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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://www.letemps.ch/monde/succession-dangela-merkel-redevient-incertaine (12 août 2021) Une enquête Forsa pour RTL Allemagne [...] n’accorde au camp conservateur que 23% des suffrages. Soit 13 points de moins qu’en début d’année et alors qu’il était à environ 30% il y a encore quelques semaines. Armin Laschet est maintenant talonné par les écologistes (20%) et même les sociaux-démocrates, longtemps en perdition et désormais en hausse à 19%.
  2. Hong Kong : https://www.scmp.com/comment/opinion/article/3144738/end-top-teachers-union-lesson-others-new-reality (12 août 2021) La dissolution du Professional Teachers' Union (PTU) suite à une pression politique croissante a été accueillie avec stupeur et regret. Non seulement elle soulève des questions sur les droits et la représentation de dizaines de milliers d'enseignants, mais elle jette également le doute sur l'avenir du camp de l'opposition dans un environnement de plus en plus difficile. Il y a quelques jours à peine, le syndicat, qui existe depuis 47 ans, luttait pour s'adapter après que le Bureau de l'éducation ait rompu tous ses liens après qu'il ait été attaqué par les médias d'État pour activisme politique. En réponse, le PTU avait pris plusieurs mesures de conciliation, notamment l'engagement de ses dirigeants à se concentrer uniquement sur les affaires éducatives et à créer un nouveau groupe chargé de promouvoir une meilleure compréhension de l'histoire, de la culture et des affaires nationales chinoises parmi les enseignants. Toutefois, ces mesures n'ont pas permis de sortir l'organisme, qui compte 95 000 membres, de la crise. Le PTU n'a pas voulu s'exprimer sur les raisons exactes de sa décision de s'auto-dissoudre. Il l'a attribuée à la pression exercée par l'évolution de l'environnement social et politique. Il reste à savoir si le syndicat sera toujours confronté à des responsabilités pénales après sa dissolution. Il semble y avoir des signaux contradictoires, le commissaire de police Raymond Siu Chak-yee ayant promis de poursuivre les violations de la sécurité nationale conformément à la loi, tandis qu'un membre du cabinet gouvernemental a déclaré qu'il n'y avait aucune preuve que le syndicat avait enfreint la loi. Quoi qu'il en soit, les médias d'État n'ont pas adouci leur ton, affirmant que les autorités devraient punir toute infraction en conséquence. La disparition du syndicat est une leçon pour les autres qui luttent pour s'adapter au nouvel environnement politique. https://www.lefigaro.fr/flash-eco/covid-la-chine-ferme-partiellement-l-un-des-principaux-ports-du-monde-20210812 Le port de Ningbo-Zhoushan, situé à 250 km au sud de Shanghai, est l'un des principaux ports chinois pour le fret. [Le terminal de] Meishan, nouvellement construit, dispose d'une capacité de 10 millions de conteneurs, selon la presse chinoise. Les autorités n'ont pas encore déterminé comment un cas de Covid a pu survenir au sein d'employés portuaires en théorie déjà vaccinés et régulièrement testés. Mais par précaution, près de 2.000 d'entre eux ont été mis à l'isolement. L'arrêt d'un terminal du port de Ningbo-Zhoushan risque de davantage aggraver la situation du transport maritime, sous forte pression au niveau mondial du fait des restrictions sanitaires et du redémarrage de l'économie, qui a fait bondir la demande de biens.
  3. https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/09/en-pologne-un-geant-de-la-presse-regionale-passe-dans-le-giron-du-pouvoir_6062747_3210.html (9 décembre 2020) L’opposition critique le rachat par le groupe énergétique national PKN Orlen, dirigé par un membre du parti ultraconservateur Droit et justice (PiS), des titres et sites internet détenus jusqu’ici par un grand éditeur allemand. Cette transaction concrétise la volonté, évoquée dès l’arrivée du PiS au pouvoir, fin 2015, de « repoloniser » et de « déconcentrer » le marché des médias polonais. Dans un entretien à l’agence de presse polonaise PAP, en juillet dernier, le chef de la majorité, Jaroslaw Kaczynski, réaffirmait une thèse soutenue à de nombreuses reprises par le passé : « Les médias en Pologne devraient être polonais. Nous ne pouvons pas accepter qu’ils prennent part à des campagnes orchestrées de l’étranger et qu’ils présentent une image fausse de la Pologne et du monde. Nous pouvons faire en sorte que les médias qui décrivent le monde de manière plus réaliste soient plus nombreux qu’aujourd’hui. » Des relents sur de prétendues « ingérences étrangères » étaient également apparus durant la campagne de l’élection présidentielle du mois de juillet, quand le président sortant, Andrzej Duda, avait déclaré, en réponse aux attaques d’un tabloïd allemand : « Les Allemands ne vont pas choisir le président [polonais] ! »
  4. https://www.chemie.de/news/1172310/huerdenlauf-zum-wasserstoff.html (12 août 2021) Nous avons tous été surpris de voir ce qui se passait dans le système", déclare Jacob Schneidewind. En fait, la voie photocatalytique vers l'hydrogène s'effectue avec deux photons au lieu des quatre habituels. L'absorption des photons et la réaction de clivage proprement dite ont lieu dans un centre unique, constitué d'une paire d'atomes de ruthénium. "Une fois que le premier photon a franchi l'obstacle, un nouveau composé se forme et absorbe le second photon. Et cela nécessite encore moins d'énergie pour le deuxième obstacle que pour le premier." Ainsi, une plus grande largeur de bande de lumière peut être utilisée, ce qui peut améliorer considérablement l'efficacité. Sur le plan structurel, tout semble s'éclaircir. Qu'est-ce qui en découle techniquement ? "Vous pourriez, par exemple, remplir des tubes en plastique transparent avec une suspension ou une solution d'eau et de catalyseur et les exposer au soleil sur une grande surface", explique le Dr Schneidewind. Avec le bon catalyseur, cette approche serait trois à quatre fois moins chère que la combinaison de cellules solaires et d'un électrolyseur. https://www.usinenouvelle.com/editorial/hydrogene-un-photocatalyseur-presque-parfait.N985089 (16 août 2020) Des chercheurs japonais ont conçu un photocatalyseur ultra-optimisé, convertissant quasi parfaitement l’énergie des rayons ultraviolets en hydrogène. Dans la revue "Nature", ils expliquent avoir utilisé un cristal de titanate de strontium, aux propriétés photocatalytiques bien connues, dopé à l’aluminium pour en éliminer les défauts et aux facettes ornées de co-catalyseurs différents, à base de rhodium et de cobalt, pour favoriser la réaction.
  5. https://www.spiegel.de/ausland/afghanistan-erdogan-schlaegt-persoenliches-treffen-mit-taliban-anfuehrer-vor-a-a20b1971-c220-4413-bd43-378d3b870355 (12 août 2021) Le président turc avait précédemment annoncé qu'il engagerait des pourparlers avec les talibans pour sécuriser l'aéroport de Kaboul. Ankara avait accepté en principe de sécuriser l'aéroport international après le retrait complet des troupes internationales du pays. Cependant, la Turquie exige un soutien diplomatique, financier et logistique de la part des États-Unis. Les négociations entre Ankara et Washington sont en cours.
  6. https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/11/en-allemagne-la-greve-des-cheminots-paralyse-le-trafic-ferroviaire_6091180_3234.html Trois quarts des trains grandes lignes sont restés au dépôt, mercredi. Votée à 95 % lundi, la grève s’annonce dure et longue. Les débrayages sont prévus pour 48 heures d’abord, mais si le mécontentement s’installe, comme en 2014-2015, le conflit pourrait s’étirer pendant des mois. Les salariés réclament une « prime corona » de 600 euros dès 2021, ainsi qu’une augmentation de 3,2 % en deux étapes : + 1,4 % fin 2021 et + 1,8 % en 2022. La compagnie de chemin de fer leur propose la même chose, mais seulement en 2022 et 2023.
