BPCs Posté(e) le 12 décembre Share Posté(e) le 12 décembre il y a une heure, pascal a dit : En haute intensité sur un affrontement symétrique Oui, en HI , "peer to peer", car vu le prix du ticket d'entrée il faut qu'il puisse répondre aux conditions d'emplois les plus exigeantes. Sinon son surcoût est questionnable. il y a une heure, pascal a dit : Pourquoi dans un scénario de ce type un p-a serait il obligatoirement invulnérable ? Le tout est d'en avoir suffisamment pour faire le job ... Exactement, et c'est ce que je suggérais en disant qu'il faudrait voir combien de missiles étaient nécessaires pour UN CG... Et voir ensuite combien de CG ls chinois pouvaient théoriquement inactives. Pour pouvoir se poser ensuite la question du prix à payer. il y a une heure, pascal a dit : Ne pas se poser ce genre de questions c'est apporter des réponses nécessairement biaisées... Les questions sont sur la table. Je note que la situation a évolué depuis nos anciens débats, où il etait considéré comme fantaisiste d'imaginer qu'un missile anti-navire à très longue portée puisse arriver à cibler puis atteindre un PA. Cela ne faisait pas sérieux, délire de forumeur ... De même pour la discussion que j'avais pu avoir avec la plume d'un précédent CEMM qui m'expliquait que ces missiles balistiques anti-navire n'étaient pas sérieux car d'une part le ciblage d'un navire évoluant à 25 Nds était fantaisiste et d'autre part, le freinage par l'atmosphère les ramenaient à une vitesse où ils étaient interceptables. Et, puis pourquoi les Chinois construisent-ils des PA dans ce cas ? On a donc avancé : c'est faisable, il faut juste déterminer combien il faut de missiles par PA. De cela découle la faisabilité liée aux stocks de missiles disponibles et au coût de ce stock. Mais il faudra aussi vérifier la condition française particulière dépendant d'une part de l'unicité du PA et d'autre part du nombre de missiles dispo dans les Sylver 70 français (en tenant compte par contre de la plus grande efficacité des Aster) par rapport à ce qu'un de nos adversaires putatifs (Iran, Turquie) pourrait aligner. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
clem200 Posté(e) le 12 décembre Share Posté(e) le 12 décembre Il y a 10 heures, BPCs a dit : Je note que la situation a évolué depuis nos anciens débats, où il etait considéré comme fantaisiste d'imaginer qu'un missile anti-navire à très longue portée puisse arriver à cibler puis atteindre un PA. Cela ne faisait pas sérieux, délire de forumeur ... C'est pourtant ce que faisaient les soviétiques il y a plus de 50 ans. Tu veux parler de missile balistique hypersonique non ? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 13 décembre Share Posté(e) le 13 décembre Il y a 8 heures, clem200 a dit : C'est pourtant ce que faisaient les soviétiques il y a plus de 50 ans. Tu veux parler de missile balistique hypersonique non ? Plus ou moins, mais oui ils avaient développé une solution de satellite radar dédiée au ciblage des GAN US ... en vue bien sur de leur envoyer des missiles. https://fr.wikipedia.org/wiki/Radar_Ocean_Reconnaissance_Satellite https://en.wikipedia.org/wiki/US-A L'idée n'était pas de guider le missile lui meme, mais plutôt les bombardiers vers leurs cibles ... puis d'envoyer ca https://en.wikipedia.org/wiki/Kh-15 ou ca https://en.wikipedia.org/wiki/R-27_(ballistic_missile)#R-27K Et à l'époque plein de projet, Kh-45, Kh-80, Kh-90. Le Kh-90 devait faire 15t, porter à 3000km voler à M5 ... --- Le Kh-15 était déjà aérobalistique et hypersonique par exemple ... certes de portée modeste ~300km mais à l'époque c'était déjà redoutable comme menace. Le R-27K lui était un missile balistique lancé depuis un sous-marin, et MaRVé - donc guidé et CEP raisonnable vu la charge nucléaire - mais on a jamais trop su s'ils comptaient y coller un radar pour le guidage terminal - genre Pershing 2 - ou s'ils se contenteraient de l'explosion nucléaire pour "viser" juste. Dans tout les cas, les menaces Kickback, Sunburn, Sizzler suffisaient à l'époque. On avait du balistique M5, du missile de croisiere plongeant M3.5, du rasant M2+ ... les trajectoires plongeantes des Kh-15 et Moskit était très adaptées pour mettre hors combat les pont plat ... en perçant la piste d'envol. Les gros porte-avions n'étant pas facile à "couler" au sens propre. Les attaque de missile par le travers au raz de l'eau, ou meme de torpilles sous la quille, n'interdisant pas forcément l'usage de la piste. Attaquer la piste depuis le haut ne nécessitait pas plus d'un coup au but pour rendre la situation critique. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
