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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. J'ai eu besoin de retourner à Wikipedia pour mettre un nom derrière le sigle "AK" qui veut donc dire "Armia Krajowa" : https://fr.wikipedia.org/wiki/Armia_Krajowa#Relations_avec_les_Lituaniens Les relations entre les Lituaniens et les Polonais furent tendues durant la plus grande partie de la période d'entre-deux-guerres du fait des conflits au sujet des régions de Wilno (Vilnius) et de Suwałki, où se trouvait une forte minorité lituanienne. Durant la guerre, ces conflits resurgirent car l'État polonais voulu par l'Armia Krajowa incluait la région de Vilnius. L'AK a commis au moins un massacre de civils lituaniens, y compris des femmes et des enfants, à Dubingiai (les historiens polonais prétendent qu'il y eut de 20 à 27 tués, Juozas Lebionka prétend qu'il y en eut 100, et d'autres historiens lituaniens prétendent qu'il y en eut près de 200). L'existence d'autres possibles massacres est également sujette à désaccord. L'enquêteur lituanien Rimas Bružas estime qu'il y eut en tout près de 500 civils lituaniens tués au total. Les estimations de Juozas Lebionka sont de 1 000. Certains historiens polonais soutiennent que le massacre de Dubingiai était un cas isolé, ce qui semble confirmé par les documents de l'AK qui furent trouvés au monastère de Bernardinai et qui décrivent les actions de l'AK entre 1943 et 1944. Cependant, d'autres chercheurs ont émis d'autres conclusions à partir de ces mêmes documents. Il semble probable que ces tueries ne furent pas planifiées et furent dues plutôt au rejet des Lituaniens de la part de quelques gradés de l'AK. On évoque également les actions des unités militaires lituaniennes (bataillons TDA, Saugumas ou LTDF, alliés de l'Allemagne nazie) accusées d'avoir tué des civils polonais. Certaines des actions de l'AK pourraient avoir été des représailles directes faisant suite aux actions des groupes lituaniens ou des collaborateurs lituaniens. Le même raisonnement peut être appliqué dans l'autre sens, certains actes des Lituaniens furent faits en représailles. Aussi, l'AK est-elle perçue comme une organisation controversée par la Lituanie, malgré son action pour sauver les Polonais de Vilnius (de même façon que sont perçus les partisans soviétiques). En 2019, la Lituanie réenterre des corps de soldats de l'AK découverts récemment lors de cérémonies mettant en lumière l'amitié entre les deux nations.
  2. La Californie commence à réguler la consommation d'eau d'irrigation par l'agriculture, à travers le SGMA (prononcé "sigma"), c'est à dire le Sustainable Groundwater Management Act (Loi de gestion durable de la nappe phréatique), sortant ainsi du principe très américain du droit qui donne au propriétaire du sol un droit équivalent sur le sous-sol, lui permettant de pomper tout ce qu'il y a en dessous, que ce soit de l'eau, du pétrole ou du gaz de schiste. Promulguée en 2014, elle vise une mise en place graduelle, de telle sorte que l'on parvienne à une gestion durable en 2042. Mais c'est maintenant que cela va commencer à faire mal : https://en.wikipedia.org/wiki/Sustainable_Groundwater_Management_Act La SGMA a déterminé 43 bassins d'eaux souterraines hautement prioritaires et 84 bassins d'eaux souterraines moyennement prioritaires, soit un total de 127 bassins représentant 96 % des eaux souterraines de Californie. Ces bassins doivent adopter des Plans de Gestion Durable de la nappe phréatique d'ici 2020 ou 2022 (selon le bassin) et ont jusqu'à 2040 ou 2042 pour atteindre la durabilité. 9 novembre 2021 Les agriculteurs recherchent des usages alternatifs pour leurs terres, tandis que les restrictions sont en vue. Les années de sécheresse, les agriculteurs de la vallée de San Joaquin ont pompé l'eau souterraine sans limite. Mais l'eau souterraine s'épuise. Le SGMA va commencer progressivement à restreindre les pompages dans les 19 prochaines années, pour faire en sorte que plus d'eau ne soit pas pompée du sol qu'il n'y retourne. Pour atteindre cet objectif, on estime que jusqu'à un million d'acres devraient sortir de la surface agricole. Certains agriculteurs s'y préparent. 02:20 « Avec le Sustainable Groundwater Management Act, "sigma" comme on dit, nous allons devoir mettre pas mal de terre en jachère, ou trouver d'autres usages, que ce soit du solaire, ou des terres de recharge ». 06:25 « Le genre de Far West dérégulé du pompage d'eau souterraine, avec des gens qui mettent une paille dans la terre et aspirent, ce genre de Far West qui s'est déroulé durant les 20 et quelques dernières années : eh bien, la fête est finie, pour ainsi dire ».
  3. Je ne sais pas ce que signifie cette barre oblique, mais Kaunas et Vilnius sont deux villes distinctes. De 1920 à 1939, Vilnius était en territoire polonais, tandis que Kaunas était la capitale de la Lituanie indépendante. Pour compliquer le tableau, ajoutons le territoire de Memel, placé brièvement sous administration française : https://fr.wikipedia.org/wiki/Territoire_de_Memel Progressivement, les timbres-poste allemand du type Germania sont remplacés par des timbres français des types Semeuse et Merson, portant des surcharges MEMEL, remplaçant « République française » rayé et la nouvelle valeur faciale exprimée en mark ou en pfennig. Je ne pense pas qu'on puisse mettre une équivalence entre ce que les Polonais ont fait en Galicie et en Volhynie en l'espace de 20 ans avec ce que les Ukrainiens ont fait en 1942-1945. Cette "réconciliation" ukraino-polonaise est un chantier inachevé. Il y a encore de forts désaccords. Une surdité aux arguments, aux récits, à la sensibilité de l'autre. - D'autre part, face aux autorités autrichiennes, les Ruthènes de Lemberg réclamaient en 1848 que leurs enfants puissent aller "à l'école en russe" : - - Il était où le soutien inconditionnel des États-Unis durant l'insurrection de Varsovie ? À moitié seulement. À l'ouest, mais pas à l'est du Dniepr, y compris Kiev. A fortiori pas au Donbas ou en Crimée.
