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Tout ce qui a été posté par Wallaby
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.rtl.fr/actu/international/invite-rtl-guerre-en-ukraine-tuer-poutine-est-une-des-actions-possibles-estime-le-general-gomart-7900130909 https://www.telegraph.co.uk/politics/2022/03/04/boris-johnson-news-liz-truss-ukraine-russia-war-brexit-latest/ (4 mars 2022) Boris Johnson ne veut pas que les Russes assassinent Vladimir Poutine, a déclaré son porte-parole, alors qu'un sénateur américain a invité un "Brutus" à s'occuper du président russe. Lindsey Graham, un sénateur républicain, a publiquement appelé hier soir à cette action, déclarant à Fox News : "Comment cela va-t-il se terminer ? Quelqu'un en Russie doit prendre les choses en main... et éliminer ce type." Aujourd'hui, le porte-parole du Premier ministre a déclaré que M. Johnson n'était pas d'accord avec cette idée. Le porte-parole a déclaré : "Nous avons déjà dit que Poutine devait rendre des comptes à la Cour [pénale] internationale pour les actes horribles dont nous avons été témoins." -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est probable. Lorsqu'elle communique par exemple sur l'opération Barkhane, l'armée française souvent demande aux journalistes de ne donner que les prénoms des militaires, ce qui veut bien dire que l'identité complète est une donnée sensible. De façon générale, la bonne façon de se comporter avec les prisonniers de guerre est de les traiter comme ses propres soldats. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a une convention de Genève qui interdit de montrer les prisonniers de guerre à la "curiosité publique". https://www.liberation.fr/checknews/les-ukrainiens-ont-ils-le-droit-de-diffuser-des-images-de-prisonniers-russes-20220304_ASJLVJHPINC5FOB4DJM2XESSVM/ Dans le cadre d’un conflit qui se joue aussi en ligne, les comptes pro-ukrainiens diffusent de nombreuses images de soldats présentés comme des prisonniers russes. Une violation de la Convention de Genève. Quoi qu’il en soit, la diffusion de ces images, qu’elles montrent des prisonniers bien ou mal traités, est strictement interdite par le droit international. Ce que confirme à CheckNews Joanne Kirkham, doctorante en droit des conflits armés à l’Université Paris II Panthéon-Assas : «La diffusion d’images de prisonniers sur les réseaux est régie par l’article 13 de IIIe Convention de Genève de 1949, qui, outre l’interdiction de la torture, mutilation, mauvais traitement, tient à protéger les prisonniers de guerre de ce qu’on appelle “la curiosité publique”.» En effet, la Convention de Genève précise ainsi que «les prisonniers de guerre doivent […] être protégés en tout temps, notamment contre tout acte de violence ou d’intimidation, contre les insultes et la curiosité publique. Les mesures de représailles à leur égard sont interdites». La chercheuse poursuit : «Cela veut dire, en d’autres termes, que les parties au conflit doivent s’abstenir de partager des images, enregistrements vidéo, ou autres données privées des prisonniers de guerre. Le fait de divulguer des images est avancé comme un moyen que les prisonniers sont en vie et que leurs droits sont préservés, mais en réalité, d’autres moyens existent pour faire savoir leur situation, en accord avec le droit des conflits armés. Par exemple : une carte d’avis de capture, comprenant toutes les informations concernant le prisonnier de guerre. Ou encore la visite des prisons et locaux par des autorités de protection comme le CICR [comité international de la Croix-Roue, ndlr] afin de permettre leur identification. En réalité donc, la divulgation d’images de soldats russes par les autorités ukrainiennes ne respecte pas les obligations à leur charge au titre du droit international.» -
Opérations au Mali
Wallaby a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
J'ai l'impression surtout de relayer des informations de journalistes à qui on peut faire a priori confiance. J'ai mis Jeune Afrique en référence qui est un magazine français qui jouit d'une excellente réputation. Puisqu'une plainte à été déposée, si elle n'est pas classée sans suite, les accusés jouissent de la présomption d'innocence, donc je ne vois pas où est le problème. Tu n'aurais pas des fois l'impression de participer à une opération de censure contre la liberté de la presse ? En plus, ce n'est pas un scoop : ça a déjà été traité dans Jeune Afrique ici : https://www.jeuneafrique.com/1192145/politique/enquete-jean-yves-le-drian-business-famille-patrie-1-2/ (24 juin 2021) https://www.jeuneafrique.com/1192206/politique/enquete-mali-france-jean-yves-le-drian-vrp-breton-aupres-dibk-2-2/ (25 juin 2021) -
Opérations au Mali