  7. https://www.bbc.com/news/world-europe-58170872 (11 août 2021) Un Britannique a été arrêté en Allemagne, soupçonné d'espionnage pour le compte de la Russie. Les procureurs fédéraux allemands ont déclaré que l'homme - dont le seul nom est David S - travaillait à l'ambassade britannique de Berlin. Il aurait transmis des documents aux services de renseignement russes "au moins une fois" en échange d'une "somme d'argent inconnue". Il a été arrêté mardi à Potsdam, près de Berlin, et son domicile et son lieu de travail ont été fouillés.
  8. https://www.arte.tv/fr/videos/051146-001-A/l-odyssee-interstellaire-1-4/ https://www.arte.tv/fr/videos/051146-002-A/l-odyssee-interstellaire-2-4/ https://www.arte.tv/fr/videos/051146-003-A/l-odyssee-interstellaire-3-4/ https://www.arte.tv/fr/videos/051146-004-A/l-odyssee-interstellaire-4-4/ Disponible jusqu'au 11 décembre 2021 : série documentaire française de 2018 en 4 épisodes, mi-science, mi-fiction. Mi-interviews d'experts, mi-effets spéciaux. C'est une exploration assez sérieuse de ce qu'il faudrait mettre en œuvre, dans le cadre des connaissances actuelles, pour mettre au point une mission d'exploration d'une exoplanète, qu'on sélectionnerait par rapport à la composition de son sol rocheux, et de son climat - lié à la distance par rapport à l'étoile, propice à l'existence d'eau liquide, dans le but d'y découvrir la vie. Franchissant quelques années lumières de distance, le voyage prendrait 50 ans. 25 ans d'accélération jusqu'à 10% de la vitesse de la lumière, avec un moteur à fusion nucléaire, brûlant de l'hélium 3 lunaire, et 25 ans de décélération - enfin un peu moins, puisque le vaisseau, long d'un kilomètre de long, délesté du carburant consommé est plus facile à décélérer qu'à accélérer. La mission étant inhabitée, il faut une intelligence artificielle de très haut niveau, capable de réparer tous les types de pannes, et aussi de concevoir le vaisseau d'atterrissage sur place, avec des imprimantes 3D, après avoir analysé les caractéristiques de l'atmosphère à traverser.
  9. https://www.france24.com/en/live-news/20210802-eu-sends-help-to-turkey-as-wildfire-toll-reaches-eight Le gouvernement a également révélé qu'il n'avait aucun avion de lutte contre les incendies dans son inventaire et qu'il a dû compter sur l'aide étrangère pour combattre les flammes. Le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a remercié lundi Bruxelles d'avoir envoyé un avion de Croatie et deux d'Espagne. https://www.aninews.in/news/world/asia/russia-sends-5-planes-3-helicopters-to-help-turkey-put-out-wildfires-erdogans-office20210731195340/ La Russie envoie 5 avions et 3 hélicoptères pour aider la Turquie à éteindre les feux de forêt https://www.dailysabah.com/politics/diplomacy/azerbaijan-stands-with-turkey-against-forest-fires-aliyev-says (6 août 2021) Aliyev a déclaré que 40 camions de pompiers sont partis en plus de ceux envoyés auparavant et qu'ils atteindront la zone d'incendie demain. Ainsi, le nombre de véhicules envoyés d'Azerbaïdjan pour combattre les incendies en Turquie atteindra 93. Rappelant que 510 personnels azerbaïdjanais, un hélicoptère et un avion amphibie appartenant à l'Azerbaïdjan ont participé aux efforts de lutte contre les incendies en Turquie, Aliyev a suggéré d'envoyer un autre groupe de 200 pompiers spécialement formés, et ainsi le nombre de personnels atteindra 710.
  10. https://www.lefigaro.fr/international/chine-le-canadien-michael-spavor-condamne-a-11-ans-de-prison-pour-espionnage-20210811 Chine : le Canadien Michael Spavor condamné à 11 ans de prison pour espionnage Michael Spavor a «été reconnu coupable d'espionnage et d'avoir volé des secrets d'État» à la Chine. Le Canada voit dans cette condamnation une mesure de représailles après l'arrestation de la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a fustigé une condamnation et une peine «absolument inacceptables et injustes». Le verdict «arrive après plus de deux ans et demi de détention arbitraire» et «un manque de transparence dans le processus judiciaire», a souligné dans un communiqué Justin Trudeau, énonçant un procès qui «n'a même pas satisfait aux normes minimales requises par le droit international».
  11. https://www.spiegel.de/ausland/lettland-ruft-wegen-migranten-aus-belarus-ausnahmezustand-aus-a-bd35c021-abf6-4627-affb-a56fa5e4cc1e (10 août 2021) En raison des nombreux passages de migrants en provenance du Moyen-Orient, la Lettonie a déclaré l'état d'urgence régional à sa frontière nationale avec la Biélorussie. Selon les autorités du pays balte mardi, environ 200 migrants ont été enregistrés comme entrant dans l'UE via la frontière entre la Biélorussie et la Lettonie au cours des dernières 24 heures. L'état d'urgence s'applique à partir de mercredi et sera levé au plus tôt le 10 novembre. L'état d'urgence signifie que la "frontière entre la Lettonie et la Biélorussie est pratiquement fermée à tous", a déclaré le Premier ministre letton Krisjanis Karins. En vertu des dispositions de l'état d'urgence, les forces de sécurité sont autorisées à utiliser la force physique pour repousser les migrants dans certains cas. Les agents frontaliers ne sont pas non plus obligés d'accepter les demandes d'asile des migrants pendant l'état d'urgence.
  12. https://www.france24.com/fr/europe/20210811-en-pologne-la-coalition-conservatrice-au-pouvoir-éclate "Le Premier ministre Mateusz Morawiecki a demandé mardi au président Andrzej Duda de révoquer Jaroslaw Gowin du poste de vice-Premier ministre et ministre du Développement, du Travail et de la Technologie, a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement Piotr Müller. Jaroslaw Gowin et son parti sont depuis des mois en désaccord avec PiS notamment au sujet d'une grande réforme économique à venir. Jaroslaw Gowin s'oppose aussi à une proposition de loi qui pourrait forcer le groupe américain Discovery à vendre la majeure partie de sa participation dans le principal réseau de télévision privé polonais TVN, une loi qui devrait être votée mercredi et qui, selon l'opposition, menace la liberté de parole en Pologne.
  13. Est-ce que quelqu'un comprend pourquoi sa courbe de pollution en orange, continue de croître alors que tout le reste diminue ? Comme ça, à vue de nez, on dirait une erreur.