  4. La frontière pionnière amazonienne aujourd’hui, avec Romain Taravella, 14 mars 2012, AgroParisTech. 58 minutes. https://www.iddri.org/sites/default/files/import/publications/an_1102_deforestation-amazonie_taravella.pdf (avril 2011, 36 pages) Les résultats présentés dans cet article sont tirés de la thèse « la frontière pionnière amazonienne aujourd’hui : projet socio-environnemental de conservation forestière contre dynamique pastorale de déforestation. une analyse stratégique 2000-2006 de l’action collective en terra do meio (pará, brésil) » L’élevage sur Le front pionnier : une activité organisée et rentable Les déboisements localisés dans la terra do Meio (« terre du milieu »), région forestière de 7,9 millions d’hectares, représentent près de 4 % du total enregistré en forêt amazonienne brésilienne. environ 90 % des surfaces défrichées y sont destinées aux usages pastoraux. La logique économique des grands éleveurs pionniers de la région (les fazendeiros) repose sur trois composantes : l’élevage au sens strict, soit la « production de bovins » ; la production de pâturages, c’est-à-dire la production de surfaces déboisées pérennes et vouées à l’alimentation animale ; et la spéculation foncière, consistant à impulser et profiter de la hausse fulgurante de la valeur des terres de la région lors de la vente d’une exploitation (la fazenda). Notons que ce dernier point, souvent méconnu, constitue la source principale de revenus pour les éleveurs de la zone étudiée, et ce d’autant plus quand la spéculation est conjuguée à l’entretien de pâturages. L’élevage sur Le front pionnier : une activité fortement soutenue par diverses aides publiques L’activité de déforestation dans la terra do Meio est soutenue par un ensemble impressionnant d’aides publiques, directes et indirectes. À l’échelle locale, des investissements massifs en infrastructures permettent de désenclaver des zones jusqu’alors inaccessibles. À l’échelon régional, l’État du pará octroie d’importantes aides fiscales et assure la coordination des actions de lutte sanitaire, afin de répondre notamment au problème posé par la fièvre aphteuse. enfin, au niveau national, l’État fédéral catalyse l’avancée de l’élevage en contribuant à l’adaptation des systèmes d’élevage aux conditions amazoniennes, par un soutien financier omniprésent et par une politique agro-exportatrice hyperactive. La lutte contre la déforestation : une agriculture durable ? En dépit d’un cadre juridique protégeant formellement les forêts du Brésil, la situation dans la terra do Meio est caractérisée par une illégalité généralisée et croissante. Le Code forestier n’est la plupart du temps pas respecté, faute de cadastre rural et par manque de titres fonciers qui en permettraient l’application. Un nouveau paradigme spécifiquement dédié à l’agriculture familiale s’impose en amazonie : « développer sans dévaster », en soutenant une agriculture familiale « durable ». L’avancée des défriches serait ainsi freinée, et la spéculation foncière maîtrisée. de nombreux projets pilotes sont mis en œuvre dans ce cadre, mais leur développement se heurte à la force d’entraînement de l’organisation pionnière pour la pastoralisation du territoire, qui génère de nombreux profits pour beaucoup d’acteurs. Le bilan des initiatives durables reste au final mitigé. La colonisation : Les colonos occupent en moyenne 234 ha, les fazendeirinhos 1 192 ha et les fazendeiros quelque 6 019 ha. Les premiers ont en moyenne 85 bovins sur leur terre, les deuxièmes 386 et les derniers 1 324. Quel que soit le groupe d’acteurs, plus de 90% de la surface défrichée totale est couverte de pâturages, l’élevage bovin est l’activité principale, sinon exclusive, dans la région. Les fazendeiros vivent généralement avec leur famille hors de leur occupation de la terra do Meio (pour 98% d’entre eux), alors que les colonos vivent sur la terre qu’ils occupent dans la terra do Meio (pour 95% d’entre eux). Plus de la moitié des fazendeiros occupent ou possèdent au moins une deuxième terre en dehors de la terra do Meio, ce qui les distingue des deux autres groupes. Les fazendeiros de la terra do Meio sont en effet originaires pour 53 % d’entre eux de la région du Centro-oeste et les fazendeirinhos à 48 %. Sans surprise, les colonos sont originaires pour 40 % d’entre eux du nordeste (plus particulièrement de l’etat du Maranhão). Finalement, la date d’arrivée des acteurs nous permet d’identifier une tendance séquentielle bien connue : les colonos se sont installés les premiers (milieu des années 1990), avant d’être rejoints par les fazendeirinhos (fin des années 1990), eux même suivis par les fazendeiros (début des années 2000). Une rentabilité élevée : Les taux de profits calculés varient entre 1% et 30%, avec une moyenne de 14%. Ce résultat, en soit élevé, traduit les choix techniques faits par les éleveurs qui visent à assurer un retour rapide sur investissement. pour cela, ils réduiront les investissements (absence de clôtures), adopteront une conduite simplifiée du troupeau (aucune rotation) et opteront pour une forte densité animale à l’hectare (1,5-2,0 UBT/ ha). Cette gestion « extractive » des pâturages, caractéristique des fronts pionniers amazoniens, n’est pas durable. elle conduit immanquablement au terme d’une dizaine d’années à une dégradation très sérieuse des pâturages (schneider, 1995). Le choix de cette gestion des pâturages traduit la stratégie d’« échappement territorial » (thiele, 1991) privilégiée par les fazendeiros, qui consiste à vendre à un nouvel investisseur plus capitalisé une fazenda clé en main, une terre « domestiquée ». Le deuxième pilier de la stratégie économique des grands éleveurs correspond à la spéculation foncière, c’est-à-dire au profit réalisé lors de la vente de son occupation (ou une partie de celle-ci) en raison de la hausse fulgurante, en quelques années (voire quelques mois), de la valeur des terres de la région. dans le cas spécifique de la terra do Meio, où le front pionnier est encore à stade jeune de son cycle de vie, les gains spéculatifs provenant de la simple occupation du territoire d’une année sur l’autre sont conséquents (voir figure 8 pour l’évolution du prix de la terre). L’ajout de cette composante à la précédente permet d’accroître significativement le taux de profit annuel de l’exploitation. « En terminer avec la forêt » pour faire naître la civilisation : Comme l’explique un fazendeiro : « Les bovins ne sont qu’un outil de travail. Ce qui rapporte de l’argent c’est la vente des pâturages ». un autre explique : « [tout se passe comme si] les fazendeiros étaient payés en réalité pour en terminer avec la forêt. C’est comme si nous étions aux premiers temps de la civilisation. nous sommes là pour faire reculer la forêt et ouvrir le territoire aux hommes. [...] nous sommes la première marche [...] Comment pourrait-on imaginer le deuxième temps qui est celui de l’agriculture, de l’industrie, des routes, des commerces sans imaginer le premier ? » Après la coupe de la végétation de sous-bois, les « tronçonneurs » (motoqueiros) entrent en piste pour l’abatage des plus gros arbres. À la différence du travail de nettoyage qui demande beaucoup de travail physique mais peu de savoir-faire, l’abattage à la tronçonneuse est une tâche risquée qui nécessite de l’expérience. Une fois les plus gros arbres abattus, le fazendeiro laisse sécher au soleil pendant plusieurs semaines la végétation qui jonche le sol. Puis, avec l’aide de l’un ou l’autre des colonos de la région, il y met le feu. Le départ de l’incendie est favorisé par quelques litres d’essence répandus sur la matière végétale sèche ensuite enflammés. Un bon brûlis s’avère déterminant, il conditionne directement la qualité du semis et de la germination des espèces fourragères. Régularisation : Grâce aux « relations du maire » 15 , un bureau de l’institut des terres du pará (insituto de terras do pará – iterpa) est ouvert, afin de faciliter la régularisation des terres occupées par les fazendeiros locaux. Les promesses de régularisation foncière affectent directement les stratégies des éleveurs puisqu’elles soutiennent la hausse continue des prix des terres. Le rôle de la recherche scientifique publique : « La race nelore a conquis le Brésil et se prépare à conquérir le monde. Le binôme Brachiara/nelore, associé aux régions tropicales et subtropicales, permet la