Wallaby a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Autre article ici : https://malijet.com/actualite-politique-au-mali/flash-info/267444-confection-des-passeports-maliens-la-justice-saisie-d’une-plaint.html -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.newyorker.com/news/q-and-a/why-john-mearsheimer-blames-the-us-for-the-crisis-in-ukraine/amp (1er mars 2022) John Mearsheimer : Je pense que tous les problèmes dans cette affaire ont réellement commencé en avril 2008, au sommet de l'OTAN à Bucarest, où l'OTAN a ensuite publié une déclaration selon laquelle l'Ukraine et la Géorgie feraient partie de l'OTAN. À l'époque, les Russes ont fait savoir sans équivoque qu'ils considéraient cela comme une menace existentielle, et ils ont tracé une ligne dans le sable. Néanmoins, ce qui s'est passé avec le temps, c'est que nous avons progressé pour inclure l'Ukraine dans l'Ouest, pour faire de l'Ukraine un rempart occidental à la frontière de la Russie. Bien sûr, cela ne se limite pas à l'expansion de l'OTAN. L'expansion de l'OTAN est au cœur de la stratégie, mais elle inclut également l'expansion de l'UE et la transformation de l'Ukraine en une démocratie libérale pro-américaine, ce qui, du point de vue russe, constitue une menace existentielle. Si l'Ukraine devient une démocratie libérale pro-américaine, et un membre de l'OTAN, et un membre de l'UE, les Russes considéreront cela comme catégoriquement inacceptable. S'il n'y avait pas d'expansion de l'OTAN et de l'UE, et que l'Ukraine devenait simplement une démocratie libérale et était amie avec les États-Unis et l'Occident en général, elle pourrait probablement s'en sortir. Vous devez comprendre qu'il y a une stratégie à trois volets en jeu ici : L'expansion de l'UE, l'expansion de l'OTAN et la transformation de l'Ukraine en une démocratie libérale pro-américaine. Isaac Chotiner : Cela ressemblerait presque à une sorte d'impérialisme de leur dire qu'ils ne peuvent pas être une démocratie libérale. JM : Ce n'est pas de l'impérialisme ; c'est la politique des grandes puissances. Quand vous êtes un pays comme l'Ukraine et que vous vivez à côté d'une grande puissance comme la Russie, vous devez faire très attention à ce que pensent les Russes, car si vous prenez un bâton et que vous les piquez dans l'œil, ils vont riposter. Les États de l'hémisphère occidental le comprennent très bien en ce qui concerne les États-Unis. IC : La Doctrine Monroe, essentiellement. JM : Bien sûr. Il n'y a aucun pays dans l'hémisphère occidental que nous autoriserons à inviter une grande puissance éloignée à amener des forces militaires dans ce pays. JM : Avec l'Ukraine, il est très important de comprendre que, jusqu'en 2014, nous n'envisagions pas l'expansion de l'OTAN et de l'U.E. comme une politique visant à contenir la Russie. Personne ne pensait sérieusement que la Russie était une menace avant le 22 février 2014. L'expansion de l'OTAN, l'expansion de l'U.E., et la transformation de l'Ukraine et de la Géorgie et d'autres pays en démocraties libérales avaient pour but de créer une zone de paix géante qui s'étendait sur toute l'Europe et incluait l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest. Il ne s'agissait pas de contenir la Russie. Ce qui s'est passé, c'est que cette crise majeure a éclaté, et nous avons dû attribuer des responsabilités, et bien sûr, nous n'allions jamais nous blâmer nous-mêmes. Nous allions blâmer les Russes. Nous avons donc inventé cette histoire selon laquelle la Russie était déterminée à agresser l'Europe de l'Est. IC : Revenons à cette époque et à l'annexion de la Crimée. Je lisais un ancien article dans lequel vous écriviez : "Selon l'opinion dominante en Occident, la crise ukrainienne peut être attribuée presque entièrement à l'agression russe. Le président russe Vladimir Poutine, selon cet argument, a annexé la Crimée en raison d'un désir de longue date de ressusciter l'Empire soviétique, et il pourrait éventuellement s'en prendre au reste de l'Ukraine ainsi qu'à d'autres pays d'Europe de l'Est." Et puis vous dites, "Mais ce récit est faux." Est-ce que les événements de ces dernières semaines vous font penser que ce récit était plus proche de la vérité que vous ne l'auriez cru ? JM : Oh, je pense que j'avais raison. Je pense que les preuves sont claires : nous ne pensions pas qu'il était un agresseur avant le 22 février 2014. C'est une histoire que nous avons inventée pour pouvoir le blâmer. Mon argument est que l'Occident, en particulier les États-Unis, est le principal responsable de ce désastre. Mais aucun décideur américain, et presque personne dans l'establishment de la politique étrangère américaine, ne voudra reconnaître cette ligne d'argumentation, et ils diront que les Russes sont responsables. IC : Vous ne pensez pas qu'il [Poutine] a des visées sur Kiev ? JM : Non, je ne pense pas qu'il ait des visées sur Kiev. Je pense qu'il souhaite prendre au moins le Donbass, et peut-être un peu plus de territoire et l'est de l'Ukraine, et, deuxièmement, il veut installer à Kiev un gouvernement pro-russe, un gouvernement qui soit en phase avec les intérêts de Moscou. IC : Je croyais que vous aviez dit qu'il n'était pas intéressé par la prise de Kiev. JM : Non, il est intéressé par la prise de Kiev dans le but de changer de régime. O.K. ? IC : Par opposition à quoi ? JM : Par opposition à la conquête permanente de Kiev. IC : Il s'agirait d'un gouvernement favorable aux Russes, sur lequel il aurait probablement