HK Posté(e) le 13 décembre Share Posté(e) le 13 décembre (modifié) On 12/12/2025 at 11:30 AM, vincenzo said: Scenario de guerre froide : entre 4 et 5 carriers strike groupe pour survivre et attaquer Mer du Nord/Mer de Barents, j'avais posté un lien pour télécharger les wargames des années 80 fait par la navy pour le pacifique et l atlantique nord, mais je ne sais plus dans quel fil/partie du forum Je ne retrouve pas le lien, mais voici un long document tres intéressant sur la stratégie maritime des Etats Unis durant cette période. On y retrouve des cas d'emploi de porte avions sur chaque théâtre. Ils avaient bien envisagé des opérations offensives, mais c’était casse gueule... bref les scénarios d'emploi de PA existaient sur papier mais ils ne les auraient pas forcément mis en exécution. Ils étaient bien conscients du danger qu'ils encourraient en jetant leurs PA dans la gueule du loup… https://web.archive.org/web/20100613104703/https://www.usnwc.edu/Publications/Naval-War-College-Press/Newport-Papers/Documents/19-pdf.aspx Quote In 1977, Hayward became Commander in Chief, Pacific Fleet. The first idea that Hayward chose to analyze was a plan for an offensive strike against Soviet bases on Kamchatka and in eastern Siberia. Sea Strike was developed initially as a plan for the Pacific Fleet in the case of conventional war with the Soviet Union. The scenario was an early offensive action against Petropavlovsk, Vladivostok, and the Kuriles, using forces then currently available. One force from the east and one from the south were to form up in a battle group at a point 500 miles from Petropavlovsk. Then four carriers would conduct air strikes in two attack waves which would put about 100 strike aircraft over the target giving a 50 percent possibility of target destruction. By using Sea Strike as a threat to the Soviet Union, Pacific Fleet planners argued that U.S. naval forces in the Pacific could make a strategic difference by preventing the move of Soviet Forces to Europe. The analyses of these forward, offensive operations using current capabilities revealed some deficiencies in the Pacific Fleet that were surprising to many. Among other things, they showed that there were too few F-14 aircraft. This resulted in Hayward’s order to move up, by one year, plans to convert the carrier Ranger for handling F-14s. The importance of the Phoenix missile, as shown in the analyses, led to increasing the carrier loading capacity from 72 to more than 100 missiles. Further analyses showed that the E-2 aircraft did not offer enough of a warning, even at a range of 250 miles detection, for the carrier to launch aircraft effectively and to intercept bomber raids. This led eventually to an agreement between the Navy and the Air Force for using E-3 AWACS to obtain greater standoff detection ranges for carrier battle groups. Some knowledgeable observers criticized Sea Strike as unrealistic. Others argued that the losses occasioned by early, offensive strikes in the Pacific would make it an unprofitable course of action. Quote During the academic year 1982–1983, the second Strategic Studies Group adopted the tenets of forward defense and immediate pressure on the Soviets. SSG II sought fresh options for initial employment, by examining how, in the critical period of imminent hostilities through the early weeks of combat, we might wrest the initiative from the enemy and score a significant, early Allied victory in the maritime theaters. Examining the Mediterranean theater, SSG II looked at the full range of possibilities, ranging from withdrawal of the carrier battle groups