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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.understandingwar.org/backgrounder/russian-offensive-campaign-assessment-march-1 Les communiqués indiquant que la longueur du convoi est passée de 17 à 40 miles sont probablement inexacts. Un porte-parole de Maxar Technologies a précisé à l'ISW que Maxar a obtenu de nouvelles images montrant une plus grande partie du convoi, et non un convoi plus long.
  2. Non on n'a pas de précisions, car lesdites précisions sont "secret défense". https://www.tagblatt.ch/international/militaerhilfe-eu-verspricht-ukraine-kampfjets-liefern-polen-slowakei-und-bulgarien-jetzt-ihre-mig-29-aus-sowjetischer-produktion-ld.2257049 (28 février 2022) La Commission européenne n'a pas voulu rendre publics lundi les détails d'une éventuelle livraison d'avions de combat et de l'aide militaire. On ne sait pas non plus si elle organisera pour Kiev des drones de combat turcs de type Bayraktar TB2, que l'armée ukrainienne possède également déjà et qui se sont révélés extrêmement efficaces au combat. "C'est la guerre. Je ne donnerai pas d'informations qui pourraient être utiles à l'autre partie", a déclaré le représentant des affaires étrangères Josep Borrell. Les Russes ont en outre clairement fait savoir qu'ils considéraient l'aide de l'UE comme un acte hostile et qu'ils attaqueraient tout acteur ou toute entité qui y participerait. https://www.newsweek.com/eu-ukraine-fighter-jet-promise-falling-apart-russia-advances-slovakia-poland-bulgaria-1683588 (1er mars 2022) La promesse de l'Union européenne d'armer l'Ukraine d'avions de combat pour l'aider à lutter contre l'invasion russe semblait s'écrouler mardi matin, les trois pays présentés comme contributeurs ayant démenti leur participation. La Pologne, la Bulgarie et la Slovaquie étaient apparemment prêtes à transférer à l'Ukraine des avions de combat MiG-29 et Su-24 de fabrication russe afin de renforcer la défense du pays, les avions de combat de Kiev étant constamment dégradés par les chasseurs et les armes anti-aériennes russes. Les trois pays seraient au cœur de l'effort de l'UE, annoncé lundi par le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, car ils seraient les seuls membres du bloc à disposer d'avions de fabrication russe prêts à voler. Les avions donnés aux Ukrainiens doivent être de fabrication russe afin que les pilotes ukrainiens puissent les piloter sans formation supplémentaire longue et coûteuse. Mais il semble que M. Borrell ait été trop prompt à promettre de nouveaux avions. Un porte-parole du ministère slovaque des Affaires étrangères a déclaré à Newsweek mardi matin : "La Slovaquie ne fournira pas d'avions de chasse à l'Ukraine." La Bulgarie a également rejeté le plan. Le Premier ministre Kiril Petkov a déclaré lundi que son pays ne disposait pas d'un nombre suffisant d'avions en état de marche ou de pièces détachées, et qu'il n'avait actuellement pas assez de chasseurs pour assurer seul la surveillance de son propre espace aérien. Le président polonais Andrej Duda a déclaré après une conférence de presse avec le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg : "Nous n'envoyons pas d'avions à réaction en Ukraine car cela ouvrirait une ingérence militaire dans le conflit ukrainien. Nous ne nous joignons pas à ce conflit. L'OTAN n'est pas partie à ce conflit."
  3. https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20220227IPR24205/invasion-russe-en-ukraine-les-deputes-veulent-une-reponse-plus-ferme À la suite de l’invasion russe en Ukraine, les députés préconisent des sanctions plus sévères contre la Russie et de nouveaux efforts pour accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’UE. Le texte a été approuvé par 637 voix pour, 13 contre et 26 abstentions. La résolution demande aux institutions européennes de faire en sorte d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’UE.
  4. 1er mars 2022 3:53 Jean-Pierre Chevènement : Beaucoup de gens s'expriment sans esprit de responsabilité, sous l'empire de l'émotion. Et naturellement, sous l'empire de l'émotion on peut dessiner des fresques avantageuses : l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne, le processus qui doit être suivi prend des années. Ça ne peut pas se faire comme ça. J'ajoute que si l'on veut parfaire la désindustrialisation de la France, il faut en effet faire adhérer des pays à très bas coût de main d’œuvre. C'est comme ça qu'on a déjà procédé à un élargissement, qui a eu ses conséquences, il faut bien le voir. Cela mérite discussion. Tout cela mérite d'être pesé. Je pense que trop de gens s'expriment au nom d'une autorité qu'ils n'ont pas sur des domaines infiniment complexes, et où l'on gagnerait à faire preuve d'un minimum de retenue.
