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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sharp_(entreprise) Le 2 avril 2016, Kōzō Takahashi et Terry Gou signent finalement le document qui précise que Foxconn va acquérir, par le biais d'une augmentation de capital, 66 % de Sharp pour 389 milliards de yens. https://www.japantimes.co.jp/news/2022/06/23/business/corporate-business/sharp-english-hon-hai-foxconn/ (23 juin 2022) Sharp Corp. fera de l'anglais sa langue officielle dans un an, a déclaré jeudi Wu Po-hsuan, directeur général de l'entreprise japonaise d'électronique. https://www.japantimes.co.jp/news/2022/06/23/national/okinawa-battle-anniversary-2/ Okinawa a commémoré jeudi le 77e anniversaire de la fin d'une importante bataille terrestre de la Seconde Guerre mondiale entre les troupes japonaises et américaines. Le Premier ministre Fumio Kishida a été le premier dirigeant japonais en trois ans à assister au service commémoratif en raison des restrictions liées à la pandémie de coronavirus. Dans une déclaration de paix, le gouverneur d'Okinawa, Denny Tamaki, a déclaré que l'invasion de l'Ukraine par la Russie évoquait des souvenirs du conflit dans la préfecture, tout en s'engageant à "poursuivre les efforts pour abolir les armes nucléaires et renoncer à la guerre, afin qu'Okinawa ne devienne plus jamais un champ de bataille".
  2. C'est mieux expliqué de cette façon-là. Ceci dit, à chaque fois qu'on parle de "soft power", on jongle aussi avec l'idée que c'est substituable au "hard power" qui est la guerre, ou au minimum la dissuasion armée. Je pense que si les Russes et les Américains signaient un nouveau traité promettant que dorénavant ils allaient laisser le hard power et rivaliser exclusivement en soft power, beaucoup de gens en Europe seraient heureux.
  3. 1) Depuis la guerre du Donbas de 2014 et surtout depuis le 28 février 2022, c'est un sinistre slogan orwellien. - - 2) Répulsion confirmée par le départ du Royaume-Uni suite au référendum de 2016.
  4. À force de repousser toujours plus loin les frontières de l'UE avec l'hybris de l'élargissement, on finit par se retrouver frontalier avec des régimes pas très sympathiques.
  5. Au prix actuels ça pourrait être intéressant de s'emparer du gaz, du pétrole et des céréales russes. Il y a deux mots dans cette phrase qui sont à corriger. 1°) "En Europe". Comme si l'Europe n'était pas un nain politique. L'éléphant dans la pièce (elephant in the room) et dans le magasin de porcelaine européen, qui dans cette phrase est traité comme un tabou, c'est l'Amérique. 2°) "Envahir". Les Américains ont lu leur Sun Tzeu. S'ils peuvent affaiblir ou anéantir la Russie sans combattre, ils le feront. Se doter d'une capacité d'envahir un pays, sans l'utiliser, c'est une forme de dissuasion offensive. On crée un rapport de force tel que l'adversaire préfère capituler d'emblée plutôt que de se défendre dans une guerre perdue d'avance.
  6. Ce n'est pas passé sous le radar. C'était à la télévision en direct. Le problème est que le sujet est épuisé. Il n'y a pas de scoop caché. Tout le monde a vu sur son écran de télévision ce qui se passait. Cela ne sert à rien de ressasser ad nauseam ce que tout le monde sait, sauf pour faire marcher la machine médiatique. Mais faire marcher la machine médiatique ne fait pas forcément avancer le schmilblik. https://www.nytimes.com/2022/06/08/opinion/the-jan-6-committee-has-already-blown-it.html Utiliser les événements du 6 janvier pour alimenter la campagne est une attitude de petit esprit et risque d'être inefficace. Si vous pensez pouvoir trouver le moment magique qui discréditera enfin Donald Trump aux yeux de l'électorat, vous n'avez pas été attentif au cours des six dernières années. Désolé, boomers, mais ce n'est pas le scandale du Watergate dans lequel nous avons besoin d'une enquête pour savoir qui a dit quoi à qui dans le bureau ovale. Les horreurs du 6 janvier ont été rendues publiques. La vérité choquante est ce que nous avons tous vu ce jour-là et ce que nous avons appris sur la violence brute depuis. Nous n'avons pas besoin d'un comité qui se contente de régurgiter ce qui s'est passé le 6 janvier 2021. Nous avons besoin d'une commission qui préservera la démocratie le 6 janvier 2025 et le 6 janvier 2029. Nous avons besoin d'un comité pour localiser les faiblesses de notre système démocratique et de notre société et trouver des moyens d'y remédier.
  7. L'info est prise au sérieux par The Independent, journal britannique qu'on ne peut pas soupçonner d'anti-bidenisme primaire : https://www.independent.co.uk/news/world/americas/us-politics/joe-biden-cheat-sheet-notes-putin-b2108539.html Si c'est un trucage, il a réussi à tromper les journalistes de The Independent.
  8. Cela me confirme dans mon habitude de ne JAMAIS passer de temps sur Twitter. La France a des relations culturelles avec la Russie, heureusement. Markek Halter emploie l'expression symétrique - "j'essaie de maintenir le drapeau français en Russie" - pour parler des collèges universitaires français de Moscou et Saint Petersbourg :
  9. Les sciences sociales ne sont-elles pas à rattacher à l'herméneutique ? L'interprétation des phénomènes (dans le marc de café et les boules de cristal). https://fr.wikipedia.org/wiki/Herméneutique L'herméneutique moderne se décline en sous-disciplines : « littéraire » (interprétation des textes littéraires et poétiques), « juridique » (interprétation des sources de la loi), « théologique » (interprétation des textes sacrés; on parle aussi d'exégèse et d'herméneutique biblique), « anthropologique » (interpréter la culture comme un texte; autrement appelée l'anthropologie interprétative2) « historique » (interprétation des témoignages et des discours sur l'histoire) et « philosophique » (analyse des fondements de l'interprétation en général, et interprétation des textes proprement philosophiques).