  14. https://www.washingtonpost.com/world/asia_pacific/covid-vaccines-delta-china-asia/2021/08/10/24d0df60-f664-11eb-a636-18cac59a98dc_story.html Des pays comme l'Indonésie et la Thaïlande ont autrefois misé sur le Sinovac chinois, malgré les avertissements des experts médicaux, mais leurs systèmes de santé ont été mis à rude épreuve alors que la variante du delta déchire les villes. L'Indonésie a enregistré plus de 100 000 décès au total. "La réalité actuelle présente un contraste frappant avec la fanfare avec laquelle Pékin a déployé ses vaccins et a ensuite insisté sur leur grande efficacité, même lorsque les données étaient moins disponibles", a déclaré Chong Ja Ian, professeur associé de sciences politiques à l'Université nationale de Singapour, qui étudie la concurrence entre les États-Unis et la Chine en Asie. Le changement, a-t-il ajouté, montre "combien il est risqué d'essayer de faire de la pandémie actuelle, et des dangers très réels pour la vie humaine, une sorte d'outil de propagande." Sinovac et Sinopharm ont été parmi les premiers à commencer les essais cliniques, mais ils n'ont pas publié de données complètes. Des millions de personnes ont pris ces vaccins, que les gouvernements se sont empressés de se procurer en raison des contraintes d'approvisionnement avant que les États-Unis ne s'engagent à partager les doses. Les pays riches s'étant emparés de Pfizer et de Moderna, certains pays en développement n'ont eu d'autre choix que de se tourner vers la Chine. Les doutes sur l'efficacité du Sinovac se sont accrus en juin, lorsque des médecins indonésiens entièrement vaccinés ont commencé à mourir du covid-19. L'Association médicale indonésienne a enregistré au moins 20 décès de médecins ayant reçu une double dose de Sinovac. Les représentants de Sinovac et Sinopharm n'ont pas répondu aux demandes de commentaires. En juin, Sinovac a déclaré au journal d'État chinois Global Times que ses vaccins ne pouvaient pas offrir une protection à 100 %, mais qu'ils pouvaient réduire la gravité et les décès. La semaine dernière, lors d'un forum organisé par le ministre chinois des Affaires étrangères, le PDG de Sinovac, Yin Weidong, a déclaré que la société soumettrait aux autorités chinoises, dans les jours à venir, ses demandes de recherche clinique et d'utilisation en cas d'urgence pour la variante delta. Selon les médias locaux, Novilia Sjafri Bachtiar, responsable scientifique des essais Sinovac en Indonésie, figure parmi les victimes. Ce pays de 270 millions d'habitants a commencé à administrer le vaccin Moderna fabriqué aux États-Unis fin juillet aux professionnels de la santé, après que Washington ait fait don de 8 millions de doses. Les scènes de ces dons - dans des boîtes ornées de drapeaux américains - contrastent avec celles de janvier, lorsque le président indonésien Joko Widodo a reçu son vaccin Sinovac en direct à la télévision. Les responsables de la santé ont brandi la boîte de vaccin, ornée du nom de Sinovac, pour renforcer la confiance dans les doses. Les médias d'État chinois ont salué le geste de M. Widodo tout en vantant les mérites du vaccin comme étant "sûr et efficace". La Thaïlande a également décidé de mélanger les vaccins, changeant sa politique à la mi-juillet pour vacciner les gens avec une première injection de Sinovac et une seconde d'AstraZeneca. Les professionnels de la santé qui sont déjà complètement vaccinés avec Sinovac recevront une troisième injection de rappel, soit d'AstraZeneca, soit d'un vaccin à ARNm tel que Pfizer ou Moderna. Même les alliés les plus proches de Pékin passent à l'action. Le Cambodge a déclaré la semaine dernière qu'il commencerait à offrir des rappels d'AstraZeneca aux personnes ayant reçu deux doses de vaccins fabriqués en Chine, qui ont déjà été distribués à environ la moitié de la population. En réponse à une question posée en mai sur le fait que le Cambodge est trop dépendant de la Chine, le Premier ministre Hun Sen a rejeté la suggestion comme étant "injuste". "Si je ne compte pas sur la Chine, sur qui vais-je compter ? Si je ne demande pas à la Chine, à qui dois-je demander ?", a-t-il déclaré. "Sans l'aide de la Chine, peut-être n'aurons-nous pas de vaccins pour notre peuple". Le président philippin Rodrigo Duterte, qui a déclaré au début de son mandat qu'il ferait "adieu" à Washington, un allié de longue date, entretient des relations chaleureuses avec la Chine. Il a accepté un million de doses supplémentaires de Sinovac il y a quelques jours, alors que son pays subit un nouveau verrouillage dans un contexte de recrudescence des infections. Mais il a admis que sa décision de préserver un pacte de défense entre les États-Unis et les Philippines a été influencée par un récent don de vaccins Moderna de Washington. "C'est donnant-donnant. Remercions-les, et je leur ai fait une concession", a déclaré M. Duterte. Selon M. Chong, l'expérience des vaccins a fait prendre conscience à certains pays d'Asie du Sud-Est "que la dépendance à l'égard de la République populaire de Chine n'est pas suffisante, qu'il s'agisse de vaccins ou d'autres questions". Vietnam : https://www.nst.com.my/world/region/2021/08/716149/vietnams-covid-19-vaccine-nanocovax-almost-ready (8 août 2021) Le développement par le Vietnam de son propre vaccin Covid-19 - Nanocovax - est en voie d'achèvement, son fabricant revendiquant un taux d'efficacité de 90 %. La société Nanogen Pharmaceutical Biotechnology JSC, qui développe le vaccin, a déclaré que le taux d'efficacité était basé sur les résultats de la deuxième phase de recherche clinique menée par l'Institut Pasteur de Ho Chi Minh Ville et sur des patients guéris. Si tout se passe comme prévu, le Vietnam devrait disposer de son premier vaccin national Covid-19 au quatrième trimestre de l'année. https://fr.vietnamplus.vn/le-10-aout-le-vaccin-made-in-vietnam-covivac-entamera-sa-2e-phase-dessai/162572.vnp (9 août 2021) La deuxième phase des essais cliniques sur l’homme du vaccin anti-COVID Covivac, produit par l'Institut des vaccins et des produits biologiques médicaux (IVAC) commencera le 10 août sur 375 volontaires dans le district de Vu Thu de la province de Thai Binh. https://www.businessfrance.fr/vietnam-toujours-en-recherche-d-un-vaccin-covid-19-developpe-localement (6 juillet 2021) Le ministère de la Santé vise 150 millions de doses pour vacciner 75% de la population vietnamienne. Le Ministre de la Santé, Nguyen Thanh Long, a déclaré avoir négocié avec succès, avec AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et le Mécanisme COVAX (une initiative ayant pour but d'assurer un accès équitable à la vaccination contre le Covid-19 dans 200 pays). Les autorités vietnamiennes attendent des arrivées de vaccins, qui devraient s’étaler dans le temps. Ainsi, en 2021, l’objectif est de recevoir 100 millions de doses dont : 38,9 millions provenant de COVAX 30 millions d'AstraZeneca 31 millions de Pfizer/BioNTech.
  15. Polynésie : https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/10/covid-19-les-touristes-invites-a-quitter-la-martinique-en-deuxieme-phase-de-confinement_6091022_3244.html Après plusieurs mois d’une circulation très faible du virus, l’épidémie a connu un regain soudain au début d’août. Plus aucun Polynésien n’était hospitalisé pour cause de Covid-19 à la mi-juillet ; ils sont désormais 159 à l’être, dont 27 en réanimation. https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/epidemie-delta-la-polynesie-au-meme-niveau-sanitaire-que-les-antilles-1076782.html (9 août 2021) Le service réanimation de l’hôpital du Taaone dépasse désormais ses capacités normales avec 27 patients. Certains doivent donc être déplacés en réanimation dans d'autres services, au détriment d'autres patients. 159 personnes sont actuellement hospitalisées dont 145 sur Tahiti, 4 sur Moorea et 10 sur Raiatea. Les personnes hospitalisées ont en moyenne 54 ans. Il s’agit pour 54% d’hommes et 46% de femmes. Les vaccinés, proportionnellement moins représentés au sein de la population, sont aussi moins présents à l’hôpital. 11,7% des personnes hospitalisées ont un schéma vaccinal complet. A ce jour, 21 personnes sont décédées de la vague Delta, âgées de 73 ans en moyenne et la majorité présentant des comorbidités. https://www.tntv.pf/tntvnews/tntv_news_une/covid-19-retour-du-couvre-feu-des-mercredi-minuit/(9 août 2021) Le représentant de l’Etat envisage avec les autorités du Pays la mise en place d’une forme de pass, notamment pour les déplacements dans les archipels. “Le risque, c’est d’avoir une contamination massive dans les archipels”, a-t-il déclaré. https://www.tahiti-infos.com/Vaccination-Le-declic-Delta_a202570.html (3 août 2021) Sur les 239 000 doses acheminées en Polynésie, 90 000 attendent encore d'être utilisées, au risque d'être périmées en septembre. Tombé à 3 125 injections la dernière semaine de juin, le rythme repart très nettement à la hausse depuis deux semaines : soit 5 314 injections entre le 19 et le 25 juillet, et 7 467 la semaine dernière. “On n'est pas encore sur les cadences maximums qu'on a pu observer en début d'année” commente le responsable de la cellule process et data de la plateforme Covid, Romain Flory. “Au plus fort de la vaccination, on tournait sur 9 000 à un peu moins de 10 000 doses injectées par semaine avec des vaccinodromes”.
