Aller au contenu
Fini la pub... bienvenue à la cagnotte ! ×
AIR-DEFENSE.NET

2023 Guerre de Soukhot


Messages recommandés

il y a 7 minutes, Wallaby a dit :

Ce sont temporalités différentes. Il y a l'urgence immédiate et absolue. Et il y a la construction lente, à long terme, de ce qui par des symboles pourrait s'approcher de ce que Gramsci appelle "l'hégémonie culturelle".

C'est juste que depuis des décennies faire "quelque chose" pour les palestiniens, pour la question palestinienne ça a consisté à leur jeter ce genre de miettes. Y en a assez! Il faut mettre les pieds dans le plat et dire aux israéliens qu'ils doivent changer leur comportement et admettre un état palestinien.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 46 minutes, nemo a dit :

C'est juste que depuis des décennies faire "quelque chose" pour les palestiniens, pour la question palestinienne ça a consisté à leur jeter ce genre de miettes. Y en a assez! Il faut mettre les pieds dans le plat et dire aux israéliens qu'ils doivent changer leur comportement et admettre un état palestinien.

Les Israéliens considèrent plus ou moins a raison qu'Israël 49 n'est pas viable à long terme.

Il y a des problème de ressources naturelles, de foncier agricole, et de profondeur stratégique ...

Et donc ils ont décidé qu'il était indispensable de contrôler à minima le grand Israël... Gaza, Judée Samarie, probablement un bout de Syrie en plus du Golan etc. En gros tout ce qu'ils peuvent gratter terme de contrôle, ou de ressources.

---

Les choses auraient était différent avec un état multi-confessionel qui aurait couvert le même espace géographique. On aurait même pu organiser une forme de fédération au besoin avec des zones plus juives des zones plus musulmanes.

L'accès aux ressources aurait été géré au niveau fédéral et donc aurait servi a tous. Même chose pour la sécurité.

Mais ça n'a pas été le cas.

Résultats aujourd'hui je pense que la position Israël n'est pas réversible. D'autant que les problèmes qui amènent ce projets de grand Israël ne vont faire qu'empirer.

Les défenseurs d'une solution a deux états ne proposent aucune solutions concrètes d'ailleurs... On est plus dans l'incantation.

Personne ne parle de frontières, ni de continuité, même juste en Judée Samarie. Encore moins du sort des colons...

Sans proposition concrète le sujet n'est qu'une sorte de levier permettant retarder l'inévitable.

Par exemple remplacer le Hamas par les putschiste du Fatah et l'autorité palestinienne qui n'a aucune légitimité pour administrer Gaza c'est insultant...

On parle de ceux qui ont perdu les élections qui ont ensuite déclenché une guerre civile qu'ils ont perdus puis proposé une forme de dictature Fatah - annulation de toutes élection depuis 2006 - et participé activement à la collaboration avec Israël tous ça pour que quelques notable continuent à vivre comme des bourgeois avec l'argent de l'étranger.

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 12 minutes, g4lly a dit :

Les Israéliens considèrent plus ou moins a raison qu'Israël 49 n'est pas viable à long terme.

Il y a des problème de ressources naturelles, de foncier agricole, et de profondeur stratégique ...

Et donc ils ont décidé qu'il était indispensable de contrôler à minima le grand Israël... Gaza, Judée Samarie, probablement un bout de Syrie en plus du Golan etc. En gros tout ce qu'ils peuvent gratter terme de contrôle, ou de ressources.

---

Les choses auraient était différent avec un état multi-confessionel qui aurait couvert le même espace géographique. On aurait même pu organiser une forme de fédération au besoin avec des zones plus juives des zones plus musulmanes.

L'accès aux ressources aurait été géré au niveau fédéral et donc aurait servi a tous. Même chose pour la sécurité.

Mais ça n'a pas été le cas.

Résultats aujourd'hui je pense que la position Israël n'est pas réversible. D'autant que les problèmes qui amènent ce projets de grand Israël ne vont faire qu'empirer.