  10. Il y a des gens qui se battent pour expliquer la rotondité de la terre. Il faut les soutenir, les imiter. J'avais parlé de cet article : - - À l'époque, DeepL n'existait pas et ce n'était pas si facile de traduire. Maintenant qu'il y a DeepL je peut en traduire un bout : Notre conversation porte sur le dernier casse-tête de Daniel : empêcher [le comté de ] Buchanan de gaspiller son maigre budget pour un nouveau cours d'études bibliques. Le programme a été approuvé par la Convention baptiste du Sud, qui adhère au créationnisme. Le jeune universitaire a écrit une lettre à The Voice, le journal régional, qui va au cœur de l'avenir de la région. Entre les lignes, il nous parle aussi du garçon qui s'est échappé - et comment, malgré tout, il veut rentrer chez lui pour l'aider à surmonter son effondrement moral. "J'ai eu la chance d'être élevé par des parents qui m'ont appris à être un penseur critique et indépendant", écrit Daniel. "Tous les élèves du comté de Buchanan n'ont pas cette chance. Plutôt que d'être mis au défi et encouragés, nos enfants sont bloqués et retenus - leurs yeux aveuglés et leurs pieds liés par un manque de diversité dans les programmes et une surabondance de justifications vides de sens pour leur situation." Le monde extérieur au sud-ouest de la Virginie exige des "compétences générales fongibles" et un "esprit critique", écrit-il. Il est peu probable qu'un cours d'études bibliques puisse faire cela.
  11. Kaliningrad : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-choix-franceinfo/toutes-les-pires-predictions-se-realisent-dans-l-enclave-russe-de-kaliningrad-le-sort-des-habitants-est-au-coeur-d-une-guerre-diplomatique_5188645.html (24 juin 2022) La réaction très dure des Russes est peut être dû [sic] à cela : l’économie de ce territoire est clairement menacée, le ciment qui est concerné par les sanctions manque actuellement. Pénurie également sur des composants essentiels pour les usines de meubles qui ont fait la réputation de la région. Idem pour la grande usine d’assemblage automobile de la région, Avtotor, qui sortait des BMW et des Hyundai à la pelle jusqu’à récemment. Tout cela est fini, confirme le journaliste économique Nikita Kouzmine : "Les dirigeants d’Avtotor ne cachent pas que la situation est critique… L'entreprise a divisé sa production par trois. Or, c'est le premier employeur de la région. Avec les sous-traitants, c’est une grande partie de l’économie locale qui est touchée." "Il y avait beaucoup de jeunes de Kaliningrad qui partaient étudier en Union européenne, surtout en Pologne. Mais la Pologne ne délivre plus de visa depuis avril. Comment nos étudiants vont-ils pouvoir continuer leurs études ?"
  12. Donc tu n'es pas libéral. En ce qui me concerne je reste totalement fasciné par le petit livre "De la liberté" de John Stuart Mill, dans lequel il explique qu'il faut permettre aux opinions fausses de s'exprimer, car la vérité est encore plus flamboyante lorsqu'elle s'aiguise comme une pierre précieuse au contact de l'erreur. Tu es paternaliste. Tu penses que la fédération doit imposer aux États ce qui est bien pour eux. Les États sont pour toi des enfants immatures qui ont besoin d'un tuteur sous la forme de la fédération. Cet antilibéralisme, ce paternalisme, je trouve cela très ancien régime en fait. C'est porteur d'un très lourd pessimisme sur l'éducation, sur les lumières. Pour moi le progressisme croit à l'éducation. Le progressiste croit qu'en éduquant les gens on peut leur faire comprendre des choses. Et même pire : qu'ils peuvent nous apprendre des choses et nous faire relativiser nos propres lubies.
  13. Tu crois vraiment que les relations internationales peuvent être considérées comme une "science" ? C'est vraiment une science très molle. En plus quand des argument "scientifiques", chiffrés (par exemple des nombres de morts) qu'on peut comparer, pour se faire une idée de quelle politique est meilleure plus humaine, quelle politique l'est moins, cela ne convainc personne. J'ai encore en mémoire les réactions très négatives que j'ai eues quand j'ai avancé les thèses de Kuperman sur la guerre de Libye qui étaient pourtant très mathématiques, très "scientifiques" : http://www.air-defense.net/forum/topic/11530-frappes-sur-la-libye-le-sujet-officiel/page/469/#comment-1416702 Pour moi, les relations internationales sont plus du domaine de la religion que de la science. Les gens croient en une théorie de relations internationales, plus parce que cela répond à leurs intérêts que parce qu'elle est "vraie" dans l'absolu, comme les gens croient en Jésus ou en Allah, parce que cela leur permet de vivre dans une famille de tel ou tel type avec un nombre X ou Y d'épouses, de pouvoir ou non divorcer etc... Et non parce que la Bible ou le Coran seraient plus vrais que l'annuaire téléphonique.
  14. Dans une conférence récente (1) Mearsheimer semblait dire que les États-Unis hyperpuissance de 1991 à aujourd'hui, n'ont absolument pas cherché à maximiser leurs gains, mais qu'au contraire, parce qu'ils n'avaient pas de challenger à la hauteur, se sont laissés aller à faire tout et n'importe quoi, de la Somalie à l'Afghanistan, en passant par l'Irak, la Libye, la Syrie, et peut-être maintenant l'Ukraine. La principale raison à cela c'est qu'ils n'en subissent pas les conséquences. "It can get away with it". Parce qu'ils sont dans un hémisphère assez tranquille, et qu'il est assez difficile de les atteindre sur leur propre territoire. Donc peut-être faut-il ajouter une nuance à cette théorie : tout pays maximise sa politique, sauf si il est tellement riche et tellement dominant qu'il n'en a plus rien à faire de bien jouer ou de mal jouer. Il est tellement riche qu'il peut se permettre de perdre avec le sourire. (1) Je ne suis pas sûr, mais peut-être celle-ci : http://www.air-defense.net/forum/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-répercussions-géopolitiques-et-économiques/page/250/#comment-1532864 On est dans l'hypothèse d'une vraie négociation. Où les Occidentaux accepteraient de lever toutes les sanctions contre la Russie et de renoncer à l'otanisation de l'Ukraine. Mais cette hypothèse parait tellement surréaliste que peut-être les Russes se sont résignés à la deuxième option la moins pire pour eux qui est d'obtenir non pas une vraie négociation mais un cessez-le-feu sur le modèle de la zone démilitarisée intercoréenne, sur la ligne la plus avantageuse pour eux, et donc ils se préparent à organiser le territoire dans le cadre de cette hypothèse plus faible.