entirely to “a full forward press” into the eastern Mediterranean. They concluded that a full forward posture was preferable, since the United States routinely operates in the eastern Mediterranean in crisis. Such a presence signals both commitment to our allies as well as determination to an enemy. This concept involved risk, and SSG II concluded that earlier studies, which had determined that even a two-carrier battle group could not long survive, were too pessimistic. They went on to develop a tactical concept of carrier havens that could be used to allow carriers to survive in the forward areas and to let them strike at the Soviets from the onset of war. In the Mediterranean this involved an antisurface warfare campaign that rapidly destroyed the Soviet Mediterranean squadron as an anticarrier threat. Then, using deception and target denial as the basis for a campaign against Soviet long-range bombers, these would also be paralleled with early carrier and land-based forces in the southern flank that would slow the Soviets’ growing force advance, focus Soviet attention away from the Mediterranean, and tie down Soviet air forces. In achieving these objectives, the defense of both Greece and Turkey would be essential. This strategic plan envisaged two related and feasible naval campaigns which would contribute greatly to the overall strategic objectives: (1) The destruction of the Soviet Mediterranean squadron, and possibly its operating bases in Libya and Syria. (2) The organization of a “gauntlet defense” of the Aegean Sea which, even if the Dardanelles were to fall, would deny entrance to the Mediterranean to all Soviet ships in the Black Sea. This would involve both U.S. and allied air, surface, subsurface, and mining forces. Modifié le 13 décembre par HK 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vincenzo Posté(e) le 13 décembre Share Posté(e) le 13 décembre (modifié) pour revenir à la detection d'un GAN, @HK dans les années 80, la Navy avait fait une manœuvre avec un GAN qui s'était approché à 500 km (il me semble) de la cote pacifique russe, en mer du japon, sans que les sov aient repere le GAN ce qui les avaient affolé. (je suis sur que @pascal notre spécialiste PA et Us Navy à peut etre plus d'infos/liens) Le GAN etait en silence radio et electronique totale. Alors certes de nos jours, les moyens de détections ont évolué notamment niveau satellitaire et drones male avec grosse endurance, mais ça prouve bien que la chasse au pa n'est pas forcément façile... Modifié le 14 décembre par vincenzo Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 14 décembre Share Posté(e) le 14 décembre Il y a 16 heures, vincenzo a dit : pour revenir à la detection d'un GAN, @HK dans les années 80, la Navy avait fait une manœuvre avec un GAN qui s'était approché à 500 km (il me semble) de la cote pacifique, en mer du japon, sans que les sov aient repere le GAN ce qui les avaient affolé. (je suis sur que @pascal notre spécialiste PA et Us Navy à peut etre plus d'infos/liens) Le GAN etait en silence radio et electronique totale. Alors certes de nos jours, les moyens de détections ont évolué notamment niveau satellitaire et drones male avec grosse endurance, mais ça prouve bien que la chasse au pa n'est pas forcément façile... Tu évoques l'opération de l'Enterprise en 1975 (qui avait rallié les Philippines depuis Pearl en changeant de route en cours de trajet et en passant en silence radio) ou il s'agit d'une autre manœuvre ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vincenzo Posté(e) le 14 décembre Share Posté(e) le 14 décembre Il y a 3 heures, Ciders a dit : Tu évoques l'opération de l'Enterprise en 1975 (qui avait rallié les Philippines depuis Pearl en changeant de route en cours de trajet et en passant en silence radio) ou il s'agit d'une autre manœuvre ? Pour moi c était dans les années 80, après c est peut-être ça, mais pas sûr que ce soit l Enterprise en plus Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 14 décembre Share Posté(e) le 14 décembre il y a 8 minutes, vincenzo a dit : Pour moi c était dans les années 80, après c est peut-être ça, mais pas sûr que ce soit l Enterprise en plus Alors il s'agit probablement des exercices d'août-septembre 1981 en mer de Norvège et peut-être surtout des manœuvres d'avril-mai 1983 devant le Kamtchatka et les Kouriles. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
