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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. Oui bien sûr. Arrivé à ce point ils négocieront un traité de paix avec Joe Biden, où en échange du retrait de leurs troupes jusqu'à... on va dire une frontière à l'Est de Kiev, ils obtiendront la levée des sanctions occidentales. De la même façon que Bismark a envahi Paris pour ensuite négocier le retrait de ses troupes jusqu'à la frontière Alsaço-lorraine. Donc il y aurait dans ce scénario un espace, une Ukraine indépendante et neutre entre la Pologne et le Donbass.
  2. Beaucoup de gens qui réfléchissent sérieusement à ces questions le disent. C'est une banalité de le dire. https://responsiblestatecraft.org/2021/12/04/putin-sets-a-new-red-line-on-nato-expansion/ (4 décembre 2021) En 1990, selon des documents déclassifiés, le secrétaire d'État James Baker a assuré au dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev que l'OTAN ne s'étendrait pas "d'un pouce" à l'est de l'Allemagne. Il y a trente ans, c'était la ligne rouge de la Russie. Le 2 décembre [2021], cette ligne rouge est passée d'un pouce à 600 miles, Vladimir Poutine ayant déclaré qu'il chercherait désormais à obtenir la promesse que l'OTAN ne s'étendrait pas plus à l'est, jusqu'à l'Ukraine. Depuis ces assurances, l'OTAN s'est frayé un chemin à travers la Hongrie, la République tchèque, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, l'Albanie, la Croatie, le Monténégro et la Pologne. Mille kilomètres de promesses non tenues ont amené les États-Unis et l'OTAN à la frontière de l'Ukraine. Le 1er septembre [2021], le président Biden a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche. M. Biden a utilisé des mots codés pour désigner l'élargissement de l'OTAN lorsqu'il s'est engagé à "soutenir les aspirations euro-atlantiques de l'Ukraine" et le soutien américain à "l'intégration complète de l'Ukraine dans l'Europe". Il a ensuite annoncé "un nouveau paquet d'aide à la sécurité de 60 millions de dollars" en plus des 400 millions de dollars d'aide à la sécurité que les États-Unis ont déjà fournis à l'Ukraine cette année. Après avoir reculé de 1000 kilomètres par rapport à la ligne rouge de Gorbatchev, Poutine a tracé une nouvelle ligne rouge le 2 décembre, demandant des "garanties de sécurité fiables et à long terme". Ces garanties "excluraient toute nouvelle avancée de l'OTAN vers l'est et le déploiement de systèmes d'armes qui nous menacent à proximité du territoire russe". Poutine est parfaitement conscient que la ligne rouge s'est déplacée de 1000 kilomètres vers l'est. Lors de la conférence de Munich sur la politique de sécurité en 2007, M. Poutine a demandé au monde entier : "Qu'est-il advenu des assurances que nos partenaires occidentaux ont données après la dissolution du Pacte de Varsovie ? Où sont ces déclarations aujourd'hui ? Personne ne s'en souvient. Mais je vais me permettre de rappeler à ce public ce qui a été dit. Je voudrais citer le discours du secrétaire général de l'OTAN, M. Woerner, prononcé à Bruxelles le 17 mai 1990. Il a déclaré à l'époque que : "le fait que nous soyons prêts à ne pas placer une armée de l'OTAN en dehors du territoire allemand donne à l'Union soviétique une solide garantie de sécurité". Où sont ces garanties ? Les garanties n'étaient qu'une tromperie, et la ligne rouge s'est déplacée de plusieurs centaines de kilomètres et est devenue une menace. Sept ans plus tard, dans son bilan de l'année 2014, le ministère russe des affaires étrangères notera que "l'expansion continue vers l'est [et] les vagues successives d'élargissement de l'OTAN [sont] contraires aux assurances données au plus haut niveau". En 2015, la stratégie de sécurité nationale de la Russie a indiqué que l'expansion continue de l'OTAN et l'approche de son infrastructure militaire des frontières de la Russie constituaient une menace pour la sécurité nationale. La première garantie a été donnée le 9 février 1990 lorsque le secrétaire d'État Baker a assuré à Gorbatchev que si l'OTAN obtenait l'Allemagne et que la Russie retirait ses troupes d'Allemagne de l'Est, l'OTAN ne s'étendrait pas à l'est de l'Allemagne. Dans ses mémoires, Gorbatchev indique qu'il a accepté les conditions de Baker "avec la garantie que la juridiction ou les troupes de l'OTAN ne s'étendraient pas à l'est de la ligne actuelle". Le 12 décembre 2017, les National Security Archive ont publié les documents détaillant ce qui avait été promis à Gorbatchev. Selon le regretté Stephen Cohen dans son livre "War With Russia ?", les documents révèlent enfin, et avec autorité, que "la vérité, et les promesses non tenues, sont beaucoup plus vastes que ce que l'on savait jusqu'à présent : toutes les puissances occidentales impliquées - les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne elle-même - ont fait la même promesse à Gorbatchev à de multiples occasions et de diverses manières emphatiques". Il n'était pas nécessaire qu'il en soit ainsi. Comme Gorbatchev avant lui à la fin de la guerre froide, Poutine a espéré contribuer à la création d'une communauté internationale qui, plutôt que de constituer des blocs, mettrait en avant la coopération entre égaux. Il avait même suggéré l'adhésion de la Russie à l'OTAN. Même dans le discours où il a tracé la nouvelle ligne rouge de la Russie, M. Poutine a continué à suggérer une solution coopérative. Il a déclaré que "l'élaboration d'accords spécifiques" devait se faire "dans le cadre d'un dialogue avec les États-Unis et leurs alliés". Il a ajouté, diplomatiquement, que "nous n'exigeons pas de conditions spéciales pour nous-mêmes et nous sommes conscients que tout accord doit prendre en compte les intérêts de la Russie et de tous les pays euro-atlantiques". Bien qu'il s'agisse de la voie la moins conflictuelle, c'est celle qui a le moins de chances d'être empruntée, car les seules assurances données aujourd'hui sont celles du secrétaire à la défense Lloyd Austin, qui a récemment rassuré la Géorgie et l'Ukraine en leur disant que la "porte est toujours ouverte" à l'adhésion à l'OTAN, au grand dam de Moscou.