  15. C'est une défédéralisation. Cela veut dire qu'il revient à chaque État individuel d'être souverain en la matière. C'est un principe avec je suis plutôt d'accord (la défédéralisation, pas l'interdiction de l'avortement).
  16. Sinon pour élargir la perspective, on peut remonter le temps, et voir que Lénine est la créature de Guillaume II. Que l'allié des Occidentaux (de la France, beaucoup moins de l'Angleterre) c'est le Tsar, puis les blancs et Dénikine, et non le régime communiste. De Gaulle va se battre avec la Pologne contre l'armée rouge en 1920. Le premier pacte de non-agression, c'est Brest-Litovsk.
  17. C'est évident quand on parle de "rôle central" qu'il y a d'autres rôles et que ces rôles ne sont pas niés.
  18. Adolph Reed Jr. [il n'était pas rancunier, le papa : il prénomme son fils "Adolph" !] ne dit pas le contraire. Mais libre à toi d'enfoncer des portes ouvertes et de dire des choses qui vont sans dire. L'origine est dans le traité de Munich (qui est l'autre pacte de non-agression, entre l'Allemagne et les Occidentaux), et dans le refus surtout anglais de s'allier avec les soviétiques. Lire à ce sujet l'ouvrage (texte intégral en ligne) : 1939 : l’alliance de la dernière chance de Michael Carley, 2001 https://www.erudit.org/fr/livres/hors-collection/1939-lalliance-derniere-chance--9782760623514/ Au moment où l’Allemagne nazie prépare la guerre, les négociations entre la France, la Grande-Bretagne et l’URSS constituent la dernière chance de stopper l’agression hitlérienne. Pourtant, les gouvernements français et britannique se traîne les pieds. Finalement, les pourparlers entre les trois pays échouent et en août 1939, l’URSS signe un pacte de non-agression avec l’Allemagne. Le récit poignant que fait Michael Carley de ces négociations souvent secrètes n’est pas une belle histoire. La narration fascinante d’un jeu diplomatique très complexe, mettant en scène des personnalités souvent troublantes, repose sur des recherches de longue haleine menées par l’auteur dans les archives françaises, britanniques et soviétiques, accessibles au public depuis peu. En faisant de 1939 un moment fort de la guerre froide amorcée après la Révolution bolchevique de 1917 et en montrant comment l’anticommunisme fut la cause majeure de l’échec de l’alliance contre Hitler, Michael Carley remet en cause les interprétations généralement admises sur les origines de la Seconde Guerre mondiale.
  19. J'ai fait ma religion sur ce sujet et je n'ai pas évolué : Contrairement à une idée répandue, le deuxième amendement de la constitution américaine n'autorise pas la possession et le port d'arme. Cet amendement autorise les milices de citoyens, pas l'armement individuel. C'est la NRA qui dans les années Reagan a prêché le contraire et qui a réussi à le faire croire à un public toujours plus nombreux jusqu'à obtenir l'entérinement de cette interprétation par la cour suprême en 2008 dans l'affaire District of Columbia contre Heller. Warren Burger, président de la cour suprême jusqu'en 1986, aux idées conservatrices, estimera dans les années 1990 que c'est une "supercherie" et de la "désinformation calculée". Source :
  20. https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/portugal-allemagne-grece-le-covid-19-joue-les-trouble-ete-en-europe-80c49244-f2f3-11ec-956e-944022618b7e (24 juin 2022) La flambée est spectaculaire dans toute l’Europe. Vertigineuse, même, à Malte (+ 203 %), en Albanie (+ 167 %), aux Pays-Bas (+ 162 %) et au Luxembourg. Les cas ont aussi plus que doublé en Suisse (+140 %), en Autriche (+ 126 %), au Royaume-Uni (+ 117 %), en France (+ 118 %). Les services d’urgence sont saturés en France. En Espagne, c’est la tempête, résume dans El Pais Angela Hernandez.
  21. https://unherd.com/2022/06/our-russia-strategy-has-backfired/ (24 juin 2022) L'administration Biden et les démocrates semblent prêts à s'écraser sur les bancs de l'inflation. La cote de popularité du président est passée sous la barre des 40 %. Les démocrates vont presque certainement perdre le contrôle du Congrès en novembre. En pariant sur l'Ukraine, Biden prend le risque que les démocrates soient exclus du pouvoir pour le reste de la décennie. Cela mettrait, entre autres, en danger la transition énergétique américaine. Au lieu que l'Occident organise un changement de régime en Russie, c'est la Russie qui risque de réussir à organiser un changement de régime aux États-Unis. La lutte ukrainienne a gagné les cœurs et les esprits de l'Occident. Mais les intérêts ukrainiens ne sont pas nécessairement en accord avec les intérêts américains ou occidentaux. En outre, en tant que payeurs, armuriers et fournisseurs de renseignements tactiques, les Américains jouissent d'une influence considérable sur les Ukrainiens. Une politique dure utiliserait ce levier pour amener les Ukrainiens à la table des négociations le plus tôt possible, et peut-être même beaucoup plus tôt que les Ukrainiens ne le souhaiteraient. Une politique de paix occidentale chercherait, tout d'abord, à amener les parties belligérantes à commencer à négocier le plus tôt possible. Ensuite, elle exposerait clairement ce que les États-Unis attendent d'un règlement diplomatique négocié. Au minimum, ils devraient rechercher une Ukraine libérée de la coercition russe et libre de rechercher des relations non militaires avec l'Occident. Troisièmement, l'Occident doit admettre que l'Ukraine ne fera jamais partie de l'alliance militaire occidentale. En effet, le point de départ d'une diplomatie productive est la neutralité ukrainienne. Les détails devraient être laissés aux deux parties belligérantes.
  22. https://netzpolitik.org/2022/china-sieht-alles-geleakte-mitschnitte-belasten-tiktok/ (21 juin 2022) Des recherches menées par Buzzfeed News montrent désormais que le contrôle de la société mère chinoise sur TikTok est apparemment plus étroit que ce que l'on savait jusqu'à présent. Comme le rapporte le média américain, des collaborateurs de ByteDance basés en Chine ont eu accès à plusieurs reprises à des données non publiques d'utilisateurs américains. Les données des utilisateurs allemands de TikTok se trouvent également sur des serveurs américains. Les données des Allemands atterrissent aux États-Unis et à Singapour L'Irlande joue un rôle important dans les relations publiques de TikTok. Dans un blog, le groupe a écrit en 2020 qu'il prévoyait de mettre en place en Irlande un "système de défense de sécurité physique et en réseau ultramoderne". Il ajoutait que la "protection de la vie privée et des données de notre communauté" restait une priorité. Aujourd'hui, deux ans plus tard, TikTok a révisé ses règles de protection des données pour les utilisateurs de l'UE. Dans les règles en vigueur depuis juillet, TikTok écrit qu'elle stocke les données des utilisateurs sur des "serveurs aux États-Unis et à Singapour" - et non en Irlande. Le centre de données en Irlande devrait être opérationnel en 2023.