Les défenseurs d'une solution a deux états ne proposent aucune solutions concrètes d'ailleurs... On est plus dans l'incantation.

Personne ne parle de frontières, ni de continuité, même juste en Judée Samarie. Encore moins du sort des colons...

Sans proposition concrète le sujet n'est qu'une sorte de levier permettant retarder l'inévitable.

Par exemple remplacer le Hamas par les putschiste du Fatah et l'autorité palestinienne qui n'a aucune légitimité pour administrer Gaza c'est insultant...

On parle de ceux qui ont perdu les élections qui ont ensuite déclenché une guerre civile qu'ils ont perdus puis proposé une forme de dictature Fatah - annulation de toutes élection depuis 2006 - et participé activement à la collaboration avec Israël tous ça pour que quelques notable continuent à vivre comme des bourgeois avec l'argent de l'étranger.

Je suis assez d'accord sur le fond. Mais une chose à la fois. D'abord l'arrêt du massacre puis la reconnaissance des droits nationaux palestiniens par les israéliens et enfin graduellement tous les compromis nécessaires (une agence de gestion commune de l'eau, des accords pour la circulation entre les deux entités, une gestion commune des lieux saints...) pour aller vers un état binational qui serait en effet la seule solution réellement viable à long terme. Je sais que les israéliens sont sur une position maximaliste qui en plus n'attend qu'à être encore étendu au de là des zones actuellement occupé mais leur choix ne  s'imposera pas si la communauté internationale se mobilise contre. Ils devront céder!

Modifié par nemo
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 1 heure, nemo a dit :

Je suis assez d'accord sur le fond. Mais une chose à la fois. D'abord l'arrêt du massacre puis la reconnaissance des droits nationaux palestiniens par les israéliens et enfin graduellement tous les compromis nécessaires (une agence de gestion commune de l'eau, des accords pour la circulation entre les deux entités, une gestion commune des lieux saints...) pour aller vers un état binational qui serait en effet la seule solution réellement viable à long terme. Je sais que les israéliens sont sur une position maximaliste qui en plus n'attend qu'à être encore étendu au de là des zones actuellement occupé mais leur choix ne  s'imposera pas si la communauté internationale se mobilise contre. Ils devront céder!

C'est tout le probleme on ne peut pas faire une politique au détail ... il faut vendre un package complet avec des garantie sinon les israéliens n'ont absolument aucun intéret à y adhérer.

L'idée d'un état fédéral - un peu comme les USA, avec une zone plutôt arabo-musulmanes une zone plutôt juives, mais une liberté de circulation etc. - refait d'ailleurs surface chez les opposants israélien à l'annexion/colonisation ... certes c'est une autre forme d'annexion ... mais plus civilisée. Dans un état commun les problèmes globaux des palestinien et des israéliens seraient les même et ils auraient à les résoudre ensemble.

Le petit souci c'est que déjà avec les arabes israélien ca fonctionne "moyen" ...

Citation

... Je sais que les israéliens sont sur une position maximaliste qui en plus n'attend qu'à être encore étendu au de là des zones actuellement occupé mais leur choix ne  s'imposera pas si la communauté internationale se mobilise contre. Ils devront céder!

Aujourd'hui ils ont tout intéret à prendre ce qui peut être pris ...

... ce qui est ennuyeux c'est que la communauté internationale ne s’inquiète pas tant que ça de l'avenir des palestiniens, mais plutôt de la forme avec laquelle on essaie de les chasser. En gros on a plus l'impression d'un tirage de couverture, plutôt qu'un d'un projet comme celui s'opposant à l'apartheid en Afrique du Sud.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 1 minute, g4lly a dit :

C'est tout le probleme on ne peut pas faire une politique au détail ... il faut vendre un package complet avec des garantie sinon les israéliens n'ont absolument aucun intéret à y adhérer.