  5. https://jamestown.org/program/why-the-ukrainian-defense-system-fails-to-reform-why-us-support-is-less-than-optimal-and-what-can-we-do-better/ (16 juin 2021) Résumé exécutif Après sept ans de guerre, le système de défense ukrainien ne s'est pas réformé. Les raisons en sont extraordinairement complexes et entremêlées. Elles vont du manque de direction politique à l'incapacité ou à la réticence des officiers à remettre en question un système marqué par des lois, des règles et des règlements obsolètes ou préjudiciables, car leur violation est synonyme de punition et d'échec professionnel, en passant par la sélection continue d'officiers supérieurs qui sont des "commandants rouges" de la vieille école, c'est-à-dire opposés à l'OTAN et désireux de maintenir l'héritage soviétique. L'aide "Gold Standard" de plus de 2 milliards de dollars apportée par les États-Unis à l'Ukraine depuis le début de la guerre russe n'a eu aucun retour sur investissement notable, et encore moins quantifiable. En effet, les réformes impulsées par les États-Unis ne réussiront pas si le style et les méthodes de soutien ne sont pas modifiés. Une telle refonte de l'assistance militaire américaine devra inclure une plus grande conditionnalité de l'aide, la prise en charge du programme par un seul commandant militaire entièrement concentré sur les réformes et les dépenses, et une plus grande importance accordée à la sélection et à la formation des personnes envoyées pour aider après une étude beaucoup plus approfondie des problèmes et des défis existants. Introduction Il est remarquable et invraisemblable qu'après sept ans de guerre, ni l'armée ukrainienne ni l'industrie de la défense n'aient subi de réformes substantielles ou durables. Historiquement, au cours des deux guerres mondiales du début du 20e siècle, la peur de perdre a créé de puissantes motivations dans tous les camps pour adopter des changements et des innovations dans tous les aspects de la défense. Ces guerres ont conduit à la création de nouvelles forces, comme le Special Air Service, à des innovations comme le char d'assaut, les fusées à longue portée et les drones, et, bien sûr, à la bombe nucléaire. Mais plus de sept ans après avoir perdu la Crimée et les combats ayant embrasé l'est du Donbas, l'Ukraine n'a pratiquement pas fait plus de changements que ceux qui se seraient produits naturellement par l'évolution au fil du temps ou en réaction aux attaques russes. De plus, même ces développements progressifs n'ont absolument pas réussi à créer une réponse militaire raisonnable. Cela semble inexplicable, mais c'est tout à fait vrai. L'étude suivante décrit comment et pourquoi cela s'est produit, ainsi que les raisons pour lesquelles cela continue à ce jour. L'étude et l'analyse se composent de trois parties principales. Tout d'abord, la section sur le contexte couvre la guerre et plante le décor de l'énorme soutien extérieur et des efforts de réforme qui ont suivi. Ensuite, le document décrit les raisons pour lesquelles peu de réformes ont effectivement eu lieu, malgré la volonté, la grande énergie et les ressources des États-Unis et des alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) pour apporter leur aide. En Ukraine, il n'y a eu que peu ou pas d'orientation politique ou de soutien au changement, malgré la rhétorique contraire. L'ossature et la chair du système militaire restent résolument soviétiques, tant dans l'approche que dans les méthodes, étayées par un solide héritage de lois, règles et règlements soviétiques. Le secret est omniprésent. Le système, que l'on peut qualifier de défaillant, est fortement maintenu par des officiers et des personnels peu enclins au changement et prompts à punir. Le système de passation des marchés publics reste résolument dysfonctionnel, même si des modifications positives de la loi étaient censées favoriser la concurrence et la transparence. Deuxièmement, le document examine pourquoi le système de soutien américain "Gold Standard" ne fonctionne pas comme souhaité. En particulier en Ukraine, il faut expliquer pourquoi il ne crée pas les effets souhaités. Cette étude met donc en évidence des facteurs tels qu'une compréhension insuffisante de la culture et de l'organisation ainsi que des dysfonctionnements découlant d'un manque de conditionnalité de l'aide. Troisièmement, cette étude suggère comment faire progresser le soutien américain, notamment en recommandant d'affecter au processus un commandant militaire unique qui se concentrera sur la réforme et les dépenses, ainsi qu'en mettant davantage l'accent sur la sélection et la formation du personnel. Tout au long de ce document, il est important de garder à l'esprit que l'armée ukrainienne, de la direction politique au soldat de base, fonctionne comme l'un des derniers vestiges du système communiste et soviétique. Les pathologies sont profondes. Elle n'est pas représentative du vaste ensemble de la société ukrainienne, mais doit plutôt être considérée comme une anomalie historique dans un pays qui se modernise lentement. Arrière plan L'Ukraine possède l'un des systèmes de défense et de sécurité post-communistes les plus complexes qui subsistent dans les anciens espaces de l'Union soviétique, du Pacte de Varsovie et de la Yougoslavie. Si la guerre et le soutien des alliés ont permis aux soldats ukrainiens de la ligne de front de s'améliorer considérablement, le système de défense lui-même est clairement et publiquement brisé au niveau organisationnel - peut-être au-delà de toute réparation, selon de nombreux militants soutenant la défense. Avant 2014, les forces de défense ukrainiennes étaient encouragées à être "amies" avec leurs alliés russes, tandis que les forces armées elles-mêmes étaient systématiquement détruites et émasculées par les politiciens, dont l'ancien président Viktor Ianoukovitch. Cela s'est produit par le simple fait de supprimer toute partie du système susceptible de dissuader ou de combattre la Russie. De vastes pans d'équipements militaires opérationnels ont été vendus ou stockés, et les unités les plus importantes ont été supprimées. La fermeture du quartier général du commandement des opérations conjointes, qui avait été créé et développé pendant plusieurs années avec l'aide et la formation des États-Unis, est un exemple typique de ces actes. Il n'a toujours pas été recréé, malgré la guerre. Ainsi, en sept ans de guerre, les forces de défense ne sont toujours pas réformées et, dans de nombreux cas, leur gestion est dysfonctionnelle. Pas plus tard qu'en avril, des plaintes publiques ont été déposées au sujet de la mauvaise nourriture de l'armée,[10] au point même d'avoir une réunion publique spéciale de la commission parlementaire de la défense exigée par la députée Solomiia Bobrovska. Elle avait inspecté la nourriture de la marine et avait constaté qu'elle manquait cruellement et qu'il s'agissait d'un monopole d'approvisionnement.