  23. En fait les Européens ne sont pas complètement libres de choisir leurs États membres : https://www.nouvelobs.com/monde/20040628.OBS1899/turquie-et-ue-pour-chirac-bush-est-alle-trop-loin.html (28 juin 2004) Le président français Jacques Chirac a estimé lundi 27 juin à Istanbul que son homologue américain George W. Bush avait été "trop loin" en affichant son soutien à la candidature de la Turquie à l'Union européenne. "Il est non seulement allé trop loin, mais il est allé sur un terrain qui n'est pas le sien", a lancé le président français en réponse à une question lors d'une conférence de presse en marge du sommet de l'Otan. "Il n'avait aucune vocation à donner une obligation ou une voie quelconque à l'Union européenne. C'est comme si j'expliquais aux Etats-Unis la façon dont ils doivent gérer leurs relations avec le Mexique", a ajouté le président français.
  24. https://nationalinterest.org/feature/causes-and-consequences-ukraine-crisis-203182 (23 juin 2022) (page 3/4) John Mearsheimer : Le président Biden, qui a emménagé à la Maison Blanche en janvier 2021, s'était engagé depuis longtemps à faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN et était également dans une posture de super-faucon envers la Russie. Sans surprise, le 14 juin 2021, l'OTAN a publié le communiqué suivant lors de son sommet annuel à Bruxelles : Nous réitérons la décision prise au sommet de Bucarest en 2008, selon laquelle l'Ukraine deviendra membre de l'Alliance, le plan d'action pour l'adhésion (MAP) faisant partie intégrante du processus ; nous réaffirmons tous les éléments de cette décision, ainsi que les décisions ultérieures, notamment le fait que chaque partenaire sera jugé selon ses propres mérites. Nous soutenons fermement le droit de l'Ukraine à décider de son avenir et de sa politique étrangère sans ingérence extérieure. Le 1er septembre 2021, M. Zelensky s'est rendu à la Maison Blanche, où M. Biden a clairement indiqué que les États-Unis étaient "fermement engagés" en faveur des "aspirations euro-atlantiques de l'Ukraine." Puis, le 10 novembre 2021, le secrétaire d'État Antony Blinken et son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba, ont signé un document important, la "Charte américano-ukrainienne de partenariat stratégique". L'objectif des deux parties, indique le document, est de "souligner [...] un engagement envers la mise en œuvre par l'Ukraine des réformes profondes et complètes nécessaires à sa pleine intégration dans les institutions européennes et euro-atlantiques." Ce document s'appuie explicitement non seulement sur "les engagements pris pour renforcer le partenariat stratégique entre l'Ukraine et les États-Unis par les présidents Zelensky et Biden", mais réaffirme également l'engagement des États-Unis envers la "Déclaration du sommet de Bucarest de 2008". En bref, il ne fait guère de doute qu'à partir du début de 2021, l'Ukraine a commencé à avancer rapidement vers l'adhésion à l'OTAN. Malgré cela, certains partisans de cette politique affirment que Moscou n'aurait pas dû s'inquiéter, car "l'OTAN est une alliance défensive et ne constitue pas une menace pour la Russie." Mais ce n'est pas ainsi que Poutine et les autres dirigeants russes pensent l'OTAN et c'est ce qu'ils pensent qui compte. Il ne fait aucun doute que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN reste la "plus brillante des lignes rouges" pour Moscou. Pour faire face à cette menace croissante, Poutine a stationné un nombre toujours plus important de troupes russes à la frontière de l'Ukraine entre février 2021 et février 2022. Son objectif était de contraindre Biden et Zelensky à changer de cap et à interrompre leurs efforts pour intégrer l'Ukraine à l'Ouest. Le 17 décembre 2021, Moscou a envoyé des lettres distinctes à l'administration Biden et à l'OTAN, exigeant une garantie écrite que : 1) l'Ukraine ne rejoindrait pas l'OTAN, 2) aucune arme offensive ne serait stationnée près des frontières de la Russie, et 3) les troupes et équipements de l'OTAN installés en Europe de l'Est depuis 1997 seraient rapatriés en Europe de l'Ouest. Au cours de cette période, Poutine a fait de nombreuses déclarations publiques qui ne laissent aucun doute sur le fait qu'il considère l'expansion de l'OTAN en Ukraine comme une menace existentielle. S'adressant au conseil du ministère de la Défense le 21 décembre 2021, il a déclaré : "Ce qu'ils font, ou essaient de faire ou prévoient de faire en Ukraine, ne se passe pas à des milliers de kilomètres de notre frontière nationale. C'est sur le seuil de notre maison. Ils doivent comprendre que nous n'avons tout simplement plus aucun endroit où nous replier. Pensent-ils vraiment que nous ne voyons pas ces menaces ? Ou pensent-ils que nous allons rester les bras croisés en regardant les menaces qui pèsent sur la Russie ?" Deux mois plus tard, lors d'une conférence de presse le 22 février 2022, quelques jours avant le début de la guerre, Poutine a déclaré : "Nous sommes catégoriquement opposés à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, car cela représente une menace pour nous, et nous avons des arguments pour soutenir cela. J'en ai parlé à plusieurs reprises dans cette salle." Il a ensuite précisé qu'il reconnaissait que l'Ukraine devenait un membre de facto de l'OTAN. Les États-Unis et leurs alliés, a-t-il dit, "continuent à alimenter les autorités actuelles de Kiev en armes de type moderne." Il a poursuivi en disant que si cela ne cessait pas, Moscou "se retrouverait avec une "anti-Russie" armée jusqu'aux dents. C'est totalement inacceptable". La logique de Poutine devrait être parfaitement logique pour les Américains, qui sont depuis longtemps attachés à la doctrine Monroe, qui stipule qu'aucune grande puissance lointaine n'est autorisée à placer une quelconque de ses forces militaires dans l'hémisphère occidental. Je pourrais noter que dans toutes les déclarations publiques de Poutine au cours des mois qui ont précédé la guerre, il n'y a pas la moindre preuve qu'il envisageait de conquérir l'Ukraine et de la rattacher à la Russie, et encore moins d'attaquer d'autres pays d'Europe orientale. D'autres dirigeants russes - dont le ministre de la défense, le ministre des affaires étrangères, le vice-ministre des affaires étrangères et l'ambassadeur russe à Washington - ont également souligné que l'expansion de l'OTAN était à l'origine de la crise ukrainienne. Le ministre des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, l'a exprimé succinctement lors d'une conférence de presse le 14 janvier 2022, en déclarant que "la clé de tout est la garantie que l'OTAN ne s'étendra pas vers l'est." Néanmoins, les efforts de Lavrov et de Poutine pour amener les États-Unis et leurs alliés à abandonner leurs efforts pour faire de l'Ukraine un rempart occidental