herciv Posté(e) il y a 17 heures Share Posté(e) il y a 17 heures (modifié) L'UE sur le point de prendre des sanctions contre Israël. https://www.lesechos.fr/monde/europe/lunion-europeenne-va-proposer-des-sanctions-commerciales-contre-israel-la-france-favorable-2186469 Allemagne et Italie pourraient voter pour poussées par leur opinion publique. Modifié il y a 17 heures par herciv Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
rendbo Posté(e) il y a 17 heures Share Posté(e) il y a 17 heures (modifié) il y a 4 minutes, herciv a dit : L'UE sur le point de prendre des sanctions contre Israël. https://www.lesechos.fr/monde/europe/lunion-europeenne-va-proposer-des-sanctions-commerciales-contre-israel-la-france-favorable-2186469 ce sera un vote à l'unanimité ou à la double majorité ? Citation Dans son discours annuel sur l'état de l'Union, le 10 septembre, sa présidente Ursula von der Leyen avait annoncé « des sanctions contre les ministres extrémistes et les colons violents » en Israël ainsi qu'une suspension partielle de l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Etat hébreu. [...] Si l'Allemagne décide de voter en faveur des sanctions commerciales contre Israël, alors il est probable que l'Italie la suive, ce qui dégagerait une majorité qualifiée. Mais on ne devrait pas y voir plus clair avant le mois prochain. Ministres, extrémistes, apparemment pas contre l'état d'Israel. C'est pas encore ça mais c'est un bon début... Modifié il y a 17 heures par rendbo Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) il y a 17 heures Share Posté(e) il y a 17 heures il y a 1 minute, rendbo a dit : ce sera un vote à l'unanimité ou à la double majorité ? C'esr dans l'article. Il y a dzs chances raisonnable que ca se fasse tellement les opinions sont remontées. La clef ce sont l'Allemagne et l'Italie. Ce serait une suspension des accords commerciaux. C'est pas rien. Israël exporte 30% de sa marchandise vers l'Europe. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
loki Posté(e) il y a 17 heures Share Posté(e) il y a 17 heures En complément : https://news.un.org/fr/story/2025/09/1157475 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Colstudent Posté(e) il y a 17 heures Share Posté(e) il y a 17 heures il y a 41 minutes, herciv a dit : L'UE sur le point de prendre des sanctions contre Israël. https://www.lesechos.fr/monde/europe/lunion-europeenne-va-proposer-des-sanctions-commerciales-contre-israel-la-france-favorable-2186469 Allemagne et Italie pourraient voter pour poussées par leur opinion publique. J'espère que Fitch nous rendra un A par notre action Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) il y a 15 heures Share Posté(e) il y a 15 heures https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20250916-une-commission-d-enquête-de-l-onu-accuse-israël-de-commettre-un-génocide-à-gaza Selon une commission d'enquête indépendante de l'ONU, Israël se rend coupable d'actes génocidaires dans la bande de Gaza. Elle a accusé, dans un nouveau rapport présenté mardi 16 septembre le président israélien Isaac Herzog, le Premier ministre Benyamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant d'avoir « incité à commettre un génocide ». Si la commission a été mandatée par l'ONU, elle ne s'exprime toutefois pas au nom de l'organisation. https://www.theguardian.com/world/2025/sep/16/israel-committed-genocide-in-gaza-says-un-inquiry La commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies (Commission of Inquiry, COI), qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a conclu que « un génocide est en cours à Gaza et se poursuit », a déclaré sa présidente, Navi Pillay. « Lorsque des signes et des preuves évidents de génocide apparaissent, l'absence de mesures pour y mettre fin équivaut à de la complicité », a-t-elle ajouté. « Tous les États ont l'obligation légale d'utiliser tous les moyens raisonnablement à leur disposition pour mettre fin au génocide à Gaza. » La COI, créée par l'ONU en 2021 et composée de trois experts indépendants, a cité le meurtre de civils et d'enfants dans le cadre d'une « stratégie militaire de la terre brûlée », la famine et les décès causés par les restrictions sur la nourriture et les médicaments, les mauvais traitements infligés aux détenus, les déplacements forcés et la dévastation physique d'une grande partie du territoire pour étayer ses conclusions. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) il y a 11 heures Share Posté(e) il y a 11 heures Il y a 6 heures, herciv a dit : Ce serait une suspension des accords commerciaux. C'est pas rien. Israël exporte 30% de sa marchandise vers l'Europe. Un "boycott" ? Rhoooo putain on va être classé terroriste par les USA ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) il y a 11 heures Share Posté(e) il y a 11 heures Il y a 3 heures, Wallaby a dit : https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20250916-une-commission-d-enquête-de-l-onu-accuse-israël-de-commettre-un-génocide-à-gaza Selon une commission d'enquête indépendante de l'ONU, Israël se rend coupable d'actes génocidaires dans la bande de Gaza. Elle a accusé, dans un nouveau rapport présenté mardi 16 septembre le président israélien Isaac Herzog, le Premier ministre Benyamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant d'avoir « incité à commettre un génocide ». Si la commission a été mandatée par l'ONU, elle ne s'exprime toutefois pas au nom de l'organisation. https://www.theguardian.com/world/2025/sep/16/israel-committed-genocide-in-gaza-says-un-inquiry La commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies (Commission of Inquiry, COI), qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a conclu que « un génocide est en cours à Gaza et se poursuit », a déclaré sa présidente, Navi Pillay. « Lorsque des signes et des preuves évidents de génocide apparaissent, l'absence de mesures pour y mettre fin équivaut à de la complicité », a-t-elle ajouté. « Tous les États ont l'obligation légale d'utiliser tous les moyens raisonnablement à leur disposition pour mettre fin au génocide à Gaza. » La COI, créée par l'ONU en 2021 et composée de trois experts indépendants, a cité le meurtre de civils et d'enfants dans le cadre d'une « stratégie militaire de la terre brûlée », la famine et les décès causés par les restrictions sur la nourriture et les médicaments, les mauvais traitements infligés aux détenus, les déplacements forcés et la dévastation physique d'une grande partie du territoire pour étayer ses conclusions. Je recite l'article de Wikipedia "anglais" qui est très copieux sur le sujet avec quantité de source https://en.wikipedia.org/wiki/Gaza_genocide Et la longue dispute concernant la page Wikipedia "genocide" https://www.haaretz.com/israel-news/2024-11-07/ty-article/.premium/wikipedia-editors-add-article-titled-gaza-genocide-to-list-of-genocides-page/00000193-0749-d3a2-a3d7-4f491b760000 Wikipedia Editors Add Article Titled 'Gaza Genocide' to 'List of Genocides' Page The decision marks the end of a long dispute among editors and highlights how Wikipedia's English-language site has become yet another battleground for arguments over Israel's war in Gaza The popular open-source information website Wikipedia has officially added the article titled "Gaza genocide" to its "List of genocides" article, effectively putting an end to a months-long disagreement among site editors over whether it should be included, according to a recent report in the Jewish Journal. According to the page titled "List of Genocides," all events which have been classified as genocide by "significant scholarship" are included on the list, but the article also acknowledges that because there are varying definitions of the word events that are subject to "ongoing scholarly debate" also qualify. New research documents how Wikipedia distorts the Holocaust Human rights groups: Israel's Channel 14 has repeatedly called for genocide in Gaza Israel is unleashing an apocalypse in northern Gaza Because the list is presented in reverse chronological order, "Gaza genocide" now appears as the first entry. "Israel has been accused by experts, governments, UN agencies and non-governmental organizations of carrying out a genocide against the Palestinian population during its invasion and bombing of Gaza during the ongoing Israel–Hamas war," the article reads. "By March 2024, after five months of attacks, Israeli military action had resulted in the deaths of over 31,500 Palestinians – 1 out of every 75 people in Gaza – averaging 195 killings a day and nearly 40,000 confirmed deaths by July. Most of the victims are civilians, including over 25,000 women and children and 108 journalists. Thousands more dead bodies are under the rubble of destroyed buildings." The debate over whether to include Gaza in the article began back in July with what Wikipedia refers to as a Request for Comment, a formal process initiated by an editor in which input is gathered from the broader Wikipedia community with the goal of resolving a dispute. This process allows editors to state their position and offer arguments to back it up on a central noticeboard where others can also weigh in. ICJ President