[11] Les trop-perçus massifs pour les projets de logement de la défense et de nombreuses autres expositions publiques, telles que les carrières mal gérées, se poursuivent aujourd'hui.[12] Le soutien médical dans l'armée reste dysfonctionnel, notamment en ce qui concerne le COVID-19. L'approvisionnement est tout simplement défaillant, tant au sein du ministère de la Défense que dans les relations avec les entreprises de défense. La corruption et l'inefficacité sont au cœur de tout cela[13]. Le désordre entourant les nouvelles armes et les nouveaux équipements est légion. Aucun de ces problèmes n'est nouveau. Ils se répètent régulièrement, mais malgré les déclarations fracassantes du ministère de la Défense et parfois les licenciements de personnel, rien ne semble changer. Le mantra habituel est que tout va bien, que nous avons achevé la mise à niveau de milliers de normes de l'OTAN et que la réforme se déroule bien. Dans l'armée, le système est encore rempli de "commandants rouges" à tous les niveaux, qui punissent ceux qui ont des opinions favorables à l'OTAN[14]. Il n'est donc guère surprenant que 65 % des soldats partent après leur premier contrat. Et bien que l'armée soit publiquement déclarée forte de 250 000 hommes, la force de combat réellement entraînée est plutôt de 130 000 hommes, et probablement moins. De nombreux soldats non combattants se trouvent dans les grandes structures de formation et d'administration héritées de l'ère soviétique, aux côtés de civils et de conscrits qui ne sont pas déployés à la guerre. La chose la plus difficile à accepter pour les observateurs extérieurs est qu'une grande partie de ce qu'ils lisent et entendent est une illusion créée par le gouvernement et les états-majors de la défense, destinée à convaincre leurs propres compatriotes, les alliés de l'OTAN et probablement même la Russie que la réforme est en cours et que les forces sont puissantes et fortes. Bien sûr, certains changements sont en cours - il doit y en avoir après plus d'une demi-décennie de guerre. Les troupes de première ligne se sont améliorées de façon incommensurable. Les forces d'opérations spéciales (SOF) sont considérablement meilleures. Une partie de ces progrès est due à la guerre et au passage naturel du temps, mais une grande partie est due à l'énergie et aux énormes ressources fournies par les États-Unis et les alliés de l'OTAN. Et pourtant, cela n'a pas apporté à l'Ukraine les avantages opérationnels auxquels on aurait pu s'attendre compte tenu du niveau de l'effort américain. Mais dans le même temps, les organisations de volontaires tentent d'éviter le désastre organisationnel créé par des décisions politiques et militaires qui dégradent gravement l'efficacité opérationnelle[15]. Par exemple, la dernière doctrine navale destinée à remplacer celle de 2035, soutenue par les États-Unis, est "néfaste et impraticable car elle ne repose que sur des ambitions et ne tient pas compte des ressources réelles de l'État qui peuvent être affectées à la marine"[16]. La promotion aux postes supérieurs est dominée par la loyauté envers les chefs militaires et politiques (personnelle, financière et matérielle) ou par les pots-de-vin. Les concepts de formation de base ont peu changé depuis l'époque soviétique ; et ce que l'Occident appelle la "formation collective", dans laquelle l'exercice de la doctrine, le leadership et la prise de décision dominent, n'existe que lorsque les unités se déploient dans le cadre d'exercices de l'OTAN. Le système n'en reconnaît toujours pas la nécessité ou la valeur, probablement parce qu'il n'a aucun fondement dans la pensée soviétique et qu'il va à l'encontre de la culture centralisée dominante. Une grande partie des preuves de cette affirmation a été recueillie par Come Back Alive,[17] la plus grande ONG soutenant financièrement les forces militaires ukrainiennes. Les membres de l'équipe sont principalement d'anciens militaires qui se trouvent chaque semaine sur la ligne de front. Ils fournissent un soutien important aux troupes de première ligne, notamment des viseurs d'armes, des drones et une formation qui n'est pas assurée par les forces armées elles-mêmes. Ils ont également réalisé récemment une enquête sur l'armée, en essayant de déterminer pourquoi les soldats volontaires (sous contrat) partent en si grand nombre. D'autres preuves proviennent d'officiers supérieurs à la retraite, de militants et de volontaires qui travaillent avec des unités, de militaires d'active et de réserve dans le système, et d'un large éventail de responsables et de militaires américains qui ont été engagés ou ont servi en Ukraine. Avant de discuter des causes possibles de l'échec de la réforme, il faut comprendre comment cet échec se manifeste. Parmi les centaines de cas de ce type, deux sont particulièrement saillants : l'échec des achats du ministère de la Défense et l'échec de la réforme de l'artillerie. La première cause des pénuries opérationnelles non seulement au sein du système lui-même, mais aussi en laissant l'industrie de la défense avec du travail mais sans financement[18]. La seconde défaillance de l'état-major général a laissé une partie clé du système dépassée et totalement non modernisée. Les deux, combinés, ont fait en sorte que les unités d'artillerie ukrainiennes manquent totalement de munitions et que les troupes de première ligne courent un risque élevé d'échec opérationnel. Le mirage du contrôle civil Le Bureau de la réforme a néanmoins réussi à enregistrer quelques succès, et sa présence aux réunions du ministère de la Défense et des comités militaires a commencé à forcer une plus grande attention à la modernisation et à la bonne marche des choses. Cependant, le ministre de la défense de l'époque, Septan Poltorak, a visiblement utilisé le Bureau comme un exercice de relations publiques pour la réélection du président Porochenko et la campagne d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, plutôt que pour créer un véritable changement. L'Ukraine a brièvement expérimenté la nomination d'un ministre de la défense civil, Andriy Zagorodnyuk (29 août 2019 - 4 mars 2020), mais ses tentatives pour endiguer la corruption ont rapidement entraîné son remplacement. Lorsque le ministre de la défense suivant, le général Andriy Taran, est arrivé, il a immédiatement fermé le Bureau de la réforme, pourtant fortement soutenu par la communauté internationale. Il a également supprimé le Conseil civil, qui supervisait et conseillait le ministre, et a illégalement licencié le principal conseiller en matière de réforme, le capitaine Andrii Ryzhenko, l'architecte, avec le soutien des États-Unis, de la réforme navale de l'Ukraine de l'après-Maidan. Tout cela s'est passé sans aucun commentaire du bureau présidentiel ou du cabinet. Enfin, le contrôle civil est gravement faussé par les oligarques. Ils manipulent la nomination des hauts postes au sein du gouvernement. L'actuel commandant en chef, Khomchak, est réputé associé au milliardaire Ihor Kolomoysky[38]. Les oligarques souhaitent gérer