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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.nytimes.com/2021/05/27/briefing/lab-leak-theory-covid-origins.html Trois scientifiques qui, l'année dernière, avaient rejeté l'explication de la fuite du laboratoire comme une théorie de la conspiration ont déclaré au Wall Street Journal qu'ils la considéraient désormais comme plausible. Il s'agit d'un exemple classique de pensée collective, exacerbée par la polarisation partisane. Les responsables de la santé mondiale ne semblaient pas disposés à affronter les responsables chinois, qui affirment que le virus est passé d'un animal à une personne. Aux États-Unis, l'un des premiers défenseurs de la théorie était Tom Cotton, le sénateur républicain de l'Arkansas qui critique souvent la Chine - et qui a l'habitude de promouvoir des mensonges (comme des fraudes électorales qui n'ont pas eu lieu). Dans ce cas, cependant, Cotton a avancé un argument avec des preuves plausibles à l'appui. La couverture médiatique de son argument était défectueuse, a écrit Matthew Yglesias de Substack. Certains médias ont exagéré les commentaires de Cotton en suggérant qu'il affirmait que la Chine avait délibérément libéré le virus comme arme biologique. ) Et certains scientifiques et autres semblent avoir décidé que si M. Cotton croyait quelque chose - et que Fox News et Donald Trump s'en faisaient l'écho - l'idée devait être fausse. Le résultat, comme l'a appelé Yglesias, a été une bulle de faux consensus. Les scientifiques qui pensaient qu'une fuite en laboratoire était plausible, comme Chan, ont reçu peu d'attention. Les scientifiques qui pensaient que la théorie était farfelue ont reçu une grande attention. Et la sociologue Zeynep Tufekci a fait valoir que cette question mettait en lumière certains des problèmes liés à l'approche des médias en matière de vérification des faits. https://www.theinsight.org/p/checking-facts-even-if-one-cant (Zeynep Tufekci, 25 mai 2021) il est utile de parcourir un exemple de "fact-check" de Politifact de l'année dernière [ https://www.politifact.com/li-meng-yan-fact-check/ ] qui a récemment été "archivé" : Il suffit de considérer le ton du "fact-check" : Dans une interview du 15 septembre, le programme le plus regardé de la télévision par câble a diffusé une théorie de la conspiration qui a été démentie depuis le début de la pandémie de coronavirus. Le consensus de la communauté scientifique et des organisations internationales de santé publique est que le coronavirus est apparu chez les chauves-souris et s'est ensuite transmis à l'homme. Il n'est pas nécessaire d'être un fan inconditionnel de la version particulière du Dr Yan pour se rendre compte qu'il ne s'agit pas vraiment d'une vérification des faits, mais d'un rejet au-delà de la base de preuves existante à l'époque ou depuis. Le fact-check lui-même n'est même pas une explication, c'est une série de répétitions comme un perroquet, de ce que les autorités ont dit à l'époque. Nous avons vu des processus similaires se dérouler encore et encore dans cette pandémie. S'écarter des autorités était considéré comme de la "désinformation" et soumis à la vérification des faits et au ridicule. Josh Rogin est journaliste au Washington Post.
  2. https://ambassadorllp.com/ap-insight-106---2020.html (22 octobre 2020) Sir Tony Brenton a rejoint le service diplomatique britannique en 1975 et, au cours d'une carrière de 33 ans, il a servi dans le monde arabe, l'Union européenne, la Russie et les États-Unis. Il a traité de questions telles que le conflit israélo-arabe, le changement climatique mondial, la politique énergétique internationale et les guerres du Kosovo, d'Afghanistan et d'Irak. Il a été un haut fonctionnaire de l'ambassade britannique à Washington après le 11 septembre et au moment de la guerre en Irak. Il a été ambassadeur britannique à Moscou de 2004 à 2008, pendant la période la plus difficile des relations modernes entre la Grande-Bretagne et la Russie. "La diabolisation de Poutine n'est pas une politique mais un alibi pour l'absence de politique". Henry Kissinger Résumé Les relations entre la Russie et l'Occident sont dans leur pire état depuis l'apogée de la guerre froide. Une Russie paranoïaque et rancunière fait face à un Occident dont l'affirmation de l'autorité mondiale est entachée et vacille. Nous sommes dans un cycle d'escalade dangereuse de sanctions occidentales (inefficaces) et de provocations russes (de plus en plus flagrantes). Les espoirs occidentaux de voir la chute de Poutine renverser la situation ont peu de chances de se réaliser. Notre problème n'est pas seulement avec Poutine, il est avec la Russie. Et, alors que la confrontation avec la Chine devient la question centrale de la politique mondiale, la Russie est poussée du côté de la Chine. Les Russes, bien sûr, voient les choses différemment. Selon eux, la Russie, en grande partie à cause des conseils économiques de l'Occident, s'est effondrée dans les années 1990 dans la pénurie, l'humiliation internationale et la quasi-anarchie. Elle avait besoin, et a trouvé, un dirigeant fort pour la sortir du bourbier et rétablir le respect international. Ce dernier, Poutine, a essentiellement réussi cette tâche, aussi désagréables que soient ses techniques politiques, et jouit depuis lors de la gratitude de la plupart des Russes. Pendant ce temps, l'Occident a pleinement profité de la faiblesse russe. La liste des accusations est longue : la guerre illégale du Kosovo, l'expansion de l'OTAN (après avoir promis de ne pas le faire), le soutien moral à l'insurrection tchétchène brutale et violente, une nouvelle guerre illégale en Irak, le soutien à l'attaque géorgienne contre les casques bleus russes qui a provoqué la guerre de 2008 dans ce pays, le soutien manifeste et explicite aux grandes manifestations populaires de 2011/12 exigeant le départ de Poutine, le soutien au renversement, en 2014, du président démocratiquement élu de l'Ukraine (obligeant les Russes à intervenir pour protéger leurs intérêts en Crimée et dans le Donbass), ainsi qu'une série d'interventions ineptes et illégales au Moyen-Orient qui n'ont fait que renforcer l'islamisme, notamment en Syrie où l'issue fondamentaliste n'a été stoppée que par l'intervention russe pour sauver Assad. Tout cela a laissé une Russie massivement dépassée et surclassée (avec un PIB et des dépenses de défense représentant environ un vingtième de ceux de l'Occident), convaincue que l'engagement ostensible de l'Occident en faveur de la démocratie et des droits de l'homme est en fait la couverture d'un effort déterminé pour faire tomber Poutine et affaiblir l'État russe. À la recherche de moyens abordables pour montrer qu'il y a toujours un prix à payer pour s'attaquer à eux, ils se tournent de plus en plus vers les cyberattaques, les meurtres à l'étranger et l'ingérence électorale. Il est difficile d'éviter la conclusion que l'Occident, après sa victoire dans la guerre froide, a commis des erreurs similaires d'indifférence et d'humiliation envers la Russie, comme il l'a fait envers l'Allemagne impériale en 1918. L'habitude qu'a l'Occident de violer régulièrement l'ordre international tout en s'attendant à ce que des nations moins importantes comme la Russie s'y conforment fermement n'a certainement pas aidé. Non, le fait est que chaque mise en récit est sérieusement crue par ses partisans. Le résultat, comme indiqué ci-dessus, est que la confiance et la communication entre les deux parties sont aujourd'hui au moins aussi mauvaises qu'aux pires moments de la guerre froide. Nous nous sommes engagés dans une spirale d'escalade assez dangereuse ; les sanctions occidentales qui s'accumulent d'un côté font face à une marée montante de provocations russes de l'autre. Le Russe ordinaire a vu son niveau de vie stagner pendant une décennie (en partie à cause de la faiblesse des prix du pétrole, mais aussi à cause de la rapacité des autorités, de la corruption et de l'absence d'État de droit) et il est sur le point de subir un nouveau coup dur à cause de la pandémie. Le regain de popularité de Poutine après la prise de la Crimée s'est estompé. Cela fait maintenant vingt ans qu'il est aux commandes ; les jeunes Russes ne connaissent aucun autre dirigeant et n'ont aucun souvenir du chaos qui l'a précédé. Les jeunes, les libéraux et les citadins sont de plus en plus prêts à manifester contre le régime et ont, à un nombre croissant d'occasions, forcé les autorités à battre en retraite face à des actes locaux d'injustice ou de mauvaise administration (les longues manifestations en faveur du gouverneur local de Khabarovsk, que le gouvernement ne peut contenir et ne veut pas réprimer, en sont un bon exemple actuel). Le parti politique de Poutine est devenu insensible et corrompu (Navalny l'a surnommé de manière persistante le "parti des voleurs et des escrocs"). Il risque maintenant de subir de lourdes pertes et peut-être même (malgré l'inévitable trucage des bulletins de vote) d'être battu aux élections de l'année prochaine. Si, comme cela semble possible à l'heure où nous écrivons ces lignes, la Biélorussie succombe à une révolution démocratique, cela renforcera les pressions en faveur de la même chose en Russie. Enfin, Poutine lui-même s'ennuie visiblement dans la plupart des aspects de son travail, semble de plus en plus désengagé (notamment en ce qui concerne la lutte contre le virus) et a laissé apparaître un sentiment de relâchement tout à fait inhabituel dans certaines des façons dont la Russie est actuellement gérée. Mais il y a de bonnes raisons pour lesquelles les bouffées d'optimisme régulières de l'Occident concernant la disparition politique de Poutine ne se sont pas encore concrétisées. La preuve en est que, malgré la dépression économique, le coronavirus et l'atténuation de l'effet de la Crimée, une majorité significative de Russes continue de le soutenir. Après tout, il est toujours l'homme qui, en arrivant au pouvoir, a remis la Russie sur pied, dompté les oligarques, vaincu les Tchétchènes, ramené l'ordre dans les rues et évité l'humiliation de l'Occident. L'impression que même le plus efficace de ses opposants manque de résonance nationale a été plutôt renforcée par l'absence (jusqu'à présent) de toute réaction de masse à l'empoisonnement de Navalny. La cote de popularité de Poutine n'a jamais été inférieure à 60 %. L'autre source essentielle du pouvoir de Poutine est sa domination sur l'élite dirigeante de la Russie. Il n'est pas un dictateur (et perd parfois des arguments politiques) mais préside en tant qu'arbitre un ensemble de clans qui se chamaillent (agences de sécurité, économistes libéraux, entreprises d'État, etc.) ). Il s'agit d'un rôle crucial qui requiert de réelles compétences politiques si l'on veut maintenir l'équilibre entre les forces rivales. Lorsque l'on a cru en 2008 que Poutine allait partir, tout le système a failli imploser. C'est pourquoi, à moins d'une forte détérioration de la situation politique, l'élite le soutient fermement, non pas parce qu'elle approuve tout ce qu'il fait, mais parce qu'elle craint ce qui se passerait s'il partait. La principale attente réaliste doit être que, à moins qu'il ne décide de partir volontairement, Poutine sera là dans la durée et sera en mesure de transmettre la succession à quelqu'un à son image. Nous, Occidentaux, aimons peut-être penser que nous avons simplement un problème avec Poutine. En fait, ce que nous avons, c'est un problème avec la Russie. https://ambassadorllp.com/ap-insight-107---2020.html (29 octobre 2020) L'indignation occidentale face aux violations russes de l'"ordre international fondé sur des