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Wallaby

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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. Et aussi : https://www.theatlantic.com/ideas/archive/2021/08/biden-afghanistan-record/619799/ (18 août 2021) Selon la biographie [parue en 2019] de mon collègue George Packer sur Richard Holbrooke, l'envoyé spécial d'Obama en Afghanistan et au Pakistan, M. Biden a soutenu que les États-Unis n'ont pas d'obligation envers les Afghans qui ont fait confiance aux États-Unis. "Nous n'avons pas à nous inquiéter de cela. Nous l'avons fait au Vietnam. Nixon et Kissinger s'en sont sortis ", a déclaré Biden à Holbrooke.
  2. Il y a un sentiment à Londres d'être la 5e roue du carrosse, alors que le Royaume Uni a été le principal allié des américains dans cette guerre (et possiblement à Berlin ou Paris alors que l'UE a été le principal pourvoyeur d'aide civile au développement) : https://news.zordo.in/biden-speaks-to-british-pm-boris-johnson-in-his-first-call-to-a-world-leader-since-kabul-fell-95995.html Le président Joe Biden a téléphoné au Premier ministre britannique Boris Johnson mardi, quelques heures après qu'il ait été révélé qu'il n'avait téléphoné à aucun allié depuis que la chute de Kaboul a déclenché des efforts frénétiques pour évacuer le personnel américain et allié. Cette déclaration est intervenue après que le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré, en réponse à une question posée lors d'un briefing de la Maison Blanche, que M. Biden n'avait "pas encore parlé avec d'autres dirigeants mondiaux" depuis la chute de Kaboul. M. Sullivan a indiqué que d'autres responsables, dont lui-même, étaient en contact avec leurs homologues étrangers. - - - - - - La special relationship est un mythe : - - - -
  3. L'art qu'on les politiciens de tout mélanger : https://www.theguardian.com/world/2021/aug/18/boris-johnson-defends-uk-afghanistan-policy-in-emergency-debate Owen Paterson, ancien secrétaire à l'Irlande du Nord, a estimé qu'il s'agissait de "la plus grande humiliation du Royaume-Uni depuis Suez", et a déclaré que l'Occident était "maintenant dans le pétrin". "La Chine, la Russie et l'Iran sont hostiles. Qu'allons-nous dire aux citoyens de Taiwan, de l'Inde, du Pakistan et de l'Ukraine occidentale ? Ils seront tous inquiets", a-t-il déclaré. Quelqu'un lui a dit que le Pakistan était tout à la fois le meilleur allié des Talibans et le meilleur allié de la Chine ? Et que ce que veut le citoyen pakistanais, c'est des alliés pour le protéger de l'Inde ou pour prendre des territoires à l'Inde ?
  4. L'aide modeste que l'administration Carter a fourni aux rebelles afghans était intentionnelle. Ce n'est pas de l'argent qui est tombé du camion par inadvertance. Comme le dit Brezinski dans l'article du Nouvel Obs, cela a contribué à augmenter la probabilité que les soviétiques interviennent, sans certitude. Mais quand on joue aux échecs, on n'a jamais de certitude sur ce que fera l'adversaire. Quand on joue un coup aux échecs, ce coup est forcément intentionnel. Pour moi cet article scientifique résumé par H-Diplo procède en partie du "damage control" destiné à rassurer l'opinion publique américaine, pour éviter qu'elle ne critique trop sévèrement son appareil politique. Brezinski n'est pas dans la ligne de la nomenklatura washingtonienne, le "blob" dans la terminologie de Ben Rhodes, donc on réécrit l'histoire officielle, en corrigeant Brezinski ou en sous-entendant que le Nouvel Obs a mal retranscrit ses propos, pour que le bon peuple ne soit pas tenté d'imputer le 11 septembre aux dirigeants washingtoniens, ce qu'on appelle la théorie du "blowback". Si l'article de Wikipédia en français reprend le propos de Vincent Jauvert du Nouvel Obs, à savoir que [l'URSS se justifie entre autres] "par l'existence des ingérences américaines qui suscitaient à l'époque majoritairement du scepticisme à l'étranger", Wikipédia en anglais sans citer de source écrit deux choses : 1) L'invasion soviétique était basée sur la doctrine Brezhnev. C'est une doctrine d'invasion systématique de tout régime communiste qui vacille, comme en Tchécoslovaquie en 1968. Donc si les Américains sont au courant de cette doctrine, ils savent qu'en faisant vaciller le gouvernement afghan ils obtiendront une invasion soviétique. 