vincenzo Posté(e) le 14 décembre Share Posté(e) le 14 décembre il y a 54 minutes, Ciders a dit : Alors il s'agit probablement des exercices d'août-septembre 1981 en mer de Norvège et peut-être surtout des manœuvres d'avril-mai 1983 devant le Kamtchatka et les Kouriles. Oui sûrement celle d avril mai 83 alors Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
HK Posté(e) le 15 décembre Share Posté(e) le 15 décembre (modifié) FleetEx 83-1 Un groupe aéronaval composé de 3 PA US (CVN Enterprise + les PA Midway et Coral Sea d'ancienne génération) se rapproche a ~450 nautiques de la base de SNLE Russe au Kamtchatka, sans être détecté. Modifié le 15 décembre par HK 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
HK Posté(e) le 15 décembre Share Posté(e) le 15 décembre (modifié) Pour moi la conclusion la plus importante suite à cette petite digression historique c'est qu'il y a une différence notable entre les wargames sur papier et les exercices tactiques en grandeur réelle: - Un wargame cela sert à confronter des hypothèses stratégiques, mettre dans la balance différents niveaux de forces pour voir ce qui se passe. Du genre "qu'est ce qui se passe si on envoie un groupe aéronaval en plein dans la bulle défensive Chinoise, à 500 nautiques de Taiwan?"... ben sans surprise ça peut donner des résultats pessimistes. C'est important pour guider les décisions au niveau politique et pour ne pas se lancer dans une stratégie perdue d'avance (trop offensive, par exemple). - Un exercice tactique cela permet d'expérimenter des solutions, de trouver des moyens de pallier ses faiblesses et de neutraliser les menaces ennemies. Par exemple, un groupe aéronaval peut travailler sur la discrétion et le contre-ciblage (EMCON, leurres etc), les opérations conjointes de plusieurs porte avions, le ravitaillement en l'air pour les frappes à longue distance, le soutien de l'aviation à terre, les nouveaux armements etc. Il est très probable qu'une stratégie "perdante" selon les wargames (du genre se jeter dans la gueule du loup avec des opérations aéronavales à haut risque) serait dans le monde réel fortement adaptée pour prendre en compte les leçons tactiques d'exercices et pour profiter des points forts d'un porte avions... Par exemple, contre la Chine 3 stratégies gagnantes (et déjà expérimentées par l'USN durant la guerre froide) pourraient être: 1) Dans un premier temps, utiliser les PA pour des frappes dans les zones secondaires Chinoises (stratégie bien connue du raid aéronaval et du "fleet in being" pour créer de l'incertitude stratégique et forcer les Chinois à diluer leurs forces) 2) Autour de Taiwan, utiliser des ravitailleurs de l'USAF basés à terre (au Japon, Philippines etc) pour étendre le rayon d'action du groupe aérien au delà de 1,000 nautiques (notamment en ravitaillant les MQ-25 et F/A-18E Super Nounou qui ravitailleraient à leur tour les chasseurs du PA), ce qui permettrait de rester en dehors de la bulle A2/AD chinoise 3) Mettre en place un "goulot défensif" combinant des forces à terre et en mer. Par exemple, placer un groupe aéronaval renforcé avec 2-3 porte avions derrière une barrière protectrice (batteries sol-air et anti-navires) fournie par des unités basées a terre à Okinawa ou aux Philippines Modifié le 15 décembre par HK 2 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Titus K Posté(e) il y a 13 heures C’est un message populaire. Share Posté(e) il y a 13 heures (modifié) CEMM --> https://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20251103/etra.html#toc7 La LPM et les « surmarches » comprennent aussi les grands programmes. Vous avez évoqué le porte-avions. Il s'agit de lancer sa réalisation d'ici à la fin de l'année. Cela fait un an que nous travaillons sur le sujet avec la DGA et les industriels. Nous sommes prêts : il s'agit maintenant