L'idée d'un état fédéral - un peu comme les USA, avec une zone plutôt arabo-musulmanes une zone plutôt juives, mais une liberté de circulation etc. - refait d'ailleurs surface chez les opposants israélien à l'annexion/colonisation ... certes c'est une autre forme d'annexion ... mais plus civilisée. Dans un état commun les problèmes globaux des palestinien et des israéliens seraient les même et ils auraient à les résoudre ensemble.

Le petit souci c'est que déjà avec les arabes israélien ca fonctionne "moyen" ...

Parce que le projet de l'appareil d'état est un projet suprématiste juif. Une telle politique ne peut se produire qu'une fois un tel projet abandonné et ça se fera pas tout seul parce qu'une bande cinglés fanatiques de tout poil utiliseront la violence pour essayer de contrer un tel mouvement. Il est absolument impossible de prédire ce qui sortira de la période d'agitation qui suivrait l'abandon du projet mais c'est pas une raison de ne pas le projeter. Tout autre issue est forcément criminelle ou impraticable. 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 51 minutes, nemo a dit :

Parce que le projet de l'appareil d'état est un projet suprématiste juif. Une telle politique ne peut se produire qu'une fois un tel projet abandonné et ça se fera pas tout seul parce qu'une bande cinglés fanatiques de tout poil utiliseront la violence pour essayer de contrer un tel mouvement. Il est absolument impossible de prédire ce qui sortira de la période d'agitation qui suivrait l'abandon du projet mais c'est pas une raison de ne pas le projeter. Tout autre issue est forcément criminelle ou impraticable. 

Le sionisme est un projet supremaciste depuis toujours ou presque... Et pourtant ça ne dérangeait personne. Sauf les Palestiniens...

Ce qui change aujourd'hui c'est la forme plus que le fond.

Et ce qui gêne dans la forme c'est d'être associé a l'exécution par association avec l'état en responsabilité. En gros on craint de finir associé à une forme de génocide trop flagrant et trop prévisible qu'on commence à tirer la couverture parce que c'est un copain qui le réalise et qu'on pense que le copinage ça va un peu trop loin.

Il y a une forme d'hypocrisie particulièrement vulgaire... On bouge parce qu'on a peur d'être mouillé, rien de plus.

  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 22 minutes, nemo a dit :

Tout autre issue est forcément criminelle ou impraticable. 

Ça n'a jamais empêcher l'humanité de poursuivre ce genre de projet. Pendant longtemps les déplacements de population a l'issue des guerres était d'un banal...

C'est d'ailleurs l'argument massue aussi bien de Mahmoud Abbas que de Netanyahou... S'ils sont pas heureux ils n'ont/n'avaient qu'à partir.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 8 minutes, g4lly a dit :

Le sionisme est un projet supremaciste depuis toujours ou presque... Et pourtant ça ne dérangeait personne. Sauf les Palestiniens...

Ce qui change aujourd'hui c'est la forme plus que le fond.

Et ce qui gêne dans la forme c'est d'être associé a l'exécution par association avec l'état en responsabilité. En gros on craint de finir associé à une forme de génocide trop flagrant et trop prévisible qu'on commence à tirer la couverture parce que c'est un copain qui le réalise et qu'on pense que le copinage ça un peu trop loin.

Il y a une forme d'hypocrisie particulièrement vulgaire... On bouge parce qu'on a peur d'être mouillé, rien de plus.

 

il y a 5 minutes, g4lly a dit :

Ça n'a jamais empêcher l'humanité de poursuivre ce genre de projet. Pendant longtemps les déplacements de population a l'issue des guerres était d'un banal...

C'est d'ailleurs l'argument massue aussi bien de Mahmoud Abbas que de Netanyahou... S'ils sont pas heureux ils n'ont/n'avaient qu'à partir.