Joan Donoghue speaks at the International Court of Justice prior to the verdict announcement in the genocide case against Israel, brought by South Africa, in The Hague on January 26, 2024.Credit: REMKO DE WAAL - AFP According to July's RFC, those in favor of including Gaza on the genocide list argued that it made logical sense given an earlier decision to change the entry "Allegations of genocide in the 2023 Israeli attack on Gaza" to "Gaza genocide." Others added that it qualified under the definition of "classified under significant scholarship," arguing that the label of genocide for the war in Gaza was much less controversial than some other events already on the list, such as Darfur and Rohingya. Those who opposed Gaza's inclusion contended that the label was too widely disputed, especially before the International Court of Justice had ruled on the matter. Ultimately, British Wikipedian Stuart Marshall ruled in favor of including Gaza on the list in September. "Based on the strength of the arguments … and it's not close … I discarded the argument that scholars haven't reached a conclusion on whether the Gaza genocide is really taking place," Marshall wrote. "The matter remains contested, but there's a metric truckload of scholarly sources linked in this discussion that show a clear predominance of academics who say that it is." "We follow the scholars" he concluded, before closing the RFC to comments. Marshall's ruling was generally accepted by his Wikipedia colleagues, but one editor, speaking on the condition of anonymity, told the Jewish Journal that "When Marshall says 'we follow the scholars,' he's saying 'we follow a subset of sources guaranteed to find Israel guilty of everything, including the Lindbergh kidnapping'… Anti-Israel bias is baked into the Wikipedia power structure, as he could have easily used his discretion not to have Wikipedia accuse Israel of genocide in 'wikivoice (term for the specific, neutral tone used in the site's articles).'" The ruling is part of a larger debate taking place across Wikipedia about what qualifies as a reputable source, particularly when it relates to the highly contentious Israel-Palestine conflict. In June, editors voted to declare the Anti-Defamation League "generally unreliable" on the subject, adding it to a list of banned and partially banned sources. An overwhelming majority of editors involved in the vote also voted to deem the ADL unreliable on the topic of antisemitism, its core focus. A formal declaration on that count is forthcoming. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) il y a 8 heures Share Posté(e) il y a 8 heures https://www.lemonde.fr/international/article/2025/09/16/en-israel-le-debat-balbutiant-et-brulant-sur-les-accusations-de-genocide-a-gaza_6641331_3210.html En Israël, le débat balbutiant et brûlant sur les accusations de génocide à Gaza Pour l’immense majorité des Israéliens, la possibilité que leur armée ait commis « le crime des crimes » dans l’enclave côtière reste inenvisageable. Mais, aux yeux d’une poignée d’intellectuels, sidérés par l’ampleur du carnage et des destructions qui y ont été perpétrées, cette qualification est désormais fondée. L’Etat d’Israël est confronté à une des questions les plus difficiles de sa courte existence : faut-il parler de génocide à propos de la guerre à Gaza ? Cette interrogation sera tranchée un jour par la Cour internationale de justice (CIJ). Mais cette question n’est plus seulement l’apanage de défenseurs des droits humains palestiniens, d’ONG internationales comme Human Rights Watch ou de responsables politiques étrangers. Signe du trouble quant à l’ampleur des dégâts, vingt-trois mois après le début du conflit lancé par le Hamas, l’usage de ce terme est désormais défendu en Israël même par une poignée d’historiens et d’intellectuels, tandis que des pancartes « Arrêtez le génocide » apparaissent désormais ponctuellement lors de manifestations contre le gouvernement de Benyamin Nétanyahou. La question existe en Israël depuis fin 2023. Mais elle n’avait alors été évoquée que pour la réfuter. L’Afrique du Sud a en effet déposé, très tôt, le 29 décembre 2023, une requête contre l’Etat d’Israël l’accusant de ne pas respecter la convention sur la prévention et la répression du crime de génocide adoptée en 1948. Dans sa requête introductive, Pretoria avait insisté sur les déclarations « génocidaires », selon elle, proférées par une partie des dirigeants, et souligné la brutalité de la riposte israélienne après l’attaque terroriste du Hamas, à l’origine de plus de 1 200 morts et 250 