son mot à dire, non ? JM : Oui, exactement. Mais il est important de comprendre que c'est fondamentalement différent de la conquête et du maintien à Kiev. Est-ce que vous comprenez ce que je dis ? JM : Il s'agit de la politique des grandes puissances, et ce que les Russes veulent, c'est un régime à Kiev qui soit en phase avec leurs intérêts. En fin de compte, il se peut que les Russes soient prêts à vivre avec une Ukraine neutre et qu'il ne soit pas nécessaire pour Moscou d'exercer un contrôle significatif sur le gouvernement de Kiev. Il se peut qu'ils souhaitent simplement un régime neutre et non pro-américain. IC : Vous avez dit que personne n'en parle comme d'un impérialisme, mais dans les discours de Poutine, il fait spécifiquement référence au "territoire de l'ancien Empire russe", qu'il regrette de perdre. Il semble donc qu'il en parle. JM : Je pense que c'est faux, car je pense que vous citez la première moitié de la phrase, comme le font la plupart des gens en Occident. Il a dit : " Quiconque ne regrette pas l'Union soviétique n'a pas de cœur. " Et ensuite il a dit, " Quiconque veut la récupérer n'a pas de cerveau. " JM : Mon argument est qu'il ne va pas recréer l'Union soviétique ou essayer de construire une grande Russie, qu'il n'est pas intéressé par la conquête et l'intégration de l'Ukraine dans la Russie. Il est très important de comprendre que nous avons inventé cette histoire selon laquelle Poutine est très agressif et qu'il est le principal responsable de cette crise en Ukraine. L'argument que l'establishment de la politique étrangère aux États-Unis, et plus généralement en Occident, a inventé tourne autour de l'affirmation selon laquelle il est intéressé par la création d'une grande Russie ou d'une réincarnation de l'ancienne Union soviétique. JM : Pour partir à la conquête de pays comme l'Ukraine et les États baltes et recréer l'ancienne Union soviétique ou l'ancien empire soviétique en Europe de l'Est, il faudrait une armée massive, et cela nécessiterait une base économique que la Russie contemporaine est loin d'avoir. Il n'y a aucune raison de craindre que la Russie devienne une hégémonie régionale en Europe. La Russie ne constitue pas une menace sérieuse pour les États-Unis. Nous sommes confrontés à une menace sérieuse dans le système international. Nous sommes confrontés à un concurrent de taille. Et c'est la Chine. JM : Nous devrions sortir de l'Europe pour nous occuper de la Chine à la manière d'un laser, premièrement. Et, deuxièmement, nous devrions faire des heures supplémentaires pour créer des relations amicales avec les Russes. Les Russes font partie de notre coalition d'équilibre contre la Chine. Si vous vivez dans un monde où il y a trois grandes puissances - la Chine, la Russie et les États-Unis - et que l'une de ces grandes puissances, la Chine, est un concurrent de taille, ce que vous voulez faire si vous êtes les États-Unis, c'est avoir la Russie de votre côté. Au lieu de cela, ce que nous avons fait avec nos politiques stupides en Europe de l'Est, c'est pousser les Russes dans les bras des Chinois. C'est une violation du manuel de débutant de politique d'équilibre des forces. JM : Je pense que si vous rejoignez une alliance avec l'Union soviétique pour lutter contre l'Allemagne nazie, c'est une politique stratégiquement sage, mais c'est une politique moralement mauvaise. Mais vous le faites parce que vous n'avez pas le choix pour des raisons stratégiques. En d'autres termes, ce que je vous dis, Isaac, c'est que lorsque les choses se gâtent, les considérations stratégiques l'emportent sur les considérations morales. Dans un monde idéal, il serait merveilleux que les Ukrainiens soient libres de choisir leur propre système politique et leur propre politique étrangère. Mais dans le monde réel, ce n'est pas faisable. Les Ukrainiens ont tout intérêt à s'intéresser sérieusement à ce que les Russes attendent d'eux. Ils courent un risque grave s'ils s'aliènent les Russes de manière fondamentale. Si la Russie pense que l'Ukraine représente une menace existentielle pour elle parce qu'elle s'aligne sur les États-Unis et ses alliés d'Europe occidentale, cela va causer d'énormes dommages à l'Ukraine. C'est bien sûr exactement ce qui se passe actuellement. Mon argument est donc le suivant : la stratégie la plus sage pour l'Ukraine est de rompre ses relations étroites avec l'Occident, en particulier avec les États-Unis, et d'essayer d'accommoder les Russes. S'il n'y avait pas eu la décision de déplacer l'OTAN vers l'est pour inclure l'Ukraine, la Crimée et le Donbass feraient partie de l'Ukraine aujourd'hui, et il n'y aurait pas de guerre en Ukraine. IC : Est-il encore temps, malgré ce que nous voyons sur le terrain, que l'Ukraine apaise la Russie d'une manière ou d'une autre ? JM : Je pense qu'il est fort possible que les Ukrainiens puissent trouver une sorte de modus vivendi avec les Russes. Et la raison en est que les Russes découvrent maintenant qu'occuper l'Ukraine et essayer de diriger la politique ukrainienne, c'est s'attirer de gros ennuis. IC : Donc vous dites que l'occupation de l'Ukraine va être difficile ? JM : Absolument, et c'est pourquoi je vous ai dit que je ne pensais pas que les Russes occuperaient l'Ukraine à long terme. Mais, pour être très clair, j'ai dit qu'ils allaient prendre au moins le Donbass, et espérons-le, pas plus de la partie la plus orientale de l'Ukraine. Je pense que les Russes sont trop intelligents pour s'impliquer dans une occupation de l'Ukraine. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Si on arrête de titiller l'ours russe, l'ours russe redevient gentil, du coup on n'est plus obligé de se mettre à plat ventre devant les Américains pour qu'ils nous défendent. Très mauvaise idée, en effet. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La différence est qu'il n'y a pas de troupes américaines en Ukraine comme il y avait à l'époque et il y a toujours actuellement en Corée du Sud. -
[Union Européenne] nos projets, son futur
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Marechal_UE dans Politique etrangère / Relations internationales
Réforme accélérée ou procédure accélérée ? Une procédure accélérée pour faire adhérer des pays corrompus, je trouve que c'est une super idée qui nous dessine un très bon avenir. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.eurotopics.net/fr/276926/quel-sera-l-effet-des-sanctions-contre-la-russie (4 mars 2022) Les sanctions contre la Russie ne sont pas si radicales qu'il y paraît, analyse Večer (Slovénie) : «C'est peut-être mieux ainsi, car cela suggère une disposition à négocier. Un exemple manifeste de cette clémence : le fait qu'un quart seulement des banques russes ont été exclues du système SWIFT. Ni Sberbank ni Gazprom Bank n'en font partie. Dans le même temps, la Russie n'a pas l'intention de cesser de livrer du gaz à l'Allemagne, à la Pologne, aux Etats baltes et aux Balkans. Du reste, le prix du gaz augmentera après la fermeture de Nord Stream 2. Tant que les deux camps auront encore une certaine marge de manœuvre, il n'y aura pas de guerre atomique.» Il est nécessaire de trouver le bon équilibre en matière de sanctions, fait valoir Financial Times (Royaume-Uni): «Les Etats démocratiques tentent de faire en sorte que le régime de Poutine paie le prix fort pour son attaque de plus en plus meurtrière. Ils cherchent par ailleurs à empêcher le président russe d'aller trop loin dans son agression. Mais il faut aussi tenir compte du fait qu'en provoquant un effondrement rapide de l'économie, ils risquent de provoquer une réaction d'animosité chez les Russes, qui ne sont pas responsables de la guerre. L'autre danger, c'est celui qu'il y a à mettre un leader de plus en plus paranoïaque au pied du mur. Il convient donc de calibrer les sanctions de telle sorte qu'elles exercent une pression considérable, mais mesurée.» -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a plusieurs différences, à ce stade, avec le conflit soviéto-finlandais de 1939-1940 : https://www.19fortyfive.com/2022/03/why-russia-cant-seem-to-win-in-ukraine-study-the-winter-war-of-1939/ (4 mars 2022) Les ambitions de Moscou en 1939 étaient loin d'être aussi maximalistes que les intentions déclarées de Poutine concernant l'Ukraine, car l'URSS ne s'attendait pas à remplacer le gouvernement d'Helsinki. La Grande-Bretagne et la France ont exprimé un fort soutien à la Finlande et ont même élaboré plusieurs plans de déploiement de troupes (ce qui aurait mis Paris et Londres en guerre avec Berlin et Moscou en même temps), mais les Suédois ont refusé la permission de transporter des troupes et du matériel. Quelque 25 000 Finlandais sont morts, ainsi que 50 000 à 15 000 soldats soviétiques. La Russie était prête [en 1939-1940] à payer un prix énorme pour les territoires relativement mineurs qu'elle a gagnés et a commencé à réorganiser ses forces armées en cours de route. Les Ukrainiens n'ont pas infligé à la Russie une défaite de cette ampleur, mais nous pourrions tout de même assister à des changements importants dans le mode de fonctionnement de l'armée russe au cours des semaines et des mois à venir. https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d'Hiver Le 23 août 1939, le Troisième Reich et l'Union soviétique signent un pacte de non-agression, connu sous le terme de pacte germano-soviétique. Ce pacte comprend une clause secrète, qui vise à partager en « zones d'influences » les pays situés entre les deux puissances. En particulier, la Finlande se retrouve dans la zone attribuée à l'Union soviétique. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.eurotopics.net/fr/277502/guerre-en-ukraine-la-capitulation-sinon-rien (4 mars 2022) Dans la situation actuelle, il est de la plus haute importance que la communauté internationale garde son sang froid, estime Avvenire (Italie) : « Le leader du Kremlin s'est trompé dans ses calculs. La résistance des Ukrainiens, la réaction de l'Occident, la solidarité de milliards de personnes et les mécanismes de la communication mondiale l'ont affaibli. Ce serait une erreur à ce stade de nous laisser entraîner dans le maelström d'une surenchère, car contre une puissance nucléaire, une victoire totale (comme à l'issue de la Seconde Guerre mondiale) n'est pas possible. Et l'humiliation d'un adversaire qui n'est pas complètement vaincu a des effets désastreux, comme ceux dénoncés par John M. Keynes après la Première Guerre mondiale, qui avaient été à l'origine du nazisme. L'Occident évoluant sur une ligne de crête extrêmement glissante, toute intensification de l'agressivité serait très dangereuse. » -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Sauf que là, les sanctions contre la Russie nous mènent à la guerre. Donc c'est l'inverse. Donc ce n'est pas le point Godwin, c'est le point Pearl Harbor, ou le point Hiro Hito. -