Oui oui ça peut très bien se finir comme ça avec un génocide et un nettoyage ethnique et quand on voit la situation actuelle c'est même le plus probable. Par contre le "peur d'être mouillé" je ne suis que partiellement d'accord. La mobilisation dans la population notamment juive n'a rien à voir avec ça pour la grande masse. Il n'y a aucune fatalité et cela peut finir très vite car le système israélien est extraordinairement fragile et dépendant de l'extérieur. Des actes commencent à être posé et tout reste possible. Je t'invite à comparer avec Janvier 2024. Qui peut dire où on en sera dans 1 an? dans 5?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 1 heure, g4lly a dit :

Il y a une forme d'hypocrisie particulièrement vulgaire... On bouge parce qu'on a peur d'être mouillé, rien de plus.

Je ne le pense pas. Je sais bien que la géostratégie est loin d'être "morale", pour autant elle l'est aussi en partie.

Je crois que d'une part l'action israélienne est désormais devenue totalement inacceptable (nous ne sommes plus sur des crimes de guerre vaguement justifiés par la présence de combattants) et que les tentatives diplomatiques de les en faire dévier ont échoué, ce qui conduit les pays à manifester leur refus de cautionner cela, à défaut de chercher à l'empêcher par tous les moyens.

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 28 minutes, gustave a dit :

Je ne le pense pas. Je sais bien que la géostratégie est loin d'être "morale", pour autant elle l'est aussi en partie.

Je crois que d'une part l'action israélienne est désormais devenue totalement inacceptable (nous ne sommes plus sur des crimes de guerre vaguement justifiés par la présence de combattants) et que les tentatives diplomatiques de les en faire dévier ont échoué, ce qui conduit les pays à manifester leur refus de cautionner cela, à défaut de chercher à l'empêcher par tous les moyens.

Quelles tentatives diplomatiques? De la part de l'occident je précise.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 1 heure, nemo a dit :

Quelles tentatives diplomatiques? De la part de l'occident je précise.

Il y a les protestations mais également tout se qui se passe sous les radars, et depuis plusieurs mois il y a très clairement des échanges peu amicaux entre la France et Israel.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 1 minute, gustave a dit :

Il y a les protestations mais également tout se qui se passe sous les radars, et depuis plusieurs mois il y a très clairement des échanges peu amicaux entre la France et Israel.

Paroles, paroles, paroles...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 6 minutes, nemo a dit :

Paroles, paroles, paroles...

Comme nous n'envisageons pas d'entrer en guerre, et qu'il y a peu de monde qui se contente de plus il est un peu facile de taper sur la France, d'autant que comme je le disais elle a eu plusieurs initiatives pour mobiliser d'autres.

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 14 minutes, gustave a dit :

Comme nous n'envisageons pas d'entrer en guerre, et qu'il y a peu de monde qui se contente de plus il est un peu facile de taper sur la France, d'autant que comme je le disais elle a eu plusieurs initiatives pour mobiliser d'autres.

Nous verrons si la dernière initiative va un peu plus loin. Mais entre entré en guerre et juste des mots y a de la place pour des "tentatives diplomatiques", la preuve. Mais te frappe pas la France est loin d'être la seule à porter ce blâme et loin d'être la pire.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://www.eurotopics.net/fr/342852/famine-a-gaza-pourquoi-l-aide-humanitaire-reste-insuffisante

Aftonbladet (Suède, 31 juillet 2025) explique pourquoi l'UE aura du mal à adopter des sanctions :

« Une majorité qualifiée d'au moins 15 Etats membres sur 27 est requise pour adopter des sanctions paneuropéennes contre Israël, ces pays devant par ailleurs représenter au moins 65 pour cent de la population de l'UE. Responsable de l'Holocauste, l'Allemagne rechigne à critiquer Israël. Or, l'Allemagne constituant à elle seule près d'un cinquième de la population de l'Union, il est de facto quasi impossible d'atteindre cette majorité sans son soutien. ... Les générations futures auront honte de n'avoir pas su empêcher les souffrances [à Gaza] ».