otages. « Les actes et omissions dont l’Afrique du Sud fait grief à Israël revêtent un caractère génocidaire en ce qu’ils visent à entraîner la destruction d’une partie importante du groupe national, racial et ethnique des Palestiniens, celle qui vit dans la bande de Gaza », indiquait la requête. Pour les Israéliens, même les opposants au premier ministre, Benyamin Nétanyahou, la démarche était inaudible. D’abord parce que, dans son argumentation, l’Afrique du Sud avait aussi exprimé une critique plus politique, évoquant lors des premières auditions, en janvier 2024, « le contexte plus large de l’apartheid imposé par Israël depuis soixante-quinze ans, de l’occupation depuis cinquante-six ans et du siège depuis seize ans, imposés à la bande de Gaza ». Ensuite parce que l’initiative de Pretoria suivait le début de la guerre de quelques semaines, ce qui enlevait, aux yeux des Israéliens, toute légitimité à la démarche. Les premières qualifications de génocide étaient également apparues dès le lendemain du 7 octobre 2023 sur les réseaux sociaux. Notamment parmi des militants propalestiniens. L’historien israélien Raz Segal, enseignant-chercheur à Stockton (New Jersey), spécialiste des questions de génocide, a lui aussi écrit un texte, dès le 13 octobre 2023, sur le risque de génocide, en relevant à la fois les discours des dirigeants et le déluge de bombes sur la bande de Gaza. « L’attaque génocidaire d’Israël à Gaza est explicite, ouverte et décomplexée. Les auteurs de génocide n’expriment généralement pas leurs intentions aussi clairement, bien qu’il y ait des exceptions », relevait-il alors. Un raisonnement inacceptable pour l’immense majorité des Israéliens, y compris à gauche, alors que l’intention génocidaire du Hamas, à travers l’attaque du 7-Octobre, commençait à peine à être débattue. « Presque toutes les guerres entre Israël et les Palestiniens ont été qualifiées de génocides (…). Cela a rendu les Israéliens assez blasés face à la question du génocide », a soutenu l’ancien ministre des affaires étrangères, Shlomo Ben Ami (travailliste), dans un podcast du quotidien israélien Haaretz le 4 septembre. Discours de déshumanisation des Palestiniens D’autres voix ont commencé à s’exprimer début 2024 au sein du monde universitaire. Lee Mordechai figure parmi les premiers. L’historien, spécialiste de l’époque byzantine, est devenu un point de repère en Israël dans la documentation de la guerre. Lui-même raconte une prise de conscience progressive face au discours de déshumanisation des Palestiniens, y compris parmi ses collègues universitaires. « Octobre 2023 a été le mois le plus meurtrier de la guerre jusqu’à présent. En trois semaines environ, quelque 8 000 Palestiniens ont été tués. Le deuxième mois le plus meurtrier a été novembre 2023, avec quelque 7 000 Palestiniens tués. Cela n’a rien de comparable avec ce qui s’est passé par la suite », rappelle-t-il. « J’ai décidé que je voulais voir. Depuis lors, jusqu’à aujourd’hui, chaque jour, je vois des enfants morts. Chaque jour. A l’exception du deuxième cessez-le-feu » L’universitaire dit avoir été abasourdi par le décalage entre le récit médiatique, en Israël et dans le monde entier, et ce qu’il voyait à travers les vidéos et les bilans humains quotidiens – plus de 64 000 morts au total selon le ministère de la santé de Gaza, dont les estimations sont jugées fiables par les organisations internationales. Il continue depuis d’accumuler des archives de toute nature sur la guerre à Gaza – sans être spécialiste des génocides, insiste-t-il – avec l’aide d’une dizaine de volontaires. Cet archivage, permettra, « dans cinq, dix, vingt ans » d’étudier et de comprendre « ce qui a été fait en notre nom », espère-t-il. Lui a la conviction que l’intention génocidaire est démontrée. « Les actions d’Israël pendant la guerre correspondent à la définition du génocide telle que je la comprends », écrit-il dans la dernière version de son rapport. Mais il n’en fait pas la question la plus importante du moment : « Nous vivons dans une réalité où chaque jour des dizaines de personnes sont tuées. Je n’ai pas le luxe de pouvoir commencer ce débat maintenant. La première chose à faire est d’y mettre un terme. » D’autres figures, plus connues, ont pris position à leur tour, alimentant les questionnements, les débats et les répliques. L’historien Amos Goldberg a signé en avril 2024 un texte sur le site d’investigation Local Call, puis s’est exprimé dans des médias internationaux, dont Le Monde. « Les Israéliens et beaucoup d’autres pensent que tous les génocides doivent ressembler à la Shoah, mais c’est faux. Ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus », expliquait l’historien en octobre 2024. La position de l’historien israélo-américain Omer Bartov a aussi évolué au fil de l’aggravation de la situation à Gaza. « Ma conclusion inéluctable est qu’Israël commet un génocide contre le peuple palestinien, a écrit le chercheur dans le New York Times en juillet. Ayant grandi dans une famille sioniste, vécu la première moitié de ma vie en Israël, servi dans l’armée en tant que soldat et officier, et passé la majeure partie de ma carrière à faire des recherches et à écrire sur les crimes de guerre et l’Holocauste, cette conclusion a été douloureuse à accepter, et j’y ai résisté aussi longtemps que possible. Mais j’enseigne le génocide depuis un quart de siècle. Je sais reconnaître un génocide quand j’en vois un. » L’universitaire Shmuel Lederman, quant à lui, évoque un tournant personnel mi-2024 : « Nous assistons à la destruction de la société palestinienne à Gaza par Israël, ce qui correspond fondamentalement à un génocide. Nous pouvons bien sûr nous attarder sur la définition juridique mais, en fin de compte, le génocide consiste en la destruction violente d’un groupe ou en un préjudice si grave qu’il est irréparable. » Le chercheur interroge : « Quelle pourrait être l’intention d’Israël, si ce n’est de détruire les Palestiniens en tant que groupe ? Comment expliquer autrement tout ce qu’Israël a fait jusqu’à présent ? » Les discours des dirigeants ont été suivis d’actes, insiste-t-il, ce qui distingue la simple rhétorique de l’intention génocidaire. « A maintes reprises, Israël s’est entendu intimer : “Cessez d’affamer la population.” Au lieu de cela, il a décidé en mars d’imposer un blocus total sur Gaza », se désole-t-il. « J’ai le cœur brisé » Ces intellectuels expriment leur douleur. « J’ai le cœur brisé, mais je dois le dire : c’est un génocide », a ainsi dit l’écrivain israélien David Grossman début août, dans le journal italien La Repubblica. L’historien Daniel Blatman s’est exprimé sur le « déni » dans une tribune publiée fin juillet dans Haaretz. « Le génocide ne nécessite pas une directive unique et explicite ; il résulte plutôt d’un processus dans lequel la rhétorique, la politique, le discours politique, la déshumanisation collective et des schémas d’action répétés convergent vers des actes de destruction massive », a-t-il écrit. Deux associations israéliennes de défense des droits humains ont suivi le même cheminement. Dans son rapport intitulé « Notre génocide », publié fin juillet, l’ONG B’Tselem décrit l’enchaînement des faits qui témoigne, selon elle, d’une volonté de destruction du peuple palestinien. « L’examen de la politique menée par Israël et de ses conséquences dramatiques ainsi que les déclarations de hauts responsables politiques et militaires sur les objectifs de l’attaque conduisent à la conclusion sans équivoque qu’Israël mène une action coordonnée visant à détruire intentionnellement la société palestinienne dans la bande de Gaza ». L’organisation Physicians for Human Rights in Israël est parvenue à une conclusion similaire fin juillet : « Même si Israël met fin à son offensive aujourd’hui, les destructions qu’il a causées garantissent que des morts évitables – dues à la famine, aux infections et aux maladies chroniques – continueront pendant des années. Il ne s’agit pas de dommages collatéraux. Il ne s’agit pas d’un effet secondaire de la guerre. Il s’agit de la création systématique de conditions de vie impossibles.» Ces opinions apparaissent, toutefois, largement minoritaires dans la société israélienne. Deux ans après le 7-Octobre, la majeure partie des médias demeurent focalisés sur l’immense traumatisme subi ce jour-là, les otages retenus dans des conditions atroces à Gaza, les soldats mobilisés. Les accusations de génocide entraînent de vives répliques. Pour les étrangers revient l’accusation d’antisémitisme. Pour les Israéliens, l’incrimination de trahison ou de complicité avec le Hamas. « Les universitaires qui critiquent Israël mettent leur carrière en danger », constatait l’historienne Shira Klein dans un article de la revue académique Journal of Genocide Research, en janvier. Intention insuffisamment démontrée Sur le fond, des historiens, des juristes, des hommes politiques réfutent l’usage du terme « génocide ». A commencer par les membres du gouvernement. « Aujourd’hui, nous avons vu le monde à l’envers. Israël est accusé de génocide alors qu’il lutte contre le génocide », avait ainsi commenté le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, au