les affaires de manière non transparente, ce qui leur permet de continuer à voler l'argent du budget du ministère de la défense. Ils ne veulent pas de changements à l'égard de l'OTAN, et cela peut être jugé par la façon dont ils détournent les achats des besoins opérationnels réels vers des articles coûteux dans lesquels les oligarques ont des intérêts financiers. Éducation et formation Une partie du personnel militaire étudie et se forme désormais aux normes de l'OTAN avec l'aide des États-Unis et de leurs alliés. Toutefois, cela se produit presque exclusivement au niveau tactique. Aux niveaux stratégique et opérationnel, l'éducation et la formation sont encore principalement soviétiques, y compris l'enseignement de l'art opérationnel soviétique. Pour devenir professeur de défense à l'Université de défense nationale (NDU) d'Ukraine, il faut consacrer quatre années à l'écart de l'armée traditionnelle pour obtenir un doctorat en sciences militaires, un domaine qui n'existe pas à l'Ouest. Toute la formation doctorale des futurs conférenciers de la NDU provient de la vieille école. La pratique occidentale normale, selon laquelle un officier enseigne directement après les opérations, alors que les leçons sont encore fraîches dans l'esprit, n'existe pas en Ukraine. Ainsi, le cycle soviétique de l'éducation à la NDU se poursuit sans interruption. Après l'école d'officiers de base, il n'existe pas de cours opérationnels efficaces, car ils sont dispensés en classe à la NDU. Il y a donc un manque total de connaissances sur le travail de terrain vital aux niveaux de commandement de la compagnie, du bataillon et de la brigade. Il n'y a pas non plus de formation adéquate du personnel. Certaines des connaissances qui pourraient aider les commandants de brigade sont enseignées dans le cadre d'un cours de deux ans à la NDU, mais bizarrement pas avant d'avoir terminé leur commandement. Il existe également une différence fondamentale sur le plan conceptuel entre le processus de commandement de mission enseigné par les États-Unis et les alliés et le processus de réflexion sur les ordres des officiers ukrainiens. Mais les Ukrainiens pensent que c'est la même chose, et les alliés pensent que les Ukrainiens comprennent la pensée occidentale. En raison des facteurs culturels, les deux parties ne pourraient pas avoir plus tort. Industrie de la défense, recherche et développement, et soutien aux achats La meilleure illustration de l'industrie de la défense contrôlée par le gouvernement est qu'après sept ans de guerre, l'usine de chars est en faillite. La deuxième meilleure illustration est qu'il a fallu autant d'années pour créer la première usine nationale de munitions, qui, en fait, est encore loin de produire des munitions d'artillerie utilisables. La société ombrelle publique de l'industrie de la défense, Ukroboronprom, est en cours de réforme et est désormais officiellement rentable. Mais si le gouvernement soutient cette évolution, il ne fait rien pour les fabricants de défense indépendants qui produisent des équipements de classe mondiale tels que des véhicules blindés modernes à propulsion hybride, des drones d'attaque, des radars anti-sniper, des systèmes de commande et de contrôle et des avancées technologiques pour les viseurs d'armes directs et indirects. Pour des raisons qui leur sont propres, le ministère de la défense et l'état-major général évitent pratiquement toutes ces avancées. Il est important de noter que ces entreprises ne sont pas corrompues. Les institutions militaires officielles ukrainiennes de recherche et de développement sont toujours dirigées par des "leaders" soviétiques qui ne connaissent ni l'OTAN ni l'anglais. Ils sont sûrs de leur position non pas parce qu'ils sont créatifs, mais parce que, premièrement, ils préparent des thèses de doctorat pour les hauts fonctionnaires du ministère de la défense et de l'état-major général (qui ne rédigent pas les leurs). Et deuxièmement, ils forment un groupement incestueux avec l'état-major et l'industrie de la défense pour établir et manipuler injustement les exigences techniques des nouveaux équipements et armements[39]. Cela permet également de s'assurer qu'ils se concentrent sur ce qu'ils savent déjà et ne soutiennent pas les avancées possibles qui pourraient venir de l'extérieur.
  6. https://www.russiamatters.org/analysis/nato-or-bust-why-do-ukraines-leaders-dismiss-neutrality-security-strategy (9 février 2022) Un sondage mené du 28 novembre au 10 décembre 2021 par le Centre de surveillance sociale a montré que, lorsqu'elles sont confrontées au choix entre l'adhésion à l'OTAN et le non-alignement, 45,6 % des personnes interrogées privilégient le statut de "non-aligné" contre 40,8 % l'adhésion à une alliance militaire telle que l'OTAN. En l'absence d'un débat public sur les mérites de la neutralité, ces résultats suggèrent que le statut de neutralité de l'Ukraine pourrait devenir le choix majoritaire tout aussi facilement que l'adhésion à l'OTAN, malgré la quasi-unanimité des experts et des décideurs politiques en faveur de cette dernière.
  7. C'est pas très "opérations militaires" comme sujet. Mais sinon, de manière moins visible, moins spectaculaire, il y a toujours des milliers de mètres cubes de gaz qui continuent de passer dans les tuyaux depuis la Russie vers l'Europe occidentale. Si ton logement est raccordé au gaz, comme la Russie représente 20% des importations françaises, tu peux imaginer qu'un jour sur 5 tu te chauffes ou tu cuisines au gaz russe. Si tu es allemand c'est 50 %. Si tu es polonais, c'est 80% : 4 jours sur 5.
  8. "Paroles paroles" comme dit Dalida. Dans les faits, sa présidence n'a pas été à l'image de son discours de campagne. Il a été contré par ce que je raconte quelques messages plus haut à propos de la formule Steinmeier [1] et n'a pas pu avancer dans le sens d'une réconciliation. Il a essayé, mais il a échoué. [1] http://www.air-defense.net/forum/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-répercussions-géopolitiques-et-économiques/?do=findComment&comment=1496546
  9. En gardant en tête que : - Zelensky était conspué en Occident : un méchant "anti-système" populiste à la solde de l'oligarque Kolomoisky. Le candidat soutenu par les Occidentaux étant Porochenko. - Dans son programme électoral, Zelensky a appelé à un apaisement des tensions avec la Russie et avec les séparatistes, ainsi qu'à des propositions conciliantes vis-à-vis des revendications linguistiques des russophones, alors que Porochenko représentait au contraire l'accroissement des tensions avec la Russie et le clivage entre ukrainophones et russophones. - des adversaires de Zelensky voyaient en lui un "complice de l'occupation culturelle" prorusse. En court : En un peu plus long : - Et la même chose en encore plus long :
  10. C'est juste que Bruno Le Maire est quelque chose comme le N°3 du gouvernement français et que Medvedev doit avoir à peu près le même rang dans le gouvernement russe.