  3. Ce n'est pas "délibéré". C'est plutôt irrationnel : un mélange d'hybris et de somnambulisme, j'emprunte ce dernier terme au rapport de la Chambre des Lords britanniques de 2015 sur la situation en Ukraine et la politique européenne en Ukraine (à l'époque le Royaume-Uni était membre de l'Union Européenne). Emprunt lui-même emprunté au livre de Christopher Clark sur le déclenchement de la Première guerre mondiale.
  4. Relis l'interview de Sarkozy. Sarkozy parle très clairement de "lignes rouges" de la Russie.
  5. A) le jour où la Suisse, le Luxembourg et les îles anglo-normandes s'apprêteraient à entrer dans une alliance militaire avec la Chine, il faudrait le faire, je pense, oui. B) Pas avant 2014. Avant 2008. Avant le sommet de l'OTAN de Bucarest où les États-Unis, contre les avis de Merkel et Sarkozy, ont promis à l'Ukraine (et à la Géorgie) une entrée dans l'OTAN. Ce que tu appelles des affidés, ce sont des Russes. Les Criméens sont des Russes. D'après une carte d'un atlas scolaire soviétique, la nationalité des Criméens (par opposition à la "citoyenneté soviétique", qui transcende les frontières ethniques) est Russe : Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupes_ethniques_d'Union_soviétique
  6. Si on revenait un peu à la base ? Les États-Unis d'Amérique ont enfreint une ligne rouge de la Russie. Il en est résulté une guerre. Les plaidoiries de droit international n'y changeront rien. Notre capacité d'influer les États-Unis d'Amérique étant limitées, il ne nous reste plus qu'à mettre un cierge à sainte Rita en espérant qu'ils apprendront de leurs erreurs.
  7. Je vois mal comment une "victoire complète" pourrait être une source de revenus capable de rembourser "les autres coûts payés". L'Ukraine est un pays en faillite qui coûte plus qu'il ne rapporte. La seule valeur qu'a l'Ukraine pour la Russie c'est en tant que glacis qui met une distance entre l'OTAN et elle. La neutralisation accomplit cet objectif.
  8. https://www.marianne.net/economie/allocs-ou-credit-dimpots-aux-entreprises-en-allemagne-la-coalition-se-fissure-entre-verts-et-liberaux (16 août 2023) En Allemagne, la ministre écologiste de la Famille, Lisa Paus, a mis son veto à l'adoption d'une loi diminuant les impôts des entreprises de 6 milliards d'euros, portée par le très libéral ministre des Finances, Christian Lindner. Si elle en accepte le principe, elle conditionne son accord au développement accru d'une sécurité sociale pour les enfants.
  9. Dans l'interview que j'ai citée ici : http://www.air-defense.net/forum/topic/20043-europe-vs-usa-le-duel/page/6/#comment-1654305 après avoir présenté un certain nombre de clés du métier de chef de la CIA, le général David Petraeus loue son intervieweur, à savoir Charlie Rose pour son "incroyable curiosité" (54:45), et de citer Albert Einstein : « Je n'ai pas de talent particulier. Je suis seulement passionnément curieux » : « cela nous caractériserait tous les deux ». Donc je pense que si on lui demandait son avis, David Petraeus dirait que quelqu'un qui rejette sommairement l'avis d'un chercheur indépendant comme Rahmane Idrissa qui a un point de vue original et nuancé sur ce qui se passe dans son pays et qui est capable de l'exprimer avec talent, n'est pas quelqu'un de curieux, et ne ferait probablement pas un très bon chef de la CIA.