moment des premières audiences de la Cour de justice internationale, le 11 janvier 2024. Plus tard, en août 2025, le chef du gouvernement a mis en avant à plusieurs reprises un autre argument : « Si nous avions voulu commettre un génocide, cela nous aurait pris exactement un après-midi.» La défense d’Israël se retrouve dans les mots de l’ancien président de la Cour suprême israélienne Aharon Barak, juge ad hoc désigné par son pays pour siéger au sein de la CIJ : « Pourquoi un Etat ayant l’intention de détruire un groupe fournirait-il des tentes, de l’aide humanitaire et des hôpitaux de campagne ? Pourquoi émettrait-il des avertissements et établirait-il des zones humanitaires ? », s’est-il interrogé en mai 2024, à rebours des mesures provisoires décidées par une majorité de juges de la CIJ afin de prévenir le risque de génocide. Le directeur de Yad Vashem, le mémorial israélien de la Shoah, Dani Dayan, saisi par des universitaires pour dénoncer l’impact de la guerre à Gaza, a aussi récusé la charge : « Les accusations selon lesquelles Israël commettrait un “génocide” sont infondées et constituent une dangereuse déformation du terme », a-t-il écrit le 27 juillet dans le Jerusalem Post. Des universitaires, parfois très critiques sur la conduite de la guerre, ont réfuté le fait qu’elle s’apparente à un génocide, au motif que l’intention n’est pas suffisamment démontrée. Le professeur de droit Yuval Shany, par exemple, ancien doyen de la faculté de l’Université hébraïque de Jérusalem, a écrit deux longues analyses pour le centre de recherche Israel Democracy Forum contestant la requête de l’Afrique du Sud et le rapport d’Amnesty International en décembre 2024. Il s’explique : « Je constate effectivement de nombreuses violations du droit international par Israël, notamment la destruction massive de biens, les restrictions injustifiées imposées à l’aide humanitaire à différentes périodes de la guerre, et probablement aussi une violation du principe de proportionnalité lorsque, afin de traquer des militants de bas niveau du Hamas, la force est utilisée d’une manière qui cause du tort à de nombreux civils. Mais je ne considère toujours pas cette campagne comme déconnectée de toute logique militaire. » Quatre chercheurs – Danny Orbach, Jonathan Boxman, Yagil Henkin et Jonathan Braverman – ont publié, début septembre, un rapport au nom d’un think tank, réputé proche de l’armée, le Begin-Sadat Center for Strategic Studies. « Notre focus sur une analyse factuelle ne diminue ni n’ignore en aucune façon les graves souffrances humaines à Gaza, et ne cherche pas non plus à minimiser la rhétorique ou les échecs politiques du gouvernement israélien », écrivent-ils. Leur argumentation se concentre sur la réfutation du travail de l’historien Lee Mordechai. « La faille centrale dans les recherches qui décrivent les accusations de crimes de guerre graves et délibérés commis par Israël à Gaza réside dans l’omission totale de toute discussion sur l’adversaire d’Israël dans le conflit, à savoir le Hamas », indiquent-ils en reprenant les affirmations de l’armée sur la population utilisée comme « bouclier humain ». Les quatre auteurs contestent l’ampleur de la crise alimentaire, décrite comme une « famine » par les experts du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, un mécanisme indépendant développé par l’ONU et des ONG, basé à Rome. Ils défendent aussi l’intégrité de l’armée : « Bien que nous ayons identifié un nombre important de cas tragiques dans lesquels des civils innocents ont été tués, dont certains soulèvent des questions quant à la négligence, le manque de prudence, voire le mépris pour la vie humaine, il est clair que l’armée israélienne a pris de nombreuses mesures de protection afin de minimiser les “dommages collatéraux.” Certaines de ces précautions sont sans précédent dans l’histoire militaire mondiale, et ont coûté cher à l’armée israélienne, notamment en matière de perte d’avantages militaires tels que l’effet de surprise », indiquent-ils encore. Ce rapport a lui-même ensuite été critiqué. « Le rapport d’Orbach et de ses collègues sur Gaza, à l’instar des travaux des négationnistes avant eux, ne présente pas une véritable enquête, mais plutôt une série d’arguments sélectifs destinés à écarter de manière préventive toute possibilité de poursuites pénales contre Israël pour génocide », a pointé l’historien Daniel Blatman dans Haaretz. Le signe que le débat universitaire et intellectuel ne fait que commencer. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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