La réaction de l'Occident, empêtré dans son inaction, est une honte incommensurable, estime The Guardian (30 juillet 2025) :

« La famine délibérément organisée par Israël dans la bande de Gaza constitue un crime planifié et exécuté au vu et au su de tous. ... Qu'avons-nous fait, pendant ce temps-là ? Si les élites occidentales éprouvaient ne serait-ce qu'un semblant de honte, cette question les hanterait. La réponse, pourtant, est limpide : elles ont rendu possible la famine de tout un peuple. Elles savaient ce qui se passait, puisque pendant près de deux ans, les preuves n'ont cessé d'affluer, tandis que l'auteur du drame – leur allié – s'est plusieurs fois enorgueilli de ce forfait devant le monde entier. Malheureusement, les responsables de cette tragédie ne rendront pas de compte spontanément. Il reviendra à l'Histoire – et à la justice – de le faire ».

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 23 heures, nemo a dit :

Quelles tentatives diplomatiques? De la part de l'occident je précise.

Il y a eu toute une série de déclarations de plus en plus "hostiles" à la position israélienne, accompagnées de mesures (du refus de livraison de pièces de F35 aux invitations dans des salons) divers, et sans aucun doute des discussions afférentes en coulisse. Ce n'est peut-être pas ce que certains auraient souhaité, mais ce n'est pas rien, surtout si l'on considère le volet diplomatique.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Samantha Power, membre de l'administration Biden, "a fait toute sa carrière en dénonçant massivement l'establishment de la politique étrangère de Washington pour ne pas avoir envoyé l'armée pour arrêter le génocide au Rwanda au milieu des années 1990"...

https://responsiblestatecraft.org/samantha-power-gaza-2670499374/ (19 décembre 2024)

Lors d'une interview organisée jeudi par le magazine Foreign Policy, le rédacteur en chef Ravi Agrawal n'a pas perdu de temps pour demander à l'administratrice de l'USAID, Samantha Power, ce qui préoccupait vraiment tout le monde. Il s'est d'abord tourné vers le livre qu'elle a publié en 2002, "A Problem From Hell : L'Amérique et l'ère du génocide" :

Dans « A Problem from Hell », le livre que je viens de mentionner, qui présente de solides arguments moraux en faveur de l'utilisation de la puissance américaine pour prévenir les crimes contre les droits de l'homme dans le monde, vous écrivez, je cite, « lorsque des vies innocentes sont prises à une telle échelle et que les États-Unis ont le pouvoir d'arrêter le massacre en prenant un risque raisonnable, ils ont le devoir d'agir ». Vous avez écrit cela en 2002, je crois, et vous êtes aujourd'hui en position de force. Je dois donc vous demander pourquoi vous n'avez pas fait davantage pour mettre fin aux atrocités qui se déroulent actuellement à Gaza, dont la plupart ont été commises avec des armes financées par les contribuables américains".

Il serait très surprenant que Mme Power n'ait pas anticipé cette question, car elle a fait toute sa carrière en dénonçant massivement l'establishment de la politique étrangère de Washington pour ne pas avoir envoyé l'armée pour arrêter le génocide au Rwanda au milieu des années 1990. Elle a développé une doctrine entière - la responsabilité de protéger - qui a enhardi les interventionnistes humanitaires en leur donnant l'impératif d'utiliser la puissance américaine pour intervenir dans les crises et qui a fait honte à ceux qui n'étaient pas d'accord.

Voici sa réponse :

"Ayant le privilège d'être à l'USAID, une agence qui est le principal gouvernement à essayer d'aider les Palestiniens, je me sens vraiment chanceuse étant donné l'ampleur de la souffrance que je suis en mesure de négocier, des choses qui, je le sais, semblent petites, peut-être à côté de l'ampleur de la souffrance qui se déroule. Mais cela compte, pour les personnes qui bénéficient d'une distribution de nourriture ou d'autre chose, ce qui semble aussi dérisoire qu'une tente, mais dont vous savez qu'à ce stade nous n'avons que 22% des produits d'abri qui sont parvenus aux civils, même si la température baisse...