règles" (autrement appelé "ordre mondial libéral" ou, par certains, "unipolarité américaine") bénéficie d'un soutien très incomplet au sein de la communauté internationale. Même en 2014, alors que le pouvoir normatif et politique occidental était encore proche de son apogée et que la Russie a commis son assaut le plus flagrant contre l'ordre international - l'annexion de la Crimée - l'Occident n'a pu réunir que 100 (sur 193 possibles) votes de condamnation à l'Assemblée générale des Nations unies. Des acteurs internationaux aussi importants que la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud et Israël n'ont pas rejoint le camp occidental. Et si l'Occident n'a eu aucun problème à expulser la Russie du G8 (dominé par l'Occident), il n'a même pas essayé de le faire dans le cadre du G20, beaucoup plus important, où les principales puissances non occidentales ne l'auraient tout simplement pas laissé faire. Les États-Unis se sont retrouvés pour la première fois depuis la guerre froide face à un challenger géopolitique sérieux, la Chine. En conséquence, les États-Unis ont non seulement abandonné leur rôle de "shérif mondial", mais se sont de plus en plus transformés en un simple État poursuivant un avantage national, quelles que soient les règles internationales (et il convient de noter que cette tendance, bien qu'elle ait été fortement stimulée par Trump, l'a précédé et lui succédera probablement, quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle). Dans ces circonstances, les efforts de l'Occident pour isoler et sanctionner la Russie ressemblent de moins en moins à l'application de règles universellement acceptées et de plus en plus à l'utilisation de la puissance pure contre un adversaire géopolitique. Pour les États meurtris par le comportement de la "superpuissance voyou" et qui cherchent d'autres acteurs influents avec lesquels ils peuvent faire des affaires, la Russie est un port d'escale naturel. C'est d'ailleurs déjà le cas. Au Moyen-Orient, où l'exceptionnalisme occidental s'est particulièrement manifesté, la Russie est apparue, après une absence de plusieurs décennies, comme un courtier clé avec lequel toutes les puissances locales souhaitent rester en contact. Mais l'évolution des relations entre la Russie et la Chine est bien plus importante et lourde de conséquences pour l'avenir. La montée en puissance de la Chine constitue en tout état de cause un défi majeur pour l'ordre mondial existant. Au cours des derniers mois, les tensions déjà profondes entre la Chine et l'Occident se sont fortement intensifiées par une série d'affrontements : sur le coronavirus, sur la technologie, sur Taïwan, sur Hong Kong et sur la mer de Chine méridionale. Il est désormais très clair que, que vous l'appeliez ou non une "nouvelle guerre froide", la principale confrontation mondiale dans la période à venir opposera la Chine à l'Occident dirigé par les États-Unis. Qu'en est-il de la Russie ? Malgré son vaste arrière-pays asiatique, la Russie s'est toujours considérée comme un État européen. L'immense majorité de sa population et de son économie se trouve à l'ouest de l'Oural. Ses relations économiques, ses liens sociaux, ses souvenirs historiques clés et ses points de référence culturels sont tous orientés vers l'ouest. Dans le même temps, ses relations avec la Chine depuis les années 1960 ont été franchement conflictuelles, avec des désaccords sur les frontières, des conflits idéologiques et de graves tensions militaires, frôlant parfois la guerre. Néanmoins, depuis la fin de la guerre froide, alors que les relations de la Russie avec l'Occident se sont détériorées, celles avec la Chine ont prospéré. Les différends frontaliers ont été réglés. Une complémentarité économique naturelle - matières premières russes contre produits manufacturés chinois - s'est affirmée. Les nouveaux gazoducs et oléoducs vont vers l'est, et non vers l'ouest. La Chine est désormais le premier partenaire commercial de la Russie. Les deux dirigeants actuels sont les interlocuteurs les plus fréquents l'un de l'autre. Leurs armées s'entraînent ensemble. Ils votent ensemble à l'ONU. Le langage qu'ils utilisent pour décrire leurs relations évite le mot "alliance", mais de justesse. Les commentateurs occidentaux ont observé cette histoire d'amour avec un certain scepticisme. Ils soulignent qu'il existe des inhibitions des deux côtés. Les liens économiques de la Chine avec l'Occident dépassent largement ceux avec la Russie. Les Russes sont nerveux à l'idée de devenir un simple satellite économique de leur voisin du sud en plein essor. Ils craignent que la Chine ne réabsorbe leur immense région vide de l'Extrême-Orient (saisie pendant le "siècle d'humiliation" de la Chine). La Chine représente également une menace évidente pour la domination de la Russie dans son arrière-cour d'Asie centrale. Pourquoi ces préoccupations n'ont-elles pas entravé la croissance de ces relations depuis trente ans ? La réponse à cette question réside assez clairement dans le fait que la Russie et la Chine considèrent toutes deux de plus en plus l'Occident antagoniste comme la principale menace pour leurs arrangements politiques intérieurs et leurs intérêts à l'étranger. Chacune d'entre elles fournit à l'autre un élément stratégique important et économiquement utile pour faire face à cette menace. Compte tenu des attitudes occidentales actuelles, ce lien semble voué à se renforcer. Ou, pour le dire autrement, dans la compétition mondiale à venir entre la Chine et l'Occident, les Russes, aussi européens qu'ils puissent se sentir, se rangeront très probablement du côté de la Chine. Un autre point sur la Chine. Le président Trump, invité récemment à critiquer l'empoisonnement de Navalny, a répondu que c'est la Chine, et non la Russie, qui constitue le véritable défi. Les établissements économiques et de défense américains (et probablement aussi Biden) sont tous d'accord. L'attention géopolitique des États-Unis, quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle, se déplace rapidement vers l'Asie. L'Europe (y compris le Royaume-Uni) se trouve donc dans une situation inconfortable : des relations conflictuelles avec la superpuissance militaire locale et une assurance décroissante du soutien d'outre-Atlantique en cas de besoin. Où allons-nous à partir de maintenant ? Les relations entre la Russie et l'Occident sont dans une impasse dangereuse. L'Occident estime que les violations répétées de l'ordre international par la Russie nécessitent une punition sous la forme d'un isolement et de sanctions. Pour la Russie, nous sommes des hypocrites prédateurs, nous violons régulièrement les règles internationales que nous voulons tant leur imposer et notre véritable objectif est de faire tomber Poutine. Le résultat est que le peuple russe (comme il le fait toujours en période de stress) se range derrière son président ; la communication avec une Russie dotée de l'arme nucléaire, alors même que nos forces armées sont engagées dans des missions rivales en Syrie et ailleurs, est pratiquement au point mort ; les sanctions ne fonctionnent pas ; et la Russie est de plus en plus liée à notre principal concurrent géopolitique, la Chine, qui se rapproche rapidement. Cela n'a aucun sens, et un nombre croissant de personnes commencent à le comprendre. Une lettre ouverte a été publiée au mois d'août, signée par un grand nombre des bons et des grands de la politique étrangère américaine, intitulée "Il est temps de repenser notre politique russe". Premièrement, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour renforcer l'unité et la robustesse de l'OTAN. Si les affirmations concernant le "revanchisme" de la Russie sont manifestement exagérées (ses actions en Ukraine et en Géorgie étaient des réponses à ce qu'elle considérait comme des interventions extérieures), la Russie n'est que trop prête à exploiter les faiblesses. En même temps, plus nous pourrons faire pour surmonter les contraintes absurdes que l'OTAN s'impose à elle-même et qui l'empêchent d'entamer un dialogue avec la Russie, et pour démontrer que l'OTAN n'est pas une menace pour elle ou ses intérêts, mieux ce sera. Nous devons être réalistes quant à la mesure dans laquelle nous pouvons influencer les résultats de la Russie en matière de droits de l'homme et de démocratie. Je le dis avec regret, car les défenseurs russes des droits de l'homme comptent parmi les personnes les plus courageuses que j'aie rencontrées. Mais les interventions occidentales sur ces questions sont reçues avec une grande méfiance, nous exposent à des accusations d'hypocrisie (qu'en est-il de notre ami l'Arabie saoudite ?) et se sont souvent révélées totalement contre-productives - la relation entre Poutine et Clinton aurait été empoisonnée dès le départ par le fait que Clinton exigeait un traitement humain pour les terroristes tchétchènes. Une intervention occasionnelle très précise peut fonctionner, comme dans le cas des Allemands qui ont recueilli Navalny empoisonné. Mais, enfin, les performances de la Russie sur ce front évolueront en fonction des rythmes russes, et non en réponse aux pressions occidentales. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour encourager la société civile, y compris les liens commerciaux, en Russie. Le rapport de l'ISC comporte un sous-entendu inquiétant selon lequel toute personne qui fait des affaires avec la Russie ou les Russes est un "facilitateur", qui favorise la criminalité profonde. Cette affirmation est absurde. Il est évident que lorsqu'il y a criminalité, nous devons y faire face avec fermeté. Mais c'est en établissant des liens honnêtes et ouverts entre les entreprises, les étudiants, les institutions académiques, les professions, etc. que nous permettons aux Russes de comprendre et d'apprécier nos valeurs et notre mode de vie. Ils aiment venir ici et traiter avec nous, et nous devons les encourager, et non les ignorer. Nous devrions chercher un moyen de sortir du tapis roulant des sanctions. Comme indiqué ci-dessus, elles ne fonctionnent pas (si ce n'est pour permettre aux ministres de prétendre qu'ils "font quelque chose") et, une fois imposées, elles sont politiquement très difficiles à lever. Une première étape évidente consiste à renoncer à en imposer de nouvelles (ce qui aurait un impact, car le Royaume-Uni est considéré par la Russie et l'Occident comme un fervent partisan des sanctions), puis, en cas de dégel, à échanger les sanctions existantes contre des améliorations du comportement de la Russie (essentiellement l'approche utilisée avec l'Iran jusqu'à ce que les États-Unis fassent échouer tout le processus). Nous devrions chercher à établir un programme positif avec la Russie. Il y a beaucoup de choses dont nous devrions et pourrions parler : nos problèmes communs avec le fondamentalisme islamique, certaines "règles de conduite" pour le cyberespace, de meilleures communications militaires pour atténuer les crises potentielles, etc. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'une fois que vous avez établi un dialogue, vous ouvrez la possibilité de l'étendre au fil du temps à des questions plus difficiles comme la Syrie ou l'Ukraine. Je ne me fais aucune illusion. J'ai négocié trop longtemps avec la Russie pour imaginer que le retournement de situation sera facile ou certain. Mais le prix à payer pour réduire les tensions dangereuses dans les relations actuelles, pour ouvrir des canaux qui pourraient nous permettre d'anticiper les crises futures plutôt que d'y plonger, et peut-être pour montrer aux Russes qu'ils ont des possibilités géopolitiques autres que de se mettre à la remorque de la Chine, doit en valoir la peine.