Opérations au Mali
Wallaby a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.jeuneafrique.com/1321779/societe/mali-pourquoi-jean-yves-le-drian-est-vise-par-une-plainte-a-bamako/ (4 mars 2022) Au moment où les tensions sont au plus haut entre Paris et Bamako, une organisation de la société civile malienne accuse le ministre français des Affaires Étrangères de « complicité de prise illégale et favoritisme » dans l’attribution du marché de confection des passeports biométriques maliens. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-internationaux/l-armee-ukrainienne-peut-elle-faire-face-a-l-invasion-russe (25 février 2022) Avec Joseph Henrotin, politologue, chargé de recherches au Centre d’Analyse et de Prévision des Risques Internationaux (CAPRI - Paris), rédacteur en chef de la revue Défense et Sécurité Internationale. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/direct-guerre-en-ukraine-l-incendie-provoque-par-une-attaque-russe-sur-le-site-nucleaire-de-zaporijia-est-maitrise-annoncent-les-secours-ukrainiens_4991478.html Les membres de l'Otan ont rejeté, vendredi 4 mars, la demande de Kiev de créer une zone d'exclusion aérienne en Ukraine pour éviter de se laisser entraîner dans le conflit, a déclaré le secrétaire général de l'Alliance. "La question a été évoquée et les Alliés ont convenu que nous ne devrions pas avoir d'avions de l'Otan opérant dans l'espace aérien ukrainien ou des troupes de l'Otan au sol, car nous pourrions nous retrouver avec une guerre totale en Europe", a expliqué Jens Stoltenberg au terme d'une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance à Bruxelles. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Y a-t-il un "ailleurs" où des mouvements qui affichent ouvertement une symbolique et des discours néonazis sont reconnus officiellement par le gouvernement du pays comme une branche officielle de leurs forces armées, au sein de la "Garde Nationale", comme le fait l'Ukraine avec le bataillon Azov ? À tel point que le Congrès américain a mis les points sur les "i" en 2018 : https://en.wikipedia.org/wiki/Azov_Battalion En 2018, une disposition d'un projet de loi de crédits adopté par le Congrès des États-Unis a bloqué l'aide militaire à Azov en raison de son idéologie suprématiste blanche. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ils n'avaient pas été "exterminés" en totalité, puisque à l'époque de la Réforme, en 1545, on a traduit un catéchisme en vieux-prussien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vieux-prussien Le luthéranisme permit la traduction d'un catéchisme en vieux prussien -
[Union Européenne] nos projets, son futur
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Marechal_UE dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.ouest-france.fr/europe/ue/elargissement-aux-balkans-face-au-veto-de-la-france-l-ue-veut-reformer-la-procedure-d-adhesion-6721062 Emmanuel Macron a refusé en octobre [2019] l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord, gelant ainsi un processus censé s’ouvrir ensuite à la Serbie, au Kosovo, au Monténégro et à la Bosnie. Le président français a réclamé que l’UE se réforme avant de poursuivre un élargissement jugé trop bureaucratique. Fera-t-il preuve de la même fermeté vis à vis de la Moldavie ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
S'il y a une reconnaissance de la Crimée annexée et du Donbass indépendant par Washington, cela entraînera la fin des sanctions occidentale, donc un retour à des relations chaleureuses, amicales entre Moscou et Washington, donc l'expression "front gelé" ne me parait pas être à la "bonne température" pour traduire une telle hypothèse. Elle est difficile à imaginer à l'heure actuelle, et donc la deuxième hypothèse, celle de la "longue guerre sanglante" a l'air malheureusement plus vraisemblable. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La religion orthodoxe utilise aussi une langue morte : le slavon https://fr.wikipedia.org/wiki/Slavon_d'église -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'était me semble-t-il surtout une opération de propagande médiatique avec en réalité relativement peu d'églises ayant basculé dans le schisme. La preuve en est des "déclarations des représentants de l’Église orthodoxe ukrainienne, dépendant du Patriarcat de Moscou" citées par La Croix, que tu cites, et qui prouvent qu'il existe toujours une "Église orthodoxe ukrainienne dépendant du patriarcat de Moscou" qui n'a pas été complice de la "décision historique" de schisme. Par contre à la lueur de ces déclarations, le schisme pourrait devenir plus concret et massif. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lefigaro.fr/international/ukraine-le-porte-avions-charles-de-gaulle-deploye-en-mediterranee-20220303 Le porte-avions et son escorte vont «pouvoir rejoindre en Méditerranée», une zone qui va permettre aux avions «embarqués sur le porte-avions (...) de faire des missions de police du ciel, de reconnaissance et de renseignement; ces avions voleront plein nord vers le territoire de la Roumanie où ils auront la capacité d'observer et de dissuader», a-t-elle précisé. J'espère qu'on a demandé leur avis aux Grecs et aux Bulgares, parce qu'ils pourraient mal le prendre. À moins que ce soient les Turcs qui nous fassent la faveur de nous autoriser le survol de leur territoire ? À moins que la Roumanie, à l'instar de la Guyane soit "une île". -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.understandingwar.org/backgrounder/russian-offensive-campaign-assessment-march-3 Les forces ukrainiennes ont stoppé les efforts des Russes pour étendre leur enveloppement occidental de Kiev dans l'Oblast de Zhytomyr, directement à l'ouest de Kiev. L'état-major ukrainien a déclaré avoir arrêté les forces russes à Pirozhky, Rizniya et Ukrainka à midi, heure locale, le 3 mars. Ces villes se trouvent juste à l'ouest de Makariv, où les forces ukrainiennes ont arrêté les avancées russes le 2 mars. Les forces ukrainiennes ont en outre probablement abattu un Su-30 russe au-dessus d'Irpin le 3 mars. Les forces russes tentent probablement, sans succès, d'étendre leur enveloppement de Kiev vers l'ouest pour contourner les forces ukrainiennes autour de Makariv. Les forces russes ont également ouvert une nouvelle ligne d'avancée dans le nord de l'Oblast de Zhytomyr à partir de la Biélorussie, avançant d'environ 20 km en Ukraine vers Bihun et Ovruch à midi, heure locale, le 3 mars. L'état-major ukrainien a indiqué que deux BTG russes opèrent dans l'ensemble de l'oblast de Zhytomyr, mais n'a pas fait de distinction entre les opérations à l'ouest de Makariv et les nouvelles avancées russes à travers la frontière biélorusse. Les forces russes ont continué à rassembler des fournitures à Borodyanka, Katyuzhanka et Gavronshchyn, au nord de Kiev. L'état-major ukrainien a indiqué que les forces russes avaient commencé à rassembler des camps logistiques dans ces villes le 2 mars. Les forces russes poursuivent probablement le déploiement de fournitures et de munitions en provenance de Biélorussie, mais une épaisse couverture nuageuse a empêché l'imagerie satellitaire au nord de Kiev les 2 et 3 mars. L'état-major ukrainien a publié une évaluation du plan probable de la Russie pour encercler Kiev le 3 mars. L'état-major ukrainien a signalé à 6 heures, heure locale, le 3 mars, que les forces russes tentent de mener des opérations offensives dans la région de Kozarovychi (40 km au nord de Kiev), sur la rive ouest du fleuve Dnipro, en direction de Vyshhorod (15 km au nord de Kiev), de Fastiv (70 km au sud-ouest de Kiev et environ 50 km au sud du point d'avancée le plus éloigné de la Russie à l'ouest de Kiev) et d'Obukhiv (40 km directement au sud de Kiev). L'état-major ukrainien estime probablement que les forces russes cherchent à encercler Kiev par l'ouest le long d'une ligne passant par ces villes. Les forces russes restent éloignées des quatre villes, à l'exception de Kozarovychi, et auront probablement besoin d'une puissance de combat supplémentaire pour achever l'encerclement de Kiev. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/natascha-wodin-mir-verschliesst-sich-der-sinn-dieser-waffenlieferungen-li.214360 (2 mars 2022) Natascha Wodin, écrivaine allemande d'origine russo-ukrainienne. Trouvez-vous que les politiciens occidentaux se sont comportés et se comportent correctement ? Non, je ne trouve pas. Poutine a lancé une guerre barbare que rien ne justifie, mais on n'en serait peut-être pas arrivé là si l'Occident s'était comporté autrement. Poutine voulait participer à la construction de la maison européenne, comme il l'a souligné dans son discours devant le Bundestag allemand en 2001 et à plusieurs reprises par la suite, il a toujours tendu la main à l'Occident et à l'Allemagne, qui a tout de même envahi son pays et assassiné près de 30 millions de citoyens soviétiques, mais on l'a laissé en plan. On l'a ignoré et finalement diabolisé d'une manière telle qu'il ne faut pas s'étonner de son amertume. Et comme on le sait, on n'a pas respecté l'accord selon lequel il n'y aurait pas d'élargissement à l'est de l'OTAN après la réunification allemande. C'était la condition pour que Gorbatchev donne son accord à la réunification. Je pense que le dernier homme de Triffouilly-les-Oies le sait désormais, mais je n'ai pas encore entendu une seule prise de position sérieuse d'un homme politique sur ce point. Comment pourrait-on réussir à arrêter la guerre ? "Nous nous fichons de vos sanctions", a déclaré