2) Moscou partait du principe que, puisque le Pakistan (allié des États-Unis et de la Chine) soutenait les moudjahidin, c'était en fin de compte les États-Unis et la Chine qui étaient derrière la rébellion en Afghanistan. Donc même si les soviétiques n'avaient pas de renseignements sur les agissements de la CIA sous les ordres de Brezinski, ils étaient amenés, en bon professionnels de la géopolitique, à faire ce genre de calcul. Donc si vous aidez les moudjahidines, ne serait-ce qu'un tout petit peu, vous augmentez la probabilité que les soviétiques interviennent, comme le dit très justement Brezinski dans le Nouvel Obs. Todd Greentree écrit dans H-Diplo la chose suivante : Les Soviétiques étaient préoccupés par l'arrêt d'une querelle mortelle au sein du parti communiste afghan, qui s'était scindé en deux factions, et prévoyaient de stabiliser la situation interne aussi rapidement que possible, en prenant pour modèle la Hongrie en 1956 et la Tchécoslovaquie en 1968. Les inquiétudes concernant l'ingérence des Américains ont figuré dans la décision, mais n'en ont pas été le moteur. En fait c'est une contradiction. Cela revient à dire que les invasions de Hongrie et de Tchécoslovaquie n'étaient pas motivées par la crainte que ces deux pays basculent dans le camp américain, ce qui est absurde. L'attaque de Todd Greentree contre le Nouvel Obs est difficilement soutenable. Après avoir écrit assez intelligemment, comme cité par @Kerloas « Bien que Brzezinski n'ait pas tendu de « piège afghan » aux Soviétiques, l'Afghanistan les a néanmoins piégés. », Greentree ose écrire : « contrairement à l'article induisant en erreur [misleading] du nouvel observateur avec son sophisme [fallacy] de piège afghan...». Ce n'est pas correct d'écrire cela. L'expression "piège afghan" figure en effet dans l'article, mais pas avec le mot "tendu". Puisque Greentree accepte de dire "l'Afghanistan les a néanmoins piégés", rien n'empêche d'employer l'expression "piège afghan" tout court sans "tendu". Les expressions "piège afghan" et "l'Afghanistan (...) piégés" sont sémantiquement équivalentes. Donc le sophiste, dans cette histoire, ce n'est pas Brezinski cité par le Nouvel Obs, mais Greentree de H-Diplo.
  5. Mais pourquoi utiliser des avions "de transport" pour transporter des personnes ? Ce ne serait pas plus facile de louer des avions de tourisme ?
  6. Ils ont dû se faire des ennemis chez les agriculteurs, négociants, etc. pour qui la culture du pavot était une source de revenus indispensable. Donc ils ont pris des risques. D'ailleurs cela ne leur a pas porté chance apparemment, vu qu'un an plus tard ils n'étaient plus au pouvoir.
  7. Ils n'y ont peut-être pas touché avant 2000, mais en 2001, l'interdiction de l'opium était effective, et il était parfaitement loisible aux Talibans de communiquer sur une chose a priori plutôt bonne qu'ils ont faite.
  8. Elle a été faite en particulier par Iyad Ag Ghali lui-même. Voir ci-dessus.
  9. https://www.eurotopics.net/fr/266291/afghanistan-un-echec-previsible (18 août 2021) Cette mission a été une grave erreur La présence militaire occidentale dans le pays n'avait aucun sens, juge Cyprus Mail (Chypre) : «Rien n'a été fait ; le 'nation-building' tant vanté ne s'est révélé être qu'un fantasme occidental, qui n'a fait que retarder de quelques années l'inévitable conquête du pays par les talibans. Il n'y a jamais eu d'argument convaincant qui justifie l'invasion de l'Afghanistan. On ne pouvait le qualifier d''Etat terroriste', il n'a jamais été en guerre avec les Etats-Unis ou l'OTAN - qui a aussi participé à la guerre - et il n'avait aucune importance stratégique. Le fait que les talibans aient accordé l'asile à Oussama Ben Laden ne permet pas d'expliquer rationnellement que l'occupation du pays ait duré presque 20 ans, d'autant que cela fait dix ans que Ben Laden est mort.» Le 'nation building' n'a pas fonctionné Dans sa mission en Afghanistan, la communauté internationale n'a pas compris un élément essentiel, explique le diplomate et journaliste Harri Tiido dans Eesti Päevaleht (Estonie) : «Le mépris des spécificités locales et la volonté de 'construire un Etat' ont été les graves erreurs de l'Occident. En Afghanistan, le pouvoir a toujours été local ; le faible pouvoir central ne résultait que d'un accord entre tribus. Or on a tenté d'établir un Etat basé sur un puissant pouvoir centralisé, comme les Britanniques et l'Union soviétique avaient tenté de le faire par le passé. Le résultat final est le même. On ne peut soumettre artificiellement à un pouvoir central des tribus en conflit les unes avec les autres.» Les us et coutumes du pays ont été occultés L'erreur de l'OTAN a été de ne pas tenir compte des traditions tribales de l'Afghanistan, analyse Večer (Slovénie) : «Bien que l'Afghanistan soit depuis des millénaires un pays pluriethnique, l'OTAN avait décidé de créer une armée unitaire. Or dans les villages pachtounes, les soldats tadjiks ou ouzbeks étaient perçus comme des occupants à la solde des étrangers, car ils ne parlaient pas la langue locale. Depuis des millénaires, les Afghans dirigent leurs villages, leurs villes et leurs tribus de façon autonome et indépendante de Kaboul. Si un dirigeant de Kaboul dépêchait ses envoyés en province, ceux-ci, contrairement aux Européens, se pliaient à la volonté des chefs locaux. Les Etats occidentaux, guidés par leur