production d’une viande d’excellente qualité, à coût réduit. [...] Le Brachiara (plante fourragère) tout comme certains types de soja, sont le fruit de la recherche scientifique de l’Embrapa qui a viabilisé l’occupation économique de tout le cerrado brésilien, prédominant dans la région du Centre-ouest. La valeur de cette victoire de l’Embrapa est inestimable. » On peut s’étonner de la place considérable prise par les problématiques pastorales dans le Centre de recherche agro forestier de l’amazonie orientale (Cpatu), principal pôle de recherche de l’eMBrapa en amazonie. D’après l’auteur, l’élevage représentait 3 % des publications jusqu’au milieu des années 1970, puis 26 % lors de la seconde moitié, 22 % entre 1980 et 1984, 56 % entre 1985 et 1989, et finalement 41 % lors de la première moitié des années 1990. Les agents fédéraux, « irremplaçables ennemis » : À partir des formes conflictuelles étudiées par Monroy et fournier (1997), il est possible de considérer que les agents fédéraux sont devenus les « irremplaçables ennemis » des pionniers. Par leur action, les agents de la police environnementale permettent au conflit de jouer une de ses fonctions principales pour le camp adverse : mobiliser autour de la désignation de l’ennemi. Le sentiment de commune appartenance à la frontière pionnière, qui transcende les différences socio-économiques, est affermi. Les oppositions internes qui ont pu surgir précédemment s’évanouissent instantanément dans la bataille qu’il faut mener contre l’ennemi commun. Les aires protégées : Entre 2002 et 2009, plus de 700 000 km2 de forêt amazonienne ont été classés en espaces protégés au Brésil. Le double mandat du président Lula restera marqué par cette dynamique sans précédent dans l’histoire amazonienne. d’autant que ces espaces protégés diffèrent fondamentalement de ceux créés jusqu’alors. Au regard de la géohistoire nationale de la conservation de la nature (Barreto filho, 2001), nous voyons dans cette initiative l’émergence de la « quatrième génération » d’aires protégées brésiliennes (Taravella, 2008). Contrairement à leurs prédécesseurs (localisées aux confins de l’amazonie afin d’échapper aux perturbations anthropiques), celles-ci ont stratégiquement été dessinées et disposées à la pointe des fronts pionniers les plus actifs. par un renversement de perspective surprenant, ces nouveaux espaces protégés, véritables outils de planification régionaux, ont pour objectif de mettre un terme à la spéculation foncière, en restaurant la maîtrise foncière fédérale en amazonie (Brasil, 2004). Les études récentes (Ferreira et al., 2005 ; Soares-Filho, 2010) soulignent l’efficacité de cette politique qui explique rait plus du tiers de la chute des déboisements observée en amazonie brésilienne ces dernières années. Cette stratégie apparaît comme la plus efficace à ce jour. elle grippe la mécanique pionnière en s’attaquant à la logique économique spéculative des grands éleveurs pionniers. Mais jusqu’à quand ? Jusqu’à quelle élection ? Jusqu’à quel arbitrage sectoriel ? Jusqu’à quel revirement de la politique fédérale en amazonie ? Le pari qui consiste à créer des aires protégées de plusieurs milliers d’hectares à la pointe des fronts pionniers agropastoraux est risqué. Son efficacité à court terme ne présage en rien du futur. Plus que partout ailleurs au Brésil, la mise en œuvre et la gestion effective de ces aires protégées est cruciale.
  5. https://www.la-croix.com/Monde/Carles-Puigdemont-fin-parti-2022-06-04-1201218457 Jordi Turull, qui devait être officiellement désigné samedi 4 juin comme nouveau secrétaire général de Junts, faisait partie de ces dirigeants incarcérés. Il formera un tandem à la tête du parti avec la présidente du parlement régional catalan, Laura Borràs, représentante de l’aile dure, qui va prendre pour sa part la présidence de la formation à la place de Carles Puigdemont.
  6. https://www.la-croix.com/Monde/Russie-Andrei-Piotr-opposants-Poutine-partisans-loperation-speciale-Ukraine-2022-06-03-1201218248 « Je m’oppose à Poutine, mais je soutiens l’offensive en Ukraine », confie Andreï, ingénieur dans l’une des usines de la filiale russe d’un grand groupe énergétique européen. « Certes l’Ukraine est un pays indépendant, mais il fallait agir. Un acte préventif pour éviter qu’elle nous attaque », déclare-t-il, s’attendant à ce que l’armée russe poursuive son offensive jusqu’en Moldavie. Andreï suit l’actualité dans les médias occidentaux, mais aussi sur les chaînes de télévision au service du Kremlin. « Je ne suis pas dupe de sa propagande. Ce n’est pas une opération ciblée et sans victime comme ils veulent nous faire croire. Et s’il y a des bataillons néonazis, toute l’Ukraine n’est pas fasciste », reconnaît-il, agacé par les cours dispensés à l’école de son fils sur « la dénazification » en Ukraine. C’est précisément parce qu’il s’oppose à la propagande du Kremlin et à la corruption du pouvoir qu’il a voté contre Vladimir Poutine aux dernières présidentielles. « Mais, aujourd’hui, il s’agit de défendre l’indépendance menacée de notre pays ! », lance-t-il. Globe-trotter et polyglotte, Piotr a quant à lui passé ses cinq dernières années à voyager, une start-up en préparation, un autre projet en tête, un investissement en cours. « Je connais bien l’Europe. C’est bien pour cela que je n’ai pas eu un seul doute depuis le début de la guerre : je ne fais pas confiance à l’Ouest et je suis à 100 % derrière le Kremlin », assure le trentenaire. Sa franchise surprend dans la Russie d’aujourd’hui. « Je ne fais pas de politique, je suis entrepreneur, insiste-t-il. J’ai voté Poutine. Je lui fais confiance. Il est le mieux informé et le plus à même de prendre les bonnes décisions pour notre pays. » Piotr se mue en homme d’affaires. « Les sanctions et les mesures prises dans le secteur bancaire ont montré que les Européens ne respectent pas le droit. Contrats, lois, confiance : tout a volé en éclats depuis trois mois ! », tempête-t-il. Et de déplorer que ses fournisseurs européens ont cessé de travailler avec lui tandis que ses comptes en banque en Europe ont été gelés du jour au lendemain. « Uniquement parce que je suis Russe. Lorsque des décisions se fondent sur la nationalité des gens, c’est le début du nazisme. » Andreï et Piotr sont loin d’être les seuls, à Kazan comme dans le reste du pays. L’ampleur du soutien de la classe moyenne à « l’opération spéciale » se traduit par une cote de popularité à 80 % pour Vladimir Poutine, selon le dernier sondage du centre Levada. « Certains s’informent librement mais finissent par se dire face à la masse d’informations contradictoires qu’il est impossible de se faire une idée et qu’il vaut mieux faire confiance à Poutine. Car, lui, il sait… », décrypte Édouard Vorobiov, 23 ans. Cet étudiant en science politique à Kazan se définit comme un opposant désabusé face à l’apathie généralisée. « C’est ça la vraie victoire de Vladimir Poutine. »
  7. Sur Roland Dumas, j'avais été fasciné par ce texte : https://www.mitterrand.org/tchad-histoire-secrete-d-une.html Tchad : histoire secrète d’une négociation (14 juin 2005) La situation était bloquée ? Roland Dumas. – Oui et non. François Mitterrand avait parfaitement conscience de la nécessité d’un contact pour trouver une solution politique. Mais il ne pouvait s’agir d’une rencontre de haut niveau qui aurait offert sans contrepartie une forme de légitimité au colonel Kadhafi. Il y avait donc une place pour ce que l’on peut appeler une « diplomatie parallèle »… Il se trouve que j’avais été l’avocat de la famille de Françoise Claustre, enlevée au Tchad en 1974 et retenue pendant près de trois ans. J’étais donc connu pour m’intéresser au dossier. Par ailleurs, personne n’ignorait mes contacts avec François Mitterrand. Malgré tout, je fus étonné de recevoir, par l’intermédiaire d’un ami algérien, un étrange message : le colonel Kadhafi voulait que je serve d’intermédiaire pour entrer en contact avec le président de la République française. Je restais prudent. Quelque temps plus tard, un nouvel émissaire frappa à ma porte. Il s’agissait du colonel Hassan Ichkal, membre du Conseil de la Révolution libyenne et par ailleurs cousin de Kadhafi. Une forte personnalité. La discussion fut avec lui beaucoup plus directe : Kadhafi voulait me voir personnellement pour me proposer un arrangement et le faire savoir à François Mitterrand.