  11. La proposition la plus avancée pour concilier les deux parties et avancer la mise en application de l'accord a été la "formule Steinmeier" du nom du ministre des affaires étrangères allemand d'alors, devenu aujourd'hui président de l'Allemagne : -
  12. C'est un peu ce que l'Union Européenne a fait en Grèce durant la crise financière. C'est ce que les Américains ont fait en Russie durant la période Clinton-Yeltsine, si j'en crois le documentaire de Madeleine Leroyer "Hold Up à Moscou" diffusé sur Arte dernièrement.
  13. Pour la énième fois, ni l'Autriche ni la Finlande n'étaient des "États fantoches" de l'Union Soviétique.
  14. https://web.de/magazine/politik/russland-krieg-ukraine/bundeswehr-aufruestung-habeck-baerbock-scholz-100-milliarden-plan-ueberrascht-36650002 (1er mars 2022) Face à l'attaque russe contre l'Ukraine, l'Allemagne veut réarmer massivement la Bundeswehr. Elle devrait recevoir 100 milliards d'euros pour des investissements et des projets d'armement via un fonds spécial, comme l'a annoncé dimanche le chancelier Olaf Scholz - prenant ainsi par surprise, selon les médias, le vice-chancelier Robert Habeck et la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Les deux ministres n'auraient pas été mis au courant du montant de l'investissement.
  15. http://french.news.cn/2022-03/01/c_1310492638.htm (28 février 2022) Le département d'Etat américain a conseillé lundi à ses ressortissants actuellement en Russie d'envisager de quitter le pays "immédiatement", faisant référence aux opérations militaires russes actuellement en cours en Ukraine et à un "harcèlement" anticipé des Américains par "les responsables de sécurité gouvernementaux de Russie". Dans son avis de voyage mis à jour, le département d'Etat a indiqué que la capacité du gouvernement américain à venir en aide à ses ressortissants en Russie était désormais "limitée", et que les Américains devraient par conséquent envisager de quitter le pays "par les options commerciales qui restent disponibles".
  16. https://www.understandingwar.org/backgrounder/ukraine-conflict-update-11 Les forces russes ont de plus en plus ciblé les aérodromes et les centres logistiques ukrainiens le 28 février, en particulier dans l'ouest de l'Ukraine. La Russie cherche probablement à clouer au sol l'armée de l'air ukrainienne et à empêcher les États occidentaux de réapprovisionner l'armée ukrainienne. Les forces russes ont commencé à utiliser l'artillerie lourde contre le centre de Kharkiv le 28 février, ce qui indique une inflexion dangereuse des opérations russes, le Kremlin choisissant d'utiliser des moyens aériens et d'artillerie qu'il gardait auparavant en réserve. Les forces russes et les forces supplétives ont repris leurs assauts contre les forces ukrainiennes qui défendent Marioupol depuis l'est et ont déployé des moyens supplémentaires d'artillerie et de missiles guidés antichars (ATGM) sur la ligne de front de Marioupol le 28 février. Les opérations russes autour de Kiev restent limitées en raison de l'arrivée de la logistique et des renforts, mais elles reprendront probablement en plus grand nombre dans les prochaines 24 heures. Les chefs militaires ukrainiens ont déclaré qu'ils avaient mis à profit cette pause pour renforcer les défenses de Kiev et se préparer à défendre leur capitale en profondeur. L'armée ukrainienne ne peut probablement pas empêcher les forces russes d'envelopper ou d'encercler Kiev si les Russes envoient une puissance de combat suffisante, mais elle peut probablement rendre les efforts russes pour prendre le contrôle de la ville elle-même extrêmement coûteux et peut-être infructueux. Les responsables russes ont minimisé la décision prise le 27 février par le président russe Vladimir Poutine de placer les forces nucléaires et de missiles russes en état de préparation au combat le plus élevé, et les États-Unis ont refusé de modifier leurs propres niveaux d'alerte. Le ministère russe de la Défense (MoD) a faussement revendiqué des victoires sur les axes de la Crimée et du Donbas et a affirmé à tort que la Russie avait obtenu la supériorité aérienne sur l'Ukraine le 28 février, renforçant ainsi auprès du public russe les perceptions trompeuses d'une opération militaire facile en Ukraine. Konashenkov a en outre affirmé que l'armée de l'air russe avait détruit plus de 1 000 pièces d'infrastructure militaire, soulignant ainsi le récit du Kremlin sur le succès militaire russe. Konashenkov a également affirmé prématurément que les forces russes avaient capturé Enegodar et la centrale nucléaire de Zaporizhia sur l'axe de la Crimée, alors qu'Enegodar et Zaporizhia restaient sous contrôle ukrainien. Les chaînes de télévision russes ont également affirmé que les "nationalistes" ukrainiens pillaient les villes ukrainiennes et commettaient des crimes de guerre, probablement pour créer les conditions justifiant la prise de contrôle des centres urbains par la Russie. Le Parlement letton a voté à l'unanimité pour autoriser les citoyens lettons à combattre en Ukraine le 28 février. La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, avait initialement affirmé son soutien aux citoyens britanniques qui souhaitent se battre pour l'Ukraine le 27 février, mais le Royaume-Uni est revenu sur sa position le 28 février.
  17. La libération des Indes Néerlandaises et de l'Indochine des méchants colonisateurs. Je corrige.
  18. Je rappelle la cause de Pearl Harbor : l'asphyxie de l'économie japonaise suite à l'embargo américain sur le pétrole.