  10. Il était bien caché sous le titre jargonneux de Médor :
  11. https://newleftreview.org/sidecar/posts/rule-by-junta (7 août 2023) Rahmane Idrissa Le règne du PNDS a commencé avec de bonnes intentions, mais il a rapidement été entaché de graves défauts qui ont rendu plus difficile la mise en place d'une politique de sécurité viable. Deux d'entre elles, en particulier, ont dressé le public contre le parti au pouvoir. La première est la corruption endémique, qui a donné une mauvaise réputation à la démocratie au Niger et que le PNDS avait promis d'éradiquer. En 2011, le gouvernement a créé un numéro vert pour dénoncer les actes de corruption, ainsi qu'un organe permanent de lutte contre la corruption, suscitant des espoirs de réforme qui ont été déçus par la suite. La deuxième faille est la refonte du système politique. Tout au long des années 2000, la vie politique nigérienne a fonctionné sur la base de blocs de coalition opposés qui se disputaient les places et obligeaient chaque parti à faire des compromis. Cela a créé un équilibre politique qui a donné de l'espoir aux forces d'opposition et a réduit la crainte du public d'être exclu de la recherche de la rente politique ou de la participation. C'est cet équilibre que le PNDS s'est employé à détruire, dans le but de consolider son emprise permanente sur le pouvoir. Les partis d'opposition ont été fragmentés (les Nigériens utilisent le terme français énergique de concassage, comme pour le broyage d'un matériau dur), puis absorbés par le biais d'une distribution somptueuse de trésors : emplois de choix, contrats, tolérance pour les détournements de fonds et autres irrégularités. Les gouvernements dirigés par le PNDS ont fait de la place à des dizaines de ministres - toujours plus de quarante - ainsi qu'à des centaines de conseillers et de "hauts représentants". Les partis qui ont refusé cette forme d'"inclusion" ont été persécutés, notamment par l'organe de lutte contre la corruption susmentionné (le numéro vert a été supprimé très tôt). La seule organisation qui a résisté à l'assimilation pendant toute la durée du mandat du PNDS est le Moden (Mouvement démocratique nigérien), plus connu sous le nom de Lumana, qui avait la mainmise sur la région occidentale du pays, y compris la capitale, Niamey. Son candidat, Hama Amadou, a passé la campagne présidentielle de 2016 en prison. La domination du PNDS a eu des conséquences délétères sur la démocratie nigérienne. Elle a dépolitisé la sphère publique, ce qui a accru la politisation d'autres domaines de la vie nationale, y compris la fonction publique, où la promotion dépendait de l'allégeance au parti et à sa coalition, et l'armée. Un régime de parti unique avait été instauré de facto. La présence étrangère a été perçue comme une intrusion, et le PNDS n'a pas pu la faire accepter par le public en raison de son propre style de gouvernement qui a semé la discorde. À l'époque de la politique de compromis, il aurait pu présenter ses arguments aux partis d'opposition et aux groupes de la société civile véritablement indépendants, et une presse indépendante et digne de confiance aurait pu être impliquée. L'opinion publique aurait pu être influencée par le débat. Mais le PNDS a présenté toute critique comme une menace émanant d'une opposition radicalisée (les militants du PNDS appelaient leurs homologues Lumana "les délinquants"), plutôt que comme un grief légitime. L'élite du Sahel, et plus largement de l'Afrique de l'Ouest francophone, a traditionnellement tendance à faire des Français les boucs émissaires de ses propres échecs, en s'appuyant sur le concept familier mais insaisissable de Françafrique. En outre, un mélange idéologique plus récent qui combine le radicalisme décolonial, des idéologies marginales comme le Kemetism (une croyance religieuse selon laquelle l'Afrique noire est l'héritière de l'Egypte pharaonique), et le souverainisme hypersensible des faibles, s'est infiltré dans le public via les réseaux de médias sociaux, parfois à partir de sources de la communauté noire de France. Une russophilie propre au Mali, remontant au règne du leader indépendantiste Modibo Keita, a également percolé dans ce mélange. Et les propres erreurs de la France, qui découlent de ses relations très inégalitaires avec ses partenaires africains, ont jeté de l'huile sur le feu. Le Niger du PNDS ne voyait aucune raison de rompre ses accords avec l'Occident. Mais les militaires, influencés par le même message idéologique, pensaient que la sécurité collective avec le Mali et le Burkina Faso était plus importante que le partenariat avec ces puissances étrangères. C'est pourquoi ils étaient boudeurs dans les réunions avec le gouvernement. Bazoum, semble-t-il, a essayé de les écouter. Au début de cette année, son chef de la défense, Salifou Mody, a été envoyé à Bamako pour négocier des mesures de sécurité collective. Il est possible que Bazoum ait entendu qu'il faisait plus que cela, puisqu'il l'a démis de ses fonctions en avril et lui a confié l'ambassade aux Émirats, une source potentielle de revenus importants. Mais cette manœuvre n'a pas sauvé le président sortant. Arrivé au pouvoir par le coup d'État en tant que numéro deux, Mody s'emploie désormais à tisser des liens avec Bamako et Ouagadougou, tandis que la junte de Niamey a "dénoncé" le partenariat avec la France. En théorie, le coup d'État pourrait résoudre les deux principaux problèmes du Niger. Il pourrait "redémarrer" (reboot) sa démocratie, qui avait été gelée par le système [PNDS], et il pourrait conduire à l'élaboration d'une meilleure politique de sécurité. Si l'on en croit la trajectoire du PNDS, ces deux résultats sont liés. Mais la junte se soucie-t-elle de la démocratie ? Le processus de redémarrage