d'entrer en phase de « comitologie » sous les ordres de la ministre pour aller vers la décision politique de lancement. En 2010, il y avait 27 porte-avions dans le monde ; en 2030, il y en aura 37. On assiste à une prolifération dans ce domaine : les Turcs veulent en construire ; les Espagnols veulent en obtenir ; les Italiens veulent construire un porte-avions nucléaire ; les Indiens veulent passer au porte-avions à catapulte ; les Chinois ont reçu leur troisième en construisent leur quatrième et veulent aller à six ; les Américains en sont toujours à onze. Seuls les Russes n'en ont pas, c'est une de leurs faiblesses, qu'il nous faut exploiter : ils n'ont jamais réussi à mettre en oeuvre durablement cet outil de supériorité aéromaritime. ... Je vous donne un exemple de notre agilité interne : nous avons besoin de compétences nucléaires complémentaires pour le troisième arrêt technique du porte-avions Charles-de-Gaulle, prévu en 2027. Pour réaliser cette opération, nous allons embaucher pour deux ans des personnels civils d'EDF, qui travailleront sous le statut de réservistes opérationnels de la Marine. Nous l'avons planifié dès 2023... ... J'en viens au PANG : le chef d'état-major des armées a posé la question de la permanence, comme le Sénat l'avait fait en l'inscrivant par amendement dans la loi de programmation militaire (LPM), fixant l'échéance d'une étude à 2028. Que veut dire la permanence ? Un porte-avions, situation actuelle, c'est 65 % de taux de disponibilité sur alerte. Avec deux bateaux, ce taux passe à 100 %. Trois bateaux, cela signifie une capacité à être en mer en zone proche de la métropole. Quatre bateaux, c'est la permanence lointaine - c'est d'ailleurs pourquoi nous avons quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. C'est d'une permanence d'alerte qu'il est question : il ne s'agit pas de vouloir quatre porte-avions. Comment répondre à cette exigence de permanence ? Si vous privilégiez la rapidité, car vous estimez qu'il faut à notre pays cet outil souverain de puissance et de supériorité aéromaritime, il convient de prolonger le Charles-de-Gaulle et d'avancer le plus vite possible sur le PANG. Le cas échéant, la France serait dotée de deux porte-avions en 2038. Encore faut-il que le Charles-de-Gaulle soit capable d'être prolongé ; nous le saurons en 2029, au moment de l'arrêt technique : a-t-il les « artères » pour cela ? Faudra-t-il « rebooster » son coeur nucléaire ? Deuxième manière de répondre, la plus cohérente et la plus efficiente : acquérir un deuxième PANG - le même que le premier -, pour atteindre la permanence en 2042-2043. L'optimum, du point de vue de l'outil industriel, consisterait à commander un deuxième porte-avions quatre ans après la première commande, soit en 2029. Troisième manière - non souveraine, cette fois - d'assurer notre permanence à la mer : traiter avec nos partenaires européens. Le porte-avions européen, je n'y crois pas, car il sera impossible de partager la décision d'emploi. En revanche, une permanence opérationnelle, c'est-à-dire une synchronisation à haut niveau de l'emploi de nos porte-avions, me paraît une perspective plus crédible : il s'agit de garantir qu'un porte-avions européen soit toujours disponible. Nous avons déjà commencé à explorer cette piste, au niveau militaire. Quand nous avons envoyé le Charles-de-Gaulle dans l'Indo-Pacifique, nous avons succédé à un porte-avions italien et un porte-avions britannique nous a suivis. Cette synchronisation n'était pas le fruit du hasard : elle était le résultat d'une coopération trilatérale entre le First Sea Lord, le chef d'état-major de la marine italienne et moi-même. Ce que nous avons fait au niveau militaire, il est possible de le faire, en cas de crise majeure, au niveau politique. Les choses sont plutôt bien faites : le calendrier d'entretien de la marine britannique et le nôtre sont désynchronisés. La marine française a synchronisé les arrêts techniques du Charles-de-Gaulle, qui ont lieu l'été, avec les permissions ; les Britanniques, eux, naviguent toujours l'été : tant mieux, c'est précisément ce que nous recherchons. Voulons-nous