mentalité impérialiste ou colonialiste, ont essuyé un cuisant revers.» Contre le djihadisme, la libération doit émaner de l'intérieur La population ne s'est pas rebellée contre l'arrivée des talibans, fait observer le rédacteur en chef de La Repubblica (Italie), Maurizio Molinari, qui avance des explications suivantes : «Les Afghans n'ont aucune espèce de confiance dans leur propre gouvernement, ce qui signifie que 20 années d'une aide étrangère imposante n'ont pas suffi à faire germer le refus du djihadisme dans les entrailles du pays. ... Il est bon de garder à l'esprit la dure leçon des événements de Kaboul : le djihadisme ne pourra être éradiqué qu'à la condition que les musulmans trouvent dans les différents pays la force et le courage de le refuser par choix et par conviction. C'est une force morale et politique qui doit venir d'eux-mêmes, et qu'aucune armée au monde ne saurait remplacer, aussi puissante fût-elle.» L'Occident ne fait pas rêver La situation actuelle en Afghanistan constitue également un revers cuisant pour l'Occident, résume Jyllands Posten (Danemark) : «L'Occident s'est surestimé, il a présumé du caractère irrésistible de ses valeurs et a cru à tort que toutes les nations rêvaient d'être comme nous, indépendamment de leur histoire, de leur culture et de leur identité respective. ... L'heure du rapatriement a sonné. Actuellement à Kaboul, c'est la panique générale. Les pays occidentaux évacuent leurs ambassades. C'est une défaite pour tout ce à quoi nous croyons dans le monde occidental. Et hélas, cela illustre aussi le déclin de notre capacité à défendre ce à quoi nous croyons.» Le niveau de corruption L'intervention internationale en Afghanistan n'a pas atteint un objectif majeur, souligne Hospodářské noviny (Tchéquie) : «Les alliés occidentaux n'ont pas réussi à amener un pays basé sur des traditions, des religions et des façons de penser entièrement différentes des leurs à devenir un Etat opérationnel. ... Le problème fondamental a été et demeure le niveau de corruption qu'on a du mal à se figurer et la défiance envers les institutions d'un Etat qui, tout au long de l'histoire de l'Afghanistan, n'a jamais joué le rôle d'une institution réellement omniprésente et influente. Dans l'index 2021 de perception de la corruption calculé par Transparency International, l'Etat montagneux se range à la 165e place sur 180 pays évalués. Rappelons qu'il avait sensiblement amélioré son classement au cours des dix dernières années.»
  10. https://www.eurotopics.net/fr/266372/negocier-avec-les-talibans (18 août 2021) Birgün (Turquie] pointe un rapprochement surprenant : «Bien que les talibans ne tolèrent pas les autres courants de l'islam et que depuis l'apparition de leur mouvement, ils aient brutalement attaqué et massacré des chiites, force est de constater que parmi les pays qui font valoir que les talibans ont changé, la République islamique iranienne tient le haut du pavé. Alors que l'on s'attendait à ce que les milices chiites [en Afghanistan] soutenues par l'Iran combattent les talibans jusqu'à la mort, il n'y a pas eu d'hostilités. A Qom et à Téhéran, le régime iranien a même fait arrêter des femmes qui manifestaient contre les talibans. Depuis l'émergence de Daech, Téhéran a revu sa copie s'agissant des talibans et ces dernières années, elle a affiché une attitude plus conciliante envers eux. »
  11. https://news.sky.com/story/afghanistan-taliban-cooperating-with-uk-forces-and-not-behaving-in-medieval-way-says-chief-of-defence-staff-12384312 (18 août 2021) Le [chef d'État-Major des armées britannique] général Sir Nick Carter a déclaré à Kay Burley sur Sky News : "Nous coopérons avec les talibans sur le terrain et cette relation semble être très simple. "Ils assurent la sécurité et le calme dans les rues de Kaboul. Ils nous aident à l'aéroport." Il a déclaré que les militants "maintiennent le calme dans les rues, ils évitent les troubles à l'ordre public" - et a ajouté : "Nous ne recevons pas de rapports indiquant qu'ils se comportent de manière médiévale, comme cela a pu être le cas par le passé." Sir Nick a laissé entendre que le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir en Afghanistan, pourrait être plus modéré que lorsqu'il était au pouvoir dans les années 1990. Il a déclaré qu'il ne pense pas que les talibans "veulent redevenir des parias internationaux", ajoutant : "Je pense qu'ils ont changé". Cependant, la secrétaire d'État aux affaires étrangères fantôme, Lisa Nandy, n'a pas été d'accord avec les commentaires de Sir Nick, affirmant que le Royaume-Uni "traite avec un régime très oppressif". "Je pense que c'est un message très difficile et désagréable pour les très nombreux Afghans, y compris les femmes et les filles, qui ne font pas que souffrir en ce moment mais qui ont aussi très, très peur de l'avenir", a-t-elle déclaré à Sky News.