  8. On pourrait, sans dire frontalement "merde" à l'Allemagne, éduquer les Français à considérer les Allemands comme un partenaire compliqué, avec lequel il faut savoir travailler, mais sans complexes sur nos divergences.
  9. https://www.monde-diplomatique.fr/2020/09/ENDEWELD/62194 Qui pilote vraiment le Quai d’Orsay ? Emmanuel Macron et l’« État profond », par Marc Endeweld M. Macron décide d’exhorter ses diplomates à « repenser (…) notre relation avec la Russie », et à renforcer le dialogue avec celle-ci, car « pousser la Russie loin de l’Europe est une profonde erreur stratégique, parce que nous poussons la Russie soit à un isolement qui accroît les tensions, soit à s’allier avec d’autres puissances comme la Chine, ce qui ne serait pas du tout notre intérêt ». Déjà, dans son livre Révolution, publié lors de la campagne présidentielle, il annonçait son intention de « travailler avec les Russes pour stabiliser leur relation avec l’Ukraine et permettre que soient levées progressivement les sanctions de part et d’autre (4) ». M. Macron a découvert le dossier russe en janvier 2016 quand il s’est rendu à Moscou alors qu’il était ministre de l’économie. Il est alors accompagné de M. Jean-Pierre Chevènement, nommé quatre ans plus tôt représentant spécial de la France pour la Russie dans le cadre de la « diplomatie économique ». Les deux hommes, qui s’apprécient — M. Chevènement nous rappelle que M. Macron fut plus jeune, à la fin des années 1990, engagé dans son parti, le Mouvement des citoyens (MDC) —, entament vite un dialogue sur le sujet. « En 2017, Emmanuel Macron m’a demandé de reprendre du service », nous confie l’ancien ministre, avec pour nouvelle mission de réintégrer pleinement la Russie au sein du Conseil de l’Europe — une instance intergouvernementale qui regroupe quarante-sept pays, soit toute l’Europe au sens large sauf la Biélorussie. Ce sera chose faite en juin 2019, la Russie retrouvant ses droits de vote perdus après l’annexion de la Crimée en mars 2014. M. Chevènement n’utilise pas de pincettes diplomatiques pour exposer les résistances à l’intérieur du ministère des affaires étrangères : « Quand le président Macron me reçoit avec tout son “staff”, je sens très vite qu’il y a des gens sur l’ancienne ligne. Je me heurte à tous les étages à cet État profond. Toutes mes propositions contredisaient nombre de responsables du Quai. Depuis Bernard Kouchner [ministre des affaires étrangères de 2007 à 2010], et les nominations qui en ont résulté, la ligne sur ce dossier est celle des néoconservateurs américains. » Lancé dans les années 1970, le « néoconservatisme » est un courant de pensée diffusé par des intellectuels américains venus de la gauche, qui dénonçaient alors la realpolitik de Henry Kissinger. M. Martin Briens reste directeur de cabinet de Mme Florence Parly, la ministre de la défense. Or MM. Errera, Roche et Briens occupaient des postes-clés pendant la présidence très atlantiste de M. Sarkozy. Pour quelles raisons le chef de l’État a-t-il accepté de telles nominations, pour ensuite dénoncer l’existence d’un « État profond » ? Un diplomate se désespère : « Macron ne s’est pas donné les moyens de prendre le contrôle de l’appareil. Il se retrouve à la fois seul face à son administration, mais aussi au sein même de l’Élysée. » Le crédit de la France en pâtit. M. Poutine a lui-même relevé cette confusion lors du forum international Valdaï à l’automne 2019 : « Je ne sais pas ce qu’est l’État profond. En Russie, il y a un État qui obéit au président », a répondu le président russe au géopolitologue français Pascal Boniface, qui lui demandait de réagir aux propos de M. Macron. Et avant la mise au point présidentielle d’août 2019, le cabinet de Mme Parly avait interdit au chef d’état-major des armées de se rendre à Moscou, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Sollicité par l’intermédiaire de son cabinet, M. Le Drian n’a pas souhaité répondre à nos questions. Ancien ministre des affaires étrangères et diplomate de carrière, M. Dominique de Villepin a affronté de telles résistances lors de la guerre en Irak : « Ces réseaux atlantistes sont extrêmement forts chez les militaires français, et ils sont également en lien avec les activités économiques. Ils sont anglo-saxons d’esprit », nous assure-t-il. Dès juin 2017, sitôt élu président, dans un entretien au Figaro, M. Macron promet : « Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans. La démocratie ne se fait pas depuis l’extérieur à l’insu des peuples. La France n’a pas participé à la guerre en Irak et elle a eu raison. Et elle a eu tort de faire la guerre de cette manière en Libye. Quel fut le résultat de ces interventions ? Des États faillis dans lesquels prospèrent les groupes terroristes. Je ne veux pas de cela en Syrie (10). » M. Macron entend troquer le discours sur les « valeurs » pour celui de la realpolitik. Il veut parler avec tout le monde. « Emmanuel Macron ne considère pas que la France doit faire profil bas. Il n’achète pas l’idée d’une France qui devrait se fondre dans le magma occidental. Il a l’ambition de jouer un rôle », assure M. Védrine, qui ajoute : « Il n’est pas gaullo-mitterrandien, il n’est pas néoconservateur. La synthèse macronienne emprunte à tous les courants. » Pragmatisme gaullien ou vulgaire opportunisme ? « C’est une diplomatie par défaut », estime pour sa part Bertrand Badie, politiste spécialiste des relations internationales. « Il s’inscrit comme un bon élève de Sciences Po, dans une certaine continuité gaullo-mitterrandienne, tout en reprenant certains thèmes néoconservateurs. Tout cela repose sur un très faible renouvellement de logiciel de notre diplomatie. » Dès 2016, dans Révolution, le futur président soulignait qu’il faut assurer un « rééquilibrage de notre relation » avec les États-Unis. Mais, depuis, M. Macron peine à faire sien l’axiome gaulliste : une France alliée, mais non alignée. En février 2019, la France reconnaît précipitamment Juan Guaidó, l’homme de Washington, comme « président en charge » (sic) du Venezuela. En janvier dernier, alors qu’un drone américain assassine le général iranien Ghassem Soleimani, il exprime son « entière solidarité » avec les États-Unis et appelle l’Iran à s’abstenir « de toute mesure d’escalade militaire »… On retrouve cet entre-deux dans le dossier russe : « Quand on joue une partie, et qu’on ne la joue pas à fond, le partenaire a tendance à vouloir vous contourner, assure M. de Villepin. En fait, on ne joue pas assez avec l’autre monde, on continue de préférer un partenaire central, les États-Unis. Je me souviens que, sur