il y a quelques jours Viktor Taterintsev, l'ambassadeur russe en Suède. Je pense qu'on ne peut désormais aider l'Ukraine qu'en répondant à la demande sans cesse répétée de Poutine et en lui donnant l'assurance écrite qu'il n'y aura plus d'élargissement à l'Est de l'OTAN. C'est comme un coup de poignard dans le cœur de l'Ukraine, mais c'est la seule chose qui, à mon avis, pourrait convaincre Poutine de mettre fin à la guerre. Au lieu de cela, l'Allemagne a décidé de livrer des armes à l'Ukraine. Ce qui ne me vient pas à l'esprit, c'est que nous savons que l'Ukraine n'a aucune chance face à la supériorité militaire de Poutine. Pourrait-elle gagner la guerre avec l'aide des armes allemandes ? Je ne crois pas. Je ne vois donc pas l'intérêt de ces livraisons d'armes, qui ne peuvent que contribuer à l'extension de la guerre et éventuellement à une apocalypse nucléaire. Après l'annonce des livraisons d'armes prévues, Poutine a d'ailleurs rapidement réagi et mis ses forces nucléaires en état d'alerte. Je ne comprends pas l'approche tactique des politiques. Au lieu de faire tout ce qui est imaginable pour éviter le pire, ils continuent d'alimenter la dangereuse spirale de l'escalade. J'ai lu un reportage sur des jeunes hommes qui partent à la guerre avec leur sac de gym et sur des femmes déterminées qui n'ont jamais tenu une arme à feu. Ne faut-il pas alors espérer que la guerre soit rapidement gagnée pour éviter que tant d'Ukrainiens ne meurent ? Il ne peut pas non plus être souhaitable que des Russes meurent. On ne leur demande pas leur avis, on les brûle depuis toujours dans les guerres, on les sacrifie aux objectifs sordides de dictateurs fous. L'héroïsme ukrainien est à l'honneur, mais les garçons et les filles devraient rester chez eux avec leurs parents et ne pas sacrifier leur vie inutilement, leur mort ne servira à rien à l'Ukraine. Serait-ce dommage pour l'Etat ukrainien dans sa forme actuelle ? Les gens seraient-ils moins libres et encore plus pauvres sous un gouvernement prorusse ? L'État ukrainien dans sa forme actuelle est un État oligarchique hautement corrompu, sans juridiction indépendante, et donc pas un État de droit. Dans mon livre "Les larmes de Nastia", je raconte qu'un couple tient un copy-shop qui marche bien à Kiev et qu'un matin, deux hommes armés l'attendent à la porte de ce magasin. Rentrez chez vous, disent-ils, le magasin nous appartient désormais. Toutes les tentatives de demander des comptes à ces bandits sont restées vaines, car la milice est soudoyée. Mais il ne s'agit pas de savoir sous quel gouvernement les Ukrainiens se porteraient le mieux, il s'agit du droit de l'Ukraine à l'autodétermination. Poutine veut les contraindre à une fraternité dont ils ne veulent pas. Il n'en a pas le droit. Poutine est-il devenu fou ? Et si oui, de quelle forme de folie s'agit-il ? Je ne le connais que par la télévision, mais je pourrais imaginer qu'il souffre de paranoïa, la maladie à laquelle on a éduqué tous les gens du KGB. Il me semble être un César dans sa dernière ivresse de pouvoir et donc capable de tout. Peut-être est-il arrivé à un point final intérieur, et l'attaque contre l'Ukraine est une sorte de suicide élargi. Avez-vous des amis russes et ukrainiens ? Qu'en pensent-ils ? Connaissent-ils quelqu'un qui se lance dans cette guerre avec des drapeaux flottants ? Je sais que beaucoup de gens en Russie ont très peur d'une attaque de l'OTAN, certains réservent déjà des places dans des abris antiaériens. On ne se rend pas compte de cette peur au sein de la population russe. J'ai de la famille très éloignée dans l'est de l'Ukraine : Ils ont grandi avec la littérature russe et ne veulent pas entrer dans l'UE, ils veulent rester dans leur espace culturel russe. Au début de la guerre civile dans l'Ukraine orientale profondément divisée, un ami ukrainien m'a raconté que son frère d'orientation russe avait tragiquement perdu la vie en fuyant les soldats ukrainiens. Des Ukrainiens pro-occidentaux ont mis le feu à la maison de ses parents, et lui-même ne peut plus se rendre sur la tombe de ses parents dans un village du Donbass. Il a longtemps espéré que Poutine interviendrait et mettrait fin à la guerre dans l'est de l'Ukraine, mais ce qui se passe maintenant a radicalement changé son regard sur son président. Jusqu'à présent, Poutine bénéficiait d'un grand soutien au sein de la population russe, cela change maintenant, beaucoup de Russes ne veulent pas de cette guerre. Mais il y a aussi ceux qui affirment qu'il n'y a pas de guerre du tout, que c'est un mensonge de la propagande occidentale. D'autres louent Poutine d'avoir devancé l'Ukraine, sinon l'Ukraine aurait envahi la Russie. Nous assistons actuellement à une sorte d'explosion atomique de mensonges, de fausses nouvelles et de désinformation. Existe-t-il une résistance notable à Poutine en Russie ? La résistance a-t-elle une chance de s'organiser ? Que se passe-t-il avec les personnes qui manifestent actuellement dans les villes et qui sont capturées ? Il y a un an et demi, je suis retournée à Moscou après une longue absence et je