  16. Que d'efforts déployés pour exploiter une énergie fossile qu'il serait pourtant dans notre intérêt bien compris de Terriens de laisser sous terre, là où elle est !
  17. https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20210808-chine-fin-du-dépistage-à-wuhan-alors-que-la-stratégie-du-zéro-covid-soulève-des-interrogations Afin d’éviter le retour des vacanciers de zones infectées, expliquait samedi le journal les Nouvelles de Pékin, l’équipe de prévention et de contrôle de l’épidémie de la capitale a déclaré que tout Pékinois se trouvant dans des zones à risques Covid moyen ou élevé recevrait un « code orange » sur son téléphone portable. Pas moyen dans ce cas de prendre l’avion ou le train, ou de passer les barrages policiers. Et le code ne redeviendra « vert », que si « aucun nouveau cas » n’était enregistré pendant 14 jours dans cette zone. « Protéger la capitale à tout prix », comme l’affirmait la semaine dernière le chef du Parti communiste de la capitale, ce sont aussi des établissements scolaires qui songent à reporter la rentrée des maternelles dans le nord de la capitale, ou des lieux culturels comme l’Institut Français de Pékin qui sont provisoirement fermés.
  18. https://www.welt.de/politik/deutschland/article233027655/Afghanistan-Ausgesprochen-beschaemend-Oberst-der-Bundeswehr-rechnet-mit-deutschem-Abzug-ab.html (9 août 2021) Dietger Lather, colonel à la retraite, critique désormais le gouvernement allemand pour la manière dont la Bundeswehr se retire : "La manière dont le gouvernement allemand traite les personnes qui ont aidé les troupes internationales en Afghanistan est, pour ne pas dire plus, tout à fait honteuse", a-t-il déclaré à la chaîne d'information WELT. Dans son service, en charge des relations avec les médias et de la communication interculturelle, 100 Afghans ont été employés, a-t-il déclaré. "Le fait qu'il n'ait pas été possible avec nos propres moyens - c'est-à-dire avec nos propres avions, dont dispose la Bundeswehr - de faire partir par avion ces forces locales qui veulent fuir l'Afghanistan parce qu'elles et leurs familles sont menacées de mort est irresponsable", a-t-il déclaré. Et encore : "Pour moi, il est profondément inhumain de ramener des caisses de bière dans les derniers avions au lieu de personnes. Je pense que cela aura un impact négatif sur l'image positive de l'Allemagne en Afghanistan." https://www.tagesspiegel.de/berlin/berliner-senatorin-zieht-ehrenmord-aussage-zurueck-wer-probleme-nicht-benennt-wird-sie-nicht-loesen/27497314.html (9 août 2021) Elke Breitenbach, du parti de gauche, sénatrice de Berlin pour les affaires sociales, le travail et l'intégration, s'est ressaisie. Elle a nuancé sa déclaration très controversée en rapport avec le prétendu "crime d'honneur" d'une mère afghane par ses frères. À l'origine, elle avait déclaré qu'il ne s'agissait pas d'un crime d'honneur, bien que l'accusation dispose de suffisamment de preuves. Pour Breitenbach, le crime était un féminicide du type de ceux qui se produisent tous les trois jours en Allemagne. Il n'en va, quant aux auteurs, pas de l'origine et de la nationalité des hommes. Puis, lundi, le retournement de situation : Elle a qualifié les faits de féminicide, avait dit la sénatrice, parce qu'il n'y a pas d'honneur dans le meurtre. Breitenbach s'en était tenue à sa déclaration initiale pendant presque deux jours. Ce n'est qu'après le tollé général qu'elle a finalement réagi. Mais le problème de fond demeure. Le crime dit d'honneur est une forme particulière de féminicide, et on ne peut pas simplement le laisser disparaître sous ce terme générique. Bien sûr : les hommes allemands assassinent aussi leurs femmes, par jalousie, par grief, en ce sens la nationalité ne joue pas vraiment de rôle. Ce sont tous des cas terribles. Mais il y a une différence avec les crimes d'honneur : leurs auteurs viennent de pays où les structures patriarcales sont encore ancrées dans la société. Dans des pays comme l'Afghanistan ou la Syrie, la tradition veut souvent que les femmes soient contrôlées et massivement réprimées par les membres masculins de la famille. Les coutumes régionales ne reconnaissent pas l'autodétermination sexuelle, et il est souvent interdit aux femmes de parler aux hommes qui ne font pas partie de leur famille. Si les hommes qui ont été socialisés de cette manière vivent ces certitudes héritées ici en Allemagne, leur origine joue un rôle dans l'analyse du problème. Et elle joue également un rôle dans la manière dont on veut et peut agir contre elles. C'est d'autant plus important que les valeurs archaïques sont encore transmises en Allemagne. Il y a suffisamment d'enseignants qui observent les filles se faire intimider ou brimer par leurs frères dans les cours d'école ici. Mais vous ne pouvez pas briser ces structures si vous avez une vision étroite du monde et si vous avez tendance à considérer les personnes d'autres cultures comme des personnes qui doivent être protégées de la discrimination. Et qu'elle pense ainsi est une impression que l'on peut avoir de la sénatrice de Berlin. Il y a suffisamment d'anciens réfugiés qui sont bien intégrés, mais ceux qui ignorent les cas problématiques ne perdent pas seulement de vue les femmes et les filles opprimées, ils affaiblissent également l'acceptation par la population des politiques d'intégration.
  19. Tu n'indiques pas la source de ce graphique. Merci d'indiquer les sources ! Cela dit, j'aimerais commenter la courbe bleue, celle de la pollution. On a peut-être un avant-goût de la courbe bleue avec l'information suivante : On voit des forces qui agissent pour diminuer le nombre de bovins, donc de méthane rejeté dans l'atmosphère. Cela tendrait à confirmer la très sérieuse "hypothèse Gaïa" de James Lovelock (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypothèse_Gaïa ) selon laquelle la planète possède des mécanisme de régulation pour stabiliser ses grands paramètres vitaux, de façon un peu analogue à ce qu'on appelle l'homéostasie en médecine (régulation de la température à 37°, du taux de glycémie, de la teneur en sel, etc...). En augmentant la température, la nature agit pour supprimer les vaches, qui sont une cause de pollution. Par contre on peut supposer qu'elle ne va pas s'arrêter aux vaches, et qu'après les vaches, la nature va s'en prendre aux êtres humains. C'est ce qui expliquerait la courbe noire, celle de la population humaine qui décline.