l’Irak en 2003, j’avais mis des mois à convaincre Poutine que nous étions sérieux, c’est-à-dire que nous étions prêts à mettre notre veto au Conseil de sécurité. Le problème aujourd’hui est que, sur plusieurs sujets, Poutine doute que la France soit prête à en payer le prix. Est-on pris au sérieux ? Nos hésitations, notre confort atlantique, nous mettent dans une position où on perd sur tous les tableaux. » Pourtant, le temps presse, car Moscou pourrait être tenté d’enjamber l’Europe, ainsi que l’a rappelé au Sénat le diplomate Pierre Vimont, nommé représentant spécial de la France pour la Russie : « Nous assistons au développement d’un dialogue direct, au-dessus de nos têtes, entre Russes et Américains sur des questions qui intéressent la sécurité des États européens, ce qui me dérange quelque peu. Les Européens doivent défendre leurs propres intérêts (14). » Paris a également du mal à préciser sa relation avec la Chine. « Macron est ambigu, estime un diplomate : il souhaite établir un vrai partenariat, tout en n’ayant pas confiance, et en adoptant une stratégie du cordon sanitaire » contre Pékin. Le jeu diplomatique paraît marginalisé au profit d’une vision manichéenne du monde, qui privilégie la guerre et les sanctions commerciales comme instrument de la politique étrangère. « Le Quai subit la militarisation de la diplomatie française depuis Sarkozy, estime M. de Villepin. Il a perdu beaucoup de ses capteurs dans le monde, notamment en Afrique. Il n’est plus à l’avant-garde, mais dans une gestion de l’intendance. » Longtemps en poste en Afrique, l’ancien diplomate Laurent Bigot s’en désole : « Les diplomates ne sont plus capables de produire des analyses et une stratégie ».
  10. J'ai toujours regardé ce film en étant persuadé que Lhermitte jouait le rôle de Bernard Kouchner. Quant à Dumas, j'ai toujours été séduit par la façon dont il raconte l'indépendance manifestée par Mitterrand et lui dans les affaires américano-libyennes, ou dans le projet mitterrandien de confédération européenne (qui incluerait l'URSS réformée de Gorbatchev) : http://www.air-defense.net/forum/topic/19693-pologne/page/17/#comment-1079473
  11. C'est tout le paradoxe d'Emmanuel Macron. Il veut s'unir avec une Europe, Allemagne en tête qui n'en a rien à faire d'être autonome et qui se complaît dans l'alignement avec l'Amérique. Cela date du traité de l'Élysée de 1963, comme l'avait brillamment résumé @Alexis
  12. Dans le film "Quai d'Orsay", le politicien ridicule Thierry Lhermitte est humilié par le diplomate professionnel Niels Arestrup, qui a l'expérience, qui gère les affaires sur la longue durée. La suppression du corps diplomatique, c'est la revanche de Thierry Lhermite sur Niels Arestrup.
  13. https://nationalinterest.org/blog/paul-pillar/how-can-new-cold-war-russia-end-202443 (16 mai 2022) On peut se demander si les cercles officiels ont bien réfléchi à la direction que prendrait une nouvelle guerre froide et à la manière dont elle se terminerait. Certains pourraient se contenter de mener un tel conflit indéfiniment, tout comme il semblait y avoir de telles personnes lors de la première guerre froide. C'est l'une des distinctions que l'on peut établir entre Ronald Reagan, qui envisageait la fin de la première guerre froide et tentait de s'en rapprocher, et certains membres de son administration qui semblaient satisfaits d'être des guerriers froids pour toujours. Kennan distinguait explicitement le régime soviétique qui le préoccupait des "dirigeants agressifs individuels comme Napoléon et Hitler". Il voyait des avantages et des inconvénients à traiter avec chaque type d'ennemi, mais il a écrit que les dirigeants agressifs individuels étaient plus difficiles à contrer que le régime soviétique dans la mesure où ces dirigeants ont tendance à être "moins sensibles à la force contraire", moins susceptibles de céder en diplomatie lorsque cette force "est ressentie comme trop forte" et moins "rationnels dans la logique et la rhétorique du pouvoir". Dans la mesure où cette analyse est valable et applicable à un Poutine agressif, elle ne permet pas d'être optimiste quant aux conséquences de l'application d'une force contraire en Ukraine sur les politiques de Poutine dans ce pays ou sur son régime en général. Une autre différence par rapport à la guerre froide précédente, qui est de mauvais augure pour les perspectives occidentales de "gagner" une nouvelle guerre froide, concerne la puissance qui, au moins jusqu'à cette année, a été plus souvent mentionnée comme l'ennemi juré d'une nouvelle guerre froide : la Chine. Pendant la majeure partie de la guerre froide américano-soviétique, la Chine était le parent pauvre du communisme, dont les relations avec l'URSS se sont détériorées au point de provoquer une guerre frontalière entre les deux pays. Aujourd'hui, la Chine est une superpuissance économique - et de plus en plus militaire - qui apporte une profondeur stratégique à la Russie de Poutine. Kennan a identifié un autre ingrédient essentiel pour que les États-Unis et l'Occident l'emportent dans sa guerre froide, à savoir la façon dont les États-Unis gèrent leurs propres affaires intérieures. Il s'agissait, écrivait Kennan, de "la mesure dans laquelle les États-Unis peuvent créer parmi les peuples du monde l'impression générale d'un pays qui sait ce qu'il veut, qui fait face avec succès aux problèmes de sa vie intérieure et aux responsabilités d'une puissance mondiale, et qui a une vitalité spirituelle capable de tenir son rang parmi les grands courants idéologiques de l'époque". Toute "manifestation d'indécision, de désunion et de désintégration interne dans ce pays" serait un encouragement pour l'adversaire communiste. Le contraste avec aujourd'hui ne pourrait guère être plus grand. La partisanerie aux États-Unis a pris le pas sur les principaux aspects de la politique étrangère, comme sur tant d'autres choses. La démocratie américaine elle-même est au bord de l'échec. Une nouvelle guerre froide avec la Russie ne s'annonce pas aussi bien que la précédente. Elle ne se terminera pas victorieusement par un "moment unipolaire". Elle pourrait même ne pas se terminer du tout. Paul Pillar a pris sa retraite en 2005 après une carrière de vingt-huit ans dans la communauté du renseignement des États-Unis, où son dernier poste était celui de responsable national du renseignement pour le Proche-Orient et l'Asie du Sud. Auparavant, il avait occupé divers postes d'analyse et de direction, notamment en tant que chef d'unités analytiques à la CIA, couvrant certaines parties du Proche-Orient, du golfe Persique et de l'Asie du Sud.