n'arrivais pas à croire ce que je voyais. Une mégapole au faste tsariste, une danse omniprésente, aux allures bibliques, autour du veau d'or. Les gens courent tous, les autoroutes à six voies sont encombrées. Au bout de trois jours, j'ai eu l'impression d'avoir vieilli d'un an, Berlin m'est apparue après ce voyage comme un village, le Moyen Âge. A l'époque soviétique, il y avait un slogan : "Nous allons rattraper et dépasser l'Amérique". Le nouveau Moscou démontre l'hubris de Poutine, son désir toujours présent de dépasser l'Amérique. Je ne sais pas ce qu'il adviendra des personnes qui osent désormais manifester contre la guerre en Russie. Il est même interdit de parler de guerre, le terminus technicus prescrit est "opération militaire". Poutine n'admet plus aucune résistance, derrière chaque critique, il flaire l'Occident, l'espionnage, le sabotage. Et en outre, l'idée de démocratie n'a pas de racines en Ukraine ni en Russie. La pluralité n'est guère connue, l'unanimité doit toujours prévaloir à tout prix. Votre dernier roman, "Les Larmes de Nastia", parle d'une Ukrainienne qui vient à Berlin. Qui est cette femme et pourquoi reste-t-elle en Allemagne alors qu'elle a toujours le mal du pays ? Parce que le mal du pays est toujours mieux que la faim. Après la chute de l'Union soviétique en Ukraine, elle n'avait tout simplement plus rien à manger pour elle et son petit-fils. On ne pouvait plus lui verser de salaire parce que les caisses de l'État étaient vides, le dernier salaire de Nastia, après presque trente ans de service en tant qu'ingénieur civil en chef, était un petit sac de riz. Elle a laissé son petit-fils à son grand-père et s'est simplement assise dans un train pour Berlin, c'était un acte désespéré. Je l'ai trouvée par le biais d'une annonce dans un journal où je cherchais une femme de ménage. Un jour, pour lui faire plaisir, j'ai mis un disque de musique folklorique ukrainienne. C'est alors qu'elle s'est soudainement mise à pleurer. Et c'est à ce moment-là que j'ai reconnu en elle la nostalgie de ma mère ukrainienne en Allemagne. Aujourd'hui, Nastia vit à nouveau en Ukraine. Il y a deux jours, elle a fui Kiev avec son petit-fils, désormais adulte, pour se réfugier dans sa datcha, qui n'est en fait pas habitable en hiver. Mais les gens s'y regroupent, chauffent les poêles, s'apportent de la chaleur sous forme de vodka, cuisent du pain parce qu'il n'y en a plus au magasin. Et ils attendent ce qui va arriver. Votre mère est arrivée en Allemagne en tant que travailleuse forcée ukrainienne et s'est suicidée lorsque vous aviez 11 ans. Des décennies plus tard, vous avez commencé à faire des recherches sur la vie que menait votre mère avant la guerre. Votre livre sans doute le plus célèbre, "Elle venait de Marioupol", en parle. Quel était ce pays que vous avez découvert lors de vos recherches ? J'ai d'abord découvert l'Ukraine d'avant la révolution, avec ses immenses différences de classes. La plupart des gens vivaient dans une pauvreté inimaginable, le grand-père italien de ma mère était un commerçant riche comme Crésus qui exportait le charbon ukrainien du Donbass à l'étranger. Du côté de mon père, sa mère était issue de la noblesse terrienne ukrainienne, et son père, qui s'était rallié aux bolcheviks lorsqu'il était étudiant, a été exilé en Sibérie pendant vingt ans par le gouvernement tsariste. Lorsqu'il est revenu à Marioupol à la fin de son exil, la révolution a commencé. Ma mère, née en 1920, n'a rien connu d'autre en Ukraine que la guerre civile, la répression, la terreur de Staline, la période des collectivisations forcées durant laquelle des millions d'Ukrainiens sont morts de faim. Enfin, l'invasion de sa ville natale, Marioupol, par la Wehrmacht allemande, qui est maintenant connue de la population mondiale. La sœur de ma mère, qui a étudié à Odessa avant la guerre et qui a finalement été déportée au goulag en tant que contre-révolutionnaire, décrit dans son journal qu'il était alors interdit de parler russe à l'université. Seul l'ukrainien était autorisé. Plus tard, en Union soviétique, on ne faisait plus guère de différence entre les Russes et les Ukrainiens, c'était pratiquement un seul peuple avec une longue histoire commune. Mais aujourd'hui, celle-ci est probablement arrivée à sa fin catastrophique. La guerre traverse les familles, les individus qui, comme moi, sont d'origine russe et ukrainienne. Natascha Wodin est née en 1945 en Bavière, enfant de travailleurs forcés soviétiques déportés. Son père était russe, sa mère ukrainienne. Lorsque sa fille avait 11 ans, sa mère a cherché la mort dans une rivière voisine. Natascha Wodin a grandi dans des camps et des foyers. Jeune femme, elle traduisait des œuvres littéraires du russe et vivait parfois à Moscou. Elle a été mariée à l'écrivain Wolfgang Hilbig et a écrit des romans d'inspiration autobiographique. Elle a reçu le prix de la foire du livre de Leipzig en 2017 pour son roman "Elle venait de Marioupol". C'est ainsi qu'elle s'est fait connaître du grand public. Depuis de nombreuses années, Natascha Wodin vit à Berlin Prenzlauer Berg.