  12. Les papes du XIXe siècle, sauf Léon XII, furent d'ardents promoteurs de la vaccination contre la variole, en continuité avec la politique de Napoléon, car ne l'oublions pas, Rome, jusqu'en 1814, c'est la France (et le fils de Napoléon est le "roi de Rome"). Cf http://presence-info.ca/article/societe/quand-le-pape-exigeait-un-passeport-vaccinal-au-xixe-siecle Le pape Léon XII, qui a succédé au pape Pie en 1823, a supprimé l'obligation de vaccination. Ses efforts lui ont valu les louanges de l'un des plus célèbres poètes de Rome, Giuseppe Gioachino Belli, qui a écrit un sonnet vantant les vertus du nouveau pape qui avait «libéré» son peuple d'une invention des «francs-maçons» et rétabli la possibilité que Dieu seul décide de l'heure de la mort. Le pape Grégoire XVI, élu en 1831, relance la campagne de vaccination et l'étend également à tous les prisonniers. Le pape Pie IX, le dernier des papes ayant un pouvoir temporel, a poursuivi la campagne et a désigné une récompense financière de «deux paoli» — 20 centimes d'un scudo — pour ceux qui revenaient huit jours après avoir été vaccinés pour faire vérifier son efficacité. https://www.napoleon-empire.net/napoleon-variole.php Suite à la vaccination du roi de Rome, le 11 mai 1811, réalisée par Husson en présence de Napoléon, les préfets, s'appuyant sur la publicité de ce geste, obtiennent des résultats extrêmement probants. Ainsi, dans les cinq dernières années de l'Empire, un enfant sur deux est vacciné dans la moitié des départements français. Les résultats sont si bons que la maladie décroît sensiblement et descend à des chiffres très nettement inférieurs à ce qu'avait connu la France avant 1789.
  13. https://www.capital.fr/entreprises-marches/le-japon-est-le-premier-pays-a-approuver-ce-traitement-contre-la-covid-19-1409877 (20 juillet 2021) Le groupe pharmaceutique suisse Roche a annoncé ce mardi 20 juillet l'homologation au Japon du cocktail d'anticorps développé avec le laboratoire américain Regeneron pour les formes légère à modérée de Covid-19. Le Japon est le premier pays au monde à approuver ce traitement, qui a ailleurs reçu des autorisations d'urgence ou temporaire face à l'urgence de la situation sanitaire, a indiqué le groupe suisse dans un communiqué. Connu sous le nom de REGEN-COV aux Etats-Unis, mais appelé Ronapreve dans d'autres pays, ce traitement qui associe les médicaments casirivimab et imdevimab a obtenu l'autorisation du ministère japonais de la santé sur la base d'études de phase III qui ont démontré que cette combinaison médicamenteuse réduit de 70% les hospitalisations et décès. Menés auprès de patients à haut risque non hospitalisés, ces essais cliniques ont également mis en évidence une réduction de quatre jours de la durée des symptômes, précise Roche dans le communiqué. https://english.kyodonews.net/news/2021/08/adeb53348109-japan-pm-suga-inspects-covid-19-antibody-cocktail-treatment.html (16 août 2021) Plus tôt dans la journée, M. Suga s'est rendu dans un hôtel de Tokyo où des patients atteints du virus COVID-19 étaient en traitement. Il a déclaré que le Japon avait obtenu suffisamment de "cocktails d'anticorps" pour empêcher les patients atteints du virus COVID-19 dans le pays de développer des symptômes graves. Les patients présentant des symptômes légers séjournent à l'hôtel Shinagawa Prince, dans le quartier Minato de la capitale, et suivent le traitement qui, selon des essais cliniques réalisés à l'étranger, réduit d'environ 70 % le risque d'hospitalisation ou de décès. Le traitement par cocktail d'anticorps utilise le casirivimab et l'imdevimab mis au point par la société américaine Regeneron Pharmaceuticals Inc. et la société suisse F. Hoffmann-La Roche Ltd. et est administré par voie intraveineuse. Il a été utilisé de manière célèbre pour traiter l'ancien président américain Donald Trump pour le COVID-19. M. Suga a annoncé qu'il prévoyait de créer prochainement des centres de traitement, dans l'espoir de réduire le nombre de patients présentant des symptômes graves, qui a augmenté avec la propagation de la variante Delta.
  14. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Cercueils_de_zinc Svetlana Aleksievitch livre au lecteur les témoignages les plus frappants qui restent dans la mémoire de ceux dont la vie sera toujours divisée entre l'« avant » et l'« après » la guerre. Ce sont surtout les dernières années de l'intervention soviétique qui sont mises en lumière, quand la situation est définitivement minée par la guerre. Elle décrit la douleur infinie des mères qui voient arriver les cercueils de zinc contenant les restes de leurs fils. Elle reprend aussi les questionnements de tous ceux qui tentent de comprendre les raisons de cette guerre. En URSS certains étaient indifférents à cette guerre, d'autant plus qu'elle se poursuivait longuement. Du côté officiel, on ne voulait pas connaître la vérité, ou plutôt que la vérité soit connue de tous et Aleksievitch a été victime de nombreuses attaques en diffamation dans la presse, ou de tentatives de la réduire au silence en empêchant la diffusion de son livre.