  19. La reconstruction de l'Ukraine, après guerre, sera une opportunité en or pour les entreprises chinoises. Il y a un début de réponse à cette question dans l'intervention de Bertrand Badie, qui nous invite à transformer l'énoncé "Poutine est fou" en : il y a un choc des rationalités où la rationalité de l'un est la folie de l'autre. https://www.franceculture.fr/emissions/l-esprit-public/la-russie-envahit-l-ukraine (27 février 2022) 54:26 Bertrand Badie : C'est tout le fond du problème, c'est à dire qu'on a une bataille entre une rationalité dominée par le politico-militaire, qui relève quand même de "l'ancien monde"... [brouhaha] Thomas Gomart : C'est pas l'ancien monde, Bertrand ! Vous allez voir avec les Chinois, bientôt... Bertrand Badie : Mais attendez ! Hubert Védrine : C'est pas les valeurs de l'Europe de l'Ouest, c'est sûr. Bertrand Badie : Oui, mais justement ! Patrick Cohen : Il n'y a peut-être qu'en Europe qu'on pense qu'il n'y a plus de politico-militaire. Bertrand Badie : La capacité-politico-militaire de l'Occident, qui reste, je le maintiens, supérieure à celle de la Russie, n'imprime plus, parce que nous sommes entrés dans une autre logique de fonctionnement du système international. C'est la première grande bataille de la mondialisation. Est-ce que les instruments de la mondialisation, toutes ces sanctions économiques, est-ce que cette référence à la mondialisation va avoir un effet sur la logique poutinienne, ou est-ce qu'elle va être mise en déroute par cette logique poutinienne ? Ou pour citer Saint Paul, 1 Corinthiens 3:18-19 Si quelqu'un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit : Il prend les sages dans leur ruse. [1] Ésaïe, 29:14 Voici, je continuerai à user de prodiges avec ce peuple, de prodiges étranges ; et la sagesse de ses sages périra, et l’intelligence de ses intelligents disparaîtra.
  20. https://www.dw.com/en/france-and-china-link-up-in-global-infrastructure-projects/a-60890734 (24 février 2022) Paris et Pékin prévoient de construire conjointement sept projets d'infrastructure d'une valeur de plus de 1,7 milliard de dollars (1,9 milliard d'euros) en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Europe de l'Est, ce qui fait de la France le premier pays à établir le mécanisme de coopération intergouvernemental du marché tiers avec la Chine. "Paris et Pékin discutent depuis des années d'une coopération sur des projets de développement dans des pays tiers. D'une certaine manière, c'est une façon pour Paris de ne pas laisser la Chine agir seule en Afrique", a déclaré à DW Marc Julienne, responsable des recherches sur la Chine au Centre d'études asiatiques de l'Institut français des relations internationales (IFRI). La France a perdu près de la moitié de ses parts de marché en Afrique depuis 2001, passant de 12 à 7%. "Les exportations françaises ont doublé dans un marché qui a quadruplé, d'où une diminution de moitié de nos parts de marché", selon l'ancien ministre Hervé Gaymard dans un rapport remis en 2019.
  21. La Russie menace modestement - moins que la Chine - le projet américain de domination mondiale. Libre à chacun de s'y identifier et de se sentir menacé. https://nationalinterest.org/feature/why-putin’s-war-against-west-just-beginning-200860 (27 février 2022) EN 1902, le brahmane de Boston et historien Brooks Adams a publié un livre influent intitulé The New Empire. Ce livre est paru à un moment où l'Amérique était en train de devenir une grande puissance, les aspirations impériales ayant supplanté la retenue de la vieille république. À la suite de la guerre hispano-américaine de 1898, l'Amérique avait annexé Cuba, Porto Rico, les Philippines et une grande partie des Caraïbes. Le canal de Panama était sur le point d'être achevé et Washington faisait des incursions en Chine. Adams a conclu, En supposant que le mouvement des 50 prochaines années soit égal à celui des 50 dernières années, au lieu de subir une accélération prodigieuse, les États-Unis surpasseront n'importe quel empire, sinon tous les empires réunis. Le monde entier lui rendra hommage. Le commerce affluera vers eux de l'est et de l'ouest, et l'ordre qui a existé depuis la nuit des temps sera renversé. La prophétie remarquablement précise d'Adams, comme l'a fait remarquer un jour le sociologue Daniel Bell, nous rappelle utilement que la conviction que l'Amérique devait chercher à atteindre la suprématie mondiale était antérieure à la Première et à la Seconde Guerre mondiale. Les premiers mandarins qui ont envisagé une Pax Americana comprenaient Elihu Root, Alfred Thayer Mahan, Henry Cabot Lodge Hay et John Hay. Un avant-goût de ce qui allait arriver est apparu dans un document intitulé Defense Planning Guidance, supervisé par Paul Wolfowitz, qui a fait sensation lors de sa parution en 1992. Ce document préconisait d'énormes augmentations du budget de la défense et appelait l'Amérique à rester la seule superpuissance mondiale tout en rejetant la notion de multilatéralisme. George H.W. Bush et son conseiller à la sécurité nationale, Brent Scowcroft, l'ont rejeté. Le fils de Bush ne l'a pas fait. La retenue n'était plus de mise, la fanfaronnade était de mise. Bush le Jeune a envahi l'Irak et l'Afghanistan, appelant dans son deuxième discours inaugural à mettre fin à la tyrannie dans le monde. Le coût des seules guerres en Afghanistan et en Irak s'est élevé à plus de quatre mille milliards de dollars. Son successeur, Barack Obama, avait juré de se retirer de l'Irak et de l'Afghanistan, mais il a fini par prendre la tête d'une coalition de l'OTAN qui a bombardé la Libye. Cette campagne a contribué à déstabiliser la Syrie, entraînant un exode de réfugiés vers l'Europe. Dans le même temps, une fois la Guerre froide terminée aux conditions américaines, Washington s'est lancé dans l'expansion de l'OTAN en incorporant l'Allemagne de l'Est après la réunification de l'Allemagne. En 1990, le secrétaire d'État James Baker a déclaré aux dirigeants soviétiques - dans une déclaration qui est devenue la base de l'agacement russe - que l'OTAN ne bougerait pas "d'un pouce" vers l'est si le Kremlin accédait à la réunification. Après l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, deux nouvelles vagues d'expansion de l'OTAN ont suivi. Mais comme le fait remarquer l'historienne M.E. Sarotte dans son nouveau livre important, Not One Inch, cette approche, à laquelle le diplomate et universitaire George F. Kennan s'était vigoureusement opposé à l'époque, s'est avérée à courte vue : En cours de route, un autre mode d'élargissement prometteur, sous la forme d'un partenariat qui aurait évité de tracer une nouvelle ligne à travers l'Europe, s'est heurté à une opposition farouche. Cette attitude plus dure a permis d'obtenir des résultats, mais elle a occulté des options qui auraient pu soutenir la coopération, réduire les risques de réapparition d'un conflit entre les États-Unis et la Russie et mieux servir les intérêts de Washington à long terme. François Mitterrand était-il "bien à gauche" ? En tout cas voilà ce qu'il proposait : -à Berlin, le 12 décembre [1989], James Baker, le secrétaire d'Etat américain, énonce ce qui deviendra bientôt la « doctrine Baker », c'est-à-dire la façon dont Washington compte organiser les nouveaux rapports entre l'Europe, l'Union soviétique et les États-Unis. Bref, la définition d'une pax americana alors même que la guerre froide entre dans une nouvelle phase, en réalité la dernière. À Paris, l'analyse que nous faisons de ce discours est très claire : la doctrine Baker ne vise ni plus ni moins qu'à maintenir le leadership américain inchangé sur notre continent, et à contrôler l'évolution des rapports entre l'Union soviétique et la nouvelle Europe qui est en train de se dessiner ; - Où fallait-il arrêter la Confédération dans cette Europe qui retrouvait ses frontières ? À l'ouest de l'Union soviétique, « cela paraissait raisonnable. » Mais pourrait-on longtemps ignorer la puissance russe ? Nul doute, en 1990, que celle-ci continuerait de se démocratiser et que, ce faisant, elle se rapprocherait de l'Europe. Elle continuerait donc d'y jouer un rôle important. - Dans ces conditions, le président français estimait dangereux de l'exclure a priori, car une autre de ses obsessions était d'éviter que la Russie n'en revînt à son vieux complexe d'encerclement. « Tout ce qui ne se fait pas avec eux sera vu par eux comme conçu contre eux », expliquait-il. Pourquoi créer une Confédération qui divise alors que tout dans cette période nous poussait à chercher le rassemblement, la coopération ? - à l'Ouest, on voyait d'un mauvais œil la participation de l'Union soviétique et non celle des États-Unis - j'y reviendrai ; - à l'Est, c'était l'incompréhension la plus totale. Pourquoi la France cherchait-elle à dessiner les nouvelles frontières de l'Europe en y ajoutant l'URSS à laquelle ces pays-là venaient précisément d'échapper ? - Je voyais bien que nos explications étaient accueillies poliment mais sans enthousiasme. François Mitterrand persista pourtant dans cette direction. Dans une conférence de presse commune13 avec Mikhaïl Gorbatchev, il rappela les similitudes entre la Maison commune et le projet de Confédération. Lorsqu'on lui demandait : « Naturellement l'Union soviétique n'est pas comprise [dans la Confédération] », il répondait, invariablement ; « Naturellement, si ! ». Ceci se traduira d'ailleurs par un paragraphe spécifique à l'intérieur du Traité franco-soviétique d'entente et de coopération, signé à Rambouillet le 29 octobre 1990, précisant que les deux pays transformeront l'Europe en Maison commune et créeront une Confédération. - Si nos amis allemands favorisaient le processus de la CSCE [ancien nom de l'OSCE], c'était bien entendu sous la pression de Washington. Les États-Unis participaient à la CSCE, alors que, dans l'esprit de François Mitterrand, ils ne devaient pas se joindre à la Confédération, n'étant appelés à y jouer aucun rôle. « L'essentiel, pour moi, disait-il, est que l'Europe reprenne sa vraie place dans le monde après son auto destruction des deux dernières guerres mondiales17 . » Bien entendu, le président français avait parfaitement conscience de l'importance des États-Unis pour le maintien de la paix et de la sécurité en Europe. Mais il pensait que Washington n'avait pas à décider du destin de l'Europe dans d'autres secteurs. C'est pour cela qu'il ne souhaitait pas que la Confédération soit intégrée dans la CSCE. - Notre discours inquiétait la Maison-Blanche. Celle-ci, comme je l'ai rappelé, s'interrogeait alors sur son leadership sur notre continent, et le projet de Confédération suscitait beaucoup de craintes. On nous le fit savoir. Dans la forme, François Mitterrand corrigea alors quelque peu son discours, mettant un peu plus l'accent sur l'aspect coopératif, technique, de la Confédération, et soulignant, d'autre part, les liens qui pourraient exister entre celle-ci et les États-Unis. - Aussi, dès le début de l'année 1991, la diplomatie américaine lança une campagne diplomatique19 mais aussi financière - les premiers dollars, et que pouvait la belle idée de Confédération face à la très concrète réalité de la puissance économique américaine ? — en direction des pays d'Europe de l'Est. Une campagne où l'idée française était systématiquement dénigrée. Ces résistances ne nous inquiétaient pas outre mesure - tout projet diplomatique rencontre des résistances - et nous poussaient plutôt à redoubler d'efforts. L'ennui est que ces critiques finirent par porter leurs fruits, Washington n'ayant de cesse d'affirmer que nous voulions, par ce biais, empêcher les pays d'Europe centrale et orientale d'entrer dans la CEE. - Et c'est ainsi que, le 13 juin 1991, 150 représentants de tous les pays européens se retrouvèrent à Prague, chacun indiquant très librement la vision qu'il avait de la future Europe, désormais réunie. Beaucoup de thèmes furent abordés par les orateurs, et particulièrement la