  3. C'est formidable. Donc en gros, on rejoue les mêmes cartes, on rejoue la même partition qu'avec l'Ukraine en 2013 qui a abouti à la guerre du Donbass de 2014. C'est bien, on voit qu'on a tiré le retour d'expérience et les leçons apprises. Je rappelle au cas où que les Lords britanniques avaient fait un rapport en 2015 sur l'Ukraine et avaient parlé de "somnambulisme" :
  4. https://asialyst.com/fr/2021/05/28/coronavirus-covid-19-solo-chine-fournit-70-vaccins-pays-developpement/ Pfizer, qui a livré jusqu’à présent 450 millions de vaccins essentiellement dans les pays développés, a annoncé lors du sommet mondial de la santé son intention de fournir un milliard de vaccins à prix coûtants aux pays en développement dès cette année, et deux milliards dans un délai de 18 mois. AstraZeneca, dont le vaccin constitue l’essentiel des livraisons faites par la facilité Covax, se vante de pouvoir produire trois milliards de vaccins cette année en s’appuyant sur les quinze pays avec lesquels la société a passé des accords de production. Une déclaration qui peut paraître irréaliste quand on voit les problèmes de livraison du laboratoire anglo-suédois avec l’Union européenne. Les sociétés chinoises Sinopharm et Sinovac évaluent pour leur part leur capacité conjointe de production à trois milliards de doses pour 2021. Le Serum Institute of India, qui est sous-traitant d’AstraZeneca, a lui-même une capacité de production d’un milliard de vaccins. Si ces annonces se concrétisent, il n’y aura pas de pénurie de vaccins dans le monde.
  5. https://carnegie.ru/commentary/84333 (15 avril 2021) Un facteur beaucoup plus important a été la déclaration de Washington, le 31 mars, selon laquelle elle ne prolongerait pas une licence autorisant des transactions avec neuf entreprises pétrochimiques biélorusses appartenant à l'État. La prolongation actuelle de la licence expire le 26 avril. En 2008, lorsque les sanctions ont été introduites pour la première fois à l'encontre de ces entreprises, elles ont provoqué une crise diplomatique de grande ampleur, au cours de laquelle les deux ambassadeurs ont été rappelés. Le département d'État américain a même décidé de fermer l'ambassade à Minsk, mais la secrétaire d'État de l'époque, Condoleezza Rice, a changé d'avis, préférant conserver au moins une sorte de canal de communication. Ce qui inquiète Minsk, c'est le caractère extraterritorial des sanctions américaines : les restrictions n'affectent pas seulement les entreprises pétrochimiques figurant sur la liste, mais mettent également en danger leurs partenaires dans le monde entier, ce qui constitue un problème bien plus grave pour les dirigeants biélorusses. C'est pourquoi, jusqu'à récemment, Minsk a essayé de ne pas faire de vagues dans ses relations avec Washington et a réagi avec retenue aux nombreuses déclarations du département d'État et de l'ambassade des États-Unis concernant la situation politique en Biélorussie. Mais si les sanctions contre les entreprises biélorusses sont à nouveau appliquées, il n'y a plus de raison de faire preuve de retenue. Le département d'État insiste toujours sur le fait qu'il envisage de rétablir un ambassadeur à Minsk, mais le dégel des sanctions risque de mettre des bâtons dans les roues. Il va sans dire que les sanctions américaines n'atteindront pas les objectifs visés. Elles ne feront que creuser davantage le fossé entre Washington et Minsk, et pousser cette dernière à se rapprocher de Moscou.
  6. https://theconversation.com/dominic-cummings-how-the-uk-ignored-evidence-that-the-virus-is-airborne-161634 (27 mai 2021) La ventilation efficace des espaces intérieurs devrait être une priorité et bénéficier de ressources. Le niveau de dioxyde de carbone (CO₂) dans l'air ambiant est un bon indicateur du partage de l'air, car nous l'expirons. Toutes les entreprises, écoles et autres bâtiments publics devraient se procurer et utiliser des moniteurs de CO₂ et s'assurer que les niveaux restent dans la fourchette saine (400-700 parties par million). À plus long terme, les règles de conception des bâtiments doivent refléter les risques d'infections transmises par l'air.
  7. https://theconversation.com/the-idea-of-green-growth-is-flawed-we-must-find-ways-of-using-and-wasting-less-energy-160432 (28 mai 2021) Plus tôt cette année, des données de l'Union européenne ont montré que la production d'électricité renouvelable a dépassé le charbon et le gaz en 2020. Mais des recherches antérieures ont montré que pour remplacer la consommation totale d'énergie (et pas seulement d'électricité) du Royaume-Uni par la meilleure combinaison disponible d'énergie éolienne, solaire et hydroélectrique, il faudrait la totalité de la masse terrestre du pays. Pour le faire pour Singapour, il faudrait la superficie de 60 Singapours. À l'échelle mondiale, malgré la construction de nombreuses infrastructures d'électricité renouvelable, nous n'avons pas encore augmenté la part des énergies renouvelables dans notre consommation totale d'énergie. Si nous continuons à vivre comme si de rien n'était - le rêve sous-jacent du concept de "croissance verte" - nous finirons par détruire la capacité de maintien de la vie de notre planète. Les deux concepts - croissance verte et environnementalisme - sont intrinsèquement incompatibles. En Nouvelle-Zélande, l'écologie trouve ses racines dans des mouvements tels que la campagne Save Manapouri, qui s'est battue pour sauver d'anciennes forêts indigènes de l'inondation lors de la construction d'un barrage hydroélectrique.