  15. https://www.independent.co.uk/voices/afghanistan-taliban-al-qaeda-biden-b1904111.html (17 août 2021) Patrick Cockburn : La raison pour laquelle tant de personnes bien informées se sont trompées est qu'elles comparaient la force militaire des deux camps. Or, la victoire des talibans n'était pas tant militaire que politique. Les analystes se tordent maintenant les mains et expliquent que les soldats afghans n'étaient souvent pas payés et manquaient de nourriture et de munitions. Il est également vrai que l'armée afghane s'était habituée à faire appel à un soutien aérien américain rapproché et s'est sentie dépourvue sans lui. Le triomphe politique des talibans s'est produit parce que les Afghans ayant du pouvoir - commandants militaires, responsables civils, chefs tribaux, seigneurs de guerre locaux - ont décidé que les États-Unis avaient conclu un accord avec les talibans et qu'il serait sage de leur emboîter le pas le plus rapidement possible. Ils ont vu le président Donald Trump faire concession sur concession lors des négociations avec les talibans au Qatar, sans que le gouvernement afghan n'obtienne rien en retour. Biden a confirmé cette approche lorsque, pour des raisons de politique intérieure, il a décidé de faire de la figuration en annonçant le retrait complet des États-Unis. La caractéristique la plus frappante de la prise de pouvoir par les talibans est qu'elle s'est déroulée avec si peu de combats. Ce fut le cas même dans ce qui était autrefois le cœur de la résistance anti-talibane avant son renversement par l'Alliance du Nord soutenue par les États-Unis en 2001. Des bastions montagneux facilement défendus dans l'Hindu Kush et de grandes villes anti-talibans comme Herat et Mazar-i-Sharif sont tombés après quelques jours de combat ou sans un seul coup de feu. La rapidité et la facilité de l'avancée des talibans se sont révélées être un phénomène auto-réalisateur, les Afghans étant convaincus qu'ils allaient être les gagnants. Des accords ont été conclus avec de puissants seigneurs de la guerre - ou leurs sous-fifres - qui étaient censés résister. Le schéma reproduit celui des années 1990, lorsque les talibans ont pris le pouvoir dans le pays. À l'époque, les villes et les villages changeaient souvent de mains parce que les talibans payaient simplement leurs ennemis pour qu'ils rentrent chez eux. Il serait surprenant que cela ne se reproduise pas. Ces changements d'allégeance ont accéléré la marche des talibans vers Kaboul, mais la loyauté ou la neutralité de leurs nouveaux adhérents des beaux jours est superficielle. Ils s'attendront à conserver leur ancien contrôle sous l'autorité lâche d'un gouvernement central taliban. En outre, il pourrait s'avérer difficile pour les talibans majoritairement pachtounes de diriger les régions tadjikes, ouzbèkes et hazaras sans leur concéder un degré élevé d'autonomie. L'alternative risquée pour les talibans serait de recourir à une violence extrême contre les minorités afghanes, mais les Tadjiks, les Ouzbeks, les Hazaras et d'autres petits groupes représentent collectivement près de 60 % de la population. Les talibans ont un avantage important pour se maintenir au pouvoir. Pour l'instant, aucune puissance étrangère ou État voisin ne semble susceptible de soutenir un mouvement de résistance anti-taliban avec des armes et de l'argent. Ils ont gagné le pouvoir dans les années 1990 grâce au soutien du Pakistan et l'ont perdu en 2001 parce que les États-Unis ont soutenu l'Alliance du Nord. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres États ont prévenu qu'ils ne toléreraient pas que l'Afghanistan redevienne un refuge pour les terroristes, comme ce fut le cas lorsque Oussama Ben Laden et Al-Qaïda étaient basés dans le pays. Mais cette fois-ci, les Talibans sont désireux d'obtenir la reconnaissance internationale en tant que gouvernement légitime de l'Afghanistan. Ils paieraient un lourd tribut en termes d'isolement international s'ils accueillaient Al-Qaïda ou Isis. Un autre argument contre le regroupement d'autres organisations jihadistes en Afghanistan est qu'il y a 20 ans, lorsque Oussama ben Laden y avait son quartier général et ses camps, une alliance avec lui était à double sens. Les Talibans lui donnaient refuge, et il leur donnait de l'argent et un noyau de combattants fanatiques. Après tout, ce sont deux kamikazes d'Al-Qaïda qui ont assassiné le chef de l'Alliance du Nord, Ahmad Shah Massoud, juste avant le 11 septembre. Mais les Talibans n'ont plus besoin de l'aide d'Al-Qaïda et il y a toutes les raisons pour lesquelles ils devraient rejeter une nouvelle alliance. D'un autre côté, il se peut que certains commandants talibans se sentent idéologiquement proches d'Al-Qaïda et de ses clones et leur accordent une aide secrète. Les talibans sont visiblement étonnés par l'ampleur de leur victoire et prendront du temps pour la digérer et la consolider. Le monde extérieur se demandera ce qu'il faut penser du nouveau régime afghan et quelles seront les implications de son succès pour lui et pour la région. Pour le moment, les talibans ont intérêt à montrer un visage modéré, mais ils ont mené une guerre féroce pendant deux décennies, en subissant de lourdes pertes. Nombreux sont ceux qui, dans leurs rangs, ne souhaitent pas diluer leurs convictions sociales et religieuses pour des raisons de commodité politique. Malgré l'amnistie que viennent de déclarer les dirigeants talibans, beaucoup chercheront à se venger des anciens partisans du gouvernement qu'ils ont longtemps dénoncés comme des traîtres.