  20. Bonne question. Quelles sont les mesures coercitives mises en place ? Je n'arrive pas à trouver d'informations explicites disant si le résultat des tests fait partie des choses qui sont vérifiées aux entrées des lieux publics. Voici quelques indices que j'ai pu glâner : https://www.scmp.com/tech/policy/article/3143487/chinas-covid-19-tracking-app-crashes-traffic-surges-amid-fresh (2 août 2021) Cette application [de traçage] est distincte de l'application gouvernementale de code de santé QR. Il est parfois demandé aux personnes voyageant en Chine continentale d'afficher soit l'application de traçage, soit l'application de code de santé, soit les deux aux points de contrôle lorsqu'elles entrent dans des lieux publics. https://www.reuters.com/world/china/china-reports-90-new-coronavirus-cases-aug-2-vs-98-day-earlier-2021-08-03/ (3 août 2021) Un fonctionnaire de Nanjing a déclaré lundi que, même après que les premiers cas y ont été signalés, certains magasins n'ont pas vérifié rigoureusement l'identité numérique de santé des clients et certains n'ont pas porté de masque correctement. https://www.france24.com/en/live-news/20210713-facial-recognition-tech-fights-coronavirus-in-chinese-city (13 juillet 2021) Selon une enquête menée par le New York Times en janvier, Alibaba, un logiciel de suivi de voyages et de tests de virus largement utilisé, développé par le géant chinois du commerce électronique, a partagé des données avec la police. http://www.xinhuanet.com/english/2021-08/06/c_1310112606.htm (6 août 2021) Le système permet aux résidents de scanner un code QR et de saisir des informations personnelles telles que leur nom, leur numéro de téléphone, leur adresse et leur numéro d'identification pendant qu'ils font la queue pour le test. J'ai trouvé l'information encore plus explicite ici : http://www.xinhuanet.com/english/2021-08/07/c_1310113913.htm ZHENGZHOU, 7 août (Xinhua) -- La ville de Zhengzhou, capitale de la province du Henan, en Chine centrale, a lancé samedi son troisième cycle de tests d'acide nucléique dans les zones à haut et moyen risque pour le COVID-19. L'autorité sanitaire municipale a déclaré que les personnes qui ne se soumettent pas à cette série de tests verront leur code QR sanitaire étiqueté en jaune. Les zones à risque sont actuellement gérées en circuit fermé, tous les résidents étant soumis à une quarantaine à domicile. Seul un code QR sanitaire vert signifierait que l'on est en sécurité. Le Henan a signalé vendredi quatre cas confirmés de COVID-19 transmis localement dans la ville de Kaifeng et quatre cas asymptomatiques transmis localement à Zhengzhou, a indiqué samedi la commission provinciale de la santé. La province a accumulé 25 cas confirmés de COVID-19 transmis localement et 106 cas asymptomatiques locaux entre le 31 juillet et le 6 août dans la dernière résurgence des infections au COVID-19, selon la commission.
  21. https://www.sankei.com/article/20210809-EDINDWBB45LF5HYXIDVO4F22EQ/ Le Premier ministre Yoshihide Suga a eu une minute de retard à la cérémonie de commémoration des victimes du bombardement atomique de Nagasaki dans le parc de la paix de la ville, le 9 août. Il est arrivé à l'entrée du parc quatre minutes avant le début de la cérémonie, qui devait commencer à 10 h 45, mais n'a pris place sur les lieux qu'à 46, après l'annonce du début de la cérémonie. Certains groupes de survivants de la bombe A l'ont critiqué pour cela. Le Premier ministre est arrivé à Nagasaki le matin du 9 août à bord d'un avion de Japan Airlines en provenance de l'aéroport de Haneda. Il a quitté sa résidence d'Akasaka, à Tokyo, à 6 h 50 comme prévu. Cependant, il a eu quelques minutes de retard en quittant l'aéroport de Nagasaki. Lors du service commémoratif pour les victimes du bombardement atomique à Hiroshima le 6 août, le premier ministre s'est excusé d'avoir sauté une partie de son discours.
  22. https://www.theguardian.com/world/2021/aug/06/myanmar-arrests-plot-ambassador-united-nations-kyaw-moe-tun Deux citoyens du Myanmar ont été arrêtés dans l'État de New York pour avoir comploté avec un marchand d'armes en Thaïlande - qui vend des armes à l'armée birmane - afin de tuer ou de blesser l'ambassadeur du Myanmar aux Nations unies. La junte birmane l'a renvoyé en février, après qu'il a appelé la communauté internationale à "utiliser tous les moyens nécessaires" pour prendre des mesures contre l'armée birmane, qui a pris le pouvoir contre la dirigeante civile Aung San Suu Kyi. https://www.theguardian.com/world/2021/aug/05/myanmars-un-envoy-accuses-regime-of-township-massacre Mardi, Kyaw Moe Tun a envoyé une lettre au secrétaire général des Nations unies, António Guterres, indiquant que 40 corps avaient été découverts en juillet dans la région de Sagaing, dans le nord-ouest du Myanmar. La junte a nié le massacre perpétré dans le canton de Kani, tandis que les agences de presse n'ont pas été en mesure de vérifier les informations de manière indépendante en raison de la coupure des réseaux de téléphonie mobile dans cette région reculée.
  23. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210808-les-forces-rwandaises-reprennent-aux-jihadistes-mocimboa-da-praia-au-mozambique Au Mozambique, l'armée rwandaise a annoncé, dans l’après-midi de ce dimanche 8 août, sur Twitter, avoir repris, aux côtés des forces mozambicaines, la ville stratégique de Mocimboa da Praia aux mains des jihadistes. Depuis plusieurs semaines, un millier de Rwandais sont en effet déployés dans la région du Cabo Delgado pour aider Maputo à stopper la montée en puissance de ces insurgés affiliés à l'État islamique. Les forces rwandaises ne sont pas les seules sur le sol mozambicain. Le Botswana a déjà envoyé des troupes et l'Afrique du Sud a annoncé l’envoi de 1 500 militaires.
  24. À propos, et cela concerne aussi la Chine, je déplore la matière à réflexion, information ou polémique qui a disparu avec @koojisensei2 avec qui j'étais loin d'être toujours d'accord. En perdant des membres, le forum perd de sa vitalité, de son originalité, de sa "matière", c'est à dire de sa substance.
  25. David Brooks est l'homme qui a inventé le terme de "bobo". Guy de Maupassant avait bien parlé des bourgeois-bohème, mais la contraction "bobo" comme alternative au terme de "yuppy", déprécié, c'est Brooks avec son livre "Bobos in Paradise" publié en juin 2000. Dans l'article suivant de The Atlantic, il remet l'ouvrage sur le métier : https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2021/09/blame-the-bobos-creative-class/619492/ (septembre 2021) Comment les bobos ont brisé l'Amérique La classe créative était censée favoriser les valeurs progressistes et la croissance économique. Au lieu de cela, nous avons obtenu du ressentiment, de l'aliénation et un dysfonctionnement politique sans fin. Au plus tard en l'an 2000, l'économie de l'information et le boom technologique ont inondé d'argent les personnes les plus instruites. Elles ont dû trouver des moyens de dépenser leurs grosses sommes d'argent tout en montrant qu'ils ne se souciaient pas des choses matérielles. Elles ont donc mis au point un code élaboré de "financièrement correct" pour afficher leur sensibilité supérieure. Dépenser beaucoup d'argent dans une pièce autrefois utilisée par les domestiques était socialement défendable : un lustre en cristal à 7 000 dollars dans le salon était vulgaire, mais une cuisinière AGA de 59 pouces à 10 000 dollars dans la cuisine était acceptable, signe de votre expertise gastronomique. En ce qui concerne l'esthétique, la douceur était artificielle, mais la texture était authentique. La nouvelle élite abîmait ses meubles, utilisait des planches d'usine remises à neuf dans ses grandes salles et portait des chandails rugueux fabriqués par d'anciens opprimés du Pérou. Deux ans plus tard, Richard Florida publiait The Rise of the Creative Class, qui vantait les avantages économiques et sociaux que produisait la classe créative, c'est-à-dire, plus ou moins, les mêmes scientifiques, ingénieurs, architectes, financiers, avocats, professeurs, médecins, cadres et autres professionnels qui composent les bobos. Une richesse énorme était générée par ces personnes très instruites, qui pouvaient transformer de nouvelles idées en logiciels, en divertissements, en concepts de vente au détail, etc. Si vous voulez que votre ville soit florissante, il