  8. https://theconversation.com/west-papua-is-on-the-verge-of-another-bloody-crackdown-161272 (27 mai 2021) "Détruisez-les d'abord. Nous discuterons des questions de droits de l'homme plus tard". Ce sont les propos rapportés de Bambang Soesatyo, président de l'Assemblée consultative du peuple auprès de l'armée indonésienne (TNI), le mois dernier. Il parlait du peuple autochtone du territoire contesté de Papouasie occidentale, qui cherche à obtenir l'indépendance de l'Indonésie. Ces propos ont suscité des inquiétudes quant à la possibilité que la Papouasie occidentale soit à nouveau sur le point de subir une violente répression - ou pire - de la part des forces de sécurité d'élite indonésiennes, dont les tristement célèbres Kopassus. Le catalyseur immédiat de cette dernière intervention militaire a été la fusillade mortelle du général de brigade Gusti Putu Danny Karya Nugraha, chef des services de renseignement indonésiens en Papouasie, le 25 avril. L'acte a été revendiqué par des membres de l'Armée de libération nationale de Papouasie occidentale, la TPN-PB. Danny se trouvait dans la région des hauts plateaux pour enquêter sur le meurtre de deux enseignants et d'un jeune, accusés par la TPN-PB d'être des espions indonésiens. Après le meurtre, le président Joko "Jokowi" Widodo a ordonné aux forces de sécurité de l'État de "poursuivre et d'arrêter" tous les militants armés et Bambang a menacé d'"écraser" les rebelles. De nombreux Papous pensent qu'ils sont confrontés à un génocide au ralenti, car ils sont progressivement marginalisés et leurs terres sont expropriées de force pour des opérations d'exploitation forestière, de palmiers à huile et de mines soutenues par l'armée. L'une des principales raisons de l'escalade du conflit ces dernières années est la politique menée par Jokowi. Il pense que le développement économique l'emportera sur le nationalisme papou et a fait de l'accélération du développement un remède au conflit. Le principal de ces projets est la construction d'une autoroute traversant la région des hauts plateaux jusqu'à la côte, qui "ouvrira" l'intérieur de la Papouasie. Ce sont ces régions mêmes où les Papous restent majoritaires et conservent un certain degré de contrôle sur leur vie. Là où Jokowi voit le développement économique découlant de la route, les Papous voient davantage de soldats, de sociétés d'exploitation forestière et minière, et davantage de colons indonésiens. Il y a trois ans, les forces du TPN-PB ont tué au moins 24 travailleurs indonésiens de la route, qu'ils accusaient d'être des espions de l'armée indonésienne, dans le but d'arrêter la construction de la route. Depuis lors, la région est fortement occupée par l'armée, ce qui a entraîné l'expulsion de quelque 45 000 personnes de leurs foyers. Les combattants papous considèrent le conflit comme une guerre légitime de libération nationale contre des envahisseurs étrangers. Le TPN-PB aurait signalé qu'il pourrait commencer à cibler les colons non papous si des civils papous sont tués ou blessés lors de la répression militaire, ce qui semble très probable. https://www.voanews.com/east-asia-pacific/us-explores-ties-controversial-indonesian-army-unit (29 janvier 2018) Le Kopassus, abréviation de "Special Forces Command" en indonésien, a été fondé en 1952 et ses activités comprennent la guerre non conventionnelle, le sabotage, la contre-insurrection, le contre-terrorisme et le renseignement. Elle a acquis une certaine notoriété pour ses abus au Timor oriental pendant l'occupation indonésienne (qui a pris fin en 1999) et lors des émeutes raciales de Jakarta en 1998, lorsque la Kopassus a été impliquée dans les meurtres et les violences contre des Indonésiens d'origine chinoise. L'unité était la plus forte pendant la dictature de Suharto, qui est tombée en 1998, et a eu une stature quelque peu diminuée dans l'ère démocratique. "Elle occupe toujours une position prestigieuse, c'est certain, mais elle est loin de sa position sous le Nouvel Ordre de Suharto", a déclaré Yohanes Sulaiman, professeur d'études de défense à l'université General Achmad Yani. "S'il y a une normalisation [des relations avec les États-Unis], le chef du Kopassus pourrait redevenir très important." "La grande question est de savoir si le Sénat américain l'autorisera, car il n'y a aucune chance que le Kopassus présente des excuses ou soit tenu responsable de ce qui s'est passé au Timor oriental", a déclaré Sulaiman. "Il est difficile de dire quel sera le résultat, car la balle est dans le camp des États-Unis, pas dans celui de l'Indonésie." L'homologue indonésien de Mattis, Ryamizard Ryacudu, a exprimé l'espoir que les États-Unis reviennent sur leurs sanctions à l'encontre de l'unité, qui ont été prises à la lumière des violations des droits de l'homme au Timor-Oriental pendant la lutte pour l'indépendance de ce pays à la fin des années 1990. "Pendant un certain temps, des sanctions ont été prises à l'encontre de Kopassus .... [Mattis] va essayer de les supprimer", a déclaré Ryacudu la semaine dernière. "L'une des sanctions est clairement qu'ils ne sont pas autorisés à aller en Amérique. Ils ne peuvent pas s'entraîner ensemble, et il va rouvrir ce dossier." Le voyage de Mattis en Indonésie s'inscrit dans le droit fil de sa stratégie visant à renforcer les alliances militaires étrangères en tant que rempart contre la puissance russe et chinoise. Mais il est peu probable que l'Indonésie se mette en quatre pour prendre parti, pour ainsi dire, entre les États-Unis et la Chine.
  9. https://theconversation.com/kidnapping-of-roman-protasevich-will-force-pariah-belarus-more-firmly-into-russias-orbit-161678 (27 mai 2021) En dernière analyse, la situation fait le jeu de la Russie, car un Loukachenko faible donne à Moscou un moyen de pression supplémentaire sur la Biélorussie. Cela augmente potentiellement les perspectives à long terme de la formation d'une "union étatique" entre les deux pays. L'économie biélorusse reste fortement tributaire des importations de pétrole russe subventionné. Un nouveau plan de défense stratégique quinquennal a été adopté en mars. Il prévoit une intégration accrue des forces armées des deux pays et la construction d'une base aérienne russe sur le territoire biélorusse. M. Poutine et M. Loukachenko devraient se rencontrer à nouveau cet été, puis lors d'une session d'automne du Conseil suprême de l'État de l'Union Russie-Biélorussie, un organe créé pour étudier l'union entre les deux États. Au cours de ces réunions, ils devraient officialiser et signer diverses "feuilles de route" visant à rapprocher la Russie et la Biélorussie. Il est encore difficile de dire si une fusion complète entre les deux États aura lieu dans un avenir proche. Mais la récente recrudescence de l'agression de Minsk contre l'opposition éloignera encore davantage la Biélorussie de l'Ouest et pourrait permettre à Moscou d'obtenir plus facilement des concessions favorables lors de futures négociations.
  10. https://www.dw.com/fr/assimi-goïta-lhomme-au-centre-de-la-transition-au-mali/a-57662444 (26 mai 2021) Pour Etienne Fakaba Sissoko, directeur du Centre de recherche d’analyses politiques, économiques et sociales du Mali, l’éviction de Sadio Camara s’expliquerait en grande partie par sa proximité avec la Russie et celle de Modibo Koné par des accusations d'atteinte aux droits de l'homme. Certaines sources révèlent que, par exemple, Modibo Koné, qui est le ministre de la Sécurité, est cité dans beaucoup de rapports des Nations-unies, dans beaucoup de rapports d'exactions. Et que ce serait une des raisons qui auraient poussé justement le gouvernement à vouloir se débarrasser de ce militaire. Et quand vous prenez le colonel Sadio Camara, on lui reprocherait d'être très proche aujourd'hui de la Russie au détriment des autres partenaires comme la France. C'est une des raisons également qui justifierait son éviction parce qu'il s'apprêtait à signer des conventions, et pas des moindres, avec la Russie. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/05/28/mali-assimi-goita-colonel-aux-deux-coups-d-etat_6081936_3212.html Peut-être « prisonnier » de ceux qui l’ont placé au-devant de la scène comme le pensent plusieurs sources qui l’ont approché ces dernières semaines, Assimi Goïta... https://information.tv5monde.com/afrique/mali-le-colonel-goita-tend-la-main-aux-civils-pour-faire-baisser-la-pression-410614 (28 mai 2021) Le colonel Assimi Goïta a déclaré vouloir former un gouvernement autour du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Vendredi après-midi, à Bamako, plusieurs centaines de Maliens ont manifesté leur soutien aux colonels et, pour nombre d'entre eux, leur hostilité à la France, réclamant l'engagement de la Russie. Dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 mai, les militaires ont libéré les anciens président et Premier ministre, un geste salué, vendredi, par Moscou comme étant "un pas dans la bonne direction".