  14. https://www.politico.com/news/2022/05/18/watchdog-trump-biden-afghanistan-failures-00033229 Le dernier rapport intérimaire de Sopko, publié mercredi, est le premier rapport du gouvernement américain sur la façon dont la force de sécurité afghane s'est effondrée et sur les raisons de cet effondrement. Le rapport accuse sans équivoque l'ancien président Donald Trump et le président Joe Biden d'avoir décidé de retirer d'Afghanistan l'armée américaine et le soutien essentiel des sociétés contractantes, ce qui constitue "le facteur le plus important" de l'effondrement de l'armée.
  15. https://www.offshorewind.biz/2021/07/26/low-winds-bring-less-offshore-wind-power-to-german-grid-in-h1-2021/ (26 juillet 2021) L'énergie éolienne transmise de la mer du Nord allemande à la côte par le gestionnaire de réseau de transport TenneT s'est élevée à 9,673 TWh, soit environ 16 % de moins qu'au premier semestre 2020 (11,51 TWh), tandis que les parcs éoliens de la mer Baltique, dont le réseau offshore est exploité par 50Hertz, ont injecté 1,819 TWh dans le réseau allemand, soit 17,5 % de moins qu'au premier semestre 2020 (2,205 TWh). "La baisse de l'énergie éolienne offshore injectée dans le réseau allemand est purement liée aux conditions météorologiques", a déclaré Tim Meyerjürgens, directeur de l'exploitation de TenneT. https://theconversation.com/what-europes-exceptionally-low-winds-mean-for-the-future-energy-grid-170135 (21 octobre 2021) Au cours de l'été et au début de l'automne 2021, l'Europe a connu une longue période de conditions sèches et de faibles vitesses de vent. Alors que l'on parle sans cesse de l'énergie éolienne comme de la réponse à nos besoins énergétiques, dans un contexte de flambée des prix du gaz et de compte à rebours pour la COP26, la récente sécheresse éolienne nous rappelle clairement à quel point cette forme de production peut être variable et qu'elle ne peut constituer le seul investissement pour un futur réseau énergétique fiable. La combinaison de l'énergie éolienne avec d'autres ressources renouvelables telles que l'énergie solaire et l'hydroélectricité, ainsi que la capacité à gérer intelligemment notre demande d'électricité, seront essentielles dans des périodes comme cet été, lorsque le vent ne soufflera pas.
  16. https://www.politico.eu/article/africa-reluctant-to-pick-sides-on-ukraine-russia-war-food-shortage-crises/ (3 juin 2022) La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine a déclaré au dirigeant français Emmanuel Macron et au chancelier allemand Olaf Scholz qu'il était "prêt" à contribuer à atténuer la crise, mais qu'il n'était disposé à débloquer les stocks alimentaires qu'en échange d'un allègement des sanctions. Le Kremlin se plaint que les sanctions ont entraîné la fermeture des ports occidentaux aux navires russes et que les importateurs ont des difficultés à acheter des céréales en Russie en raison des obstacles pour assurer les navires et effectuer les paiements aux sociétés russes. Dans le même ordre d'idées, mardi, le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, a déclaré que si l'Ukraine déminait les eaux côtières d'Odessa, la Russie accorderait "la libre exportation des céréales ukrainiennes par les navires qui sont actuellement bloqués dans les ports ukrainiens". "Vous ne pourriez pas trouver un meilleur exemple de chantage", a été la riposte du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, qui considère que la guerre des céréales de la Russie est conçue pour tester la détermination de l'Occident et mettre à mal sa cohésion, un peu comme le sont les confrontations énergétiques, car avec le risque de famine vient la probabilité d'une autre crise migratoire. Mais les gouvernements d'Afrique et du Moyen-Orient sont de plus en plus frustrés d'être pris dans la ligne de mire et contraints de choisir leur camp. Comme l'a souligné l'International Crisis Group, en cette période de grands changements, ils ont leurs propres crises économiques, politiques et humanitaires immédiates et dangereuses à gérer. "Dans toute la région et dans les pays en proie à la guerre civile, les acteurs politiques évitent pour la plupart de s'aligner ouvertement sur le camp russe ou ukrainien/occidental, préférant pour l'instant couvrir leurs arrières", note le rapport. Alors que la visite de M. Scholz était en cours, M. Sall avait déjà prévenu que les Africains "ne veulent pas être alignés sur ce conflit, très clairement, nous voulons la paix. Même si nous condamnons l'invasion, nous travaillons pour une désescalade, nous travaillons pour un cessez-le-feu, pour le dialogue ... c'est la position africaine". Pour de nombreux dirigeants africains, la crise alimentaire est emblématique de la manière dont les puissances occidentales traitent le continent : elles lui prêtent attention lorsqu'elles veulent ou ont besoin de quelque chose, le négligent lorsqu'elles n'en ont pas besoin et attendent de lui qu'il voie le monde à travers les yeux de l'Europe. Si la violation des normes mondiales par la Russie a effectivement choqué de nombreux Africains, ceux-ci sont préoccupés par leurs propres besoins et intérêts immédiats - de la famine aux guerres et aux conflits. Les diplomates d'Afrique et du Moyen-Orient se plaignent de leurs homologues européens aux Nations unies et ailleurs, qui ramènent sans cesse les discussions sur l'Ukraine, préoccupés qu'ils sont par les événements qui se déroulent en Europe. "Ce qu'ils ne semblent pas comprendre, c'est qu'à nos oreilles, ils semblent dire que les vies européennes sont plus importantes que les vies africaines", m'a confié un envoyé africain à Bruxelles. Il a ajouté : "Scholz et [l'Italien Mario] Draghi viennent tous deux nous voir pour chercher des moyens de diversifier leurs sources d'énergie - eh bien, nous avons besoin d'aide pour la nourriture." Et ce n'est pas seulement en Afrique qu'il y a des signes alarmants d'insécurité alimentaire - au Sri Lanka, l'inflation croissante a conduit à une urgence économique et à des pénuries extrêmes de nourriture et de carburant également. Les dirigeants occidentaux commencent maintenant à essayer de souligner les similitudes entre la lutte de l'Ukraine pour être maître de son propre destin, sans ingérence d'une puissance impériale, et les luttes des nations africaines et asiatiques pour échapper au colonialisme. Bonne chance à eux avec ce discours au Mali ! Ils ont également souligné que les denrées alimentaires, les engrais et les semences sont exemptés des sanctions imposées à la Russie. On peut se souvenir aussi que l'Afrique officielle : OUA et Afrique du Sud étaient déjà contre la guerre de l'OTAN en Libye. https://www.france24.com/en/20110411-gaddafi-accepts-african-union-plan-end-libya-conflict (11 avril 2011) Mouammar Kadhafi a accepté une feuille de route pour mettre fin au conflit en Libye, y compris un cessez-le-feu immédiat, a déclaré l'Union africaine lundi, mais un représentant de l'opposition a déclaré que cela ne fonctionnerait que si Kadhafi quittait le pouvoir. Le président sud-africain Jacob Zuma, qui a rencontré Kadhafi à la tête d'une délégation de dirigeants africains, a exhorté l'OTAN à cesser ses frappes aériennes sur des cibles gouvernementales afin de "donner une chance au cessez-le-feu".