faut attirer ces personnes en garnissant les rues de galeries d'art, de rangées de restaurants et d'équipements culturels. La Floride a utilisé un "indice gay", fondé sur l'hypothèse selon laquelle les quartiers comptant un grand nombre d'homosexuels sont le genre d'endroits tolérants et diversifiés où affluent les membres de la classe créative. "La classe éduquée ne risque pas de devenir une caste repliée sur elle-même", écrivais-je en 2000. "Toute personne ayant le bon diplôme, le bon emploi et les bonnes compétences culturelles peut en faire partie". Cela s'est avéré être l'une des phrases les plus naïves que j'ai jamais écrites. Les bobos - ou les X, ou la classe créative, ou quel que soit le nom que vous voulez leur donner - se sont regroupés en une élite brahmanique insulaire et endogame qui domine la culture, les médias, l'éducation et la technologie. Pire encore, ceux d'entre nous qui font partie de cette classe ont eu du mal à admettre leur pouvoir, et encore moins à l'utiliser de manière responsable. Comme le rapporte Elizabeth Currid-Halkett dans son livre The Sum of Small Things publié en 2017, les parents aisés ont augmenté leur part des dépenses éducatives de près de 300 % depuis 1996. En partie à cause de cela, l'écart des résultats aux tests entre les élèves à haut et bas revenus s'est accru de 40 à 50 %. Les enfants de méritocrates aisés et bien éduqués sont donc parfaitement placés pour prédominer dans les universités d'élite qui sont à l'origine du statut social de leurs parents. Environ 72 % des étudiants de ces collèges sont issus du quart le plus riche des familles, tandis que seulement 3 % sont issus du quart le plus pauvre. Une étude de 2017 a révélé que 38 écoles - dont Princeton, Yale, Penn, Dartmouth, Colgate et Middlebury - attirent plus d'étudiants issus des 1 % les plus riches que des 60 % les plus pauvres. De 2007 à 2017, "la population des jeunes âgés de vingt-cinq à trente-quatre ans ayant fait des études supérieures a augmenté trois fois plus vite dans les centres-villes que dans les banlieues des cinquante plus grandes zones métropolitaines américaines". Les 50 plus grandes zones métropolitaines du monde abritent 7 % de la population mondiale mais génèrent 40 % de la richesse mondiale. Six zones métropolitaines seulement - la baie de San Francisco, New York, Boston, Washington, San Diego et Londres - attirent près de la moitié du capital-risque de haute technologie dans le monde. "Au cours des quinze dernières années, écrit Florida [en 2017], neuf zones métropolitaines américaines sur dix ont vu leur classe moyenne se réduire. À mesure que la classe moyenne s'est vidée de sa substance, les quartiers de l'Amérique se divisent en grandes zones de concentration de désavantages et en zones beaucoup plus petites de concentration de richesse". Selon lui, les grandes zones métropolitaines américaines les plus ségréguées par profession sont San José, San Francisco, Washington, Austin, Los Angeles et New York. Troisièmement, nous en sommes venus à dominer les partis de gauche dans le monde entier, qui étaient auparavant des véhicules pour la classe ouvrière. Nous avons poussé ces partis plus à gauche sur les questions culturelles (en privilégiant le cosmopolitisme et les questions d'identité) tout en atténuant ou en inversant les positions démocrates traditionnelles sur le commerce et les syndicats. Lorsque les membres de la classe créative entrent dans les partis de gauche, les membres de la classe ouvrière ont tendance à les quitter. Vers 1990, près d'un tiers des membres travaillistes du Parlement britannique étaient issus de la classe ouvrière ; de 2010 à 2015, cette proportion n'était même pas d'un sur dix. En 2016, Hillary Clinton a remporté les 50 comtés les plus éduqués d'Amérique avec une moyenne de 26 points - tout en perdant les 50 comtés les moins éduqués avec une moyenne de 31 points. En 2020, Joe Biden n'a remporté que 500 comtés environ, mais ils représentent ensemble 71 % de l'activité économique américaine, selon la Brookings Institution. Donald Trump a remporté plus de 2 500 comtés qui, ensemble, ne génèrent que 29 % de cette activité. Si les républicains et les démocrates parlent comme s'ils vivaient dans des réalités différentes, c'est parce qu'ils le sont. La classe créative a converti le niveau culturel en privilège économique et vice versa. Elle contrôle ce que Jonathan Rauch décrit dans son nouveau livre, The Constitution of Knowledge, comme le régime épistémique - le réseau massif d'universitaires et d'analystes qui déterminent ce qui est vrai. Par-dessus tout, elle possède le pouvoir de consécration ; elle détermine ce qui est reconnu et estimé, et ce qui est dédaigné et rejeté. Le web, bien sûr, a démocratisé la création du goût, en donnant à un plus grand nombre de personnes l'accès à des mégaphones. Mais les créateurs de l'élite du goût ont toujours tendance à être des diplômés d'universités sélectives vivant dans des enclaves de classe créative. Si vous vous sentez vu dans la société, c'est parce que la classe créative vous voit ; si vous vous sentez invisible, c'est parce que cette classe vous voit pas. Comme toute classe, les bobos sont un ensemble d'individus variés qui ont tendance à partager certaines idées reçues, certains schémas et certaines règles culturelles. Les membres de notre classe trouvent naturel de quitter leur ville natale pour aller à l'université et trouver un emploi, alors que ce n'est pas le cas des membres des autres classes. Étude après étude, les membres de notre classe affichent des valeurs plus individualistes et un sens du soi plus autonome que les autres classes. Les membres de la classe créative considèrent leur carrière comme la caractéristique déterminante de leur identité et accordent une grande valeur à l'intelligence. Selon le récent ouvrage de Michael Sandel, The Tyranny of Merit, l'usage du mot "smart" a été multiplié par quatre dans le New York Times entre 1980 et 2000, et en 2018, il a encore presque doublé. Sans même y penser, les membres de la classe créative consolident leur position grâce à un code ingénieux d'"ouverture". Nous avons tendance à aimer les openspaces, les tenues décontractées et les goûts éclectiques "localistes" qui sont volontairement sans prétention. Cela semble radicalement égalitaire, car il n'y a pas de hiérarchies formelles de goût ou de position sociale. Mais seule la personne la plus privilégiée culturellement sait comment naviguer dans un espace où les règles sociales sont mystérieuses et cachées. Ce que l'école enseigne en premier lieu n'est plus la politesse de la haute société ou l'étiquette sociale, mais l'« aise ». Un étudiant en possession de l'« aise » peut confortablement engager la conversation avec les employés de la cafétéria avec une amabilité distante qui respecte à la fois la hiérarchie sociale et prétend qu'elle n'existe pas. Un étudiant qui a de l'aisance sait quand l'ironie est appropriée, quelles citations historiques sont galvaudées, comment ne pas être gêné dans une foule. Ces pratiques, comme l'écrit Khan dans Privilege, son livre sur Saint-Paul, ne peuvent être assimilées que par une longue expérience au sein des cercles sociaux et des institutions de l'élite. "La culture est une ressource utilisée par les élites pour se reconnaître les unes les autres et distribuer les opportunités sur la base de l'affichage des attributs appropriés", affirme Kahn. La culture des élites d'aujourd'hui, conclut-il, "est encore plus insidieuse qu'elle ne l'était dans le passé parce qu'aujourd'hui, contrairement à ce qui se passait il y a des années, on prétend que les normes ne profitent à personne". Je me suis beaucoup trompé sur les bobos. Je n'ai pas anticipé l'agressivité dont nous ferions preuve pour affirmer notre domination culturelle, la façon dont nous chercherions à imposer les valeurs de l'élite par le biais de codes de parole et de pensée. J'ai sous-estimé la façon dont la classe créative réussirait à ériger des barrières autour d'elle pour protéger son privilège économique - pas seulement par le biais de la scolarité, mais aussi par des règlements de zonage qui maintiennent la valeur des maisons à un niveau élevé, des structures de certification professionnelle qui maintiennent les revenus des médecins et des avocats à un niveau élevé tout en bloquant la