  11. Je transcris les passages qui me paraissent à souligner, en ajoutant quelques sources internet parmi celles qu'il mentionne : 18:08 Piarroux (P) : Dire que ça pouvait être les Népalais, ça a d'abord été présenté comme une rumeur. Thinkerview (T) : Qui a présenté cela comme une rumeur infondée ? P : Les officiels, on va le voir plus précisément ; les experts ; donc tout ce qui est parole institutionnelle, s'est ligué pour dire : "non, non, ça n'est absolument pas quelque chose de crédible, cette histoire de Népalais. C'est des histoires politiques... T : Des conspirationnistes ? P: Ils n'ont pas dit "conspirationnistes", par exemple le maire de Mirebalais - il ne pouvait pas dire autrement puisque ça a commencé chez lui - a été accusé de dire ça à des fins politiques. 19:05 P : Maintenant on va voir comment se fait la désinformation : effacement des preuves, éléments de langage et manipulation des cartes. 19:43 [Article de lepoint.fr du 27 octobre 2010] https://www.lepoint.fr/monde/l-epidemie-de-cholera-en-haiti-pourrait-s-intensifier-previent-l-oms-27-10-2010-1255126_24.php Mme Chaignat [Dr Claire-Lise Chaignat, coordinatrice du groupe spécial de lutte contre le choléra de l'OMS.] a affirmé pour sa part qu'il était "absolument impossible" que la maladie ait été apportée par des humanitaires venant de pays où le choléra est présent. Selon elle, ce n'est pas la première fois que le choléra apparaît dans un pays sans qu'aucune explication soit trouvée. 21:40 P : J'avais compris qu'il y avait eu une autre investigation mais je n'ai eu le rapport qu'à la fin (...) Déjà une équipe était venue à Mirebalais, où il y avait un hôpital soutenu par des médecins cubains. Quand les cubains ont vu arriver les premiers cas de diahhrée, ils ont tout de suite signalé le problème, et tout de suite cela a enclenché une mission sur le terrain. (...) Les enquêteurs inspectent les tuyaux et la fosse à ciel ouvert. Ce qui est intéressant c'est que ce rapport est resté mis de côté pendant un peu plus d'un mois, avant que je puisse l'avoir. Et personne ne l'avait vu. Finalement même l'ONU reconnaîtra qu'il y avait eu des travaux au niveau de ce bloc sanitaire juste après le début de l'épidémie, sans expliquer pourquoi ces travaux avaient eu lieu. 24:05 "Deadly River", c'est un livre écrit par un professeur de l'université de Californie à Los Angeles, qui s'appelle Ralph Frerichs, professeur de santé publique, qui au moment où l'épidémie a démarré, tenait déjà un site internet sur le choléra et sur un épidémiologiste connu qui s'appelle John Snow (1813-1858) et très vite il a eu la puce à l'oreille à propos des éléments de langage. Il a trouvé que c'était bizarre, en particulier, qu'on explique qu'il ne fallait pas rechercher l'origine de l'épidémie. https://www.amazon.fr/Deadly-River-Cholera-Cover-Up-Post-Earthquake/dp/1501713582 (30 juin 2017) L'histoire implique des manœuvres politiques de la part d'organisations puissantes telles que les Nations unies et ses troupes de maintien de la paix en Haïti, ainsi que de l'Organisation mondiale de la santé et des Centres américains de contrôle des maladies. 25:47 Jonathan Katz, ce journaliste dont je vous ai parlé, a l'idée d'utiliser une loi américaine qui permet d'avoir communication des messages échangés au sein des administrations. Il y a des communications entre personnes du CDC, qui parlent du National Security Council. Le CDC venait d'avoir les souches et était sur le point de savoir si cela vient du Népal ou d'Asie du Sud, et il fallait préparer les éléments de langage pour que l'on ne vienne pas à dire de manière "pernicieuse" (le mot est dans ces mails) que peut-être ce sont les Népalais qui l'ont apporté. Les épidémiologistes américains étaient sous pression de l'administration américaine. D'ailleurs, CDC leur adresse c'est cdc.gov : on sait qu'ils dépendent du gouvernement. T: Quels arguments ont été avancés pour ne pas rechercher l'origine d'une épidémie ? 27:54 P: On a trop de choses à faire, trop de travail. C'est des arguments à la con. Un épidémiologiste n'a qu'à soigner, alors que tous les épidémiologistes ne sont pas médecins. T: Qui est-ce qui disait cela ? P: Des gens du CDC l'ont dit. De l'OMS l'ont dit. Des personnalités plutôt institutionnelles, mais experts. T: Vous avez les noms ? P: Ils sont dans "Deadly River". 28:56 Quelque chose de tout à fait extraordinaire, c'est une des grandes revues, le Lancet, qui a une revue fille qui s'appelle le Lancet Infetious Diseases, qui début décembre se sent inspirée en disant "on va faire un éditorial" avec l'ensemble des éditeurs du Lancet Infectious Diseases, en expliquant que comme le choléra revient en Haïti ("revient", c'est pas tout à fait ça !), blâmer, accuser ne sert à rien. Et à la fin ils concluent que peut-être, plus tard, ça pourrait être intéressant de chercher l'origine comme une sorte de curiosité scientifique. (...) C'est dit par la plus grande revue sur les maladies infectieuses au monde. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(10)70265-6/fulltext 30:15 On avance d'une case avec des grandes revues généralistes qui vont dire la même chose : "épidémie d'accusations". Tout est repris sur la recherche de boucs émissaires dans les épidémies etc. https://www.nytimes.com/2010/11/21/weekinreview/21mcneil.html "Nommer des pays individuels n'est pas productif", a déclaré le Dr Scott F. Dowell, chef de la réponse à l'épidémie haïtienne aux Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis. "Nous nous concentrons sur ce nombre de décès vraiment inacceptable". "De notre point de vue, cela n'a vraiment aucune importance", a déclaré Imogen Wall, porte-parole des Nations unies en Haïti. Tout transfert d'une maladie d'un endroit à un autre est regrettable. Mais il n'est souvent pas prévisible. Et la "faute" - si c'est le mot - incombe souvent autant aux victimes qu'aux vecteurs, puisque, comme dans le cas de la syphilis, ils ne font pas attention aux personnes qu'ils fréquentent, et que, dans le cas du choléra, il faut un manque d'hygiène pour qu'il se propage. 31:16 Une raison aussi de chercher et d'expliquer les choses, c'est quand il n'y a pas d'explication, quand on dit qu'il y a un mystère, les gens ne vont pas rester sur cette idée "c'est un mystère" et une des conséquences possibles c'est qu'ils cherchent d'autres causes. Alors c'est peut-être de la sorcellerie. En Haïti, il y a le vaudou, etc, et les prêtres vaudou ont été la cible de lynchages. (...) Plusieurs dizaines de lynchages auront lieu, essentiellement dans des zones reculées. Dans ce contexte de mystère. https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/12/23/cholera-en-haiti-les-autorites-inquietes-de-lynchages-a-mort_1456914_3222.html 32:16 T: Y a-t-il eu d'autres hypothèses crédibles mises en avant ? P: Elle est mise en avant dès le 22 octobre. Le site de la MINUSTAH n'existe plus, mais on a des captures d'écrans (...) pour dire que le premier cas qui a été rapporté selon le ministère Haïtien de la Santé a été recensé le 24 septembre dans le Bas-Artibonite, donc à un endroit différent de là où se trouvent les militaires, et avant même qu'il n'y ait la relève des militaires. Mais personne n'a cette information et personne ne peut la confirmer. Il n'y avait pas de cas à ce moment là et il n'y avait aucun intérêt à raconter qu'il y avait du choléra avant. L'hypothèse alternative nous ramène vers le Bas-Artibonite, zone d'estuaires avec des eaux saumâtres et on sait que dans les eaux saumâtres il y a des vibrio cholerae. Alors c'est pas forcément les mêmes que ceux qui donnent le cholera. Et il y a une théorie développée par un professeur américain qui s'appelle Rita Colwell, qui a eu un succès extraordinaire, qui a été présidente de la fondation de l'académie des sciences américaine, qui a été conseillère de Barack Obama, qui a publié plein de choses et qui a érigé cette théorie en paradigme, et qui a expliqué que les épidémies de choléra, ça se passe d'abord dans l'environnement, avec le plancton, prolifération du plancton et de là émergent les épidémies. Donc cela allait très bien pour dire "quelque chose a émergé dans le Bas-Artibonite". On peut rajouter un élément que le CDC a proposé assez rapidement : en plus, puisqu'on savait que le vibrio cholerae provenait d'Asie : il a pu arriver par le ballast des bateaux. L'histoire du ballast est restée quelques années sur le site du CDC. Après ils ont trouvé que c'était un peu relou, et ils l'ont enlevée. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23017338/ Preventing maritime transfer of toxigenic Vibrio cholerae 37:58 Une série d'experts examinent une carte. On voit bien que tous les cas sont le long du fleuve Artibonite. On comprend que ça descend de Mirbalais vers la côte. C'est plus compliqué d'imaginer que ça remonte, y compris par la route, qui n'est qu'une piste en mauvais état. Il n'y a pas beaucoup de trafic. Le trafic principal du Bas-Artibonite, c'est vers Port-Au-Prince. 42:23 Là c'est un article qui sort l'année suivante : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3310586/ Ce sont des considérations sur la vaccination. Là n'est pas le propos, mais ce qui est marrant c'est la fresque qui décrit l'épidémie : d'abord ça commence au 20 octobre : ce qui s'est passé les 16,17,18 et 19 octobre, soit quelques centaines de cas de choléra, n'apparaissent pas. Ils disparaitront de toutes les bases de données. Et puis ça commence par le Bas-Artibonite. [rappel : les Népalais et la commune de Mirebalais sont dans le département du Centre, et non dans le Bas-Artibonite]. 43:06 La presse peut s'emparer du sujet et dire : les experts disent que les Nations Unies n'ont pas apporté le choléra, puisqu'il était déjà là. 43:31 Par exemple, là on a un article du Guardian, et le Guardian interroge des scientifiques. Qui va-t-il interroger ? Il va interroger Rita Colwell. Il va interroger un autre qui a beaucoup travaillé avec Rita Colwell, qui est le professeur David Sack, et qu'est-ce qu'ils vont lui raconter ? Ils vont raconter que c'était dormant dans le delta de l'Artibonite, qu'il a fait chaud, qu'il y a eu le tremblement de terre, qu'il y a eu un cyclone. Et ça deviendra la vérité scientifique. À la fin du mois de novembre il n'y a plus aucun doute, tout le monde est convaincu que cette histoire de Népalais, c'était de la foutaise. Ce qui est important c'est ce que disent les scientifiques. https://www.theguardian.com/environment/2010/nov/22/haiti-cholera-un-weather T: Ne voit-il pas de la désinformation là où il n'y a que de l'incompétence ? 44:57 P: C'est quand même embêtant parce que là on est sur les principaux experts sur le domaine. 