à la frontière de la Russie ont complètement échoué. Le secrétaire d'État Antony Blinken a répondu aux demandes de la Russie à la mi-décembre en disant simplement : "Il n'y a pas de changement. Il n'y aura pas de changement." Poutine a alors lancé une invasion de l'Ukraine pour éliminer la menace qu'il voyait dans l'OTAN. Où sommes-nous maintenant et où allons-nous ? La guerre en Ukraine fait rage depuis près de quatre mois. J'aimerais maintenant formuler quelques observations sur ce qui s'est passé jusqu'à présent et sur la direction que pourrait prendre la guerre. J'aborderai trois questions spécifiques : 1) les conséquences de la guerre pour l'Ukraine ; 2) les perspectives d'escalade - y compris l'escalade nucléaire ; et 3) les perspectives de mettre fin à la guerre dans un avenir prévisible. Cette guerre est un désastre absolu pour l'Ukraine. Comme je l'ai indiqué précédemment, Poutine a clairement fait savoir en 2008 que la Russie anéantirait l'Ukraine pour l'empêcher de rejoindre l'OTAN. Il est en train de tenir cette promesse. Les forces russes ont conquis 20 % du territoire ukrainien et détruit ou gravement endommagé de nombreuses villes et villages ukrainiens. Plus de 6,5 millions d'Ukrainiens ont fui le pays, tandis que plus de 8 millions ont été déplacés à l'intérieur du pays. Plusieurs milliers d'Ukrainiens - y compris des civils innocents - sont morts ou gravement blessés et l'économie ukrainienne est en ruine. La Banque mondiale estime que l'économie ukrainienne se contractera de près de 50 % au cours de l'année 2022. On estime que l'Ukraine a subi des dommages d'une valeur d'environ 100 milliards de dollars et qu'il faudra près d'un billion de dollars pour reconstruire le pays. Entre-temps, Kiev a besoin d'environ 5 milliards de dollars d'aide chaque mois, juste pour faire fonctionner le gouvernement. En outre, il semble y avoir peu d'espoir que l'Ukraine puisse retrouver l'usage de ses ports sur la mer d'Azov et la mer Noire dans un avenir proche. Avant la guerre, environ 70 % de toutes les exportations et importations ukrainiennes - et 98 % de ses exportations de céréales - transitaient par ces ports. Telle est la situation de base après moins de 4 mois de combats. Il est carrément effrayant d'envisager ce à quoi ressemblera l'Ukraine si cette guerre s'éternise pendant quelques années encore. Alors, quelles sont les perspectives de négocier un accord de paix et de mettre fin à la guerre dans les prochains mois ? Je suis désolé de dire que je ne vois pas comment cette guerre pourrait prendre fin de sitôt, un avis partagé par d'éminents décideurs politiques comme le général Mark Milley, chef d'état-major des armées, et le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. La principale raison de mon pessimisme est que tant la Russie que les États-Unis sont profondément déterminés à gagner la guerre et qu'il est impossible d'élaborer un accord où les deux parties sont gagnantes. Pour être plus précis, la clé d'un accord, du point de vue de la Russie, est de faire de l'Ukraine un État neutre, ce qui met fin à la perspective d'intégrer Kiev à l'Ouest. Mais ce résultat est inacceptable pour l'administration Biden et une grande partie de l'establishment de la politique étrangère américaine, car il représenterait une victoire pour la Russie. Les dirigeants ukrainiens ont bien sûr leur libre-arbitre, et on peut espérer qu'ils pousseront à la neutralisation pour épargner à leur pays de nouveaux dommages. En effet, Zelensky a brièvement évoqué cette possibilité dans les premiers jours de la guerre, mais il n'y a jamais donné suite sérieusement. Il y a toutefois peu de chances que Kiev fasse pression en faveur de la neutralisation, car les ultra-nationalistes ukrainiens, qui détiennent un pouvoir politique important, n'ont aucun intérêt à céder à une quelconque exigence de la Russie, en particulier celle qui dicte l'alignement politique de l'Ukraine avec le monde extérieur. L'administration Biden et les pays du flanc oriental de l'OTAN, comme la Pologne et les États baltes, sont susceptibles de soutenir les ultranationalistes ukrainiens sur cette question. Pour compliquer encore les choses, comment gérer les larges pans du territoire ukrainien que la Russie a conquis depuis le début de la guerre, ainsi que le sort de la Crimée ? Il est difficile d'imaginer que Moscou renonce volontairement à une partie du territoire ukrainien qu'elle occupe actuellement, et encore moins à la totalité, car les objectifs territoriaux de Poutine aujourd'hui ne sont probablement pas les mêmes qu'avant la guerre. Dans le même temps, il est tout aussi difficile d'imaginer qu'un dirigeant ukrainien accepte un accord permettant à la Russie de conserver un quelconque territoire ukrainien, à l'exception peut-être de la Crimée. J'espère me tromper, mais c'est pourquoi je ne vois pas de fin en vue à cette guerre ruineuse. (page 4/4) Permettez-moi maintenant d'aborder la question de l'escalade. Il est largement admis parmi les spécialistes des relations internationales que les guerres prolongées ont une forte tendance à l'escalade. Au fil du temps, d'autres pays peuvent être entraînés dans le combat et le niveau de violence est susceptible d'augmenter. Le risque que cela se produise dans la guerre en Ukraine est réel. Les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN risquent d'être entraînés dans les combats, ce qu'ils ont réussi à éviter jusqu'à présent, même s'ils mènent déjà une guerre par procuration contre la Russie. Il est également possible que des armes nucléaires soient utilisées en Ukraine, ce qui pourrait même conduire à un échange nucléaire entre la Russie et les États-Unis. La raison sous-jacente pour laquelle ces résultats pourraient se concrétiser est que les enjeux sont très élevés pour les deux parties et qu'aucune d'entre elles ne peut se permettre de perdre. Comme je l'ai souligné, Poutine et ses lieutenants estiment que l'adhésion de l'Ukraine à l'Occident constitue une menace existentielle pour la Russie qui doit être éliminée. En termes pratiques, cela signifie que la Russie doit gagner sa guerre en Ukraine. Une défaite est inacceptable. L'administration Biden, en revanche, a souligné que son objectif n'était pas seulement de vaincre de manière décisive la Russie en Ukraine, mais aussi d'utiliser les sanctions pour infliger des dommages massifs à l'économie russe. Le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, a souligné que l'objectif de l'Occident était d'affaiblir la Russie au point qu'elle ne puisse plus envahir l'Ukraine. En fait, l'administration Biden s'est engagée à éliminer la Russie des rangs des grandes puissances. Dans le même temps, le président Biden lui-même a qualifié la guerre de la Russie en Ukraine de "génocide" et a accusé Poutine d'être un "criminel de guerre" qui devrait faire l'objet d'un "procès pour crimes de guerre" après la guerre. Une telle rhétorique ne se prête guère à la négociation d'une fin à la guerre. Après tout, comment négocier avec un État génocidaire ? La politique américaine a deux conséquences importantes. Tout d'abord, elle amplifie considérablement la menace existentielle à laquelle Moscou fait face dans cette guerre et rend plus important que jamais qu'elle l'emporte en Ukraine. En même temps, cela signifie que les États-Unis sont profondément engagés à faire en sorte que la Russie perde. L'administration Biden a désormais tellement investi dans la guerre en Ukraine - tant sur le plan matériel que rhétorique - qu'une victoire russe représenterait une défaite dévastatrice pour Washington. Il est évident que les deux parties ne peuvent pas gagner. En outre, il est fort possible qu'un camp commence à perdre gravement. Si la politique américaine réussit et que les Russes perdent contre les Ukrainiens sur le champ de bataille, Poutine pourrait se tourner vers les armes nucléaires pour sauver la situation. La directrice du renseignement national américain, Avril Haines, a déclaré en mai à la commission des forces armées du Sénat que c'était l'une des deux situations qui pourraient amener Poutine à utiliser des armes nucléaires en Ukraine. Pour ceux d'entre vous qui pensent que cela est peu probable, rappelez-vous que l'OTAN prévoyait d'utiliser des armes nucléaires dans des circonstances similaires pendant la guerre froide. Si la Russie devait utiliser des armes nucléaires en Ukraine, il est impossible de dire comment l'administration Biden réagirait, mais elle serait certainement soumise à une forte pression pour riposter, ce qui augmenterait la possibilité d'une guerre nucléaire entre grandes puissances. Il y a un paradoxe pervers en jeu ici : plus les États-Unis et leurs alliés parviennent à atteindre leurs objectifs, plus il est probable que la guerre devienne nucléaire. Inversons les rôles et demandons-nous ce qui se passe si les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN semblent se diriger vers la défaite, ce qui signifie effectivement que les Russes mettent en déroute l'armée ukrainienne et que le gouvernement de Kiev s'efforce de négocier un accord de paix destiné à sauver autant de pays que possible. Dans ce cas, une forte pression s'exercerait sur les États-Unis et leurs alliés pour qu'ils s'impliquent encore plus profondément dans les combats. Il est peu probable, mais certainement possible, que des troupes américaines ou peut-être polonaises soient entraînées dans les combats, ce qui signifie que l'OTAN serait littéralement en guerre contre la Russie. C'est l'autre scénario, selon Avril Haines, où les Russes pourraient se tourner vers les armes nucléaires. Il est difficile de dire précisément comment les événements se dérouleront si ce scénario se réalise, mais il ne fait aucun doute qu'il y aura un sérieux potentiel d'escalade, y compris d'escalade nucléaire. La simple possibilité d'une telle issue devrait vous donner des frissons. Cette guerre aura probablement d'autres conséquences désastreuses, dont je ne peux pas parler en détail en raison des contraintes de temps. Par exemple, il y a des raisons de penser que la guerre entraînera une crise alimentaire mondiale qui fera des millions de victimes. Le président de la Banque mondiale, David Malpass, affirme que si la guerre en Ukraine se poursuit, nous serons confrontés à une crise alimentaire mondiale qui sera une "catastrophe humaine". En outre, les relations entre la Russie et l'Occident ont été si profondément empoisonnées qu'il faudra de nombreuses années pour les réparer. Entre-temps, cette profonde hostilité alimentera l'instabilité dans le monde entier, mais surtout en Europe. Certains diront qu'il y a une lueur d'espoir : les relations entre les pays occidentaux se sont nettement améliorées à cause de la guerre en Ukraine. C'est vrai pour le moment, mais de profondes fissures subsistent sous la surface, et elles ne manqueront pas de se réaffirmer avec le temps. Par exemple, les relations entre les pays d'Europe de l'Est et de l'Ouest risquent de se détériorer à mesure que la guerre se prolonge, car leurs intérêts et leurs perspectives sur le conflit ne sont pas les mêmes. Enfin, le conflit porte déjà gravement atteinte à l'économie mondiale et cette situation risque d'empirer avec le temps. Jamie Diamond, le PDG de JPMorgan Chase, affirme que nous devons nous préparer à un "ouragan" économique. S'il a raison, ces chocs économiques affecteront la politique de tous les pays occidentaux, mineront la démocratie libérale et renforceront ses opposants, tant à gauche qu'à droite. Les conséquences économiques de la guerre en Ukraine s'étendront à tous les pays de la planète, et pas seulement à l'Occident. Comme le dit l'ONU dans un rapport publié la semaine dernière : "Les effets d'entraînement du conflit étendent la souffrance humaine bien au-delà de ses frontières. La guerre, dans toutes ses dimensions, a exacerbé une crise mondiale du coût de la vie inédite depuis au moins une génération, compromettant des vies, des moyens de subsistance et nos aspirations à un monde meilleur d'ici 2030." Conclusion En termes simples, le conflit actuel en Ukraine est un désastre colossal qui, comme je l'ai indiqué au début de mon exposé, conduira les gens du monde entier à en rechercher les causes. Ceux qui croient aux faits et à la logique découvriront rapidement que les États-Unis et leurs alliés sont les principaux responsables de ce naufrage. La décision d'avril 2008 de faire entrer l'Ukraine et la Géorgie dans l'OTAN était destinée à conduire à un conflit avec la Russie. L'administration Bush a été le principal architecte de ce choix funeste, mais les administrations Obama, Trump et Biden n'ont cessé de renforcer cette politique et les alliés des États-Unis ont consciencieusement suivi l'exemple de Washington. Même si les dirigeants russes ont clairement fait savoir que faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN reviendrait à franchir "la plus brillante des lignes rouges", les États-Unis ont refusé de tenir compte des préoccupations les plus profondes de la Russie en matière de sécurité et se sont efforcés sans relâche de faire de l'Ukraine un rempart occidental à la frontière russe. La vérité tragique est que si l'Occident n'avait pas poursuivi l'expansion de l'OTAN en Ukraine, il est peu probable qu'il y ait une guerre en Ukraine aujourd'hui et la Crimée ferait toujours partie de l'Ukraine. En substance, Washington a joué un rôle central en conduisant l'Ukraine sur le chemin de la destruction. L'histoire jugera sévèrement les États-Unis et leurs alliés pour leur politique remarquablement stupide en Ukraine. Merci.