de la démocratie par un coup d'État n'est pas un événement extraordinaire au Niger. En fait, il s'est produit trois fois dans le passé, en 1996 (sans doute), 1999 et 2010. Mais aujourd'hui, le climat national et international est différent. Les putschistes de Niamey sont inspirés par les exemples de Bamako et de Ouagadougou, dont les juntes ont résisté aux sanctions et à la "communauté internationale" et à la CEDEAO, tout en s'engageant à peine à revenir à une gouvernance démocratique. Comme dans ces autres pays, la junte nigérienne bénéficie actuellement de l'adulation de l'opinion publique, heureuse de voir la chute du système [PNDS]. Ils peuvent interpréter cela comme une forme de légitimation qui les dispense de revenir au processus démocratique. Par ailleurs, le climat idéologique qui pousse à la rupture avec la France et l'Occident contribuera également à préparer le terrain pour l'autoritarisme - même si l'on peut reprocher à l'Occident d'avoir fermé les yeux sur les propres tendances autoritaires du PNDS et de les avoir encouragées par défaut. Les événements au Burkina Faso et au Mali indiquent qu'après un an, le soutien réel aux juntes se réduit aux idéologues convaincus et à ceux qui ont misé leur avenir sur leur régime. Les autres tendent à les accepter parce que les changements matériels dans leur vie sont minimes. Si la participation politique reste faible, les Sahéliens acceptent traditionnellement que le régime militaire ressemble à cela. Il en résulte une forme de régression politique - bien que la démocratie telle qu'elle a été pratiquée sous le régime d'Ibrahim Boubakar Keita au Mali ou sous le système [PNDS] au Niger n'ait guère constitué un progrès non plus. Si les putschistes parviennent à asseoir leur pouvoir et à maintenir leur intransigeance, refusant tout compromis avec les Nigériens et les Occidentaux, ce qui impliquerait inévitablement une rupture avec les méthodes des juntes malienne et burkinabé, le résultat probable sera le retrait de l'aide européenne à la sécurité et au développement (à défaut de l'aide humanitaire) et le maintien des sanctions de la CEDEAO, qui risquent d'être plus dommageables pour le Niger qu'elles ne l'ont été pour le Mali. La population nigérienne souffrira, mais elle le prendra comme une calamité de plus parmi tant d'autres, surtout si l'on considère sa peur proverbiale du "soldat". Il restera alors deux inconnues : l'attitude des Américains, qui voudront conserver leurs bases dans le désert, et celle des Russes, si la junte décide de les inviter au Niger sous la forme de Wagner. Ce qui, au vu de sa rhétorique récente, n'est pas impossible.
  12. C'est une dissidence interne, vite pardonnée. En politique étrangère, Giscard a poursuivi (tout comme Mitterrand) la "politique de grandeur de la France" dont parle éloquemment Rahmane Idrissa dans le post que je viens de citer : http://www.air-defense.net/forum/topic/23441-niger/page/16/#comment-1654282
  13. https://rahmane.substack.com/p/du-sentiment-antifrancais-au-sahel (22 novembre 2021) Rahmane Idrissa J’arrive à Niamey dans une ambiance de fureur antifrançaise pan-sahélienne qui a inondé les réseaux sociaux à la faveur des blocus imposés à la progression d’un convoi militaire français par des masses burkinabès excitées de trouver une cible honnie mais inoffensive à leur indignation contre la situation d’oppression violente (de la part de groupes armés djihadistes) à quoi est assujettie une bonne partie de leur pays. L’opinion est répandue dans la population que les militaires français ne viendraient dans les zones de guerre que pour distribuer des armes aux djihadistes. Cette idée est irréfutable car elle ne repose pas sur des faits mais sur des sentiments, et on ne contredit malheureusement pas les sentiments par des preuves factuelles. Il s’agit en l’occurrence d’une mythification de la mauvaiseté diabolique de la France qui travaille l’imagination sahélienne à tous les niveaux, depuis les intellectuels et autres personnages instruits jusqu’au paysan assis dans sa hutte mais qui, grâce à son smartphone, reçoit quotidiennement des discours hallucinés sur ce thème propagés en boucle par des individus qui ont trouvé une facile vocation dans le French bashing. Comme me le disait le journaliste Antoine Glaser au cours d’un entretien récent à Paris, les djihadistes ont déjà gagné. Il faisait allusion au fait que l’insécurité encore plus grande pour les Occidentaux que pour les locaux a entraîné leur départ de la région, y compris surtout au niveau des liens humains tissés, en marge des grosses machines étatiques et multilatérales, par des petites ONG, des personnes généreuses ou éprises d’Afrique, des destins apparemment excentriques consacrés à œuvrer obscurément dans une campagne oubliée. Mais l’autre victoire des djihadistes, c’est certainement le renforcement et l’hystérisation du sentiment antifrançais, un phénomène ancien qui n’est pas sans justification bien entendu, mais qui, à côté d’aspects de saine réaction, révèle aussi des pathologies morales et intellectuelles qui, à terme, sont dangereuses pour le Sahel lui-même. La politique de grandeur de la France, ainsi que le néocolonialisme qui lui est rattaché, ont depuis longtemps cessé d’être viables – et l’opération Barkhane est le premier acte de son décès, bien que les Africains, et en tout cas l’opinion publique sahélienne, ne s’en rendent absolument pas compte. La politique de grandeur de la France en Afrique obéissait à deux impératifs apparemment contradictoires : participer à l’effort américain de la guerre froide et de l’endiguement du communisme (ce qui était surtout manifeste au cours des années 1960-70), et garantir l’autonomie de la France face aux États-Unis, par exemple en