45:39 P: Ceux de MSF France qui ont sorti l'information avec moi se sont fait pourrir par leurs collègues d'autres sections de MSF. 47:26 Ca c'est intéressant, la méthode du panel indépendant. On a encore ce genre de pratique : c'est de nommer un panel indépendant, mais quand même en le nommant bien. J'ai pris les noms des membres du panel, j'ai rajouté Rita Colwell et choléra. Est-ce que les membres du panel ont un lien avec Rita Colwell à propos du choléra ? Et là vous verrez [sur PubMed] 27 articles et que les 3 experts du panel, médecins ou épidémiologistes, non seulement travaillent avec Rita Colwell, mais en plus défendent les mêmes thèses que Rita Colwell sur le choléra qui vient de l'environnement. La 4e personne du panel est une ingénieur qui n'écrit pas sur le choléra. C'est ce panel qui va devoir enquêter et arbitrer entre la théorie de Rita Colwell, David Sack (depuis les Etats-Unis) et une investigation (je suis sur le terrain). David Sack, c'est un grand spécialiste - depuis on s'est rabiboché, depuis il a jeté l'éponge - est nommé discrètement par l'ONU pour faire un rapport sur mon rapport, et il conclut que j'ai dû me tromper. Il part du principe qu'il n'y avait pas de soldats malades. J'imagine que les militaires peuvent ne pas avoir dit qu'ils avaient des soldats malades, et c'est ce que lui n'a pas imaginé. 01:03:26 qu'est ce qui est écrit au milieu du plan [d'élimination du choléra], résumé stratégique : la bactérie étant dans l'environnement, des cas sporadiques seront diagnostiqués. (...) Même si on comprend que ce sont les Népalais, l'histoire de l'environnement comme milieu de culture est restée. Le plan demande 2,2 milliards pour la santé, mais ne donne aucun espoir de s'en débarrasser. 01:17:22 Le cyclone Matthew à peine terminé, le 7 octobre [2016] dans le Guardian, il y avait un article expliquant qu'il fallait absolument lancer une grande campagne de vaccination. On voit que la fondation Bill et Melinda Gates est dans le coup. Les deux auteurs de l'article se revendiquent de la fondation. 01:19:36 On retrouve la fondation Bill et Melinda Gates dans la strate de production du vaccin. 01:20:17 [Eubiologics] n'est pas caritatif, c'est une vraie entreprise pour gagner de l'argent. 01:20:53 Je suis tombé sur cet article [dans une revue financière https://www.barrons.com/articles/how-to-make-money-1481671644 ],cela explique que cette boîte, Eubiologics, c'est une des boîtes d'un portefeuille d'un fonds d'investissements cogéré par la JP Morgan Bank et la fondation Bill et Melinda Gates. La suite de l'article explique quand même que là, ça rapporte un max. En particulier, cette histoire de vaccin, c'est des rentabilités extrêmement importantes. 01:21:45 T: C'est des paris risqués, d'investir pour de la recherche de vaccin... P: On prend moins de risque quand on est bien placé pour demander sa préqualification parce que l'OMS est un peu redevable. Quand on a en plus des équipes scientifiques qui vont faire les enquêtes et les études intéressantes. Il ne s'agissait pas de faire un vaccin, il s'agissait de le rendre moins cher. Le vaccin existait déjà. Au lieu de prendre des flacons en verre, les faire en plastique : c'est une bonne idée. 01:25:49 On a maintenant un recul de plus de deux ans, 2000 prélèvements, et il n'y a plus un seul endroit où il y a du choléra en Haïti, et ça n'empêche pas... La fondation Bill et Melinda Gates insiste [déjà en 2018] donne 10 millions de dollars à la global task force pour organiser une campagne de vaccination. Malheureusement le choléra s'arrête un peu vite. 01:26:47 Non je ne veux pas donner des arguments aux complotistes. Je donne des faits. Je ne balance pas le nom. Je l'ai trouvé sur le document. Ce n'est pas moi qui balance le nom. La lettre, elle est là. Dans l'article financier, il est bien expliqué que c'est eux qui possèdent l'entreprise. Tout le monde sait que la fondation Bill et Melinda Gates est le premier partenaire privé dans Gavi. 01:27:27 Mon problème, moi c'est l'intégrité scientifique. Je voudrais montrer maintenant cette publication (...) parue l'été dernier, qui explique comment on va éliminer le choléra en Haïti. Il y avait déjà plus de choléra depuis un an et demi. (...) Vous voyez encore "funding : Bill & Melinda Gates Foundation". https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32710864/ [Citant Jean-Hugues Henrys et al.] "nous considérons ces omissions [sur l'éradication du choléra en Haïti] comme une désinformation cruciale". https://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(20)30450-2/fulltext Therefore, we consider these omissions in the Article as a crucial misinformation.
  12. https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/manifestations-en-bielorussie-loukachenko-a-sous-estime-la-colere-du-peuple_2132861.html (14 août 2020) La Biélorussie porte-t-elle bien son surnom de "dernière dictature européenne" ? Alexandra Goujon : C'est un qualificatif à la fois réducteur et par certains aspects justifié... On a affaire à un pouvoir où l'usage de la violence est récurrent, le pluralisme politique inexistant. Le Parlement n'est qu'une chambre d'enregistrement depuis très longtemps. Il n'y a pas d'opposition dans les institutions politiques. Les figures de l'opposition sont soit en exil, soit en prison ou y ont passé plusieurs années. Il y a donc une forme d'usure de l'opposition qui explique aussi la mobilisation aujourd'hui de citoyens ordinaires. L'opposante Svetlana Tsikhanovskaïa, qui a fui en Lituanie, n'est pas une militante à la base. Elle l'est devenue parce que son mari, blogueur, prétendant à la présidentielle, a été incarcéré. Enfin, il faut rappeler que la Biélorussie est le seul pays européen qui n'est pas membre du Conseil de l'Europe et de la Cour européenne des droits de l'homme. Pourquoi ? Car que le pays autorise toujours la peine de mort. Chaque année, il y a plusieurs exécutions. Le "contrat" imposé par Loukachenko à sa population ne fonctionne plus. Ce contrat consiste à leur dire : je contrôle politiquement, vous n'avez pas beaucoup de droits mais en échange je vous assure une protection économique, sociale et politique. Sur les deux premiers volets, la politique de redistribution, d'aides aux agriculteurs, a marché un temps, grâce notamment aux subventions russes. Mais la Russie commence à couper le robinet et la Biélorussie a peu de ressources. Résultat, le pays est en stagnation économique. A cela s'ajoute la gestion du Covid : il n'y a eu ni confinement, ni port du masque obligatoire, sans parler des remèdes douteux prônés par le président, comme boire de la vodka...Le problème, c'est que les jeunes s'informent maintenant sur internet et les réseaux sociaux, ils se rendent bien compte qu'on ne leur dit pas la vérité... Le point de départ est identique, d'ailleurs un an après la révolution orange, il y avait eu en Biélorussie la "révolution en jeans". Mais au-delà de ce cadre, il reste une différence énorme : la Biélorussie est un régime beaucoup plus violent, sans opposition politique. L'opposition est quasiment un mouvement clandestin, en Biélorussie. On peut se demander pourquoi Loukachenko a laissé se présenter Svetlana Tikhanovskaïa... Peut-être qu'il ne l'a pas crue dangereuse et s'est dit qu'il créait ainsi une soupape, qu'on ne pourrait pas lui reprocher de museler l'opposition... L'obsession de Loukachenko, comme beaucoup de dictateurs, est d'être trahi par les siens. Pour éviter cela, il change régulièrement les personnes de postes, humilie en public des directeurs d'entreprises ou des ministres. Il a créé plusieurs services spéciaux pour imposer une forme de surveillance réciproque. Bref, il fait tout pour empêcher la moindre solidarité horizontale. Le robinet coupé a été rouvert : - -
  13. https://journals.openedition.org/monderusse/7225 Alexandra Goujon, Révolutions politiques et identitaires en Ukraine et Biélorussie (1998-2008) Toutefois, si l’Ukraine s’attache surtout à distinguer son histoire de celle de la Russie, la Biélorussie oscille entre une vision étroitement nationale et une conception panslave de son histoire. La politique linguistique, autre élément clé de la construction nationale, suit aussi des logiques différentes dans les deux pays : si l’Ukraine choisit de promouvoir l’ukrainien en tant qu’unique langue nationale, la Biélorussie fait le choix d’un bilinguisme qui favorise le russe. L’institution présidentielle, qui joue un rôle clé dans la plupart des pays de l’ex-URSS, repose en Ukraine et en Biélorussie sur un agencement institutionnel similaire, mais donne lieu à des pratiques politiques différentes. Si, en Ukraine, le pouvoir présidentiel est limité par certaines prérogatives du Parlement et par la place du Premier ministre, en Biélorussie s’instaure progressivement un présidentialisme sultanique. De même, si le pluralisme idéologique et le concept de représentation politique sont très forts en Ukraine, le régime biélorusse repose depuis le milieu des années 1990 sur un rejet de cette représentation. L’auteur compare le rôle des parlements, la place des partis politiques et la structuration de l’opposition pour pointer les différences entre les deux régimes. Le succès de la révolution orange, tout comme l’échec de la révolution en jeans, s’explique en grande partie, selon l’auteur, par le régime politique, et notamment par son acceptation du pluralisme qui permet à une opposition de se structurer et de se faire entendre. Le pluralisme politique renvoie à son tour à un pluralisme social : « La démocratisation en Ukraine est ainsi à la fois fondée sur un pluralisme culturel, idéologique, régional, qui est entretenu par et à travers une construction nationale respectueuse du pluralisme politique. Quant à l’autoritarisme en Biélorussie, il n’est pas tant le produit d’une faiblesse de l’identité nationale que la manifestation de sa possible homogénéisation spatiale et sociale » (p. 231).
  14. Le lien que je donne conduit à une interview vidéo de Renaud Piarroux, le fameux membre de l'équipe française en question. Donc on peut penser qu'il maîtrise le sujet. L'ONU, c'est des scientifiques "reconnus", qui publient dans des publications revues par des pairs. Il y a toute une machinerie "scientifique" qui s'est mise au service du "freinage des 4 fers". Le deuxième volet de l'affaire, c'est les efforts faits pour nier que l'épidémie était au bout d'une dizaine d'années éradiquée par les moyens médicaux conventionnels, dans le but de fourguer un vaccin. En réaccréditant la thèse d'une possible réapparition "spontanée" de la bactérie.