"Je prends mes responsabilités pour défendre, au sein de l'administration, les politiques qui, selon moi, feront le mieux avancer la cause de la réduction de la souffrance des civils dans le contexte de cette guerre horrible, mais aussi les responsabilités opérationnelles qui m'incombent pour négocier des changements susceptibles de faire la différence. C'est vraiment très difficile".

Elle a déclaré qu'il n'y avait « nulle part ailleurs où je préférerais être » pour aider à faire changer les choses. Il est à noter qu'elle reconnaît l'ampleur de la catastrophe et même l'absence totale de progrès au cours de l'année écoulée, mais qu'elle ne dit pas pourquoi ni ne blâme la mort des travailleurs humanitaires (nous savons qui ils sont) ou le blocage de l'aide (bien qu'elle l'ait dit, une fois, en mai).

Agrawal a répliqué :

"Encore une fois, vous avez accès au pouvoir à la Maison Blanche, et je suis sûr, j'imagine, que vous faites pression sur eux pour qu'ils exercent une plus grande influence sur le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Vous avez rencontré le Premier ministre, vous vous êtes rendu à Gaza et en Israël. Parlez-nous un peu des coulisses. Lorsque vous les poussez à se concentrer davantage, à penser davantage aux dommages collatéraux de leurs actions, que se passe-t-il et pourquoi ne peuvent-ils pas en faire plus ?"

Sa réponse, la plus sèche à ce jour, est la suivante : "Ravi, ce n'est pas ce que je vais faire ici aujourd'hui. Je ne vais pas parler de mes réunions. Ce n'est pas ce que je vais faire ici aujourd'hui".

Ce à quoi il a répondu :

Pour en revenir à votre livre, vous avez écrit : « Mon seul regret est de ne pas travailler au département d'État, ce qui me permettrait de démissionner pour protester contre la politique ». Et de nombreuses personnes, de nombreux fonctionnaires américains ont démissionné à cause de la politique américaine au Moyen-Orient, à cause des civils qui sont morts à Gaza et au Liban. Avez-vous envisagé de démissionner, et parlez-nous un peu plus du compromis entre le fait d'être au pouvoir et d'essayer de changer les choses, et le fait d'être en dehors du pouvoir ?

Encore une fois, cela devait être anticipé. Au cours de l'année écoulée, le département d'État a perdu un grand nombre d'employés et de fonctionnaires en signe de protestation. Samantha Power n'en fait pas partie. En bref : elle a déclaré que sa « position de pouvoir » était à l'USAID, qui a un énorme portefeuille de crises à gérer en dehors de Gaza, comme le Soudan et la lutte contre l'influence de la Chine (elle a vraiment dit cela), et elle pense qu'elle fait quelque chose pour changer le monde, quelque part. « En posant la question que vous avez posée, qui est tout à fait légitime », a déclaré Mme Power, « j'essaie de prendre en compte, encore une fois, le coût-bénéfice de ce que je fais, ou de ce que je peux faire là où je suis, par rapport au fait d'aller à l'extérieur ».

Lorsqu'elle a été confirmée dans ses fonctions, Joe Biden a accordé à Mme Power un siège au Conseil de sécurité nationale, ce qui signifie qu'elle a plus d'influence et de pouvoir au niveau politique que ses prédécesseurs. Compte tenu des motivations morales et idéologiques qui l'ont poussée à rejoindre le gouvernement et qui, à ce stade, font partie de la légende de Washington, il est à la fois triste et immensément décevant qu'elle quitte l'administration sur une note aussi basse d'échec reconnu, et que Gaza n'ait pas pu bénéficier de son activisme légendaire à cet égard. La question qu'Agrawal n'a jamais vraiment posée est « pourquoi ? ».

https://www.hks.harvard.edu/announcements/samantha-power-former-usaid-administrator-and-us-ambassador-united-nations-returns (16 mai 2025)

Le 1er juin, Samantha Power retournera à la Harvard Kennedy School en tant que professeur Anna Lindh de la pratique du leadership mondial et de la politique publique et à la Harvard Law School en tant que professeur William D. Zabel '61 de la pratique des droits de l'homme. Mme Power, qui a récemment servi dans l'administration Biden en tant qu'administratrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), a fait partie de la faculté de la Harvard Kennedy School et de la Harvard Law School de 2017 à 2021.