concurrence des infirmières et des auxiliaires juridiques, etc. Et j'ai sous-estimé notre intolérance à l'égard de la diversité idéologique. Au cours des cinq dernières décennies, le nombre de voix ouvrières et conservatrices dans les universités, les grands médias et les autres institutions de la culture d'élite s'est réduit comme une peau de chagrin. "L'alliance de plus de 150 ans entre la classe ouvrière industrielle et ce que l'on pourrait appeler la gauche intellectuelle et culturelle est terminée", observe le politologue suédois Bo Rothstein. La classe ouvrière d'aujourd'hui rejette avec véhémence non seulement la classe créative mais aussi le régime épistémique qu'elle contrôle. Dans Social Class in the 21st Century, le sociologue Mike Savage a constaté que l'élite éduquée avait tendance à être le groupe le plus fermé socialement, comme le montre le contact avec des personnes appartenant à des catégories professionnelles différentes de la leur. Dans une étude pour The Atlantic, Amanda Ripley a constaté que les Américains les plus intolérants sur le plan politique "ont tendance à être plus blancs, plus instruits, plus âgés, plus urbains et plus partisans eux-mêmes". Le comté le plus intolérant politiquement du pays, selon Ripley, est le comté libéral de Suffolk, dans le Massachusetts, qui comprend Boston. Si les membres de la classe créative se contentaient de travailler dur et de gagner plus d'argent que les autres, cela ne provoquerait pas un conflit politique aussi aigu. Ce qui provoque une crise psychique, ce sont les relents de "plus intelligent que", "plus éclairé que" et "plus tolérant que" que dégage la classe créative. Au sommet de l'échelle des classes à tendance démocrate se trouve l'oligarchie bleue : cadres de la technologie et des médias, présidents d'université, directeurs de fondation, PDG de banques, médecins et avocats très performants. L'oligarchie bleue dirige les institutions clés de l'ère de l'information, et ses membres vivent dans les plus grandes villes. Ils travaillent dur ; comme l'a indiqué Daniel Markovits dans The Meritocracy Trap, la part des travailleurs à hauts revenus qui travaillent en moyenne plus de 50 heures par semaine a presque doublé entre 1979 et 2006, tandis que la part des travailleurs les moins bien rémunérés effectuant de longues heures de travail a diminué de près d'un tiers. Ils sont, à bien des égards, de solides progressistes ; par exemple, une enquête de Stanford de 2017 a révélé que les cadres de Big Tech sont en faveur d'une augmentation des impôts, de politiques sociales redistributives, de soins de santé universels, de programmes environnementaux verts. Pourtant, ils ont tendance à s'opposer à tout ce qui pourrait rendre leur perchoir moins sûr : la syndicalisation, la réglementation gouvernementale qui pourrait affecter leurs propres entreprises, les politiques antitrust ou anti-diplômes. Grâce à leur incroyable pouvoir financier et de rassemblement, les oligarques bleus absorbent tout groupe qui menace leurs intérêts, en cooptant leurs symboles, en recrutant des dirigeants clés, en vidant leurs messages. Le "capitalisme éveillé" peut sembler être une gravitation des entreprises vers la gauche, mais c'est aussi une dilution de la gauche par les entreprises. Les membres de l'oligarchie bleue sont assis au sommet de systèmes qui produisent des inégalités - et, tout bien considéré, leurs actions suggèrent un engagement à les maintenir. Un échelon plus bas que l'oligarchie bleue se trouve la classe créative elle-même, une classe dirigeante plus large composée de professeurs titulaires, de membres établis des grands médias, d'avocats urbains et suburbains, de cadres supérieurs d'organisations à but non lucratif et d'institutions culturelles, ainsi que de directeurs d'entreprise, dont les attitudes reflètent largement celles des oligarques bleus au-dessus d'eux, malgré les petits ressentiments des premiers envers les seconds. Sous notre surveillance, le gouvernement et les autres institutions publiques se sont détériorés. Une partie du problème est que, imprégnés d'une éthique d'outsider, de pseudo-rebelle, nous n'avons jamais accepté le fait que nous étions une classe dirigeante, nous n'avons jamais assumé les responsabilités institutionnelles qui vont de pair avec cette acceptation, nous n'avons jamais appris à connaître ou à travailler avec des gens qui n'étaient pas dans notre classe, et nous n'avons donc jamais gagné la légitimité et la confiance qui sont nécessaires pour qu'un groupe puisse diriger efficacement. La wokeness n'est pas seulement une philosophie sociale, mais un marqueur de statut d'élite, une stratégie d'avancement personnel. Il faut posséder un capital culturel considérable pour se sentir à l'aise avec des mots tels que intersectionnalité, hétéronormativité, cisgenre, problématisation, déclenchement et Latinx. En naviguant sur une frontière culturelle progressive fluide plus habilement que leurs infortunés patrons baby-boomers et en dénonçant les privilèges et les manquements moraux de leurs supérieurs, les élites jeunes et éduquées cherchent à obtenir du pouvoir au sein des institutions d'élite. La wokeness devient un moyen d'intimider les administrateurs baby-boomers et de leur arracher du pouvoir. Au bas de l'échelle bleue se trouve la classe des soins, la plus importante en Amérique (près de la moitié de tous les travailleurs, selon certaines mesures), et qui, à bien des égards, est assez éloignée des trois classes supérieures. Elle se compose de membres faiblement rémunérés du secteur des services : manucures, personnel soignant à domicile, serveurs de restaurant, vendeurs, employés d'hôtel. Les membres de cette classe sont défavorisés à tous égards. L'écart d'espérance de vie entre les 40 % les plus riches et les 40 % les plus pauvres s'est creusé entre 1980 et 2010, passant de 5 à 12 ans pour les hommes et de 4 à 13 ans pour les femmes. Seul un enfant sur 100 élevé dans le cinquième le plus pauvre des ménages deviendra suffisamment riche pour faire partie des 5 % les plus riches. Les chercheurs rapportent que les personnes qui ont un sentiment plus faible de contrôle personnel sont promptes à former des réseaux de soutien mutuel ; leur sens de la communauté s'oppose à la valorisation de l'individualisme de la classe créative. D'autres recherches ont montré que les membres de cette classe sont moins susceptibles de se comporter de manière contraire à l'éthique que la classe créative lorsqu'ils sont mis dans des situations tentantes. Les enquêtes suggèrent que les membres de cette classe restent à l'écart des guerres culturelles - ils sont beaucoup moins susceptibles de partager du contenu politique sur les médias sociaux que les autres groupes, et plus enclins à dire qu'ils "évitent les disputes". Beaucoup sont centristes ou se détachent complètement de la politique, mais dans l'ensemble, ils se situent à la droite des bobos sur l'avortement et les questions LGBTQ et à la gauche des bobos sur des questions comme le pouvoir syndical et les droits des travailleurs. Au sommet de la hiérarchie rouge se trouve la tranche des 1% du parti républicain. La plupart des endroits riches sont bleus, mais beaucoup des personnes les plus riches sont rouges. Une étude réalisée en 2012 sur les 4 % des revenus les plus riches a révélé que 44 % d'entre eux ont voté démocrate cette année-là, contre 41 % qui ont voté républicain. Certains sont des dirigeants d'entreprise ou des entrepreneurs, mais beaucoup sont des médecins, des avocats et d'autres professionnels de haut niveau qui aspirent à des impôts faibles et à d'autres idéaux libertaires. C'est le cœur de la classe des donateurs du parti républicain, des hommes et des femmes qui pensent qu'ils ont travaillé dur pour gagner leur argent, que le rêve américain est réel et que ceux qui ont bâti la richesse dans ce pays ne devraient pas avoir à s'en excuser. À l'échelon inférieur, on trouve les grandes familles propriétaires de biens immobiliers, dispersées dans les petites villes comme Wichita, au Kansas, et Grand Rapids, au Michigan - ce que nous pourrions appeler la gentry du GOP. (J'ai adapté cette expression à partir de ce que l'historien Patrick Wyman a écrit sur l'élite locale dans sa ville natale de Yakima, dans l'État de Washington). Cette classe de gentry tire sa richesse non pas d'un