  16. https://www.independent.co.uk/asia/south-asia/taliban-pakistan-imran-khan-afghanistan-b1903821.html (17 août 2021) Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a déclaré que les talibans "brisent les chaînes de l'esclavage", s'attirant ainsi les foudres des habitants piégés en Afghanistan. Lors d'une cérémonie de lancement de la première phase du programme national unique dans les écoles du Pakistan, M. Khan a déclaré que l'adoption de la culture d'autrui était pire que l'esclavage. Il a déclaré : "Lorsque vous adoptez la culture de quelqu'un, vous la croyez supérieure et vous finissez par en devenir l'esclave." Il a ajouté : "Vous vous appropriez l'autre culture et vous devenez psychologiquement soumis. Lorsque cela se produit, n'oubliez pas que c'est pire que l'esclavage réel. Il est plus difficile de se défaire des chaînes de l'asservissement culturel." M. Khan a déclaré à propos des Talibans en Afghanistan : "Ce qui se passe actuellement en Afghanistan, c'est qu'ils ont brisé les chaînes de l'esclavage."
  17. Je ne réponds peut-être pas à l'éventail de tout ce qu'on peut entendre par "intégration", mais s'agissant du sujet précis d'acquisition de la nationalité française, il y a une loi : https://www.immigration.interieur.gouv.fr/Accueil-et-accompagnement/La-nationalite-francaise/Les-conditions-et-modalites-de-l-acquisition-de-la-nationalite-francaise La loi du 16 juin 2011 relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité a prévu quant à elle, de nouvelles exigences en matière de maîtrise de la langue française et d’assimilation. Les postulants à la naturalisation par décret de même que les déclarants à raison du mariage doivent justifier d’une maîtrise de la langue française correspondante au niveau B1 oral et écrit du cadre européen commun de référence pour les langues du Conseil de l’Europe. Par ailleurs, les postulants à la naturalisation doivent avoir une connaissance suffisante de l’histoire, de la culture et de la société françaises et adhérer aux principes et valeurs essentiels de la République. Laquelle loi a codifié l'article 21-24 du Code Civil : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000024197100/ Nul ne peut être naturalisé s'il ne justifie de son assimilation à la communauté française, notamment par une connaissance suffisante, selon sa condition, de la langue, de l'histoire, de la culture et de la société françaises, dont le niveau et les modalités d'évaluation sont fixés par décret en Conseil d'Etat, et des droits et devoirs conférés par la nationalité française ainsi que par l'adhésion aux principes et aux valeurs essentiels de la République. A l'issue du contrôle de son assimilation, l'intéressé signe la charte des droits et devoirs du citoyen français. Cette charte, approuvée par décret en Conseil d'Etat, rappelle les principes, valeurs et symboles essentiels de la République française.
  18. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/05/l-influence-croissante-de-la-turquie-au-sahel-suscite-l-inquietude_6090609_3212.html Pour sortir de ce bourbier, Emmanuel Macron a annoncé le 10 juin une « transformation profonde » de la présence française, avec, notamment, la réduction d’au moins 40 % des effectifs déployés (5 100 soldats actuellement), la formation accélérée des forces armées sahéliennes et l’internationalisation de la lutte antiterroriste. « Ce changement de stratégie laisse de l’espace et crée des opportunités pour des acteurs émergents comme la Turquie. Ce n’est pas sans risque, analyse Hannah Armstrong. Un premier seuil a été franchi dans le domaine militaire en juillet 2020 avec la signature d’un accord de défense bilatérale entre le Niger et la Turquie. [Au Mali] le ministre des affaires étrangères turc, Mevlüt Cavusoglu, a été le premier haut responsable étranger à rencontrer les putschistes. En avril, suite à l’annonce d’Ankara d’allouer 5 millions de dollars à la force antiterroriste conjointe du G5 Sahel, une délégation de l’organe représentatif des Etats sahéliens s’est rendue à Ankara où elle a pu, selon un communiqué publié le 10 avril, « faire le tour des principales entreprises du secteur de la défense turque », dans le but d’acquérir des équipements pour sa force.