« J'ai eu le grand honneur et le privilège de travailler avec Samantha Power et d'apprendre d'elle lorsqu'elle était ambassadrice auprès des Nations unies », a déclaré Jeremy Weinstein, doyen de la Harvard Kennedy School. "Nous avons beaucoup de chance qu'elle revienne à la Kennedy School pour former et encadrer nos étudiants. Avec ses états de service et sa carrière distinguée dans la diplomatie, le développement international et le journalisme, elle est un modèle exceptionnel pour les futurs dirigeants publics et décideurs politiques qui viennent à la Harvard Kennedy School".

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Voici un long article émanant d'une équipe de la BBC appelée BBC Verify,  détaillant la destruction méthodiques de Gaza et agrémenté de photos animés particulièrement édifiantes.

https://www.bbc.com/afrique/resources/idt-33fccfbe-abcc-4af1-bdd2-632b2787cf59 

Le mot de la fin par un entrepreneur israélien chargé de démolitions, est pas mal. Synthétisant parfaitement la situation. 

Bonne lecture, si l'on peut dire.

Modifié par Shorr kan
  • Merci (+1) 4
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 30/07/2025 à 19:46, gustave a dit :

Je ne le pense pas. Je sais bien que la géostratégie est loin d'être "morale", pour autant elle l'est aussi en partie.

Je crois que d'une part l'action israélienne est désormais devenue totalement inacceptable (nous ne sommes plus sur des crimes de guerre vaguement justifiés par la présence de combattants) et que les tentatives diplomatiques de les en faire dévier ont échoué, ce qui conduit les pays à manifester leur refus de cautionner cela, à défaut de chercher à l'empêcher par tous les moyens.

Parce que les autres actions israéliennes visant à chasser les palestiniens depuis 48 étaient acceptables? A quel moment la colonisation devient inacceptable? Quand ca t'éclabousse?

La colonisation israélienne des territoires palestiniens occupés n'est qu'un long continuum https://en.wikipedia.org/wiki/Israeli_settlement

Voilà la gueule de ce que controle plus ou moins l'autorité Palestinienne.

  • Seule les zone A sont sous autorité Palestinienne. Seulement 18% de la Judée Samarie :lol:
  • De fait les zone B sont des zones d'autorité "commune". 22% de la Judée Samarie...
  • Et le gros morceau les zones C sont d'autorité Israélienne. 60% de la Judée Samarie.

Aujourd'hui autour de 800 000 israélien vivent dans les territoires occupés ... c'est 15% de la population israélienne et ca ne ralenti pas depuis 1972.

Oslo_II_Accord_map_of_Area_A_and_B.jpg

Le détail du zonage ABC et les 165 ilots palestiniens perdu au milieu de la Judée Samarie.

4096px-Control_status_of_the_West_Bank_a

  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Avant le 7 Octobre c'était lent et peu répercuté. C'est "inacceptable" aujourd'hui parce qu'on en parle à grande échelle mais dans les faits rien n'a changer vraiment depuis des lustres sauf que les israéliens assument de mieux en mieux les positions. 

  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Veuillez vous connecter pour commenter

Vous pourrez laisser un commentaire après vous êtes connecté.



Connectez-vous maintenant
  • Statistiques des membres

    6 159
    Total des membres
    3 754
    Maximum en ligne
    Paris_est_magic_2
    Membre le plus récent
    Paris_est_magic_2
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,7k
    Total des sujets
    1,8m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...