salaire, mais de la propriété d'actifs - des entreprises de meubles, des ranchs, un tas de franchises McDonald's. Cette richesse est détenue par des familles et transmise de génération en génération. Les membres de cette élite restent enracinés là où se trouvent leurs biens et forment la classe dirigeante de leur région, présidant une fondation communautaire ou la chambre de commerce locale. Au-dessous d'eux se trouve l'aristocratie prolétarienne, les gens de la régate populiste : entrepreneurs, plombiers, électriciens, cadres moyens et propriétaires de petites entreprises. Les gens de cette classe ont réussi en Amérique, mais pas par les voies de la méritocratie universitaire, dont ils se sentent étrangers. En d'autres circonstances, la gentry du GOP serait l'ennemi naturel de l'aristocratie prolétarienne, mais aujourd'hui ils sont alignés. Tous deux embrassent les marqueurs de classe symboliques de la classe sociologiquement basse - camions pick-up, armes à feu, musique country, nationalisme chrétien. Tous deux craignent que leurs enfants ne soient pas capables de rivaliser dans la méritocratie contrôlée par la classe créative. Ils n'aiment pas envoyer leurs enfants dans des écoles qui dédaignent leurs valeurs, mais ils comprennent que leurs enfants devront adopter les valeurs de la classe créative s'ils veulent être acceptés dans la nouvelle élite. Comme l'écrit Thibault Muzergues, "Les boubours [bourgeois rustres] et les bourgeois de province ont donc un agenda commun : défaire la transformation sociétale de la classe créative de la fin des années 2000 et du début des années 2010." Un niveau en dessous des membres de la régate populiste, on trouve la classe ouvrière rurale. Les membres de cette classe ont des emplois très encadrés dans la fabrication, le transport, la construction. Leurs emplois ont tendance à être répétitifs et peuvent comporter certains dangers physiques. Comme le note le sociologue de Princeton Robert Wuthnow, de nombreuses personnes de cette classe ont une identité ancrée dans la loyauté envers leur petite ville. Ils sont soutenus par des réseaux de famille élargie et d'amis, qui ont grandi les uns avec les autres. Comme les membres les plus pauvres de la hiérarchie bleue, ils valorisent l'interdépendance et sont moins individualistes. De nombreux membres de la classe ouvrière de la pyramide sociale rouge se sentent totalement oubliés. Dans son livre White Working Class, Joan C. Williams partage le récit d'une femme qui dit avoir élevé trois enfants avec 40 000 dollars par an mais "n'avoir reçu aucune aide parce que nous n'y avions pas droit". Leurs villes ne sont pas diverses. Comme le fait remarquer Wuthnow, deux des déclarations les plus courantes que l'on entend dans ces villes sont "Tout le monde se connaît" et "Nous sommes tous à peu près les mêmes". Si les citadins éduqués font tout leur possible pour apprécier la diversité et afficher leur goût culturel supérieur, la surenchère est méprisée dans cette classe. La sincérité de la boutique d'arbres de Noël est préférée à la prétention académique et artistique. Dans l'ensemble, les membres de la classe ouvrière rurale admirent les riches qui ont gagné leur fortune. Leur véritable haine est pour "Washington" - un concept qui englobe l'ensemble de la classe dirigeante. "Ces gens là-haut à Washington, ils pensent en savoir plus que nous", a déclaré l'un d'eux à Wuthnow. "Ils nous traitent comme des citoyens de seconde zone, comme si nous étions des abrutis." Notre politique, quant à elle, est devenue plus tranchante, plus identitaire et plus réactionnaire, en partie parce que la politique est la seule arène où les bobos ne peuvent pas dominer - nous ne sommes pas assez nombreux. Joe Biden s'est immiscé dans ce conflit de classe tendu et multiforme. Bizarrement, il se tient à l'écart de ce conflit. Joe Biden est le premier président depuis Ronald Reagan à ne pas être diplômé d'une université de l'Ivy League. Sa sensibilité s'est formée non pas dans la méritocratie mais dans les quartiers populaires de sa jeunesse. La condescendance est étrangère à sa nature. Il s'intéresse peu aux questions de guerre culturelle qui animent ceux qui sont au sommet des hiérarchies, et a passé sa campagne 2020 à les éviter soigneusement. Biden se hérisse lorsqu'il est entouré de prétentieux intellectuels ; il est plus à l'aise lorsqu'il fréquente des syndicalistes qui ne débitent pas ces sornettes. La version ouvrière du progressisme de Biden est une relique de l'ère pré-bobo. Ses programmes - sa loi COVID, son projet de loi sur l'infrastructure, sa proposition de soutien aux familles - représentent des efforts pour canaliser les ressources vers ceux qui n'ont pas obtenu de diplôme universitaire et qui ont été laissés pour compte par l'économie de la classe créative. Comme s'en est vanté M. Biden dans un discours prononcé en avril devant une session conjointe du Congrès, "près de 90 % des emplois d'infrastructure créés dans le cadre du plan pour l'emploi américain n'exigent pas de diplôme universitaire ; 75 % n'exigent pas de diplôme d'associé". Ce sont les siens. S'il existe une solution économique aux gouffres de classe qui se sont creusés en Amérique, le paquet législatif Biden en est certainement une. Il réduirait les écarts de revenus qui sont à l'origine d'une grande partie de l'animosité actuelle entre les classes. Mais la redistribution économique a ses limites. Le vrai problème est le mécanisme de triage lui-même. Il détermine qui est inclus dans les échelons supérieurs de la société et qui en est exclu, qui bénéficie d'un ascenceur vers le statut de premier plan et la réussite mondaine et qui se heurte à un mur. La méritocratie moderne est une machine à générer du ressentiment. Mais même en laissant cela de côté, en tant que dispositif de tri, elle est complètement folle. La capacité à effectuer des tâches académiques pendant l'adolescence est agréable à avoir, mais organiser votre société autour de cela est absurde. Cette capacité n'est pas aussi importante que la capacité à travailler en équipe, à se sacrifier pour le bien commun, à être honnête, gentil et digne de confiance, à être créatif et motivé. Une société sensée récompenserait ces traits de caractère en leur conférant un statut. Une société sensée ne célébrerait pas les compétences d'un consultant d'entreprise tout en méprisant celles d'une infirmière à domicile. Quelque 60 ans après sa naissance, la méritocratie semble de plus en plus moralement vide. La capacité de passer des examens quand on est jeune fait-elle de vous une meilleure personne que les autres ? Une société fondée sur cette capacité devient-elle plus juste et plus solidaire ? Cette situation produit un monde dans lequel la droite populiste peut se permettre d'être en faillite intellectuelle. Les partis de droite n'ont pas besoin d'avoir un programme politique. Ils ont juste besoin d'attiser et de récolter le ressentiment envers la classe créative. La seule façon de remédier à ce système est de procéder à une réforme institutionnelle qui élargisse les critères selon lesquels les gens sont triés. Par exemple, nous avons besoin de plus de voies de réussite, afin que ceux qui ne sont pas doués pour les études puissent accéder au leadership social ; de programmes tels que le service national, afin que les personnes ayant un diplôme universitaire et celles qui n'en ont pas aient un contact plus direct les unes avec les autres ; et de mettre fin aux politiques telles que les règles de zonage résidentiel qui maintiennent la ségrégation des riches au sommet. Plus largement, changer ce mécanisme de tri exige de transformer toute notre écologie morale, de sorte que la possession d'un diplôme de Stanford ne soit plus considérée comme signifiant un niveau d'être supérieur. Les bobos n'ont pas cherché à être une élite, une classe dominante. Nous nous sommes simplement adaptés à un système qui récompensait un certain type de réussite, puis nous avons donné à nos enfants les ressources qui leur permettraient de prospérer dans ce système également. Mais, aveugles à notre propre pouvoir, nous avons créé d'énormes inégalités - des inégalités financières et, plus douloureusement, des inégalités de respect. La tâche qui nous attend est de démanteler le système qui nous a élevés.
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