contrôlant le vote africain francophone aux Nations-Unies et plus généralement en préservant une capacité d’action indépendante de la tutelle américaine sur « le monde libre ». Au début des années 1990, la fin de la guerre froide mit fin également à l’une des fonctions de la puissance française en Afrique, celle de gendarme du monde libre. Les États-Unis purent pousser à la démocratisation et à la promotion des droits humains, et la France dut suivre le mouvement, comme le montre le fameux discours de La Baule. Mais en Afrique francophone comme ailleurs, la conjonction entre démocratisation au plan politique et politique d’ajustement structurel au plan économique était pour le moins explosive. Elle signifiait en effet que les demandes et pressions populaires sur l’État se multipliaient avec l’apparition d’une société civile multiforme en même temps que le champ d’action de l’État se rétrécissait drastiquement. La dévaluation [du franc CFA] fut actée en 1994, qui s’avéra être l’annus horribilis pour la puissance française en Afrique. En effet, ce fut également au cours de cette année-là que le Rwanda explosa entre les mains d’une France qui jouait aux apprentis-sorciers avec des sentiments de haine socio-« ethnique » d’une virulence extrême. Le rapport sur la politique de François Mitterrand commandé par Macron parle à ce sujet d’une « défaite de la pensée » et d’un « effondrement intellectuel », soulignant à quel point un État – ou en tout cas sa composante centrale, l’Élysée – qui croyait si bien connaître le continent noir s’était fourvoyé dans l’erreur fatale et la faute tragique. Cette défaite était celle de la politique néocoloniale et, en sous-jacence, de la politique de grandeur. Si la fin de la guerre froide avait rendu impertinent le volet anticommuniste de la politique néocoloniale, le Rwanda mit un terme à l’autre volet, la défense de l’autonomie face aux Américains. Après 1994, la politique néocoloniale en Afrique n’avait plus raison d’être, sinon le fait que ce qui a été mis en place une fois durera par simple fait de conatus (de volonté de persévérer dans son être) tant qu’il n’a pas été démantelé de propos délibéré. Les interventions françaises en Afrique post-1994 ne s’inscrivaient plus dans une stratégie néocoloniale cohérente et charpentée. Elles relevèrent du conatus. Serval et Barkhane sont différents. Ces deux opérations échappent au conatus néocolonial parce qu’elles s’inscrivent dans les priorités nouvelles de l’État français, la construction européenne (en particulier le concept de défense européenne) et la lutte contre le djihadisme qui a perpétré de nombreuses tueries de masse sur le sol français et européen. Ces opérations soulignent aussi bien les nouvelles limites de l’action française en Afrique – qui a besoin à présent de l’appui des puissances anglo-saxonnes, jadis considérées comme des demi-rivales – que des nouveautés caractéristiques de l’époque. Par exemple, à l’inverse une fois encore de ce qui se passait dans le cas des interventions de style néocolonial, la France a besoin, aujourd’hui, d’États africains forts et d’armées africaines qui ne soient pas, comme cela était largement le cas au Sahel, des armées d’opérette. Cela vient d’une convergence d’intérêt inédite, sur le plan sécuritaire, entre l’Europe et le Sahel, et surtout entre la France et ses anciennes colonies. De ce fait, la montée d’un sentiment antifrançais tournant à l’obsession haineuse dans la région est une de ces tragédies des erreurs qui résultent d’une terrible histoire et d’un mauvais passé. Comme, jusqu’à 2013, la France n’est jamais intervenue militairement en Afrique que dans une optique néocoloniale, il est logique de considérer que cette énième intervention s’inscrit dans la même lignée. Cela est d’autant plus le cas que, tout en évoluant vers une nouvelle phase de ses relations avec l’Afrique, la France préserve encore certains des instincts développés par le gaullisme et sa politique de grandeur. Macron, qui a déclaré une fois au magazine Le Point qu’il assumait « la grandeur », conserve le style cassant et péremptoire qui relève de cette époque ancienne – et que d’ailleurs les chefs d’État qui agissaient alors s’étaient soigneusement abstenus d’adopter. Alors que les Africains ont souffert avec une sorte de résignation veule les interventions françaises néocoloniales du passé, ils s’insurgent enfin avec une pétulance de meute au premier moment où, enfin, une intervention française se fait véritablement dans leur intérêt. « Éloignement culturel » La mondialisation (...) a commencé à offrir aux Francophones des alternatives à la France pour accéder à une culture cosmopolite – et d’abord les États-Unis et le Canada, avant que ce ne soit d’autres horizons par la suite. La fille d’un de mes amis ne rêve que de Dubaï ; une jeunette de son âge en 1995 rêvait de New York ; en 1980, de Paris. Les Francophones de 1980, même antifrançais, comprenaient subjectivement ce qui se passait en France ; ce n’est nullement le cas de ceux de 2021. « La croyance est plus forte que le savoir », l'idéologie contre la réalité, les « conférences ampoulées » contre les « solutions pratiques » Il m’est finalement apparu que le sentiment antifrançais ne se résumait pas à de l’anti-néocolonialisme. Il a aussi à voir avec le nationalisme ou, comme on dit ces derniers temps, l’identité nationale, chose que j’ai tendance à considérer comme pouvant facilement déraper vers des formes toxiques de bêtise, comme on le voit d’ailleurs au sein de l’extrême-droite française. Ces gens, et tous ceux qui nourrissent leur inclination dogmatique, sont censés être les élites du Sahel, et ce sont des élites qui, manifestement, sur un problème d’urgence vitale pour leurs peuples, ne