  17. Les valeurs européennes modernes, de philosophie des lumières kantienne de paix perpétuelle ont un peu de mal à s'illustrer ces derniers temps, par contre une bonne vieille valeur qui nous vient des tréfonds du Moyen-Âge est en train de ressurgir : on part en croisade et surtout on excommunie le pape des hérétiques : https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/union-europeenne-controverse-sur-le-plan-de-relance-polonais-02-06-2022-2478070_1897.php Mais le paquet de sanctions bute encore sur un ultime refus de la Hongrie d'inclure le patriarche Kirill dans la liste des 80 nouvelles personnalités sanctionnées. https://www.politico.eu/article/eu-envoys-approve-russia-sanctions-with-oil-ban-set-to-become-law/ (2 juin 2022) Orbán gagne à nouveau et les envoyés de l'UE, furieux, retirent le patriarche de l'église de la liste des sanctions russes. Donc Orban aggrave son cas en fricotant avec les hérétiques, et qu'est-ce qui est reproché au patriarche Kirill si ce n'est ses prises de paroles en faveur de l'armée russe en Ukraine ? Donc en fait on lui reproche sa liberté d'expression, et comme chacun sait, la liberté d'expression n'est pas une valeur européenne. CQFD. Je rappelais l'autre jour qu'on a même excommunié Dostoïevski dans une université italienne : http://www.air-defense.net/forum/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-répercussions-géopolitiques-et-économiques/?do=findComment&comment=1529948 Et donc ce serait parfaitement « justifié » d'excommunier aussi Tolstoï, un horrible pacifiste qui a inspiré Gandhi, qui est donc une menace pour la croisade contre le pape hérétique et le diable en personne incarné dans le prince ennemi.
  18. Une petite explication de texte est nécessaire. Que veut dire « démocratique » dans ce contexte ou en newspeak orwellien ? Eh bien, « démocratique » veut tout simplement dire "l'ennemi de notre ennemi". Ainsi donc l'Arabie Saoudite est démocratique. Et la Pologne, naguère en froid avec les parangons de la démocratie, a reçu l'absolution : https://www.ouest-france.fr/europe/pologne/l-union-europeenne-est-elle-en-train-de-ceder-face-a-varsovie-40b7ccea-e270-11ec-a665-c765ae49fc18 (2 juin 2022) La Commission européenne a donné son feu vert mercredi 1er juin 2022 au plan de relance polonais. Une décision controversée car il s’agit d’une victoire pour le gouvernement nationaliste polonais dans son bras de fer avec l’UE. Et ce qu'on reproche à Orban, ce n'est pas sa mise en oeuvre des principes constitutionnels, c'est qu'il n'est pas suffisamment l'ennemi de notre ennemi : Cette victoire dans son bras de fer avec l’UE arrive pour Varsovie alors qu’elle n’est plus en phase depuis le début de la guerre en Ukraine avec son allié illibéral à Budapest. En cajolant la Pologne, la Commission espère isoler encore plus la Hongrie de Viktor Orban, aux rapports ambiguës avec la Russie et l’Europe. Pour mémoire, le tempérament "démocratique" de Zelensky a pu s'illustrer par exemple dans cet épisode :
  19. Il y a aussi les "simples accidents" : https://www.chicagotribune.com/news/breaking/ct-toddler-accidentally-killed-mom-with-gun-20220314-2j6sr32hx5avrcimglzdyb25ba-story.html Un garçon de 3 ans tire fatalement sur sa mère avec une arme trouvée sur le siège arrière de la voiture. https://www.nbcchicago.com/news/local/police-boy-3-accidentally-shoots-kills-mom-in-chicago-suburb/2782231/ Selon un important groupe de défense du contrôle des armes à feu,Everytown for Gun Safety, en 2020, les fusillades involontaires d'enfants de moins de 18 ans ont fait 142 morts et 242 blessés. En 2021, le nombre de décès a grimpé à 154 et le nombre de personnes blessées a légèrement augmenté pour atteindre 244. Et, selon le groupe, 16 personnes ont été tuées et 29 ont été blessées dans ces fusillades depuis le début de l'année. Selon un rapport de 2021 qui a examiné une période de six ans se terminant en 2020, le groupe a suggéré qu'un certain nombre de facteurs ont contribué à une augmentation significative de ces fusillades au cours des dernières années. "En 2020, les ventes d'armes à feu ont bondi de 64 %, et cette hausse - conjuguée aux fermetures d'écoles et de centres de garde d'enfants en raison de la pandémie - a augmenté le risque pour tous les résidents des ménages : le nombre de décès involontaires par balle chez les enfants était de 31 % plus élevé de mars à décembre 2020 que pendant la même période en 2019", indique le rapport. Si les adolescents âgés de 14 à 17 ans ont représenté un plus grand nombre de ces incidents au cours desquels ils se sont tirés dessus ou ont tiré sur quelqu'un d'autre accidentellement - 776 - au cours de cette période de six ans, les enfants âgés de cinq ans ou moins ont représenté le deuxième total le plus élevé, soit 610. En fait, ce total était plus élevé que le total combiné des enfants en âge de fréquenter l'école primaire et le collège qui se sont tirés dessus ou ont tiré sur quelqu'un d'autre par inadvertance, a constaté le groupe.
  20. Si leur sujet était la Chine, ils chercheraient à mettre la Russie dans leur poche. Visiblement leur façon d'y parvenir est compliquée.