une permanence souveraine ou européenne ? En tout état de cause, nous travaillons au quotidien avec les Italiens, les Britanniques, les Espagnols, les Américains. En 2010, vingt-sept porte-avions étaient en service dans le monde ; en 2030, il y en aura trente-sept. Cette prolifération tire les tailles vers le haut, car le poids des avions augmente, tout simplement : la masse maximale au décollage d'un avion de combat NGF (New Generation Fighter) devrait être de l'ordre de 35 tonnes. Comment récupérer ou catapulter un avion de cette masse ? Il vous faut une piste oblique d'une certaine dimension, équipée de brins d'arrêt, une catapulte - nucléaire ou conventionnelle - assez puissante pour propulser à 27 noeuds, et un hangar de taille suffisante pour accueillir les avions, les drones et les aéronefs que vous souhaitez y embarquer. C'est loin d'être facile à concevoir : il y a plusieurs années d'études et d'ingénierie à la clé. Tout cela placera notre futur porte-avions, avec ses 77 000 tonnes, dans la gamme moyenne haute des porte-avions qui existeront dans le monde à l'horizon 2040 - les porte-avions américains et chinois, eux, feront entre 100 000 et 110 000 tonnes. L'objectif est bien d'embarquer d'abord des Rafale F5 sur le porte-avions. Nous avions quarante-six avions Rafale Marine ; nous en avons perdu quatre par accident ou perte en mer , un est réservé pour la transformation : il nous en reste quarante et un. Il faut travailler sur le vieillissement de nos Rafale : c'est le travail prioritaire que nous faisons aujourd'hui avec Dassault. Certains F1 ont été rétrofités F3, mais l'air salin corrode. Pouvons-nous prolonger la durée de vie de nos Rafale ? L'industriel nous donne des perspectives plutôt positives en matière de capacités de vieillissement. Pendant l'arrêt technique de 2027, nous allons commencer à intégrer au bateau les premières « briques » F5, les premiers éléments d'appontage automatique, qui vont nous permettre d'aller vers le groupe aérien hybride. L'appontage automatique, nous devrions l'avoir d'ici dix ans, ce qui simplifiera considérablement la formation. Tout cela est décisif s'agissant de tenir la posture nucléaire de la force aéronavale nucléaire (Fanu) - le porte-avions, vous le savez tous, est capable de porter l'armement nucléaire -, en complément des forces aériennes stratégiques (FAS). L'armée de l'Air et de l'Espace définit les besoins des forces aériennes et nous les déclinons pour la Marine, sans modifier les contraintes. Autrement dit, le porte-avions nouvelle génération ne contraint pas la masse de l'avion du futur - nous serons capables, grâce aux Emals (ElectroMagnetic Aircraft Launch System), de catapulter jusqu'à 40 tonnes. Le président américain a récemment suggéré qu'il pourrait abandonner les catapultes électromagnétiques. C'est une assertion surprenante et il est peu probable qu'il le décide car le taux de disponibilité des Emals est de 97 %, ce qui est totalement inégalé... Modifié il y a 13 heures par Titus K 2 6 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) il y a 13 heures Share Posté(e) il y a 13 heures Relire le dernier paragraphe … excellente interview 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ogo Posté(e) il y a 13 heures Share Posté(e) il y a 13 heures Ce dimanche 21 décembre, coup d’envoi de la construction du futur porte-avions français Citation « Conformément aux deux dernières lois de programmation militaire, et après un examen complet et minutieux, j’ai décidé de doter la France d’un nouveau porte-avions », a précisé Emmanuel Macron ce dimanche. « La décision de lancer en réalisation ce très grand programme a été prise cette semaine », a-t-il ajouté. 