pensent pas. (...) La France (...) est le diable qui correspond à tous nos problèmes, et donc dispense de penser et de délibérer. [Il y a un peu plus d'un an] il y avait une sorte de petit mouvement insurrectionnel dans la région de Diffa qui dénonçait la dictature PNDS et s’en prenait spécifiquement à Bazoum Mohamed, alors l’un des pontes du PNDS mais surtout originaire du secteur. J’essayai d’expliquer de quoi il retournait, mais elle [une professeur de droit à Ouagadougou] me coupa : « C’est organisé par la France ! ». Un tantinet éberlué, je lui dis, que nenni, que la France se trouvait fort bien du régime PNDS et n’avait aucune raison de le déstabiliser, qu’à mon avis cela avait à voir avec le fait que Bazoum, qui était particulièrement visé… Elle ne me laissa pas dévider mon ennuyeuse démonstration, beaucoup moins excitante pour elle que le diabolisme français. Je me souviens que ce qui me frustrait, dans les années de mes premières joutes avec les antifrançais, il y a bien longtemps de cela, c’est que je voulais discuter avec eux des solutions pratiques à opposer au néocolonialisme, et ils voulaient partir en croisade. J’insistais prosaïquement sur les réalités, et l’importance de connaître les réalités, y compris les causes endogènes de nos faiblesses et de nos incapacités, par exemple la corruption, le manque de sens et de souci de l’État, l’absence de vision stratégique, les obsessions ethniques là où il faudrait des obsessions sociales. Mais la réponse, toujours, était que tant que la France n’était pas vaincue, on ne pouvait s’occuper de ces questions – sur quoi je demandai, question de réalité, comment on entendait vaincre la France avec toute sa puissance et toutes nos faiblesses qui, paraît-il, n’étaient pas prioritaires. Il n’y avait jamais de réponse à cela. Les États du Sahel, qui n’étaient stables que par défaut, sont en voie de déstabilisation face au défi lancé à coups de massacres et de destructions (d’écoles essentiellement) par les djihadistes. Dans une telle situation, ceux qui rejettent la voie suivie par le pouvoir, par exemple l’alliance avec la France, ne doivent pas se contenter de dénoncer ladite voie et de réclamer la démission des gouvernants : ils doivent expliquer ce qu’ils feraient une fois aux commandes, quelle voie ils entendent suivre, et comment ils entendent résoudre le problème une fois la France expulsée du terrain. Mais de ceci, on n’entend rien. Les conférences ampoulées délivrées urbi et orbi par des politiciens d’opposition, des « oulémas », des universitaires jusque-là terrés dans leur tour d’ivoire, et diffusées avec zèle sur WhatsApp, portent toutes et toujours sur la mauvaiseté éternelle de la France, jamais sur des solutions pratiques ou des exposés stratégiques.
  14. https://politiqueinternationale.com/revue/n180/article/loukachenko-mediateur-ou-complice (Été 2023) Les liens qui unissent la Russie et la Biélorussie sont très forts, et ils se sont encore resserrés depuis quelques années. Le processus lancé dans les années 1990, qui consiste à former une union de type confédéral, a franchi une nouvelle étape avec la signature, en novembre 2021, par Loukachenko et Poutine, d’une série de vingt- huit accords portant sur l’intégration des systèmes monétaires, la création d’un espace de paiement commun et l’adoption de nouvelles règles fiscales communes. Ces accords prévoient également l’instauration d’un marché unique de l’énergie, l’harmonisation des règlements et des normes dans de nombreux secteurs d’activité, etc. Au même moment, le président Loukachenko a reconnu la Crimée, annexée par la Russie en 2014, comme territoire légalement russe, ce qu’il refusait de faire auparavant. D’après plusieurs spécialistes (4), ce rapprochement s’explique en grande partie par les sanctions particulièrement sévères décrétées par les Occidentaux à l’encontre du régime. Il est important de noter le développement spectaculaire de la présence chinoise en Biélorussie ; aujourd’hui, Pékin est le deuxième partenaire de Minsk après Moscou.
  15. Je ne vois pas comment on pourrait être jaloux des erreurs successives commises par les Américains dans leur politique étrangère. Giscard ne se sent pas jaloux, mais supérieur à des gens comme George W. Bush (guerre d'Irak) ou Obama, et je pense qu'il a plutôt raison. D'autre part, on l'oublie, mais c'est un gaulliste. L'expérience gaulliste est une expérience où l'Amérique s'avère être un danger mortel pour la France, qui révèle que la France ne peut en dernière analyse compter que sur elle-même :
  16. https://news.yahoo.com/milei-promises-argentina-saved-libertarian-080000000.html (17 août 2023) Une victoire de Milei, un économiste formé à l'université Belgrano de Buenos Aires, serait une version plus dramatique du gouvernement pro-business de l'ancien président Mauricio Macri. Ce dernier a tenté d'introduire des réformes de marché après son entrée en fonction en 2015, mais s'est heurté à l'opposition politique et a foncé tête baissée dans une crise financière qui a conduit le pays à rappeler le Fonds monétaire international pour un énième plan de sauvetage. Le successeur de Macri, le péroniste Alberto Fernandez, s'est efforcé de redresser l'économie dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et d'une grave pénurie de devises fortes qui a rendu le pays vulnérable à un nouveau défaut de paiement. Il est tellement impopulaire qu'il a choisi de ne pas se représenter cette année. Milei a déclaré qu'il ferait tout son possible pour éviter un défaut de paiement sur les obligations étrangères, mais les investisseurs sont sceptiques, en partie parce qu'ils craignent que ses propositions politiques soient bloquées par le Congrès et déclenchent des troubles sociaux.