  25. https://nationalinterest.org/feature/causes-and-consequences-ukraine-crisis-203182 (23 juin 2022) (page 2/4) John Mearsheimer : Pour pousser cet argument un peu plus loin, Poutine et les autres dirigeants russes ont certainement compris, grâce à la guerre froide, qu'occuper des pays à l'ère du nationalisme est invariablement une prescription pour des problèmes sans fin. L'expérience soviétique en Afghanistan est un exemple flagrant de ce phénomène, mais les relations de Moscou avec ses alliés en Europe de l'Est sont plus pertinentes pour la question qui nous occupe. L'Union soviétique a maintenu une énorme présence militaire dans cette région et s'est impliquée dans la politique de presque tous les pays qui s'y trouvent. Ces alliés, cependant, étaient souvent une épine dans le pied de Moscou. L'Union soviétique a réprimé une insurrection majeure en Allemagne de l'Est en 1953, puis a envahi la Hongrie en 1956 et la Tchécoslovaquie en 1968 pour les maintenir dans le droit chemin. La Pologne a connu de graves troubles en 1956, 1970 et à nouveau en 1980-1981. Bien que les autorités polonaises aient fait face à ces événements, ils ont servi à rappeler qu'une intervention pourrait être nécessaire. L'Albanie, la Roumanie et la Yougoslavie ont régulièrement causé des problèmes à Moscou, mais les dirigeants soviétiques ont eu tendance à tolérer leur mauvaise conduite, car leur situation géographique les rendait moins importants pour dissuader l'OTAN. Qu'en est-il de l'Ukraine actuelle ? Il est évident, d'après l'essai de Poutine du 12 juillet 2021, qu'il comprenait à ce moment-là que le nationalisme ukrainien est une force puissante et que la guerre civile dans le Donbass, qui durait depuis 2014, avait beaucoup fait pour empoisonner les relations entre la Russie et l'Ukraine. Il savait sûrement que la force d'invasion de la Russie ne serait pas accueillie à bras ouverts par les Ukrainiens et que ce serait une tâche herculéenne pour la Russie de soumettre l'Ukraine si elle disposait des forces nécessaires pour conquérir l'ensemble du pays, ce qui n'est pas le cas. Enfin, il convient de noter que presque personne n'a avancé l'argument selon lequel Poutine avait des ambitions impériales depuis qu'il a pris les rênes du pouvoir en 2000 jusqu'à ce que la crise ukrainienne éclate pour la première fois le 22 février 2014. En fait, le dirigeant russe était un invité du sommet de l'OTAN d'avril 2008 à Bucarest, où l'alliance a annoncé que l'Ukraine et la Géorgie deviendraient membres. L'opposition de Poutine à cette annonce n'a guère eu d'effet sur Washington, car la Russie a été jugée trop faible pour empêcher un nouvel élargissement de l'OTAN, tout comme elle avait été trop faible pour arrêter les vagues d'expansion de 1999 et 2004. De manière connexe, il est important de noter que l'expansion de l'OTAN avant février 2014 ne visait pas à contenir la Russie. Compte tenu du triste état de la puissance militaire russe, Moscou n'était pas en mesure de mener des politiques revanchardes en Europe de l'Est. De manière révélatrice, l'ancien ambassadeur des États-Unis à Moscou, Michael McFaul, note que la prise de la Crimée par Poutine n'était pas prévue avant que la crise n'éclate en 2014 ; c'était un geste impulsif en réponse au coup d'État qui a renversé le dirigeant pro-russe de l'Ukraine. En bref, l'élargissement de l'OTAN n'avait pas pour but de contenir une menace russe, mais faisait plutôt partie d'une politique plus large visant à étendre l'ordre international libéral en Europe de l'Est et à faire en sorte que l'ensemble du continent ressemble à l'Europe occidentale. Ce n'est que lorsque la crise ukrainienne a éclaté en février 2014 que les États-Unis et leurs alliés ont soudainement commencé à décrire Poutine comme un dirigeant dangereux aux ambitions impériales et la Russie comme une menace militaire sérieuse qu'il fallait contenir. Qu'est-ce qui a provoqué ce changement ? Cette nouvelle rhétorique a été conçue pour servir un objectif essentiel : permettre à l'Occident de blâmer Poutine pour le déclenchement des troubles en Ukraine. Et maintenant que la crise s'est transformée en une guerre à grande échelle, il est impératif de s'assurer qu'il est le seul à être tenu pour responsable de cette tournure désastreuse des événements. Ce jeu des reproches explique pourquoi Poutine est aujourd'hui largement dépeint comme un impérialiste ici en Occident, même s'il n'y a pratiquement aucune preuve à l'appui de cette perspective. Permettez-moi maintenant d'aborder la véritable cause de la crise ukrainienne. La véritable cause de la crise La racine de la crise est l'effort mené par les Américains pour faire de l'Ukraine un rempart occidental aux frontières de la Russie. Cette stratégie comporte trois volets : intégrer l'Ukraine à l'UE, faire de l'Ukraine une démocratie libérale pro-occidentale et, surtout, intégrer l'Ukraine à l'OTAN. La stratégie a été mise en branle lors du sommet annuel de l'OTAN à Bucarest en avril 2008, lorsque l'alliance a annoncé que l'Ukraine et la Géorgie "deviendront membres". Les dirigeants russes ont immédiatement réagi avec indignation, faisant clairement savoir qu'ils considéraient cette décision comme une menace existentielle et qu'ils n'avaient aucune intention de laisser ces deux pays rejoindre l'OTAN. Selon un journaliste russe respecté, Poutine "est entré dans une colère noire" et a averti que "si l'Ukraine rejoint l'OTAN, elle le fera sans la Crimée et les régions orientales. Elle s'effondrera tout simplement". William Burns, qui dirige aujourd'hui la CIA, mais qui était l'ambassadeur des États-Unis