  15. La dissimulation de l'origine du choléra à Haïti, cela compte ? http://www.air-defense.net/forum/topic/21049-haïti-lîle-maudite/?do=findComment&comment=1402903
  16. Attention, cela va les mettre en conflit avec les Groenlandais.
  17. Bonne remarque. Quelques précisions ici : https://au.news.yahoo.com/coronavirus-scientists-say-virus-designed-specifically-for-humans-234837177.html (25 mai 2020) Le professeur Petrovsky affirme qu'il ne conteste pas la science sur laquelle reposent les affirmations d'autres scientifiques qui réfutent la théorie du laboratoire, comme celles publiées dans la revue Nature Medicine en mars (*), selon lesquelles l'aptitude élevée de l'agent pathogène à se lier à l'homme est très probablement le résultat d'une sélection naturelle sur une ACE2 (enzyme) humaine ou de type humain, ce qui exclut toute intervention en laboratoire. Cette conclusion ne saurait être plus fausse, car la "sélection naturelle sur une ACE2 humaine ou de type humain" décrit parfaitement ce qui est couramment fait dans les laboratoires du monde entier, y compris à Wuhan, pour forcer l'évolution des virus dans une direction particulière en les cultivant sur des cellules humaines", a déclaré le professeur Petrovsky. (*) https://www.nature.com/articles/s41591-020-0820-9 (17 mars 2020) Le SARS-CoV-2 semble posséder un RBD qui se lie avec une forte affinité à l'ACE2 de l'homme, du furet, du chat et d'autres espèces présentant une forte homologie de récepteurs.
  18. Le co-président des Verts, Robert Habeck, au cours d'une visite sur le front du Donbas en Ukraine a déclaré qu'il était favorable à des livraisons d'armes allemandes à l'Ukraine. https://www.faz.net/aktuell/politik/inland/kommentar-die-gefahr-geht-von-putin-aus-nicht-von-habeck-17359638.html (26 mai 2021) La bombe que Robert Habeck a fait éclater en Ukraine a provoqué quelques explosions secondaires dans son propre parti. Bien sûr, le vieux cheval de bataille Jürgen Trittin a dû nous rappeler que les Verts ont un passé pacifiste - si l'on fait abstraction des guerres intra-partisanes qui ont éclaté chaque fois que la relation des Verts avec l'utilisation de la force militaire était en jeu. Pour les jeunes cadres dirigeants, cependant, il en va de même : Le silence est le premier devoir des Verts. Après tout, Robert n'avait parlé que d'armes défensives, c'est-à-dire, au mieux, d'hélicoptères de sauvetage et de boules de coton pour arrêter une hémorragie. Mais Habeck a également prononcé quelques phrases qui ne peuvent pas être balayées d'un revers de main en affirmant que l'honneur d'être reçu par le Président de la République lui est monté à la tête. Il s'agit notamment de l'évaluation selon laquelle l'Ukraine ne se bat pas seulement pour elle-même, mais défend également la sécurité de l'Europe. En effet, Poutine testerait non seulement la résistance de l'Ukraine en Ukraine, mais aussi celle de l'Occident. Cette situation n'est pas particulièrement réjouissante en Allemagne, comme l'ont montré les douleurs qui ont résonné dans les autres partis après l'initiative de Habeck. Le chef du groupe parlementaire SPD Mützenich a même qualifié de "dangereuses" les déclarations de "l'ancien ministre de l'environnement du Land". C'est donc le seigneur de la guerre Habeck qui représente un danger pour la paix en Europe, et non Poutine ? Et le SPD veut former une coalition avec un parti aussi belliciste ? https://www.tagesschau.de/inland/innenpolitik/habeck-waffen-ukraine-103.html (26 mai 2021) L'appel du leader des Verts, M. Habeck, en faveur de livraisons d'armes à l'Ukraine a suscité des réactions majoritairement négatives. Outre le gouvernement fédéral, les amis du parti ont également pris leurs distances avec la proposition. Habeck s'y tient - et est devenu plus concret. Après la pression exercée par le leader du parti vert Robert Habeck en faveur de livraisons d'armes à l'Ukraine, le gouvernement allemand a réagi de manière négative. "Nous poursuivons une politique restrictive et responsable en matière d'exportation d'armes et ne délivrons pas de licences pour des armes de guerre en ce qui concerne l'Ukraine", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert. M. Seibert a réaffirmé que, du point de vue du gouvernement, le conflit en Ukraine doit être résolu politiquement. Il a ajouté que l'Allemagne soutenait l'Ukraine de diverses manières. "Je ne peux parler que pour ce gouvernement fédéral au cours de cette période législative - et rien ne changera alors." Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré qu'il n'avait pas connaissance d'une quelconque demande de livraison d'armes de la part de l'Ukraine. La chef des Verts, Annalena Baerbock, a commenté les propos de son co-leader, mais a surtout réitéré le refus de son parti de fournir des armes aux zones de guerre : "C'est également dans notre programme, et c'est ainsi que nous voyons les choses en tant que chefs de parti", a-t-elle déclaré mercredi soir dans l'émission "Maischberger" de la chaîne ARD. Die Woche". Interrogé par l'animatrice Sandra Maischberger sur l'appel initial de Habeck en faveur des livraisons d'armes, la candidate des Verts à la chancellerie a d'abord répondu : "Il ne l'a pas dit comme ça." Elle a ensuite précisé que Habeck avait demandé un soutien pour la mission de l'OSCE en Ukraine et l'avait également précisé sur la radio Deutschlandfunk. Mme Baerbock a ajouté : "Robert Habeck a été très clair ce matin : il ne s'agit pas d'armes défensives, mais - comme nous l'avons également précisé récemment - de déminage, de récupération de blessés, de civils, avec des véhicules blindés, et aussi de la question du soutien à la mission de l'OSCE." Cependant, Habeck n'avait fait aucun commentaire sur la mission de l'OSCE lors de l'interview radio de mercredi matin. Le vice-président du groupe parlementaire SPD, Sören Bartol, a déclaré à l'agence de presse dpa que même pendant le mandat du gouvernement rouge-vert, il y a toujours eu un consensus "pour de bonnes raisons" pour qu'aucune arme ne soit fournie aux zones de tension. "Habeck visite l'Ukraine et déjà il annule ce consensus. C'est naïf." L'Allemagne serait bien avisée de s'en remettre à la diplomatie, a-t-il dit. "Les livraisons d'armes ne doivent pas alimenter et prolonger les conflits", a souligné M. Bartol. https://www.n-tv.de/politik/Baerbock-um-Schadensbegrenzung-bemueht-article22579097.html (27 mai 2021) Mercredi matin, il a clarifié ses propos. Dans une interview accordée à Deutschlandfunk, il a cité "les équipements de vision nocturne, les équipements de reconnaissance, la neutralisation des explosifs et munitions, les Medevacs (avions de transport sanitaire)" comme exemples de sa demande. Mais ce ne sont pas des armes. Le contrôle allemand des armements ne fait pas de distinction entre les armes offensives et défensives.
  19. https://www.france24.com/fr/amériques/20210527-joe-biden-exige-un-rapport-sur-l-origine-du-covid-19-et-hausse-le-ton-face-à-pékin Le président Joe Biden a demandé mercredi aux Renseignements américains de "rassembler et analyser les éléments qui pourraient nous rapprocher d'une conclusion définitive" dans un délai de 90 jours. Le président des États-Unis Joe Biden a appelé mercredi 26 mai les services de renseignement américains à "redoubler d'efforts" pour expliquer l'origine du Covid-19, déplorant une nouvelle fois le manque de coopération et de transparence de Pékin.
  20. https://www.independent.co.uk/life-style/gadgets-and-tech/facebook-posts-coronavirus-manmade-b1854756.html (27 mai 2021) Facebook lève l'interdiction de publier des messages qualifiant le nouveau coronavirus d'origine humaine après que plusieurs experts ont souligné que la théorie selon laquelle le virus se serait échappé d'un laboratoire - qui manque de preuves - ne peut pas encore être écartée. https://www.bmj.com/content/373/bmj.n1170 (25 mai 2021) La pression écrasante des gouvernements et du public a contraint les plateformes de médias sociaux à prendre des mesures sans précédent sur ce que les utilisateurs partagent en ligne dans le cadre de la pandémie. Mais qui vérifie les faits des vérificateurs de faits ? D'autres scientifiques craignent que, si cette approche de la désinformation scientifique survit à la pandémie, le débat scientifique ne soit soumis de manière inquiétante aux impératifs commerciaux. Vinay Prasad, professeur associé à l'université de Californie San Francisco, a fait valoir sur le site MedPage Today : "Le risque est que la myriade d'acteurs de la biomédecine, qu'il s'agisse de grandes ou de petites entreprises biopharmaceutiques et d'appareils [médicaux], fassent part de leurs préoccupations aux médias sociaux et aux sociétés de presse. Sur un sujet comme les médicaments anticancéreux, une petite poignée de personnes qui critiquent l'approbation d'un nouveau médicament peut être dépassée de 10 pour 1 par les principaux leaders d'opinion qui travaillent avec l'entreprise "7 Ainsi, la majorité qui s'exprime le plus fort, le plus visiblement et avec le plus grand nombre en ligne, peut être jugée "correcte" par le public et, comme le dit le dicton, l'histoire est écrite par les vainqueurs.