  17. Elle me fait penser à celle de Giscard, dont personne jusqu'à présent n'a tenté de prouver qu'il était un agent russe ou alors il faut remonter à Mitterrand qui disait qu'il était le "petit télégraphiste" de Brejnev.
  18. https://www.19fortyfive.com/2023/08/the-hard-reality-ukraines-last-gasp-offensive-has-failed/ (15 août 2023) Le jour où l'offensive a commencé, Foreign Affairs a publié une analyse intitulée "Ukraine's Hidden Advantage : How European Trainers Have Transformed Kyiv's Army and Changed the War" (L'avantage caché de l'Ukraine : comment les formateurs européens ont transformé l'armée de Kiev et changé la guerre). Pourtant, comme on le constate douloureusement après presque trois mois d'opération, la formation européenne et de l'OTAN n'a pas transformé les FAU. Comme je l'ai affirmé plusieurs mois avant le début de l'offensive, il était pratiquement impossible pour l'Ukraine de se transformer en l'espace de quelques semaines ou de quelques mois d'entraînement et d'un méli-mélo d'équipements de l'OTAN. Pour produire une force de terrain efficace, capable d'utiliser des opérations d'armes combinées pour vaincre une grande puissance qui a préparé un système défensif à plusieurs ceintures, il faut d'abord disposer d'un nombre appréciable de brigades de combat dotées d'un effectif complet. Les bataillons et les compagnies de chaque brigade doivent être dotés de chefs de section et de sergents, de commandants de compagnie, de sergents-chefs, de sergents-majors, de commandants de bataillon et d'officiers d'opérations ayant l'expérience de la conduite de telles opérations. Ces chefs doivent avoir une expérience de deux à cinq ans au niveau de la section, de cinq à sept ans au niveau de la compagnie et de 15 à 20 ans au niveau du bataillon et de la brigade. Une fois que les unités sont correctement dotées de chefs instruits et entraînés, il faut ensuite développer les compétences de chaque soldat (conducteur de char, mitrailleur Bradley, membre d'une escouade d'infanterie, etc.), puis former les équipages à l'utilisation des plates-formes de combat blindées, puis les pelotons à combattre ensemble, puis les compagnies à combattre ensemble, puis les bataillons à la brigade, et enfin les brigades et les divisions dans l'armée du théâtre d'opérations. Tous ces entraînements individuels et collectifs doivent être réalisés pour produire une opération d'armes combinées coordonnée et réussie. L'Ukraine ne disposait d'aucune de ces conditions préalables. Il n'est donc pas surprenant que l'offensive tant attendue se soit heurtée à un mur dès le départ. En ce troisième mois, les UAF ont progressé de façon hésitante sur le front de Zaporezhia - en prenant Staromaiorske, la majeure partie d'Urozhaine et la plus grande partie de Robotyna - mais ont perdu du terrain au nord, dans la région de Kupyansk. Mais ils ont perdu des dizaines de milliers d'hommes pour grappiller ces quelques kilomètres. L'UAF ne dispose pas de suffisamment de troupes ou d'équipements pour continuer à progresser à ce rythme. Elles seront probablement à court d'hommes bien avant d'atteindre ne serait-ce que leurs objectifs intermédiaires. La vérité froide et dure de la guerre entre la Russie et l'Ukraine aujourd'hui est que l'offensive de la dernière chance de l'Ukraine a échoué, et qu'aucune pirouette ne changera le résultat. L'UAF a échoué pour des raisons tout à fait prévisibles, fondées sur des principes éprouvés de combat qui ne se prêtent ni à l'optimisme, ni aux vœux pieux, ni à la pirouette. Depuis le début de la guerre, la politique de Washington a consisté à soutenir l'Ukraine "aussi longtemps qu'il le faudra". La question de savoir si c'était une bonne ou une mauvaise idée sera débattue une autre fois. Ce qui importe ici, c'est que cette politique n'a pas produit de résultats bénéfiques pour Kiev ou Washington et qu'elle doit maintenant évoluer pour tenir compte des nouvelles réalités.