  19. https://www.rfi.fr/fr/podcasts/le-monde-en-questions/20210806-retrait-annoncé-de-l-opération-barkhane-au-sahel-la-fin-des-illusions Malvenu ou non, le calendrier de la refonte drastique de Barkhane a été précisé par Emmanuel Macron en juillet parce que « nous n’avons pas vocation à rester éternellement au Sahel », a-t-il justifié, et ce retrait va commencer par la fermeture des bases du Nord-Mali, à Kidal, Tessalit et Tombouctou entre la fin 2021 et le début de l’année 2022. Le changement de paradigme militaire français devrait « à terme » conduire à réduire les effectifs d’au moins 40 % pour les ramener à 2 500 hommes dès 2022. Il n’échappe à personne que cette stratégie du sauve-qui-peut est un pari risqué. Il consiste en l’abandon, ou presque, de toute une partie du Mali pour pouvoir se concentrer sur la progression des groupes armés au Sud notamment et, à terme, pour protéger les pays du golfe de Guinée - Côte d’Ivoire, Nigeria, Togo, par exemple - qui concentrent d’importants intérêts économiques. Bien plus important que le Mali. https://information.tv5monde.com/afrique/avec-la-fin-de-barkhane-le-chef-djihadiste-malien-iyad-ag-ghali-croit-en-sa-victoire-420457 (13 août 2021) Iyad Ag Ghali s'adresse à sa base et à ses hommes. Il leur dit : " Nous sommes en train de l'emporter. Les Français partent. Notre persévérance a payé". C'est un discours de mobilisation. Selon lui, la victoire est proche. Et il le fait dans un style que l'on retrouve chez les grands chefs djihadistes par le biais d'un message audio à tous les combattants comme pouvait le faire Oussama Ben Laden, chef d'Al Quaida. Iyad Ag Ghali dit très clairement que les Français se retirent parce qu'ils n'ont pas rempli leurs objectifs. Et pour cela il dresse un parallèle avec l'Afghanistan. Iyad Ag Ghali, dans ce message, s'adresse également aux mouvements Azawad leur demandant de rejoindre le djihad (NDLR : l'Azawad regroupe un territoire du nord du Mali dont les Touaregs réclament l'indépendance. Par extension l'Azawad se confond avec les revendications d'indépendance des Touaregs ). Peut-il y arriver avec le départ des Français ? Il dit à ces groupes qui ont signé des accords : "Ne comptez pas sur la démocratie malienne pour vous libérer. La libération, la prise en compte de vos revendications, passera par le djihad". Isselmou Ould Salihi : Ces groupes armés se positionnent dans des logiques de révolution et de contestation. Ce ne sont pas des gens qui sont dans la construction d'un État moderne. Cela ne suffit pas pour ces populations. Ces groupes armés tiennent un discours très centré sur la présence de troupes étrangères qualifiés de croisés. Lorsque ces chefs djihadistes ne pourront plus invoquer la présence française pour justifier leurs actions, il sera bien compliqué pour eux de trouver d'autres arguments. On pourrait répondre à cela que d'une part la présence française va continuer (elle va seulement être réduite de moitié, mais cette présence à moitié pourra continuer d'être exploitée par la propagande djihadiste pour agiter un sentiment anti-français) et que d'autre part, ce à quoi aspirent les populations n'est pas un "État moderne" mais un "État minimal" qui assure quelques fonctions vitales indispensables comme l'explique Clément Dembélé :
  20. https://foreignpolicy.com/2021/08/15/belgium-covid-19-pandemic-vaccination-campaign-model-europe-eu/ Dès que les directives médicales l'ont permis, la Belgique a procédé à d'autres gains rapides en vaccinant rapidement un grand nombre de personnes : Elle a fait sortir six doses de vaccin Pfizer de chaque flacon en contenant officiellement cinq et a allongé le délai entre les doses de chacun des vaccins à deux doses jusqu'au maximum prescrit par les médecins : cinq semaines pour Pfizer, six pour Moderna et 12 pour AstraZeneca au lieu des trois, quatre et quatre, respectivement, que les sociétés avaient prescrites comme minimum. Étant donné que la première injection offre déjà une protection importante, c'était un moyen de sauver le plus de vies possibles de la manière la plus rapide. D'autres pays, comme la Grande-Bretagne et l'Allemagne - mais pas les États-Unis - ont suivi une stratégie similaire. Vers le 17 juin, elle a dépassé les États-Unis, qui avaient pris un bon départ avec leur campagne de vaccination l'hiver dernier. Le 12 août, près de 72 % de la population belge avait reçu au moins une injection de vaccin, dont 65 % étaient complètement vaccinés. (Les seuls pays de l'UE qui devançaient la Belgique sur le premier critère étaient le Danemark, Malte, le Portugal et l'Espagne, et seul Malte était en avance sur le second). Il est difficile de croire qu'il s'agit du même pays qui, quelques mois auparavant, était littéralement l'homme malade de l'Europe.