3 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Picdelamirand-oil Posté(e) il y a 12 heures Share Posté(e) il y a 12 heures "La décision a été prise cette semaine": Emmanuel Macron confirme le lancement du futur porte-avions pour la marine française https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/defense/la-decision-a-ete-prise-cette-semaine-emmanuel-macron-confirme-le-lancement-du-futur-porte-avions-pour-la-marine-francaise_AD-202512210254.html Le président de la République a annoncé le lancement des travaux de développement et de construction du futur porte-avions de la Marine nationale. Il y aura bien un porte-avions de nouvelle génération. S'adressant aux forces armées stationnées aux Émirats arabes unis, le président de la République Emmanuel Macron a donné le coup d'envoi de la construction du futur porte-avions de la Marine nationale, qui remplacera l'actuel Charles de Gaulle à la fin des années 2030. "Conformément aux deux dernières lois de programmation militaire et après examen complet et minutieux, j'ai décidé de doter la France d'un nouveau porte-avions. La décision de lancer en réalisation ce très grand programme a été prise cette semaine", a déclaré Emmanuel Macron. Ce nouveau porte-avions "sera l'illustration de la puissance de notre nation, la puissance de l'industrie, de la technologie", a-t-il ajouté. Il a par ailleurs indiqué qu'il se rendrait en personne aux Chantiers de l'Atlantique à St Nazaire en février prochain. Ce programme va "irriguer notre économie et les 800 fournisseurs, dont 80% sont des PME, a précisé le président. Le projet de loi de finances 2025 prévoit des autorisations d'engagement à hauteur de 10,2 milliards d'euros sur plusieurs années, afin de soutenir le développement et la construction du porte-avions. Cette annonce intervient après plusieurs années d'études (lancées en 2019) et de discussions, tant sur le plan technique que financier. La maîtrise d'oeuvre sera assurée par le constructeur Naval Group et les Chantiers de l'Atlantique. TechnicAtome est quant à lui chargé des travaux concernant les deux chaufferies nucléaires K22 qui assureront la propulsion de ce géant des mers. Le futur porte-avions sera plus long et plus large que l'actuel, le Charles de Gaulle: si celui-ci mesure 260 mètres de long pour 64 mètres de large, les dimensions du futur bâtiment amiral sont affichées à 310 mètres de long pour 85 mètres de large. Le "PA NG" accueillera aussi bien les Rafale Marine au prochain standard F5 que l'avion de combat du futur (le Scaf), mais aussi des drones. L'une des innovations du prochain porte-avions, c'est l'intégration de catapultes électromagnétiques (qui permettent aux avions de décoller): en lieu et place des catapultes à vapeur, les EMALS (electromagnetic aircraft launch system) seront moins encombrantes et la puissance de lancement des avions sera encore plus précise. 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
tipi Posté(e) il y a 11 heures Share Posté(e) il y a 11 heures C’est sidérant de voir que le PR nous engage sur le PANG alors que nous sommes sans budget ni majorité, et en situation de déficit critique. On fait quoi si finalement le budget voté est en deça de ce que voudrait Macron ? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Ciders Posté(e) il y a 11 heures C’est un message populaire. Share Posté(e) il y a 11 heures Ce qui aurait été absurde, c'est de perdre encore du temps alors que nous avons urgemment besoin d'envisager sérieusement l'avenir du CDG. Si on ne le lance pas maintenant, on court un risque opérationnel majeur. 1 11 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. pascal Posté(e) il y a 11 heures C’est un message populaire. Share Posté(e) il y a 11 heures il y a 9 minutes, tipi a dit : C’est sidérant de voir que le PR nous engage sur le PANG alors que nous sommes sans budget ni majorité, et en situation de déficit critique. On fait quoi si finalement le budget voté est en deça de ce que voudrait Macron ? C'est un programme dont le financement va s'échelonner sur 15 ans et dont une large part s'apparente à un soutien de l'état a des industriels de pointe via des fonds publics ... Alors 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) il y a 10 heures C’est un message populaire. Share Posté(e) il y a 10 heures il y a 32 minutes, tipi a dit : C’est sidérant de voir que le PR nous engage sur le PANG alors que nous sommes sans budget ni majorité, et en situation de déficit critique. On fait quoi si finalement le budget voté est