à Moscou à l'époque du sommet de Bucarest, a rédigé une note à l'intention de Condoleezza Rice, alors secrétaire d'État, qui décrit succinctement la pensée russe sur cette question. Selon ses termes : "L'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN est la plus brillante de toutes les lignes rouges pour l'élite russe (et pas seulement pour Poutine). Au cours de plus de deux ans et demi de conversations avec des acteurs russes clés, depuis les traînards des recoins sombres du Kremlin jusqu'aux critiques libéraux les plus acérés de Poutine, je n'ai encore trouvé personne qui considère l'Ukraine dans l'OTAN comme autre chose qu'un défi direct aux intérêts russes". L'OTAN, a-t-il ajouté, "serait considérée ... comme jetant le gant stratégique. La Russie d'aujourd'hui répondra. Les relations russo-ukrainiennes seront gelées... Cela créera un terrain fertile pour l'ingérence russe en Crimée et en Ukraine orientale." Burns, bien sûr, n'était pas le seul responsable politique à avoir compris que faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN était lourd de dangers. En effet, lors du sommet de Bucarest, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy se sont tous deux opposés à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN parce qu'ils avaient compris que cela alerterait et mettrait en colère la Russie. Angela Merkel a récemment expliqué son opposition : "J'étais persuadée [...] que Poutine n'allait pas se laisser faire. De son point de vue, ce serait une déclaration de guerre". L'administration Bush, cependant, ne s'est guère souciée de la "plus brillante des lignes rouges" de Moscou et a fait pression sur les dirigeants français et allemands pour qu'ils acceptent de publier un communiqué public déclarant que l'Ukraine et la Géorgie finiraient par rejoindre l'alliance. Sans surprise, l'effort dirigé par les États-Unis pour intégrer la Géorgie à l'OTAN a débouché sur une guerre entre la Géorgie et la Russie en août 2008 - quatre mois après le sommet de Bucarest. Néanmoins, les États-Unis et leurs alliés ont continué à mettre en œuvre leurs plans visant à faire de l'Ukraine un bastion occidental aux frontières de la Russie. Ces efforts ont fini par déclencher une crise majeure en février 2014, après qu'un soulèvement soutenu par les États-Unis ait fait fuir le président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch. Il a été remplacé par le premier ministre pro-américain Arseniy Yatsenyuk. En réponse, la Russie a saisi la Crimée de l'Ukraine et a contribué à alimenter une guerre civile entre les séparatistes pro-russes et le gouvernement ukrainien dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. On entend souvent dire que pendant les huit années qui se sont écoulées entre le moment où la crise a éclaté en février 2014 et celui où la guerre a commencé en février 2022, les États-Unis et leurs alliés n'ont guère cherché à faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN. En fait, la question avait été retirée de la table, et l'élargissement de l'OTAN ne pouvait donc pas être une cause importante de l'escalade de la crise en 2021 et du déclenchement de la guerre au début de cette année. Cette ligne d'argumentation est fausse. En fait, la réponse occidentale aux événements de 2014 a été de doubler la stratégie existante et de rapprocher encore plus l'Ukraine de l'OTAN. L'alliance a commencé à former l'armée ukrainienne en 2014, avec en moyenne 10 000 soldats formés par an au cours des huit années suivantes. En décembre 2017, l'administration Trump a décidé de fournir à Kiev des "armes défensives." D'autres pays de l'OTAN se sont rapidement mis de la partie, en expédiant encore plus d'armes à l'Ukraine. L'armée ukrainienne a également commencé à participer à des exercices militaires conjoints avec les forces de l'OTAN. En juillet 2021, Kiev et Washington ont organisé conjointement l'opération Sea Breeze, une manœuvre navale en mer Noire à laquelle participaient les marines de 31 pays et qui visait directement la Russie. Deux mois plus tard, en septembre 2021, l'armée ukrainienne a dirigé Rapid Trident 21, que l'armée américaine a décrit comme une " manœuvre annuelle destinée à améliorer l'interopérabilité entre les nations alliées et partenaires, afin de démontrer que les unités sont prêtes à répondre à toute crise ". L'effort de l'OTAN pour armer et former l'armée ukrainienne explique en grande partie pourquoi elle s'est si bien comportée face aux forces russes dans la guerre en cours. Comme l'indique un titre du Wall Street Journal, "Le secret du succès militaire de l'Ukraine : Des années de formation par l'OTAN". Outre les efforts continus de l'OTAN pour faire de l'armée ukrainienne une force de combat plus redoutable, la politique entourant l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et son intégration à l'Occident a changé en 2021. La poursuite de ces objectifs a connu un regain d'enthousiasme, tant à Kiev qu'à Washington. Le président Zelensky, qui n'avait jamais montré beaucoup d'enthousiasme pour l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et qui a été élu en mars 2019 sur un programme appelant à travailler avec la Russie pour régler la crise en cours, a fait volte-face au début de l'année 2021 et a non seulement embrassé l'expansion de l'OTAN, mais aussi adopté une approche dure envers Moscou. Il a pris une série de mesures - notamment la fermeture de chaînes de télévision pro-russes et l'inculpation d'un proche de Poutine pour trahison - qui n'ont pas manqué de susciter la colère de Moscou.
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