  21. Aujourd'hui, ce qui se passe est une démonstration des valeurs de l'Amérique, à savoir la guerre perpétuelle. Depuis sa fondation en 1776, l'Amérique n'a été en paix que pendant 15 ans. C'est une histoire de "destinée manifeste", d'expansion irréfrénée du territoire. Les valeurs de l'Europe, c'est Emmanuel Kant et la paix perpétuelle. La recherche des équilibres. Les "compromis à la belge". Ce n'est pas ce qu'on fait aujourd'hui. On a tiré sur la corde de l'extension vers l'Est de l'OTAN jusqu'à ce qu'elle craque. https://fr.wikipedia.org/wiki/Équilibre_des_puissances_en_Europe Pendant le XIXe siècle, dans le but d'établir une paix durable après les guerres napoléoniennes, le Concert européen tente de maintenir un certain équilibre entre les puissances. Les frontières établies par le Congrès de Vienne dureront, à l'instar de l'idée d'équilibre ; en effet, aucune agression majeure n'aura lieu pendant le reste de la première moitié du siècle1. Les quatre principales puissances vainqueurs de Napoléon y participent, soit le Royaume-Uni, l'Autriche, la Prusse et la Russie. La France, bien que vaincue et amputée de tous les territoires qu'elle avait conquis depuis 1792, va rapidement retrouver sa place dans le concert des nations notamment à partir de 1823 où elle intervient militairement en Espagne. L'équilibre des puissances est alors arbitré par l'Autriche, principale puissance conservatrice, par l'intermédiaire de Klemens Wenzel von Metternich, chancelier autrichien de 1821 à 1848. A tel point que l'on parle parfois de "l'Europe de Metternich" pour désigner la période. https://fr.wikipedia.org/wiki/Destinée_manifeste Cette croyance messianique en une élection divine (prédestination), qui est déjà présente chez les Pères pèlerins puritains arrivés en Amérique sur le Mayflower, est promue aux États-Unis dans les années 1840 par les républicains-démocrates, plus particulièrement par les « faucons » sous la présidence de James Polk.
  22. Tout l'art de la narration consiste à faire le choix du bon état initial, celui qui arrange le narrateur, et à partir duquel l'événement cité parait comme étant l'élément perturbateur - le mal - et la situation préexistante comme comme l'état normal (le statu quo antes), le bien vers lequel il faudrait revenir. En général l'auditeur est piégé par ce choix de construction narrative et se fait avoir.
  23. https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/19/etats-unis-la-penurie-de-lait-pour-bebe-force-joe-biden-a-multiplier-les-mesures-d-urgence_6126717_3210.html Le ministère de la défense « utilisera ses contrats avec des compagnies aériennes commerciales de fret, comme il l’a fait pendant les premiers mois de la pandémie de Covid, pour transporter des produits provenant d’usines à l’étranger » satisfaisant les normes de sécurité américaines, a précisé la Maison Blanche dans un communiqué. Ce projet, nommé opération « Fly Formula » (« Envol du lait en poudre »), permettra d’« accélérer l’importation et la distribution de lait pour bébé ». Joe Biden a aussi fait appel au Defense Production Act, texte hérité de la guerre froide, afin d’exiger des producteurs des ingrédients nécessaires à la production de lait infantile qu’ils livrent en priorité les fabricants. Selon le fournisseur de données Datasembly, le taux de rupture de stocks de préparations de lait pour nourrissons avait atteint 43 % à la fin de la semaine dernière aux Etats-Unis. https://en.wikipedia.org/wiki/2022_United_States_infant_formula_shortage La cause initiale de la pénurie de lait maternisé était des problèmes de chaîne d'approvisionnement liés au COVID-19, certaines sources, dont The Atlantic et Popular Mechanics, l'identifiant comme étant toujours la principale cause. La pénurie a commencé dès les premiers jours de la pandémie, et s'est aggravée avec les pénuries de main-d'œuvre qui ont suivi. En novembre 2021, 11 % des marques populaires étaient en rupture de stock. Le problème s'est aggravé lorsque Abbott Labs, l'un des trois principaux producteurs de lait maternisé aux États-Unis, a arrêté la production dans son usine de Sturgis, dans le Michigan, en février 2022, à la suite du rappel par la Food and Drug Administration de plusieurs marques de lait maternisé en raison d'une possible contamination bactérienne qui pourrait avoir causé la mort d'au moins deux nourrissons. Quatre-vingt-dix pour cent des préparations pour nourrissons aux États-Unis sont fabriquées par seulement quatre sociétés, dont Abbott Nutrition. Abbott fabrique 43 % des préparations pour nourrissons aux États-Unis. Le secrétaire aux transports, Pete Buttigieg, a affirmé que l'"énorme concentration du marché" de l'industrie pourrait exacerber le problème. La sénatrice Tammy Duckworth (D-IL) a également demandé à la FTC d'étudier si la consolidation du marché dans le secteur des préparations pour nourrissons était à l'origine de la pénurie. Selon Claire Kelloway de l'Open Markets Institute, les fabricants exploitent un nombre relativement restreint d'usines de préparations pour nourrissons afin d'accroître leur efficacité et de réduire les coûts. Mais cela crée beaucoup de risques si une usine est fermée, comme cela s'est produit avec l'usine de Sturgis. Le commissaire de la FDA, Robert Califf, a reconnu que la concentration du marché dans l'industrie méritait un examen plus approfondi. David Davis, professeur d'économie à l'université d'État du Dakota du Sud, a affirmé que les contrats WIC (Special Supplemental Nutrition Program for Women, Infants, and Children) contribuent à créer des monopoles qui rendent difficile l'entrée d'autres marques sur le marché. M. Davis a déclaré que sans les contrats WIC, aucun acteur ne serait en mesure d'entrer dans l'industrie. Davis a déclaré que ce type de concentration du marché offre peu de flexibilité si les choses tournent mal, car une seule usine aura un impact important sur l'industrie.
  24. Les élections ukrainiennes de 2010 ont été considérées comme libres et démocratiques par tous les observateurs et la victoire de Ianoukovitch dans le Donbas ne fait aucun doute.
  25. https://malijet.com/a_la_une_du_mali/269928-reduction-de-la-capacite-operationnelle-de-la-minusma-kiev-rapat.html Pour renforcer la capacité opérationnelle de ses hommes contre l’avancée Russe en Ukraine, Kiev a décidé de réquisitionner ses six hélicoptères Mil Mi-8MTV-1, en mission avec le prestataire privé Ukrainian Helicopters pour le compte de la mission onusienne au Mali (MINUSMA). Selon nos confrères de Africa Intelligence, le départ de ces appareils, équipés spécialement pour des évacuations médicales d’urgence, va rendre encore plus complexe la tâche des casques bleus de la MINUSMA dans la mesure où ses services médicaux ne peuvent plus compter sur l’hôpital militaire français à Gao, menacé de démantèlement toujours dans le cadre de la fin de l’opération Barkhane au Mali (AI du 09/05/22). Il faut reconnaitre que Minusma était beaucoup appuyée par la force française Barkhane, surtout dans le cadre de l’appui aérien.
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