  19. https://www.latimes.com/opinion/story/2022-02-21/donald-trump-barack-obama-bill-clinton-rich-ex-presidents (21 février 2022) Bill Clinton, par exemple, a reçu 500 000 dollars pour un seul discours de la part d'une banque moscovite ayant des liens étroits avec le Kremlin. Au total, Bill et Hillary Clinton auraient gagné - et j'utilise ce terme à la légère - 153 millions de dollars en honoraires de conférenciers entre 2001 et 2015. Si l'on y ajoute les livres, les honoraires de consultants et autres, ils ont engrangé 240 millions de dollars au cours de ces années, selon une analyse distincte de Forbes. Les Obama s'en sortent bien aussi. Barack Obama a reçu 400 000 dollars pour un discours prononcé devant la société de services financiers Cantor Fitzergald, quelques mois seulement après avoir quitté ses fonctions. Cela représente plus de six fois le revenu annuel médian d'un ménage américain pour, tout au plus, quelques heures de travail. Dieu sait combien de discours de ce type il prononce chaque année. De plus, Michelle et lui auraient reçu une avance de 65 millions de dollars pour un contrat de deux livres avec Penguin Random House. M. Obama explique qu'il essaie de rester réaliste. "Il y a des limites à ce que l'on peut manger. Il y a une limite à la taille de la maison que l'on peut avoir. Il n'y a qu'un nombre limité de beaux voyages que l'on peut faire. Je veux dire, c'est assez", a-t-il déclaré en 2018. Un an plus tard, il a acheté sa maison de 6 892 pieds carrés sur un domaine de 29 acres à Martha's Vineyard pour 12 millions de dollars. C'est une escapade par rapport à sa maison de 8 millions de dollars et neuf chambres à Washington, et c'est là qu'il devait organiser une somptueuse fête d'anniversaire pour ses 60 ans l'année dernière avec George Clooney, Oprah Winfrey, Beyoncé et Jay-Z et quelque 450 autres personnes, avant qu'elle ne soit réduite en raison du COVID-19. Et, diront certains, pourquoi pas ? Nous sommes en Amérique, terre d'opportunités ! Pourquoi reprocher à nos anciens présidents leur richesse ? Pourquoi ne pourraient-ils pas se promener avec David Geffen à Tahiti ou se déplacer dans l'avion de Ron Burkle ? Ils n'ont aucune obligation de renoncer aux biens matériels et de se consacrer aux pauvres comme Mère Teresa. D'ailleurs, les gens semblent vouloir acheter leurs livres et écouter leurs discours. Quel est donc le problème ? Pour moi, il y a un élément de jalousie, bien sûr. Je ne le nie pas. Il y a aussi le fait que nous, les contribuables, versons aux cinq ex-présidents encore en vie plus de 200 000 dollars par an de pension pour le reste de leur vie, et que nous payons la note pour leurs bureaux, un million de dollars de frais de voyage et la protection à vie des services secrets, entre autres avantages. Pourquoi faisons-nous cela exactement ? L'origine de l'argent qu'ils gagnent soulève des questions. Pourquoi des banques moscovites, des sociétés telles que Cantor Fitzgerald et des magnats zillionnaires (dont Jeffrey Epstein) sont-ils prêts à acheter une association présidentielle à des prix aussi exorbitants ? Qu'est-ce qu'ils y gagnent ? En fin de compte, je me sens trahi. La commercialisation et l'exploitation de la présidence me dérangent. Je suis gêné par la commercialisation et l'exploitation de la présidence, par les incitations farfelues qui existent aujourd'hui pour se présenter à cette fonction. Par l'excès ostentatoire de la vie de nos ex-présidents, qui envoie un message déprimant à une époque où la pauvreté est criante et les inégalités de revenus grotesques.
  20. Avec Kissinger, tu es dans la catégorie des anciens qui ne sont pas menacés dans leur carrière s'ils tiennent un propos politiquement incorrect, et dont on peut se demander à quel point ils sont bien informés depuis qu'ils sont à la retraite. Le chef de cabinet Stian Jenssen, c'est un fonctionnaire, non élu, pur engrenage de la machinerie bureaucratique, qui a vent de tout ce qui se dit dans les bureaux. Quelque part, il exprime le Zeitgeist de ladite bureaucratie. Il faudrait regarder précisément, mais je ne serais pas étonné que ce soit aussi quelqu'un dont la parole est rare, qui ne "braille pas tous les quatre matins".
  21. https://www.theguardian.com/world/2023/aug/16/nato-official-suggests-ukraine-could-give-up-territory-in-exchange-for-membership "Je pense qu'une solution pourrait être que l'Ukraine cède des territoires et obtienne en échange l'adhésion à l'OTAN", a déclaré M. Jenssen [Stian Jenssen, chef de cabinet du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg] à son auditoire, notant que les discussions sur le statut de l'Ukraine après la guerre se poursuivaient dans les cercles diplomatiques. Un jour plus tard, il a accordé une interview au même journal, VG, qui avait rapporté ses premiers commentaires. "Ma déclaration à ce sujet faisait partie d'une discussion plus large sur les scénarios futurs possibles en Ukraine, et je n'aurais pas dû la formuler ainsi. C'était une erreur", a-t-il déclaré. Toutefois, M. Jenssen n'a pas retiré l'idée qu'un accord "terre contre adhésion à l'OTAN" pourrait finalement être mis sur la table. Si des négociations de paix sérieuses ont lieu, la situation militaire du moment, notamment la question de savoir qui contrôle quel territoire, "aura nécessairement une influence décisive", a déclaré le chef de cabinet.
  22. source : https://www.thefp.com/p/nellie-bowles-tgif-everyones-a-fraud
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