cessez-le-feu d'abord, négociations ensuite". C'est parce qu'ils ont des raisons de craindre que la position de l'Ukraine continue de se détériorer pendant ces négociations

Et c'est pour la même raison que Moscou le refuse mordicus, eux ont des raisons d'espérer que leur position s'améliore pendant les négociations

 

il y a 18 minutes, olivier lsb a dit :

Interview de Yermak ce matin, ne disant pas autre chose

Pourquoi un cessez-le-feu de trente jours est-il si nécessaire à vos yeux ?

Toute guerre, à un moment donné, se termine par une sorte de cessez-le-feu et par des négociations

Il est tout à fait compréhensible que Yermak le dise, parce que c'est l'intérêt de son pays, mais ce n'est pas vrai

Par exemple en 1865 à Appomatox, en 1945 à Berlin ou en 2003 à Bagdad, il n'y a eu aucune négociation, juste une reddition

Et en 1918 comme en 1940, les "négociations" entre Français et Allemands se limitaient à la dictée de ses conditions par le vainqueur, qui a ensuite tendu le stylo au vaincu

C'est ce genre de fin que recherche Poutine. Sauf à ce que des négociations pendant que les combats continuent aboutissent au même résultat bien sûr, il serait tout à fait prêt à arrêter la guerre si on lui concédait la totalité de ses conditions

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