culture, l'environnement, l'énergie, les transports, les communications, la circulation des personnes. Mais, malgré l'appel vibrant et réaliste lancé par François Mitterrand, « la sauce ne prit pas ». Lors de son discours de clôture, Vaclav Havel déclarait d'ailleurs : « Ces Assises [...] ne prétendent pas à des attributions quelconques. » Pourquoi ? Le président tchécoslovaque donnait une première explication dans la conférence de presse qui suivit : « Je peux difficilement imaginer ce projet sans le concours des Etats-Unis et du Canada. » Le projet français échouait définitivement devant la puissance américaine. - Quant à l'Union soviétique, elle a continué sa descente aux enfers. Devant cette masse géopolitique qui reste finalement très inquiétante, les pays est-européens ont souhaité rejoindre l'OTAN. Bref, se placer sous la protection américaine. Combien de temps cette protection restera-t-elle valable ? Est-elle aussi efficace qu'aux temps de la guerre froide ? La solidarité atlantique est-elle aussi solide qu'auparavant ? Plus que jamais, la question du couplage se trouve posée. On peut d'ailleurs se demander si, en cas de conflit limité entre la Hongrie et l'Ukraine, l'Amérique interviendrait. Le ferait- elle avec autant de lenteur qu'en Yougoslavie ? On ne peut nier, toutefois, que la perspective de l'entrée dans l'OTAN a conduit un grand nombre de pays à s'entendre entre eux pour résoudre les problèmes de minorités qui se posaient ici et là, et cela sans Confédération. - Reste que, regroupés, les pays d'Europe auraient certainement pu traiter mieux qu'ils ne l'ont fait les questions yougoslaves et, pourquoi pas, tchétchènes. À l'intérieur de la Confédération dont François Mitterrand rêvait, l'Europe aurait pu exercer une pression amicale sur Moscou. La belle idée, l'idée généreuse, de François Mitterrand est- elle morte à Prague ? Peut-être. Mais peut-être aussi ressurgira-t-elle. Plus que jamais, la nécessité d'un large forum de discussion entre pays européens se fait sentir. Plus que jamais, l'Europe doit trouver son chemin, un chemin qui ne soit pas seulement celui de l'Europe des marchands, mais celui d'une Europe réintégrée dans son histoire. D'une Europe qui reste à construire.
  22. https://www.franceculture.fr/emissions/l-esprit-public/la-russie-envahit-l-ukraine (27 février 2022) 12:07 Hubert Védrine : L'engrenage de 2014 selon Brzezinski aurait pu être évité si on avait bâti la neutralité de l'Ukraine avec une double garantie. Tout cela n'a pas eu lieu, et il ne faut pas l'oublier, mais ce n'est pas l'actualité immédiate. Je pense qu'on est coresponsable par arrogance dominatrice, l'hyperpuissance et compagnie, plutôt les Américains que les Européens, sauf que la conception de l'accord d'association avec l'Union Européenne sous influence polonaise avait été conçu de façon à couper totalement l'Ukraine de l'économie russe. Beaucoup d'Européens à l'époque avaient trouvé cela totalement absurde. Comme je l'ai dit dans le Figaro, ce n'est pas parce qu'on est un peu coresponsable de la création d'un monstre, comme le docteur Frankenstein, qu'on va excuser quoi que ce soit. 20:08 Thomas Gomart : Quand vous parlez aux Russes aujourd'hui, ils vous disent : il y a trois scénarios. Le scénario qui m'a le plus frappé c'est quand ils font un parallèle dans les termes entre "dénazification" et la fin du parti Baas en Irak. 22:28 Bertrand Badie : lorsqu'il y a du feu, il faut chercher à savoir ce qui alimente le feu. Lorsqu'il y a du mal, il faut savoir de quoi se nourrit le mal. Si on veut des perspectives de résolution de ce conflit, il faut avoir ces paramètres en tête. 24:56 Demandez-vous pourquoi les Émirats Arabes Unis se sont abstenus (...) cet État est notre allié militaire, ce qui est quand même assez paradoxal. 35:28 Hubert Védrine : Pourquoi des gens comme Kissinger, Brzezinski, qui a combattu l'URSS toute sa vie, pourquoi ils ont dit que c'était une erreur de brandir l'idée de mettre l'Ukraine dans l'OTAN ? Patrick Cohen : Ils l'ont dit à un moment où personne ne pouvait imaginer que la Russie pouvait envahir l'Ukraine. Hubert Védrine : Donc ils étaient intelligents. Ils avaient prévu la suite.
  23. jeangene_vilmer : "Poutine a déjà perdu la guerre". --> Il ne faut pas vendre la peau de l'ours russe avant de l'avoir tué.
  24. https://www.dw.com/de/habeck-lässt-längere-akw-laufzeit-prüfen/a-60939169 (27 février 2022) Habeck fait examiner une plus longue durée d'exploitation des centrales nucléaires La guerre en Ukraine et la dépendance de l'Allemagne vis-à-vis des livraisons de gaz russe alimentent le débat sur la fermeture des centrales à charbon et des centrales nucléaires. Le ministre vert de l'Economie Habeck n'a "plus de tabous de pensée". https://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/akw-deutsche-atomkonzerne-lehnen-forderung-nach-einer-verlaengerung-der-atomkraft-ab/28108790.html (26 février 2022) L'association allemande des petites et moyennes entreprises (Bundesverband mittelständische Wirtschaft) a demandé au gouvernement fédéral d'instaurer un moratoire sur l'énergie dans le contexte de la guerre en Ukraine. "En clair, cela signifie que l'abandon du charbon forcé par l'Etat doit être immédiatement suspendu et que les centrales nucléaires restantes doivent rester connectées au réseau au-delà de la fin de l'année", a déclaré le directeur général de la fédération, Markus Jerger, à l'agence de presse allemande. Les trois producteurs d'énergie allemands Eon, RWE et EnBW s'opposent en revanche à la demande de prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires. "Le législateur a décidé il y a des années que l'énergie nucléaire n'avait pas d'avenir en Allemagne. La poursuite de l'exploitation de notre centrale nucléaire Isar 2 au-delà de la date limite légale de 2022 n'est pas à l'ordre du jour pour nous", a déclaré un porte-parole d'Eon au quotidien Rheinische Post.
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