  21. Apparemment c'est la masse qui a diminué. Comment ont-ils fait ? C'est du titane ?
  22. --> http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/bielorussie1-general.htm Selon le recensement de 1999, seulement 38 % des citoyens biélorusses employaient quotidiennement le biélorusse. Une enquête par questionnaire en date de 1998 révélait qu'à Minsk très peu de familles, soit 1 %, utilisaient le biélorusse comme langue de communication intrafamiliale, alors que 29 % déclaraient recourir à un mélange de biélorusse et de russe. Pourtant, 81,2 % des Biélorusses considèrent le biélorusse leur langue maternelle, ce qui signifierait que les locuteurs du biélorusse peuvent être considérés comme une minorité fonctionnelle dans la république de Biélorussie. Le paradoxe de l'identité linguistique de la Biélorussie est que la plupart des Biélorusses parlent russe quotidiennement. En somme, les Biélorussiens seraient des russophones plutôt que des biélorussophones. Pour simplifier, on peut affirmer que, si plus de 80% des Biélorussiens déclarent que le biélorusse est leur langue maternelle lors des recensements de la population, près des deux tiers des citoyens bélarussiens parlent le russe à la maison. Forcément, ce sont, outre les russophones, les biélorussophones et les petites minorités nationales qui font cet usage du russe dans leur vie quotidienne. Le Comité national de la statistique a présenté une carte des langues parlées à la maison au moment du recensement de 2009: on peut consulter cette carte en cliquant ici s.v.p. Une enquête qui date de deux décennies (Béloroussov et Grigorian, cités par par jeantheau, 2001) pour l'Académie des sciences de Russie, révélait qu'à Minsk 95,4 % des individus déclaraient pouvoir parler le russe et les deux tiers des habitants se considéraient comme bilingues quand il s'agit de parler, mais ils se percevaient comme bilingues dans une proportion de quatre cinquième pour l'écoute (radiotélévision). Si les milieux nationalistes sont des défenseurs du biélorusse, il n'en est pas ainsi pour la plupart des locuteurs de cette langue qui, au contraire, prônent l'usage de la langue russe. À l'été 2020, la revue Rapports de l'Académie nationale des sciences du Bélarus (en russe: Доклады Национальной академии наук Беларуси ou "Doklady Natsional'noy akademii nauk Belarusi") a publié un article intitulé «Le bilinguisme biélorusse-russe — une valeur spirituelle et culturelle historiquement établie du peuple» (en russe: "Белорусско-русское двуязычие — исторически сложившаяся духовно-культурная ценность народа"). Le texte est signé par deux auteurs biélorusses prestigieux: Vladimir Gusakov, le président de l'Académie nationale des sciences de Biélorussie et Alexander Kovalenya, membre de l'Académie nationale des sciences. Voici un extrait de ce rapport rédigé en russe et qui ressemble quelque peu à de la «russolâtrie». (...) Comme il est proposé dans cet article «sérieux», la langue russe correspond à l'âme biélorusse et elle est la deuxième langue maternelle du peuple biélorusse. Ce genre de discours est fréquent en Biélorussie et la plupart des biélorussophones adhèrent à cette croyance. En 1999, seulement 58,6% de la population déclarait parler russe à la maison, alors qu'en 2009, ce nombre était passé à 69,8%. Selon une étude de 2018 du Centre de recherche IPM (en anglais: Research Centre IPM), seulement 2,2% des Biélorusses parleraient le biélorusse à la maison, tandis que 73,7% utiliseraient le russe; 12,3% parleraient les deux et 11,6% utiliseraient un mélange des deux langues (la trasianka). L'emploi de la langue biélorusse dans les établissements d'enseignement publics continue de diminuer. Outre la russification du système d'éducation des médias, l'intérêt croissant des jeunes pour la langue biélorusse est en concurrence avec une fuite des cerveaux. Par exemple, l'année 2018 fut une année record dans la mesure où quelque 11 000 Biélorussiens ont émigré vers d'autres pays pour y travailler. Dans ces conditions, l'anglais devient encore plus populaire que le biélorusse pour les jeunes professionnels, tout comme le polonais chez les travailleurs qui s'installent en Pologne. Dans tous les cas, c'est la langue biélorusse qui est perdante.
  23. https://unherd.com/2021/05/what-if-there-was-a-lab-leak/ (26 mai 2021) Le terrain a commencé à bouger à la fin de l'année dernière lorsque le microbiologiste de Stanford David Relman a publié un superbe article expliquant pourquoi nous devrions étudier sérieusement la possibilité d'une fuite en laboratoire parallèlement à une transmission zoonotique naturelle, soutenant ainsi la petite poignée de scientifiques courageux qui avaient défendu cette cause au mépris de l'establishment médical. Ces dernières semaines, plusieurs autres experts de premier plan - dont le virologue David Baltimore, lauréat du prix Nobel, l'influent généticien de Cambridge Ravindra Gupta et Ralph Baric, l'épidémiologiste américain qui a mené des expériences controversées sur les coronavirus avec les chercheurs de Wuhan - ont rendu publiques des demandes similaires. Même Anthony Fauci, le principal expert américain en matière de maladies infectieuses, qui dirige la réponse à la pandémie, concède aujourd'hui que le virus pourrait provenir d'un débordement de laboratoire. Richard Ebright, expert en biosécurité et professeur de biologie chimique à l'université Rutgers, a vivement critiqué ces travaux [sur le gain de fonction], affirmant que le seul impact "est la création, dans un laboratoire, d'un nouveau risque non naturel". L'année dernière, il a suscité des craintes quant à une éventuelle fuite dans un laboratoire. Il estime aujourd'hui que les discussions sur la sécurité doivent devenir une priorité depuis que le monde a vu le carnage que peut provoquer un nouveau virus. "Indépendamment du fait que le Covid-19 soit né d'un accident naturel ou d'un accident de laboratoire, le risque qu'une future pandémie trouve son origine dans un accident de laboratoire est réel", a-t-il déclaré, ajoutant que les gens devaient se concentrer sur "l'insuffisance des normes de biosécurité et de sûreté biologique dans le monde et l'absence quasi-totale de réglementation en matière de biosécurité dans le monde". Ces points de vue semblent raisonnables, même si toute nouvelle réglementation ne pourra fonctionner qu'avec des programmes d'inspection mondiaux et des systèmes d'alerte de biosécurité plus efficaces. Pourtant, la position d'Ebright lui a valu les attaques d'autres scientifiques éminents ; l'un d'eux me l'a décrit l'année dernière comme "un fou". Une telle arrogance a été démontrée dès février de l'année dernière lorsque 27 "experts" ont publié une lettre historique dans le Lancet qui cherchait à étouffer le débat en s'attaquant aux "théories du complot suggérant que le Covid-19 n'a pas une origine naturelle". Une demande de liberté d'information a révélé par la suite que cette déclaration influente avait été secrètement organisée par Peter Daszak, un chef d'association caritative britannique qui a acheminé des fonds des autorités sanitaires américaines vers son ami et collègue de recherche Shi Zhengli, la tristement célèbre experte "Batwoman" de l'Institut de virologie de Wuhan. Ces événements mettent en lumière trois problèmes scientifiques importants mis en évidence par la pandémie et auxquels il faut s'attaquer, quelles que soient les origines : une direction et une structure de l'OMS lamentables, qui ne sont pas à la hauteur de la tâche consistant à protéger la sécurité publique ; la collusion d'un establishment scientifique qui a cherché à fermer le débat plutôt qu'à suivre les preuves ; et la mise à mal de la réputation de certaines revues clés qui n'ont pas su promouvoir un débat libre fondé sur des faits. Il est vital de regagner la confiance de ces institutions. Pourtant, ma propre profession, le journalisme, ne s'est guère mieux portée. Peut-être est-ce dû au fait que Donald Trump a insisté sur le fait que le virus provenait d'un laboratoire de recherche de Wuhan dans ses attaques sauvages contre la Chine, tout en refusant de fournir des renseignements à l'appui. En tout cas, lorsque j'ai commencé à enquêter sur ces événements en avril de l'année dernière, j'étais profondément sceptique et je marchais prudemment par crainte de promouvoir des théories du complot. Ce n'est que lorsque j'ai constaté l'ampleur de la dissimulation de Pékin que j'ai perdu mes illusions, et que j'ai découvert en mai dernier deux études révolutionnaires réalisées par des scientifiques libres d'esprit. La première, cosignée par Alina Chan, biologiste moléculaire au Broad Institute, a contribué à démolir la théorie du marché, tandis que la seconde, réalisée par Nik Petrovsky, professeur de médecine à l'université Flinders d'Adélaïde, soutenait que le nouveau virus était "uniquement adapté pour infecter les humains" et se comportait différemment des autres zoonoses. Tous deux ont souligné la nécessité d'enquêter correctement sur la possibilité d'une fuite en laboratoire et se sont exprimés courageusement sur la question depuis un an.
  24. https://actualitte.com/article/100141/international/le-philosophe-jurgen-habermas-renonce-a-un-prix-emirati Jürgen Habermas, pointure contemporaine de la philosophie sociale, morale et politique, a annoncé qu'il renonçait au titre de « Personnalité culturelle de l'année », décerné dans le cadre du Prix du livre Cheikh Zayed. La récompense devait lui revenir lors de la Foire du Livre d'Abou Dhabi, organisée du 23 au 29 mai prochain, avec une dotation de 225.000 €. Ce 2 mai, un article du Spiegel, signé par Dietmar Pieper, critiquait ouvertement l'accord tacite de Jürgen Habermas pour recevoir la récompense émiratie. « Les règles démocratiques, qui sont sacrées pour Habermas, sont ici bafouées », peut-on lire dans l'article. Toutefois, le Spiegel met le doigt sur un détail qui n'en est pas un : interrogé sur la présence de Mohammed ben Rachid Al Maktoum parmi les précédents lauréats, il n'aurait fait aucun commentaire. Pourtant, ce dernier, poète, mais surtout émir de Dubaï, jouit d'une réputation qu'il est difficile d'ignorer, reconnu coupable d'avoir maltraité et séquestré sa fille, Latifa Al Maktoum, toujours assignée à résidence à Dubaï. Mis face à ses contradictions, le philosophe a finalement annoncé qu'il renonçait à la récompense et sa dotation. « C'était une mauvaise décision, que je corrige à présent », a-t-il simplement commenté.
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