  21. https://foreignpolicy.com/2021/08/16/afghanistan-military-collapse-private-contractors/ Les Afghans avaient fait appel à des contractants pour tout, de la formation à l'entretien de l'équipement en passant par la préparation à la collecte de renseignements et l'appui aérien rapproché dans leurs combats contre les combattants talibans. Des milliers de ces contractants - souvent des vétérans de l'armée qui travaillent pour des sociétés de sécurité privées - ont quitté l'Afghanistan il y a quelques semaines et se sont déployés ailleurs dans la région ou dans le golfe Persique. "[C]e sont leurs départs qui ont conduit à l'érosion de la capacité des éléments de l'armée de l'air afghane, qui étaient essentiels", a déclaré à Foreign Policy, sous couvert d'anonymat, un ancien commandant américain de haut rang ayant une longue expérience en Afghanistan. "Mais comment auraient-ils pu être laissés en arrière alors que nos forces qui leur assuraient la sécurité ultime ont été retirées ?". Les contractants ont continué à conseiller les troupes afghanes par vidéo, mais les anciens responsables ont déclaré que cela ne remplaçait pas les opérations à leurs côtés. "Nous avons construit l'armée afghane à notre image pour qu'elle soit une armée qui opère avec un soutien aérien et des renseignements [et] dont la colonne vertébrale est constituée de contractants", a déclaré David Sedney, ancien secrétaire adjoint à la défense pour l'Afghanistan, dans une récente interview à Foreign Policy. " L'[armée afghane] pouvait encore mener des opérations sans contractants - elle pouvait se battre, manœuvrer, tirer, toutes les choses de base. Mais, sans le filet de sécurité de l'ISR [intelligence, surveillance et reconnaissance] et du soutien aérien, de nombreux soldats afghans ne voulaient pas affronter les talibans." Si les Afghans pouvaient assurer la maintenance de base de certains appareils, ils ne pouvaient guère réparer les hélicoptères Black Hawk et les avions de transport C-130 fournis par le Pentagone au fil des ans, qui assuraient le soutien aérien rapproché des unités combattant les talibans et transportaient davantage de troupes au combat. Le mois dernier, le Pentagone a envoyé près de 40 hélicoptères Black Hawk de rechange en Afghanistan afin de fournir à l'armée une chaîne d'approvisionnement pour remplacer les pièces cassées, ainsi que des avions Super Tucano supplémentaires. Certains équipements militaires laissés sur le champ de bataille étant désormais entre les mains des talibans, certains experts estiment que le groupe va demander l'aide de la Russie et de la Chine pour assurer la maintenance et le fonctionnement de ces équipements. "Ce qu'ils vont faire, c'est embaucher des contractants russes maintenant pour qu'ils puissent faire voler leurs avions", a déclaré Mick Mulroy, ancien secrétaire adjoint à la défense pour le Moyen-Orient sous l'administration Trump et actuellement analyste sur ABC News.
  22. C'est ce que je disais en disant que les 10% "ne sont pas autarciques". Une litote, peut-être. Y aura-t-il suffisamment de terres pour une agriculture paysane et non productiviste ? Par exemple pour une agriculture sans engrais chimiques (lesquels sont produits aujourd'hui majoritairement à partir d'énergies fossiles, la fameuse "révolution verte" de l'Inde). Parce que si on revient à "avant la révolution verte", il y avait des gens qui ne mangeaient pas à leur faim en Inde, et de facto la population indienne était aussi beaucoup plus faible. Si on annule de façon brutale la révolution verte, la mortalité et la famine risquent de se produire avec la même brutalité. Donc c'est pour cela qu'il serait préférable que la transition soit douce et étalée dans le temps.
  23. Il me semble qu'une partie de la production littéraire des think tanks dans les revues, correspond à ce concept fascinant qu'a inventé Peter Sloterdijk : le "contrat de non-lecture". On a affaire à des textes qui sont publiés pour des raisons qui ne sont pas la transmission d'un contenu, d'une véritable analyse qui se nourrit du réel, mais plutôt comme un acte performatif, qui permet de réaffirmer la foi dans un certain nombre de croyances avec les bons éléments de langage. https://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/28/le-pacte-de-non-lecture_1635887_3232.html Vu de l'extérieur, le monde universitaire fait l'effet d'un biotope spécialisé dans la production de "textes" le plus souvent bizarres et totalement éloignés du populaire. Ils vont des rapports de séminaire et devoirs semestriels aux thèses et mémoires d'habilitation, en passant par les mémoires de diplôme ou de maîtrise et aux devoirs de partiels, sans parler des expertises, des projets de recherches, des mémorandums, des projets de structure et de développement, etc. : autant de végétaux textuels qui s'épanouissent exclusivement dans le microclimat de l'Academia - comparables à ces plantes rampantes des hautes Alpes qui survivent à des altitudes où les arbres ne poussent plus - et qui, en règle générale, ne supportent pas une transplantation dans les plaines plates et dégagées de la vie éditoriale. On devrait avoir à peu près rendu compte de la situation en partant de l'idée qu'entre 98 % et 99 % de toutes les productions de textes issues de l'université sont rédigées dans l'attente, si justifiée ou injustifiée soit-elle, d'une non-lecture partielle ou totale de ces textes. Il serait illusoire de croire que cela pourrait rester sans effet sur l'éthique de l'auteur. Le royaume des ombres de l'université génère ainsi un monde textuel de deuxième ordre dans lequel des cadets réellement non lus maintiennent dans le circuit des aînés virtuellement non lus.
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