en deça de ce que voudrait Macron ? Un coup d'état. 7 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Myrtil Posté(e) il y a 10 heures Share Posté(e) il y a 10 heures 54 minutes ago, tipi said: C’est sidérant de voir que le PR nous engage sur le PANG alors que nous sommes sans budget ni majorité, et en situation de déficit critique. On fait quoi si finalement le budget voté est en deça de ce que voudrait Macron ? Il ne fait qu'acter la décision budgétaire prise lors du précédent exercice. Il est normal qu'il attende la toute fin de l'année pour cet engagement important, une fois qu'on peut procéder à tout dégel ou redistribution inter-ministérielle. Si ce PA porte un risque financier ce sera à établir dans chacun des budgets à venir, pas dans des considérations tardives sur le précédent. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Alberas Posté(e) il y a 9 heures C’est un message populaire. Share Posté(e) il y a 9 heures il y a une heure, tipi a dit : C’est sidérant de voir que le PR nous engage sur le PANG alors que nous sommes sans budget ni majorité, et en situation de déficit critique. On fait quoi si finalement le budget voté est en deça de ce que voudrait Macron ? Il fait son boulot. 1 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Salverius Posté(e) il y a 9 heures Share Posté(e) il y a 9 heures Il y a 2 heures, tipi a dit : C’est sidérant de voir que le PR nous engage sur le PANG alors que nous sommes sans budget ni majorité, et en situation de déficit critique. On fait quoi si finalement le budget voté est en deça de ce que voudrait Macron ? "Too big to fail" comme dise les anglo-saxons. Après 25 ans de doctrine et 6 ans d'études poussées, il ne pouvait sans doute pas/plus en être autrement... Car quoi que l'on en pense, le calendrier presse. J'espère sincèrement avoir dit que la grosse m... ces 8 dernières années et que la Marine a fait le bon choix. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
clem200 Posté(e) il y a 9 heures Share Posté(e) il y a 9 heures il y a 5 minutes, Salverius a dit : "Too big to fail" comme dise les anglo-saxons. Après 25 ans de doctrine et 6 ans d'études poussées, il ne pouvait sans doute pas/plus en être autrement... Car quoi que l'on en pense, le calendrier presse. J'espère sincèrement avoir dit que la grosse m... ces 8 dernières années et que la Marine a fait le bon choix. Poursuoi 25 ans ? Cela fait 1 siècle qu'on utilise des portes avions Tu ne dis pas de la merde, tu exprimes un point de vue contraire à ce que fait le gouvernement. Le problème c'est qu'on ne saura jamais ce que ta vision de plein de petits bâtiments pourrait donner pour comparer 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
CANDIDE Posté(e) il y a 8 heures Share Posté(e) il y a 8 heures (modifié) Une édition spéciale en libre accès : https://www.meretmarine.com/fr/defense/la-france-enterine-la-construction-de-son-porte-avions-de-nouvelle-generation-pa-ng m.a.j : ça l'était il y a 15 mn. l'accès est restreint maintenant. Modifié il y a 8 heures par CANDIDE 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ronfly Posté(e) il y a 7 heures Share Posté(e) il y a 7 heures Avec des pays comme les 2 grandes puissances mondiales qui continuent voire accélèrent leur production de PAN, et d'autres qui s'y intéresser, il semblerait peut-être opportun pour notre MN de continuer à en aligner un. Surtout vu le temps et l'investissement qu'il a fallut pour disposer d'une capacité aéronavale de ce niveau. Bien sûr, encore faut-il que ça suive au niveau budgétaire. Ça a dut ferrailler sévère pour prendre la décision. Et ils ont attendu le tout dernier moment pour le confirmer. Après ça pourra faire comme le PAN CDG qui a vu son chantier être un peu rallongé suite aux restrictions budgétaires. Après y avait-il réellement quelqu'un capable d'annuler ce programme avec l'image de déclassement, de renoncement et de perte de capacités ops/industriels que cela pourrait représenter pour les Armées, l'exécutif et le pays. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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